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Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et ancien ministre de l'Économie et des Finances, était l'invité de "C'est pas tous les jours dimanche", sur BFMTV.

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Transcription
00:00Vous avez ce qu'on appelle un « socle commun » qui n'est même pas une majorité...
00:03— Michel Pagonier appelle le « socle commun » ?
00:04— Oui, mais il appelle... C'est pas une mauvaise formule. En tout cas, ce n'est même pas une majorité relative.
00:09C'est juste deux groupes... Non, pas deux groupes, d'ailleurs, plus de groupes.
00:12— Plus de groupes !
00:13— C'est, disons, Renaissance avec ses différentes composantes.
00:16— EPR, désormais. Ensemble pour la République.
00:18— Bon, très bien. C'est deux formations, très bien, qui, mises bout à bout,
00:23arrivent à quelques 210 députés, alors que la gauche peut topper à peu près à 200.
00:29Donc si vous voulez, il faut effectivement, au milieu, qu'il y ait un arbitre des élégances,
00:32qu'il y ait le Rassemblement national. Et voilà.
00:35Donc ça met l'Assemblée dans une situation d'inconfort permanent.
00:39Et il faut s'habituer à vivre avec. Et en même temps, il faut trouver son chemin, son GPS.
00:43Et ce que dit le Premier ministre, me semble, de ce point de vue-là, assez sensé,
00:47qui est qu'il faut que cet effort soit fait et il ne faut pas qu'il soit trop déformé.
00:52Et dans le même temps, il faut que le débat ait lieu. Moi, je suis pour que le débat ait lieu.
00:56— Vous avez lu, comme moi, ce que dit Michel Barnier dans le journal du dimanche.
00:59Il a dit, contrairement à ce que Gabriel Attal, par exemple, ou Laurent Wauquiez,
01:03qui préconisaient un recours rapide au 49-3, le Premier ministre a dit, je cite,
01:07« Nous faisons le pari de laisser la discussion se dérouler à l'Assemblée nationale.
01:11Ensuite, elle aura lieu au Sénat ».
01:13— Ça me paraît assez sensé. Pourquoi ? Parce que précisément, nous sommes dans cette situation
01:17qui n'est pas une situation classique, parce que les Français sont avides de démocratie,
01:22parce que je pense que le gouvernement, étant encore plus minoritaire que le précédent,
01:26ne pourrait pas se permettre de faire des 49-3 en répétition,
01:29parce que ça finit par marquer l'opinion et ça donne l'impression
01:32qu'on ne laisse pas la diversité des Français s'exprimer.
01:35— Oui, mais on peut laisser la diversité des Français s'exprimer.
01:37À la fin, la seule ressource, ça va être quand même le 49-3.
01:40— Peut-être pas, parce qu'il y en a plusieurs. Je ne veux pas être trop technique.
01:43Mais d'abord, on peut effectivement ne pas avoir des 49-3, puis aller au Sénat.
01:46On peut avoir une commission mixte paritaire qui soit conclusive,
01:49c'est-à-dire quelques députés et sénateurs qui, ensemble, adoptent un texte.
01:53C'est très serré, mais il se peut qu'il y ait une voix de majorité pour le texte.
01:57— Ce n'est pas le scénario le plus probable.
01:59— Si ça ne passe pas, vous pouvez encore reprendre votre texte par ordonnance.
02:02Vous pouvez avoir un 49-3 final, vous pouvez avoir un 49-3 sur la première partie,
02:06un 49-3 sur la deuxième partie. Mais en tout cas, je pense que l'attitude initiale
02:10de Michel Barnier, qui n'exclut pas le 49-3, qui consiste à dire
02:13qu'il faut quand même laisser le débat avoir lieu et éventuellement améliorer ce budget.
02:17— Il ne dit pas tout de suite. En fait, il dit 49-3, il y aura sans doute, mais pas tout de suite.
02:20C'est ça, le discours.
02:21— Ça paraît assez sage. Et puis il se peut aussi qu'il n'y ait pas de 49-3 du tout.
02:25En attendant, la base, c'est de laisser le débat se dérouler. Et ça me paraît plutôt pas mal.

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