La colère d’Emmanuel Macron hier soir contre les journalistes et les Ministres qui ont rapportés des propos qu’il aurait tenus sur Israël lors du Conseil des Ministres. C’est un manque de professionnalisme a dit le Président, faisant la leçon à ceux qui rapportaient ses phrases sur l’Etat d’Israël créé selon lui par l’ONU.
À l'issue du Conseil Européen, Emmanuel Macron a donc tenu à clarifié sa position puisqu'il aurait dit : "Monsieur Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU."
Des propos qui avaient suscité la colère du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour qui la guerre de 1948 a créé Israël, et non une décision de l'ONU.
La formule a déclenché une nouvelle tension avec Netanyahou et soulevé un tollé sur la scène politique nationale. Hier soir, Emmanuel Macron a donc déclaré :
"Il appartient à chacun des participants au Conseil des ministres de ne pas faire circuler des informations fausses, tronquées ou sorties de leur contexte, et il appartient aux journalistes et aux commentateurs de traiter les rumeurs et propos rapportés avec les précautions qui s’imposent. Ces règles valent pour les ministres, les journalistes, les commentateurs .
Je dois vous dire combien, j'ai été stupéfait de lire tant de commentaires, de réactions y compris de responsables politiques étrangers ou français devant des propos que j'aurais tenu sans se poser la question de savoir ce que j'aurais exactement dit. Je crois que je dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient pour ne pas avoir besoin de ventriloques.
C'est une preuve du délitement du débat public et d'un manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des propos déformés, des journalistes qui les ont repris et des commentateurs qui ne se sont pas attardés à la réalité et à la véracité de tels propos."
À l'issue du Conseil Européen, Emmanuel Macron a donc tenu à clarifié sa position puisqu'il aurait dit : "Monsieur Netanyahu ne doit pas oublier que son pays a été créé par une décision de l'ONU."
Des propos qui avaient suscité la colère du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour qui la guerre de 1948 a créé Israël, et non une décision de l'ONU.
La formule a déclenché une nouvelle tension avec Netanyahou et soulevé un tollé sur la scène politique nationale. Hier soir, Emmanuel Macron a donc déclaré :
"Il appartient à chacun des participants au Conseil des ministres de ne pas faire circuler des informations fausses, tronquées ou sorties de leur contexte, et il appartient aux journalistes et aux commentateurs de traiter les rumeurs et propos rapportés avec les précautions qui s’imposent. Ces règles valent pour les ministres, les journalistes, les commentateurs .
Je dois vous dire combien, j'ai été stupéfait de lire tant de commentaires, de réactions y compris de responsables politiques étrangers ou français devant des propos que j'aurais tenu sans se poser la question de savoir ce que j'aurais exactement dit. Je crois que je dis suffisamment sur la situation au Proche-Orient pour ne pas avoir besoin de ventriloques.
C'est une preuve du délitement du débat public et d'un manque de professionnalisme des ministres qui ont répété des propos déformés, des journalistes qui les ont repris et des commentateurs qui ne se sont pas attardés à la réalité et à la véracité de tels propos."
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00:00Moi, je voudrais me permettre, en commençant cette conférence de
00:02presse, de rappeler quelques règles.
00:05Il y a chaque semaine, des conseils des ministres.
00:08Les conseils des ministres sont rapportés à la presse par la
00:10porte-parole du gouvernement et par un communiqué.
00:14Pour le reste, il appartient à chacun des participants à ce
00:16conseil de se montrer respectueux des règles et de ses fonctions,
00:22par éthique, par discipline personnelle,
00:25pour ne pas faire circuler des informations fausses,
00:27tronquées ou sorties de leur contexte.
00:30Et il appartient aussi aux journalistes et aux
00:32commentateurs de traiter les rumeurs et les propos rapportés
00:35avec les précautions qui s'imposent.
00:38Et si des paroles qui sont rapportées,
00:39tronquées et déformées sont reprises entre guillemets,
00:42il n'est plus la peine de faire des conférences de presse ni de
00:44répondre à vos questions. Vous en conviendrez avec moi.
00:47Ces règles étant rappelées, qui valent pour les ministres
00:50comme pour les journalistes et qui, simplement,
00:52sont le cadre respectueux, démocratique et transparent dans
00:55lequel s'inscrit l'ensemble de mon action,
00:59je dois vous dire combien j'ai été stupéfait de lire tant de
01:03commentaires, de commentaires, de commentaires,
01:06de réactions, y compris de responsables politiques
01:09étrangers ou français, devant des propos que j'aurais
01:13tenus sans se poser la question de savoir ce qu'ils disaient et ce
01:17que j'aurais exactement dit.
01:19Et je crois que je dis suffisamment sur la situation au
01:21Proche-Orient pour ne pas avoir besoin de ventriloques.
01:26Tout cela est une preuve, au fond,
01:29d'un délitement du débat public et d'un manque de
01:32professionnalisme des ministres qui ont répété des propos
01:34déformés, des journalistes qui les ont repris et des
01:36commentateurs qui ne se sont pas attardés à la réalité et à la
01:40véracité de tels propos.
01:42Il faut donc remettre les choses en bon ordre et avec honnêteté
01:45parce qu'il s'agit là, sur un sujet extrêmement grave,
01:48de la parole de la France, ni plus ni moins.
01:52Ceci est d'autant plus grave que cela a blessé beaucoup de gens,
01:55en particulier plusieurs de nos compatriotes de confession juive.
02:00Et dans un moment où, depuis maintenant plus d'un an,
02:04de mes priorités est de préserver l'unité du pays.
02:07Je le dis là, rien ne doit susciter l'inquiétude sur la
02:12question d'Israël au moment même où notre pays a à faire face à
02:16une montée des actes antisémites et, constamment,
02:20les gouvernements successifs, moi-même,
02:22avons lutté contre toute forme d'antisémitisme dans notre pays,
02:26sans relâche.
02:27Et oserais-je le rappeler, dès juillet 2017,
02:30je rappelais combien l'antisionisme était un antisémitisme.
02:35C'était au Veldiv et j'avais à mes côtés un Premier ministre
02:39appelé Benyamin Netanyahou.
02:41Il n'y a donc pas d'ambiguïté.
02:42Tous ceux qui voudraient la faire exister par ce type de
02:46manipulations, non seulement se trompent,
02:48mais blessent certains et affaiblissent la France.
02:52La France s'est toujours tenue aux côtés d'Israël.
