Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, était l’invitée du Face-à-Face ce vendredi 11 octobre sur BFMTV et RMC. Elle a notamment évoqué les efforts à faire sur la dette. Elle a également abordé la réforme des retraites, la volonté du gouvernement de supprimer 500 postes de fonctionnaires et 4.000 postes d'enseignants entre autres.
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00:00BFM TV face à face, Apolline de Malherbe.
00:08Il est 8h32 et vous êtes bien sur RMC et BFM TV. Bonjour Marie-Lise Léon.
00:14Bonjour.
00:15Merci d'être dans ce studio pour répondre à mes questions et aux nombreuses questions que se posent les Français,
00:19à la fois particuliers et dans les entreprises.
00:22Vous êtes secrétaire générale de la CFDT qui est le premier syndicat de France.
00:26Ce budget qui a donc été présenté hier, il y aura des économies sur la sécu,
00:30il y aura plus d'implôts pour les plus riches, moins d'aides pour certaines entreprises,
00:34taxer les grandes entreprises.
00:37Est-ce que vous êtes plutôt Michel Barnier, gouvernement, ou MEDEF ?
00:42Vous avez entendu de MEDEF ?
00:44MEDEF dit que ce budget va tuer l'emploi. Est-ce que vous êtes d'accord ?
00:49Non, pas du tout. Je ne suis ni Barnier ni MEDEF, je suis CFDT.
00:53Ce qui m'intéresse, c'est de savoir en quoi ça va changer la vie des travailleurs et des travailleuses.
00:57Vous avez évoqué la question sur la sécurité sociale.
01:00Qu'est-ce que ça va avoir comme impact lorsqu'on s'arrête, qu'on a un arrêt maladie ?
01:04Qu'est-ce que ça va avoir comme impact quand on est agent des fonctions publiques ?
01:08On sait qu'il y a des annonces qui ont été faites.
01:11Les choses doivent être encore affinées.
01:13Et moi, ma boussole, c'est exactement de savoir en quoi ça change la vie des Français.
01:18Et je pense que c'est le sujet du moment.
01:20C'est qu'on a un budget, on nous parle de milliards.
01:22Et en fait, on n'a pas de retour sur qu'est-ce que ça va changer,
01:26à part le fait qu'il faut faire des efforts.
01:28Et je pense que les Français sont extrêmement conscients que le sujet de la dette,
01:32c'est un sujet important.
01:34La question, c'est en quoi les décisions d'aujourd'hui,
01:37elles vont impacter directement leur vie au quotidien.
01:40Et moi, c'est cette voie-là que je veux porter auprès à la fois du gouvernement et du parlement.
01:45Et on va regarder très en détail précisément sur la question du nombre de fonctionnaires,
01:48sur la question des économies, sur la sécu, comme vous disiez.
01:50Mais globalement, quand vous avez écouté cette présentation du budget par Michel Barnier hier,
01:54vous vous êtes dit, bon, il y a peut-être quelque chose à faire.
01:58Vous estimez que c'est constructif ?
02:00De toute façon, il faut faire quelque chose.
02:02Ça, c'est un fait.
02:03On n'a jamais nié le fait qu'il y avait un problème d'équilibre du budget et de déficit record.
02:08La question n'est pas non plus de savoir...
02:10Donc vous soutenez l'état d'esprit ?
02:12Je soutiens l'esprit de responsabilité qui a toujours guidé celui de la CFDT,
02:16qui a toujours été celui de la CFDT depuis des années et des années.
02:20Moi, ma question, c'est, c'est quoi la justice sociale ?
02:23Comment on fait en sorte que les efforts soient partagés
02:26et que ce ne soient pas les plus fragiles qui en payent le prix le plus cher ?
02:30Moi, quand j'ai entendu Michel Barnier, je me suis dit, ça tape dur.
02:33Ça tape dur, un, sur les questions écologiques.
02:36Michel Barnier s'était engagé à mettre sur le même plan la dette budgétaire et la dette écologique.
02:41On se rend compte, c'est 1,9 milliard d'euros de coupe budgétaire sur ce sujet.
02:46Moins d'aides, moins de bonus écolo.
