Dans cette vidéo, nous plongeons dans l'univers du cinéma à travers le regard de Michel Blanc, une figure emblématique du septième art. Présentée le 7 janvier 2024, cette émission explore les œuvres marquantes de sa carrière, ses réflexions sur l'industrie cinématographique actuelle et ses projets futurs. À travers des anecdotes personnelles et des analyses, Michel Blanc partage sa passion pour le cinéma et nous offre un aperçu de son parcours, tout en rendant hommage aux films et aux artistes qui l'ont inspiré.
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00:00...
00:12Cher Michel, bienvenue.
00:14Bonjour.
00:15Depuis le temps, j'attends.
00:17C'est vrai, personne m'a dit.
00:19Si on ne dit pas, je viens pas. Je vais passer les ans comme ça.
00:22En recevant le comédien Michel Blanc,
00:24nous évoquerons son personnage de Jean-Claude Duss
00:27et les origines du splendide, la place qu'il y occupe
00:31et les scènes cultes qui traversent les générations,
00:34mais également le moment précis où il se débarrasse
00:37de ce personnage de petit Franchouillard, Moustachu.
00:40C'est alors le temps des rôles plus dramatiques,
00:43largement salués par la critique et couronnés par un César en 2012.
00:47C'est enfin et surtout sa brillante carrière de réalisateur
00:51que j'aimerais développer avec lui, une rencontre sincère
00:54et finalement chargée de beaucoup d'émotions.
00:57Allez, hop, home cinéma, c'est parti.
00:59On s'assied, c'est ça ?
01:00Alors, allons-y.
01:03Bonjour, monsieur.
01:04Paulus, vous êtes bien Michel Blanc ?
01:06Oui, c'est moi.
01:08Michel Blanc, bonjour.
01:10Je suis particulièrement content de vous avoir avec nous aujourd'hui.
01:15Forcément, comme beaucoup de gens de ma génération,
01:18on vous a beaucoup vus à la télévision.
01:20Vous avez une carrière incroyable, vous êtes un acteur populaire
01:23qu'on a vu et revu depuis les Bronzés
01:25dans plein de films jusqu'à aujourd'hui,
01:27jusqu'à Mariline et son juge, le film de Jean-Pierre Améris.
01:30Mais vous êtes aussi, vraiment, et je l'ai toujours dit,
01:33je l'ai toujours pensé, vous êtes un grand réalisateur.
01:36Ça, ça me touche beaucoup, merci.
01:38J'aime beaucoup vos films, très sincèrement.
01:40J'aimerais qu'on commence par votre dernier film,
01:43le film de Jean-Pierre Améris, Mariline et son juge,
01:45que vous partagez l'affiche avec Louane.
01:47Est-ce agréable d'être quitté ? Non.
01:50En frappe-t-on son prochain ? Pour autant, je ne crois pas.
01:52Monsieur le président ? C'est monsieur le juge.
01:55Qu'allez-vous faire pour payer les dommages ?
01:57Personne ne me donne jamais ma chance.
01:59La chance, ça se provoque.
02:00Qu'est-ce qui vous fait choisir un film,
02:03et spécialement ce film-là ?
02:04C'est toujours la même réponse pour tous les scénaris
02:08que j'ai acceptés et où je ne me suis pas trompé.
02:12C'est d'abord que ce soit bien écrit,
02:14ensuite que le personnage m'attire
02:17et troisièmement, que ça me fasse peur.
02:20Ça me fasse peur parce que je ne suis pas sûr d'y arriver,
02:22je ne l'ai jamais fait, etc.
02:24Et pour moi, le fait d'avoir peur est un élément stimulant.
02:28Intéresse-toi, cultive-toi.
02:29Quand on veut, on peut. C'est une phrase d'un méchant.
02:31Les pauvres sont gentils, les riches méchants.
02:34Remarque, ça doit être reposant.
02:36J'aimerais savoir si, à un moment donné,
02:38sur base du scénario que vous recevez,
02:40est-ce que les metteurs en scène,
02:42est-ce qu'ils vous consultent par rapport au dialogue ?
02:46Pas du tout ?
02:48Quand vous avez la casquette de comédien, vous y allez complètement.
02:51Oui, parce que quand je suis metteur en scène,
02:53je ne supporte pas les acteurs qui viennent sans arrêt me dire
02:56qu'à la place de ça, j'aimerais bien dire ça, etc.
02:59Tu as lu le scénario, t'as signé, maintenant tu le fais.
03:02On peut avoir parfois des incertitudes sur la manière de le faire
03:06et donc en discuter avec le metteur en scène,
03:09mais non, ce n'est pas le moment de réécrire le rôle.
03:15Non, ce n'est pas possible.
03:16Vous démarrez par le café-théâtre.
03:18J'imagine qu'au café-théâtre,
03:20vous réécriviez spécialement votre personnage.
03:24Oui.
03:25Alors, d'ailleurs, nous avons quasiment débuté à Bruxelles,
03:29je vous le dis en passant.
03:31Dès qu'on a commencé à faire une troupe,
03:35on est venu jouer dans un café-théâtre, rue Saint-Anne,
03:39au Grand Salon, qui s'appelait l'Atelier Saint-Anne.
