Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent des propos tenus par Emmanuel Macron sur la création de l'État d'Israël.
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00:0018h19 sur nos deux antennes. Alexandre Devecchio, vous êtes avec nous.
00:04On a la situation en Israël, qui va évidemment tomber de façon officielle dans les minutes qui viennent.
00:11Il y a aussi ce qui se passe en France, avec le pic de tension entre Emmanuel Macron et Benjamin Netanyahou,
00:17et propos du président français qui ont beaucoup heurté en Israël.
00:21Oui, on ne peut pas faire difficilement plus à contre-temps qu'Emmanuel Macron.
00:26Ça a été rappelé d'abord, il y a 43 victimes françaises, donc nous sommes directement concernés.
00:32Il y a encore deux otages français.
00:35Donc l'attitude du président de la République, de mon point de vue, est difficilement compréhensible,
00:41parce qu'il faut aussi ajouter à cela qu'on a été victime très lourdement du terrorisme
00:46et on continue à l'être pratiquement tous les mois dans ce pays.
00:51Donc, ça a été dit, Israël se bat aussi pour les pays occidentaux.
00:56Et moi, j'avoue que j'ai du mal à suivre le président de la République.
00:59C'est quand même le même homme qui voulait une coalition contre le Mahama.
01:02C'est une coalition que personne ne lui demandait.
01:06Aujourd'hui, il est à contre-temps quand il s'agit de parler du Hezbollah.
01:13D'ailleurs, il ne parle pas du Hezbollah, il parle de l'invasion du Liban,
01:16sans jamais mentionner que le Liban est pris en otage par le Hezbollah.
01:19Ensuite, il demande à ce qu'on envoie plus d'armes en Israël,
01:23alors qu'en réalité, on en envoie très peu.
01:26Et enfin, c'est cette phrase extrêmement malvenue
01:28où il prétend qu'Israël a été créé uniquement par l'ONU.
01:33Donc, on espère qu'il va effectivement se hisser en tant qu'homme d'État
01:39et qu'il se réjouira de l'élimination de celui qui était un ennemi d'Israël,
01:44mais un ennemi de toutes les démocraties, de tous les pays occidentaux
01:48et de tous les partisans de la liberté.
01:49Ce sont des propos du président français qui lui vont laisser des traces,
01:52Maria Loachlin-Melki ?
01:53Oui, ce sont des propos qui vont laisser des traces.
01:56Moi, je m'en suis particulièrement émue aussi,
01:58parce que j'ai évoqué, justement,
02:03la possibilité qu'un antisémitisme d'État se mette en place, en fait, en France.
02:07Alors, les mots sont forts, je le sais.
02:09Quand je parle d'antisémitisme d'État, je vise l'antisionisme, en fait,
02:14de manière très claire.
02:16Je considère que dans le propos qui a été tenu par le président Macron,
02:19on arrive presque à penser qu'il remet en cause l'existence,
02:22l'histoire d'Israël et de la création d'Israël.
02:24Et en cela, je considère que c'est une forme d'antisionisme.
02:27Et je me demande, finalement,
02:29qu'est-ce que c'est que toutes ces positions que nous avons eues
02:31avec ce président qui disait vouloir faire, en France,
02:35de la lutte contre l'antisémitisme un combat national,
02:39et qui, finalement, je vous le rappelle,
02:40n'avait pas participé à la marche contre l'antisémitisme.
02:43Ensuite, avait eu beaucoup de mal à organiser cet hommage aux victimes françaises.
02:47Puis, ces déclarations récentes...
02:50On parle de 48 victimes françaises.
02:52Oui, 48 victimes françaises.
02:56Et puis, cette déclaration fracassante à deux jours de l'hommage du 7 octobre,
03:03où le président Macron a trouvé judicieux, à ce moment-là,
03:06de venir dire et d'expliquer qu'il ne fallait plus vendre des armes à Israël.
03:11Et enfin, cette déclaration qui remet en cause
03:14l'histoire même d'Israël et la création.
03:16Et moi, je ne veux pas croire que nous avons un président qui ne soit pas cultivé.
03:20Je ne veux pas croire que nous avons un président Macron
03:22qui n'ait pas cette culture de l'histoire.
03:24Je ne peux pas y croire.
03:25Donc, la seule option que je vois, c'est que cet antisionisme
03:28qui s'est répandu partout en France,
03:30a fini, finalement, par infuser véritablement toutes les couches de la société.