02:54L'existence et la sécurité d'Israël sont intangibles pour la
02:57France et les Français.
02:59C'est pourquoi je vous confirme l'évidence.
03:01Nous nous tenons en effet aux côtés de l'État d'Israël depuis le
03:04premier jour, lorsque David Ben Gurion l'a proclamé en 1948,
03:08conformément à la résolution 181 de l'Assemblée générale des
03:11Nations unies.
03:13Et que ceux qui donnent des leçons d'histoire lisent cette
03:15proclamation, ils comprendront pourquoi la
03:17France a immédiatement reconnu l'État d'Israël et ne lui a
03:21jamais fait défaut.
03:23Cet engagement demeure, comme nous l'avons encore montré
03:26cette année, en participant à la défense d'Israël contre les
03:30attaques de l'Iran et des outils du Yémen.
03:33Nous l'avons fait en avril comme en octobre, sans coup férir.
03:37Et ce soutien ne faiblira pas, car Israël a droit à la paix et
03:41la sécurité, comme chacun au Moyen-Orient.
03:44Israël a le droit de se défendre face à ceux qui nient son
03:47existence, menacent les siens, attaquent son territoire.
03:51Nous serons aux côtés d'Israël dans ce combat,
03:54comme depuis le premier jour et même avant.
03:57C'est pourquoi aussi la France s'est trouvée dès octobre 2023
04:02aux côtés d'Israël.
04:04Nous avons été aux côtés des victimes,
04:07de toutes les victimes du 7 octobre,
04:09que nous avons aussi été aux côtés des victimes
04:11franco-israéliennes tout particulièrement,
04:13à lesquelles nous avons rendu hommage le 7 février dernier
04:17à Paris aux Invalides.
04:18Et la France est ainsi le seul État qui a organisé
04:22une telle cérémonie.
04:24Nous l'avons fait avec l'expérience du terrorisme dans
04:26notre chair, sans aucune complaisance,
04:28en sachant ce que le terrorisme islamiste signifie.
04:33Depuis le premier jour aussi, la France s'est battue pour la
04:35libération de tous les otages, avec présente constamment à
04:39l'esprit cette obsession.
04:41Nous avons aussi agi.
04:43Nous avons mobilisé nos partenaires internationaux,
04:46et j'ai, dès octobre 2023,
04:49proposé de lancer une coopération comparable à celle établie
04:53contre Daech, en l'étendant au Hamas ou aux autres
04:55groupes terroristes agissant au Moyen-Orient.
04:58À plusieurs reprises, les ministres compétents ont
05:02ainsi coordonné l'action internationale,
05:05pu échanger des informations, coordonner les mesures prises
05:09en termes de sanctions, d'interdictions, de vigilance.
05:12Nous avons aussi apporté notre soutien aux opérations ciblées
05:16qu'Israël a menées, pourrait mener contre le Hamas,
05:19afin que ces derniers ne puissent plus jamais commettre leurs crimes.
05:23Nous avons aussi mis en garde l'Iran et ceux qui sont
05:26manipulés par cet État contre Israël,
05:29et nous les avons mis en garde sur les graves responsabilités
05:32qu'ils prendraient dans l'extension de la guerre à la région.
05:35Nous avons condamné depuis le début leurs agissements,
05:38s'agissant tout spécialement du Hezbollah,
05:41qui menaçait non seulement la sécurité des Israéliens,
05:43mais mettait aussi délibérément en danger l'ensemble des Libanais.
05:48Mais il faut aussi aujourd'hui se rendre à l'évidence qu'ajouter
05:52la guerre à la guerre n'amène ni la paix ni la sécurité,
05:56ni pour Israël, ni pour personne dans la région.
05:59Les otages du Hamas restent détenus et leurs familles désespèrent.
06:03La situation humanitaire est catastrophique à Gaza,
06:06l'aide est entravée, les enfants sont sans éducation,
06:09les familles sont sans abri, et qui peut croire que cela
06:13permettra aujourd'hui d'assurer la sécurité dans la durée ?
06:16Aujourd'hui est marqué par la mort de Yehia Sinwar,
06:20et ce jour est un tournant en même temps qu'un succès militaire
06:24pour Israël.
06:26Je pense, en le disant aux familles du 7 octobre,
06:30cette occasion doit être saisie pour que tous les otages puissent
06:34être libérés et pour que la guerre soit enfin arrêtée.
06:40Il faut en effet mettre fin aux opérations militaires,
06:43désormais, après ce résultat, accepter de cesser le feu à Gaza
06:48et ouvrir enfin une perspective politique crédible pour les
06:51Israéliens comme pour les Palestiniens.
06:54Nous y travaillons avec tous nos partenaires israéliens,
06:57arabes, américains.
06:59Au jour d'après la guerre à Gaza,
07:01il faudra donner à Israël des garanties solides pour sa sécurité,
07:05réformer l'autorité palestinienne et avancer vers la solution
07:08des deux États.
07:10Dans l'immédiat, il faut un cessez-le-feu à Gaza,
07:14il faut urgentement multiplier les opérations humanitaires,
07:19qui sont aujourd'hui à leur point le plus bas,
07:22et avancer en effet pour que cessent aussi les violences
07:26perpétrées par les colons contre les Palestiniens en Cisjordanie.
07:30Il revient au Premier ministre Netanyahou d'agir et d'entendre
07:32ce que lui disent la France et tous ceux qui sont sincèrement
07:35attachés à la sécurité d'Israël.
07:38Ceux qui lui livrent les armes pour mener sur Gaza ces opérations
07:42ont une responsabilité particulière,
07:44car on ne peut pas appeler à cesser le feu et continuer à livrer
07:48les armes qui permettent ces excès.
07:51C'est pourquoi nous continuerons à appeler au cessez-le-feu,
07:54à la réponse humanitaire urgente et à la solution politique.
07:59C'est dans ce contexte aussi qu'il nous faut agir pour le Liban.
08:03L'Iran et l'Hezbollah portent une très lourde responsabilité
08:05dans la situation actuelle.
08:08En activant le Hezbollah contre Israël,
08:10en dépit de l'intérêt fondamental du Liban de se tenir à l'écart
08:12de la guerre,
08:14l'Iran a fait le choix cynique d'exposer les Libanais et de se
08:18préserver lui-même.
08:20Il a précipité l'élimination de Nasrallah et le déclenchement
08:24des opérations israéliennes.
08:27Le Hezbollah doit ainsi en tirer les conséquences.
