SMART IMPACT - Des écoles pour une construction durable

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Il manque 300 000 professionnels pour atteindre l’objectif des 500 000 chantiers de rénovation énergétique en France, selon l’ADEME et France Stratégie. Saint-Gobain lance un programme qui pourrait participer à palier ce besoin : Les écoles de la construction durable. Depuis 2022, l’entreprise de fabrication de matériaux développe des formations pour permettre aux artisans de construire des bâtiments respectueux de l’environnement. Ursula Lafleuriere, la directrice de ces programmes nous les présente.

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Transcription
00:00L'invité de Smart Impact, c'est Ursula Lafleurière. Bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Bienvenue. Vous êtes directrice du programme des écoles de la construction durable chez Saint-Gobain.
00:15Quand et surtout pourquoi ces écoles ont-elles été créées ?
00:18Alors, ces écoles ont été créées, ça va faire maintenant deux ans puisqu'on a lancé la première en 2022.
00:24Et donc Saint-Gobain a souhaité s'engager très fertement dans la formation de la nouvelle génération d'artisans du bâtiment pour une construction plus durable,
00:33mais aussi et surtout pour répondre à cette pénurie de main-d'œuvre au niveau du bâtiment et répondre tout simplement à une demande forte de nos clients
00:41qui se plaignaient en permanence de ne pas pouvoir recruter ou même de pouvoir céder ou transmettre leur entreprise.
00:47C'est quoi la construction durable ? Comment on définit déjà ce qu'est une construction durable ?
00:51Alors une construction durable, on va s'appuyer sur différents items en fonction des différents métiers.
00:56Par exemple, je vais prendre les plombiers chauffagistes où il y a une forte attente sur les nouveaux modes de chauffage
01:01où aujourd'hui on arrête le fuel et on va s'orienter vers ce qu'on appelle des énergies plus vertes comme les pompes à chaleur, la biomasse ou alors encore le solaire.
01:12Donc ça, il faut se former.
01:13Il faut se former et aujourd'hui ça manque...
01:15Ces métiers-là et ces énergies-là.
01:17Absolument. Aujourd'hui, ça manque encore de formation sur cette nouvelle technologie, sur ces nouveaux besoins aussi.
01:24Donc c'est en association avec des CFA partout en France.
01:28Aujourd'hui, on est en partenariat avec plus de 30 CFA en France parce que nous, nous ne sommes pas formateurs bien évidemment.
01:33Ce n'est pas notre métier premier.
01:34Mais nous, on est partenaire avec ces CFA en France avec notamment les BTP CFA ou alors les compagnons du devoir.
01:40Et puis, on s'associe avec eux pour leur apporter des futurs apprenants qu'on recrute.
01:46Et puis qu'on va mettre en relation avec nos clients qui ont besoin de main-d'oeuvre au niveau du bâtiment.
01:52Et on va les intégrer dans ces CFA.
01:55En plus de ça, nous, on agit également, on a une vraie volonté, c'est d'agir véritablement sur le développement de la construction durable.
02:02Donc on met en oeuvre tous nos experts autour de ces programmes qu'on va venir amender.
02:08Donc on s'appuie sur des diplômes qui sont reconnus par l'État, qui sont des titres professionnels, qui sont très professionnalisants.
02:15Et nous, dessus, on va venir rajouter des modules bien spécifiques autour de la rénovation durable, la construction durable.
02:21Oui, ça veut dire qu'il y a des formations spécialisées métier par métier, c'est ce que je comprends.
02:27Absolument. Donc on a détecté les quatre métiers qui représentaient le plus au niveau de la pénurie de main-d'oeuvre.
02:34Donc on est sur, bien évidemment, les maçons. Il y a une forte pénurie dans ces métiers-là.
02:39Des métiers qui sont délaissés par la nouvelle génération.
02:42Nous avons ensuite les couvreurs aussi, un métier très difficile et très compliqué à recruter aussi.
02:49Les plombiers chauffagistes, bien évidemment. Mais ça, c'est parce qu'il y a une forte demande avec toutes les aides de l'État pour favoriser les changements de mode de chauffage, etc.
