• il y a 11 heures

Jordan Bardella, président du Rassemblement national, répond aux questions de Romain Desarbres au sujet de l’examen du budget va débuter à l’Assemblée nationale, de sa tribune sur l’économie et des lignes rouges du Rassemblement national.

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00:007h-9h, Europe 1 Matin.
00:03Bonjour Jordan Bardella.
00:04Bonjour Monsieur Désart, merci de votre invitation.
00:06Merci d'être avec nous ce matin, président du Rassemblement National Eurodéputé.
00:10On va parler de toute l'actualité, on va parler de l'immigration.
00:13Je voulais qu'on parle tout d'abord de la situation économique du pays,
00:16de la situation économique de la France.
00:18C'est aujourd'hui que l'examen du budget va débuter à l'Assemblée Nationale.
00:21La situation politique et économique du pays est grave, est complexe.
00:25Dans quel état est la France selon vous ?
00:27Dans un état de quasi-faillite budgétaire.
00:31Emmanuel Macron a mis notre pays, lui et ses prédécesseurs,
00:34d'ailleurs on peut lui faire grâce d'une partie du bilan,
00:37depuis maintenant plusieurs années, sur la pente de la déraison budgétaire.
00:42Ça fait plusieurs années que notre pays vit au-dessus de ses moyens
00:44et on se retrouve aujourd'hui dans une situation où nous avons le record de la dette,
00:49le record des déficits publics, le record du déficit commercial
00:53et des contraintes budgétaires qui sont toujours plus importantes sur nos décideurs politiques.
00:57Et puis je crois qu'il y a une question de fonds qui n'a pas été suffisamment abordée ces derniers jours,
01:01c'est que beaucoup de nos compatriotes se demandent où passe leur argent.
01:04La France est l'un des pays dont le taux de prélèvement obligatoire
01:07est l'un des plus élevés de l'OCDE, 46 % de prélèvement obligatoire.
01:11La France est l'un des pays qui prélève le plus sur ceux qui travaillent,
01:15sur ceux qui fournissent de l'effort.
01:17Et derrière, le service public est toujours plus défaillant,
01:20l'hôpital fonctionne de moins en moins bien, la sécurité est de moins en moins assurée,
01:23la justice est de plus en plus lente.
01:25Il y a une question maintenant que se posent tous les Français,
01:28c'est où passe leur argent ?
01:30Et je crois que dans ce budget qui nous a été proposé par le Premier ministre,
01:34qui est un budget qui, à mon sens, fait les poches de la France du travail,
01:37les véritables questions de réformes structurelles
01:39pour lutter contre la mauvaise dépense publique
01:42et contre les gaspillages de l'argent de nos compatriotes ne sont pas mis en œuvre.
01:46On va en parler du budget.
01:48Je voulais que vous nous parliez, juste avant cela,
01:49d'une tribune sur l'économie que vous avez signée,
01:52une tribune dans le Figaro qui défend des valeurs économiques plutôt libérales.
01:56Vous dénoncez les normes qui bloquent les initiatives,
02:00vous dénoncez les taxes,
02:01vous dénoncez en clair le manque d'incitation au travail.
02:05Est-ce que vous avez le sentiment d'avoir évolué sur ces différents points ?
02:10Je pense qu'il y a deux leviers essentiels pour affronter le mur de la dette
02:13que je viens d'évoquer.
02:14Il y a évidemment la question de la réduction de la mauvaise dépense publique,
02:17la lutte contre les gaspillages, les fraudes, l'immigration,
02:20l'obésité de l'État, les normes,
02:22l'argent toujours plus important qu'on donne à l'Union européenne
02:24quand nos voisins diminuent leurs contributions.
02:26On en reparlera.
02:28Et je crois qu'il y a aussi le levier essentiel dont personne ne parle,
02:30qui est celui de la croissance.
02:32Qui s'enrichit paye ses dettes.
02:34Notre dette est calculée sur notre PIB, sur notre richesse.
02:37Or, toutes les normes qui sont prises,
02:41qui se multiplient au niveau français comme européen,
02:43l'incapacité de l'État à avoir des prix de l'électricité
02:45qui soient adaptés aux besoins de notre industrie,
02:48aux besoins de notre croissance,
02:49le coût du travail qui va augmenter,
02:52tout cela va peser sur la croissance.