03:41En résidence, comme on dit, c'est-à-dire qu'on habitait,
03:44on était logés et on repartait avec moins d'argent
03:48que ce qu'on avait amené, parce qu'on ne gagnait pas grand-chose.
03:52Est-ce que vous pourriez me présenter un petit peu ?
03:54Où est la troupe ?
03:55Je vais vous présenter mes camarades musiciens.
03:57N'est-ce pas ?
03:58Alors, il y a Christian Clavier.
04:00Bonjour.
04:01Il y a des toilettes.
04:02Michel Blanc.
04:03Oui, comédien indien tel.
04:05Moi, je ne savais pas faire rire sur scène.
04:08Junio, dès le début, il montait sur scène,
04:12il faisait ses sketchs, les gens se pliaient de rire.
04:16Respect.
04:17Moi, j'arrivais, je disais un truc, les gens...
04:20Bon, moyen.
04:22Je n'avais pas trouvé, comme on dit, mon comique.
04:24Je n'avais pas trouvé mon...
04:26Et en fait, alors, ça, c'est Junio qui m'a dit
04:29que je devais aller voir Woody Allen, c'est bien tel film.
04:32Et là, j'ai vu un névrosé...
04:35qui se servait de ses névroses
04:39pour, d'abord, faire des dialogues quand même assez brillants
04:44et surtout, pour faire rire les gens.
04:46Et je me suis dit, mais toi, qui es beaucoup névrosé,
04:49un peu timide, etc.,
04:51il ne faut pas que tu ne te serves pas de ça
04:53parce que lui, par exemple, il se sert de ça et ça marche.
04:56Donc, c'est là où j'ai développé le personnage de Jean-Claude Duss
05:00qui ressemble à ce que j'étais pendant mon adolescence.
05:03Voilà, période que je ne souhaite à personne.
05:06Pas l'adolescence, mais la mienne.
05:07Écoutez, moi, dans un autre genre,
05:08j'ai eu les polyvalents dans mon salon de beauté pendant trois jours.
05:11Et c'est quoi, vos prénoms ?
05:12J'ai été tellement déprimée
05:13que j'ai cru que je n'aurais pas la force d'aller jusqu'au club.
05:15Parce que moi, c'est Jean-Claude, mon prénom.
05:17Votre popularité et la popularité de vos camarades,
05:20aujourd'hui, est encore intacte.
05:22Elle est transgénérationnelle.
05:23C'est quand même un truc inimaginable, j'imagine, pour vous.
05:27Oui, j'ai une vague explication de ça.
05:31Je ne parle pas du premier parce que le premier, il est daté.
05:35C'est au Club Méditerranée.
05:37C'était avant le SIDA.
05:38Donc, les gens y allaient vraiment objectivement
05:41pour des raisons de drague.
05:44Tu ne sais pas ce qu'il me propose ?
05:45Non, il ne sait pas.
05:47Non, il me proposait de coucher avec lui.
05:52Donc, cet aspect-là du club,
05:56il ne parle plus aux générations.
05:57Je peux bien te le dire à toi, ça fait huit jours que je suis là,
05:59je n'en ai pas touché une.
06:01Moi, ça a failli.
06:03Et quand on prend son prix, qu'on paye ici, Jean-Claude.
06:05Il avec un seul coup, j'ai ouverture sur ouverture, c'est dingue.
06:07Mais par contre, les mômes qui vont faire du ski, c'est pareil.
06:11On l'a fait en 79.
06:12La neige n'a pas changé en 79.
06:14Il y en a de moins en moins à cause du réchauffement,
06:16mais tant qu'il y en aura, ce sera pareil.
06:18Bernard, je suis là !
06:20Il y aura des gens qui tombent,
06:21il y aura des télésièges qui tombent en panne,
06:24il y aura des vins chauds, il y aura tout ça.
06:26Écoute, Bernard, je crois que toi et moi,
06:28on a un peu le même problème.
06:30C'est-à-dire qu'on ne peut pas vraiment tout miser sur notre physique,
06:32surtout toi.
06:33Alors, si je peux me permettre de te donner un conseil,
06:35c'est oublie que tu n'as aucune chance, vas-y, fonce.
06:38On ne sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher.
06:40Vous en jouez beaucoup de ce personnage,
06:42donc le personnage de Jean-Claude Duss,
06:44mais aussi du personnage du sous-woodie Alain Franchouillard,
06:48comme vous l'écrivez vous-même.
06:50Je le fais dire à Carole Bouquet.
06:52À Carole Bouquet, dans Grosse Fatigue.
06:54Dites donc, Carole Bouquet,
06:56vous n'auriez pas comme l'intention de vous taper un comique, par hasard ?
06:59La réponse vous suffit, il faut que je développe.
07:01Non, non, ça va, c'est clair.
07:03Maintenant, vous allez me faire le plaisir de prendre une douche,
07:04de vous habiller et de laisser tomber votre numéro
07:06de sous-woodie Alain Franchouillard,
07:08parce que moi, les clowns angoissés, je trouve ça chiant !
