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Jeudi 10 octobre 2024, SMART JOB reçoit Francis Levy (délégué général, Fédération française des GEIQ) , Maxence Gaillard (président, Lucernaire) et Frédéric Jan (vice-président délégué, FNEDT)

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00:00Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job. Votre rendez-vous emploi RH Management.
00:12Débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles évidemment.
00:16Aider les jeunes les plus éloignés de l'emploi, on en parle avec Francis Lévy, délégué général de la Fédération française des GIEC.
00:23Un maillage territorial justement pour accompagner ces jeunes vers l'emploi.
00:27Le cercle RH, artiste, manager et chef d'entreprise, le tout en une seule personne, oui c'est possible.
00:33Un grand entretien aujourd'hui avec Maxence Gaillard, il est le président du théâtre Le Lucerner, il est metteur en scène de la pièce Lumière.
00:40On fera le point justement sur ces enjeux d'artiste et de manager.
00:44Fenêtre sur l'emploi, on parlera du moral des chefs d'entreprise dans le secteur agricole, on en parlera avec Frédéric Jean.
00:50Il est le vice-président délégué de la Fédération nationale, directeur des entreprises bretonnes justement sur ces enjeux du moral du monde agricole.
00:59Tout de suite, c'est Bien dans son job.
01:01Bien dans son job pour parler des jeunes et de l'emploi et notamment de ces jeunes les plus éloignés de l'emploi, les NIT.
01:21C'est un mot qui avait été utilisé à plusieurs reprises par certains hommes politiques et on en parle avec Francis Lévy.
01:27Bonjour Francis.
01:28Bonjour.
01:29Ravi de vous accueillir.
01:30Vous êtes le délégué général de la Fédération française des GIEC, qui n'a rien à voir avec le climat.
01:37Un mot sur votre parcours très rapidement parce que ce que vous faites aujourd'hui, l'action que vous menez sur l'ensemble du territoire pour ces jeunes,
01:43elle est le fruit aussi du travail que vous avez mené dans la formation à la NPE, au CNFPT, mais aussi comme enseignant sur les enjeux de formation.
01:51Tout ça est très cohérent.
01:53J'ai un parcours d'une trentaine d'années sur le secteur emploi, formation, insertion qui a démarré à la NPE.
01:59Ça s'appelait encore la NPE à l'époque où je suis resté un peu plus de 10 ans.
02:03Mais je travaille sur ces questions-là depuis à peu près 30 ans et je suis intervenu également sur un master ingénierie de la formation à l'université d'Évry,
02:12justement sur le lien diplôme-emploi-formation, c'est-à-dire en quoi la formation, l'acquisition de diplôme aident plus ou moins à accéder à l'emploi et à faire carrière.
02:24GIEC, Groupement d'employeurs pour l'insertion et la qualification, avec un travail de maillage, d'organisation, comment ça marche, comment ça fonctionne le GIEC ?
02:35Un GIEC, c'est une association qui est créée et pilotée par des entreprises, donc c'est bien une association d'entreprises qui se regroupent pour répondre ensemble à leurs besoins de recrutement.
02:44En fait, ça répond toujours à trois enjeux pour les chefs d'entreprise, c'est j'ai du mal à recruter.
02:50Ce sont des entreprises plutôt de main-d'oeuvre, de premier niveau de qualification en général, j'ai du mal à trouver des candidats.
02:57Deuxième enjeu, j'ai besoin de répondre à mes obligations type emploi de travail handicapé, quotas d'alternants, clauses sociales pour les entreprises qui sont soumises.
03:07Et puis après, il y a un troisième élément qui est souvent plus personnel pour les PME ou plus global pour les grandes entreprises, qui est un engagement RSE.
03:16Et donc l'envie et le souhait de s'engager dans un mouvement socialement responsable avec une valeur ajoutée sociétale forte.
03:22Donc ça, c'est l'enjeu pour les chefs d'entreprise. Après, comment ça marche ?
03:26Le GEC, en fonction des besoins de ces entreprises adhérentes, va aller chercher des personnes éloignées de l'emploi, qui rencontrent des difficultés,
03:34jeunes mais pas que, on a tous les âges. Le principe, c'est que le GEC les recrute sur un contrat en alternance.
03:41Il organise la formation en travaillant avec des organismes de formation.
03:45Le temps de travail se fait dans les entreprises, via une convention de mise à disposition.
