Des rassemblements féministes devant le tribunal judiciaire d'Avignon

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Bandeaux noirs sur les yeux, visages graves, une cinquantaine de militantes ont chanté devant le tribunal judiciaire d’Avignon, en soutien à Gisèle Pelicot, victime de viols répétés sous soumission chimique, des faits pour lesquels comparaissent, depuis le 2 septembre, 51 accusés devant la Cour criminelle du Vaucluse.
"Et le violeur, c’était toi. Et le violeur, c’est toi. C’est des maris, des pères, c’est l’Etat, la société", ont entonné, vendredi après-midi, ces féministes, des paroles nées de la révolte sociale chilienne de 2019 et reprises, depuis, dans divers mouvements à travers le monde. Elles dénoncent "la violence du patriarcat", "les féminicides", "l'impunité des assassins et des agresseurs". "Le coupable, ce n'est pas moi, ni mes fringues, ni l'endroit". Ces militantes ont ensuite repris "l’hymne des femmes". Une façon de maintenir l’attention sur cette affaire, alors que le procès est suspendu depuis jeudi soir, et devrait reprendre lundi.
"On est là en soutien à Gisèle Pelicot, et à toutes les femmes victimes de violences, qui ont besoin de ne plus se sentir seules", affirmait Léa, chanteuse et animatrice. Venue spontanément participer à cette action, elle a suivi une partie de ce procès, "très prenant", et salue le "courage" de Gisèle Pelicot, "un exemple à suivre", qui, espère-t-elle, contribuera à "briser le silence" pour de nombreuses victimes.
Plusieurs militantes, comme Justine, Avignonnaise, membre de la chorale "Le chant des déferlantes", espèrent que ce dossier "fasse jurisprudence", et marque une nouvelle étape dans la reconnaissance des crimes sexuels, comme y avait contribué l'affaire Tonglet-Castellano, en 1974, à Aix-en-Provence. "Tout le monde peut reconnaître un ami, un membre de sa famille… Ce procès est la démonstration que les violeurs sont dans tous les pans de la société", ajoutait une autre.
Le député LFI-NFP du Vaucluse, Raphaël Arnault, était également présent en soutien. "Ca permet de remettre au centre le fait qu'une grande partie de ces agressions sexistes et sexuelles se déroulent dans des cadres proches, et pas forcément dans la rue, comme on en a parfois l'idée. Il y a un combat politique à mener. Il y a la question du consentement, qui est le nerf de la guerre dans cette affaire, il faut redonner beaucoup plus de place à la victime, c'est une partie de ce débat judiciaire."
Après cette action « flash », le collectif Droit des femmes Vaucluse et la chorale avignonnaise « Le chant des déferlantes » appellent, de nouveau, à la mobilisation, ce samedi, à 14h, place de l’Horloge, à Avignon, comme dans plusieurs villes de France.

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