Mathilde Panot, présidente du groupe de La France insoumise à l’Assemblée nationale et députée LFI - NFP du Val-de-Marne, était l’invitée du Face-à-Face sur RMC et BFMTV ce vendredi 4 octobre. Les thèmes des finances publiques, du Liban et de la hausse des actes antisémites ont été abordés au cours de cette interview.
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00:00Il est 8h32 sur BFMTV et RMC. Mathilde Panot, bonjour.
00:13Bonjour.
00:13Merci d'être avec nous en studio ce matin.
00:15Merci à vous.
00:15Présidente du groupe La France Insoumise à l'Assemblée Nationale, premier groupe de gauche, 72 députés,
00:22premier dans cette coalition du Nouveau Front Populaire.
00:25Mathilde Panot, je vais vous interroger au lendemain de ce grand oral de Michel Barniste
00:29chez nos confrères de France 2.
00:31Le Premier ministre a pointé le risque d'une crise financière qui menace la France en raison de la dette.
00:36Il a précisé quels efforts il demandera aux plus aisés.
00:39Les ménages qui gagnent plus de 500 000 euros par an et qui n'ont pas d'enfants
00:43vont devoir payer plus d'impôts, ainsi que les entreprises
00:46dont le chiffre d'affaires dépasse le milliard de résultats.
00:49Franchement, Mathilde Panot, vous allez vraiment censurer un Premier ministre qui parle comme vous ?
00:53Bien sûr que nous allons le censurer d'abord.
00:56Ce qu'a dit M. Barnier, c'est le bilan de l'échec de la politique macroniste
01:01qui devait, rappelez-vous en 2017, ruisseler sur l'ensemble de la population.
01:0560 milliards d'économies, c'est exactement le montant des cadeaux
01:10qui ont été faits notamment aux plus riches et aux multinationales
01:13et qui est le manque à gagner en recettes, c'est la Cour des comptes qui le dit,
01:17qu'a fait chaque année Emmanuel Macron avec sa politique.
01:22Oui, alors ce qui m'inquiète, moi, c'est que vous allez à côté d'une taxation
01:27des plus riches qui est exceptionnelle, qui est temporaire, ils ont bien insisté dessus.
01:31Oui, mais c'est un tournant, taxer les riches après 7 ans de baisse de la fiscalité,
01:36c'est une rupture avec Emmanuel Macron, Michel Barnier.
01:39Vous imaginez à quel point ils sont fanatisés pour que M. Darmanin
01:41ne dise jamais je ne voterai le budget proposé par M. Barnier,
01:44alors que nous parlons des couples sans enfants qui gagnent plus de 500 000 euros par année,
01:50c'est-à-dire 41 000 euros par mois, c'est-à-dire 30 SMIC,
01:53et même ça, ça serait inacceptable.
01:5565 000 contribuables.
01:57Donc, ce que je dis, c'est que ce qui m'inquiète, c'est l'austérité qui va être faite
02:01et finalement, les cadeaux fiscaux faits aux plus riches et aux multinationales
02:05par Emmanuel Macron pendant 7 ans vont être payés par les retraités de ce pays,
02:09les malades, les 9 millions de pauvres, ceux qui, bref, ont le moins,
02:14c'est le peuple qui va payer, les services publics.
02:16Et j'aimerais, Mme Latrousse, que vous me disiez un service public
02:19où on peut encore couper et enlever du budget, alors qu'ils sont aujourd'hui tous à terre.
02:23On va y arriver. Au piste d'économie, je reste juste sur ce 20 milliards de recettes.
02:27La hausse d'impôts que l'on vient d'évoquer pour les Français sans enfants
02:31qui gagnent plus de 500 000 euros par an, c'est un tiers de ce que rapporterait
02:35un rétablissement de l'ISF, de l'impôt sur la fortune, dans son ancienne formule.
02:39Qu'est-ce que vous dites, Michel Barnier, M. le Premier ministre,
02:42vous prenez quand même le bon chemin ? Vous voyez le verre à moitié plein quand même ?