08:30Il a des obligations, d'abord celle de renoncer aux armes,
08:33au terrorisme, à la violence.
08:36Aujourd'hui, qu'il est affaibli par la mort de son chef et la
08:38destruction de ses capacités militaires,
08:40ce que personne ne peut regretter,
08:42il doit permettre aux Libanais de se rassembler et de trouver des
08:46solutions aux crises multiples qui minent leur pays.
08:50C'est pourquoi la France tiendra une conférence de soutien au Liban
08:54et à sa souveraineté le 24 octobre prochain.
08:58Celle-ci aura pour objet d'apporter l'aide humanitaire
09:00nécessaire aux centaines de milliers de personnes déplacées
09:03en conséquence des opérations israéliennes,
09:06de donner aux institutions libanaises les moyens de tenir
09:09dans cette période dangereuse et de préparer l'avenir,
09:12en prenant les premières mesures pour que l'armée libanaise
09:15puisse se déployer au sud du pays,
09:18mais aussi en facilitant le dialogue indispensable pour
09:21sortir de la crise politique.
09:23C'est dans ce contexte que la France demande à Israël de mettre
09:27fin à ses opérations militaires, de ne pas y étendre son action
09:30seule, de respecter la souveraineté du Liban aussi bien
09:34que ses obligations à l'égard des Nations unies,
09:37s'agissant tout particulièrement de la Finule.
09:41Je salue ici l'engagement sans faille de nos soldats au sein
09:44de cette force.
09:45Pour la France, la souveraineté du Liban est une cause
09:48essentielle qu'elle défendra toujours,
09:51dans le respect de la diversité des communautés libanaises,
09:55convaincue que le Liban porte un message de paix et de diversité
09:59utile à toute la région.
10:01Et qu'il est en quelque sorte, comme j'ai eu l'occasion de le
10:04dire à plusieurs reprises, un pays plus grand que lui-même.
10:08Ce qui se joue au Moyen-Orient est essentiel pour l'avenir
10:11d'Israël, mais aussi pour la paix et la sécurité internationale.
10:16C'est pourquoi je suis en contact régulier avec le Premier ministre
10:20israélien, le Président iranien, l'ensemble des acteurs de la région,
10:24évidemment le Premier ministre libanais,
10:27mais également tous les dirigeants de la région,
10:30car c'est bien une conflagration générale qu'il faut éviter.
10:34Cela nécessite que l'Iran renonce à menacer Israël directement ou
10:38indirectement, qu'il revienne au respect de ses obligations
10:41nucléaires, mette un terme à ses activités dangereuses au Moyen-Orient
10:46et cesse de surcroît de fournir à la Russie les armes qu'elle
10:48utilise contre l'Ukraine.
10:51La racine des déstabilisations régionales et du mal dans la
10:55région est en effet l'action que mène depuis tant d'années l'Iran,
10:59directement ou par ses proxys.
11:01C'est aussi pour cela que, dès 2017,
11:04une fois le JCPOA dénoncé par les Etats-Unis d'Amérique de manière
11:08unilatérale, la France a immédiatement appelé à mener des
11:12négociations pour un accord plus large qui comprendrait la
11:15question nucléaire, l'activité balistique de l'Iran dans
11:19la région, mais aussi ses déstabilisations régionales.
11:23Voilà ce que je souhaitais rappeler sur cette crise,
11:25sur combien importante, loin des caricatures ou des
11:28commentaires, mais pour restaurer aussi la
11:30complexité de cette situation et pour dire qu'on peut être aux
11:34côtés d'Israël, de sa sécurité, de son existence,
11:37ce qu'est la France, de manière irrévocable et intangible.
11:40Mais cela ne signifie pas pour autant ne pas avoir le droit d'être
11:43en désaccord avec le Premier ministre du gouvernement d'Israël.
11:47C'est même parfois une nécessité et c'est la responsabilité de la France.
11:51Au-delà de cette question, nous avons tenu hier soir le
11:54premier sommet entre l'Union européenne et le Conseil de
11:57coopération des Etats arabes du Golfe.
12:00Il a permis de marquer notre attachement à un partenariat
12:02stratégique d'avenir avec les pays du Golfe que nous devons
12:05désormais concrétiser avec la négociation d'accords de
12:08partenariats stratégiques bilatéraux et l'identification de
12:11projets concrets sur le commerce, la connectivité, les transports,
12:15l'énergie, la sécurité.
12:17Nous avons pu avoir également une discussion stratégique sur les
12:20sujets que je viens d'évoquer.
12:22Le Conseil européen aujourd'hui a pu d'abord échanger avec le
12:26président Zelensky, venu présenter son plan de victoire.
12:30J'avais eu l'occasion de le voir sur ce sujet à Paris il y a
12:32quelques jours.
12:34Et le Conseil a réitéré son soutien résolu à l'Ukraine,
12:37d'abord à travers une nouvelle aide macro-financière de l'Union
12:39européenne pour les besoins actuels et futurs de l'Ukraine
12:42en matière militaire, budgétaire et pour sa reconstruction.
12:47Comme décidé au sommet du G7 en juin,
12:50ce prêt s'élèvera à 50 milliards de dollars,
12:53réparti équitablement entre les membres du G7 et sera remboursé
12:56par les revenus exceptionnels tirés des avoirs gelés russes.
13:00Une part substantielle des fonds européens qui seront mis à
13:03disposition de l'Ukraine devra permettre l'achat d'équipements
13:06militaires avec une préférence claire vers des achats auprès
13:09de l'industrie européenne de défense.
13:12Cela se traduit aussi par la mobilisation des instruments de
13:15l'Union européenne pour soutenir militairement l'Ukraine,
13:18d'abord la Facilité européenne pour la paix,
13:21qui a permis cette année de financer l'achat d'équipements
13:23militaires essentiels grâce à la mobilisation d'une part
13:26importante des revenus exceptionnels tirés des mêmes
13:28avoirs gelés russes.
13:30Ensuite, la mission de l'Union européenne a formé déjà près de
13:3660 000 militaires ukrainiens et nous poursuivons,
13:39comme vous le savez, cet effort.
13:42Le Conseil européen a appelé à renforcer la protection des
13:44infrastructures énergétiques, soutenu les efforts pour
13:47renforcer celles-ci en Ukraine à l'approche de l'hiver et,
13:50à titre bilatéral, la France financera la
13:53reconstruction d'infrastructures critiques ukrainiennes dans les
13:56prochaines semaines.
