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Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Il reçoit Antonin André, chef du service du JDD, Jean-Claude Dassier, journaliste et Olga Givernet, ministre déléguée chargée de l’Energie. Ensemble, ils reviennent sur la menace Djihadiste à l'occasion du 7 octobre ainsi que sur la politique de délivrance des visas.
Retrouvez "Les débats d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-actu

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00:00Europe 1 Soir. 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Et on revient justement sur ce que vous disiez Rudy à propos de cette menace djihadiste à l'approche du 7 octobre.
00:10Écoutez, le ministre de l'Intérieur, il était l'invité ce matin de Radio Luxembourg.
00:15La menace djihadiste est un haut niveau, je peux vous le dire.
00:18Sur les 8 premiers mois de l'année, on a une augmentation de 181% des actes antisémistes.
00:24Et là, ce mois d'octobre est un mois de danger dans la mesure où vous avez l'anniversaire du 7 octobre, du pogrom.
00:30Vous avez les 4 grandes fêtes juives qui ont commencé par l'an juif au début octobre.
00:36Et vous avez la déstabilisation notamment au Moyen-Orient, au Proche-Orient.
00:40Donc vous voyez bien que cette conjonction peut créer un arc électrique favorable à un terro-islamiste et un terro-terroriste.
00:46Jean-Claude Dassier, ces menaces djihadistes, elles sont là, elles sont présentes.
00:53Les actes antisémites ont explosé et Bruno Retailleau est au travail.
00:56Je crois que le ministre Retailleau a raison de percevoir une menace plus forte encore que d'habitude.
01:02Le 7 octobre va être une date, ce ne sera pas la seule, mais c'est une date très forte
01:08qu'on va tous à la fois célébrer et redouter parce qu'on a une communauté importante de religieux musulmans,
01:18si évidemment tous ne sont pas ce qu'on peut redouter et heureusement.
01:24Mais on a aussi une fragilité à nos frontières qui est redoutable, donc on peut entrer à peu près dans ce pays comme on le souhaite.
01:32Donc j'espère de tout cœur que, je ne dirais pas qu'on va s'en tenir aux actes antisémites parce que c'est insupportable,
01:40mais au moins qu'on échappera à des violences telles que les conséquences peuvent en être redoutables.
01:49Mais enfin on a déjà, avec une communauté juive très importante en France, avec ce qui s'est passé et ce qui continue de se passer,
01:56avec des gens qui divergent fortement sur la politique israélienne, on a une situation qui est politiquement extraordinairement compliquée.
02:04Et je redoute, on redoute tous, je pense, que cet anniversaire du 7 octobre se passe dans les meilleures conditions possibles.
02:11Il ne serait pas acceptable qu'on ait à lutter contre des manifestations de soutien à tel ou tel.
02:20Il faut s'incliner devant les victimes quand même, ça me paraît indispensable.
02:24Et quand je dis ça, je n'en suis pas trop sûr.
02:27Je vais être un peu moins pessimiste que Jean-Claude.
02:29D'abord, on vient de traverser la période des Jeux Olympiques, qui était une période qui, sur le plan de la menace terroriste,
02:35était extrêmement tendue et qui offrait une grande vulnérabilité à la France à d'éventuels attentats.
02:42Rien ne s'est passé et tout s'est bien déroulé, notamment grâce aux forces de l'ordre qui ont fait un travail remarquable, je dois dire,
02:48et qui étaient extrêmement présentes sur le terrain.
02:51Je pense que la France et les services de sécurité aujourd'hui sont suffisamment armés et très conscientisés sur ces menaces-là.
02:58Il est du ressort du ministre de l'Intérieur, effectivement, de rappeler à tout le monde que la vigilance la plus forte doit être dans tous les esprits.
03:05Et quand je dis tous les esprits, c'est aussi chaque citoyen.
03:09C'est-à-dire qu'il y a quelque chose de frappant quand vous allez en Israël, c'est que tout le monde est conscientisé d'une menace permanente.
03:16Les gens vivent avec ça et ont parfois des réflexes qui consistent à désarmer un assaillant.
03:20Je crois que dans l'attentat récent dans le bus, d'ailleurs, ça a été le cas.
03:23Et donc, ce qui est important, je pense, c'est que chacun soit vigilant pour son voisin et autour de lui.
03:29Ça ne veut pas dire qu'il faut vivre dans la paranoïa, mais ça veut dire qu'effectivement, il y a une vigilance à avoir
03:33et que ça n'est pas le seul ressort des forces de l'ordre.
03:36Et gageons que cet anniversaire du 7 octobre, effectivement, se passera bien.
03:40Je rejoins Jean-Claude sur un point.
03:42J'espère surtout que les forces politiques, et notamment celles de la France Insoumise et d'une partie de la gauche,
03:48ne vont pas se saisir de cette opportunité pour déballer des messages dégueulasses sur Twitter et autres réseaux sociaux
03:54pour exciter les plus radicalisés ou les plus faibles d'esprit, parce que ça, ce serait une faute politique supplémentaire.
