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Le secrétaire d'État chargé de la Citoyenneté Othman Nasrou était l'invité de BFMTV ce mardi soir pour évoquer le sujet de l'immigration, qui fera l'objet d'une nouvelle loi "en début d'année 2025".

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00:00Vous êtes secrétaire d'État chargée de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations.
00:03Le gouvernement prépare une nouvelle loi immigration et vous dévoilez aujourd'hui vos pistes de travail en matière d'intégration.
00:11On va y revenir dans un instant, mais avant j'aimerais avoir votre réaction sur le comportement du député LFI de Loire-Atlantique.
00:19J'imagine que vous avez suivi cette histoire qui a suscité beaucoup de réactions dans la classe politique.
00:23Andy Kerbrath, c'est son nom, il a été arrêté ce week-end après avoir acheté de la drogue à un mineur.
00:29Il a reconnu les faits, il s'est excusé et il a dit qu'il se mettrait à la disposition de la justice.
00:36Je vous propose d'écouter la réaction de Sandrine Rousseau, députée Europe Écologie-Les Verts, qui était tout à l'heure l'invité de BFM TV.
00:42Je l'ai défendue parce que je pense que la lutte contre la consommation de drogue ne peut pas passer par la criminalisation et la stigmatisation des consommateurs.
00:53C'est tout le contraire, c'est un enjeu de santé publique majeur, premier.
00:57Il y a énormément de consommation dans tous les milieux en France.
01:02Aujourd'hui, la question c'est comment on accompagne ces personnes qui se font du mal à elles-mêmes avant toute chose
01:10et comment on fait en sorte qu'elles puissent entrer dans un parcours de soins quand elles subissent des addictions.
01:15Je précise qu'il a expliqué qu'il voulait se battre contre cette addiction, qu'il allait suivre un parcours de soins.
01:23Il évoque des problèmes personnels et des fragilités psychologiques.
01:27Est-ce qu'il faut le traiter comme un criminel, en tout cas un délinquant ou comme un malade qui a besoin de soins ?
01:32Il y a des lois dans notre pays et nul ne peut s'y soustraire.
01:37Il y a des règles, donc c'est normal qu'elles soient appliquées.
01:41Je vais vous le dire aussi clairement, la drogue est un poison.
01:45Un parlementaire a un devoir d'exemplarité.
01:48Nous sommes en guerre contre le narcotrafic qui aujourd'hui gangrène la vie de beaucoup de nos concitoyens
01:55et qui, sur certains quartiers, pèse très lourd dans le quotidien des habitants.
02:00Ce n'est pas acceptable.
02:02Il peut rester député ?
02:03S'il doit y avoir des poursuites, puisque la loi les prévoit, c'est tout à fait normal.
02:06Est-ce qu'il peut rester député ?
02:08C'est à lui d'apprécier.
02:09Mais évidemment qu'aujourd'hui, l'exemplarité que doit avoir un député est compromise.
02:15Charles, Nora, que vous inspire cette polémique autour de ce député ?
02:20D'abord, je considère qu'il devrait démissionner,
02:23parce que ce n'est quand même pas glorieux d'acheter de la drogue à un dealer dans la rue quand on est député.
02:28Ça me paraît compliqué, d'autant qu'il a eu des déclarations sur ses grandes réalisations contre le trafic de drogue.
02:36C'est doublement bizarre.
02:39Ce que je trouve extraordinaire, c'est la réaction de Sandrine Rousseau,
02:43une réaction très compassionnelle.
02:45C'est-à-dire que le moindre homme politique de droite dit un truc de droite,
02:50elle réclame sa démission et son incarcération.
02:54Et quand un député de gauche achète de la drogue dans la rue,
02:57il doit être accompagné pour aller vers un parcours de soins.
03:00Il ne faut pas stigmatiser ni criminaliser les consommateurs.
03:04Elle a salué son honnêteté.
03:06Il est conscient qu'il a des difficultés avec sa consommation de drogue.