03:35Et on retrouve cet antisionisme, y compris dans nos élites.
03:39Bien sûr, Catherine Ney, et après, on clôt le chapitre Emmanuel Macron
03:43et on va repartir en Israël.
03:45Malheureusement, je crois qu'il n'est pas clôt parce que,
03:48depuis quelque temps, on peut dire que, quel que soit le sujet,
03:51il n'a pas la main très verte et il devient comme un mystère
03:55parce que toutes ses actions et quoi qu'il dise, on ne comprend pas.
03:59Alors, on se pose des questions.
04:01Pourquoi ? Est-ce que c'est pathologique ?
04:04Voilà, c'est une vraie question que beaucoup se posent.
04:10Il est en ce moment même à Bruxelles, Emmanuel Macron,
04:13pour un sommet sur l'immigration, François Puponi.
04:16Est-ce qu'on peut attendre des déclarations de nos chefs d'État occidentaux ?
04:20Ce qu'on espère, c'est que ce soir, ils fassent une déclaration
04:23qui contrebalance, pour ne pas dire le en même temps,
04:25mais qui contrebalance un peu tous ces lits.
04:27Mais le mal est fait.
04:28Moi, j'ai participé à toutes les cérémonies autour du 7 octobre,
04:31organisées par la communauté juive.
04:33Il faut dire qu'au sein de la communauté juive, le mal est fait.
04:35Au sein des Français, le mal est fait parce que les gens ne comprennent pas.
04:38Et ce qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'à la fois,
04:40ils attaquent systématiquement Israël.
04:42On aurait pu imaginer qu'ils attaquent Israël, tout en disant
04:45qu'il faut que l'Iran arrête de donner des armes au Hezbollah.
04:48Là, c'était une espèce de fixation.
04:51Il y a quand même eu deux déclarations officielles de Benjamin Netanyahou à la télé
04:55pour contredire ce qu'ils disaient.
04:57Quand un pays comme Israël, qui est une démocratie, nous défend,
05:01parce que j'ai été plusieurs fois dans le bureau de Benjamin Netanyahou,
05:04il a cette phase de nos cartes qu'il appelle le rouge et le noir,
05:07où il montre toutes les tâches de l'Iran, qui est en train de s'imposer partout,
05:11et qui attaque tout le monde.
05:12Et il dit qu'on est en train de vous défendre et vous nous tapez dessus.
05:15Ils ne se sont jamais vraiment compris, Netanyahou et Macron, depuis le début.
05:19Et là, il dit que ce n'est pas possible, c'est impensable.
05:22Et effectivement, le sentiment, déjà en Israël, il y a quelques mois,
05:25voire quelques années, et encore plus maintenant,
05:27c'est que cet antisémitisme, cet antisionisme,
05:30qui se transforme en antisémitisme,
05:32est en fait une vraie réalité française, au plus haut niveau de l'État.
05:35Et ça, c'est catastrophique.
05:37Je pense que c'est une réalité française.
05:40Je ne suis pas sûr, ou j'espère en tout cas qu'elle n'est pas au plus haut niveau de l'État.
05:44Il y a des explications au comportement erratique d'Emmanuel Macron.
05:47Je crois qu'il a tellement perdu la main sur le plan national
05:50qu'il veut reprendre la main sur le plan international en faisant des coups d'éclat.
05:55Et ce sont des coups d'éclat qui se retournent contre lui.
05:57Et je crois qu'il le ridiculise plutôt qu'autre chose,
05:59et qui malheureusement ridiculise la France.
06:00Et ensuite, plutôt qu'un antisionisme d'État,
06:03il y a quelque chose d'encore plus préoccupant
06:05que la volonté d'Emmanuel Macron de briller.
06:07Peut-être qu'il est otage, justement, des minorités dans ce...
06:11Otage, façon de parler, c'est peut-être pas le...
06:13Attention, il y a des vrais otages, il y a d'autres...
06:15Non, mais il est prisonnier, si vous voulez,
06:17prisonnier des réalités démographiques françaises.
06:22Quand il refuse d'aller à la marche contre l'antisémitisme
06:26et qu'il explique que je dois représenter tous les Français,
06:29ça veut dire que d'une certaine manière, il représente les Français antisémites
06:33et que ceux-là sont assez nombreux, assez importants pour l'intimider.
06:37Et là, c'est beaucoup plus préoccupant
06:39et ça dit quelque chose de l'état de notre pays.