Le ministre de la Justice et garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, était l'invité de BFMTV ce dimanche soir dans C'est pas tous les jours dimanche.
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00:00– Bonsoir Éric Dupond-Moretti. – Bonsoir Monsieur Duhamel.
00:03– Merci d'être avec nous ce soir dans ces Pas tous les jours dimanche,
00:06garde des Sceaux, ministre de la Justice.
00:08Pour commencer je voudrais vous faire écouter Kylian Mbappé,
00:10capitaine de l'équipe de France, il y a tout juste quelques instants,
00:15il a pris position dans cette crise politique que traverse le pays.
00:19Écoutez Kylian Mbappé.
00:21– Aujourd'hui on voit très bien que les extrêmes sont aux portes du pouvoir,
00:24on a l'opportunité de choisir le futur de notre pays,
00:26et c'est pour ça que j'appelle à tous les jeunes d'aller voter.
00:30J'espère que ma voix va porter un maximum parce que le pays,
00:34on a besoin de s'identifier à ce pays, on a besoin de s'identifier à nos valeurs
00:38qui sont des valeurs de mixité, de tolérance, de respect.
00:40J'espère vraiment qu'on va faire le bon choix
00:43et j'espère qu'on sera encore fiers de porter ce maillot le 7.
00:46– Franchement c'est plus efficace que tous vos discours ça, non ?
00:49– Ça commence fort dites-moi,
00:52mais c'est bien que l'on veuille mobiliser la jeunesse,
00:56mixité, tolérance, on se plaint en permanence que les jeunes ne votent pas,
01:03ou ne votent plus ou ne votent pas assez.
01:05Et voilà quelqu'un qui est suivi par la jeunesse,
01:09qui décide de dire ce qu'il peut dire comme citoyen,
01:14parce qu'il est citoyen.
01:15– Vous le remerciez ?
01:15– Je le remercie de dire aux jeunes qu'il faut qu'ils aillent voter,
01:21je pense que vous avez raison, auprès des jeunes,
01:24sa voix porte plus que la mienne,
01:27et peut-être porte plus que la mienne tout court, j'en sais rien,
01:32mais comme on est en campagne électorale,
01:34comme on est dans une grande démocratie,
01:37comme tout le monde peut s'exprimer,
01:39je trouve que ce qu'il dit est juste et qu'il a raison de le dire.
01:43– Le fait qu'une star, qu'un footballeur comme Kylian Mbappé,
01:47qui est d'habitude extrêmement prudent sur les sujets politiques,
01:51sujets de société, prenne la parole de cette manière-là,
01:53c'est vraiment que l'heure est grave ?
01:56– C'est ce qu'il dit, mais d'autres artistes prendront la parole,
02:01ont déjà pris la parole, et dans une démocratie, je le répète,
02:06celui qui veut dire ce qu'il a à dire peut le dire,
02:10certains reçoivent évidemment plus d'écho que d'autres,
02:13médiatiquement il est quelqu'un de particulièrement connu.
02:16– Éric Dupond-Moretti, je voudrais vous soumettre les mots
02:19d'un ancien président et d'un ancien Premier ministre,
02:22d'abord Nicolas Sarkozy, sur la décision du président de la République
02:25de dissoudre l'Assemblée nationale, dans le journal du dimanche,
02:27voilà ce que dit Nicolas Sarkozy,
02:28un risque majeur pour le pays comme pour le Président,
02:31pour le pays déjà fracturé parce que cela peut le plonger dans un chaos
02:35dont il aura les plus grandes difficultés à sortir,
02:38voilà ce qu'a dit Nicolas Sarkozy,
02:40et Lionel Jospin, ancien Premier ministre dans le monde,
02:42ouvrez les guillemets, le président de la République
02:44offre au Rassemblement national l'occasion de briguer le pouvoir,
02:47ce n'est pas responsable, tant Nicolas Sarkozy que Lionel Jospin
02:50sont des hommes d'État qui connaissent le fonctionnement des institutions,
02:54leurs pratiques, est-ce qu'au fond ils ne disent pas tout haut
02:56ce que beaucoup pensent tout bas, y compris dans votre camp, Éric Dupond-Moretti ?