03:10Il est conscient qu'il doit rentrer dans un processus de soins.
03:13Il faut l'accompagner dans ses soins.
03:15On les met tous en prison.
03:17L'avantage, c'est qu'il a quand même osé qu'il avait un problème avec ça.
03:21On ne va pas criminaliser tout le monde.
03:24Ce n'est pas charmant, c'est une réalité.
03:26Il y a beaucoup de gens malades.
03:28Bien sûr, ils sont tous malades.
03:30Les consommateurs de drogue à Paris sont tous très malades.
03:33Il y a aussi des gens un tout petit peu légers qui s'en foutent un petit peu.
03:39Je pense qu'il faut criminaliser et stigmatiser une partie des consommateurs de drogue
03:46qui consomment sans penser aux conséquences que ça a la consommation de drogue.
03:50Effectivement, ça tue.
03:52Ça tue ceux qui font des overdoses.
03:56Ça tue ceux qui participent au trafic.
03:58Ça met des gamins de 13 ans dans les trafics sur le territoire français.
04:04Ça tue des gens dans les pays de production de la drogue.
04:07Excusez-moi, la réaction compassionnelle de Mme Rousseau me paraît plus en dessous de ce qu'il faudrait faire.
04:13Je pense qu'il faut criminaliser la consommation de drogue aussi.
04:16À un moment, on a beau criminaliser la consommation de drogue,
04:20on n'a jamais vu autant de consommateurs.
04:22Mais elle n'est pas criminalisée ?
04:23En l'occurrence, si.
04:25Renseignez-vous.
04:27On voit bien qu'il y a des consommateurs aujourd'hui
04:30Condamnés par la justice pour consommation de drogue ?
04:32Qui sont effectivement pris en charge par la justice.
04:35En l'occurrence, il se met à disposition.
04:37Lui, oui, parce qu'il est député.
04:39En fait, il prend tout le temps de parole.
04:41Du coup, on ne peut pas débattre.
04:43Là, on a quand même un vrai sujet qui est un sujet de santé publique
04:47qui a des conséquences qui sont extrêmement larges,
04:50notamment sur les jeunes qui consomment.
04:52On ne peut pas juste balayer ça en disant qu'on va mettre tout le monde en tôle.
04:55On aura l'occasion d'y revenir un peu plus tard dans la soirée.
04:58Je vous interroge maintenant parce qu'après, vous nous quitterez.
05:02On a eu votre position.
05:04Norman Nassrou, revenons à vos pistes de travail
05:07en matière d'intégration que vous dévoilez ce matin dans Le Parisien.
05:10D'ailleurs, intégration, vous préférez le terme assimilation.
05:13Vous dites dans Le Parisien, j'assume ce mot.
05:16Qu'est-ce que vous mettez derrière ce mot assimilation ?
05:20D'abord, je veux vous dire que c'est le mot qui est prévu dans le Code civil.
05:23Mais qu'est-ce que vous, vous mettez derrière ?
05:25Moi, je ne veux pas avoir un débat sémantique.
05:27Le message, il est très clair.
05:29L'intégration, c'est un défi.
05:31C'est une exigence et c'est une chance.
05:33C'est une exigence parce que plus on est exigeant en matière d'intégration,
05:35et oui, avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
05:37nous serons plus exigeants.
05:39Ce sont les pistes de travail que j'ai indiquées, que vous avez mentionnées.
05:43Nous avons besoin de renforcer cette exigence
05:45parce que c'est aussi donner une vraie chance
05:47à ceux qui arrivent sur notre territoire.
05:49Et je vous le dis simplement, ça n'est pas qu'un sujet économique.
05:51On ne fait pas nation, simplement en ayant un emploi et un logement.
05:54L'assimilation, ça veut dire s'approprier une langue d'abord.
05:57Voilà, c'est ça ma question sur l'assimilation.