02:45Mais ça fait 7 ans que nous proposons tous les ans des amendements
02:48pour taxer les superprofits, pour rétablir un impôt de solidarité sur la fortune française.
02:53Et Michel Barnier vous dit, je suis d'accord pour le faire.
02:55Regardez, là, ils nous disent, nous allons demander des miettes aux plus riches
02:59qui se sont engraissés comme jamais sous le quinquennat d'Emmanuel Macron.
03:02Pourquoi des miettes ? Parce que ce sont des miettes ?
03:04Regardez, les 500 plus grandes fortunes de France ont doublé leurs fortunes depuis 2017.
03:10Les dividendes du 4,40 ont doublé depuis 2017.
03:13Et là, on leur dit, on va vous prendre un petit peu.
03:15Mais attention, c'est temporaire, ce n'est pas beaucoup.
03:17Et je ne sais même pas, à la fin, quels seront les impôts qui seront faits.
03:20Donc, je vais vous dire, au-delà de la crise financière dont parle M. Barnier,
03:25qui est donc le résultat de la politique qu'a menée Emmanuel Macron,
03:29moi, ce que je crains, c'est un risque récessif sur notre société.
03:33Parce que l'économie française est faite à 53% par la consommation populaire.
03:38Nous sommes d'ores et déjà dans un moment où la déconsommation populaire est la plus forte depuis 10 ans.
03:44On n'avait jamais vu ça depuis 10 ans.
03:46Donc, il faut relancer la consommation populaire.
03:49Et ça veut dire, par exemple, augmenter les salaires, ce que nous ne comptons pas faire, M. Barnier.
03:53Et là-dessus, Michel Barnier vous dit, je touche à certains allégements de charges pour les entreprises
03:57pour permettre d'augmenter les cotisations patronales, pour augmenter les salaires.
04:03Il vous dit aussi, j'augmente de 2% le SMIC dès le 1er novembre, en anticipation.
04:07Ça doit être le 1er janvier.
04:09On va le remercier, grand prince. Vous savez combien ça fait pour les salariés au SMIC ?
04:13Non, mais ils ne parlent pas comme vous.
04:15Non, ils ne parlent pas comme nous.
04:16Je veux dire, il y a eu une politique économique qui a été faite pendant 7 ans,
04:20qui nous mène à cette situation catastrophique.
04:22Juste pour les salariés au SMIC, avancer de deux mois une revalorisation
04:26qui devait avoir lié au 1er janvier, c'est leur donner un cadeau de 50 euros net.
04:30Donc, merci, grand prince, pour cela.
04:32Donc, ils ont fait exactement le contraire.
04:34Et là, on nous explique qu'en modifiant à la marge, ça va s'améliorer.
04:38Il faut rompre avec cette politique économique.
04:40Il faut remettre des recettes dans la caisse.
04:43Nous avons beaucoup de propositions dessus.
04:45Et les 60 milliards, nous pouvons les trouver en taxant l'argent là où il est,
04:49pour pouvoir réinvestir plus.
04:51Qu'est-ce que vous allez proposer à Michel Barnier, qui hier disait
04:53« de toute façon, je suis entre les mains du Parlement, je n'ai pas seules les bonnes idées ».
04:58Qu'est-ce que vous allez lui proposer ?
04:59Nous avons proposé à plusieurs reprises la taxe sur les superprofits,
05:02qui rapporte 15 milliards.
05:03Nous avons proposé à plusieurs reprises un impôt de solidarité sur la fortune,
05:06qui rapporte 10 milliards.
05:08Nous avons proposé à plusieurs reprises d'imposer les très gros héritages.
05:11Pour nous, c'est à partir de 12 millions qui rapportent 17 milliards.
05:15De supprimer les niches fiscales qui sont polluantes et inutiles, 27 milliards d'euros.
05:19Donc, nous avons beaucoup de pistes pour augmenter les recettes,
05:22parce que nous avons un problème de recettes.
05:24Et ensuite, il faut dépenser plus.
05:26Il faut dépenser plus dans l'hôpital public, dans l'éducation nationale,
05:30dans la protection judiciaire de la jeunesse, où ils ont encore supprimé 500 passes cet été,
05:35dans tous les services publics qui permettent aux gens d'avoir accès à leurs droits.
