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Cours et échanges inter-lycéens franco-européens diffusés le 17/10/ 2024 sur la plateforme du Projet Europe, Éducation, École :
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Agora européenne des lycées : programme 2024-2025 :
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Transcription
00:00Bonjour à tous, soyez les bienvenus sur la plateforme du projet Europe Éducation
00:20École pour une matinée de réflexion avec madame Florence Robin, ambassadrice de France
00:27en Norvège. Elle nous propose ce matin de réfléchir sur le changement climatique de
00:33très nombreux élèves de France, de Russie, de Mali et même d'Indonésie qui participent à ce
00:47programme. Je remercie tout le monde pour cette mobilisation. Chère madame, il y a des questions
00:54urgentes. Je me prête. On pose les questions et puis on reprendra la suite de votre exposé. Je
01:00me tourne vers Bamako, s'il vous plaît, vous avez la parole. Activez votre micro,
01:06je sais que vous êtes très nombreux, on vous écoute. Bonjour madame l'ambassadrice et
01:12chef d'article de la conférence. Ma question est plutôt sur des problématiques qui sont dans les
01:19pays en développement, dans les régions qui sont moins empruntées dans l'économie etc. Je me
01:25demande sincèrement, comme on l'avait dit tout à l'heure, que les principaux actionnaires du
01:32développement rural et de la diplomatie climatique, c'était la recherche scientifique et les médias
01:37qui donnent la pression citoyenne. Dans les pays dans lesquels il y a très peu d'études
01:46scientifiques sur le changement climatique et sur les questions écologiques en général et surtout
01:53qu'il y a très peu de médias. Comment est-ce qu'on peut imprimer la diplomatie climatique ?
01:57Vous posez vraiment une excellente question, je ne suis pas sûre d'avoir entièrement la réponse,
02:07mais je crois en la mobilisation en particulier de la jeunesse. Je veux dire que globalement les
02:15informations se diffusent, pas suffisamment, ça c'est clair, et de ce point de vue-là, la jeunesse,
02:22l'école, l'éducation, le fait aussi de favoriser la formation de la jeunesse y compris à l'extérieur
02:31de l'Afrique et d'avoir des jeunes qui reviennent travailler en Afrique pour transformer leur pays,
02:37pour agir sur les politiques qui sont en train d'être menées, c'est absolument essentiel. Donc
02:42en fait ça passe beaucoup par la coopération d'une certaine nation, le fait d'ouvrir un peu les
02:47portes et les fenêtres et de voir ce qui se passe à l'extérieur, d'avoir envie de comprendre comment
02:53est-ce qu'on peut agir et de revenir avec des moyens de la solidarité internationale pour
02:58vraiment transformer son pays. Donc cette question de la solidarité, de l'aide, de la formation,
03:03de la mobilité des jeunes, pour moi elle est absolument essentielle.
03:06S'il y avait une deuxième question à Bamako, elle est prioritaire, on vous écoute, allez-y.
03:14Bonjour, Madame l'ambassadrice, vous aviez dit à un moment lors de votre prise de parole que les
03:25pays en voie de développement n'étaient pas très à l'aise vis-à-vis des solutions proposées dans
03:30l'actualité. Donc ma question c'est, qu'est-ce qu'est selon vous un bon contenu pour que ces
03:36derniers puissent s'en retenir et participer à la lutte ? Comme je le disais, en fait je pense
03:44qu'il faut avoir des objectifs différenciés suivant l'état d'avancement des pays. On ne peut pas
03:50demander la même chose à des pays qui sont à des stades très différents de leur développement et
03:59à des pays très industrialisés qui ont beaucoup contribué, comme je le disais, à la dégradation
04:05du climat et qui ont maintenant davantage de moyens pour travailler là-dessus. Mais pour autant,
04:12ça veut dire traiter avec respect et à égalité tous les pays en prenant en compte leurs spécificités.