05:59On va revenir sur les pistes de travail qui sont très intéressantes
06:01à évoquer dans un instant,
06:03mais juste sur ce concept d'assimilation,
06:05parce qu'effectivement, la sémantique est importante.
06:07Vous savez qu'on ne met pas la même chose derrière l'intégration
06:09et derrière l'assimilation.
06:11L'assimilation, c'est le fait de renvoyer à l'abandon
06:13de la culture d'origine de l'étranger
06:15qui devrait épouser la culture de son nouveau pays,
06:17alors que l'intégration, c'est ce mélange des cultures.
06:20Donc vous, vous assumez ce terme d'assimilation.
06:22Oui, mais je ne partage pas la description que vous en faites.
06:26La réalité, c'est que nous avons dans notre pays
06:28un socle culturel et surtout un socle de valeurs
06:30que chacun doit s'approprier.
06:32Il y a des principes dans notre pays qui ne sont pas négociables.
06:34Je pense à la laïcité, je pense à l'égalité
06:36entre les femmes et les hommes, je pense à la mixité
06:38aussi entre les femmes et les hommes.
06:40Ce sont des principes que chacun doit s'approprier.
06:42Et ça, c'est l'intégration. Hauteman-Nassrouf,
06:44ce n'est pas l'assimilation.
06:46Appelez-le comme vous voulez.
06:48Je vous dis simplement qu'aujourd'hui...
06:50Hauteman-Nassrouf, vous, comment vous définissez
06:53assimilation versus intégration ?
06:55Dans l'intégration, ce principe de laïcité,
06:57d'égalité femmes-hommes, il est prévu également.
06:59Pourquoi vous avez fait ce choix-là ?
07:01Qu'est-ce que ça veut dire, quand on s'appelle
07:03Hauteman-Nassrouf et qu'on est candidat à Trappes,
07:05notamment pour les municipales, d'utiliser ce terme ?
07:08Qu'est-ce que ça veut dire pour les gens
07:10que vous avez souhaité représenter ?
07:12D'abord, c'est très drôle que vous me parliez
07:14de mes origines ou de mon prénom.
07:16Cette idée qu'on a aujourd'hui dans notre pays
07:18de vouloir toujours rassurer...
07:20C'est Noura Hamadi qui vous pose la question,
07:22donc je peux quand même me le permettre.
07:24Moi, je vois une Française.
07:26Je ne vois pas une couleur de peau, une religion ou une origine.
07:28Répondez à ma question, s'il vous plaît.
07:30Si vous me permettez que je puisse finir une phrase,
07:32je pourrais plus facilement vous répondre.
07:34Ce que je vous dis, c'est que nous avons dans notre pays
07:36des principes que chacun doit faire sien.
07:38Et ça, je l'assume pleinement.
07:40Cette intégration, cette fausse générosité
07:42qui consiste à accueillir des gens en ne s'assurant pas
07:44qu'ils s'approprient un certain nombre de principes,
07:46en ne s'assurant pas qu'ils parlent suffisamment bien le français,
07:49et à la fois leur proposer les contenus pour,
07:51mais le sanctionner par un examen
07:53pour qu'on vérifie leur niveau de français,
07:55je vous le dis, c'est une hypocrisie.
07:57Et ça ne peut pas marcher.
07:59Et l'assimilation, c'est le terme dans le code civil,
08:01il n'a rien d'infamant.
08:03Mais je veux le dire encore une fois,
08:05ce pays s'honore de pouvoir voir des gens,
08:07des citoyens, quelle que soit leur origine,
08:09leur couleur de peau, leur religion.
08:11La seule chose qui est demandée,
08:13et c'est une exigence, et j'y tiens absolument,
08:15c'est bien sûr qu'il y ait un socle commun,
08:17un référentiel qui soit partagé.
08:19Appelez-le comme vous voulez.
08:21Aujourd'hui, dans le parcours qui existe,
08:23le mot d'assimilation est insuffisant
08:25de mon point de vue, et je veux le renforcer,
08:27et nous allons le faire.