02:53Or, moi, je pense que pour affronter le mur de la dette,
02:56on aura besoin de nos entreprises
02:58et on a besoin, par définition, d'une politique au service des TPE-PME,
03:02au service des commerçants, au service des artisans,
03:04au service de nos entreprises,
03:06au service de tous ceux qui créent de la richesse dans notre pays.
03:08Pendant qu'on débat dans les médias, sur les plateaux de télé,
03:12en commission de cette folie de taxes,
03:16j'entendais, je lisais dans Le Figaro,
03:18sous la plume d'une de vos confrères,
03:20l'argument de la tax-up nation.
03:22La France crée des taxes toutes les quatre matins,
03:24on en est même à parler d'une taxe sur les animaux,
03:27une taxe sur les chiens.
03:28On voit que les autres pays,
03:29on a vu les progrès considérables qu'ont fait les États-Unis
03:32avec SpaceX d'Elon Musk.
03:34Je ne veux pas que mon pays devienne le somnambule de l'Europe,
03:38le somnambule du XXIe siècle
03:39et je veux défendre cette idée d'une attractivité pour la France,
03:42d'un retour à la croissance.
03:44Et pour cela, il y a des idées très simples.
03:46Il faut simplifier notre économie.
03:48Moi, je suis député européen.
03:49Le Parlement européen multiplie les productions de normes.
03:53On l'a encore vu la semaine dernière,
03:54j'étais au salon de l'automobile.
03:55L'interdiction de la vente de véhicules thermiques
03:57à l'horizon 2035
03:59provoque un bouleversement majeur
04:02aujourd'hui de notre industrie automobile
04:03qui fait planer le risque sur nos sociétés,
04:06sur notre continent,
04:07qu'on roule tous en véhicule chinois dans quelques années.
04:10Il faut sortir des règles européennes
04:12de tarification de l'électricité.
04:14La France doit pouvoir bénéficier de son atout nucléaire
04:18pour avoir une énergie pas chère,
04:19pour redevenir un paradis énergétique
04:21au service de nos compatriotes,
04:22mais aussi au service de la croissance.
04:24Et puis, d'une manière plus générale,
04:25je pense qu'il faut arrêter la naïveté commerciale.
04:28Il faut faire le patriotisme économique.
04:29Ceux qui produisent en France,
04:30ceux qui produisent en Europe
04:32doivent avoir un avantage dans les marchés publics.
04:35Je me suis...
04:36J'ai eu l'occasion de rencontrer il y a quelques jours
04:38le président ukrainien avec mes collègues
04:39président de groupe au Parlement européen.
04:4180 % des hausses de budget
04:44liées à l'augmentation des moyens de défense
04:46depuis le début de la guerre en Ukraine,
04:48dans tous les pays d'Europe,
04:49s'est fait au service quasi exclusif
04:52d'entreprises étrangères
04:53et notamment d'entreprises américaines.
04:55Je veux que les commandes publiques
04:57puissent pouvoir bénéficier dans un premier temps
04:59et en priorité aux entreprises
05:01qui créent sur le sol européen.
05:02Jordan Bardel a invité de la grande interview
05:04de CNews Europe sur le budget lui-même.
05:0660 milliards d'euros d'efforts budgétaires,
05:0920 milliards de taxes et d'impôts en plus,
05:12et 40 milliards de réduction des dépenses publiques.
05:15Déjà, sur la répartition globale,
05:17ça vous convient ou pas ?
05:18Non, ça ne me convient pas
05:20parce que c'est un budget
05:21qui fait les poches de la France du travail.
05:23Et moi, je ne peux pas voter
05:25et on ne peut pas accepter un budget
05:27qui prévoit l'augmentation des taxes sur l'électricité,
05:29qui prévoit, dans le contexte actuel,
05:31à l'heure où l'an dernier,
05:32il y a beaucoup de nos compatriotes
05:34qui ont renoncé à se chauffer
05:35parce que la facture était beaucoup trop importante
05:38avec des augmentations permanentes
05:39de taxes sur l'électricité ou le gaz,
05:41un budget qui prévoit l'augmentation du coût du travail
05:44qui va pénaliser les automobilistes,
05:46j'en ai parlé,
05:46et évidemment qui va aussi pénaliser les épargnants.