07:10Vous avez toujours eu cette dérision-là,
07:12c'est-à-dire ce côté anglo-saxon-là de rire de soi très facilement.
07:16Est-ce que c'est quelque chose qui a marqué, à un moment donné,
07:20la limite de votre partenariat avec les autres membres du Splendide ?
07:25Ou alors, c'est une lassitude, c'est une volonté de s'affirmer
07:28en tant que cinéaste, en tant qu'individu ?
07:31Je n'ai jamais été un type très collectif.
07:33Je suis fils unique, je ne suis jamais allé en colonie de vacances.
07:37J'ai rencontré ces quatre crétins, cinq crétins au lycée.
07:41On est devenus très copains, on a monté un café-théâtre ensemble.
07:44Ça s'est bien passé, ça a bien marché.
07:46Et puis, à un moment, je me suis dit,
07:49maintenant, il faut passer à autre chose, parce qu'on va se répéter.
07:52Allô, Détresse Amitié, Joyeux Noël.
07:54Oui, Joyeux Noël, monsieur.
07:56Joyeux Noël. Je vous appelle parce que c'est mon dernier Noël.
07:59Moyennant quoi, le meilleur film de la bande du Splendide,
08:03c'est un film dans lequel je ne suis pas du tout,
08:05qui est Le Père Noël.
08:07C'est une ordure. On vous entend dire des insanités.
08:09Je suis venu par sympathie dire des ordures.
08:12On s'en souvient tous, de ces ordures-là.
08:14Comment tu t'appelles ?
08:15Moi, c'est Josette.
08:16Je t'en recule, Josette. Je te mets, je te retourne, je te rebaise,
08:19et tu me juges. Tu m'entends, Josette ? J'en ai t'enfilé.
08:21Mais avec quoi, tête d'aneuf ? Fous-moi la paix, fous la merde.
08:23Occupe-toi de tout ça, l'espèce de malpoliche.
08:25Il y a un moment où je me suis dit,
08:27après Les Bronzés font du ski, que je n'avais pas écrit, d'ailleurs.
08:30Je n'ai travaillé que sur mes dialogues, très honnêtement.
08:32Étoile de neige, par exemple, c'est de vous, ça ?
08:34Oui, c'est une idée, oui.
08:35Personne ne peut s'empêcher, au sport d'hiver,
08:38de faire chantonner Étoile de neige.
08:40Oui, c'est parce que je chante.
08:41Non.
08:42Non, mais c'est ça qui est extraordinaire.
08:43C'est que, comme c'était trop cher,
08:45les droits de Étoile de neige,
08:47au moment du montage, les producteurs ont dit,
08:50on ne peut pas mettre Étoile de neige quand on te reverrait.
08:55Donc, ils ont demandé, c'était Bachelet qui avait fait la musique,
08:59est-ce que tu peux trouver un truc qui colle avec les mouvements de l'air
09:03et qui est une mélodie qui ne soit pas piquée à Étoile de neige ?
09:09Quand on te reverrait, j'aurai un pays merveilleux
09:14Et donc, il a écrit ce « Quand on te reverrait, j'aurai un pays merveilleux »
09:18où ceux qui s'aiment vivent.
09:20Quand on te reverrait, j'aurai un pays merveilleux
09:26Ce qui est drôle, c'est que beaucoup de gens sortent en me disant,
09:29j'aime bien quand vous chantez Étoile de neige.
09:31Je ne l'ai jamais chanté, mais ils l'entendent.
09:33Quand on te reverrait, j'aurai un pays merveilleux
09:38Vous faites une rencontre vraiment très importante à ce moment-là,
09:41qui est la rencontre avec Patrice Lecomte.
09:43Vous écrivez avec lui, vous dialoguez beaucoup de ses films, trois, je crois.
09:47Est-ce que c'est lui qui vous dit, allez, vas-y ?
09:50Je l'ai appelé un jour en lui disant, j'ai une idée pour un prochain film,
09:54plutôt que de montrer, comme toujours, les comédies,
09:58soit café-théâtre, soit les comédies classiques qu'on avait en France.
10:03C'est-à-dire, ça se passe dans des milieux bourgeois,
10:06c'est filmé en courte focale, avec beaucoup de lumière partout,
10:09on voit tout bien, les hommes font du tennis,
10:12trompent leur femme et les femmes font du café.
10:14Je dis, moi, j'ai envie de faire une comédie
10:17avec deux mecs qui reviennent de Grèce
10:21où ils ont fait l'accueillir des olives
10:22et qui sont paumés, qui arrivent à Paris, qui cherchent quelqu'un, enfin, bref.
10:26Moi, j'arrête, je les dois geler.
10:28Non, mais t'exagères.
10:29Tiens, regarde, encore dix minutes et c'est l'amputation, tu plaisantes ?
10:31Attends, c'est fini, je suis sûr que c'est un bon endroit, ici.
10:33Oui, peut-être pour stocker du surgelé, mais pas pour faire la manche, enfin.
10:36Et il me dit, oui, il faut que tu le fasses.
10:38Je dis, mais j'ai jamais réalisé, je vais pas être capable.