05:41Et puis, évidemment, augmenter les salaires,
05:43ce qui permet de relancer encore une fois la consommation populaire et l'économie dans le pays.
05:47C'est l'un de vos points de divergence avec Michel Barnier, Mathilde Panot.
05:50Lui, il dit plus de recettes, d'accord.
05:53Vous n'êtes pas d'accord sur le montant du chiffre d'affaires des entreprises
05:56ou le montant pour les ménages les plus aisés.
06:00Mais lui, il dit aussi qu'il faut faire des économies.
06:02Il faut faire 40 milliards d'économies.
06:04Et ça va être très dur, a prévenu le Premier ministre,
06:07qui a esquissé quelques pistes.
06:09Il dit qu'il faut être plus efficace dans la dépense.
06:11Il faut fusionner certains doublons dans les agences de l'État, par exemple.
06:14Et pourquoi pas ne pas remplacer des fonctionnaires.
06:17Mais attention, sa limite, c'est ceux qui ne sont pas en contact avec le public.
06:21Pour le reste, il renvoie au débat parlementaire.
06:24Sur les fonctionnaires, la Cour des Comptes, par exemple,
06:26qui n'est pas sous la coupe d'Emmanuel Macron ou de Michel Barnier,
06:29dit qu'il y en a trop dans les territoires.
06:31Il y a 100 000 postes de fonctionnaires territoriaux de trop.
06:34Est-ce que là-dessus, vous pouvez trouver un consensus ?
06:37Non, et c'est ce qui revient tout le temps.
06:40La Cour des Comptes dit aussi que chaque année,
06:42Emmanuel Macron a privé de 62 milliards d'euros de recettes l'État.
06:46Et donc, on se retrouve dans une situation
06:48où à la fin, on regarde dans les petites choses.
06:51Est-ce qu'il y a des fonctionnaires en trop ?
06:53Est-ce que tout le monde comprend dans le pays
06:55que non seulement on a appauvri l'État,
06:57on a appauvri les services publics,
06:59on a appauvri l'ensemble des collectivités
07:01qui aujourd'hui essayent de faire au mieux
07:03pour répondre aux besoins de nos concitoyens ?
07:05Donc, je ne suis pas d'accord avec cela.
07:0740 milliards d'économies et d'austérité,
07:1040 milliards, c'est une austérité jamais vue dans ce pays.
07:14Il récute ce terme, Michel Barnier.
07:15Alors, je vais vous dire sur quoi on peut faire des économies.
07:17On peut faire, par exemple, des économies sur l'utilisation de McKinsey.
07:21On peut faire des économies sur le pays d'info-recherche
07:23où on donne 1 milliard d'euros en 10 ans à Sanofi,
07:26qui va ensuite licencier des chercheurs
07:28qui travaillent sur la question des cancers,
07:30qui vont ensuite vendre des actifs comme le Doliprane.
07:32Eh bien, sur tout cela, on peut faire des économies.
07:34Mais sur le reste, il faut rompre avec cette politique économique.
07:37C'est ce sur quoi le Nouveau Front Populaire
07:39a gagné les élections le 7 juillet.
07:41Michel Barnier dit que certains services de l'État
07:43vont aussi quitter Paris.
07:45Le foncier à Paris coûte trop cher.
07:47Est-ce qu'il faut aller plus loin ?
07:49Est-ce qu'il faut sortir des ministères ou de l'Assemblée ?
07:52Pourquoi c'est vendre la France ?
07:53Parce que vous ne croyez pas qu'ils vont vendre les bâtiments.
07:56Vous pensez que le plan secret,
07:58c'est de faire rentrer de l'argent en revendant
08:00les milieux que ça a mis en quelque sorte ?
08:02Oui, je pense que quand vous avez un président de la République
08:05qui a vendu et mis à terre tous les fleurons nationaux,
08:08qui a désindustrialisé la France
08:10et qui, justement, essaye de faire des économies de bout de chandelle,
08:14je vais vous dire qui va avoir la plus grande part
08:16des économies qu'on demande au peuple de faire.