05:49Et moi, je me suis opposé à tout rehaussement du niveau,
05:52notamment de la flat tax
05:53parce que je pense qu'on fragilise aussi les épargnants.
05:55Et la difficulté de ce budget,
05:57c'est qu'on est pris en étau
05:58entre des choix injustes sur le plan social
06:01par le gouvernement
06:02et une folie fiscale de la part de la nupèce
06:05de l'extrême gauche,
06:06une sorte de sadisme fiscal
06:07où la France insoumise et l'ensemble de ses amis
06:10rivalisent d'inventivité pour créer de nouveaux impôts
06:12et créer de nouvelles taxes.
06:13Or, à côté de ça,
06:14je pense que les économies
06:16dans les mauvaises dépenses de l'État
06:18ne sont pas faites.
06:20Le tabou de l'immigration de guichet social.
06:22Avant d'aller demander des efforts toujours à nos compatriotes,
06:24je souhaite qu'on puisse réserver
06:25les allocations familiales,
06:27les aides sociales,
06:28notre modèle de solidarité nationale
06:29d'abord à nos concitoyens
06:31avant de vouloir prendre en charge la terre entière
06:34dans un contexte économique
06:36où l'argent manque
06:38et l'État a de moins en moins de moyens.
06:40Deuxièmement,
06:41je souhaite qu'on puisse mieux lutter contre les fraudes.
06:43Nous souhaitons mettre en oeuvre la carte vitale biométrique
06:46pour limiter le nombre de fausses cartes vitales en circulation.
06:49Ça permettrait de faire beaucoup d'économies
06:50à l'égard de la lutte contre la fraude.
06:52Il faut aussi lutter contre toutes ces dépenses
06:55dans les agences d'État.
06:56L'autre jour, je lisais un papier de vos confrères,
07:00je crois, de La Tribune,
07:01qui évoquait ce maquis d'opérateur public
07:04de 80 milliards d'euros par an.
07:0680 milliards d'euros par an
07:08pour des agences gouvernementales,
07:10pour des commissions,
07:11pour des organismes publics en tout genre,
07:13dont on sait qu'une très grande partie
07:16sont aussi utilisées pour recaser
07:18les amis du pouvoir,
07:19les gens qui sont défaits aux élections.
07:21Et je pense qu'il y a là
07:22énormément d'économies à faire.
07:24Donc, il n'y a aucune réforme structurelle.
07:26On cherche à faire quelques ajustements.
07:28On va pénaliser à la fois nos compatriotes,
07:30nos épargnants
07:31et évidemment, on va pénaliser la croissance.
07:33Est-ce que vous souhaitez donc,
07:35est-ce que vous pourriez,
07:36est-ce que le RN pourrait censurer ce budget ?
07:39Écoutez, il va y avoir une discussion budgétaire
07:41qui s'ouvre dans maintenant quelques heures
07:43à l'Assemblée nationale.
07:44Nous, nous avons fait le job en commission.
07:47Nous avons défendu des amendements.
07:48Nous avons traduit sur le plan budgétaire
07:51les propositions sur lesquelles
07:52nous avons reçu près de 11 millions de suffrages
07:54lors des dernières élections législatives.
07:57Mais encore une fois,
07:58si des lignes rouges étaient franchies,
08:00bien sûr que le gouvernement s'expose
08:02et s'exposerait à une censure de notre part.
08:04Ce budget, il n'a ni cap ni cohérence.
08:06Il fragilise à la fois les épargnants,
08:09la France du travail et les entreprises.
08:12Donc, en cela, le gouvernement,
08:14on verra l'état de la...
08:15Je ne vais pas faire le vote avant le vote.
08:17On verra s'il y a un vote, il n'y a pas de vote.
08:19Et ensuite, évidemment que ça peut faire partie
08:22des possibilités, des pistes qui sont sur la table.
08:23Mais je retiens que vous n'excluez pas
08:25la censure du budget.