08:29On va avancer sur les pistes que vous proposez.
08:31Je précise que la définition que j'avais donnée
08:33tout à l'heure, assimilation, intégration,
08:35ce n'est pas ma définition.
08:37J'ai repris la définition typiquement
08:39de la fondation Robert Schuman,
08:41donc ce n'est pas moi qui ai mis ces mots-là derrière.
08:43Vous faites le choix d'employer ce mot d'assimilation.
08:45Maintenant, dans les faits,
08:47votre solution pour relancer ce moteur
08:49que vous dites cassé,
08:51c'est obligatoire.
08:53Aujourd'hui, qu'on comprenne bien,
08:55quand vous faites une demande de carte
08:57de séjour ou de carte de résident,
08:59vous devez passer
09:01un examen de français, vous devez maîtriser
09:03un certain niveau de français. Vous dites que ce n'est pas suffisant ?
09:05Je vous dis que ce n'est pas le cas.
09:07Au moment où je vous parle,
09:09il n'y a pas d'examen qui sanctionne
09:11le niveau de français.
09:13Il y a une obligation de suivre
09:15un certain nombre d'heures de cours,
09:17mais pas d'examen. La loi de janvier dernier
09:19prévoit un examen et nous allons le mettre
09:21en oeuvre et nous allons même accélérer
09:23sa mise en oeuvre pour qu'effectivement il y ait un
09:25examen, que ce ne soit pas simplement une obligation
09:27d'assiduité, c'est ce qui existe aujourd'hui,
09:29mais bien une vérification
09:31par un examen du niveau de langue
09:33quand on demande un titre de séjour pluriannuel
09:35ou quand on demande une carte de résident.
09:37Est-ce qu'on n'est pas un petit peu à côté
09:39du sujet, cher
09:41Othmane Nassrou, puisque au départ,
09:43votre secrétariat d'État devait s'appeler
09:45le secrétariat d'État à la laïcité,
09:47sauf erreur de ma part.
09:49En tout cas, c'était la première dénomination qui était
09:51sortie dans la presse.
09:53Et puis, cette dénomination
09:55a été perçue comme stigmatisante
09:57pour les musulmans et donc
09:59il y a eu un changement vers la citoyenneté
10:01et puis carrément ensuite la lutte
10:03contre les discriminations.
10:05Vous pouvez...
10:09En termes d'intégration, qu'est-ce qui
10:11pose problème ? Où est le séparatisme ?
10:13On voit bien aujourd'hui en France que
10:15on a un séparatisme fort de la part
10:17d'une partie de la communauté
10:19musulmane. On le sait, c'est
10:21ça qui crée du vote RN,
10:23c'est ça qui bouscule beaucoup
10:25notre société et ça ne vaut pas
10:27qu'en France, c'est valable
10:29en Angleterre, dans d'autres pays d'Europe.
10:31À partir du moment où on est
10:33sur ces sujets d'examen de français, etc.
10:35Est-ce qu'on n'est pas à côté du sujet ? Vous avez
10:37d'excellents établissements
10:39scolaires sur le plan du niveau
10:41qui sont suspectés d'être
10:43influencés
10:45par des islamistes. Je parle par exemple du
10:47lycée AVEROS. Vous avez
10:49des islamistes qui sont parfaitement
10:51lettrés et qui peuvent parfaitement passer
10:53votre examen de français. C'est pas
10:55pour autant qu'ils seront ni intégrés
10:57ni assimilés à la société
10:59française. Donc est-ce qu'il n'y a pas...
11:01Est-ce que vous n'avez pas là des
11:03pudeurs par rapport au vrai sujet ?
11:05Parce qu'en fait, vous
11:07restez malgré tout, malgré
11:09Retailleau, malgré tout ça,
11:11dans une forme de politiquement correct.