10:40Il me dit, si, tu vas y arriver.
10:41J'ai vu comment tu te comportais sur un plateau,
10:44ça t'intéresse, le choix des optiques, les machins, les trucs.
10:47Mais autant vous dire que les trois jours qui ont précédé
10:49le premier jour de tournage, j'étais blême.
10:51Je pensais sincèrement que j'y arriverais pas.
10:53Vous faites six millions d'entrées, quand même, avec Marshal Hombre.
10:55Oui, c'est pour ça qu'il vaut mieux avoir peur.
10:58Je continue à bien aimer avoir peur,
11:00parce que c'est pas mauvais signe, parfois.
11:02Voilà.
11:03Qu'est-ce que tu fais ?
11:04On est arrivé ?
11:05Justement, faut pas t'arrêter.
11:06À cause du mec qui suit.
11:08Il y a personne, j'ai dit ça pour que tu te dépêches.
11:11T'es vraiment une ordure.
11:13Des fois, je voudrais te barraquer pour te péter la gueule.
11:15Allez.
11:17Bon, je vais chercher le monsieur.
11:18OK ?
11:19Après Marshal Hombre, c'est la fin du premier chapitre.
11:22C'est exactement ça.
11:23T'es sûr qu'il y avait pas de mec ?
11:25Les gens me disent que c'est votre premier film.
11:26Je dis non, c'est le dernier film de la série
11:31Viens chez moi, j'habite chez une copine, de ces films-là.
11:34Pour moi, c'était le film que je voulais faire à cette époque-là.
11:37Alors maintenant, le vide s'ouvre devant moi.
11:40Qu'est-ce que tu veux faire ?
11:42Et là, j'ai mis dix ans à trouver.
11:43Mais alors, pourquoi les dix ans ?
11:45C'est-à-dire que c'est parce que vous avez le tampon comique ?
11:49En même temps, vous avez commencé dans le cinéma d'auteur.
11:51On vous a vu énormément avec plein de gens,
11:53que ce soit Tavernier, Polanski, Piresse, Miller.
11:56Il y a plein de gens...
11:57Qui ne m'ont plus appelé après.
11:59Ah bon ?
12:00À partir de Jean-Claude Duss, ils ne m'appellent plus.
12:03Parce que...
12:05Vous êtes trop marqué.
12:06Mais oui, je suis trop marqué.
12:07Vous avez une espèce de...
12:08Comme le bétail qui est marqué.
12:11Voilà. Mais j'ai essayé de résister à ça.
12:13Et je ne trouvais pas l'idée suivante.
12:17Ah, de film ?
12:18De film.
12:19Jusqu'à Bertrand Blier.
12:20Moi, je te trouve très belle.
12:22Ta gueule.
12:24Tu me fais chier à tout le temps de me trouver belle.
12:26On dirait que plus je pue, plus tu m'aimes.
12:27Plus c'est la merde, plus tu deviens romantique.
12:31Je parie qu'en ce moment, t'as qu'une idée en tête.
12:32C'est ma vie, t'as à danser.
12:35C'est vrai. J'aimerais bien.
12:37Moi, j'étais gamin quand...
12:39Un putain de film, comme on l'appelait à l'époque,
12:42Des barques, c'est un choc pour tout le monde.
12:44C'est-à-dire qu'on n'attend pas...
12:46Pour vous aussi, mais on n'attend pas...
12:48C'était le film qu'on voulait tous voir.
12:51Quel effet ça te fait d'être une proie ?
12:57Ça t'ennuierait pas de retirer ta main de ma braguette quand je mange ?
12:59Pourquoi ?
13:00Parce que ça me gêne.
13:01La première fois, ça gêne toujours.
13:03Faut savoir patienter pour y prendre du plaisir.
13:05J'ai dit enlève ta main de ma braguette !
13:06Ah, bah dis donc, il est pas aimable.
13:07Je suis très aimable, mais je suis pas pédé. Nuance !
13:10C'est un film qui vous emmène à Cannes
13:12où vous recevez le prix d'interprétation.
13:14Regarde-toi dans mes yeux, tu vas te trouver sublime.
13:17Le regard change véritablement sur vous.
13:22Je t'ai jamais vu avec une femme.
13:23Mais qu'est-ce que tu veux que je foute d'une femme ?
13:26Les femmes, c'est trop facile.
13:28C'est comme les maisons, ça ne demande qu'un savoir-donner.
13:29Moi, ce que j'aime, c'est quand ça résiste.
13:30Toi, par exemple.
13:31Est-il vrai que c'est Patrick Devers qui devait faire le film ?
13:35Oui, au départ. L'idée est venue à Bertrand
13:38en voyant, sur les valseuses,
13:41Devers déconner sur la plage avec Depardieu.
13:45D'un seul coup, il s'est dit,
13:46qu'est-ce que je pourrais faire avec ces deux-là ?
13:47Ça serait marrant, si, bon.
13:49Sauf que ce pauvre Patrick nous a quittés avant.
13:54Et donc, celui qui devait faire ça, c'est Giraudot.