08:26Mais je n'exclus par principe jamais la censure.
08:30Vous savez, le Premier ministre,
08:31il est sous la surveillance démocratique du Parlement.
08:34Le Rassemblement national a le premier groupe
08:37à l'Assemblée nationale.
08:38Nous n'avons pas eu, et je n'ai pas eu,
08:39suffisamment de sièges à l'Assemblée
08:41pour pouvoir constituer un gouvernement.
08:43Par conséquent, nous avons dit que ce gouvernement,
08:46s'il continuait la politique d'Emmanuel Macron,
08:48alors il s'exposerait à une censure de notre part.
08:50Si, en revanche, il portait l'idée d'une rupture
08:53à la fois sur les enjeux économiques,
08:54les enjeux sociaux,
08:55la question de l'immigration et de la sécurité,
08:57alors nous soutiendrions ce qui va dans le bon sens.
08:59Or, pour l'instant, les premiers signaux
09:01qui nous sont donnés ne sont pas,
09:03il faut le dire, extrêmement encourageants.
09:04Jordan Bardella, vous avez parlé de lignes rouges.
09:06Quelles pourraient être ces lignes rouges ?
09:07Par exemple, l'aide médicale d'État ?
09:09Si on augmente le budget de l'aide médicale d'État...
09:12C'est une ligne rouge pour vous ?
09:13L'aide médicale d'État, c'est un symbole.
09:14Enfin, c'est un symbole pour les Français
09:17parce qu'il y a un Français sur trois
09:19qui a renoncé à se soigner l'an dernier
09:21parce que le reste à charge est trop important.
09:23Et quand, dans le même temps,
09:24on vient leur expliquer qu'on sacralise
09:26et même on augmente une enveloppe
09:28qui est dédiée à la prise en charge
09:30des étrangers en situation irrégulière,
09:33à qui on va offrir la gratuité des soins,
09:36c'est un motif de colère et d'injustice
09:38pour des millions de Français.
09:39Et on voit bien que lorsque le gouvernement
09:41s'apprête à augmenter de 100 millions d'euros...
09:43Alors, ils ont reculé parce qu'on est monté au créneau.
09:45Et voyez-là toute l'utilité d'avoir
09:47143 députés du RN et de ses alliés à l'Assemblée nationale.
09:50Mais quand on fait cela dans une période
09:53où, de l'autre côté, on va fragiliser
09:56le pouvoir d'achat des classes populaires,
09:58augmenter le malus sur les véhicules automobiles,
10:01les véhicules que tout le monde utilise,
10:02la Sandero, la 208,
10:04qu'on augmente les taxes sur l'électricité,
10:05mais c'est d'une injustice inouïe
10:07lorsque, dans le même temps,
10:08on augmente ce budget de l'aide médicale d'État
10:11et que, de l'autre, on ajuste le ticket modérateur
10:13et qu'on dérembourse des soins
10:15qui vont évidemment se retrouver à la charge des mutuelles,
10:17qui vont répercuter ces hausses
10:19sur les contrats de nos compatriotes
10:20et sur les contrats santé.
10:21Mais je veux dire, je ne comprends pas
10:23que, quand ce qu'on fait de la politique,
10:24on puisse prendre ce type de décision.
10:26Donc oui, la hausse du budget de l'aide médicale d'État
10:28est pour nous une ligne rouge.
10:29Une ligne rouge.
10:29Si le budget de l'aide médicale d'État
10:32est le même que cette année,
10:34c'est-à-dire que pour 2025, on n'y touche pas,
10:36ça vous irait ou pas ?
10:36Mais moi, je suis pour la...
10:38On ne discutera aucun par cas.
10:39Moi, je suis pour la suppression de l'aide médicale d'État.
10:42Je veux dire, évidemment que demain,
10:43si vous avez un étranger en situation irrégulière
10:45qui est mourant sur le bord de la route,
10:47ça a toujours été la position et l'attitude de la France.
10:50Évidemment, c'est une question d'humanité, de dignité.
10:52Il sera évidemment soigné.
10:54Il faut arrêter de nous faire croire
10:55que, si on n'a pas l'aide médicale d'État,
10:58eh bien, on laisserait des gens mourir
10:59dans la rue.