13:59S'agissant des autres sujets internationaux,
14:00nous avons pu marquer notre soutien à la Moldavie dans ce
14:04contexte électoral important et alors que celle-ci est touchée par
14:07des actions hybrides menées par la Russie.
14:09Nous avons exprimé nos préoccupations sur la situation
14:12en Géorgie alors que la dérive du gouvernement mène de fait à une
14:15interruption du processus d'adhésion et alors même que,
14:18là aussi, le peuple géorgien aura s'exprimer dans quelques jours.
14:22Nous sommes revenus sur quelques grandes crises,
14:24Haïti, le Venezuela ou la situation dans les Grands Lacs,
14:27même si cette dernière n'a pas donné lieu à des conclusions écrites.
14:31Sur les migrations, malgré une diminution du
14:33nombre global de franchissements irréguliers aux frontières
14:36extérieures de l'Union européenne en 2024,
14:39la pression migratoire actuelle nous impose de rester unis et
14:42d'apporter une réponse coordonnée à l'échelle européenne.
14:45Le Conseil européen a eu une discussion stratégique sur les
14:48différents volets de notre action et les travaux ont mené à
14:51l'identification de plusieurs mesures conduites de manière coordonnée.
14:56D'abord, la priorité qui consiste à mettre en œuvre le pacte asile et
14:59immigration, celui-ci, poussé sous présidence française,
15:03adopté en début d'année, permet de préserver l'équilibre
15:06entre responsabilité et solidarité.
15:08Il a donc été décidé d'en accélérer la mise en œuvre.
15:12Nous devons en parallèle compléter ce pacte pour réviser le
15:14cadre législatif sur les retours.
15:16La Commission a été invitée à soumettre une nouvelle proposition
15:19législative afin de faciliter, accroître et accélérer les
15:24retours effectifs des migrants irréguliers.
15:27Nous avons appelé à intensifier l'action européenne sur la
15:29dimension externe des migrations en renforçant la coopération avec
15:33les pays tiers de transit et d'origine par la conclusion de
15:36partenariats mutuellement bénéfiques pour agir sur les
15:39causes profondes des migrations, mais aussi lutter contre les
15:42réseaux de passeurs et les trafics et conserver les voies de
15:46migration légales, et ce en utilisant les leviers
15:49européens à disposition, permettant une politique
15:52efficace à la fois pour prévenir mais également faciliter les
15:54retours et réadmissions en mobilisant nos politiques de
15:57visa, de préférence commerciale ou d'aide au développement.
16:01Nous avons appelé à continuer à protéger les frontières extérieures,
16:05en particulier dans les cas d'instrumentalisation des
16:07migrations.
16:08Je pense tout spécifiquement à la situation que subit aujourd'hui
16:11la Pologne, mais tout cela constamment dans le respect du
16:14droit international.
16:17Voilà, Mesdames et Messieurs, ce que je souhaitais ici rappeler.
16:21D'autres sujets ont été évoqués, la compétitivité en particulier et
16:25le rapport Draghi, mais nous y reviendrons plus
16:27longuement en Hongrie dans quelques semaines et j'aurai
16:31donc l'occasion d'y revenir à cet égard.
16:34Je vous remercie, je vais maintenant répondre à vos questions.
16:39Valérie Leroux de l'AFP, vous avez déjà largement
16:41répondu à la question que je voulais vous poser.
16:44Je voulais néanmoins revenir sur ce que vous avez dit concernant
16:47les polémiques suscitées par certains de vos propos et pour
16:50lesquelles vous avez montré du doigt ministre et journaliste,
16:54et indirectement l'AFP qui a fait une dépêche.
16:57Est-ce que vous n'avez pas aussi une part de responsabilité dans
17:00cette situation, avec certains propos qui peuvent
17:02survenir à des moments inattendus ou dans des circonstances
17:06un petit peu particulières ?
17:08Et la deuxième question était de savoir si tout cela n'affaiblit
17:12pas la France considérablement à un moment où elle souhaiterait
17:14jouer un rôle actif au Moyen-Orient.
17:18D'abord, la France joue un rôle actif au Moyen-Orient.
17:20Ensuite, précisément parce que la situation est grave et que la
17:22France joue un rôle actif, je dis suffisamment de choses
17:26devant vous et à travers ma bouche et à travers les
17:28communiqués qui sont écrits, comme je l'ai dit,
17:31pour ne pas avoir besoin de ventriloques.
17:34Et donc je pense que non, la responsabilité,
17:38c'est les gens qui n'ont pas l'éthique de tenir ce qui est un
17:43Conseil des ministres, c'est-à-dire que les propos
17:46sont rapportés par un porte-parole et par un communiqué.
17:49Ils ne sont pas déformés, ils ne sont pas rapportés hors
17:51du contexte parce que le sujet est suffisamment complexe pour
17:55que tout se tienne et chaque mot est précis.
17:56Et je pèse à chaque fois mes mots sur ce sujet,
17:59depuis le début.
18:01Et donc je pense qu'à partir de là,
18:02je ne vais pas me mettre à faire des conférences de presse pour
18:04démentir des propos que j'aurais tenus et que je n'ai pas tenus,
18:07sinon on devient fou.
18:08Donc voilà, il faut de la discipline,
18:09de l'éthique, du sens de la responsabilité,
18:12précisément si on veut que la France soit forte.
18:14Sinon, je ne vais pas déplorer des conséquences dont vous avez
18:16collectivement créé les causes.
18:21Bonjour, Virginie Malingue, Le Monde.
18:23Moi, j'ai deux questions.
18:25Première, sur la migration.
18:27Au niveau européen, on voit quand même une volonté des
18:31Européens de durcir la politique migratoire commune,
18:34les règles communes.
18:35Je voulais savoir quelles étaient vos lignes rouges,
18:37quelles étaient les lignes rouges de la France.
18:39Sur ce sujet, toujours, la journée a commencé par
18:42un rendez-vous entre Mélanie et une dizaine de chefs d'État.
18:47Madame van der Leyen assistait à cette réunion.
18:49C'est une espèce de réunion préparatoire au Conseil.
18:51Est-ce que ça vous semblait normal que madame van der Leyen
18:55participe à cette réunion préparatoire ?
18:58Et puis, je voulais savoir sur le cas polonais que vous avez évoqué.
19:01Si vous pensez qu'il faut une législation spécifique,
19:04parce que je n'ai pas bien compris,
19:06quand il y a des attaques hybrides ou pas.