04:00Avec eux, on n'est jamais sûr de rien.
04:02Mais il y a une porosité incontestable, très forte, des événements du Proche-Orient
04:08sur les deux communautés que nous avons accueillies sans la moindre problème
04:13avec la communauté juive qui est installée en France depuis très longtemps
04:16et qui, je veux le croire...
04:18Et qui est en pleine fête, d'ailleurs.
04:20Oui, qui va fêter, en effet, c'est une fête religieuse, mais qui, je crois...
04:23Bon, c'est bien que la France n'est pas fondamentalement antisémite,
04:26mais néanmoins, vous avez une porosité de ces événements qui sont jugés tel ou tel,
04:32on peut le juger différemment,
04:34et vous allez vous risquer d'avoir, en effet, quelques manifestations de jeunes musulmans
04:38qui ne sont pas tout à fait ce qu'on peut souhaiter ce jour-là.
04:41Bruno Retailleau qui a dit également ce matin à nos confrères
04:44qu'un attentat avait été déjoué juste avant l'été,
04:47donc avant, effectivement, la période des Jeux Olympiques,
04:50qui, par chance, s'est bien passé.
04:51Les attentats sont régulièrement déjoués.
04:52Exactement, les renseignements le savent, ils sont sur les dents tous les jours.
04:55Et d'ailleurs, il faut les saluer, ici même, encore ce soir.
04:58Il a également approché l'autre thème,
05:03qui sont les moyens pour convaincre les pays récalcitrants
05:07de reprendre les résidents dans les échanges des visas consulaires.
05:11On écoute.
05:12Pour les pays qui vont être récalcitrants, il y a trois leviers.
05:15Il y a la politique des visas.
05:17L'Alzérie, on délivre plus de 200 000 visas,
05:20et on a un peu moins de 2 000 laissés-passer consulaires en retour,
05:23totalement déséquilibrés.
05:24Je veux la réciprocité.
05:25Première chose, les visas.
05:26Deuxième chose, un certain nombre de pays, on les subventionne,
05:29on fait de l'aide au développement.
05:31Eh bien, conditionnons notre aide au développement à la réciprocité.
05:34Une telle robinet, s'il vous plaît.
05:35Et troisième chose, on est en train de négocier à Bruxelles
05:38ce qu'on appelle le mécanisme de préférence commerciale.
05:41C'est-à-dire qu'on doit pouvoir jouer, y compris sur les tarifs douaniers,
05:45vous m'entendez bien, pour les pays qui ne respecteraient pas leurs engagements
05:48pour les laisser passer consulaires.
05:50Voilà, Bruno Retailleau qui redit en substance ce qu'il avait dit
05:53dans le Figaro Magazine.
05:55Et alors, je ne sais pas, mais Jean-Claude Dassier,
05:57moi j'ai l'impression d'entendre Marine Le Pen aussi
06:01à la tribune de l'Assemblée Nationale,
06:04qui disait, bon, très bien, mais est-ce que vous allez vraiment le faire ?
06:08Ah ben là, il joue sa chemise, M. Retailleau.
06:10Parce que poser, j'irais presque en principe,
06:13que si l'Algérie, la Tunisie, le Maroc mettent de l'ordre
06:18dans leur politique de délivrance des visas,
06:20en gros, donner à peu près l'équivalent en visa vers la France
06:25et accepter un nom à peu près équivalent
06:29d'individus douteux sur leur sol,
06:32il est évident que s'ils réussissaient cela,
06:37politiquement, champagne.
06:39Il n'y a pas que ça, il y a bien d'autres choses,
06:41mais ça va être extrêmement difficile.
06:43Mais c'est vrai que Retailleau et même Michel Barnier
06:46vont jouer une partie de leur crédibilité
06:49sur un dossier qui est...
06:51Moi, j'ai toujours été convaincu, peut-être à tort,
06:53que l'effondrement de la côte,
06:55enfin l'effondrement, les graves difficultés de la côte
06:57du Président de la République sont dues
06:59à la faiblesse de ses postures sur l'immigration
07:03et sur le cortège qui va avec.
07:06Je peux me tromper.
07:08Si c'est le cas, et si Michel Barnier réussit à,
07:11comment dire, je dirais pas l'inverse,
07:13mais à corriger largement cette trajectoire,
07:16bon, peut-être qu'il ne va pas rester au pouvoir trois mois,
07:19mais que les Français vont l'approuver durablement
07:22et que les députés auront bien eu mal
07:24à se séparer de lui jusqu'en 2027.
07:27Ce qui est vrai, c'est que
07:30même pour des gens de gauche et sociaux-démocrates,
07:34la marge qui permet de durcir et de renforcer
07:38la lutte contre l'immigration est très grande.