02:48Mais quand on voit les images des inondations en Essonne,
02:51aujourd'hui, on s'est dit, mais il faut faire quelque chose.
02:53Donc le budget, c'est aussi de l'investissement pour la suite.
02:56Donc ça, c'est pas au rendez-vous ?
02:58Ça, c'est pas au rendez-vous, c'est pas au rendez-vous.
03:00Et la question de la dette budgétaire, moi, le principal sujet,
03:05aujourd'hui, si je dois en choisir un seul, c'est,
03:08je ne veux pas qu'on fasse des agents des fonctions publiques,
03:10des boucs émissaires.
03:12Et donc, la question des services publics,
03:15la question de la qualité des services publics,
03:17la qualité des conditions de travail des agents des fonctions publiques,
03:20elle est au cœur de, à la fois des citoyens et des agents.
03:24Et je ne veux pas qu'on passe le message
03:27qu'ils soient eux-mêmes responsables de ce déficit
03:30et d'en faire des boucs émissaires.
03:32Alors justement, Marine Lesléon, il y a beaucoup de choses dans ce budget
03:35sur lesquelles je voudrais vous interroger,
03:37parce que c'est aussi vous qui aurez les clés,
03:39notamment les clés des négociations,
03:40puisqu'il l'a dit, Michel Barnier hier,
03:42et la ministre du Travail l'a redit ce matin sur RMC,
03:45ils veulent, a priori, vous faire confiance pour négocier.
03:48Donc on va parler apprentissage, on va parler chômage,
03:50mais vous parliez à l'instant de la fonction publique.
03:52Commençons par là.
03:53Baisse du nombre de fonctionnaires,
03:55une suppression estimée à 1196 postes,
03:59c'est au poste près,
04:01avec notamment 500 postes qui seraient supprimés
04:05chez France Travail.
04:08Est-ce que là, vous estimez qu'il y avait du gras,
04:11qu'on peut se passer de ces 500 fonctionnaires ?
04:13Non, quand on décide que l'éducation est une priorité,
04:17quand on sait qu'on a eu des engagements des gouvernements
04:20autour de l'idée et de l'engagement,
04:23il faut un prof devant chaque classe.
04:25Alors là, il y aura 4000 suppressions de postes d'enseignants.
04:28Oui, donc c'est incohérent.
04:30J'écoute ça le matin à la radio,
04:32je me dis, c'est quoi la logique ?
04:33C'est quoi le sens qu'on veut donner à cette politique ?
04:37Ce qui justifie aux yeux du gouvernement
04:39l'idée de supprimer 4000 postes d'enseignants,
04:42c'est qu'il y a moins d'élèves dans les classes,
04:44c'est la baisse démographique.
04:45Ça veut dire qu'on considère que le système éducatif,
04:48aujourd'hui, il est satisfaisant.
04:49Et moi, je pense que j'entends beaucoup de profs,
04:52d'agents des fonctions publiques, de l'éducation,
04:54parce que l'éducation nationale, ça n'est pas que les enseignants,
04:57c'est aussi du personnel,
04:58ce qu'on appelle un back-office qui travaille.
05:01Ils disent que ce sera notamment les profs de maternelle et de primaire,
05:04c'est-à-dire là où, effectivement, le nombre d'enfants baisse.
05:07Oui, mais du coup, là, on est sur de la règle à calcul.
05:10On est dans un tableur Excel.
05:11On se dit, il y a moins d'élèves, il faut moins de profs.
05:13Ce n'est pas comme ça qu'il faut se poser la question.
05:15Donc, nous, on en appelle à vraiment une réflexion.
05:17Quand on fait un budget, c'est un peu un tableau Excel, quand même.
05:19Oui, mais moi, mon rôle, c'est d'expliquer que,
05:21dans l'éducation, ce n'est pas que des enseignants,
05:23c'est une communauté éducative,
05:25c'est des personnels d'entretien des bâtiments,
05:27c'est du personnel sur l'informatique,
05:29c'est du personnel qui prépare les examens, par exemple.
05:31Et si on tape de façon aveugle dans ces effectifs,
05:35à un moment, ça dysfonctionne.