02:57Et puis, on a aussi les plaquistes qui ont un rôle très important aussi dans l'isolation des habitations.
03:03Alors, j'ai donné le chiffre dans les titres. C'est la source CADM et France Stratégie qui nous dit qu'il manque 300 000 professionnels dans le secteur du bâtiment
03:11pour tenir l'objectif des 500 000 chantiers de rénovation énergétique annuelle.
03:15Vous avez choisi ces quatre métiers-là parce que ce sont les secteurs où il manque le plus de main-d'oeuvre ?
03:24Absolument.
03:25Oui. Et pas forcément parce que c'est ce... Comment je peux poser la question ?
03:28Ceux qui vont avoir le levier sur la construction durable le plus important. Vous voyez ce que je veux dire ?
03:33Oui. Alors, ça fait écho et c'est lié absolument.
03:36Donc, évidemment, c'est les quatre métiers où nous, on a pu constater qu'il y avait une forte pénurie, bien évidemment.
03:42Mais ce sont aussi les métiers qui œuvrent le plus pour la rénovation en mode construction durable.
03:48Si on prend... Alors, vous nous avez donné l'exemple des plombiers chauffagistes. On peut décliner parce que c'est intéressant, c'est très concret.
03:55Un maçon formé à la construction durable, qu'est-ce qu'il va faire de différent ?
04:00Eh bien, il va utiliser des matériaux différents, des matériaux plus naturels, des matériaux qui sont plus écologiques.
04:06Des matériaux de récupération aussi ?
04:07De récupération. On a par exemple un nouveau procédé qui s'appelle la terre liant.
04:13Donc, c'est une méthode de construction qui utilise des matériaux très naturels et meilleurs pour la planète.
04:19On va avoir... Je vais vous prendre aussi l'exemple des couvreurs où on va les former encore plus sur la partie isolation
04:26parce que c'est très important d'isoler par les toits aussi, donc avec le circling.
04:30Et puis, on a aussi nos plaquistes. C'est la toute dernière école qu'on vient de lancer.
04:34Là aussi, on met l'accent fortement sur la partie isolation de l'intérieur de la maison.
04:39Alors, ces apprentis ressortent avec un diplôme, avec une certification ?
04:44Absolument, ces apprentis. Aujourd'hui, en deux ans, on a formé plus de 400 apprentis.
04:49L'ambition du groupe, c'est d'en former à peu près 2500 d'ici 2028.
04:54Donc, on a une forte ambition sur cette formation de nos futurs artisans, de cette future génération d'artisans.
05:00On est sur un public en reconversion professionnelle puisqu'on s'adresse à des publics qui ont forcément plus de 18 ans.
05:06Donc, on a tout type de profil. Moi, par exemple, dans les classes, j'ai affaire à des anciens joueurs professionnels de handball
05:13ou alors de rugby qui souhaitent se reconvertir ou alors des anciens ingénieurs, architectes qui souhaitent revenir à des métiers plus manuels.
05:21Donc, on s'adresse à ce type de public et ce public sort à la fin de l'école avec un titre professionnel.
05:27Donc, c'est du niveau 3, mais ils peuvent également poursuivre sur un titre de niveau 4 s'ils souhaitent de poursuivre leurs études sur deux ans.
05:36Donc, ça peut se faire en un an ou en deux ans.
05:38Ça peut concerner aussi des professionnels plus âgés ?
05:43Sous l'humain, tout à fait.
05:44Quarantenaire, cinquantenaire, soyons fous ?
05:46Tout à fait, oui. Il n'y a aucun problème. Après, c'est une question de contrat, contrat d'apprentissage, de professionnalisation.
05:51Mais en fait, nos écoles sont ouvertes à tout type de public dès l'instant où elles ont au minimum 18 ans.
05:57Alors, l'ambition, on la touche du doigt. Mais alors, si je la mets en rapport avec le chiffre global, on se dit 2800 d'ici 2028.
06:06Absolument.
06:07C'est ce que vous avez dit. Super, mais il en manque 300 000.