04:19Je pense que ça c'est aussi le rôle des diplomates qui ont l'habitude de vivre dans
04:26des pays étrangers, de faire l'effort de comprendre la culture, les spécificités,
04:31les difficultés propres du pays, ce qu'on attend des citoyens. Et donc c'est aussi pour ça,
04:37je pense que c'est important d'avoir cette multiplicité d'acteurs autour de la table,
04:43que chacun s'écoute et comprenne un peu les contraintes des autres. Donc c'est aussi pour ça
04:51que les négociations internationales, elles sont si difficiles et elles prennent autant de temps,
04:55mais ça vaut le coup, je crois. Et c'est comme ça qu'il faut continuer. Merci. Merci. Pour la
05:03question suivante, voulez-vous vous rapprocher du micro parce que par moment on n'a pas bien
05:08l'impression de vous entendre. Allez-y. Donc bonjour tout le monde et bonjour Madame la
05:15ministre. En fait, comme nous le savons tous, le changement climatique est un phénomène très
05:20actuel et ça entraîne, ça rajeunte beaucoup de débats. Et ma question était, comment le
05:25changement climatique affecte-t-il la relation du pouvoir entre les États ? Ce que je peux dire,
05:32c'est qu'effectivement, je pense qu'il y a quelques dizaines d'années, c'était une question
05:37annexe dans les discussions entre États. Maintenant, ça devient un point essentiel et central parce
05:45que ça a des conséquences, y compris économiques, énormes. Je veux dire, quand l'agriculture est en
05:55danger, quand vous avez des inondations, des sécheresses, etc., etc., là, la plupart des
06:00citoyens et surtout des acteurs économiques commencent à comprendre que ça a une vraie
06:04réalité. Donc, ça devient une part essentielle, vraiment, des discussions entre États. Donc,
06:13oui, on l'a dit tout à l'heure, après, il y a bien d'autres éléments qui compliquent les
06:19relations géopolitiques entre les pays. Mais oui, je peux vous assurer que les questions
06:24climatiques, elles sont bien présentes dans à peu près toutes les discussions.
06:28Merci. La dernière question à Babacco, allez-y.
06:32Bonjour à tous. Ma question est la suivante. Quel point jouent les organisations non
06:42gouvernementales dans la diplomatie climatique au Sénégal ?
06:47Oui, merci, c'est une très bonne question. Quand je parlais de pression citoyenne,
06:52oui, les ONG, les organisations non gouvernementales sont de plus en plus associées aux réflexions.
07:01Je vois, par exemple, quand je parlais du sommet sur l'océan que nous allons organiser à Nice
07:07l'année prochaine, une part très importante est réservée aux organisations non gouvernementales,
07:13y compris qui sont, par exemple, capables de fédérer des modes de discussion qu'on n'avait
07:20pas auparavant. Par exemple, des discussions entre les villes. On a une alliance des villes
07:24côtières qui sont le plus soumises aux problématiques d'élévation du niveau de la
07:30mer, donc des problématiques d'inondation, voire de disparition d'un certain nombre de côtes.
07:36Et donc, on a cette organisation, cette alliance des villes côtières qui est en train de se monter
07:41et qui fait pression. Donc, une alliance entre villes qui appartiennent à des pays fort différents,
07:47voire à des continents différents, et qui fait pression sur les politiques pour qu'on
07:53prenne en compte leurs problématiques spécifiques. Et puis, évidemment, sur les questions de
07:59biodiversité, de protection du monde animal, etc., ces organisations sont très présentes.
08:05Donc, quand je parle de pression citoyenne, je pense aussi à ça. Oui, les ONG, on voit au chapitre et
08:13c'est fort utile. Merci beaucoup. Nous reprendrons éventuellement d'autres questions à Bamako,
08:21mais je voudrais me tourner vers Kemper, s'il vous plaît. Est-ce que Léane ou Élise
08:31pourraient intervenir? Je sais qu'elles sont très mobilisées sur la thématique proposée ce matin.