03:50Et le GEC assure un accompagnement social et professionnel.
03:53Donc ça mixe entre travail et formation.
03:55C'est le principe du contrat en alternance. C'est travail et formation. Et c'est ça qui fait que ça marche.
03:59C'est un des éléments, en tout cas un des facteurs de réussite.
04:02Mais on parle des jeunes les plus éloignés de l'emploi. Vous allez les rencontrer où ? Par quelles filières ? Par quels réseaux ?
04:11Parce qu'il faut les toucher ces jeunes. Il faut leur donner envie de pousser la porte d'une entreprise.
04:15Alors on va les toucher par tous les moyens. Alors bien sûr des petites annonces.
04:19Bien sûr les services publics de l'emploi, les missions locales.
04:22Mais aussi des structures d'insertion par l'activité économique, des associations de quartier, des clubs sportifs, le bouche-à-oreille.
04:29Tous les moyens qui peuvent exister de toucher ces jeunes et de leur donner envie.
04:34On se renseigne par les missions locales, on passe par tous les réseaux.
04:38J'ai entendu parler du GEC. Qu'est-ce qu'il apporte de plus qu'une alternance traditionnelle ce GEC ?
04:43Alors pour les jeunes, d'abord il apporte un emploi. C'est-à-dire que le GEC est employeur.
04:47Donc il n'y a pas souvent l'alternance. On a un organisme de formation.
04:51Mais il n'y a pas l'emploi.
04:52Là, le GEC est employeur. Et il va chercher des jeunes parce qu'il a des entreprises adhérentes qui ont des besoins.
04:58S'il n'a pas d'entreprise adhérente qui a des besoins, il ne va pas chercher de jeunes.
05:00Donc le GEC est employeur. Donc il assure ça, l'emploi et la formation et l'accompagnement.
05:06Il y a quelqu'un dans le GEC, un accompagnateur, qui est là pour s'assurer que tout se passe bien,
05:10faire le lien avec l'entreprise, à la fois sur l'aspect acquisition de compétences,
05:14mais aussi sur l'intégration, sur le respect des règles, du cadre,
05:18qui peut parfois être un peu difficile pour des jeunes qui n'ont jamais travaillé.
05:21C'est un enjeu.
05:22C'est un enjeu important.
05:23Avant de nous quitter, Francis, le financement du GEC, des GEC, comment ça fonctionne ?
05:27C'est essentiellement les entreprises. La majeure partie du financement, autour de 70 %,
05:32en fait, c'est la facturation du temps de travail aux entreprises.
05:36Ensuite, il y a une partie qui est financée par les OPCO, via les fonds de la formation professionnelle,
05:40puisque ce sont des contrats de professionnalisation pour l'essentiel.
05:43Et c'est les OPCO qui financent.
05:45Et ensuite, il y a une aide de l'État, qui représente 3 à 4 % de l'équilibre économique du GEC.
05:51Mais parfois, ces 3 à 4 % font l'équilibre, justement, et donc font la différence et la viabilité de la structure.
05:56Merci, merci de nous avoir rendu visite, pour nous avoir fait découvrir l'importance, l'utilité des GEC.
06:01Merci, Francis Lévy, vous êtes le délégué général de la Fédération française des GEC.
06:05Allez pousser la porte, peut-être que vous êtes jeune ou chef d'entreprise, allez vous adosser à un GEC,
06:10parce que c'est aussi l'intérêt que les entreprises soient de plus en plus nombreuses à rejoindre ces groupements.
06:15Merci de nous avoir rendu visite.
06:18On tourne une page, alors on change totalement de sujet.
06:20Restez avec nous, Francis, on tourne une page et on s'intéresse aujourd'hui à un métier un peu particulier,
06:25parce que c'est très schizophrénique, à la fois metteur en scène, manager et patron de théâtre.
06:29Il faut diriger une entreprise tout en manageant des artistes, tout en étant soi-même artiste.
06:34Oui, c'est le grand entretien, et on en parle avec Maxence Gaillard, président du théâtre Le Luciernaire.
06:39Il est notre invité dans le Cercle RH.
06:54Le Cercle RH, avec un focus sur un métier dont je vais dire qu'il n'existe pas,
06:57parce que c'est à la fois artiste, manager, patron, le tout dans le même homme.
07:02Maxence Gaillard, merci d'être avec nous.