10:59L'aide médicale d'État, ça a été mis en place
11:01à la fin des années 90.
11:02C'est devenu un totem pour la gauche
11:04qui considère que vous êtes étranger
11:06en situation irrégulière.
11:07En France, on doit vous offrir la gratuité des soins
11:09jusqu'à l'opération qui vise à se faire recoller les oreilles.
11:13Oui, ou refaire le nez.
11:15C'est l'exemple souvent utilisé.
11:17Tout au frais de la princesse, bien sûr.
11:18Le report de janvier à cet été
11:21de l'augmentation des retraites.
11:24Il pourrait y avoir des aménagements
11:25pour les petites retraites,
11:26c'est-à-dire que les petites retraites
11:28seraient augmentées dès janvier
11:29et les retraites un peu plus importantes
11:31ne le seraient pas avant l'été prochain.
11:33Est-ce que ça pourrait vous satisfaire ?
11:34Mais ça, c'est des économies de bout de chandelle.
11:38Ça aussi, ça serait une lueur rouge.
11:41On vit dans un pays
11:42qui a plus de 3 000 milliards d'euros de dettes.
11:45Donc, moi, je veux bien qu'on passe des mois,
11:47chaque budget à essayer d'aller trouver 200 millions là,
11:50300 millions à décaler des versements de pension
11:53de trois ou quatre mois.
11:54Ce n'est pas ça qui fait une politique économique.
11:56Donc, moi, je vous l'ai dit,
11:57pour affronter ce mur de la dette,
11:58il y a évidemment des réformes à faire
12:00sur le fonctionnement de l'État
12:01pour diminuer les dépenses que je considère
12:03être de la mauvaise dépense publique
12:05dans un pays qui vit au-dessus de ses moyens
12:06depuis 50 ans pour revaloriser le travail.
12:09Et de l'autre, évidemment,
12:10il faut recréer des conditions favorables à la croissance
12:13pour recréer de la richesse.
12:14Parce que, si vous voulez,
12:15on passe notre temps à gérer une pénurie,
12:18mais tout ça ne fait pas une politique économique.
12:21Jordan Bardel a invité de la grande interview européen.
12:24C'est news.
12:25Il y a une commission d'enquête sur le budget de la France.
12:27Certains suspectent Bercy ou autres d'avoir menti.
12:30Est-ce que c'est votre cas ?
12:31Est-ce que vous faites partie de ceux qui pensent
12:33qu'il y a eu un véritable mensonge
12:34et non pas une erreur ?
12:35Il y a quelques...
12:37Je ne vais même pas dire il y a quelques années,
12:38mais il y a quelques semaines, quelques mois,
12:40j'étais sur votre plateau
12:41et on était en campagne pour les élections législatives.
12:44Et j'avais demandé un audit sur les comptes de l'État.
12:46Parce que...
12:50Les records tout azimuts de dettes,
12:53de déficits publics, de déficits commerciaux,
12:55les nombreuses alertes qui ont été données
12:57par d'innombrables économistes
13:00sur le dérapage budgétaire de ce gouvernement
13:02qui dépense sans compter depuis maintenant 2017,
13:05j'avais demandé un audit sur la gestion des comptes publics
13:09et sur les comptes de l'État.
13:10À l'époque, tout le monde nous avait indiqué
13:12pendant la campagne des élections législatives
13:14que toutes les données étaient sur la table,
13:16que toutes les informations étaient publiques
13:17et que tous les éléments concernant la réalité
13:20de nos comptes publics étaient connus des Français.
13:22On se rend compte que quand M. Barnier
13:24est arrivé à la tête de Matignon,
13:26il a demandé un audit sur les comptes de l'État
13:28en indiquant que ce qu'il avait découvert
13:30était extrêmement préoccupant.
13:32On a démarré l'année avec un déficit de 128 milliards d'euros.
13:35On achève l'année avec un déficit
13:38de 50 milliards d'euros de plus.
13:40C'est du jamais vu.
13:41On a un trou aujourd'hui de 50 milliards
13:43dans les finances de l'État.
13:44Donc, à minima, il y a eu de l'amateurisme
13:46et au pire du pire, il y a eu de la dissimulation.