05:36Est-ce que ça veut dire qu'il pourrait y avoir des réactions,
05:38y compris du monde enseignant ?
05:40Est-ce que vous vous dites qu'il faudra se mobiliser,
05:42peut-être même faire grève ou manifester ?
05:43La meilleure mobilisation, c'est de porter cette voix,
05:46c'est d'aller auprès du ministère de l'Éducation nationale
05:50et de se dire, aujourd'hui,
05:52les décisions telles qu'elles ont été prises,
05:54elles sont aveugles,
05:55elles ignorent le travail réellement accompli.
05:57Il faut qu'on puisse continuer d'avancer.
05:59Vous le ferez ?
06:00On le fera.
06:01On le fera auprès de l'Éducation nationale,
06:03on le fera auprès de l'ensemble des fonctions publiques.
06:05Je crois que le ministre a annoncé un agenda social
06:07dès la semaine prochaine.
06:08On ira.
06:09Ça fait partie de notre boulot de dire,
06:11voilà ce que vivent au quotidien
06:13les agents des fonctions publiques,
06:14voilà ce qu'est la réalité du travail,
06:16et comment on peut éclairer ces données statistiques.
06:19Je pense que les Français, aujourd'hui,
06:21ils n'ont pas envie que la question de la dette, du déficit,
06:24ça soit juste une question d'inspecteur des finances.
06:27C'est un sujet extrêmement démocratique
06:30qui touche la vie au quotidien.
06:32Donc voilà, moi, mon boulot de syndicaliste,
06:35pour être utile, c'est de porter cette voie
06:37et de faire avancer les choses.
06:38Michel Barnier a posé un projet,
06:41il va être discuté,
06:43il a prévu lui-même de faire des amendements,
06:45donc on va peser autant auprès du gouvernement
06:47qu'auprès du Parlement.
06:48Et ça va se passer notamment autour de la question des retraites
06:50et de l'assurance chômage,
06:51puisque sur ces deux points,
06:53les négociations vont être à votre main.
06:56Ils ont promis de vous faire confiance.
06:59La ministre du Travail, d'ailleurs, Agnès Panosian-Bouvet,
07:02était mon invitée ce matin sur RMC.
07:04Elle promet de vous redonner la main
07:06sur le dossier de l'assurance chômage,
07:07mais avec un cadre strict, on écoute.
07:10On a un vrai sujet aujourd'hui,
07:12parce que la bataille de l'emploi n'est pas terminée,
07:14et certainement pas pour les seniors
07:15qui ont l'impression de se dire
07:17qu'ils n'ont plus leur place dans le monde du travail,
07:19pas ces 50 ans, pas ces 55 ans.
07:21Et je pense qu'il faut qu'on regarde à la fois
07:23les reconversions, les entretiens de mi-carrière
07:26pour se dire « qu'est-ce que je veux faire ?
07:28Est-ce que je peux tenir sur un métier qui est pénible ? »
07:30Et puis, il y a le sujet des retraites progressives,
07:32c'est-à-dire de pouvoir partir progressivement à la retraite
07:35en associant travail à temps partiel et retraite.
07:39Qu'est-ce que vous répondez à Astrid Panosian-Bouvet ?
07:41Moi, je lui dis banco.
07:42C'est exactement des sujets sur lesquels
07:44on veut amener le MEDEF et l'ensemble des organisations patronales.
07:48autour de la table de négo.
07:49Moi, je dis qu'on peut négocier rapidement sur ces sujets.
07:52Ça peut commencer dès la semaine prochaine.
07:54Et on a un enjeu sur la question des seniors.
07:56Ne pas avoir d'accord sur les seniors,
07:58c'est considérer que le problème n'existe pas.
08:00Vous savez qu'aujourd'hui,
08:0240% des personnes qui arrivent en retraite
08:06ne sont pas en emploi.
08:08C'est-à-dire qu'on n'arrive pas à...
08:09En fait, ils ne travaillent déjà plus.
08:10Ils ne travaillent déjà plus.
08:11Donc, on a un vrai sujet.
08:13Si tout le monde partage ce constat,
08:14on doit pouvoir trouver un accord.