06:09On est d'accord.
06:11Est-ce que d'autres initiatives du même type existent ? Est-ce qu'il y a peut-être un programme gouvernemental dans lequel vous vous insérez ?
06:19Alors, on essaie. Effectivement, on contribue. On ne peut pas dire qu'on va résoudre tout ce problème de manquement de main-d'œuvre dans ce milieu-là.
06:28Mais par ailleurs, on noue également d'autres partenariats avec d'autres associations.
06:33Par exemple, Ichwan, qui va nous mettre en relation avec des migrants qui arrivent sur notre territoire et qui souhaitent se former à des métiers.
06:43Donc là, pareil, on est en train de travailler avec ces gens-là parce qu'il y a tout un parcours pour les accueillir, pour les former.
06:49Ce n'est pas évident.
06:50On a reçu Ichwan à plusieurs fois ici.
06:52C'est vrai ? Voilà. Ils ont envie de travailler.
06:54On essaie de nouer tous ces partenariats pour étendre au maximum cette formation de cette nouvelle génération d'artisans.
07:03Et au niveau régional, c'est un maillage territorial ? Vous êtes pour l'instant uniquement en région parisienne ?
07:09Non, du tout. Comme je le disais en introduction, on est partenaire des centres de formation partout en France.
07:16Donc, nous sommes partout en France. Nous sommes représentés dans toutes les régions, dans toutes les zones de la France.
07:21Là où il y a des centres de formation qui acceptent de nouer des partenariats avec nous.
07:27Au-delà de ces écoles, dans l'action, les engagements et l'action de Saint-Gobain en matière de durabilité, qu'est-ce qu'il y a d'autre qu'on peut mettre en avant ?
07:37Alors, il y a beaucoup, beaucoup d'initiatives.
07:39Puisque nous, alors, moi, je représente la branche, on va dire, distribution.
07:43Donc, derrière, il y a les enseignes.pcdo, etc.
07:46Mais il y a aussi toute la branche industrie où on est sur de la fabrication de produits.
07:49Où là, bien évidemment, on s'oriente sur des produits qui sont exclusivement liés maintenant à la construction durable.
07:56Donc, on pense à tous ces produits qui favorisent l'isolation toujours plus et une meilleure consommation.
08:03Ça veut dire une éco-conception ?
08:05C'est-à-dire qu'on réfléchit aussi au cycle de vie du produit qui va devenir après ?
08:09Complètement. Absolument.
08:10À son impact carbone, à comment on va le recycler.
08:13Maintenant, dans toutes nos filières et dans toutes nos enseignes, on a tout un circuit qui est pensé pour recycler l'intégralité des produits qu'on vend.
08:22On a évoqué rapidement la récupération, la réutilisation des matériaux sur les chantiers.
08:28Est-ce que c'est une nouvelle filière, finalement, d'une certaine façon, qu'il faut inventer ou qui est en train de se mettre en place ?
08:35Absolument. C'est une nouvelle filière et il faut surtout éduquer ces nouvelles générations d'artisans.
08:40Donc, c'est pour ça qu'on est également en partenariat avec 3N Recycle.
08:44Qui va venir intervenir dans l'intégralité de nos classes pour, justement, commencer à éduquer, à sensibiliser ces générations d'artisans à l'importance de trier et de recycler les déchets sur le bâtiment.
08:56C'est-à-dire que c'est un changement d'état d'esprit ? C'est-à-dire que c'est plus un déchet, c'est presque une ressource.
09:02Ça devient une ressource à la fin, oui. Absolument.
09:04Et ça, il faut savoir leur donner cette vision globale que s'ils font ça, c'est pas uniquement pour les embêter, pour recycler, etc.
09:11Donc, à la fin, ça permet aussi de reproduire de nouveaux matériaux qui seront bien meilleurs en termes d'impact carbone et puis plus faciles pour eux d'utilisation dans leur métier également.
09:20Merci beaucoup Ursula Lafleurière et à bientôt sur BeSmart for Change. On passe à notre Zoom. Comment capturer le carbone ?

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