13:49Et je pense que la Macronie a cherché à dissimuler
13:51la réalité des comptes budgétaires
13:53pour maquiller en réalité l'incompétence
13:55qui aurait été la leur.
13:56Mais l'irresponsabilité d'Emmanuel Macron
13:59et de ses gouvernements dans la gestion des finances publiques
14:01fait peser sur les générations futures
14:03une dette qui est aujourd'hui considérable.
14:05Et je pense que des responsables devront être trouvés.
14:08Jordan Bardella, pour récupérer de l'argent,
14:11l'État doit-il vendre des participations
14:12dans des entreprises comme EDF ou la Française des Jeux ?
14:16C'est une question qui peut revenir.
14:18Est-ce qu'on doit vendre ?
14:20Je pense qu'on a des secteurs stratégiques.
14:23Nos routes, nos infrastructures énergétiques
14:25qui sont des biens publics qui appartiennent à tous les Français.
14:29Et moi, je m'élève parce que je suis un souverainiste,
14:31parce que je défends le patrimoine public,
14:33le patrimoine de tous les Français.
14:35Cette politique qui consiste depuis 15 ans
14:37à dilapider le patrimoine des Français,
14:40à dilapider nos fleurons industriels.
14:42On l'a payé très cher, s'agissant notamment d'Alstom,
14:44dont la branche électrique avait été vendue
14:47aux Américains de General Motors par Emmanuel Macron,
14:49là aussi dans des conditions très obscures,
14:51qui sont sous le coup d'une enquête du parquet national financier.
14:54Or, je pense que cette politique qui vise à dilapider
14:57en réalité le patrimoine des Français
14:59est, à mon avis, néfaste aux intérêts de la nation.
15:01L'État va entrer au capital d'Opéla,
15:03c'est l'information économique de la matinée.
15:06Et l'État obtient des garanties en termes d'emploi,
15:08c'est ce que dit le ministre de l'Économie.
15:10En termes d'emploi, en termes d'investissement
15:11et en termes d'approvisionnement du marché français.
15:14Qu'est-ce que vous dites ?
15:15Vous dites que c'est la vie des affaires,
15:17Deliprane, pour résumer, part aux États-Unis,
15:2050 % de Deliprane aux États-Unis.
15:21Ou alors, il aurait fallu que Deliprane reste en France ?
15:24Moi, je le suis pour que la France conserve sa souveraineté sanitaire.
15:28Alors, Deliprane, en l'occurrence, on ne parle pas de la molécule,
15:30on parle des boîtes de Deliprane.
15:33Mais on a bien vu pendant la crise sanitaire
15:35que lorsqu'on est dépossédé de sa souveraineté sanitaire
15:38et qu'il y a des crises, des pandémies mondiales,
15:41lorsqu'il manque un médicament,
15:42eh bien, c'est celui qui va payer le plus cher,
15:44qui sera en premier lieu bénéficiaire et destinataire
15:47de ces médicaments, d'un vaccin,
15:50d'un médicament contre telle ou telle forme d'épidémie.
15:53Donc, moi, je souhaite qu'évidemment,
15:54ce type d'entreprise puisse rester sous le pavillon de l'État
15:57parce qu'encore une fois, le service public,
16:00pardon, mais ce n'est pas toujours fait pour être rentable.
16:03Et parfois, il y a des impératifs qui sont liés à la sécurité de l'État,
16:07à la sécurité des chaînes d'approvisionnement.
16:09Et je pense qu'en la matière,
16:11ce n'est pas ce que coûte une fabrique de Deliprane,
16:13ce n'est pas ce que coûte le Deliprane à fabriquer,
16:15qui va évidemment impacter de manière massive les finances de l'État.
16:18Or, je pense que si demain, nous avons évidemment une crise
16:21et une nouvelle épidémie mondiale,
16:22eh bien, on sera heureux d'avoir cette souveraineté sanitaire.
16:25Jordan Bardella, président du Rassemblement national,
16:27on va parler du projet de loi immigration.
16:29Une nouvelle loi immigration est prévue pour l'année prochaine,
16:31notamment pour transposer en droit national le pacte asile-immigration.