03:01– Alors moi je vais vous dire ce que je pense,
03:03je pense que le Président a eu raison,
03:06vous me laisserez le temps de m'expliquer là-dessus,
03:10il y avait une clarification nécessaire,
03:13d'ailleurs elle est en marche cette clarification,
03:17tant en ce qui concerne les appareils politiques que les hommes,
03:22je dis bien que les hommes, c'est très révélateur ce qui se passe,
03:27le Président Sarkozy, j'ai lu son interview,
03:29je n'ai pas lu l'interview de M. Jospin, je n'ai pas eu le temps,
03:31ce n'est pas une préférence, c'est comme ça,
03:33l'interview de M. Sarkozy vous la résumez quand même,
03:37– Il choisit une des phrases mais il y a effectivement d'autres.
03:40– Je comprends bien, il n'est pas d'accord,
03:41il aurait sans doute fait autrement, j'en accepte l'augure,
03:45j'en accepte l'idée, le Président Sarkozy,
03:46vous l'avez dit, est l'ancien Président de la République,
03:49c'est un homme d'État, mais il dit aussi qu'Éric Ciotti a eu tort,
03:54sur le fond, sur la forme, et il dit aussi,
03:57et ça vous a peut-être échappé,
03:58que la seule voie possible aujourd'hui c'est Emmanuel Macron.
04:01– Oui, enfin Éric, vous retenez ce qui vous plaît
04:06dans les propos de Nicolas Sarkozy parce que malgré tout,
04:08j'incite sur ce que dit le Président de la République,
04:10le risque de plonger le pays dans un chaos
04:12dont il aura les plus grandes difficultés à sortir,
04:14vous dites, il y a un instant, au fond,
04:15la dissolution de l'Assemblée nationale agit comme une forme de clarification,
04:19peut-être, et on y reviendra tout à l'heure sur, effectivement,
04:21les familles politiques qui sont en train de s'unir,
04:23mais le risque de chaos, le risque que, au fond,
04:26le bloc central que vous incarnez ce soir,
04:28soit le grand perdant de cette clarification, ça vous le constatez ?
04:32– Non mais le chaos, moi je l'ai déjà connu,
04:36c'est pas qu'il serait à venir, il existait à l'Assemblée nationale.
04:41Le Président de la République, Emmanuel Macron,
04:45actuellement en poste avec la majorité relative qui est la nôtre,
04:49Nicolas Sarkozy, ancien Président de la République,
04:52qui n'a pas connu une telle Assemblée nationale.
04:54C'est quoi ? C'est des cris, c'est des invectives, c'est des violences,
04:58c'est un drapeau palestinien, c'est tout un tas de choses
05:02qui, je le crois, ont profondément choqué nos compatriotes.
05:05– Et pourtant, vous ne cessiez d'expliquer que c'était gouvernable.
05:09Je vais par exemple retrouver ce que vous disiez après la loi immigration,
05:12il y a des textes majeurs qui ont été passés
05:14sur la hausse des moyens pour la justice,
05:15pour les forces de sécurité intérieure, est-ce tenable ?
05:17Quand on lit la constitution de la 5ème,
05:18on préférait avoir une majorité absolue, mais 50 textes sont déjà passés.
05:21C'est bien la preuve que ça pouvait continuer encore comme ça,
05:23vous-même vous le disiez en fin d'année dernière.
05:25– Monsieur Duhamel, ce n'est pas vous qui avez été
05:28sous la menace permanente d'une dissolution.
05:30– Non, ça je vous confirme, à ma place, il n'y a pas encore ce privilège-là.
05:33– Eh bien voilà, et c'était ça en permanence,
05:36donc nous avons décidé, me semble-t-il, le président de la République,
05:41mais moi je le suis dans cette décision,
05:43complètement et totalement de clarifier les choses.
05:46Il y a un électorat RN extrêmement important qui s'est dégagé,
05:50au nom des européennes, mais qu'est-ce qu'il y a dans ces électeurs ?