08:19Ce sont les retraités, dont je rappelle 2 millions
08:21vivent en dessous du seuil de pauvreté.
08:23Ce sont les malades à qui on va demander maintenant
08:25d'avoir un reste à charge de 4 euros
08:27pour les consultations qu'ils vont faire.
08:29Ça, c'est ce que vous craignez.
08:30Ce ne sont pas les pistes qui sont, pour l'instant,
08:31mises sur la table de Michel Barnier.
08:32Les retraités, ce n'est pas une piste qui est sur la table.
08:34Effectivement, le montant des retraites,
08:36la réindexation des pensions de retraite
08:38est décalée de 6 mois.
08:40Ça, c'est 150 euros par retraité.
08:42Mais sur la santé, vous dites que le reste à charge va exploser.
08:46Ça, c'est une proposition qui a été faite.
08:48Que ce soit les malades qui payent.
08:50Mais par qui ?
08:51Par le gouvernement.
08:52Mais pas par Michel Barnier.
08:53Il ne l'a pas mis sur la table pour l'instant.
08:55Il ne l'a pas dit hier, mais c'est une piste qui circule.
08:57Donc, il y a une piste qui peut être sérieuse.
08:59De même que, par exemple, ça va être votre enfant,
09:02et ça, M. Barnier l'a annoncé,
09:04qui va aller à l'école et qui aura un professeur retraité
09:06en face de lui.
09:07Il a envisagé le retour des professeurs
09:09et des médecins aussi recrétés.
09:11Nous sommes la 7e puissance économique au monde.
09:13Il y a largement assez d'argent
09:14pour que tout le monde vive dignement dans ce pays
09:16sans avoir à faire cette cure d'austérité
09:18qui va être terrifiante pour le peuple
09:20et qui fait payer aux peuples et aux gens
09:22les cadeaux fiscaux qui ont été faits par Emmanuel Macron.
09:24La France n'a pas besoin d'argent ?
09:25Ah si, mais je vous le redis.
09:26L'argument de la crise financière, par exemple.
09:28Est-ce que vous l'entendez quand il dit
09:29« Je crains une crise financière », Michel Barnier ?
09:31Ou est-ce qu'il dramatise pour vous ?
09:32Mais il ne dramatise pas.
09:33Il explique le bilan catastrophique d'Emmanuel Macron
09:36dont nous disons depuis 7 ans
09:37que la politique économique qu'il mène
09:39va nous mèner dans le mur.
09:42Ça nous mène dans le mur.
09:43Et que font-ils ?
09:44Eh bien ils continuent encore et encore.
09:46Ce qui va amener à une récession en France.
09:49C'est catastrophique.
09:51Mathilde Panot, j'aimerais que l'on revoie ensemble
09:53un extrait qui date de mardi.
09:54C'est une vidéo qui tourne beaucoup
09:56sur les réseaux sociaux.
09:57Michel Barnier à la fin de sa déclaration
09:59de politique générale
10:00qui reprend la parole pour vous répondre.
10:05J'ai du mal à comprendre votre ton
10:07et votre agressivité.
10:08Et moi je vais vous dire une chose,
10:09madame la présidente.
10:11Plus vous serez agressif,
10:13plus je serai respectueux.
10:14Je rappelle que précédemment,
10:16vous aviez pris la parole
10:17pour dresser un réquisitoire
10:18contre le gouvernement de Michel Barnier
10:20et réclamer la destitution d'Emmanuel Macron.
10:22Quand vous revoyez la séquence,
10:23vous dites quoi ?
10:24Michel Barnier 1, Mathilde Panot 0 ?
10:25Mais pas du tout.
10:26Ecoutez, moi je ne vois pas ce qui a été irrespectueux
10:29dans ce que j'ai dit au Premier ministre.
10:31J'ai dit au Premier ministre
10:32qu'il était illégitime démocratiquement
10:34puisque c'était la coalition du Nouveau Front Populaire
10:36qui était arrivée en tête.