19:09Et alors, je voudrais revenir aussi sur le prêt du G7.
19:12Vous avez dit répartition équitable des contributions,
19:16mais à l'heure qu'il est, ce n'est pas du tout le cas.
19:18Donc, ça veut dire que l'Union européenne ne participera que s'il y
19:24a la même contribution de la part des Etats-Unis ou pas ?
19:29Sur la dernière question, la cote part des 50 milliards de dollars,
19:32c'était en effet 20 milliards pour les Européens,
19:36c'était 20 milliards pour les Américains et 10 milliards
19:39pour les autres membres du G7.
19:42Il y a tout un débat, comme vous le savez,
19:43pour donner des garanties en fonction des incertitudes
19:47qu'il peut y avoir sur la réitération des avoirs gelés
19:49et des décisions prises.
19:50Et donc, l'Europe s'est mise en situation de faire entre 20 et 35
19:56milliards, mais la juste cote part, c'est 20,
19:58et que tout ça se négocie ensuite dans la durée en fonction de la
20:01visibilité qu'on se donne sur la mobilisation des actifs.
20:04Donc, c'est un débat...
20:06Non, donc, mon souhait, c'est qu'on arrive à 20.
20:08Si vous voulez ma réponse, mon souhait,
20:10c'est qu'on tienne notre cote part, pas qu'on fasse davantage.
20:14Pardon ?
20:16Non, je vous le dis, aujourd'hui, nous sommes dans cette borne.
20:19Mon souhait, c'est qu'on arrive à la fin, à 20,
20:20parce qu'on aura donné suffisamment de visibilité.
20:23Mais je pense qu'il est important que chacun preste sa juste part,
20:26d'autant, oserais-je le rappeler, que le mécanisme et ses conditions
20:28financières ont été proposés par les Américains eux-mêmes dans le
20:31cadre du G7.
20:32Voilà, donc, mon souhait, c'est celui-ci,
20:36et c'est qu'ensuite, cet argent puisse être mobilisé
20:38pour les éléments de reconstruction,
20:40de soutien macro-budgétaire,
20:43mais également d'achats militaires,
20:46et que la part des Européens serve à acheter des équipements
20:50européens, parce que les autres font ça.
20:51Donc, on a le droit d'être, au fond,
20:53pas plus bêtes que les autres.
20:56Sur la question de la Pologne, je pense qu'il ne faut surtout
21:00pas de législation spécifique.
21:01Donc, si j'ai donné cette impression...
21:04Non, non, non, je pense que la Pologne est confrontée.
21:08Au fond, je comparerais la situation de la Pologne à ce
21:11que plusieurs Etats ont vécu à l'automne 2021,
21:16c'est-à-dire des attaques hybrides passant par la Biélorussie,
21:18si vous vous souvenez, qui avaient beaucoup poussé,
21:21d'ailleurs, sur la Pologne et plusieurs Etats baltes.
21:25Et c'est exactement la même chose qui est en train de se passer à la
21:27frontière polonaise aujourd'hui, où ils sont en effet menacés,
21:31pas menacés, mais chaque jour sous la pression de passeurs qui,
21:35avec beaucoup de violence, beaucoup d'heures à la frontière,
21:39font rentrer des gens que les Russes et Biélorusses font
21:41venir du bout du monde.
21:44Donc, c'est clairement une manipulation du phénomène
21:46migratoire pour déstabiliser un pays.
21:48Et donc, je pense que l'Europe a su montrer,
21:51par ses conclusions d'octobre 2021 et l'action que nous avons menée à
21:55la fois la Commission et plusieurs pays,
21:57nous avons su faire face à cela, et donc il faut aider la Pologne
21:59à faire face à cette tentative de déstabilisation.
22:03Ensuite, sur l'évolution de nos règles,
22:09je pense que ces dernières années, nous avons avancé et je pense que
22:13l'avancée la plus significative est celle précisément du Pacte
22:16Asile et Migration.
22:18Car rappelez-vous, à partir de la crise migratoire,
22:21enfin de la deuxième crise migratoire,
22:22si j'ose dire, on a longtemps été bloqués et tout le sujet
22:26migration et asile était totalement bloqué dans nos conclusions.
22:29On a décidé d'une approche graduelle et c'est ce qui a permis
22:34de relancer sous présidence française ce Pacte Asile et
22:37Migration qui a été conclu en début d'année.
22:39C'est une avancée très concrète qui nous a permis de durcir les
22:43règles européennes mais en restant cohérents et fidèles à nos valeurs.
22:46On se coordonne mieux pour prévenir les arrivées illégales,
22:50on a des règles beaucoup plus claires à l'entrée et on a mis
22:52des mécanismes et on a financé des dispositifs pour mieux
22:54enregistrer à l'entrée.
22:56On a des mécanismes d'enregistrement qui permettent
22:58le suivi ensuite quand les grands irréguliers passent une frontière
23:03ou l'autre, et on a des mécanismes de responsabilité
23:06de retour qui sont beaucoup plus opérants.
23:09Donc tout ça est une avancée, c'est pour ça qu'on dit,
23:12pas un durcissement, on accélère parce qu'en fait la pression
23:15étant accrue, on accélère la mise en oeuvre,
23:18mais, et la France a beaucoup oeuvré en lien avec nos partenaires
23:22en cela, on le fait sans changer les équilibres du Pacte Asile
23:25et Migration parce que c'est un équilibre qui préserve les
23:28intérêts des pays de première entrée et des pays
23:32de mouvements secondaires.
23:33Donc si on accélère simplement pour les pays de mouvements
23:35secondaires, on redéstabilise tout et on ouvre d'autres sujets.
23:38Donc ça, c'est le premier point, l'accélération.
23:41Ensuite, la directive Retour est un des éléments qui,
23:44aujourd'hui, est bloquée depuis 2018 dans les termes de négociations.
23:48Et donc là, on a donné l'impetus politique pour pouvoir relancer
23:52cette discussion et que la Commission,
23:54en lien avec nos ministres compétents,
23:55puisse reprendre ce sujet et avancer.
23:57Donc tout ça sont des éléments d'efficacité à la lumière de ce
24:01que nous avons su faire ces dernières années et qui permettent
24:03de mettre fin à beaucoup de divisions qu'il y avait.
24:05À côté de ça, il y a ce qu'on appelle des solutions innovantes.
24:10Et là-dessus, c'est sur ce sujet que la Réunion s'est tenue ce matin.