07:04Bonjour Arnaud.
07:05Ravi de vous accueillir.
07:06Alors, vous êtes celui que je viens de décrire, artiste, comédien, manager et patron de théâtre, voire plus,
07:13puisqu'en fait, le Luciernaire, et vous y tenez beaucoup, c'est évidemment le théâtre du Luciernaire,
07:17ça c'est très connu, mais c'est aussi un cinéma, c'est un restaurant, c'est une librairie, bref, c'est une entreprise.
07:23Je parle à qui là aujourd'hui Maxence ? Je parle à un chef d'entreprise qui va rentrer au bureau après l'émission
07:28et qui va regarder les comptes, qui va voir les entrées, ou plutôt quelqu'un qui va travailler la mise en scène
07:34d'une pièce de théâtre qui va jouer dans quelques semaines ?
07:36Là je suis dans une période un peu intermédiaire parce qu'on reprend les répétitions la semaine prochaine,
07:42donc je suis un petit peu entre les deux, entre la préparation de la reprise de la pièce au théâtre du Luciernaire le 6 novembre...
07:48Lumière ?
07:49Lumière, exactement, voilà.
07:52Sur l'histoire de la création de l'ampoule, l'électrification du monde,
07:56une histoire de deux entrepreneurs, un certain Thomas Edison, un autre qui est moins connu qui était George Westinghouse,
08:02et puis un homme dont on entend parler aujourd'hui qui s'appelle Nikola Tesla,
08:06qui n'a pas inventé la voiture électrique mais par contre qui a électrifié le monde,
08:09et c'est vraiment lui le grand génie de cette histoire qui est tombé un peu dans l'oubli à cette époque-là.
08:13Et donc on raconte cette histoire en posant la question du progrès, le progrès mais à quel prix ?
08:18Parce que tout ne s'est pas passé comme on peut l'imaginer.
08:20C'est intéressant parce que, pour en venir à votre histoire personnelle,
08:23quand on s'intéresse à vous et qu'on se penche sur votre parcours,
08:26c'est assez classique quand on est comédien, on fait une école de théâtre, rue Blanche pour les anciens...
08:32Non, vous, vous avez fait d'abord un cursus, je ne sais pas si c'est lié à vos parents,
08:36mais un cursus classique, école de commerce...
08:38Enfin, vous ne vous destiniez pas, j'ai le sentiment, à être comédien ?
08:41Non, parce qu'en fait quand les choses se passent bien sans question à l'école,
08:46on a un peu tendance, en tout cas ça a été mon cas, à suivre un parcours avec des études assez classiques.
08:53En élargissant le scope, c'était mon objectif.
08:56Comme je sentais quand même qu'il y avait quelque chose qui n'était pas tout à fait au bon endroit,
08:59c'était de faire des études qui ouvrent le plus possible.
09:02Alors, il y a eu le concept de l'école de commerce qui me plaisait pas mal par la suite.
09:07J'en ai fait deux parce que je n'avais pas encore très envie de...
09:09T'essayes avec l'avion ?
09:10Oui, exactement.
09:11Et puis au bout d'un moment, on se prend un peu un mur,
09:14c'est-à-dire qu'on se rend bien compte qu'on gagne sa vie mais qu'on n'a pas envie de se lever le matin.
09:18Et donc, ça m'a obligé à me poser la question et je suis reparti sur des études en école d'art dramatique.
09:24Vous y êtes passé comme un peu par l'entreprise, parce que vous parliez d'un entrepreneur qui développe la lumière.
09:28Vous y êtes passé par l'ambiance du rouge ?
09:30Oui, bien sûr.
09:31C'est assez paradoxal parce qu'après avoir fait un virage à 180,
09:36je pensais que j'avais mis tout ça complètement derrière moi en me disant évidemment que ça n'était pas pour moi.
09:41Puis très vite, on se rend compte que créer un spectacle, c'est créer une entreprise en fait.
09:45Moi, c'est comme ça que je le conçois.
09:47Et donc, c'est pour ça que je...
09:48Quelle personne est devant vous ?
09:50Finalement, moi, je fais le pont en tant qu'artiste.
09:52Il y a une dimension managériale en tant que metteur en scène qui est importante.
09:55Donc, j'ai créé en fait ce pont par la suite et en me disant finalement que tout ça avait un intérêt.