05:54Il y a les aficionados, j'allais dire de toujours, de l'extrême droite,
05:58ceux-là, ils sont imbougeables, ils resteront à l'extrême droite.
06:01Il y a ceux qui se disaient, l'Europe au fond, c'est bien loin.
06:05Il y a ceux qui sont tentés par la contestation que peut exprimer un vote RN.
06:11Le moment de la clarification est venu, et à l'extrême gauche,
06:15alors on a tous les jours des surprises, et nous voyons bien
06:19que ça n'est plus tenable, et que le seul choix sérieux,
06:27c'est le choix de la modération que nous incarnons.
06:31Alors oui, on a fait passer des textes, mais dans quelles difficultés ?
06:35Vous le savez.
06:36Donc nous souhaitons, nous, pouvoir encore, encore,
06:40proposer aux Français un certain nombre de choses.
06:43Et si vous m'interrogez sur le périmètre qui est le mien, je vous répondrai.
06:47– On va y venir dans un instant, je reprends juste un mot
06:49que vous venez de prononcer, vous dites, on est le seul choix de la modération.
06:52Je me mets à la place de certains téléspectateurs qui nous regardent
06:55et qui se disent, ça fait 7 ans qu'on nous joue le numéro de,
07:01c'est nous le chaos, c'est les extrêmes ou nous,
07:04on incarne le cercle de la raison.
07:06Ça veut dire qu'au fond, si je résume Éric Dupond-Moretti,
07:08pour un électeur modéré, les 30 juin et 7 juillet,
07:11il n'y a pas d'autre choix que de voter pour vous.
07:14– Mais enfin, regardez les programmes, l'extrême gauche,
07:17c'est 300 milliards d'euros par an, avec des promesses qui sont intenables.
07:22– Moins que ça, et Emmanuel Macron part ce midi contester le chiffrage.
07:25– D'accord, mais forcément, c'est son programme économique,
07:30avec un SMIC surévalué, avec l'abrogation de la retraite,
07:37d'ailleurs je donnerai une petite explication
07:43en ce qui concerne M. Hollande et M. Rousseau,
07:46parce que M. Hollande, il se présente dans la liste front dit populaire,
07:52il a donc accepté, il accepte donc de détricoter la retraite
07:58telle qu'elle est aujourd'hui, je rappelle qu'il est le premier
08:01à avoir mis la retraite à 62, maintenant il est pour la retraite à 60.
08:05– Alors la retraite à 62 ans, c'était Nicolas Sarkozy,
08:07lui a fait une réforme qui a allongé la durée de cotisation.
08:09– Ok, voilà, si c'est pour me reprendre et me dire ça,
08:13ça va dans le sens de ce que je viens d'exprimer.
08:15– Parce que la retraite à 62 ans, c'était François Fillon.
08:16– Oui, mais il y a aussi M. Rousseau, Aurélien Rousseau,
08:19qui a travaillé beaucoup avec minutie, avec talent, auprès d'Elisabeth Borne,
08:25il était directeur de cabinet pour élaborer cette loi retraite
08:28et aujourd'hui il a franchi le Rubicon si j'ose dire.
08:31Donc oui, les gens normaux, les gens qui bossent,
08:37ils ont raison de s'inquiéter, l'économie française est en péril,
08:40je le dis, leur épargne est en péril, de l'autre côté,
08:43ce n'est pas beaucoup mieux d'ailleurs, ces 100 milliards d'euros…
08:47– Mais il y a des gens normaux aussi qui peuvent,
08:50comme vous dites, je reprends votre expression,
08:52des modérés qui peuvent ne pas avoir envie de voter pour vous.
08:54– Non mais normaux, vous avez compris, au sens condescendant du terme,
08:59mais il y a quelque chose qui ne va pas bien dans votre question,
09:01on n'a pas de bilan, mais vous avez oublié ce que le Président Macron,
09:06ce que nous avons traversé, la crise Covid,
09:09comment l'économie française a été sauvée,
09:11tout le monde s'accorde à lui.
09:12– 1000 milliards de retraites en plus depuis 2017.