11:13D'abord, sur la laïcité,
11:15je veux vous redire que c'est une priorité
11:17et vous êtes peut-être mieux informé
11:19que moi, Charles Consigny. Il n'y a pas eu
11:21de départ. J'ai lu la presse. Oui, mais la presse n'est pas
11:23toujours bien renseignée. En l'occurrence, ce que je peux vous dire
11:25c'est que depuis le départ, le terme de laïcité
11:27est inclus dans la citoyenneté et je le porte
11:29pleinement. Et c'est un bien
11:31précieux que nous avons l'intention, et le Premier ministre
11:33Michel Barnier l'a dit, de défendre à
11:35chaque fois et sans qu'il n'y ait aucun recul.
11:37Ça, c'était sur le sujet de la laïcité.
11:39Je veux vous dire que nous allons aussi
11:41mettre en place des tests civiques pour vérifier
11:43l'adhésion à un certain nombre de principes et de valeurs.
11:45Un test de valeurs républicaines, vous voulez mettre en place.
11:47À destination de qui et quelle forme prendrait-il ?
11:49Là aussi, il prendra la même forme qu'un test
11:51de langue mais avec des questions pour vérifier
11:53la connaissance de l'histoire de France,
11:55pour vérifier l'assimilation,
11:57vous voyez, le mot vient de lui-même, d'un certain nombre
11:59de principes. C'est ça que ça veut dire.
12:01Par exemple, sur la laïcité, en posant des questions
12:03pour vérifier que ce ne sont pas simplement
12:05des contenus qui ont été
12:07écoutés et entendus mais qui ont réellement été
12:09compris, et ça me paraît normal. Je veux juste vous dire
12:11que beaucoup de pays...
12:13À destination de qui ? Est-ce que ce serait à destination
12:15de tous les étrangers, de ceux qui demandent des cartes de séjour,
12:17des cartes de résidence ? C'est déjà le cas
12:19pour ceux qui demandent à être naturalisés.
12:21Les demandeurs d'asile, est-ce que ce serait valable aussi
12:23pour les demandeurs d'asile ? C'est à destination de qui, ces tests ?
12:25Alors, aujourd'hui, ils sont à destination
12:27de ceux qui demandent un titre de séjour
12:29pluriannuel ou une carte de résidence.
12:31Je souhaite, moi, à terme, nous aurons cette
12:33discussion en temps utile,
12:35on homogénéise l'ensemble de ces tests,
12:37qu'il y ait systématiquement un test français
12:39et un test civique sur toutes
12:41les voies que vous avez citées, y compris
12:43la naturalisation, ce qui est normal.
12:45Y compris les demandeurs d'asile ?
12:47On peut très bien vérifier naturellement leur niveau
12:49de langue. Un demandeur d'asile, pardonnez-moi,
12:51Juste Charles, un demandeur d'asile qui ne maîtriserait pas
12:53le français, qu'est-ce qui se passe chez lui ?
12:55D'abord, on peut très bien
12:57lui proposer des cours supplémentaires,
12:59on peut très bien lui proposer de repasser l'examen.
13:01Vous avez raison de dire qu'un réfugié
13:03qui a le droit d'asile dans notre pays ne peut pas
13:05être expulsé s'il a obtenu le droit d'asile,
13:07s'il est éligible ou droit d'asile
13:09comme réfugié ou à la protection subsidiaire.
13:11Du simple fait
13:13de ne pas avoir réussi cet examen, ça n'est pas une raison
13:15pour ne pas le mettre dans ce même cursus.
13:17Et ça se fait déjà aujourd'hui.
13:19Donc il n'aura pas ce statut de réfugié tant qu'il
13:21n'aura pas validé son examen de français ?
13:23Non, parce que constitutionnellement, on ne pourrait
13:25pas lui refuser le statut de réfugié
13:27uniquement pour ne pas avoir passé l'examen de français.
13:29C'est le seul cas dans lequel...
13:31Pour les naturalisations,
13:33pour les titres de séjour pluriannuel
13:35et pour les cartes de résident,
13:37là ce sera totalement opposable, on pourra refuser.
