La marche blanche est organisée par l’association Isofaculte, à l’initiative de femmes victimes de violences et qui ont souhaité apporter leur soutien à celle qui a subi, 10 ans durant, plus de 200 viols de la part de son mari et de 72 autres individus.
Carmen et Maria-Carmen ne sont pas venues de loin. Les deux femmes sont installées à Mazan depuis des années. Il était donc impensable pour elles de ne pas être présentes. "C’est une femme qui ne méritait pas ça, confie Carmen, qui ne connaissait le couple Pelicot que de vue. Je condamne évidemment les agissements du mari mais tout autant tous ceux qui y sont allés."
"Moi à sa place, je l’aurais tué mon mari !"
Maria Carmen va encore plus loin : "Moi à sa place, je l’aurais tué mon mari !" À Mazan depuis quelques années, tout le monde ne parle presque que de ça. "Un ami m’a demandé sur le ton de l’humour si mon mari faisait partie des violeurs", s’en explique Carmen.Également originaire de Mazan, Myriam voulait être là pour soutenir Gisèle Pelicot mais aussi "tous les hommes et les femmes victimes de ces actes atroces. Ici, tout le monde est surpris, a peur. On ne pense pas que ça puisse arriver un jour près de chez nous." "C’est un procès hors normes qui marque les esprits et fait apparaître enfin au grand jour de la société française ce qu’est le patriarcat, confie elle Maïté Maillet, venue en voisine mais aussi en tant que membre du collectif pour le droit des femmes. Ce qu’on espère c’est que la société française au moins va réagir à ces discriminations, ces inégalités et violences que notre organisation dénonce depuis les années 70."
Dans le cortège, de nombreuses femmes roses blanches à la main. Et à l’avant, les femmes soutenues depuis trois ans par l’association Isofaculté qui ont souhaité organiser cette marche blanche. Dans les prochaines semaines, elles ont aussi prévu de se rendre au procès, pour soutenir physiquement Gisèle Pelicot. Ensemble, comme toujours. "Ce que fait Gisèle Pelicot est un exemple, elle brise les tabous, le plafond de verre et crée un mouvement, c’est énorme, confie Marion Vogel, la créatrice de l’association. Les femmes, souvent, culpabilisent de ce qu’elles ont vécu et culpabiliser c’est ignorer. Cette visibilité, cette oreille tendu, c’est primordial." Le cortège va poursuivre sa route jusqu’au centre équestre où les femmes suivies par l’association se reconstruisent grâce au contact des chevaux. Elles y déposeront des fleurs au pied d’une stèle en l’honneur du mieux vivre ensemble, de l’amour et de l’empathie.
Carmen et Maria-Carmen ne sont pas venues de loin. Les deux femmes sont installées à Mazan depuis des années. Il était donc impensable pour elles de ne pas être présentes. "C’est une femme qui ne méritait pas ça, confie Carmen, qui ne connaissait le couple Pelicot que de vue. Je condamne évidemment les agissements du mari mais tout autant tous ceux qui y sont allés."
"Moi à sa place, je l’aurais tué mon mari !"
Maria Carmen va encore plus loin : "Moi à sa place, je l’aurais tué mon mari !" À Mazan depuis quelques années, tout le monde ne parle presque que de ça. "Un ami m’a demandé sur le ton de l’humour si mon mari faisait partie des violeurs", s’en explique Carmen.Également originaire de Mazan, Myriam voulait être là pour soutenir Gisèle Pelicot mais aussi "tous les hommes et les femmes victimes de ces actes atroces. Ici, tout le monde est surpris, a peur. On ne pense pas que ça puisse arriver un jour près de chez nous." "C’est un procès hors normes qui marque les esprits et fait apparaître enfin au grand jour de la société française ce qu’est le patriarcat, confie elle Maïté Maillet, venue en voisine mais aussi en tant que membre du collectif pour le droit des femmes. Ce qu’on espère c’est que la société française au moins va réagir à ces discriminations, ces inégalités et violences que notre organisation dénonce depuis les années 70."
Dans le cortège, de nombreuses femmes roses blanches à la main. Et à l’avant, les femmes soutenues depuis trois ans par l’association Isofaculté qui ont souhaité organiser cette marche blanche. Dans les prochaines semaines, elles ont aussi prévu de se rendre au procès, pour soutenir physiquement Gisèle Pelicot. Ensemble, comme toujours. "Ce que fait Gisèle Pelicot est un exemple, elle brise les tabous, le plafond de verre et crée un mouvement, c’est énorme, confie Marion Vogel, la créatrice de l’association. Les femmes, souvent, culpabilisent de ce qu’elles ont vécu et culpabiliser c’est ignorer. Cette visibilité, cette oreille tendu, c’est primordial." Le cortège va poursuivre sa route jusqu’au centre équestre où les femmes suivies par l’association se reconstruisent grâce au contact des chevaux. Elles y déposeront des fleurs au pied d’une stèle en l’honneur du mieux vivre ensemble, de l’amour et de l’empathie.
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00:00Impressionnant de donner ce courage-là, de sortir de tout ça, de parler, de dire, de ne plus se cacher.
00:05Ce n'est pas normal, on ne devrait pas vivre ça.
00:07On est des femmes, on est des êtres humains, on ne devrait jamais vivre ça, ni la violence, ni le reste.
00:24C'est pour avancer avec tout ce qui nous est arrivé.
00:28Aujourd'hui, on ose se montrer, surtout pour soutenir Mme Zizel,
00:33parce que ce n'est pas tout le monde qui peut se montrer comme elle,
00:37parce que nous, on avait honte de ce qui nous est arrivé.
00:40On n'en parle pas, on se renferme, on ne vit pas notre présent,
00:44on vit dans le passé, dans la douleur, et on a envie que ça change.
00:48Parce qu'il y a eu des soucis de santé, des fausses couches à répétition,
00:52et je n'ai jamais parlé à ma famille, je n'ai jamais rien dit, j'avais trop honte.
00:55Et là, aujourd'hui, stop, la honte, elle change vraiment de camp.
00:58Il m'a pris mon passé, il ne prendra pas mon présent ni mon futur.
01:01Je viens d'un pays, l'Irlande, où les droits de femme sont très mal menés.
01:07La divorce, la contraception, etc. étaient illégales pendant très longtemps.
01:13Et d'être dans un pays où on a beaucoup plus de liberté,
01:18je trouve qu'il n'y a pas tant que ça, finalement.
01:22J'espère simplement que ça va mettre du consentement dans l'idée de tous les hommes.
01:28L'élan a été ouvert, je pense, par le courage de Mme Pellicot.
01:33Tout le monde est complètement bouleversé, touché.
01:36Ça s'est passé ici, à Mazan. Nous, on œuvre à Mazan.
01:40En voisins aussi, on s'est sentis particulièrement solidaires.
01:44Et il n'y avait pas encore eu d'élan.
01:47Pour X raisons, l'élan n'avait pas pu se créer à Mazan.
01:51Les femmes se sont dit qu'il fallait faire quelque chose.
01:54On est juste à côté, lançons-nous.