08:16Pour la CFDT, c'est retraite progressive
08:18dès 60 ans, sans obstacles,
08:21sans conditions,
08:22pour permettre, justement,
08:24un, que les personnes restent en emploi
08:27dans les entreprises.
08:28Il y a d'autres leviers qu'il faut pouvoir aussi activer.
08:31C'est-à-dire que les entreprises,
08:32elles doivent s'engager à embaucher
08:34des demandeurs d'emploi seniors.
08:36Vous savez qu'aujourd'hui, vous êtes senior.
08:38Vous êtes au chômage.
08:39Vous êtes deux fois plus longtemps au chômage.
08:44Les contreparties, elles sont dans l'accord
08:47assurant le chômage.
08:48Quand la ministre évoque la question
08:50de l'équilibre budgétaire,
08:51nous, on a fait le boulot.
08:52On a fait le boulot.
08:53Vous avez fait le boulot,
08:54mais justement, le précédent gouvernement,
08:56Gabriel Attal, il a pris votre copie
08:57et il a dit, non, je ne l'accepte pas.
08:59Je ne le prends pas.
09:00Il l'a jetée à la poubelle.
09:01Parce que son problème,
09:02ce n'est pas l'emploi.
09:03Son problème, c'était le budget.
09:04Il voulait pomper 3, 4 milliards d'euros de plus
09:07sur le dos des chômeurs.
09:08Donc, nous, on dit non.
09:09Vous savez, sur une dizaine, sur 10 ans,
09:12on va être sur 12 milliards d'euros d'économie
09:15fait sur le régime national de chômage
09:17qui vient alimenter le budget de l'État.
09:19Ce n'est pas une variable d'ajustement.
09:21Donc, nous, on dit stop.
09:23En responsabilité, on a conclu un accord
09:25à la fin de l'année 2023.
09:27Il fait un certain nombre d'efforts.
09:29Il demande un certain nombre d'efforts
09:30à certains demandeurs d'emploi.
09:31Il facilite l'accès au chômage
09:33pour les plus jeunes, notamment.
09:35Et maintenant, je pense que
09:37les organisations syndicales signataires,
09:38elles ont fait le boulot.
09:39On a fait notre part du chemin.
09:40Maintenant, c'est au patronat d'avancer.
09:43Ce que je trouve très intéressant,
09:44Marine Isléon, si je vous écoute
09:45depuis le début de cette interview,
09:47c'est que je vous sens plutôt
09:49plus confiante dans ce gouvernement-ci,
09:52le gouvernement de Michel Barnier,
09:54que dans celui de Gabriel Attal.
09:55Pourquoi ?
09:56Parce qu'il a...
09:58Confiante, je ne sais pas.
09:59En tout cas, il n'a pas eu le temps
10:02de nous décevoir.
10:04Donc, pour le moment, c'est, je dirais,
10:06on attend de voir comment les...
10:09Comment dire ?
10:10Les promesses vont être tenues,
10:11les engagements...
10:12Non, mais n'en soyez pas gênée.
10:13Non, je suis absolument pas gênée.
10:14Je veux dire, vous pouvez assumer.
10:15Il y a quelque chose, effectivement,
10:16d'assez surprenant.
10:17Je suis absolument pas gênée.
10:18Vous savez, un syndicaliste...
10:19Mais intéressant.
10:20Moi, je n'ai pas choisi...
10:21Je ne choisis pas les premiers ministres.
10:22Moi, les questions de casting,
10:23ça ne m'intéresse pas.
10:24D'ailleurs...
10:25Donc, la méthode, elle a été annoncée.
10:27Mais ça veut dire que la méthode,
10:28cette méthode-ci,
10:29vous avez effectivement le sentiment
10:31d'être pris davantage au sérieux,
10:32d'être mis davantage en responsabilité,
10:33d'être plus écoutée.
10:34En tout cas,
10:35des premières semaines,
10:36c'est le plus le cas
10:37par rapport à des gouvernements
10:39où on nous avait fait mille promesses
10:40qui n'ont jamais été tenues.