16:36Qu'est-ce que vous en attendez ?
16:37D'abord, il y a un double discours de Michel Barnier et de M. Retailleau
16:41qui sont très durs sur la question de l'immigration en France,
16:43nous prenons là des analyses que, moi, je peux partager,
16:45et qui, dans le même temps, demandent l'accélération de la mise en œuvre
16:48de ce pacte migratoire à Bruxelles,
16:50contre lequel j'ai fait campagne et les Français m'ont entendu faire campagne
16:52pendant toute la campagne des élections européennes,
16:54parce que c'est un pacte qui prévoit de répartir les migrants
16:57qui entrent aux portes de l'Europe dans les différents États membres.
17:00Exemple, vous avez des embarcations de migrants qui arrivent en Italie,
17:04qui arrivent à Lampedusa, qui arrivent en Sicile.
17:06Ils sont pris en charge administrativement par l'Union européenne
17:09et ensuite, ces demandeurs d'asile sont répartis dans les différents États membres.
17:13Je prends donc là une contradiction du ministre de l'Intérieur
17:16qui veut durcir le ton sur l'immigration en France,
17:18mais qui veut accélérer l'immigration en Europe
17:20avec l'accélération de la mise en œuvre de ce pacte.
17:23J'entends parler d'une loi sur l'immigration, je pense qu'une loi est nécessaire.
17:27Maintenant, c'est la 30e loi sur l'immigration en 30 ans.
17:31La question qu'on doit se poser, c'est est-ce que c'est une loi
17:33pour plus d'immigration ou est-ce que c'est une loi pour moins d'immigration ?
17:37La France est aujourd'hui le pays le plus généreux d'Europe
17:40et le sujet que moi je mets sur la table,
17:44c'est qu'il y a beaucoup de pays autour de nous qui font le choix de la fermeté.
17:47Pourquoi est-ce que la France, pourquoi est-ce que notre pays
17:50n'aurait pas droit à un contrôle de sa politique d'immigration
17:53qui bouleverse les grands équilibres de la nation
17:55et qui fait peser aujourd'hui une menace civilisationnelle,
17:58sécuritaire, mais aussi économique sur notre pays dans d'innombrables quartiers.
18:03Donc je pense que la France n'a pas vocation à être le pays de tout le monde
18:07au risque demain de naître le pays de plus personne.
18:10Donc il faut durcir l'immigration.
18:12Le contrôle de l'immigration est la question que je pose à ce gouvernement.
18:15Passer les effets d'annonce.
18:16Est-il prêt à remettre en cause l'aide médicale d'État,
18:19c'est-à-dire la gratuité des soins aux clandestins ?
18:21Est-il prêt à remettre en cause le regroupement familial
18:24qui fait qu'aujourd'hui lorsque vous arrivez en France,
18:27lorsque vous êtes pris en charge sur le plan administratif par notre pays,
18:30vous pouvez faire venir vos parents.
18:33Ça a été élargi aux frères et aux sœurs avec la loi Colomb en 2018.
18:36Est-il prêt à remettre en cause le droit du sol
18:39qui fait que nous avons aujourd'hui une acquisition quasi automatique
18:42de la nationalité française sur notre sol,
18:45ce qui n'est pas le cas dans certains pays et notamment en Italie.
18:49Est-il prêt à remettre en cause le pacte migratoire ?
18:51Est-il prêt à mettre en œuvre,
18:53en formalisant cette demande au président de la République,
18:58un référendum ?
18:59Parce que tant qu'on ne réaffirme pas la primauté du droit français
19:03sur le droit européen et sur le droit international,
19:05sur les questions migratoires,
19:06il y aura toujours un avis de la Cour européenne des droits de l'homme,
19:09toujours une transposition de la Cour de justice de l'Union européenne
19:12qui viendra se transposer dans le droit français
19:14et qui nous empêchera de renvoyer des gens dans leur pays
19:17qui n'ont rien à faire chez nous.
19:19Est-il prêt à traiter les demandes d'asile
19:21dans les ambassades et consulats des pays de départ ?
19:22Donc, vous voyez, c'est toutes ces questions fondamentales
19:25qu'il faut que notre pays se pose.