08:39Merci à Denis Conant et Pierre de nous faciliter la communication. Asseyez-vous,
08:48cadrez bien votre intervenant, on vous écoute. Bonjour. Alors, du coup, ma question était,
09:04étant donné la situation financière de l'État français qui resserre ses budgets sur de nombreux
09:09aspects, pouvons-nous craindre que notre rôle dans la recherche scientifique vis-à-vis de l'écologie
09:15soit impacté? J'ai juste envie de vous dire, j'espère que non. Maintenant, moi, je ne suis
09:24ni membre du gouvernement ni parlementaire, donc le débat va avoir lieu au Parlement. Dans tous
09:31les pays, ça se passe comme ça, sur le budget. On vit des époques difficiles, à peu près dans tous
09:36les pays du monde, sur les questions budgétaires. Mais oui, vous avez bien raison de dire que la
09:42recherche est absolument essentielle, parce que sans recherche, on n'a pas les éléments qui nous
09:48permettent de donner des vraies informations sur lesquelles les politiques doivent se baser,
09:54et on a encore beaucoup besoin de travailler sur ces questions-là. Je le disais, moi,
10:00j'ai été impressionnée par regarder la recherche, par exemple, dans le domaine de l'Arctique,
10:06dans le domaine des pôles, et de voir à quel point les scientifiques tirent la sonnette d'alarme.
10:12Au pôle Nord, le réchauffement climatique est sept fois plus rapide qu'en moyenne sur toute la
10:22planète. Et ça, c'est des scientifiques qui nous l'ont dit et qui nous le démontrent. Donc je ne
10:26peux que aller dans votre sens en disant qu'il est absolument essentiel de préserver les financements
10:32pour la recherche. Merci. S'il y avait une deuxième question, s'il vous plaît, n'hésitez
10:37pas à vous présenter, ou alors on vous donnera la parole dans quelques instants. Je reviens donc de
10:46nouveau vers le lycée Horte de Loisan, à Vizy, près de Grenoble. Si vous voulez prendre la parole,
10:54elle est à vous. Allez-y. Bonjour Madame l'ambassadrice, nous avons encore une dernière
11:07question. Est-ce que vous pouvez détailler le passage dans lequel vous dites que certains
11:12états peuvent être traînants en justice ? Par exemple, quelles sanctions, quels tribunaux,
11:16qui attaquent en justice les états ? Et que nous, citoyens, pouvons attaquer en justice l'état
11:20français ? En fait, oui. Alors, il y a de plus en plus de possibilités. Je ne suis pas une
11:33spécialiste des questions juridiques, mais effectivement, il y a de plus en plus de
11:40possibilités pour des groupements de citoyens de véritablement faire pression, de ce point
11:48de vue-là, sur les gouvernements. Par exemple, il y a eu des procès sur des questions de climat
11:57qui permettent d'engager la responsabilité juridique des états pour la préservation
12:06de l'environnement. J'en connais un exemple, au moins, mais il y en a sûrement d'autres. Il y a
12:13un exemple qui est connu sur le nom de l'affaire du siècle. C'est un procès qui a duré de 2018 à
12:222021, et le tribunal administratif de Paris a reconnu la responsabilité de l'État français
12:30pour ses manquements dans la lutte contre le changement climatique. Alors, après, qu'est-ce
12:36que ça induit comme conséquence ? Ça induit qu'il y a une condamnation, quelquefois financière,
12:41de l'État. C'est un acte fort, quand même, qui permet de mettre le doigt sur un certain nombre
12:52d'insuffisances, au vu et au stu de tout le monde, et qui accélère finalement la prise de conscience.
12:59Je pense que c'est comme ça qu'il faut le voir. Ce n'est pas extrêmement contraignant dans la
13:04pratique, mais ce n'est jamais agréable pour des gouvernements démocratiques qui ont des comptes
13:10à rendre à leurs citoyens, qu'on mette le doigt sur un certain nombre d'insuffisances. Donc,
13:14ça participe de la prise de conscience. Je pense que cette prise de conscience, elle est vraiment
13:20là, en particulier pour la France, qui se veut un peu leader sur ces questions et qui pousse,
13:26en particulier les pays de l'Union européenne, à agir fort et vite. Peut-être pas assez vite,
13:33mais en tout cas, à accélérer le mouvement sur ces questions.