09:13– J'entends bien, et nous sommes aujourd'hui le pays le plus attractif en Europe,
09:17vous le savez, vous faites un « hum » de circonspection,
09:21mais c'est la réalité, comment on aurait eu les vaccins ?
09:23– Non, je fais un « hum » comme vous dites, parce que sur l'attractivité, c'est vrai,
09:26sur le fait que d'autres pays, Éric Dupond-Moretti,
09:28ont protégé leurs économies face au Covid,
09:30sans pour autant dépenser autant que nous, c'est aussi la vérité.
09:32– Sur le chômage, quels sont les résultats aujourd'hui ?
09:34Il n'y avait pas une campagne électorale autrefois,
09:36qui n'était pas essentiellement orientée sur le chômage,
09:39c'est le taux de chômeurs le plus bas pour les jeunes,
09:43depuis 40 ans.
09:44– Vous avez fait 14% aux européennes, Éric Dupond-Moretti,
09:46les Français ne comprennent pas ?
09:47– Monsieur, il y a un certain nombre de choses, je les ai dites et expliquées,
09:53d'abord on n'est plus à 14%, aujourd'hui on est à 20%,
09:56parce qu'une élection nationale n'est pas une élection européenne.
09:59– Donc là, les sondages, vous les regardez ?
10:01– Évidemment, je les regarde, ce n'est pas l'alpha et l'oméga de ma pensée,
10:05bien sûr que je les regarde, comme tous ceux qui sont engagés,
10:09et je suis engagé totalement sur le terrain, mais il n'y a pas que cela,
10:12il y a le zéro à charge, il y a la réouverture de tribunaux,
10:16il y a les investissements massifs, enfin pardon,
10:19dans l'interview que j'ai lue ce matin du président Sarkozy,
10:22il dit la sécurité, et il a raison, c'est majeure la sécurité pour nos compatriotes,
10:26mais quels sont ceux qui ont le plus investi dans la justice,
10:29dans la police, dans la gendarmerie ?
10:30Dites-moi, c'est qui ? C'est nous, nous nous avons embauchés massivement,
10:35vous le savez, 60% d'augmentation du budget de la justice,
10:39Gérald Darmanin, dans le périmètre qui est le sien,
10:41a embauché plus de 10 000 policiers, de gendarmes, tout ça c'est rien ?
10:45– Non, non, et on va détailler ces éléments juste avant,
10:48pour ceux qui nous regardent Éric Dupond-Moretti,
10:50depuis que vous êtes rentré en politique,
10:52vous avez fait du combat contre le Rassemblement National,
10:54quelque chose de quasiment existentiel,
10:57vous dénoncez souvent les origines du Rassemblement National, son programme,
11:00très concrètement, la dissolution de l'Assemblée fait que le 8 juillet,
11:04vous êtes susceptible de passer les clés de la place Vendôme, votre ministère,
11:08à par exemple Jean-Paul Garraud, ancien magistrat, qui est fléché par Marine Le Pen,
11:12comme pouvant devenir ministre de la Justice, vous êtes prêt à assumer ça ?
11:16– Psychologiquement, non, si par malheur ça devait arriver, je suis un républicain,
11:24donc je serai au rendez-vous des obligations.
11:26– Mais si vous dites psychologiquement non, c'est bien,
11:28on peut se poser la question du risque qui est pris par cette dissolution,
11:32pour vous et pour votre majorité.
11:34– En matière de justice, je veux vous rappeler que l'ERN n'a voté aucun des budgets justice
11:40dont je viens de parler, je dis bien aucun, donc c'est facile de demander.
11:45L'ERN ne m'a jamais proposé un terrain pour la construction d'un établissement pénitentiaire,
11:49l'ERN veut une responsabilité pénale à l'âge de 16 ans, c'est anticonstitutionnel,
11:55l'ERN veut de vraies peines planchées, on y reviendra peut-être, c'est anticonstitutionnel,
12:00l'ERN vote un référendum immigration, c'est anticonstitutionnel.
12:04Alors me direz-vous, on va changer la constitution, c'est ce que l'on nous dit,
12:08sauf que pour changer la constitution, il faut d'abord un vote identique,
12:12au mot près, des deux assemblées et les trois cinquièmes des deux assemblées réunies.