10:42L'apprentissage,
10:44voilà un des points sur lesquels,
10:46notamment,
10:47et c'était la réaction
10:48de Patrick Martin du Medef,
10:50qui estime qu'il y aura
10:51des milliers d'emplois
10:52qui ne seront pas créés,
10:54notamment d'apprentis
10:56qui devaient être embauchés.
10:57Les aides sur l'apprentissage
10:58qui étaient de 6 000 emplois
11:00à l'embauche
11:01vont sans doute passer
11:036 000 euros à l'embauche
11:05vont sans doute passer
11:06à 4 500 euros.
11:07Et il y aura une modulation,
11:09sans doute,
11:10en fonction du niveau
11:12de qualification de l'apprenti.
11:14Comment est-ce que vous voyez
11:15l'avenir de l'apprentissage
11:16après ces annonces ?
11:18Je pense que si les entreprises
11:19sont sincères
11:20et qu'elles ont envie
11:21de faire l'apprentissage,
11:22elles auront encore les moyens
11:23de faire l'apprentissage.
11:25Le constat qu'on a à nous fait,
11:27et on a alerté régulièrement
11:28le ministre du Travail,
11:29c'est qu'il y avait
11:30beaucoup d'effets d'aubaine.
11:31Notamment autour des
11:33contrats d'apprentissage
11:35pour les plus diplômés,
11:36c'est-à-dire des entreprises
11:37qui bénéficiaient
11:38d'un certain nombre d'aides.
11:40Donc là, vous partagez
11:41le constat du gouvernement.
11:42Vous êtes même
11:43de ceux qui les ont alertés.
11:44Nous, on les a alertés
11:45depuis plusieurs années.
11:46C'est-à-dire que l'apprentissage,
11:47c'est un coût non négligeable,
11:48c'est en même temps
11:49un investissement
11:50pour l'avenir,
11:51pour l'accueil
11:52des plus jeunes
11:53dans le monde de l'entreprise.
11:55Et donc,
11:56à un moment où on demande
11:57à tout le monde
11:58de faire des efforts,
11:59je pense que les entreprises...
12:00Mais ça marchait.
12:01Ça marchait,
12:02mais un peu, vous voulez dire,
12:03gonflé par...
12:04Ça peut marcher aussi bien
12:05avec moins d'effets d'aubaine.
12:07Donc, vous estimez que
12:08les entreprises
12:10vont continuer à embaucher
12:12dans l'apprentissage.
12:13Ils poussent des cris d'or frais,
12:14mais parce que...
12:15Parce qu'on leur enlève
12:16quelque chose.
12:17Donc, je pense que
12:18ça fait partie des réflexes
12:19de crier au scandale.
12:21Mais dans la réalité,
12:22je pense que
12:23ça va limiter
12:24les effets d'aubaine
12:25et donc, c'est bon
12:26pour les finances publiques
12:27parce que la question
12:28du déficit...
12:29Il y a un nouveau gouvernement
12:30quand il dit
12:31qu'il va moduler
12:32au niveau de qualification.
12:33Je voudrais bien qu'on précise
12:34pour que tous ceux
12:35qui nous écoutent
12:36le comprennent bien.
12:37Au fond, aujourd'hui,
12:38ça a été assez positif
12:39pour les entreprises,
12:40mais au point que
12:41même des jeunes
12:42qui n'ont pas forcément
12:43besoin de cette logique
12:44d'apprentissage,
12:45qui sont notamment
12:46les plus diplômés,
12:47en fait, étaient embauchés
12:48avec ce système-là,
12:49ce qui permettait
12:50aux entreprises
12:51de faire des économies
12:52sur leur embauche.
12:53Le problème, c'est que
12:54ceux qui sont le plus inquiets
12:55ce matin,
12:56c'est notamment
12:57les artisans bouchés.
12:58Il y a une personne
12:59qui nous a appelé sur RMC
13:00qui est artisan bouché
13:01qui disait
13:02mais moi, sans mes apprentis,
13:03je ne peux pas m'en sortir.
13:04C'est tout ce matin
13:05Mélanie qui nous a appelé,
13:06qui est à la tête
13:07d'une auto-école
13:08qui s'apprête
13:09à embaucher
13:10un jeune en contrat pro
13:11pour 18 mois
13:12et qui redoute
13:13de perdre
13:14cette aide
13:15de 6 000 euros.
