Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour.
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00:00Heureux Pinsoir, 19h21, Pierre De Villeneuve.
00:04Je pense qu'on aurait bien aimé être dans la pièce,
00:08assister à la conversation entre Kamala Harris et Donald Trump,
00:12savoir ce qu'il lui a répondu à Kamala Harris, le père Trump,
00:17quand elle l'a appelé.
00:18Deux déclarations à défaut de vous faire entendre des sonores,
00:21comme on dit dans notre jargon.
00:23D'abord, les dernières déclarations de l'hôtel de Matignon.
00:28Les rumeurs sur la fiscalité sont de pure spéculation.
00:30Le Premier ministre analyse la situation budgétaire
00:34et aucune option n'est aujourd'hui arrêtée.
00:36Le Premier ministre aura l'occasion de s'exprimer
00:38lors de la déclaration de politique générale
00:40et le ou les ministres en charge, une fois le gouvernement formé,
00:43auront l'occasion de présenter les choix faits
00:47dans le cadre du projet de loi de finances.
00:49Voilà, fermez le banc.
00:50Ça, c'est la déclaration de Matignon.
00:52Et puis, ce message de Gabriel Attal
00:56aux députés EPR.
00:58Alors, comme convenu ce matin lors de la réunion H1...
01:01Alors, je cherche quand même le passage important.
01:04Voilà, malgré les deux rendez-vous organisés
01:07et le passage du Premier ministre lors de nos journées parlementaires,
01:10nous ne disposons pas encore d'une visibilité claire
01:14sur la ligne politique,
01:15notamment sur d'éventuelles hausses d'impôts
01:18et sur les grands équilibres gouvernementaux.
01:21Or, comme cela a été dit par nombre d'entre vous ce matin,
01:25NDLR à la réunion du groupe EPR,
01:29ces deux points sont essentiels à la réussite
01:32de ce futur gouvernement
01:33et donc à notre participation.
01:36Avant même qu'un gouvernement ait été formé,
01:39on a attendu deux mois pour avoir un Premier ministre.
01:42Si ça commence comme ça,
01:44Yvan Réoufolle,
01:47ce n'est pas gagné comme dirait l'autre.
01:49Oui, on va s'amuser, le spectacle continue.
01:51Déjà, je pense que Darmanin peut faire une croix
01:53sur un poste ministériel
01:54s'il pensait pouvoir être rappelé par le Premier ministre
01:57parce que c'est tout de même une impolitesse qu'il vient de faire.
02:00On pensait à lui au quai d'Orsay.
02:01Oui, je crois que c'est terminé.
02:04Ce qu'il a fait là, ce n'est pas convenable
02:06pour parler comme Jacques Chirac.
02:08Et surtout, ce que cela montre,
02:11c'est que dans le fond,
02:13il y a eu, de ce point de vue-là,
02:14une habileté d'Emmanuel Macron
02:16et de son ministre de l'économie Bruno Le Maire
02:18qui se lavent les mains d'une situation économique calamiteuse
02:22qu'ils ont eux-mêmes créée.
02:24Et d'ailleurs, Marine Le Pen peut se frotter les mains elle aussi
02:27de ne pas avoir à gérer ceci
02:28parce qu'elle regardera cela de loin
02:30et pourra baisser le pouce quand elle le voudra.
02:32Et ce sont donc ceux qui acceptent de se colter
02:35avec cette situation épouvantable.
02:38Enfin, Le Maire s'est flatté d'avoir été un bon gestionnaire.
02:41On avait dit de Macron...
02:43Tout n'a pas été parfait, a-t-il dit.
02:44Non, tout n'a pas été parfait.
02:45C'est le moins qu'on puisse dire.
02:47Plus de 1000 milliards de déficit
02:51des taux qui remontent, etc.
02:53Je ne vais pas vous faire le bilan pour l'instant.