07:40Et là où je rejoins Jean-Claude,
07:42c'est précisément qu'Emmanuel Macron n'a jamais pris à bras-le-cœur
07:44ces sujets d'immigration, de laïcité, de sécurité.
07:48Rappelez-vous, il considérait, lui, dans son logiciel,
07:51que par la réussite économique, par l'attractivité,
07:54par les salaires et la baisse du chômage,
07:56on résolvait les problèmes sociaux et les problèmes de vivre ensemble.
07:59Il s'est lourdement trompé.
08:00Et à chaque fois qu'il y a eu des sujets régaliens sur la table,
08:03Emmanuel Macron ne les a jamais pris à bras-le-cœur.
08:05Vous voulez dire qu'il voulait enrichir tout le monde et tout le monde s'est appauvri ?
08:07C'est pas ça, c'est que je pense...
08:09Non, non, c'est pas ce que je veux dire.
08:10Parce que je pense qu'il faut le créditer, l'attractivité de la France a gagné.
08:13Le chômage a baissé.
08:15On considère comme un acquis que le chômage ait baissé.
08:17Il a baissé, donc il y a des réussites économiques.
08:19Là où il s'est trompé, c'est que la France,
08:21ce n'est pas juste des gens qui viennent chercher un salaire ou un guichet.
08:24C'est des gens qui vivent ensemble.
08:25Et ces sujets-là sont des sujets affectifs, parfois irrationnels,
08:28mais qu'on ne peut pas négliger.
08:30Et la gauche les a négligés pendant des années, sans s'en saisir.
08:34Emmanuel Macron ne s'y est pas intéressé.
08:36Et aujourd'hui, même quand on est de gauche et qu'on regarde ce que font nos voisins,
08:40c'est-à-dire la durée de rétention administrative en Allemagne,
08:44ce qui ne sont pas des dangereux pays despotiques,
08:46sont beaucoup plus longs, sont mieux armés.
08:48Donc la chance, j'allais dire, de Bruno Retailleau,
08:50c'est qu'il y a du grain à moudre.
08:52Et qu'effectivement, il peut concrètement faire progresser les choses.
08:56Et s'il n'y arrive pas, ce sera un drame,
08:58parce que pour lui, d'abord,
09:00parce que quand on est monté aussi fort sur ce sujet,
09:02si on n'a pas de résultat, évidemment, c'est la dérive.
09:04Est-ce que vous n'avez pas l'impression,
09:06si, puisque je vais vous poser la question,
09:08est-ce que vous n'avez pas l'impression
09:10qu'il avance tout seul, quand on entend,
09:12ne serait-ce que Mme Givernais, tout à l'heure,
09:14quand on est 40 dans un gouvernement.
09:18Oui, mais c'est un drôle de gouvernement.
09:20Vous savez ce qui s'est passé à Marseille aux législatives ?
09:24Vous voyez Sabrina Gresty-Roubach en début de semaine,
09:26qui était élue là-bas, qui est une amie d'Emmanuel Macron.
09:28Marseille, aujourd'hui,
09:30vous n'avez que des députés LFI
09:32et des députés RN.
09:34De deux choses l'une.
09:36Et vous savez que dans les quartiers
09:38où Sabrina Gresty-Roubach vivait
09:40et où elle était populaire,
09:42les quartiers, y compris musulmans
09:44de première génération, votent RN.
09:46Donc, le sujet est là.
09:48C'est-à-dire que l'insécurité
09:50et la pression migratoire,
09:52le ressenti qu'on en a,
09:54concernent aujourd'hui tous les Français.
09:56Alors, soit on s'en occupe,
09:58et effectivement, on sortira peut-être un peu
10:00d'une civilisation qui nous fatigue d'une certaine façon
10:02parce qu'on n'a pas envie de s'affronter
10:04les uns les autres, soit on ne le fait pas
10:06et à ce moment-là, on ne sortira pas de cette espèce d'étau.
10:08Je suis d'accord, c'est pour ça que
10:10Marine Le Pen croit, dur comme fer,
10:12qu'elle a des sérieuses chances de gagner
10:14en 2027, et c'est pour ça, en même temps,
10:16qu'elle doit avoir un peu
10:18l'angoisse aux tripes, si j'ose dire,
10:20lorsqu'elle va tous les jours
10:22devant les juges, en sachant
10:24qu'ils peuvent éventuellement...
10:26Notre angoisse aux tripes, en se disant que
10:28c'est sa dernière chance.
10:30J'imagine mal
10:32une autre tentative
10:34en 32.
10:36Merci beaucoup,
10:38Antonin André et Jean-Claude Dassier.
10:40Dans un instant, pour la deuxième heure,
10:42Vincent Roy, Georges Fenech, nous accueillerons Henri Guaino,
10:44au fonctionnaire ancien conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.
10:46A tout de suite sur Europe 1.

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