13:37Merci beaucoup, madame la vice-adresse. Je reviens rapidement encore à Bamako,
13:43c'est Liberté. Approchez-vous de votre micro et on vous écoute.
13:48Donc, bonjour à toutes et à tous. Je m'appelle Malik Boumari et aujourd'hui,
13:56on sait que l'innovation peut aider à combattre les réchauffements climatiques de part,
14:00par exemple, des meilleurs investissements dans la recherche et le développement pour
14:03une meilleure utilisation des énergies renouvelables, par exemple. Donc, ma question
14:06est que, est-ce qu'aujourd'hui, ce n'est pas mieux pour les pays développés d'investir
14:10plus dans la recherche et le développement plutôt que d'adopter des réformes qui sont
14:13très dures à mettre en place, de voir les différentes économies aujourd'hui?
14:16Oui, je partage votre point de vue. Je pense que l'idéologie...
14:21Oui, je partage votre point de vue. Je pense que c'est vraiment l'investissement dans
14:42l'innovation qui est la meilleure des solutions et il se passe beaucoup de choses quand même
14:48de ce point de vue, en particulier dans le domaine des énergies renouvelables. Moi,
14:56je suis en poste en Norvège qui travaille beaucoup, par exemple, sur l'éolien offshore. Donc,
15:03comment est-ce qu'on en installe des éoliennes en mer, des éoliennes qui soient arrimées,
15:09je veux dire, à la croûte terrestre au fond des océans, soit au contraire flottantes en
15:15utilisant un peu les mêmes techniques que ce qui a été utilisé pour les plateformes
15:18pétrolières. Il y a aussi un autre point sur lequel on est beaucoup en train de travailler,
15:23qui s'appelle le CCS, Carbon Capture and Storage. Ça veut dire comment est-ce qu'on peut... Il y a
15:31des industries, par exemple, qui sont toujours polluantes du point de vue de l'émission de
15:35CO2. On ne peut rien y faire. C'est constitutif du processus industriel. Quand vous fabriquez du
15:41ciment, quand vous fabriquez du béton, toutes les industries qui brûlent les déchets, il faut
15:48bien se débarrasser d'un certain nombre de déchets. On ne va pas laisser des déchetteries à ciel
15:51ouvert. Vous savez très bien le dommage que ça va faire. Ça, ça émet du CO2. Et donc,
15:57il y a toute une technique d'innovation qui consiste à capter le CO2 directement dans
16:02l'usine, à le transporter et ensuite à l'injecter dans des poches sous la croûte terrestre au fond
16:13des océans. C'est des techniques d'innovation qui sont assez intéressantes. Je pense aussi à toutes
16:18les nouvelles formes d'énergie. Il faut demander ça à votre prof de physique sur l'utilisation de
16:23l'hydrogène, par exemple, pour stocker de l'énergie. Voilà. Tout ça, ce sont des processus
16:28qui sont en train d'être développés et qui peuvent complètement changer, je pense, la face
16:33du monde. Et oui, il faut à la fois travailler sur diminuer les industries polluantes et innover,
16:41sur créer des industries qui n'existent pas encore. Merci beaucoup madame. Je me permets
16:50de me tourner rapidement vers Antoine Chatelet qui a surveillé les questions sur notre chaîne
16:56Twitch, mais je sais qu'il a également des questions qui lui sont propres. Peut-être
17:01accepteriez-vous d'échanger avec lui ? Cher Antoine, la parole est à toi. Madame l'ambassadrice,
17:07il se trouve qu'il y a une vingtaine d'années, j'ai appartenu à la diplomatie culturelle et que
17:14j'ai fréquenté vos confrères et consorts, en particulier aux Etats-Unis dans les années 2000
17:22où c'était un peu compliqué. Et je me suis toujours un peu confronté à la parole des
17:29diplomates. Aujourd'hui, il y a une urgence. Est-ce que la diplomatie climatique n'est pas