02:55C'est un bilan épouvantable
02:56qui ne peut se régler, en effet, que par des hausses d'impôts
02:59ou par des économies drastiques dans le fonctionnement.
03:04Naturellement, l'option qui devrait être prise, normalement,
03:07surtout s'il appelle Lyssenaer au gouvernement,
03:10serait bien sûr de faire des coupes claires
03:12dans les dépenses publiques.
03:13J'espère que c'est ceci qu'il fera.
03:15Si le Premier ministre commence à s'engager sur des hausses d'impôts,
03:20il est cuit immédiatement.
03:22Raphaël Saint-Ville.
03:23Oui, tout à l'heure, avec Benjamin Morel,
03:24on s'interrogeait sur la durée de vie d'un gouvernement barnier.
03:27Est-ce que ça serait 3 jours, 3 mois ou davantage ?
03:32Ou 3 ans ?
03:34La vérité, c'est qu'on se demande bien
03:36comment, aujourd'hui, il peut composer un gouvernement.
03:39Dans le contexte qui est le sien, qu'on connaît,
03:42avec des contraintes budgétaires immenses,
03:45avec, d'un côté, la droite qui ne veut pas de hausses d'impôts,
03:49Gabriel Attal qui s'est promis et s'est répandu
03:53sitôt que Michel Barnier avait été nommé à Matignon,
03:56qui ne lui ferait aucun cadeau,
03:58et on le voit ce soir,
04:00il n'est pas prêt à ce que le Premier...
04:03Aucun cadeau, pourquoi ?
04:04Parce que, je reprends le terme de frustration
04:07que Gabriel Attal a utilisé lors du passage de relais
04:11sur le perron de Matignon.
04:13Est-ce qu'il y a une vendetta personnelle aussi,
04:16à part juste les idées politiques ?
04:17Il y a une frustration et puis il y a surtout une ambition
04:21de l'ancien Premier ministre
04:23et qui se positionne déjà pour 2027
04:25et qui ne voudrait pas, bien évidemment,
04:27et donc qui ne voudrait pas...
04:28Mais ils sont combien ?
04:30La question...
04:31Tu rigoles, mais ils sont combien ?
04:33Ils sont...
04:35Dans le bloc central, ils sont nombreux
04:37à afficher ouvertement comme Édouard Philippe
04:41ou secrètement leurs ambitions
04:43et Gabriel Attal en fait partie, bien évidemment.
04:47Et dans ce contexte déjà compliqué,
04:50vient s'ajouter un rassemblement national
04:53qui se montre extrêmement vigilant
04:55et qui, à défaut de ne pas voter tout de suite
04:57l'aboption de défiance à l'égard du Premier ministre,
04:59attend quand même quelques gages de ce dernier.
05:03Donc, dans cet exercice extrêmement contraint,
05:06on comprend que les difficultés sont immenses,
05:09sinon insurmontables aujourd'hui,
05:11pour Michel Barnier, pour composer un gouvernement.
05:13Ce que je constate, Yves-Henri Houffolle,
05:15c'est que, d'après ce que vient de dire très justement
05:17Raphaël Stainville,
05:19le carérisme politique surpasse tout,
05:21y compris une volonté,
05:23peut-être, j'allais dire naïve de ma part,
05:25de sauver la situation du pays.
05:27Vous avez raison, mais encore une fois,
05:29on retombe dans ce théâtre épouvantable
05:31qui dégoûte les Français qui regardent de la politique.
05:34Moi, je pense que Michel Barnier
05:36a tout intérêt à, au contraire,
05:38accentuer la rupture avec le macronisme,
05:41accentuer la rupture avec l'ancien Premier ministre,
05:44avec la rupture avec les précédents ministres
05:47qui ont pu participer au gouvernement à Tal,
05:49pour montrer qu'il a bien compris,
05:51parce qu'il y a un message clair, malgré tout,
05:53dans toutes ces élections législatives,
05:55c'est que les Français ne veulent plus de Macron.