10:37Qu'il était illégitime pour continuer sa politique
10:40à gouverner contre le peuple
10:42qui est celle d'Emmanuel Macron
10:43puisqu'ils ont été sévèrement battus
10:45dans les yandres trois fois d'affilée.
10:46Je leur ai dit qu'ils étaient illégitimes
10:48depuis qu'ils rampaient devant l'extrême droite
10:50et qu'ils tenaient par l'abstention de madame Le Pen
10:53avec un ministre de l'Intérieur
10:55qui est salué par l'extrême droite
10:56comme étant un porte-parole du RN magnifique
10:59et qui utilise par exemple l'expression de Pétain,
11:02de Français de papier,
11:03qui m'est insupportable.
11:04Je ne vois pas en quoi c'est irrespectueux de faire ça.
11:07Par contre, monsieur Barnier est effectivement irrespectueux
11:09avec la démocratie
11:10et je crois que finalement,
11:12c'est plus le fond qui le dérange
11:13et qui le sort sur la question de la forme.
11:15Est-ce que son attitude par exemple
11:16d'être moins dans les pics politiciennes
11:18comme pouvait l'être un Gabriel Attal
11:19va vous amener à changer de ton à l'Assemblée
11:22ou en tout cas à revoir vos modalités d'action
11:24à l'Assemblée nationale ?
11:25Vous savez, la démocratie parlementaire a été inventée
11:28pour qu'il n'y ait pas de guerre civile dans ce pays,
11:30pour que l'affrontement entre des idées,
11:32les grands choix que peut faire le peuple
11:35lorsqu'il va aux urnes,
11:37puisse se matérialiser dans des débats d'idées.
11:40Et donc les débats d'idées ont le droit d'être durs.
11:42Les débats d'idées, c'est justement la question de la démocratie
11:46où on montre les antagonismes dans la société.
11:49Et je vais vous dire que moi,
11:50quand je vois la société de malheur
11:51qu'il y a aujourd'hui avec 2043 enfants
11:54qui sont à la rue,
11:55plus 120% depuis 2020,
11:57quand je vois un parent sur trois
11:58qui se prive de repas
11:59pour que son enfant mange à sa faim,
12:01je crois que non,
12:02les mots ne sont pas trop durs
12:03pour décrire la politique qu'ils mènent
12:05et notre envie de rupture avec cette politique de malheur.
12:08Juste, Mathilde Padeau,
12:09comme on a évoqué la censure et la destitution,
12:11brièvement, la motion de censure,
12:13est-ce que vous savez déjà
12:14lorsqu'elle sera examinée à l'Assemblée nationale ?
12:16Probablement mardi.
12:17Et la procédure de destitution,
12:19pour le coup, du président de la République,
12:20c'est-à-dire pas du chef de gouvernement ?
12:21Et bien, après la commission des lois,
12:23ils ont 13 jours pour l'inscrire en hémicycle
12:25et donc 13 jours, ça devrait arriver
12:27fin de semaine prochaine, début de semaine d'après.
12:30Vos alliés de gauche n'ont pas soutenu d'ailleurs
12:33votre motion de censure en commission des lois,
12:35en tout cas pas les socialistes.
12:36La destitution, pardon.
12:37Les écologistes l'ont soutenue,
12:38les communistes et les ultramarins l'ont soutenue,
12:40mais pas les socialistes.
12:41Est-ce que c'est une trahison de leur part ?
12:43Non, mais je dis juste que
12:45lorsque nous avons un problème aussi évident
12:47avec le président de la République,
12:48et bien qu'ils ont encore quelques jours pour réfléchir
12:51s'ils veulent destituer le président de la République
12:54qui manifestement manque à ses devoirs,
12:56et notamment celui d'être le garant
12:58des institutions républicaines
12:59avec des gens qui vous disent partout
13:01nous avons voté et on nous vole le résultat des urnes.
13:05C'est un problème démocratique qui est très grave
13:08avec le premier président de la République
13:11qui a une procédure de destitution
13:12engagée contre lui.