19:27Moi, j'ai des réponses, nous avons, nous, des réponses.
19:29Et passer les effets d'annonce d'un ministre de l'Intérieur
19:32dont on a bien compris que le projet et la mission
19:35était de faire plaisir aux électeurs du Rassemblement national,
19:37maintenant, il faut régler les problèmes concrètement.
19:38Je voulais vous parler également de votre livre
19:41qui va sortir le 9 novembre prochain aux éditions Fayard,
19:45un livre très attendu.
19:47Des syndicats de la SNCF refusent d'en faire la promotion.
19:51Quelle est votre réaction ?
19:52Même pire que ça.
19:54C'est-à-dire qu'ils font pression, ces syndicats d'extrême-gauche,
19:56sur la SNCF pour que la SNCF ne diffuse pas
20:00une campagne de publicité qui a été négociée
20:03par ma maison d'édition.
20:04Mais on voit bien là toute l'intolérance,
20:07tout le sectarisme,
20:09toute cette nostalgie de régime totalitaire
20:11qui habite aujourd'hui les esprits à gauche.
20:13D'abord, je les remercie parce que ça va très certainement
20:15faire de la publicité aux bouquins,
20:16mais c'est quoi, la prochaine étape ?
20:18Ils vont brûler mes livres ?
20:19Ils vont empêcher les gens d'aller acheter les livres ?
20:22Ils vont faire des manifestations contre la liberté d'expression ?
20:26Moi, ces dérives, elles m'inquiètent
20:28et permettaient-moi de m'indigner
20:31de cette dérive extrêmement préoccupante aujourd'hui
20:36de toute cette partie de la gauche,
20:37plébiscitée, légitimée par la France Insoumise
20:40qui soutient les demandes de ces syndicats
20:42et qui fait pression sur une grande entreprise publique
20:44pour que mon livre ne soit pas,
20:46qu'on ne fasse pas la publicité de mon livre
20:48dans ce qui apparaît comme une campagne publicitaire
20:50parfaitement normale de tout un chacun qui écrit un livre.
20:54Donc, c'est extrêmement inquiétant pour la liberté d'expression,
20:57c'est extrêmement inquiétant pour la démocratie
20:59et moi, j'appelle évidemment les Français
21:00à ne pas se laisser intimider par ces manips d'extrême-gauche.
21:04J'ai voulu écrire ce livre parce que
21:06je crois que les écrits, ça reste,
21:07contrairement à des émissions de télé ou des émissions de radio
21:09qui sont très, très vite balayées par d'autres émissions.
21:12J'ai voulu emmener les Français avec moi dans les coulisses
21:15de cette année électorale, de cette année 2024
21:18absolument rocambolesque que nous avons connue.
21:20Et puis, j'en ai un petit peu assez que je...
21:24Je vis un peu comme une injustice le fait d'être critiqué
21:27ou attaqué pour des idées qui ne sont pas les miennes.
21:29Et donc, en me lisant, les Français comprendront véritablement
21:32les idées qui sont les miennes.
21:33Il y a une partie personnelle ?
21:34Oui, il y a une partie personnelle parce que
21:37quand on fait de la politique, il faut aussi savoir se livrer
21:40et derrière nos costumes de responsables poétiques,
21:44il y a des hommes, il y a des femmes, il y a des gens ordinaires.
21:47Moi, j'ai grandi dans une cité HLM de Seine-Saint-Denis,
21:50je me suis engagé politiquement très tôt
21:51parce que je ne voulais pas que tout mon pays ressemble
21:53au quartier dans lequel j'ai grandi,
21:55qui est, je crois, aux avant-postes de l'insécurité,
21:59du communautarisme, de l'islamisation.
22:01Et j'ai voulu donc partager dans ce livre à la fois
22:04mes sentiments, mes joies, mes peines,
22:06et puis emmener un petit peu les Français dans le cockpit.
22:09C'était la grande interview de Jordan Bardella
22:12sur CNews et sur Europe 1.
22:13Merci beaucoup, Jordan Bardella.
22:14Merci, monsieur Desarmes.
22:15Bonne journée à vous.
22:15Merci, Jordan Bardella.

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