05:57Macron a pensé qu'il pouvait se refaire une santé
06:00en demandant aux Français
06:02de voter pour des députés.
06:05Il a perdu, donc il faut bien tirer une conséquence
06:07de cet échec, et cet échec,
06:09me semble-t-il, doit conduire
06:11le Premier ministre
06:13vers un gouvernement qui n'est plus rien à voir.
06:15Vous et moi,
06:17savons que ça n'arrivera pas.
06:19Mais pourquoi cela ?
06:20Parce qu'il y a un Président aussi
06:22qui devra être d'accord
06:24avec ce gouvernement.
06:26Et quand je dis le Président, attention,
06:28à l'Elysée, il y a deux hommes, vous savez.
06:30Il y a Emmanuel Macron, et puis il y a un certain Alexis Colère,
06:32qui regarde ça de près aussi, le secrétaire général de l'Elysée.
06:34Je crois que le Président est devenu
06:36un Président qui n'a plus beaucoup de pouvoir,
06:38et j'entendais ce matin une interview sur votre radio
06:40de Marie-Hélène Thoraval,
06:43qui disait
06:45la femme la plus puissante de France
06:47aujourd'hui s'appelle Marine Le Pen.
06:49Donc peut-être que Marine Le Pen devient plus puissante
06:51que le Président de la République. En tout cas, c'est elle
06:53qui décidera si, oui ou non, la politique
06:55de Barnier agréera,
06:57trouvera à l'agrément.
07:01Justement, on va réécouter Marie-Hélène Thoraval
07:03ce matin au micro de Sonia Mabrouk.
07:05C'était dans la grande interview
07:07CNews Europe.
07:09Aujourd'hui, il suffit de regarder
07:11la répartition de l'Assemblée nationale.
07:13La femme la plus puissante de France,
07:15j'ose le dire, est Marine Le Pen.
07:17Elle n'a jamais autant de pouvoir, d'influence.
07:19Elle représente 11 millions
07:21d'électeurs, et finalement
07:23son niveau d'influence
07:25lui a été donné
07:27par les manœuvres politiques qui ont été opérées
07:29entre le premier et le second tour.
07:31Cette forme de front républicain, c'est ce qui lui a donné
07:33et c'est ce qui lui donne aussi
07:35ce niveau d'influence
07:37et de pouvoir aujourd'hui.
07:39Les faits sont têtus.
07:41Même si ces élections
07:43législatives ont été perdues en apparence
07:45par le Rassemblement national, il reste
07:47le premier parti de France. 11 millions de voix, encore une fois
07:49et 3 millions de moins pour
07:51le front de gauche,
07:53le nouveau front populaire.
07:55Malgré tout, vous avez beau tordre les faits
07:57dans tous les sens, ils vous reviennent en boomerang
07:59et en effet, c'est aujourd'hui
08:01Marine Le Pen qui est le faiseur de roi.
08:03Mais ceci a déjà été dit, ce n'est pas une analyse très originale.
08:05Mais cela va
08:07inciter, me semble-t-il.
08:09C'est paradoxal dans le sens où j'imagine que Marine Le Pen
08:11avec Jordan Bardella auraient voulu être
08:13à la tête du pays.
08:15Peut-être pas si c'est pour gérer précisément
08:17cette économie catastrophique.
08:19S'il n'y avait pas eu de dissolution
08:21ou en tout cas s'il y avait eu une majorité
08:23non pas relative mais une majorité
08:25concrète et absolue,
08:27Jordan Bardella et Marine Le Pen auraient préféré
08:29diriger le pays plutôt que d'être
08:31une force de persuasion.
08:33Je pense que la situation économique
08:35était telle qu'ils n'étaient pas certains
08:37non plus qu'ils s'en tirent eux-mêmes
08:39parce qu'ils n'avaient pas non plus toutes les solutions.