12:17– Sauf qu'Éric Dupond-Moretti, vous faites cet anaphore avec l'ERN,
12:20je rajoute que l'ERN dans son tract de campagne dénonce une justice laxiste,
12:24et j'ai regardé les sondages, 87% des Français,
12:27sondage élable de novembre dernier pour BFMTV, dit la même chose,
12:31donc l'ERN est en phase avec ce que disent les Français.
12:34– Oui, les démagogues sont ceux qui disent aux uns et aux autres
12:41ce qu'ils ont envie d'entendre.
12:43– Donc même Français sur 10 se trompent ?
12:45– Oui, et je vais vous dire pourquoi, d'abord parce qu'on fait beaucoup de faits divers,
12:52les chaînes d'infos continuent, je l'ai déjà dit à très nombreuses reprises.
12:55– Ah, donc c'est à cause des chaînes d'infos que je rassemble mes messages ?
12:59– Non, écoutez, ça c'est une caricature.
13:01– Je suis ce que vous êtes en train de dire.
13:03– Non, vous ne suivez rien parce que vous ne m'avez pas laissé développer,
13:06mais acceptez d'entendre que les chaînes d'infos continues sont, je le crois, anxiogènes.
13:15– D'autres diront que c'est la réalité qui est anxiogène.
13:18– Non, mais répétez, répétez 50 fois le même crime,
13:21ça fait 50 crimes que vous le vouliez, M. Duhamel, ou non ?
13:24Maintenant, qu'est-ce que ça génère ?
13:25Ça génère évidemment de la réprobation, ça génère d'abord de l'émotion, de la réprobation,
13:31une envie d'en terminer avec ça, moi je ne suis pas un français différent des autres, c'est vrai.
13:38Et ensuite il y a la difficulté, ensuite on passe à la réalité, je vais vous dire, sur le laxisme.
13:44La cour des comptes, vous allez me permettre de la citer,
13:47dit la hausse continue des incarcérations trouve un premier facteur
13:53dans la sévérité croissante du système répressif.
13:57Celle-ci se traduit par une réponse pénale plus systématique,
14:01elle conduit aussi à des procédures débouchant plus fréquemment à des incarcérations.
14:06Et quand madame Apolline de Malherbe dit à monsieur Bardella,
14:10voilà ce que dit la cour des comptes, vous avez entendu ce qu'il lui répond ?
14:14C'est un constat moral et politique de mémoire.
14:17C'est-à-dire que la cour des comptes ne ferait plus de comptes ? Mais c'est lunaire !
14:21Je termine là-dessus, j'ai rarement l'occasion de m'exprimer complètement là-dessus.
14:27Je sais bien sûr qu'il y a à peu près, grosso modo,
14:331000 crimes de sang qui sont commis dans notre pays par an,
14:39c'est-à-dire pas loin de 3 crimes par jour.
14:42Donc il y a matière à évoquer ça, il y a matière à se révolter,
14:46il y a matière à avoir de la peine.
14:48Mais pardon, dire que la justice est laxiste, c'est quoi ?
14:51C'est d'abord dire le contraire de ce que disent les chiffres.
14:54– Mais alors, éminemment Mauricine… – Non, je termine,
14:56vous m'avez posé une question que je voudrais terminer.
14:58– Permettez que je vous pose une question Mauricine.
14:59– Oui mais je voudrais terminer celle-là.
15:01Nous sommes le pays, ou l'un des pays les plus sévères d'Europe,
15:04nous sommes le pays qui connaît le plus gros taux de surpopulation carcérale.
15:10Tous les chiffres démontrent que la justice n'est pas laxiste.
15:12Et maintenant, je vais vous dire,
15:14moi, j'ai aussi en charge l'indépendance de la magistrature.
15:18– Et donc ? – Et l'autre rôle qui est le mien,
15:20c'est de donner à la justice davantage de moyens.
15:22– Et donc ? Je veux vous lire un extrait de discours, ouvrez les guillemets.