13:56Bernard Giraudot avait accepté le rôle.
13:59Il avait été écrit pour lui à l'époque.
14:02Et puis Giraudot s'est dégonflé.
14:04On ne peut pas appeler ça autrement, je comprends ça très bien.
14:07Et là, j'avais rencontré Bertrand, par hasard,
14:10à un truc des Césars, où je pense que je devais être nominé.
14:14Et quelques temps après, j'ai un coup de fil,
14:16je vais t'envoyer mon scénario.
14:17J'ai retravaillé dessus, je trouve ça plus intéressant
14:19que cette histoire se passe entre cette espèce de bête
14:23qui était Gérard, déjà.
14:25Mais qui est tendre, qui est d'une tendresse infinie.
14:27Oui, 104 kg, déjà.
14:29Et ce petit franchouillard qui est avec sa fiancée,
14:34sa femme, Miu-Miu.
14:36Vous voulez de boule de rester en tête-à-tête avec Bob ?
14:39Non.
14:41On va parler chiffon.
14:44Tu vas voir, avec moi, on s'en parle, le temps passé.
14:46On a l'impression de faire du galop dans la pomme ou pas.
14:48Pourquoi tu ne me regardes pas quand je te parle ?
14:50Je regarde Monique.
14:51Il y a quelque chose chez vous qui est diaphane,
14:54avec la blancheur, votre corps...
14:56Ma moustache, je l'avais coupée.
14:58En fait, je l'avais rasée tout de suite après les bronzés d'oeufs.
15:02Et Bertrand m'a dit, laisse-la repousser,
15:03parce que c'est quand même trop bien, le français moyen,
15:06un moustache qui tombe dans les bras de...
15:08Je l'ai laissée repousser. Je l'ai rerasée après.
15:11Il m'a proposé, merci, la vie.
15:13J'ai dit, oui, avec plaisir.
15:15Mais il faudrait que tu laisses repousser la moustache.
15:18Donc j'ai cru que je n'en sortirais jamais de cette putain de moustache.
15:21Tu parles bien quand tu veux.
15:22C'est ta bouche qui m'inspire.
15:23Ta bouche et puis ton coeur. Je vais te le cambrioler, ton coeur.
15:27Ton coeur et puis tout le reste.
15:29Je vais m'introduire et tout piquer.
15:32Méfie-toi, je suis piégé.
15:34Le premier qui me touche, il saute sur une mine.
15:35On a fait tout le film en se disant, on va se ramasser.
15:38D'abord, le public va rejeter ça.
15:41C'était le début du sida, quand même.
15:42Donc, pas la même...
15:44La bonne période pour rigoler avec l'homosexualité, etc.
15:49Et bien, finalement, il y avait un journal qui s'appelait Le Guépier,
15:53qui était le premier journal
15:57officiellement défendant la cause LGBT.
15:59Les gens de Le Guépier savaient que ce n'était pas un film contre eux
16:04ou un foutage de gueule de l'homosexualité,
16:06que même, c'était pour la première fois,
16:09ils étaient mis à égalité avec les hétérosexuels,
16:13dont on peut rire.
16:15Et donc, on peut rire aussi de nous, parfois, machin, etc.
16:20Donc, ça a été une surprise heureuse et un soulagement.
16:23Tu voulais me voir ?
16:26Tu ne serais pas en train de me faire un coup fourré, toi, par hasard ?
16:28Comment ça ?
16:31Faire semblant d'être pédé, par exemple, pour mieux pouvoir biser ma femme ?
16:35Tu dis que t'es beau, toi, quand tu te fais du souci.
16:37Aujourd'hui, ce serait difficile de refaire le même.
16:40Ça, c'est absolument évident, parce qu'on a beaucoup d'a priori.
16:44Moi, le premier, je me dis, mais attends, il ne faut pas que ça soit mal pris.
16:47Ce que j'écris là, est-ce que ça ne peut pas servir aux homophobes ?
16:51Est-ce que ça ne va pas faire ricaner les homophobes ?
16:54Je n'ai pas envie d'écrire pour eux.
16:55Vous voyez, il y a cette espèce d'interrogation
16:58qu'on a maintenant et qu'on n'avait pas à cette époque-là.
17:01Il y a quelque chose par rapport à votre retravail d'acteur dans le film
17:05qui annonce le grand film suivant, qui est Monsieur Heer.
17:07C'est une forme d'épure dans votre jeu.
17:10J'ai longtemps pensé, bon, maintenant, je suis trop vieux,
17:12mais j'ai longtemps pensé que je l'avais fait trop jeune,
17:15que le personnage aurait été plus intéressant avec dix ans de plus.
17:19C'était ma conviction quand j'ai vu le film.
17:22J'ai revu un extrait l'autre jour.
17:24Je me dis, après tout, pourquoi pas, il pourrait avoir cet âge-là.
17:27Il est très lisse.
17:28Mais ce qui est important dans le personnage,
17:30et ça, on s'en est aperçus, et Patrice et moi,
17:34je parlais et je ne jouais qu'avec les yeux.
17:36Vous n'avez pas à avoir peur, mademoiselle.