24:14Que la présidente de la Commission ait été présente ne me choque pas.
24:18Je pense qu'elle a défendu, par construction,
24:24les traités.
24:26Et les traités sont clairs.
24:28Voilà.
24:29C'est-à-dire que nous, nous voulons protéger mieux nos frontières,
24:32on veut lutter contre l'immigration irrégulière et
24:35les passeurs et tous ces mouvements clandestins,
24:37mais on veut le faire en étant fidèles à l'histoire,
24:41aux valeurs, aux principes des Européens.
24:43C'est dans nos traités.
24:44Et par essence, si je puis dire, la présidente de la Commission
24:47en est la gardienne.
24:49Donc elle a été ce matin pour expliquer ce qu'on pouvait faire
24:51en restant dans ce cadre.
24:53Et c'est une bonne chose.
24:59Bonsoir Thibault Maillet, France Télévisions.
25:01Je voudrais quand même revenir sur les lignes rouges qui pourraient
25:04être les votes sur ce sujet de l'immigration.
25:06Le gouvernement, par la voix de Bruno Retailleau,
25:08semble soutenir l'idée de centres de retour à l'extérieur de l'Europe.
25:11Il estime aussi que l'État de droit n'est pas intangible si on veut
25:14durcir la lutte contre l'immigration.
25:16Quelle est votre position ?
25:18Quelles limites poserez-vous à ce durcissement ?
25:21Et l'approuvez-vous ?
25:22Voyez-vous un risque de violation des droits de l'homme ?
25:24Et plus généralement, très concrètement,
25:26sur la solution des hubs de retour, quelle est votre position ?
25:30Moi, je suis pour qu'on dissuade et qu'on empêche les gens d'arriver
25:33sur le sol européen lorsqu'ils suivent des mouvements
25:37clandestins organisés.
25:39Je suis pour qu'on puisse accueillir les femmes et les
25:42hommes qui, combattant de la liberté,
25:44ont vocation à avoir l'asile sur notre pays.
25:47Et je suis pour qu'on soit beaucoup plus efficaces sur les
25:49politiques de retour vers les pays d'origine.
25:53Ensuite, les lignes rouges sont celles que nous avons dans notre
25:55préambule et dans les textes que nous avons
25:57internationalement contractés.
26:00Mais on peut être efficaces en utilisant beaucoup mieux tout ce
26:03que nous permettent de faire ces grandes règles,
26:05qui me semblent d'ailleurs relever d'une forme de bon sens.
26:09Et donc, qu'on ait des discussions pour rendre plus efficace le
26:13retour vers les pays d'origine, je suis très favorable.
26:18Mais qu'on ait des discussions avec des pays tiers qui accepteraient
26:24de garder les gens qu'on ne veut pas accepter,
26:27qu'on a refoulé et que les pays d'origine ne prennent pas,
26:28je suis plus sceptique.
26:31Voilà. Mais pour moi, les règles sont claires,
26:32elles sont dans nos textes et je les ai toujours rappelées.
26:44Non, je ne fais pas de qualification.
26:45Le ministre de l'Intérieur, le gouvernement,
26:48il est là pour régler les problèmes des Français.
26:50Donc moi, je ne fais de procès à personne.
26:53Avoir un gouvernement et un ministre de l'Intérieur qui veut
26:55lutter plus efficacement contre l'immigration clandestine,
27:00irrégulière et tous ces mouvements qui exploitent la misère,
27:02c'est une bonne chose.
27:04Ensuite, ça se regarde au cas par cas.
27:06Ce que le ministre a défendu dans le Conseil compétent justice et
27:11affaires intérieures, c'est exactement la ligne que
27:13je viens de vous donner.
27:18Mais ce n'est pas aujourd'hui ce que fait l'Europe,
27:20ce n'est pas ce que fait la France.
27:22Et la ligne qui a été défendue au Conseil justice et affaires
27:24intérieures est exactement celle que je vous ai décrite tout à l'heure,
27:28c'est-à-dire d'accélérer l'application du pacte asile-immigration,
27:32de reprendre la discussion de la directive retour et d'agir en
27:36européen.
27:37Et pourquoi ? Parce que la France n'est pas un pays de première arrivée.
27:40Et c'est ça, la clé pour nous.
27:42Si nous nous agissons de manière isolée et si chacun agit de
27:45manière isolée, on détruit collectivement de l'intérêt.
27:48C'est pour ça que j'entends beaucoup de commentaires sur tel
27:50ou tel modèle.
27:51Le seul modèle qui marche face à l'immigration irrégulière et à tous
27:55ces mouvements clandestins, c'est un modèle européen
27:58pragmatique mais respectueux de ses valeurs.
28:00C'est le pacte asile-immigration, c'est la directive retour.
28:02C'est ça.
28:03C'est le seul qui a montré son efficacité.
28:06Les autres modèles n'ont pas montré leur efficacité.
28:07D'ailleurs, je ne vois personne les utiliser.
28:10Ce qui a bloqué l'Europe, c'est quand des pays ont voulu jouer solo,
28:14quand des pays ont dit nous, on ne joue pas avec les autres,
28:17on ne veut pas participer à telle solidarité,
28:19on a nos propres règles.
28:20Et là, l'Europe s'est divisée et ça a été à la catastrophe.
28:23Mais le ministre suit exactement cette ligne dans les conseils
28:26auxquels il a participé jusqu'à présent.
28:29Je ne sais pas le micro, il y a Monsieur qui demande.
28:36Bonsoir, je vais revenir sur l'Ukraine.
28:38Vous avez parlé d'un plan, il y a de l'argent,
28:42mais tout est bloqué parce qu'un État membre,
28:44la Hongrie, de Viktor Orban, refuse de donner son aval et veut
28:48attendre l'élection et espère l'élection de M. Donald Trump.
28:53Est-ce que, dans une union qui se dit solidaire avec l'Ukraine,
28:55on peut accepter des comportements comme celui-là ?
28:57Et comment est-ce qu'on peut la contourner ?
28:59Parce qu'aujourd'hui, tout est bloqué.
29:01Non, d'abord, aujourd'hui, tout n'est pas bloqué,
29:02puisqu'on a, en début d'année, décidé, au niveau européen,
29:07de donner de nouvelles visibilités à l'Ukraine.
29:09Et ensuite, nous avons justement pris les dispositions,
29:13c'est toute la subtilité qu'il y a entre le 20 et le 35,
29:16de donner à nos partenaires et nous donner la possibilité de faire.