13:16Est-ce que ceux-là
13:17ne vont pas se retrouver pénalisés ?
13:18Non, si c'est modulé
13:19en fonction du niveau
13:20de qualification, non.
13:21Là, l'idée
13:22de limiter
13:23les effets d'aubaine,
13:24c'est de limiter
13:25la prise en charge
13:26pour des entreprises
13:27qui prennent
13:28des apprentis
13:29de Bac plus 5.
13:30On est sur
13:31un niveau
13:32de qualification élevé
13:33qui ne répond pas
13:34à la priorité
13:35de l'apprentissage.
13:36La relance
13:37de l'apprentissage,
13:38c'était aussi
13:39relancer
13:40les formations
13:41des premiers niveaux
13:42de qualification
13:43et c'est hyper important
13:44que notre système
13:45aujourd'hui
13:46réponde
13:47à ces jeunes.
13:48Marinise Léon,
13:49la Sécu et la Santé,
13:50le plafond
13:51d'indemnisation
13:52des arrêts de travail,
13:53d'abord,
13:54il va passer
13:55de 1,8
13:56SMIC
13:57à 1,4 SMIC,
13:58ça veut dire que
13:59concrètement,
14:00ça sera probablement
14:01moins bien
14:02remboursé
14:03avec une difficulté,
14:04c'est que les entreprises
14:05vont justement
14:06devoir sans doute
14:07prendre en charge
14:08la différence ?
14:09Je pense que ça fait partie
14:10des efforts
14:11que les entreprises
14:12doivent faire.
14:13Quand je dis
14:14qu'un budget,
14:15le budget,
14:16il doit permettre
14:17de réduire
14:18le déficit,
14:19ça veut dire
14:20qu'il faut faire
14:21des efforts,
14:22il faut qu'il y ait
14:23plus de recettes,
14:24il faut qu'il y ait
14:25plus de recettes
14:26qui contribuent
14:27à cet effort,
14:28ça me semble normal.
14:29C'est comme ça
14:30qu'on aura
14:31une justice sociale,
14:32une justice fiscale
14:33et qu'il y aura
14:34une acceptation aussi
14:35des citoyens
14:36et des citoyennes
14:37si tout le monde
14:38fait des efforts.
14:39Il aurait dû vous embaucher
14:40Michel Barnier.
14:41Ah bon ?
14:42Non mais je trouve
14:43ça intéressant.
14:44D'ailleurs,
14:45ça fait longtemps
14:46que je n'ai pas
14:47entendu de syndicats
14:48défendre aussi
14:49ardemment
14:50des coupes budgétaires
14:51et un budget.
14:52Mais je veux dire,
14:53ce n'est ni un reproche
14:54ni un reproche,
14:55mais je suis
14:56effectivement extrêmement
14:57surpris.
14:58Ça fait des années
14:59que je reçois vous,
15:00que je reçois aussi
15:01vos prédécesseurs,
15:02que ce soit Laurent Berger,
15:03que ce soit la CGT
15:04et a priori,
15:05vous êtes souvent contre.
15:06Là, pour une fois,
15:07vous dites
15:08bah chiche,
15:09on y va.
15:10Bah chiche,
15:11on y va
15:12parce qu'on n'a pas le choix.
15:13Vous avez vu
15:14l'ampleur
15:15de ce déficit.
15:16C'est-à-dire qu'à un moment,
15:17si on veut pouvoir
15:18se projeter vers l'avenir
15:19et pouvoir avoir
15:20des investissements,
15:21pouvoir continuer
15:22d'avoir une sécurisation
15:23des parcours professionnels
15:24avec la sécurité sociale,
15:25etc.,
15:26il faut pouvoir,
15:27il faut pouvoir
15:28agir en responsabilité, moi.
15:29Alors,
15:30ça a l'air de vous étonner,
15:31ça a été la ligne de conduite
15:32de la CFDT
15:33pendant des années.
15:34Depuis toujours,
15:35depuis toujours.