09:59On va voir un extrait de la pièce Lumière parce que c'est une pièce qui nous fait réfléchir en effet au-delà des personnages
10:04et du jeu sur la notion de progrès.
10:07Vous êtes passé par les cours d'art dramatique de Jean-Laurent Cochet.
10:10C'est quand même pas n'importe qui.
10:12Sur le fond, là aujourd'hui, les cours et les écoles de commerce qui vous ont fait gagner un peu de temps,
10:19qui vous ont fait un petit peu comme ça zigzaguer,
10:21ils vous sont très utiles aujourd'hui pour gérer la librairie, le resto,
10:25d'avoir une relation je dirais d'entrepreneur avec les personnes avec qui vous parlez.
10:28Ils ne parlent pas à un artiste, ils parlent à un patron.
10:30Oui, je pense que c'est très curieux parce que vraiment, je me suis longtemps demandé à quoi tout ça servirait.
10:37Et puis finalement aujourd'hui, effectivement, je vois bien que quand on évolue dans ce secteur culturel,
10:44on n'en reste pas moins chef d'entreprise et qu'il y a des réalités auxquelles les études que j'ai pu faire par le passé,
10:54qui me paraissaient loin de moi, m'ont rattaché finalement assez fortement.
10:57On a reçu Thierry Teboul, que vous connaissez, qui est le directeur général de l'AFDAS,
11:02et qui sort un bouquin où il met le mot performance,
11:04manager la performance dans les métiers de l'art et du spectacle,
11:08qui n'est pas le titre du livre mais c'est l'esprit du livre.
11:10Il a glissé le mot performance, quand on est artiste, parce que vous avez un pied chez les artistes,
11:14puis vous avez aussi un pied dans le monde de l'entreprise.
11:16Les deux mondes vous acceptent ou vous vous sentez un peu apatrides, que personne finalement veut de vous ?
11:21Non, j'ai surtout l'impression que quand on me pose la question de ce que je fais,
11:26on peut avoir l'impression que je fais un peu mal les deux.
11:30En disant, mais t'es pas complètement comédien, t'es pas complètement chef d'entreprise.
11:34Alors que je pense qu'effectivement, la viabilité économique d'un projet,
11:40elle passe par une notion de performance.
11:43Il ne faut pas qu'elle prenne le pas sur l'artistique, c'est la seule chose.
11:46C'est-à-dire qu'à un moment, si on commence à se poser la question
11:49de changer des choses à l'intérieur d'un spectacle pour que ça se vende,
11:53on perd quand même la notion de base et l'âme d'un spectacle.
11:59C'est ça que vous préservez par ailleurs ?
12:01Mais c'est pas si facile que ça, parce que la réalité économique du monde du spectacle
12:05n'est pas si évidente que ça.
12:07Donc voilà, c'est faire des compromis de temps en temps.
12:11Là, je parle du secteur du spectacle privé, c'est pas forcément subventionné,
12:17c'est pas les mêmes contraintes.
12:19Et il faut qu'on arrive à avoir cette liberté qu'il peut y avoir dans le subventionné
12:23avec des moyens qui sont différents, tout en préservant la viabilité économique d'un projet.
12:27Et en même temps, le chef d'entreprise ou le patron de théâtre,
12:29parfois a des projets formidables qu'il aimerait pouvoir jouer en tant que comédien,
12:33mais il sait qu'en tant qu'entrepreneur, c'est pas viable.
12:36C'est un crève-cœur, ça ?
12:37Oui, mais j'ai un peu accepté ça.
12:39Ça vous arrive ?
12:40Oui, oui.
12:41Vous dites que ça, ça me plairait ?
12:42Moi, maintenant, je suis rentré dans une logique où, justement,
12:45j'aime cette notion d'entrepreneur, cette velléité-là chez moi.
12:51Et donc, aujourd'hui, je monte mes propres projets
12:54comme j'aurais envie de monter une entreprise par ailleurs.
12:56Et je compose, finalement.
12:58Je me suis rendu compte qu'en tant que metteur en scène,
13:00il y avait une dimension managériale très forte
13:02et qui m'apprend énormément en tant que chef d'entreprise.
13:05Comme la direction d'acteur sur un tournage de cinéma.
13:07Exactement.
13:08On manage des humains.
13:09Exactement. En fait, le management, c'est ça.