17:39Je ne suis pas un voyou. Je suis Monsieur Heer.
17:42Ce qui est un exercice périlleux, parce qu'il faut...
17:45Comme Clint Eastwood.
17:47Il faut exprimer... Oui, mais je n'ai pas le flingue.
17:50Avec un flingue, je veux bien.
17:51Exprimer que avec les yeux, c'est très difficile.
17:55Surtout que les sentiments sont très violents.
17:58Pourquoi avez-vous peur de moi ?
18:04Vous ne pouvez pas savoir à quel point j'ai été malheureux.
18:10Je vous ai menti.
18:12Ce n'est pas vrai que je vous ai détesté. Au contraire.
18:15C'est agréable de te regarder. Je prends du plaisir.
18:17Et donc, on avait convenu d'un truc,
18:19c'est que dès que j'avais bougé un cil,
18:23enfin, un sourcil,
18:25il me disait, arrête, on le refait.
18:27Donc, on a travaillé tout le temps
18:29pour que le personnage parle comme je vous le parle là, maintenant,
18:32en étant juste dans les yeux, pas du tout dans le visage.
18:37Reconnaissez-vous ce sac et n'ayez-vous l'avoir caché dans votre armoire ?
18:46Dans ce film, il y a vraiment...
18:49une dimension spectrale.
18:51Vous allez me trouver ridicule, Alice.
18:54Voyez-vous, je n'arrive même pas à vous en vouloir.
18:59C'est simplement triste d'en mourir.
19:00En fait, j'ai l'impression que ça matche assez bien
19:03avec certains contours de votre personnalité
19:05qu'on peut voir dans vos films à vous, suivant.
19:09Je ne parle pas de Grosse Fatigue, mais surtout de Mauvais Espace,
19:11qui est un film que j'aime beaucoup,
19:13où là, vous osez quelque chose de terriblement sombre,
19:18un film noir, une descente aux enfers.
19:20Je peux m'asseoir avec vous ?
19:21Non, ce n'est pas nécessaire.
19:23C'est Sigmund, il est français.
19:24Ah, enchanté, Sigmund.
19:26Enchanté, bonsoir.
19:27Vous êtes un garçon à Londres ?
19:28Pardon ?
19:29Vous êtes tout seul à Londres ?
19:30Oui.
19:31Quel gâchis ! Vous êtes mignon, vous savez.
19:33Moi, j'adore les Français.
19:35Moi, j'ai l'impression que c'est le film que,
19:37dans les films que j'ai réalisés, c'est celui que j'ai le mieux filmé.
19:41Je pense.
19:41Le mieux mis en scène.
19:42Oui, je pense.
19:43Et ce n'est pas par hasard si j'ai eu le cadreur
19:46et chef opérateur de Ken Loach, Barry Ackroyd.
19:49Oui.
19:50Et je pense que, je ne sais pas,
19:53je me suis permis des libertés mamonteuses de l'époque.
19:56Marilyn Montieux m'a poussé dans mes retransformations,
19:59m'a poussé à faire des choses que je n'aurais peut-être pas osé
20:05par rapport à la grammaire classique, comme on dit, cinématographique.
20:08Qu'est-ce qui te prend ? Tu es malade ou quoi ?
20:10C'est la cinquième fois qu'elle me plante au dernier moment.
20:11J'en ai plein le cul de passer pour un con.
20:13Alors, elle prend ses affaires et elle vient bosser avec moi.
20:14OK, une seconde.
20:16Calme-toi un peu, d'accord ?
20:18On peut remettre ça à une autre tour.
20:20Mets-ça à quand tu veux, mais pour l'instant,
20:21elle vient avec moi et elle va bosser.
20:22Quand vous voyez, par exemple, des gens comme Blié
20:24ou comme le con prendre énormément de liberté
20:26par rapport à un matériau solide, structuré et cohérent,
20:30alors bien sûr, ils ont une expérience de réalisation
20:32que vous n'aviez pas à l'époque,
20:34mais est-ce qu'à un moment donné, ce n'est pas inspirant
20:36de voir des gens qui osent faire des choses,
20:39qui se donnent des libertés absolument incroyables ?
20:41Absolument.
20:42Moi, ce qui a été très important pour moi
20:44dans la rencontre avec Bertrand,
20:46c'est l'apprentissage de la liberté.
20:49C'est-à-dire que je voyais des fois Bertrand
20:53arriver le matin, regarder et dire,
20:55« Bon, comment je vais pouvoir filmer ça ? »
20:58Sur mon premier film, tout est découpé.
21:02Je pourrais vous amener... Je l'ai encore.
21:04J'ai fait des petits dessins du cadre.
21:09J'ai mis, globalement, le style de focale.
21:13J'arrive ficelé sur un plateau, alors que lui arrive libre.
21:19Et ça, ça m'a beaucoup aidé.
21:22Il se passe. Qu'est-ce que vous voulez ?
21:24Vous êtes Michel Blanc ?
21:26Je sais pas, il est encore trop tôt. Et vous ?
21:29Je suis la police et j'embarque les guignols.
21:31On va parler de Grosse Fatigue,
21:33qui est quand même un film extraordinaire.