13:13D'un mot aussi, Mathilde Pannot,
13:14puisque l'on parle du Parti socialiste,
13:16le maire de Montpellier,
13:17Michael Delafosse,
13:18dit être victime d'une campagne
13:20de dénigrement de vos relais,
13:22de militants insoumis
13:23qui l'accusent d'être islamophobe,
13:26de mener une campagne anti-musulman.
13:29Il évoque des tracts
13:30qui ont pu être distribués
13:31devant une mosquée notamment
13:33pour le dénigrer.
13:34Est-ce que vous appelez au calme à Montpellier ?
13:36Je rappelle que depuis quelques jours,
13:39ce maire est sous protection policière
13:41face aux menaces qu'il subit.
13:43Est-ce que vous dites aux militants insoumis de Montpellier
13:45ce n'est pas comme ça que l'on combat ?
13:47Vous pensez vraiment qu'il est sous protection policière
13:49à cause de militants insoumis ?
13:50Les insoumis n'ont jamais utilisé la violence physique.
13:52Les insoumis sont les partisans
13:54de la révolution citoyenne par les urnes.
13:56Pour changer, quant à ce maire,
13:57c'est un maire qui nous insulte
13:59extrêmement régulièrement.
14:00Mais il est islamophobe ?
14:01J'en sais rien.
14:02Je ne sais pas moi qui...
14:04Je ne sais pas, je ne connais pas les détails de ça.
14:06Mais c'est quelqu'un qui nous insulte
14:07extrêmement régulièrement,
14:08qui est quelqu'un qui combat
14:10le Nouveau Front Populaire.
14:12Donc, encore une fois,
14:14qu'il commence lui-même par être respectueux
14:16et ensuite nous verrons.
14:17Parce que lui, il vous accuse.
14:18Les insoumis n'ont rien à voir
14:20avec une protection policière
14:21ou avec des appels à la violence.
14:23Et avec la campagne qu'il subit ?
14:25Je ne sais pas.
14:26Je ne sais pas de quoi vous parlez en fait.
14:28C'est des collègues de l'Opinion
14:29qui affirment que Michael Delafosse
14:31accuse les insoumis.
14:33Nathalie Oziol, qui est députée de Montpellier,
14:35elle vous donnera les détails qu'il faudra.
14:37Vous n'êtes pas au courant,
14:38donc Mathilde Pannot.
14:40J'en viens à la situation au Proche-Orient,
14:42si vous le permettez.
14:43L'armée israélienne a mené cette nuit
14:45une nouvelle salve de frappes
14:46sur le sud de Beyrouth.
14:48Les appels de la communauté internationale
14:49au cessez-le-feu et au dialogue
14:50résonnent dans le vide.
14:51Israël menace de frapper
14:53les installations nucléaires iraniennes
14:55après que l'Iran a envoyé
14:57lundi 200 missiles sur Israël.
14:59Est-ce que la communauté internationale
15:01est démunie, dépassée,
15:03Mathilde Pannot ?
15:04Je crois qu'on arrive à un point d'escalade.
15:07Nous avions craint ce moment-là
15:09où le conflit au Proche-Orient
15:11allait prendre une escalade
15:13et une régionalisation
15:15qui est extrêmement inquiétante
15:17et où, à la fin, la loi du plus fort
15:19est en train de primer sur le droit international.
15:21Vous avez vu que Netanyahou a dit
15:23que maintenant, le secrétaire général
15:25de l'ONU était Persona non grata
15:27sur les territoires israéliens.
15:29Je veux dire que ce n'est pas une guerre
15:32entre Israël et l'US Bola.
15:34C'est une guerre contre le peuple libanais
15:36tout comme ce n'est pas une guerre
15:38entre Israël et le Hamas,
15:39mais un génocide qui est fait
15:40au peuple palestinien.
15:41Et que donc, la clé,
15:43c'est d'arrêter Netanyahou.
15:45Et pour arrêter Netanyahou,
15:47il faut passer des paroles,
15:49qui sont souvent vaines,
15:50à des actes.
15:51Et je le dis pour la France notamment.
15:53Quand la France arrêtera-t-elle
15:55les livraisons d'armes à Netanyahou ?