13:11C'est pouvoir être au plus près de chacun et de les connaître,
13:13puisque je pense que c'est aussi ça, le travail de metteur en scène,
13:15de pouvoir que l'acteur donne le meilleur sur scène le moment venu.
13:19Oui.
13:20Et si on regardait l'extrait de la pièce...
13:22Avec plaisir.
13:23Maxence, elle rejoue quand, votre pièce ?
13:25À partir du 6 novembre, du mardi au dimanche, au Lucerner.
13:29Et j'ai tout dit.
13:31Avec deux séances le dimanche ?
13:32Non. Il y a six représentations par semaine,
13:35tous les soirs à 19h et à 15h le dimanche, je crois.
13:3816h le dimanche.
13:396 novembre. Regardez cet extrait.
13:41Ça parle de lumière et ce n'est pas uniquement mystique.
13:43Ça parle vraiment de la lumière.
13:45La création de la lumière qui fait qu'aujourd'hui,
13:47on est éclairé sur ce plateau de télévision.
13:49Regardez l'extrait de Lumière.
13:52C'est quoi ça ?
13:53Une ampoule Edison.
13:54Démonte-la, observe-la et crée-en une nouvelle.
13:58Une meilleure.
14:00Une ampoule Westinghouse.
14:06Tu as toujours envie de changer le monde.
14:08Oui.
14:09Thomas me fait tout ce procès pour m'empêcher de vendre mes ampoules.
14:14J'avais la croyance que Courant Alternatif,
14:16c'était un fantasme impossible.
14:19Mais ce n'est pas parce qu'on n'a pas trouvé solution,
14:22qu'il n'y a pas de solution.
14:24George Westinghouse.
14:26Nicolas Tesla.
14:27Vous faites quoi ces prochains mois ?
14:29J'avoue, je ne comprends pas pourquoi vous n'étiez pas avec lui.
14:31Il a présenté un transformateur qui,
14:33couplé à son générateur,
14:35permet enfin de transporter l'électricité.
14:37Non, non.
14:39Non.
14:40Cincinnati.
14:41Washington.
14:42Buffalo.
14:43Delphine.
14:44Baltimore.
14:45Orlando.
14:46Et moi, moi, je suis quoi ?
14:47Le concul, c'est ça ?
14:49Un armécier est passé à côté de l'histoire ?
14:52Il croit vraiment que je le laissais faire ?
14:54Mais non.
14:55Médicisane ne se laisse pas faire.
14:59Edison, l'orchestre la plus grande campagne de diffamation de l'histoire.
15:03Mais si j'arrivais pas à la fin ?
15:05Si j'avais perdu l'inspiration ?
15:07Je suis là, moi.
15:09Médicisane, lui, il est partout.
15:11Venez pour Dieu, monsieur Edison.
15:13C'est un thème intéressant.
15:15On continue le débat en regardant la pièce,
15:17parce que vous me racontiez les coulisses.
15:19Et là, on voit aussi le chef d'entreprise.
15:21C'est-à-dire qu'il y a à la fois de l'artistique,
15:23c'est du jeu, il y a une narration,
15:25une dramaturgie, mais c'est quand même sur fond
15:27de guerre économique.
15:29Vous avez le sentiment que c'est parce que
15:31vous êtes traversé aussi par vos études,
15:33parce que vous êtes, ou parce que le thème vous intéressait ?
15:35Moi, j'aime, en tant que comédien,
15:37ce qui m'intéresse, c'est d'essayer de jouer
15:39souvent des personnages historiques,
15:41mais surtout des gens qui sont plus intelligents que moi.
15:43Je trouve ça génial d'avoir la possibilité
15:45de jouer un génie comme Thomas Edison,
15:47aussi décrié soit-il.
15:49Et donc, très vite,
15:51quand je me suis rendu compte qu'il y avait
15:53effectivement une histoire entrepreneuriale
15:55qui fait écho à beaucoup de choses aujourd'hui
15:57sur la notion de progrès,
15:59c'est sûr qu'il y avait un double plaisir
16:01pour moi à travailler sur cette création.
16:03Un mot, parce que vous y tenez beaucoup,
16:05et je voudrais qu'on ne l'oublie pas,
16:07il n'y a pas que le théâtre Lucernère.
16:09Cette marque, c'est une marque,
16:11le Lucernère est connu par son lieu,
16:13par cette salle qui est magnifique,
16:15mais il n'y a pas que ça.