17:36un oxymore ? Vous l'avez rappelé. Est-ce qu'à un moment donné, la parole des diplomates doit
17:42pas être un peu plus tranchée ? Et je rejoindrai peut-être la question d'un élève de Quimper qui
17:48disait « mais est-ce qu'on peut pas être un peu plus ou coercitif ou polémique et forcer les Etats
17:55effectivement, et vous-même en êtes peut-être le porte-parole, et forcer les Etats à plier sous
18:04des vraies injonctions du fait de l'urgence ? » Qu'est-ce que vous en pensez ? Je pense que c'est
18:13compliqué en diplomatie d'être coercitif. C'est pas notre travail. C'est pas comme ça du tout que
18:20la diplomatie fonctionne. Et c'est aussi notre force, c'est notre faiblesse d'un certain point,
18:26parce qu'à un moment donné, on peut pas imposer alors qu'on est à peu près persuadé d'avoir
18:30raison. Mais la diplomatie, ça fonctionne pas comme ça. C'est l'art de la conviction, c'est
18:35l'art de la négociation, c'est l'art du respect des autres. Et c'est aussi pour ça qu'on peut
18:40être présent partout dans le monde et que globalement, on a des ambassades partout dans
18:44le monde, même dans des pays où on est presque en conflit. La situation de la Russie est un bon
18:53exemple. On est en situation extrêmement délicate et difficile avec la Russie. Pour autant, on a une
18:58ambassade en Russie et on parle avec les gouvernements. Et avec pratiquement tous les
19:03gouvernements du monde, on est capable de discuter. Et ensuite, on va dire que c'est aux
19:11politiques qui nous dirigent, c'est aux dirigeants des pays de prendre leur responsabilité et de
19:18regarder et de décider jusqu'à quel point ils veulent discuter ou, à un moment donné, taper
19:22du poing sur la table et envisager d'autres façons d'exercer, d'échanger, on va dire,
19:30des choses comme ça. Mais ce n'est pas notre travail à nous de pousser à cela. Ça ne veut
19:34pas dire qu'on est des bénis oui-oui. Ça veut quand même dire qu'à un moment donné, on fait
19:37des rapports en disant « là, trop, c'est trop ». Et ça, ça n'est plus acceptable et il faut le dire.
19:43Mais ensuite, c'est aux dirigeants démocratiquement élus de nos pays de prendre leur responsabilité
19:48vis-à-vis de nos concitoyens et d'avoir une parole forte. Est-ce qu'on peut concevoir à cet égard
19:54qu'il puisse exister un TPI autour du climat, un tribunal international autour du climat ?
20:04Tout est envisageable. Je pense qu'on a un certain nombre de pays qui ont des actions
20:10dévastatrices, qui ont des conséquences sur l'ensemble des citoyens de la planète et qui,
20:15de ce point de vue-là, comme un certain nombre d'autres crimes, pourraient être amenés à
20:22rendre des comptes. On a installé en France et je pense que c'est en Europe aussi, mais je ne voudrais
20:30pas dire de bêtises, les délits et les crimes contre l'environnement par exemple. Ça devient
20:37quelque chose qui est attaquable pour des entreprises par exemple, qui peuvent être
20:41poursuivies en justice pour ça. Est-ce que ça peut se prolonger au niveau des États ? C'est
20:45une vraie bonne question qu'il faudrait travailler. Merci madame. Merci beaucoup. Je reviens vers
20:52Moscou, s'il vous plaît, le lycée Alexandre Dumas. Je pense que vous souhaitez encore poser
20:59une question. La parole est à vous, si c'est le cas, activez votre micro. On vous écoute avec
21:05plaisir. Bonjour madame Macédrice. Ma question est, quelles sont les perspectives à venir pour la
21:11France et la Norvège en matière de durabilité et de protection de l'environnement ? Merci,
21:19on travaille très bien entre la France et la Norvège sur un certain nombre de sujets,
21:24parce que la Norvège est un des pays leaders sur la transition énergétique, comme je le disais.
