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Didier Migaud, ministre de la Justice, était l'invité de Benjamin Duhamel dans "C'est pas tous les jours dimanche", sur BFMTV.

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Transcription
00:00Plus globalement, Didier Migaud, sur la situation budgétaire, je voudrais avoir le regard de
00:04de l'ancien président de la Cour des comptes sur l'état des finances de la France et notamment sur une double casquette qui était la vôtre
00:10puisque quand vous étiez premier président de la Cour des comptes, vous étiez aussi président du Haut conseil pour les finances publiques. Est-ce
00:15que vous considérez que c'est un institut
00:16fiable, sérieux ?
00:18Oui bien sûr, et la Cour des comptes aussi. Et donc le Haut conseil pour les finances publiques. Et le Haut conseil des finances publiques, oui.
00:24Alors comment comprenez-vous
00:25le fait qu'il y ait un décalage entre ce que dit le gouvernement qui explique que l'effort repose
00:30aux deux tiers sur une baisse de dépense et à un tiers sur les hausses d'impôts, alors que ce Haut conseil pour les finances publiques
00:35que vous avez présidé donc quand vous étiez premier président de la Cour des comptes dit
00:38c'est pas vrai, c'est 70% de hausse d'impôts et seulement 30% de baisse de dépenses. Oui, il n'est pas aussi
00:43affirmatif que ça. Il dit que c'est un risque, que c'est un risque, que vous ayez des organismes indépendants qui attirent l'attention
00:50d'un gouvernement. Ce sont des avis que donne le Haut conseil des finances publiques et c'est toujours éclairant, intéressant pour un gouvernement.
00:56Mais il dit bien qu'il y aura davantage de hausses d'impôts, de baisse de dépenses dans ce sujet.
01:01La discussion parlementaire n'est pas encore terminée. Et vous savez, dans l'immédiat, c'est toujours
01:09difficile de réduire la dépense publique parce que c'est une...
01:13Ce sont des mesures de moyen terme et de long terme. Et malheureusement, malheureusement,
01:20en France,
01:21nous avons un sujet autour de la dépense publique et
01:25nous ne nous sommes pas suffisamment préoccupés de l'efficacité, de l'efficience de la dépense publique.
01:30C'est un vrai sujet. Lorsque je disais tout à l'heure que nous sommes parmi les premiers,
01:34voire le premier s'agissant de la dépense publique, lorsqu'il s'agit de mesurer l'efficacité, l'efficience de la dépense publique, nous sommes
01:41rarement sur le podium. Donc il y a bien un sujet.
01:44Vous diriez qu'Emmanuel Macron a bien géré les finances de la France depuis 2017 ?
01:48Je n'ai pas à...
01:50Je suis ministre de la justice, ça ne vous a pas échappé. Je ne suis pas ministre des
01:57finances ni de l'économie.
01:59Mais vous avez été 10 ans premier président de la Cour des comptes à avoir, tous les ans, dans le rapport annuel, un avis
02:06lucide et souvent sévère sur la façon dont les comptes publics étaient gérés.
02:10Oui, sévère d'ailleurs à l'encontre de beaucoup de gouvernements, quels qu'ils soient.
02:14De gauche et de droite, avec un certain nombre de gouvernements qui ont eu à faire face à des crises
02:23qui ont fait qu'il y a eu des conséquences aussi sur la situation de nos finances publiques.
02:25Donc difficile de dire que ça a été un bon gestionnaire ?
02:29Non, mais c'est injuste. Je pense que ce que vous dites, et je ne ferai le procès de personne, ce que je constate c'est que
02:39la France
02:40et les responsables publics se sont
02:44insuffisamment préoccupés de l'efficacité et de l'efficience de l'action publique.
02:48Et ça, je l'ai beaucoup regretté, à la fois comme député et comme premier président de la Cour des comptes.

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