29:20Donc ça n'est pas bloqué.
29:22Et moi, je constate qu'à chaque fois,
29:24il y a eu des discussions âpres avec le Premier ministre hongrois,
29:27mais qu'à chaque fois, on a trouvé un accord,
29:29y compris il y a quelques mois.
29:31Donc je pense que l'Europe a montré depuis toutes ces années
29:35sa crédibilité.
29:36Elle a été unie pour sanctionner, pour soutenir l'Ukraine et,
29:41à chaque fois, pour prendre les décisions.
29:43Donc on sait qu'il y a des désaccords,
29:45mais ils ont, à chaque fois, été résolus à la fin.
29:47Donc on n'est pas bloqué du tout.
29:51On avance conformément aux accords qui ont été pris et les
29:55déboursements se feront conformément aux accords qui ont été pris.
30:03Allez-y.
30:13Sur quel sujet ?
30:14C'est-à-dire qu'au sein du Conseil, entre les forces politiques,
30:18le remportement du BCE ces derniers mois a-t-il des conséquences ?
30:23Et que répondez-vous aux critiques qui disent que,
30:25dans un contexte où les urgences multiplient,
30:27l'Europe est en séquence électorale au mois d'avril,
30:30la Commission pourrait entrer en fonction le 1er décembre,
30:34et le premier texte de cette Commission,
30:36on peut estimer, c'est 2025.
30:37Est-ce qu'on n'a pas un moyen d'accélérer le calendrier ?
30:40D'abord, je pense que tout ce qui permet d'accélérer,
30:42ça a été d'ailleurs évoqué dans l'échange avec la présidente du
30:45Parlement, est une bonne chose.
30:46Je pense qu'il faut en effet prendre des décisions.
30:48Le Conseil les prend à marche forcée et je souhaite que le
30:51Parlement puisse aussi mener son travail au plus vite.
30:56Ensuite, vous savez, les évolutions politiques,
30:58depuis sept ans et demi, merci de me rappeler cette réalité,
31:01vous avez raison, les choses vont et viennent,
31:04mais je vois quand même une certaine constance.
31:07C'est qu'à la fin, quand je regarde ce qui a beaucoup bougé,
31:12notre Europe est de plus en plus consciente qu'elle a des défis
31:16multiples à traiter au même moment.
31:21Les sujets de migration,
31:24le climat et les dérèglements climatiques qui s'en suivent,
31:28la révolution technologique et l'intelligence artificielle,
31:32et les guerres, et donc sa sécurité.
31:35Et donc, par rapport à sept ans et demi,
31:37pour moi, le changement le plus fondamental,
31:39c'est qu'il y a un réveil stratégique des Européens,
31:42et qu'il y a beaucoup plus d'alignement sur le fait que nous
31:44avons besoin, en Européen,
31:47d'agir ensemble et de préserver ce qu'on a appelé cette autonomie
31:50stratégique.
31:51Ce n'était pas dans les discussions il y a sept ans et demi.
31:54Sur les migrations,
31:57c'est une question qui est depuis dix ans au coeur des
32:01discussions européennes, je ne peux pas vous dire que ce
32:02soit un changement.
32:04Après, on sait les solutions qui fonctionnent,
32:06on a vu celles qui ne fonctionnaient pas,
32:08et je pense qu'on a mis en place des mécanismes communs qui sont en
32:11train de se déployer.
32:12Donc, je vois plutôt une consolidation.
32:15Maintenant, je pense que le grand débat qui nous attend,
32:17et c'est pourquoi aussi je pense qu'il faut agir,
32:19c'est évidemment les deux guerres,
32:22celle en Ukraine et celle au Proche-Orient,
32:25où l'Europe doit être une puissance stratégique de paix,
32:28c'est-à-dire qui produit de la paix juste et durable,
32:31pas par la capitulation ou l'abandon.
32:34Ça, c'est tout notre défi et c'est un effort énorme pour nos
32:36Européens parce qu'on est la principale puissance touchée.
32:40Et je pense que le défi sur la compétitivité est absolument clé.
32:45Il a été très bien posé par le rapport de Mario Draghi,
32:49comme celui d'Enrico Letta, auquel je souscris.
32:51Je me suis exprimé lors du discours de la Sorbonne il y a quelques mois.
32:55Et ça, c'est un défi qui, je crois,
32:57est encore plus fort qu'il y a sept ans et qui est pour le coup
32:59un grand changement et va devoir, à mon avis,
33:01nous faire prendre des décisions beaucoup plus audacieuses en termes
33:03de rapidité d'exécution, de simplification et d'audace
33:08budgétaire collectivement.
33:10Une dernière question.
33:16Deux dernières questions, j'ai compris.
33:18Allez-y.
33:19Prenez le micro, puis après vous donnez le micro à Madame.
33:22Allez-y.
33:26Bastien Auger pour TF1-LCI.
33:28Deux petites choses d'abord pour revenir sur vos propos liminaires.
33:31Est-ce que, clairement, vous démentez parce que vous avez...
33:34Non, mais juste, je précise, vous avez remis en cause
33:36le travail de nos confrères, je précise quand même que les
33:39confrères qui ont sorti ces informations ont recoupé
33:42leurs informations, comme on le fait toujours dans la
33:44déontologie journalistique, et que, par ailleurs,
33:46vos équipes, pendant 48 heures, n'ont pas démenti ces propos.
33:49Donc ça, c'est ma première question.
33:50Est-ce que vous démentez ?
33:51Et deuxième question sur le Mercosur.
33:53Est-ce que la France est finalement prête à signer le Mercosur
33:57comme le craignent certains acteurs en France ?
33:58Je vous remercie.
33:59Sur le premier point, je vais être clair.
34:00Je ne peux pas l'être plus que je l'ai été.
34:03Si ce n'est pas dans le communiqué ou le compte-rendu du porte-parole,
34:05ça n'existe pas, parce que je ne vais pas me mettre...
34:09Tout au long de l'année, on explique que des
34:10conseillers présidentiels disent ça,
34:12que le président aurait dit ça, etc.
34:14À ce tarif-là, tous les jours, je fais des démentis ou des confirmations.
34:17Quand j'ai quelque chose à dire, je fais un communiqué de presse
34:19ou une conférence de presse.
34:21C'est ça, la déontologie, il n'y en a pas d'autre.
34:23Et avec moi, il n'y aura pas de règle autre que celle-ci.