21:29C'est un pays qui a beaucoup de chance. C'est un peu compliqué quand même par certains moments,
21:35mais c'est un pays qui est, du point de vue de son électricité, complètement vert,
21:39puisque à 95% leur électricité est d'origine hydroélectrique, donc des barrages, et à 5% c'est
21:48de l'éolien. Par contre, c'est un des grands pays fournisseurs de pétrole et de gaz dans le monde,
21:53mais qu'ils exportent et qu'ils vendent aux autres, et qu'ils n'utilisent quasiment pas
21:58pour eux-mêmes. Donc ils sont très leaders dans le domaine de la transition énergétique,
22:03comme je le disais, travailler sur l'énergie verte, travailler sur la protection de l'environnement,
22:08très concernés, comme je le disais, par les questions du Grand Nord et de l'Arctique.
22:14Donc on collabore beaucoup sur le recyclage, sur l'hydrogène, sur les éoliennes, sur un certain
22:22nombre de sujets, et ça nous permet d'avancer. C'est aussi un pays qui est assez riche,
22:26qui a beaucoup de moyens, et qui peut donc investir dans pas mal de pays pour aider les
22:32entreprises à financer la transition énergétique, parce que changer d'un mode de production à un
22:37autre, ça coûte beaucoup d'argent, ça demande de l'investissement, les entreprises ne peuvent
22:41pas le dégager sur leur fonds propres, donc il faut une aide publique. Et cette question
22:46politique de qu'est-ce que les États mettent sur la table comme argent pour aider le financement de
22:53ces transitions, c'est un point très essentiel sur lequel nous travaillons, y compris au niveau
22:57international. Merci. On a encore une question à poser. Quel rôle la France joue-t-elle dans la
23:08lutte contre le réchauffement climatique au niveau international ? Je crois que j'ai essayé
23:13de le mentionner, mais en fait, on se fait un devoir d'être le plus en avant possible à cause
23:21justement des accords de Paris, c'est-à-dire que Paris Agreement, tous les dirigeants du
23:26monde parlent des accords de Paris. Ce sont ces accords-là qui sont quand même assez contraignants,
23:31qui imposent d'ici 2030 une diminution de 55% des émissions de gaz à effet de serre, et d'ici 2050,
23:41la neutralité carbone, ce qui est compliqué. Ça veut dire par exemple l'interdiction des
23:49voitures à essence et à diesel, être sur l'hybride ou l'électrique, ça impose des changements de cap
23:58de nos industries, etc. Donc, les accords de Paris, c'est vraiment notre ligne d'action sur
24:03laquelle nous travaillons et nous nous sentons responsables finalement de porter toujours
24:10cette parole. Donc, c'est vraiment ce qu'on attend de nous et ce qu'on essaye de faire le plus possible.
24:17Merci. Je reviens encore rapidement, si vous voulez bien, vers Blagojevgrad, les élèves du lycée Stoyanov.
24:30Souhaitez-vous prendre la parole et poser une dernière question ? N'oubliez pas d'activer votre micro. Merci.
24:37Bonjour. Notre question porte sur la justice climatique et la démocratie. Les pays les plus
24:49vulnérables au impact du changement climatique, vous savez les États insulaires, les pays d'Afrique,
24:56ont-ils une voix suffisante dans les négociations climatiques internationales ? Oui, je pense que
25:03c'est un vrai point important. On ne peut pas traiter tous les pays de la même façon et c'est
25:07aussi le rôle des diplomates que de le rappeler de ce point de vue-là. Il y a une vraie nécessité
25:16de donner une parole spécifique aux États qui vont être en première ligne du changement climatique
25:23et qui sont déjà en première ligne. Et puis, on a beaucoup parlé de l'Afrique, mais c'est vraiment
25:28un sujet absolument central. Comment est-ce qu'on aide l'accélération à la fois du développement
25:35de l'Afrique, mais le développement dans le bon sens, c'est-à-dire qui justement ne repasse pas
25:42par toutes les étapes industrielles que nous avons connues et qui ont énormément contribué à la
25:47dégradation du climat, mais puisse directement sauter à l'étape des énergies les plus propres
25:55possibles et des énergies renouvelables ? Donc, cette question est importante. C'est aussi comme
26:02ça que les COP sont plus ouvertes et donnent la parole à davantage de pays, d'organisations,
26:11de groupements d'intérêt et de groupements citoyens pour mettre cela vraiment à la première page. Et
26:19puis aussi, les questions d'aide au développement. On parlait de la Norvège, la Norvège est un pays
26:24qui investit beaucoup dans l'aide au développement en Afrique et pour un certain nombre d'États. Donc,
26:29ça, à l'ONU, être capable de se faire l'avocat d'un certain nombre de pays, c'est vraiment un
26:38point absolument central. Et je pense qu'on a des progrès à faire, on a des progrès à faire là-dessus.
