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Marine Le Pen est entendue ce lundi pour la première fois devant le tribunal correctionnel dans l'affaire des assistants parlementaires du RN au Parlement européen, dans laquelle le parti, sa cheffe de file à l'Assemblée et 24 autres prévenus sont soupçonnés de détournement de fonds publics, recel ou complicité pour avoir mis en place ou participé à un système centralisé de gestion des enveloppes pour payer des salariés travaillant en réalité pour le parti.

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Transcription
00:00Un peu de tension, un peu d'agacement, mais quand même surtout beaucoup de maîtrise, il faut bien le reconnaître, de la part de Marine Le Pen.
00:06Tout simplement parce qu'avant d'être une femme politique, vous vous souvenez du métier qu'elle occupait, elle était avocate de formation.
00:11Et ça, ça sert quand on se retrouve à la barre d'un tribunal correctionnel. Alors Marine Le Pen, elle a été interrogée.
00:16Elle l'est toujours, d'ailleurs, à l'heure où l'on se parle, dans la salle qui se trouve juste en face de moi.
00:21Un interrogatoire qui doit durer plusieurs jours où elle a commencé en indiquant qu'elle n'avait le sentiment de n'avoir commis
00:28aucune irrégularité, aucune illégalité. Ça, ce sont les mots qu'elle a choisis pour témoigner à la barre du tribunal correctionnel,
00:35qui doit faire le point sur les trois assistants parlementaires qu'elle a embauchés lorsqu'elle était députée européenne.
00:41Et vous allez le voir, quand on rentre dans le détail, ça devient tout de suite beaucoup plus compliqué pour elle.
00:45On va prendre le cas de Catherine Griset, l'assistante historique de Marine Le Pen, qui était donc son assistante parlementaire.
00:50Elle était censée être domiciliée à Bruxelles, mais l'enquête a déterminé qu'elle était à Paris, qu'elle n'avait passé que 740 minutes,
00:57c'est-à-dire une douzaine d'heures, en l'espace d'un an à Bruxelles. Très peu, effectivement, pour l'accusation qui pose la question.
01:02Mais Marine Le Pen s'en défend en disant « Oui, j'ai traîné à régulariser sa situation, mais en tout cas, on ne peut pas dire que Catherine Griset n'a pas travaillé pour moi ».
01:09Ça, c'est la ligne de défense de Marine Le Pen. Sa vision des choses, c'est qu'effectivement, les assistants parlementaires n'ont pas toujours travaillé
01:16au bénéfice des eurodéputés du Front national, mais ils ont aussi travaillé pour le parti.
01:21Mais l'activité politique de ses assistants est indissociable, pour reprendre ses mots, de l'activité parlementaire.
01:28Voilà sa ligne de défense. On le voit, Marine Le Pen, quand elle est mise en difficulté devant le tribunal.
01:32Elle fait des réponses très longues, un peu techniques, un peu ardues, et ça lui permet de s'en sortir.
01:37— Et ce témoignage, en fait, c'est la première journée, parce que ça va durer 3 jours au total.
01:44— Oui, effectivement, ça va durer 3 jours. Et si l'on en croit Marine Le Pen, ce sont des journées qui vont se terminer très tard
01:49et qui risquent de déborder, parce qu'elle l'a dit. Moi, j'ai tellement de choses à dire que je ne sais pas si 3 jours suffiront.
01:543 jours, parce qu'il y a 3 assistants parlementaires dont il faut étudier les cas. On a parlé de Catherine Guizer.
01:59On peut aussi parler de Thierry Légier, qui est le garde du corps historique de Jean-Marie Le Pen, puis de Marine Le Pen,
02:04aujourd'hui de Jordan Bardella, et qui a bénéficié lui aussi d'un contrat d'assistant parlementaire.
02:08Alors est-ce qu'il méritait – entre guillemets – d'être payé par le Parlement européen ou est-ce qu'il devait être pris en charge
02:13par le parti Front national ? C'est toute la question qui se pose aujourd'hui au tribunal, avec un enjeu majeur, un risque.
02:19Cette peine de prison encourue par Marine Le Pen, 10 ans de prison, 7 amendes, et surtout cette peine d'inéligibilité
02:25qui pourrait venir contraindre ces plans présidentiels pour 2027.

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