Xavier Bertrand: la hausse de "l'impôt, c'est en dernier recours"

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Xavier Bertrand, président Les Républicains de la région Hauts-de-France, était l'invité de Benjamin Duhamel dans "C'est pas tous les jours dimanche", sur BFMTV.

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Transcription
00:00Donc, Xavier Bertrand, vous considérez qu'en l'État, la copie gouvernementale présente trop d'impôts et pas assez de baisse de dépenses.
00:08Vous savez, il y a deux attitudes possibles vis-à-vis du gouvernement de Michel Barnier. Critiquer ou proposer.
00:13Moi, je viens pour proposer.
00:13L'un n'empêche pas l'autre.
00:14Non, je viens pour proposer. Je viens pour proposer parce que ce qui est important aujourd'hui, c'est la réussite de la France.
00:20C'est que la France reste un pays debout. Et pour cela, nous avons besoin que le gouvernement puisse réussir et être aidé.
00:28Voilà la logique de ma position. Donc, quand vous me dites qu'on peut faire l'un et l'autre, ma première logique, c'est celle de proposer.
00:34Et donc, ce que je propose, c'est que les dépenses de l'État baissent davantage que ce qui est prévu aujourd'hui.
00:40Ça va être douloureux.
00:41Et donc, on augmente moins les impôts.
00:42Évidemment. L'impôt, c'est en dernier recours. Et après, il y a d'autres points qui me semblent importants.
00:49Vous voyez, M. Duhamel, on entend de plus en plus beaucoup de Français dire qu'on paye beaucoup d'impôts en France.
00:53On paye trop d'impôts et on ne sait pas à quoi ça sert.
00:55Et on n'en a pas pour notre argent.
00:56C'est terrible, cette phrase, parce que ce qui est en cause aujourd'hui, c'est la question du consentement à l'impôt.
01:02Le consentement à l'impôt, c'est l'un des fondements démocratiques.
01:04Et là, aujourd'hui, si vous voulez garder le consentement à l'impôt, il faut la confiance.
01:09Le budget ne peut pas comporter la moindre mesure de rétroactivité, notamment sur la question de la flat tax.
01:17Il est question de revenir sur ce qui serait aujourd'hui distribué en 2024.
01:24Le budget pour 2025 ne doit concerner que 2025 et pas 2024.
01:28Pas de rétroactivité.
01:29Deuxième point, la question de la confiance.
01:31Les retraités, les retraités dans la loi sur les retraites.
01:34Vous savez que j'avais fait des propositions, parce que je trouvais qu'elle n'était pas assez juste.
01:38Mais dans cette réforme, il est dit maintenant, le niveau de vie des retraités, il est garanti.
01:42Je suis désolé. Vous ne dites pas qu'il est garanti seulement au bout de six mois, parce que c'est une forme d'impôt négligé.
01:47Encore une fois, on en a parlé il y a un instant avec Antoine Armand.
01:49Une décision de ce qu'on appelle désindexer les pensions de retraite entre janvier et juillet 2025.
01:55Ça, pour vous, c'est inacceptable.
01:57Tout à fait, parce qu'encore une fois, c'est une question de confiance.
02:00Alors on va me dire oui, bien sûr, les retraités, il ne faut pas les toucher.
02:03Mais attendez, regardez bien les choses.
02:05Les retraités aujourd'hui, eux, il n'est pas question de salaire qui augmente.
02:09Les retraités, il n'est pas question de treizième mois.
02:10Il n'est pas question d'heure supplémentaire.
02:12Il n'est pas question de partage de la valeur.
02:13Donc, ce qu'ils ont, c'est pour aller jusqu'au bout.
02:16Et n'oubliez pas aussi une chose, c'est que les retraités aujourd'hui,
02:19ce sont eux qui assurent énormément de la solidarité à l'intérieur des familles, y compris financièrement.
02:23Donc vous dites, Xavier Bertrand, dans les colonnes du Parisien, vous dites,
02:25il faut au fond, pour faire les économies générées par cette désindexation des pensions de retraite,
02:29il faut à la place faire la réforme de l'assurance chômage.
02:32C'est ce que vous montriez tout à l'heure.
02:33Mais il y a un instant, Antoine Armand dit, en fait, ça génère des économies sur plusieurs années.
02:38Ce n'est pas équivalent. Ça ne suffit pas.
02:40Ça commence à générer des économies importantes dès maintenant.
02:43Et les chiffres qui ont été donnés montaient jusqu'à 3,5 milliards, 3,7 milliards.
02:47Voilà. Et après, je veux même aller plus loin.
02:49C'est que la réforme, je comprends qu'on dise aux partenaires sociaux, vous négociez,
02:52mais je suis intimement convaincu qu'il faut aller beaucoup plus loin
02:55que la réforme qui avait été mise en place initialement,
02:58parce que c'est le retour à l'emploi qu'il faut favoriser.
03:00Dernier point sur la question de la confiance, les collectivités locales.
03:03L'État dit aujourd'hui, on va vous faire une ponction, il n'y a pas d'autre mot, de 5 milliards d'euros.
03:08J'ai conscience que personne ne peut s'en exonérer.
03:11Et d'ailleurs, je vous l'ai dit, pour moi, dans la région, on va baisser les dépenses de fonctionnement.
03:15Mais là encore, ça montre que c'est l'État qui nous tient par un fil avec les dotations.
03:19On n'a pas les moyens aujourd'hui de déterminer notre politique.
03:22Donc, l'État peut parfois ouvrir le robinet et là, il le ferme complètement.
03:26Et donc, on est étranglés, mais qu'on nous donne de la responsabilité, de la liberté.
03:30Donc, nouvelle étape.
03:31Nouvelle étape, c'est-à-dire que plutôt que d'être dans une guerre avec l'État,
03:36c'est trop haut, on n'est pas d'accord et autres, sortons de cela par le haut.
03:39Et moi, ce que je propose, c'est que l'on établisse dès maintenant un nouvel acte de la décentralisation,
03:45c'est-à-dire qu'on donne davantage d'autonomie fiscale aux collectivités, davantage de liberté,
03:51c'est-à-dire que l'on puisse aussi déterminer par nous-mêmes décentralisation, déconcentration,
03:55trop de décisions prises à Paris et simplification.
03:58Pas dans un siècle, maintenant.
03:59Et il y a une personne qui saurait le faire, c'est Gérard Larcher.
04:02Pas pour négocier la question budgétaire, mais pour discuter, voir exactement ce que l'on fait.
04:08Et là, vous changez le fonctionnement du pays parce que trop de décisions aujourd'hui sont prises à Paris.

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