26:43Merci beaucoup. Je me permets d'intervenir rapidement pour vous poser une question qui
26:50vient de Jakarta, d'un élève qui vous demande, madame l'ambassadrice, si la conférence de Nice
26:57aura lieu, sera accessible au grand public. Les élèves de Jakarta voudraient suivre en quelque
27:05sorte son déroulement, un peu comme nous le faisons ce matin avec vous. Alors, je n'ai pas
27:10toutes les informations encore parce que ça se passe en juin de l'année prochaine, donc on a
27:14encore un petit peu de temps. Mais je sais qu'il y a une vraie volonté de transparence et d'associer
27:20en tout cas les organisations non gouvernementales, d'avoir aussi des événements à côté qui permettent
27:27la parole citoyenne, etc. Donc, je ne sais pas encore exactement quelle forme ça prendra,
27:30mais je vous promets de poser la question et d'être votre voix sur ce sujet pour dire que
27:37nous avons besoin de visibilité et puis peut-être aussi de capacité d'intervention citoyenne par
27:44rapport à ça. J'en profite pour dire aussi une chose que j'aurais dû dire juste avant,
27:50j'ai parlé des accords de Paris. On va fêter les 10 ans l'année prochaine des accords de Paris.
27:58Je pense que les lycées français auraient tout intérêt à utiliser ce moment particulier. Tout
28:05le monde connaît les accords de Paris, ils sont vraiment universellement partagés. Bon,
28:10ça ne veut pas dire que tout le monde soit engagé de manière très volontaire là-dedans,
28:14mais en tout cas c'est un événement symbolique assez important pour que vous puissiez vous en
28:20emparer et l'utiliser justement en termes de communication, ne serait-ce déjà que dans
28:27l'établissement, dans les alentours, dans les familles, dans les villes où vous êtes,
28:31pour travailler sur les 10 ans de l'accord de Paris et en faire une vraie publicité et un vrai
28:39moyen justement de diffusion d'informations et peut-être aussi de discussion citoyenne.
28:44Donc je vous encourage vraiment à inventer quelque chose autour de cela.
28:48Et j'ajoute juste un petit mot, les élèves du lycée Porte de Loisan à Grenoble sont
28:55entièrement, comment dirais-je, engagés dans cette question et voudraient que la
29:00conférence de Nice soit pour eux l'occasion d'une réflexion partagée entre eux. Voilà,
29:06ils soutiennent donc la même idée. Comptez sur moi pour porter ça.
29:12Merci beaucoup. Je reviens maintenant vers Monsieur Jean-Pierre Rettecra au Lycée Liberté
29:19pour la partie finale de notre programme. Nous avons cinq à sept minutes si vous voulez bien
29:23Madame l'Ambassadrice. Je vous laisse, cher Monsieur le Proviseur, la parole pour les
29:30questions s'il y en a d'autres ou pour le bilan que vous souhaitez faire de cette matinée.
29:34Oui, merci de nous donner la parole. Un bilan, ça serait un gros mot. Je vais dire deux, trois
29:42choses. Le premier point, c'est que je pense que les élèves ici ont bien travaillé le sujet.