21:35Tu aurais pu être un film de Bertrand Billet.
21:37C'était au départ une idée de Bertrand.
21:39Je voulais faire, depuis très longtemps,
21:42un film qui parle du rapport cinglé,
21:44cinglé des deux côtés,
21:47entre les vedettes de cinéma, par exemple, et le public.
21:51Des deux côtés, c'est cinglé.
21:53Quand Bertrand m'a dit, « J'ai une idée,
21:55je pense qu'on peut en faire,
21:56des acteurs qui joueraient leur propre rôle. »
21:59C'est ça qui me...
22:00Ce qu'il fait dans les actrices, après ?
22:02Il l'a repris, il a trouvé que j'avais pas bien fait le mien.
22:05Je vous le dis, c'est vrai.
22:07Mais indépendamment de ça, je suis très fier du mien.
22:09Et le mien a marché, pas le sien.
22:11Petite vacherie en passant.
22:13Chacun son tour.
22:14T'as rien fait depuis Marchalon, ça fait sept ans, maintenant.
22:18Pourquoi tu bloques ce coup-ci ?
22:21Parce qu'il se passe des choses bizarres dans ma vie.
22:23C'est ça qui m'a scoué, qui m'a réveillé.
22:25Je me suis dit, c'est ça qui me manquait.
22:27C'est qu'à la fin, Philippe Noiret puisse me dire,
22:30« Je suis Philippe Noiret. »
22:31Ça, je finis toujours de la même façon.
22:34C'est toujours le même scénario.
22:38Regardez-moi bien, mon petit Michel.
22:40Je suis Philippe Noiret.
22:43Je connais votre histoire, parce que c'est la même que la mienne.
22:46Pourquoi vous n'avez pas plus tourné de films ?
22:48C'est quelque chose que j'aimerais comprendre.
22:50Manque d'enthousiasme sur un sujet.
22:51Le film qui a été mis en scène par le regretté Pascal Chaumet...
22:56Oui, un petit boulot.
22:58...avec Romain Duris, je devais le mettre en scène.
23:02À la fermeture de l'usine, c'est devenu de plus en plus difficile.
23:05Les gens avaient de moins en moins de pognon dans le coin.
23:07On était prêts à prendre tout ce qui se présentait.
23:09Tu veux que tu tues ma femme ?
23:11Pourquoi moi ? Parce que je t'aime bien.
23:13Il y a un aspect social dans le film, vraiment.
23:15Je me suis dit, je vais me faire ramasser la gueule par l'I.B.,
23:18par tous ces gens qui sont détenteurs.
23:21Ça, on a l'habitude.
23:22Oui, on a l'habitude, mais sur ça, ça me posait un problème,
23:25parce que je voulais pas qu'on écrive...
23:28Voilà, il se sent obligé de faire du social.
23:30C'est une offre d'emploi.
23:32C'est rare, dans la région.
23:34Pour l'instant, je m'en sors.
23:35J'ai eu peur. Je me suis dégonflé. Je le regrette encore.
23:38Chaumet, il a fait un film...
23:40Il a fait un boulot formidable.
23:41En plus, ce pauvre homme était malade, c'est bon.
23:44Mais je ne me pardonne pas de m'être dégonflé.
23:47Je m'en sors, pour l'instant, je te dis.
23:50Bon, bah, tant mieux.
23:51Tout le monde est content, là.
23:53Le mec qui a fait saisir ta moto, il est content.
23:56Celui qui t'a racheté ta télé, il est content aussi.
24:00Celui qui t'a bien fait de la vente, puisqu'ils t'ont coupé le câble.
24:03Non, il y a que ton connard de banquier qui s'énerve.
24:05J'ai une dernière question, Michel.
24:08J'ai l'impression que vous vous construisez, au fur et à mesure du temps,
24:12avec le cinéma.
24:13Est-ce que vous avez l'impression de vous connaître un peu mieux aujourd'hui,
24:17en tant qu'homme, en tant qu'acteur, en tant que metteur en scène ?
24:20En tant qu'homme, non, heureusement.
24:22Le fait de jouer la comédie...
24:25Je vous raconte l'anecdote,
24:26parce qu'elle est très significative de mon rapport avec le jeu.
24:30Quand j'étais en 3e, j'avais un prof qui nous faisait jouer
24:33les Molières qu'on étudiait.
24:35Un jour, on étudie un extrait des Precieuses Rélicudes,
24:38il demande qui veut jouer.
24:40Moi, j'étais un timide introverti épouvantable.
24:43Et ma main s'est levée presque toute seule.
24:47Évidemment, j'ai été pris.
24:50Je suis monté sur la petite estrade,
24:52j'ai commencé à jouer avec les mains qui tremblaient,
24:55et là, tout ce qui était de comédie, ça faisait marrer mes camarades.
25:00Et d'un seul coup, je me suis senti bien.
25:03Je me suis senti libéré de ma timidité maladive,
25:06de mon mal-être devant les autres,
25:08et je me suis dit, il n'y a que là,
25:11il n'y a que là que tu sois bien,
25:15il faut que tu fasses ce métier.