15:36La question,
15:37c'est aujourd'hui,
15:38il y a...
15:39Vous estimez qu'en fait,
15:40ce budget,
15:41il est davantage juste,
15:42il est plus juste ?
15:43Non, bah non, non,
15:44pas forcément.
15:45La question,
15:46et c'est que le début,
15:47c'est-à-dire que moi,
15:48mon enjeu,
15:49c'est de un,
15:50faire entendre la voix
15:51des travailleurs,
15:52de dire à un moment,
15:53on ne regarde pas tout
15:54qu'à l'aune
15:55de tableau Excel
15:56et qu'est-ce qui est
15:57impacté directement
15:58dans la vie des gens.
15:59Parce que
16:00taper sur
16:01les agents
16:02des fonctions publiques,
16:03dire qu'on diminue
16:04les effectifs,
16:05ça a un impact direct
16:06sur la qualité
16:07des services publics.
16:08C'est un message
16:09extrêmement fort
16:10qui a été exprimé
16:11au moment des élections
16:12législatives.
16:13On parlait tout à l'heure
16:14des 500 fonctionnaires
16:15en moins à France Travail.
16:16Est-ce que vous imaginez
16:17un impact ?
16:18Oui, bien sûr.
16:19Ça a un impact direct
16:20sur l'activité
16:21de conseillers
16:22qui vont devoir
16:23traiter plus
16:24de dossiers,
16:25avoir un accompagnement
16:28plus intense aussi,
16:29parce qu'ils vont
16:30devoir s'occuper
16:31de personnes
16:32plus éloignées de l'emploi
16:33avec les allocataires
16:34du RSA.
16:35Bien entendu.
16:36Et moi,
16:37mon rôle,
16:38c'est d'expliquer
16:39qu'est-ce que ça change
16:40dans leur vie
16:41et qu'est-ce qui est
16:42possible de faire,
16:43comment on peut
16:44parler de conditions
16:45de travail,
16:46d'organisation du travail.
16:47Et c'est ça
16:48qui est au cœur
16:49de cet enjeu
16:50du budget aujourd'hui,
16:51c'est que si on veut
16:52de la justice sociale,
16:53il faut tenir compte
16:54des réalités.
16:55Une question également
16:56qui est celle des retraites.
16:57Alors, il y a deux points.
16:58Il y a un point
16:59qui est la question
17:00de la révalorisation
17:01des pensions de retraite.
17:02Le gouvernement
17:03n'a pas reculé
17:04sur cette idée
17:05de repousser ça.
17:06C'est un des points
17:07sur lesquels
17:08vous serez vigilant ?
17:09Alors un,
17:10c'est profondément injuste.
17:11Vous savez qu'il y a
17:12deux millions
17:13de retraités pauvres
17:14et traiter de façon
17:15uniforme l'ensemble
17:16des retraités,
17:17ça représente
17:18jusqu'à 40 euros
17:19par mois qui ne vont pas
17:20toucher alors qu'ils
17:21devaient les toucher.
17:22Et il y en a pour qui
17:23c'est extrêmement important.
17:24Donc si on peut faire
17:25de la modulation
17:26sur les contrats
17:27d'apprentissage,
17:28pourquoi on ne peut pas
17:29le faire en fonction
17:30des niveaux de revenus
17:31des retraités ?
17:32Donc éventuellement
17:33repousser la revalorisation
17:34pour les plus grosses retraites
17:35mais pas pour les plus petites ?
17:36Mais pas pour les plus petites.
17:37Ça permettrait,
17:38comme vous dites,
17:39c'est 30, 40 euros
17:40pour certaines personnes.
17:41C'est important
17:42quant au quotidien.
17:43On compte ces euros
17:44et c'est là que
17:45quand je dis
17:46qu'il faut parler
17:47de la vie réelle
17:48des gens,
17:49c'est qu'on nous parle
17:50de milliards
17:51quand certains de nos citoyens
17:52comptent leurs centimes d'euros.
17:53Et c'est ça
17:54qu'il faut réussir
17:55à faire en sorte
17:56d'articuler
17:57un peu plus intelligemment
17:58ce que vivent
17:59les citoyens
18:00avec les enjeux
18:01macro aujourd'hui
18:02de la dette
18:03et de la judicie.