34:26Et depuis sept ans, c'est comme ça.
34:28Je ne vais pas me mettre à faire des démentis sur des propos qui
34:32sont sortis de leur contexte et qui n'avaient pas vocation à être
34:34rendus publics.
34:36Et je ne pense pas deux choses différentes.
34:39Ce que je pense, la position de la France,
34:41c'est ce que je vous ai dit.
34:42Et là où c'est grave, c'est de sortir des propos de
34:44leur contexte, de les déformer, et après,
34:46de vouloir qu'il y ait une réaction.
34:47Le travail de mes équipes n'est pas de faire des démentis sur
34:50des propos que j'aurais tenus dans telle ou telle réunion,
34:53parce que ce sont des propos qui n'ont pas vocation à être
34:55des propos publics.
34:56Sinon, je ne fais plus de propos publics, et jamais.
34:59C'est ça, la déontologie collective.
35:00C'est la déontologie des ministres et c'est la vôtre.
35:03Et donc, je veux bien que vous recoupiez,
35:04mais vous ne recoupez pas les propos qu'il y a avant,
35:06qu'il y a après, la précision avec laquelle je
35:08m'exprime, comme je l'ai fait aujourd'hui devant vous.
35:11Et sinon, on rentre dans un système qui est impossible,
35:13où je passe ma vie à faire des démentis sur ce que vous écrivez.
35:16Et regardez aussi la pratique qui est la vôtre depuis ces dernières
35:19années, qui consiste à mettre, entre guillemets,
35:21des propos après un conditionnel.
35:23Si ça, c'est du journalisme, on ne fait plus de conférences
35:25de presse, on ne fait plus de questions-réponses,
35:27parce qu'à ce moment-là, il suffit que des gens vous
35:28répètent ce que je pense, et puis vous demandez si je
35:30confirme ou pas, entre nous.
35:33Donc honnêtement, ça ne peut pas marcher.
35:34Je suis suffisamment disponible et je réponds suffisamment aux
35:37questions pour qu'on ait des règles claires et qu'ils soient
35:39saines pour le débat public.
35:41Et quand, après, je vois des gens faire des surréactions dans tous
35:44les sens sur des propos sortis de leur contexte,
35:47et après, en citant même des mots que je n'ai jamais prononcés,
35:51franchement, c'est une pollution et une espèce de dégradation
35:54du débat public.
35:56Mais bien sûr, tels qu'ils ont été rapportés, oui,
35:58mais les propos que j'ai tenus, c'est ceux que j'ai tenus dans mon
36:01communiqué de presse du même jour avec le Premier ministre
36:04Netanyahou, et que je vous tiens là.
36:06Mais je ne vais pas commencer à rentrer dans un jeu,
36:07je démange, je confirme.
36:09Ça n'existe pas si ce n'est pas un propos que je tiens de telle
36:13sorte à ce qu'il soit écrit ou dit devant vous.
36:15C'est tout.
36:16Pour le deuxième point, la France a une position claire
36:18depuis le début.
36:19Le Mercosur en l'état n'est pas un traité qui est acceptable.
36:23Et nous, nous demandons le respect substantiel des accords
36:27de Paris, des clauses miroirs et la protection des intérêts
36:31des industries et des agriculteurs européens,
36:34parce que c'est une question d'équité des règles.
36:38Et de la même manière que nous avons soutenu la Commission
36:41lorsqu'elle a protégé notre industrie automobile face à une
36:44distorsion de concurrence pour les véhicules électriques chinois,
36:47nous soutenons le fait que, pour nos agriculteurs et nos
36:50industriels, on ne doit pas avoir de distorsion de concurrence,
36:53on doit être avec les mêmes règles du jeu.
36:55Aujourd'hui, ce n'est pas l'état de la discussion.
36:58Donc je suis toujours dans la même position.
37:01Oui, je vous avais promis, pardon.
37:04Demain, vous allez discuter avec le Président Biden et M.
37:07Schultz du Proche-Orient et de l'Ukraine.
37:10Le Président Zelensky vous a présenté son plan de victoire.
37:14Est-ce que vous pouvez nous dire ce que vous en pensez en détail,
37:17et notamment de leur demande, une invitation immédiate
37:21à rejoindre l'OTAN ?
37:22Voilà.
37:23La demande est celle d'une invitation à venir au sommet
37:26de l'OTAN,
37:27pas ce qu'on appelle une adhésion formelle entière.
37:33Donc c'est dans un premier temps, en tout cas,
37:34ils veulent être des invités réguliers pour envoyer ce signal.
37:37La France soutient cet aspect.
37:39La question substantielle qu'il y a derrière,
37:41c'est celle de la nature des garanties de sécurité.
37:45Et donc c'est celle-là dont nous devrons parler demain,
37:48entre autres, dont nous parlons entre Européens,
37:50mais dont nous aurons à parler à Berlin,
37:52avec le chancelier Schultz, le président Biden et le Premier
37:56ministre Sarmer.
37:58Je pense qu'il y a beaucoup de choses dans les propositions et
38:01les demandes du Président Zelensky qui sont justifiées et que nous
38:05restons dans la même...
38:08je dirais le même cap,
38:10c'est-à-dire que nous soutenons l'Ukraine dans son effort de
38:13résistance face à la guerre d'agression russe.
38:17Nous ne voulons pas d'escalade, mais nous voulons qu'elle soit
38:19le plus rapidement possible dans une situation qui lui permette de
38:22négocier une paix juste et durable,
38:25c'est-à-dire respectueuse du droit international.
38:28Et ce faisant, il est indispensable qu'on continue à
38:31aider concrètement les Ukrainiens et qu'on regarde de manière très
38:34précise leurs demandes.
38:36A ce titre, la France est en train de mener,
38:40comme vous le savez, une première sur le plan du soutien,
38:42qu'a rappelé d'ailleurs ce matin le président Zelensky en s'en
38:45félicitant, c'est que nous formons et nous équipons de
38:49manière intégrée une brigade entière dans l'est de la France.
38:53Et donc on aura près de 2 500 soldats ukrainiens qui
38:57repartiront début décembre dans leur pays formés et équipés,
39:02et donc avec l'ensemble des équipements militaires et des
39:04munitions qui leur permettront de défendre leur pays.
39:08Nous continuons.
39:10Merci beaucoup, Mesdames et Messieurs.
39:12Je vous souhaite une bonne soirée.
39:19Merci.