16:17Il y a combien de salariés, là ?
16:19Vous pilotez combien de salariés, au total ?
16:21En fonction des spectacles,
16:23ça varie, mais il y a 40 en plein,
16:25il y a une cinquantaine de personnes
16:27qui travaillent là-bas,
16:29parce qu'effectivement, c'est trois salles de cinéma,
16:31trois salles de théâtre, un restaurant,
16:33un bar, une librairie,
16:35il y a une société de production, de diffusion.
16:37Ça veut dire que vous avez des managers
16:39qui vous remontent des infos,
16:41des petites réunions de management ?
16:43Il y a déjà un homme qui s'appelle Benoît Lavin,
16:45qui est le directeur du lieu,
16:47qui a fait en sorte qu'aujourd'hui
16:49il y ait 300 000 personnes qui viennent au Lucernère.
16:51Le challenge pour nous,
16:53puisqu'on en a fait l'acquisition il y a six mois,
16:55le défi est de préserver
16:57la ligne historique, artistique
16:59de ce qu'est le Lucernère,
17:01tout en cherchant
17:03à innover avec un lieu comme celui-là.
17:05Pas que dans le théâtre,
17:07mais dans le lieu en général.
17:09Quand on parle du théâtre du Lucernère,
17:11je dis non, c'est le Lucernère.
17:13C'est le Lucernère parce que c'est un lieu de vie.
17:15Je peux venir acheter des livres ?
17:17Exactement. Vous pouvez venir à 8h du matin
17:19jusqu'à 2h du matin, il y aura toujours quelque chose à faire.
17:21L'avantage de la programmation cinéma-théâtre,
17:23c'est qu'il y a 10 pièces par soir,
17:25il y a 10 films par jour.
17:27Pour moi,
17:29on parle de l'intelligence artificielle.
17:31Un lieu du savoir en fait.
17:33Du savoir, de la culture et de la convivialité.
17:35Je pense que plus que jamais,
17:37ça va peut-être à l'encontre,
17:39parce qu'on a une société d'investissement par ailleurs
17:41où on ne nous présente que du progrès pur jus
17:43derrière notre smartphone.
17:45Je crois que
17:47l'avenir passe aussi par la rencontre
17:49et par la culture.
17:51Vous voulez éclairer le monde avec le Lucernère.
17:53C'est un peu le Edison de la culture.
17:55Le mot Lucernère veut dire
17:57le moment où on allume les lampes.
17:59Ce n'est pas complètement faux.
18:01Il y a un lien assez fort.
18:03Vous voyez piloter toujours
18:05ce gros navire
18:07qu'est le Lucernère
18:09ou vous avez d'autres projets et d'autres idées ?
18:11Le projet, c'est de mettre
18:13un Lucernère dans chaque ville de France.
18:15Je crois vraiment
18:17qu'il y a une nécessité aujourd'hui
18:19à répondre aux problématiques du spectacle vivant
18:21et de la diffusion de spectacles aujourd'hui.
18:23Par ailleurs,
18:25je pense que c'est vraiment une nécessité
18:27de pouvoir trouver des lieux
18:29où on rassemble et où on le rassemble
18:31à travers de la culture.
18:33Le manager est en train de prendre le pas sur le comédien.
18:35J'espère que je jouerai
18:37dans toutes les villes de France un spectacle différent
18:39dans chaque Lucernère de France.
18:41J'ai le sentiment que j'ai plus un chef d'entreprise sur ce plateau.
18:43C'est peut-être parce que la configuration
18:45de notre émission le veut.
18:47J'ai plus un chef d'entreprise qu'un comédien
18:49même si vous en avez l'âme et le désir.
18:51Peut-être plus un metteur en scène
18:53qu'un comédien.
18:55Plus derrière pour encore une fois manager.
18:57J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir.
18:59Il y a un lien très fort
19:01entre la mise en scène
19:03et le management
19:05et la direction d'entreprise.
19:07Merci Maxence Gaillard.
19:09Président du Lucernère.
19:11Ne dites pas que c'est le théâtre.
19:13C'est un lieu de savoir
19:15cinéma, librairie
19:17et bien sûr théâtre avec lumière.
19:19Cette pièce autour de ceux qui ont inventé
19:21la lumière à partir du 6 novembre
19:23prochain.
19:256 jours par semaine, dimanche compris.