29:48Il y a eu des éléments qui vont leur permettre d'obtenir leur réflexion, leurs arguments pour
29:52la différence qui abordent cette question thématique, c'est-à-dire la politique, la
29:59justice. Je pense que c'est un exercice extrêmement intéressant et heureux pour eux. Nous avons
30:06dans l'établissement un accord du projet qui est celui de faire l'enregistrement des jeunes. Donc là,
30:12à niveau tout le métier de Madame l'Ambassadrice, il y a aussi un écho de ce que nous faisons dans
30:17l'établissement. Ce changement va nous permettre de parler davantage ici sur les valeurs que
30:24nous occupons de la question thématique, des valeurs de solidarité, des valeurs de fraternité,
30:28de certaines recherches de la justice entre les Etats, au niveau du développement des différents
30:34pays. Je voudrais remercier déjà les autres d'avoir apporté à ce souvenement, qui nous permet quelque
30:42part de nous désenclarer, puisque intellectuellement, nous abordons cette question souvent en nous
30:47enfermant un peu de notre projet qui s'appelle. Là, nos jeunes ont sûrement compris que la
30:52question est bien internationale, on ne peut pas le créer. On a parlé ici des océans, on a parlé
30:57ici des mers, on a parlé ici de l'hiver, on a abordé plusieurs aspects qui permettent de bien
31:01mesurer la dimension planétaire et la dimension infiniment importante de la question thématique.
31:09Et je voudrais chaleureusement dire, peut-être modestement, la fierté de la participation des
31:15élèves et des enseignants qui les ont encadrés. Puisque...
31:17Chers organisateurs, et en particulier madame Jean-Marc Fabrice, cher Florent, d'avoir pris ce temps d'échange avec la jeunesse, la jeunesse de notre établissement, qui correspond à 34-35 pays du monde,
31:40qui sont, qui cohabitent au quotidien ici et qui se posent aussi des questions, aussi bien sociales,
31:45politiques, géopolitiques et environnementales. En tout cas, merci beaucoup pour ce moment.
31:49Juste un mot, monsieur le proviseur, cher Jean-Pierre, pour dire combien je suis heureuse de vous retrouver,
32:03combien je suis heureuse de pouvoir parler avec les élèves de Bamako. Et merci de votre
32:09investissement et puis à votre disposition pour continuer d'une manière ou d'une autre ces échanges.
32:15Merci beaucoup. Merci beaucoup à vous, madame l'ambassadrice. Votre présence, votre contribution,
32:30votre soutien nous sont très très très précieux. Ce programme nous a permis de communiquer entre nous
32:37nos convictions, nos questions, nos interrogations. Je suis très sensible au fait que les élèves de
32:44Grenoble, de Quimper, de Grade en Bulgarie, de Moscou également, aient pu entendre les
32:52interrogations de nos élèves à Bamako, éclairées par votre analyse. Si vous me permettez, je voudrais
33:02vraiment remercier tous les élèves, encore une fois, tous les professeurs. Ça fait extrêmement
33:06chaud au cœur de vous voir tous autour, rassemblés autour des mêmes préoccupations, des mêmes
33:13problématiques. Quels que soient les continents, quels que soient les pays dans lesquels vous êtes,
33:17vous partagez les mêmes ambitions, les mêmes désirs. Continuez, ne baissez pas les bras,
33:22on compte sur vous parce que c'est la jeune génération qui nous permettra d'avancer. C'est
33:26pour ça qu'on croit tellement à l'éducation. Et merci infiniment à vos professeurs qui vous
33:31accompagnent parce que sans elles et sans eux, rien ne serait possible. C'est un grand bonheur
33:35de vous avoir tous, encore une fois, autour des écrans et d'échanger avec vous. Merci.
33:43Merci, très bonne journée à tous. Merci à la régie, Jean-Luc Gaffard,
33:57Antoine Châtelet et tous ceux qui travaillent à l'ombre pour rendre visible ce programme.
34:04Merci, monsieur Maïchalewski. Merci à toute votre équipe, toujours un plaisir. A bientôt.

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