25:17Et ça, ça éclaire tout le reste.
25:19Après, le reste, c'est du détail, mais ça, c'est le fondement.
25:23C'est la...
25:27Mais c'est vrai que c'est là où je me suis dit,
25:29mon petit bonhomme, si tu veux avoir une chance d'être un peu heureux,
25:33il faut que tu fasses ce métier, c'est ça.
25:54Un grand merci.
25:55Vraiment, ça a été un plaisir.
25:57Merci beaucoup.
26:03Priscilla, Golda, Marthe, Iris et les hommes.
26:07Cette semaine dans les salles,
26:08reines et rois de l'écran s'unissent pour vous souhaiter
26:11une merveilleuse année bisextile et cinéphile.
26:15Salut.
26:17Comment t'appelles-tu ?
26:18Priscilla Beaulieu.
26:19Tu aimes Elvis Presley ?
26:20Un jour, mon roi viendra.
26:24Bien sûr.
26:25Qui ne l'aime pas ?
26:27Elle est plus mature que son âge.
26:2921 !
26:3022.
26:31C'est 22.
26:35Les cheveux noirs.
26:36Et plus de maquillage.
26:39Je ne sais pas si j'aime ça.
26:41Tu ne sais pas si tu l'aimes ou pas.
26:44Quand Priscilla Beaulieu,
26:45une jeune collégienne, tombe amoureuse du king du rock'n'roll,
26:48son destin prend forcément un tournant renversant.
26:52Une interprétation époustouflante
26:54qui vaudra à Kylie Spaniel
26:56de décrocher la coupe Volpi à la Mostra de Venise.
27:034, 3, 2, 1.
27:07Aujourd'hui, l'armée égyptienne et syrienne
27:10ont lancé une offensive contre l'Israël.
27:13Nos ennemis espèrent surprendre les citoyens de l'Israël
27:17sur Yom-Kippour.
27:19Nos troupes sont à 7 à 1.
27:21Si les Arabes arrivent à Tel Aviv,
27:24l'Israël sera éliminé de la carte.
27:29Sacré meilleur homme du gouvernement par Ben Gurion lui-même,
27:33Golda Meir a toujours incarné la détermination.
27:36Pour immortaliser le rôle de cette dame de fer
27:39dans la guerre du Kippour,
27:40le réalisateur oscarisé Guy Native a fait appel à Hélène Miron,
27:45aussi méconnaissable que remarquable.
27:52Il ne se passe plus rien entre nous.
27:55Au lit.
27:56C'est suffisant.
27:57Vous avez pensé à prendre un amant ?
27:59Tinder. Enfin, ça ou autre chose.
28:01Il y en a même une spécialisée pour les gens mariés.
28:04Pouvez-vous me prendre en photo ?
28:06C'est pour Dr Liban. C'est obligatoire.
28:08Ah bon ?
28:10Alphonse, 42 ans.
28:12C'est qui ?
28:14Le Bon Coin.
28:15C'est incroyable.
28:16C'est comme s'ils achetaient un appartement.
28:18Ils veulent tout savoir.
28:20Après avoir promené Antoinette dans les Cévennes,
28:23la réalisatrice Caroline Vignal emmène cette fois
28:26l'our calamis sur un site d'un autre genre, Tinder.
28:30Et oui, ce n'est pas parce qu'on a un mari génial,
28:33deux filles formidables et un cabinet dentaire florissant
28:36qu'on ne peut pas être en manque de sexe.
28:39C'est comme si l'Europe n'était pas là.
28:42On ne peut pas être en manque de sexe.
28:48C'est nous !
28:49C'est nous !
28:50C'est nous !
28:51C'est nous !
28:52C'est nous !
28:54C'est nous !
28:55Et si l'Europe, c'était mieux que l'Afrique ?
28:57Cédou et Moussa en sont persuadés.
28:59Candidat aux Oscars 2024 pour l'Italie,
29:02ce périlleux périple signé Matteo Garone,
29:04réalisateur de Gomorrah,
29:06nous entraîne dans l'odyssée de deux jeunes Sénégalais
29:09convaincus que le vieux continent les attend.
29:12C'est moi, Nicole Benyamin.
29:14Si vous voulez devenir un modèle...
29:16Je ne voulais pas devenir modèle.
29:18C'est vous qui m'avez demandé si je voulais poser pour vous.
29:22Je ne sais même pas ton nom.
29:24Marthe. Et toi ?
29:26Pierre.
29:30Tu veux vivre avec moi ?
29:32Non !
29:33Non !
29:34Ce sont mes amis.
29:35Les Nabis.
29:37Sérugé. Zignac.
29:38Puyard.
29:39Ensemble, on a décidé de révolutionner la peinture moderne.
29:42Pierre Bonnard ne serait pas le peintre de renom que l'on connaît
29:46s'il n'avait pas rencontré la mystérieuse Marthe
29:48sur son parcours d'artiste.
29:50Après Séraphine, César du meilleur film,
29:52Martin Proveau esquisse ici le portrait coloré
29:55d'un des cofondateurs du groupe post-impressionniste des Nabis.