18:04Et puis sur les retraites,
18:05il y a aussi la question
18:06de la réforme
18:07des retraites.
18:08Dans 20 jours
18:09exactement,
18:10le RN
18:11aura sa niche parlementaire
18:12comme on dit,
18:13c'est-à-dire qu'ils pourront
18:14être en mesure
18:15de proposer d'eux-mêmes
18:16une loi
18:17et ce qu'ils voudraient
18:18c'est revenir
18:19tout simplement
18:20supprimer
18:21la réforme
18:22des retraites.
18:23Est-ce que là,
18:24vous vous dites
18:25bah oui, ok,
18:26on est du côté du RN.
18:27C'est parce que
18:28c'est pas le projet du RN.
18:29Là le RN,
18:30il se fait d'abord
18:31un beau coup de com',
18:32il se fait de la pub
18:33pour Magère
18:34sur le dos
18:35des salariés
18:36en leur faisant croire
18:37que cette réforme
18:38elle va avoir du bon
18:39pour eux.
18:40Ce que propose
18:41le Rassemblement national
18:42c'est de supprimer
18:43les 64 ans,
18:44c'est de supprimer
18:45l'augmentation
18:46du nombre
18:47d'années
18:48de travail.
18:49Aujourd'hui,
18:50on est à 43 années,
18:51il propose de repasser
18:52à 42
18:53et il nous laisse
18:54une facture
18:55de 25 milliards d'euros.
18:56Donc c'est absolument
18:57pas tenable.
18:58Donc ça n'est pas
18:59ce qu'ils vendent.
19:00C'est une escroquerie.
19:01C'est une escroquerie.
19:02Pour la CFDT,
19:03la réforme des retraites,
19:04idéale.
19:05Ce qu'il aurait fallu
19:06faire depuis des années,
19:07c'est la réforme
19:08à la carte.
19:09Revenons
19:10sur ce sujet,
19:11revenons sur
19:12un système universel.
19:13On ne traitera
19:14la question
19:15des inégalités
19:16à la retraite
19:17que si on a
19:18un système
19:19à la carte.
19:20C'est un système
19:21qui définit
19:22des règles
19:23qui soient pareilles
19:24pour tous et toutes,
19:25qui permettent
19:26de traiter
19:27la question
19:28des salariés,
19:29du secteur privé,
19:30des agents
19:31des fonctions publiques
19:32ou en fonction
19:33du travail
19:34que l'on a,
19:35on peut avoir,
19:36donc on a des points
19:37par exemple.
19:38C'est la fameuse
19:39retraite par points ?
19:40C'est la retraite par points.
19:41On a des points de bonus.
19:42C'est l'avenir
19:43qu'avait promis
19:44le gouvernement
19:45de ne pas renoncer
19:46politiquement.
19:47Il est allé vers la facilité
19:48en disant
19:49on va juste bouger
19:50le curseur.
19:51Donc on ne règle pas
19:52la question
19:53de la privilégier.
19:54Supprimer la réforme
19:55telle qu'elle a été faite
19:56et remettre une réforme
19:57par points,
19:58ça, vous serez au rendez-vous
19:59sur notre site.
20:00C'est le sujet
20:01aujourd'hui
20:02de la CFDT
20:03pour les retraites.
20:04C'est le système universel
20:05à la carte
20:06à points,
20:07vous l'appelez
20:08comme vous voulez,
20:09mais c'est le passage
20:10obligé
20:11d'un système de retraite
20:12où on traite
20:13la justice sociale,
20:14la prise en compte
20:15de la pénibilité,
20:16les écarts
20:17entre les hommes
20:18et les femmes.
20:19C'est la seule
20:20voie de passage.
20:21Merci Marie-Lise Léon
20:22de vous avoir réservé
20:23votre réaction
20:24à ce budget
20:25présenté hier.
20:26Vous êtes la secrétaire
20:27générale de la CFDT
20:28et on a entendu
20:29votre message ce matin
20:30chiche au fond
20:31et maintenant vous vous emparez
20:32de ce dialogue social.