19:27Merci, bon vent.
19:29Cette pièce sera probablement au Molière.
19:31Je vous le souhaite et j'espère qu'elle sera
19:33plébiscitée par le public
19:35et les professionnels.
19:37On tourne une page, on passe dans un tout autre sujet
19:39et j'accueille mon invité
19:41et ses fenêtres sur l'emploi.
19:43Fenêtres sur l'emploi.
19:45Pour parler du moral des chefs d'entreprise
19:47mais pas n'importe quel secteur.
19:49Les chefs d'entreprise du secteur agricole.
19:51On en parle avec vous Frédéric Jean.
19:53Vous êtes vice-président délégué
19:55de la Fédération nationale des entrepreneurs
19:57d'été de...
19:59EDT, entrepreneurs des territoires.
20:01Vous êtes à la Fédération nationale
20:03des entrepreneurs d'été de...
20:05EDT, entrepreneurs des territoires.
20:07Vous êtes à la Fédération nationale
20:09des entrepreneurs d'été de...
20:11des territoires et vous êtes à la tête
20:13de la Fédération Bretagne,
20:15président de Bretagne, directeur d'une entreprise bretonne.
20:17Directeur d'une entreprise bretonne
20:19dans le monde agricole et vous êtes
20:21prestataire des agriculteurs
20:23et vous leur faites leurs récoltes,
20:25leurs épandages.
20:27Mais bras menton, c'est-à-dire qu'il y a une prestation
20:29de service dans le monde agricole
20:31sur ce type d'activité.
20:33C'est vrai que c'est une profession
20:35qui est peu
20:37connue, pas assez reconnue
20:39dans notre sens.
20:41En fait,
20:43si on prend la Fédération,
20:45elle existe depuis un siècle,
20:47donc elle est très ancienne.
20:49Mais pour autant, on monte vraiment en puissance.
20:51Aujourd'hui,
20:53sur les effluents
20:55d'élevage, par exemple, c'est 70%
20:57réalisé sur le Grand Ouest
20:59par les entreprises de travail agricole.
21:01En fait, l'agriculteur qui se spécialise
21:03sur l'élevage, lui, va
21:05être moins présent...
21:07Son métier,
21:09c'est celui d'éleveur.
21:11Il va confier la partie
21:13travaux des champs, récoltes,
21:15à une entreprise de travail agricole.
21:17Les foins, par exemple,
21:19la récolte du blé, moissonneuse, batteuse...
21:21Concrètement, le moral,
21:23aujourd'hui, il en est où ? Parce qu'on a un monde
21:25agricole, on s'en souvient, il y a quelques mois,
21:27la France
21:29et une partie du salon de l'agriculture
21:31avaient été bloquées par des agriculteurs
21:33en colère.
21:35Le moral est bas, aujourd'hui ?
21:37Le moral est
21:39d'autant plus bas que la météo
21:41s'y mêle.
21:43C'est vrai
21:45qu'aujourd'hui,
21:47en élevage,
21:49on a finalement un secteur
21:51élevage-port
21:53ou laitier qui ne va
21:55pas si mal que ça au niveau...
21:57Les prix sont remontés ? Au niveau des prix.
21:59Par contre,
22:01des récoltes très compliquées,
22:03au niveau climat,
22:05si on prend
22:07de novembre
22:092023 à mai 2024,
22:11sur le Grand-Ouest,
22:13par exemple, on a eu
22:15un millimètre à tomber
22:17toutes les 48 heures. Ce qui abîme
22:19évidemment les grains, qui abîme
22:21les plantes et qui crée moins de volume.
22:23A tout niveau, et puis c'est surtout qu'on n'a pas pu
22:25semer en temps et en heure.
22:29La récolte de céréales
22:31sur l'ensemble de la France a été très compliquée,
22:33décalée.
22:35En plus, à partir
22:37du moment où on ne sème pas en temps et en heure,
22:39on a des rendements bien
22:41inférieurs, donc moins de surface,
22:43moins de rendement.
22:45Et puis en plus, là, pour le coup,
22:47des cours
22:49en céréales complètement baissés.
22:51On nous annonce une crise
22:53sur le niveau des cours et donc une grande tension.
22:55Vous qui êtes des prestataires,
22:57le service du monde agricole,
22:59tout ça va avoir un effet domino
23:01sur vos activités, j'imagine, non ?