13:39Je veux juste vous préciser une chose,
13:41beaucoup de pays européens le font déjà.
13:43Ce que je vous dis là existe chez la plupart
13:45de nos voisins.
13:47Mais là-dedans, on voit bien que l'objectif
13:49est effectivement d'avoir une forme
13:51d'immigration choisie, de faire en sorte
13:55d'avoir un niveau à peu près
13:57du collège en ce qui concerne
13:59le niveau de français, sur les connaissances
14:01par rapport à l'histoire française.
14:03On serait d'ailleurs étonné
14:05de voir quel type
14:07de questions sont posées.
14:09Est-ce que même des Français sont en capacité
14:11ou pas de répondre ?
14:13Mais là-dedans, est-ce que l'objectif c'est de faire
14:15véritablement une immigration choisie
14:17et donc question subsidiaire à partir du moment où on a
14:19une immigration choisie ?
14:21Ça veut dire qu'il y a beaucoup de gens
14:23qui permettent à la France de fonctionner
14:25dans les restaurants,
14:27avec la voirie, qui travaillent avec la petite enfance
14:29et qui ne seraient peut-être pas susceptibles
14:31d'avoir cet examen.
14:33Est-ce que ça veut dire que cette immigration-là,
14:35qui sont les premiers de Corvée
14:37si vous me permettez l'expression,
14:39et qui prennent des emplois que beaucoup
14:41ne veulent pas prendre, ne sont plus les bienvenus ?
14:43Madame,
14:45je vais essayer de vous répondre très clairement.
14:47Un étranger qui travaille ou qui veut travailler,
14:49qui respecte les règles, qui aime la France,
14:51qui fait cet effort d'intégration,
14:53ne pose pas de problème.
14:55Ce n'est pas mon sujet.
14:57Et je vous le dis là aussi parce que quand vous dites
14:59qu'il n'y arriverait pas,
15:01je ne partage pas cette forme de condescendance
15:03que vous avez pour les gens que vous avez cités.
15:05Il faudrait peut-être 10 ans
15:07avant qu'il soit régularisé.
15:09Je ne vous ai pas interrompu. Je vous dis que nous allons proposer
15:11des cours de langue, nous allons proposer des modules
15:13de connaissances de l'histoire de France.
15:15Tout cela est déjà prévu
15:17aujourd'hui par l'OFI. Nous allons renforcer
15:19ces contenus-là. Il y a 4 jours
15:21de formation qui sont prévus aujourd'hui
15:23pour le parcours d'intégration.
15:25Je souhaite que le volet valeurs républicaines soit renforcé.
15:27Ce n'est pas beaucoup 4 jours.
15:29Tout à fait. Il faut qu'on le renforce.
15:31On peut prescrire jusqu'à 600 heures d'apprentissage du français.
15:33Cela peut être davantage.
15:35Je vous le dis, c'est une fausse générosité
15:37de vouloir faire semblant
15:39d'intégrer les gens en n'essayant pas de les amener
15:41au bon niveau de français et à la bonne
15:43connaissance de ce qui fait que nous sommes
15:45une seule société.
15:47C'est important aussi.
15:49Il n'y aura pas de cohésion nationale.
15:51Il n'y aura pas de réussite
15:53pour ces personnes que vous avez citées
15:55si on n'a pas vis-à-vis d'eux la même exigence.
15:57Cette exigence, je vous le dis, c'est aussi une chance
15:59à condition qu'on les accompagne.
16:01C'est notre intention.
16:03Est-ce que vous aurez les moyens de vos ambitions ?
16:05Le budget immigration est légèrement baisse.
16:07Il y a une coupe de 200 millions d'euros.
16:09Il se divise en deux parties.
16:11La plus grande partie des dépenses,
16:13les 2,05 milliards,
16:15c'est pour l'immigration et pour l'asile.
16:17La petite partie, votre partie à vous,
16:19c'est pour l'intégration et l'accès
16:21à la nationalité française.