15:57Quand la France décratera-t-elle
15:59des sanctions à l'encontre d'Israël ?
16:01À partir de quand agira-t-elle
16:03pour mettre fin et pour suspendre
16:04l'accord d'association entre l'Union européenne
16:06et Israël ?
16:07Et quand la France reconnaîtra-t-elle enfin
16:09la reconnaissance de l'État de Palestine ?
16:13Parce que, je le dis,
16:14la clé, c'est le cessez-le-feu à Gaza.
16:16S'il y a le cessez-le-feu à Gaza,
16:18alors la guerre au Liban s'arrêtera.
16:20Si la guerre au Liban s'arrête,
16:21il devra avoir, justement,
16:23le cessez-le-feu à Gaza.
16:24Donc, il faut impérativement
16:26que les voix pour la paix se mobilisent partout
16:29et que nous forcions les gouvernants
16:31à prendre des mesures et des actes
16:33qui vont au-delà des paroles.
16:34Point par point, Mathilde Panot,
16:35est-ce que vous entendez ceux qui disent
16:37si aujourd'hui, dans le contexte actuel,
16:39les livraisons d'armes cessent vers Israël,
16:41Israël devient vulnérable,
16:44n'est plus en mesure d'assurer sa sécurité.
16:46Est-ce qu'il y a des garanties de sécurité
16:48à apporter au peuple israélien aussi ?
16:51Mais vous savez, je crois que c'est Netanyahou
16:53qui est en train de mettre en danger
16:54la sécurité d'Israël.
16:55En menant d'un côté un génocide,
16:57une politique de colonisation
16:59extrêmement agressive en Cisjordanie.
17:01La guerre au Liban,
17:02pays allié et ami de la France,
17:05c'est Netanyahou qui met en danger
17:07la sécurité d'Israël.
17:08Mais vous ne craignez pas que la cessation brute
17:09de livraison d'armes mette Israël
17:11davantage en danger,
17:12compte tenu du contexte
17:13dans lequel on est aujourd'hui ?
17:14Non, je ne crois pas.
17:15Je crois que c'est ce qui force,
17:16justement, à Netanyahou
17:17d'arrêter la guerre totale
17:19qu'il souhaite pouvoir se maintenir au pouvoir.
17:21Et que c'est justement
17:22en arrêtant Netanyahou
17:23que nous pourrons faire en sorte
17:25qu'il y ait une paix durable
17:26dans la région
17:27et notamment la solution à deux États
17:29qui est celle que promet
17:31et que promeut
17:33les résolutions du droit international
17:35et de l'ONU.
17:36Est-ce que la clé, ce n'est pas aussi
17:37le retour des otages
17:38qui sont toujours retenus à Gaza ?
17:4097 des 251 otages enlevés
17:42se trouveraient toujours dans l'enclave.
17:44Comment on fait pour les faire revenir ?
17:45Ça passe par le cessez-le-feu.
17:47D'ailleurs, vous avez vu
17:48qu'il y a beaucoup
17:50des manifestations monstres,
17:52des grèves qui ont été faites en Israël
17:53qui comprennent que le fait
17:55de continuer le génocide
17:56depuis maintenant un an à Gaza
17:58est quelque chose
17:59qui met en danger les otages.
18:01Donc la question, c'est celle
18:02d'avoir le courage de la paix.
18:04Est-ce que vous vous joindrez lundi ?
18:06C'est l'anniversaire tragique
18:08du 7 octobre.
18:09Est-ce que la France insoumise
18:10se joindra au rassemblement
18:11pour réclamer, par exemple,
18:12le retour des otages ?
18:14Nous avons toujours demandé
18:15le retour des otages.
18:16Lundi, vous serez dans les cortèges ?
18:18Vous serez dans les rassemblements ?
18:19Non, je ne suis pas sûre
18:20parce que nous nous voulons
18:21qu'il y ait à la fois
18:22l'hommage aux personnes
18:24qui ont été massacrées
18:25dans les actes terroristes
18:26du 7 octobre,
18:27mais aussi dénoncer le génocide
18:29en cours depuis un an,
18:30apporter tout notre soutien
18:31au peuple libanais.