23:03Oui, complètement, oui.
23:05Oui, de toute façon,
23:07quand l'agriculteur va bien, nous on va bien.
23:09Et quand il va mal, forcément, ça vous impacte.
23:11C'est une évidence, oui.
23:13Un mot, c'est important Frédéric,
23:15sur l'attractivité du secteur, parce qu'on le voit dans
23:17beaucoup de secteurs manuels où l'attractivité
23:19ne se fait pas ou ne se fait plus.
23:21Est-ce que vous avez, vous aussi, malgré la crise,
23:23des difficultés pour recruter ?
23:25On a
23:27chauffeur
23:29d'engin agricole, en fait,
23:31c'est un métier passion, d'abord,
23:33donc c'est vrai, pendant très longtemps,
23:35et jusqu'à peu, il n'était vraiment
23:37pas compliqué d'embaucher.
23:39C'est vrai
23:41qu'on a, là,
23:43avec toute la tension qu'on a pu avoir
23:45sur l'emploi,
23:47sur toutes les professions,
23:49là, on le ressent aussi.
23:51Et puis, c'est vrai qu'il y avait une chose,
23:53c'est qu'on avait un vivier agricole,
23:55les enfants d'agriculteurs,
23:57bien souvent,
23:59venaient en saison
24:01dans nos entreprises,
24:03avant de reprendre la ferme
24:05familiale.
24:07Ça, c'est tari ?
24:09Ça, c'est tari, et puis,
24:11on dit que, là, que d'ici 5 ans,
24:13on va avoir un agriculteur sur deux encore
24:15à partir en retraite.
24:17Ça veut dire qu'on pourra continuer à nourrir la population,
24:19malgré tout, malgré les chiffres que vous annoncez ?
24:21Les exploitations
24:23grossissent,
24:25se concentrent,
24:27font appel à prestation
24:29ou ont des salariés.
24:31Mais l'appel à prestation,
24:33si on prend
24:35la Bretagne,
24:37en équivalent
24:39temps plein, tous les 5 ans,
24:41nos entreprises, en moyenne, gagnent
24:43un équivalent temps plein, un salarié.
24:45Donc, il y a un basculement de l'activité de la ferme
24:47vers les activités de sous-traitance,
24:49les vôtres. Combien de collaborateurs vous avez ?
24:51Combien de salariés vous avez dans votre boîte ?
24:53Moi, c'est un peu particulier, mais sur ma partie
24:55travaux agricoles, j'en ai une vingtaine.
24:57Pour 50 salariés,
24:59parce que je fais aussi des travaux publics.
25:01D'accord. Donc, il y a du travaux publics,
25:03engins traditionnels, mais aussi vins qui sont
25:05exclusivement dédiés à la ferme.
25:07Au moment où on se parle, là, vous avez des salariés
25:09qui sont sur les routes ou qui sont dans les champs.
25:11Qui sont dans les champs, oui.
25:13Et à qui vous allez donc envoyer une facture
25:15à l'agriculteur qui les a utilisés.
25:17Voilà, c'est exactement ça.
25:19L'agriculteur leur donne des ordres avant de nous quitter ?
25:21Est-ce qu'il a capacité ? Parce qu'il ne peut rien leur dire
25:23à ses salariés.
25:25Il commande un travail,
25:27donc il le commande auprès de nous.
25:29Mais en même temps, nos salariés, et c'est tout l'intérêt
25:31aussi de la profession, nos salariés
25:33sont de vrais représentants
25:35de nos entreprises.
25:37Et derrière, le contact se fait forcément
25:39avec l'agriculteur et
25:41la formation également.
25:43Merci Frédéric, d'être venu nous éclairer, d'avoir fait tout
25:45le chemin de Bretagne,
25:47d'une entreprise justement de sous-traitance
25:49auprès du monde agricole,
25:51et vous êtes le Président Bretagne de la Fédération nationale
25:53des entrepreneurs des territoires.
25:55Merci de nous avoir rendu visite,
25:57merci à vous, merci de votre fidélité
25:59évidemment, merci pour tous vos messages
26:01sur les réseaux sociaux. Je vous dis merci,
26:03à très bientôt, merci à Angèle à la réalisation,
26:05merci à Héloïse Ausson, et merci à Nicolas Juchat,
26:07bien entendu. Je vous dis à très bientôt.
26:09Bye bye.