16:23Il y aura un débat au Parlement, un débat budgétaire.
16:25Nous verrons les ajustements qui seront trouvés.
16:27Il y a une baisse qui est due aussi
16:29au nombre de réfugiés ukrainiens qui baissent
16:31sur notre territoire.
16:33Forcément, les dépenses afférentes
16:35sont à réévaluer
16:37à la baisse. En l'occurrence, je peux vous le dire,
16:39s'agissant de l'intégration avec le ministre de l'Intérieur
16:41Bruno Retailleau, les moyens seront là.
16:43Vous êtes satisfait de votre budget en l'état ?
16:45Je ne fais pas partie
16:47de ceux qui
16:49cherchent à complexifier les choses.
16:51La réalité, c'est qu'aujourd'hui, nous avons
16:53un budget qui est difficile parce que la situation
16:55du pays est difficile. Nous devons tous faire des efforts.
16:57Moi, je vous le dis, il y a aussi
16:59des choses qui sont attendues de nous qui ne sont pas
17:01simplement de l'ordre du levier budgétaire.
17:03Tout ce que j'ai cité tout à l'heure n'occasionne pas
17:05en lui-même des dépenses faramineuses
17:07de plus. Par contre, être
17:09exigeant, savoir ce qu'on attend, quel
17:11contrat républicain on propose à ceux
17:13qu'on accueille, ce sont des sujets importants
17:15qui ne doivent pas être tabous.
17:17Je rebondis sur ce que disait tout à l'heure Nora
17:19au sujet de ces fameux
17:21tests de valeur républicaine.
17:23Qu'est-ce qu'il y aura dans
17:25ces textes ? On s'est un petit peu renseignés,
17:27on a un petit peu regardé tout à l'heure le procédé
17:29de naturalisation. Et là, effectivement, il y a un
17:31entretien et on demande aux personnes qui veulent
17:33naturaliser le français de répondre à un certain nombre
17:35de questions sur l'histoire
17:37de France. Alors, on a pris quelques exemples de questions.
17:39Je me permets de vous les poser.
17:41De quand date
17:43la devise de la France, liberté,
17:45égalité, fraternité ?
17:47Très franchement, on ne va pas jouer à ce jeu-là.
17:49C'est intéressant. On pose ça
17:51à des étrangers. Moi, la question que je me pose, c'est
17:53est-ce que les Français connaissent la réponse à ces questions ?
17:55Moi, je ne connais pas cette réponse.
17:57Nora ne sait pas.
17:59Non, justement.
18:01Elle s'inspire de la révolution.
18:03Elle s'inspire de la révolution
18:05mais elle n'est inscrite dans la Constitution
18:07française que depuis 1848.
18:09Est-ce que je peux vous
18:11en faire une deuxième ?
18:13De toute façon, vous poserez les questions que vous voudrez.
18:15En fait, c'est juste pour donner une idée.
18:17Si, allons sur la deuxième.
18:19Parce que c'est quand même intéressant.
18:21Personne sur ce plateau ne réussit le test.
18:23Personne n'a réussi le test sur la première question.
18:25Deuxième question. Qui a dit la liberté commence
18:27ou l'ignorance finit ?
18:29C'est pas Victor Hugo, non ?
18:31J'ai un 1 sur 2.
18:331,5. Troisième question.
18:35De quand date la déclaration universelle des droits de l'homme ?
18:37Euh...
18:39C'est autour de Nora.
18:41C'est pas 48.
18:43C'est 48.
18:45Deuxième point pour Charles.
18:47Vous allez avoir votre nationalité française, Charles.
18:49Je vous en pose une dernière.
18:51Quel événement s'est déroulé
18:53le jour de la Saint-Barthélemy en 1572 ?
18:55Un massacre
18:57de protestants, non ?
18:59Bien sûr.
19:01On voit quand même la difficulté.
19:03C'est quand même pas rien.
19:05Je veux dire, il y a quand même un certain nombre de Français
19:07nous-mêmes autour de la table.