18:32Et juste un peu après le 7 octobre,
18:34j'avais fait un discours
18:35à l'Assemblée nationale
18:36où je redonnais les paroles
18:38que le père d'une jeune fille
18:41qui avait été prise en otage
18:42disait.
18:43Il disait qu'il faut avoir
18:44le courage de la paix
18:45parce qu'aussi à Gaza,
18:46il y a des gens
18:47qui pleurent des morts.
18:48Et donc, à quoi ça sert tout ça ?
18:49De faire toujours plus de morts,
18:50toujours plus de morts.
18:51Donc, le fait de dire
18:54qu'il faut respecter
18:55le droit international,
18:56que Netanyahou doit être
18:57arrêté d'urgence
18:58et qu'il faut donc des sanctions
19:00pour obliger Netanyahou
19:01à arrêter cette guerre totale,
19:02eh bien, est justement
19:03ce qui va vers la paix,
19:05ce qui permet aux otages
19:06d'être en sécurité
19:07et surtout aux peuples palestiniens
19:09et aux peuples libanais
19:10d'arrêter d'être massacrés.
19:11Mathilde Pannot,
19:12je ne vous reprends pas
19:13sur le terme de génocide
19:14et toutes les polémiques
19:15qu'il peut y avoir
19:16sur l'utilisation au nom du terme.
19:17Pour International de Justice.
19:18Un chiffre révélé par RMC hier,
19:19les actes racistes et antisémites
19:21à l'école explosent.
19:22Plus de 3600 recensés l'an dernier,
19:24quatre fois plus d'actes
19:25antisémites en un an.
19:26On voit que les secousses
19:28du 7 octobre
19:29fracturent aussi
19:30la société française.
19:31Comment on fait société
19:32après une année
19:34telle que celle
19:35que l'on vient de vivre ?
19:36On fait société,
19:37notamment en ne faisant pas croire
19:39que parce que vous êtes
19:40de telle religion,
19:41vous êtes un soutien inconditionnel
19:42à Netanyahou.
19:43Parce que vous êtes
19:44de telle autre religion,
19:45vous seriez un opposant
19:46à je ne sais quoi.
19:48Donc en arrêtant
19:49d'essentialiser les gens.
19:51Et nous, nous sommes
19:52des humanistes.
19:53Et les humanistes disent que
19:54quelle que soit
19:55votre couleur de peau,
19:56quelle que soit votre religion,
19:57quel que soit votre genre,
19:58eh bien en aucun cas,
19:59vous ne pouvez être discriminé.
20:00Et nous avons toujours dit
20:01qu'à chaque moment,
20:02si quelqu'un était discriminé
20:03du fait de sa religion,
20:04si quelqu'un était agressé
20:05du fait de sa religion,
20:06nous serons à leur côté.
20:07Enfin, dernière chose
20:08qui me tient à coeur,
20:09il faut arrêter
20:10d'aller dans la vision
20:11que porte l'extrême droite
20:12qui fait croire que,
20:13en quelque sorte,
20:14les anti-racistes
20:15que nous sommes
20:16serions devenus des racistes
20:17et notamment des antisémites.
20:18Et je le dis,
20:19lorsque vous avez Netanyahou
20:20qui dit à l'ONU
20:21que l'ONU est devenue antisémite,
20:22eh bien vous comprenez
20:23que c'est une accusation
20:24qui est faite
20:25et une infamie qui est faite
20:26sur tous ceux
20:27qui soutiennent
20:28le peuple palestinien.
20:29Et nous n'arrêterons pas
20:30de soutenir
20:31le peuple palestinien.
20:328h53 sur BFM TV RMC,
20:33Mathilde Panou,
20:34merci.
20:35Merci.
20:39Merci d'être venue
20:40à ce micro ce matin,
20:41présidente du Couple
20:42La France Insoumise
20:43à l'Assemblée nationale,
20:44députée du Val-de-Marne.
20:45Bonne journée à vous
20:46et bonne journée à tous.