Les domaines, ce sont ces petites lettres qui viennent à la fin des adresses web, comme le .fr ou le .com. L’un d’eux, le .io, pourrait disparaître… pour des questions territoriales.
Plus d'infos : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/net-plus-ultra/net-plus-ultra-du-vendredi-11-octobre-2024-2244186
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00:00Lettre plus ultra, l'actualité du numérique comme tous les vendredis avec vous, Julien Baldacchino.
00:05Et cette semaine, vous avez décidé de vous pencher sur les noms de domaines,
00:09ces petites lettres à la fin des adresses web. Expliquez-nous.
00:12Oui, comme le .fr ou le .com, ça fait partie du langage d'internet.
00:16Et si on met de côté le célèbre .com dédié aux sites commerciaux,
00:20la plupart de ces extensions, elles sont liées à des pays.
00:22.fr pour la France, .de pour l'Allemagne et ainsi de suite.
00:26Mais ce qui nous intéresse, ce sont certaines extensions dont la signification est différente
00:30comme .tv pour la télé, .ai pour l'intelligence artificielle
00:34ou même .io pour la technologie, une référence au 1-0 des interrupteurs.
00:39Eh bien en fait, ces extensions-là, elles correspondent aussi à des pays.
00:44Dans le cas de .io, c'est l'extension des territoires britanniques de l'océan Indien.
00:50.io pour Indian Ocean, une forme de détournement en fait assez fréquente.
00:55J'en ai parlé avec Pierre Bonnis, qui est directeur général de l'AFNIC,
00:58l'agence qui gère le .fr en France.
01:00Je pense qu'on peut dire détourner, même si on ne va pas mettre une intentionnalité négative là-dedans.
01:06Il y a quelques extensions qui, au fait, sont utilisées pour ce que veulent dire les deux lettres,
01:12comme un acronyme et pas comme un pays.
01:14Le .tv, c'est Tuvalu.
01:16Mais évidemment, ça va vouloir dire télévision.
01:18C'est souvent des petits territoires.
01:19Et ces territoires-là passent des contrats avec des organismes privés,
01:23souvent extérieurs à leurs territoires.
01:25Ça a une valeur de commercialiser leurs extensions
01:29pour lui faire dire autre chose que ce que ça veut dire au départ.
01:32Et parmi ces extensions, le .io est l'une des plus populaires
01:35qui a même donné son nom à des dizaines de jeux sur smartphone,
01:38comme Agar.io ou Snake.io.
01:41Ces petits jeux où on incarne un poing ou un serpent qui doit manger d'autres poings ou d'autres serpents.
01:46De très nombreuses startups ont aussi fait le choix du .io dans leurs adresses,
01:50ce qui fait qu'au total, il y a plus de sites en .io que en IT, le domaine de l'Italie.
01:55.io, d'abord, a été très bien marketé et ensuite a été assez fortement adopté
02:00par des communautés très identifiées de geeks, puis de gamers, de startups, etc.
02:07Après, c'est un peu dangereux.
02:08Ça reste quand même une extension de territoire.
02:11Donc, au fond, le territoire a la main pour changer les règles.
02:14Mais Julien, pourquoi est-ce qu'elles font parler ces extensions en ce moment ?
02:17Parce que l'avenir du .io va peut-être basculer.
02:21Le Royaume-Uni vient de rétrocéder ses terres de l'océan Indien à l'île Maurice.
02:25Ce qui veut dire que le .io ne va plus être géré par le Royaume-Uni,
02:28mais par l'île Maurice, qui a le droit de changer les règles d'accès au domaine.
02:32Et surtout, si elle le souhaite, de le faire purement et simplement disparaître.
02:36Dans ce cas, les sites auraient quatre ans pour changer leurs extensions.
02:40Et c'est déjà arrivé par le passé, avec par exemple l'île de la Yougoslavie,
02:43qui a vu son domaine disparaître après une longue histoire géopolitique.
02:47Mais cette disparition n'a eu lieu qu'en 2010, sept ans après celle du pays au profit
02:51des extensions de la Serbie et du Monténégro.
02:54Il y a un élément qui reste à prendre en compte,
02:56la manne financière que ça représente pour ces petits Etats.
02:59Pour Touvalu, par exemple, le .tv, ça représente 10% du PIB national.
03:04Alors peu probable que l'île Maurice fasse le choix de se séparer de sa nouvelle propriété, le petit .io.
03:10Net plus ultra, Julien Baldacchino, merci.
03:13Votre chronique est à réécouter sur l'appli Radio France.