19:09Soyons clairs, soyons sincères. On n'est pas capables de répondre à ces questions.
19:11C'est le même examen pour l'agrégation d'histoire
19:13et pour la naturalisation.
19:15Par souci d'économie, on a regroupé
19:17les candidats. C'est ça que ne nous dit pas
19:19le ministre Lassereau.
19:21En l'occurrence, au-delà du jeu que vous nous avez proposé,
19:23il y aura bien sûr un travail...
19:25Ce que j'essaie de vous dire, c'est que le choix
19:27de ces questions, le choix du contenu
19:29et encore une fois, l'apprentissage qui sera fait en amont
19:31de ces questions, ça fera l'objet évidemment
19:33d'un travail très sérieux. Ce n'est pas moi
19:35qui vais le décider, c'est un comité que nous allons
19:37constituer pour travailler sur ces sujets-là.
19:39Mais je veux vous le redire, la plupart de nos voisins
19:41font exactement la même chose et ça n'a rien
19:43d'infamant au contraire.
19:45Je voudrais... Vous êtes donc
19:47ministre
19:49aussi de la lutte contre les discriminations
19:51et de l'intégration. Là, on entend
19:53beaucoup parler des devoirs
19:55de ceux qui prétendent à entrer
19:57sur le territoire national.
19:59Il y a aussi potentiellement des droits
20:01quand il s'agit d'intégration.
20:03Comment est-ce qu'on garantit les mêmes droits pour
20:05tous ? Liberté, égalité,
20:07fraternité. Et là, je vais
20:09arriver tout bêtement
20:11au cadre scolaire. On sait
20:13que typiquement dans certains quartiers
20:15populaires notamment,
20:17qui concentrent beaucoup de populations
20:19primo-arrivantes,
20:21le rapport à l'école...
20:23L'école est moins dotée,
20:25il y a moins de professeurs, parfois
20:27moins formés ou à l'heure absente,
20:29pas nommés. Il y a aussi de moins en moins
20:31d'animateurs, de moins en moins
20:33de personnels, de moins en moins de policiers.
20:35Là-dessus, est-ce qu'il n'y a pas aussi
20:37un volet sur les devoirs de l'État
20:39quand il s'agit de mieux intégrer
20:41et donc de donner les mêmes chances à tous ?
20:43Je veux vous dire, madame, que vous avez
20:45raison de dire que les droits et les devoirs vont
20:47ensemble. Et évidemment que face à cette
20:49exigence en matière de respect des règles,
20:51d'intégration, il faut qu'il y ait
20:53en face une égalité des chances.
20:55Et j'y suis extrêmement attaché. Égalité des droits !
20:57Et égalité des droits, tout à fait.
20:59Les deux, d'ailleurs. Moi, je suis fier de vivre
21:01dans un pays qui se fixe comme objectif.
21:03Que nul, précisément, ne doit être
21:05agressé, insulté, entravé
21:07en raison de son origine, sa religion
21:09et de sa couleur de peau. C'est l'universalisme républicain.
21:11Il y a encore du chemin à faire. Je sais que cette promesse
21:13républicaine, elle est imparfaite aujourd'hui.
21:15Mais encore une fois, nous allons
21:17nous retrousser les manches et nous allons
21:19essayer d'y arriver. Et je vous le dis simplement parce qu'en
21:21ce moment, nous avons un sujet, je veux le mentionner
21:23sur votre plateau, de lutte contre l'homophobie
21:25dont les actes homophobes ont explosé
21:27dans notre pays. C'est aussi un sujet d'égalité
21:29des droits, notamment dans le sport.
21:31Et vous avez rendez-vous, d'ailleurs, jeudi avec
21:33la Ligue et la Fédération Française de foot
21:35après les incidents du match entre
21:37le PSG et Strasbourg. Merci beaucoup
21:39Othmane Nassrou d'avoir accepté notre invitation
21:41ce soir.

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