L’avocate de Dominique Pélicot, Maître Zavarro, était l’invitée de L’Heure des Pros, ce jeudi 24 octobre, sur CNEWS. Elle s’est exprimée sur le refus du président du tribunal de permettre à l’accusé de s’exprimer : «Ce serait le moment opportun d’avoir un vrai moment d’audience. Je veux qu’il puisse, à l’issue de ces débats, exprimer à son épouse et à sa famille les raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés là».
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00:00Hier, le président des débats
00:03n'a pas souhaité, n'a pas voulu
00:06que M. Pellicot réponde
00:10à Gisèle Pellicot.
00:11Et on a vu ce qu'avait dit Gisèle Pellicot hier.
00:15Je suis une femme détruite,
00:17je ne sais pas comment me reconstruire,
00:19me relever de tout ça.
00:20Heureusement, je suis soutenue par un psychiatre.
00:23Il me faudra encore beaucoup d'années.
00:25Elle a parlé de son mari
00:27avec des mots...
00:28Dominique, nous avons eu 50 ans de vie commune,
00:30j'ai été une femme heureuse et comblée,
00:32nous avons eu 3 enfants, 7 petits-enfants,
00:35tu as été un homme bienveillant, attentionné,
00:37jamais je n'ai douté de ta confiance.
00:39Et effectivement,
00:41cette trahison est incommensurable.
00:43Je pensais finir mes jours avec ce monsieur,
00:45aujourd'hui, ma vie a basculé dans le néant.
00:48Manifestement, vous auriez aimé
00:50que Dominique Pellicot puisse lui répondre.
00:53Pourquoi le président n'a-t-il pas souhaité ce moment ?
00:56Et pourquoi souhaitez-vous intervenir ?
00:58Madame Zavarro, bonjour.
01:01Bonjour, monsieur.
01:03Je souhaitais juste intervenir parce que...
01:05Je pense que ça aurait été un moment opportun
01:08pour avoir un vrai moment d'audience.
01:11Madame Pellicot est à la barre pour la deuxième fois.
01:14Monsieur Pellicot avait envie de dire certaines choses.
01:18En même temps, monsieur Arrata a la police de l'audience
01:21et a considéré à ce moment-là
01:22qu'on ne pouvait pas maintenir un échange
01:25pour des raisons qui lui appartiennent.
01:26Je peux comprendre l'argument.
01:28Ce que je veux surtout,
01:30c'est que nous puissions, à l'issue de ces débats,
01:33qui sont lieux matériellement parlant,
01:36on va dire jusqu'au 18 novembre,
01:38puisque c'est à partir de cette date
01:39qu'auront commencé les plaidoiries des parties publiques,
01:41les réquisitions et ensuite les plaidoiries de la Défense,
01:44qu'avant le 18 novembre,
01:46monsieur Pellicot puisse prendre la parole,
01:48puisse la reprendre surtout
01:49et qu'il puisse exprimer à son épouse, à sa famille,
01:52les raisons pour lesquelles nous en sommes arrivés là.
01:55Et il me semblait important,
01:57compte tenu que madame était à l'audience, était à la barre
02:00et qu'elle s'était exprimée,
02:01qu'elle s'était adressée à lui indirectement
02:03sans le regarder pour des raisons qui lui sont propres
02:05et qu'elle a largement expliquées à la Cour,
02:07il me semblait important que monsieur Pellicot
02:09puisse, dans ces conditions, s'exprimer lui aussi
02:12et commencer à cheminer
02:14pour éclairer la Cour sur les raisons de son geste.
02:17Ça me semblait être important.
02:18Le président, monsieur Arrata, a décidé d'en faire autrement.
02:22Je ne m'insurge pas.
02:24Je comprends, moi, qu'il y ait des problématiques d'audience
02:27qui font qu'à un moment donné, on est obligé de s'arrêter,
02:30on est obligé d'interrompre,
02:31on est obligé de reprendre un planning qui est très serré.
02:34Donc, pas de difficultés.
02:35Ce que je veux surtout, c'est qu'il puisse reprendre la parole
02:38à un moment opportun et qu'il puisse exprimer.
02:42Je l'avais conditionné comme tel
02:44et j'avais considéré que c'était important de le faire
02:47au moment où madame Pellicot serait présente à la barre.