15:25« Tolérance zéro, assez avec ces réductions de peine qui donnent un sentiment d'impunité,
15:30assez de ces rappels à la loi qui ne se traduisent jamais
15:33par des sanctions compréhensibles, exécution complète des peines,
15:37pas de remise de peine. »
15:39– J'ai supprimé…
15:41– Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
15:43– J'ai supprimé, Monsieur Duhamel, les remises de peine automatiques.
15:47Il y a… non, laissez-moi terminer.
15:50– « Tolérance zéro » qui donne un sentiment d'impunité.
15:52Je vous cite ce discours parce que c'est Bruno Le Maire,
15:54votre collègue ministre de l'économie, qui l'a tenu en meeting.
15:58Quand Bruno Le Maire dit cela, quand Édouard Philippe parle de la justice
16:02comme du maillon faible du système régalien,
16:04au fond, eux-mêmes disent qu'il y a un problème
16:07avec la façon dont le système judiciaire fonctionne.
16:09– Attendez-moi, attendez, souffrez que je vous réponde.
16:12Je suis d'autant plus d'accord avec ça
16:14que j'ai supprimé les remises automatiques de peine.
16:16Et vous savez par quoi je les ai remplacées ?
16:18Je les ai remplacées par des remises de peine à l'effort.
16:22Et parallèlement à cela, j'ai créé un contrat du détenu travailleur
16:28pour que des chefs d'entreprise aient financièrement envie
16:33de venir dans les établissements pénitentiaires
16:36parce que je pense que le sens de l'effort en prison n'est pas un sens interdit.
16:40– Vous avez dit à votre collègue Bruno Le Maire,
16:42parce que visiblement, comme il demande la fin des remises de peine,
16:44il n'est pas au courant que vous les avez réformées.
16:46– Je les ai réformées, c'est une réalité.
16:49Et ensuite, il y a des aménagements de peine, c'est autre chose.
16:53Mais là aussi, les équilibres sont infiniment complexes
16:56parce qu'il faut la tenir la prison.
16:59Vous savez, il y a eu des mutineries par le passé.
17:02Et beaucoup. Il n'y a pas eu de mutinerie depuis que je suis là.
17:04Et monsieur, voyez-vous, sur le volet pénitentiaire, je voudrais vous dire
17:07que nous avons embauché 6 000 surveillants pénitentiaires de plus.
17:13Nous avons doublé les membres du service de renseignement pénitentiaire.
17:18– Et quand Mohamed Amra a 9 téléphones portables,
17:20déplace sa chicha de cellule en cellule
17:22et reçoit une femme qu'il présente comme sa soeur
17:24pour avoir des relations sexuelles avec elle,
17:26là encore, je pense à ceux qui nous regardent et qui peut-être se disent,
17:29ok, il n'y a pas de mutinerie dans les prisons, très bien.
17:31Mais enfin là, le fait est que c'est quelque chose
17:33qui peut paraître, encore une fois, totalement invraisemblable.
17:35– Mais je suis tellement à l'écoute de ça
17:37que j'ai ordonné une inspection générale de la justice
17:42parce qu'il est insupportable qu'un type comme Amra,
17:46n'importe quel autre détenu d'ailleurs,
17:48ait à sa disposition un ou plusieurs téléphones portables.
17:52Mais sachez que technologiquement,
17:55nous ne sommes pas encore en mesure de tout interdire.
17:58Pourquoi ? Parce que par exemple,
18:00il y a des téléphones portables qui sont plastifiés, qui sont indécelables.
18:05Et les façons dont les téléphones entrent dans les prisons
18:09ont changé depuis des années.
18:11Il y a les drones, et nous avons mis en place des systèmes anti-drones.
18:15Ça n'existait pas.
18:17De la même façon, il y avait en 2017, zéro brouilleur,
18:21nous avons équipé beaucoup d'établissements pénitentiaires,
18:26ça coûte très cher.
18:28– Et ça ne marche pas encore suffisamment.
18:30– Non, ça ne marche pas dans certains endroits,
18:32d'où d'ailleurs la volonté pour moi d'opérer le transferment
18:35des délinquants les plus du haut du spectre,
18:40pour ne plus qu'ils n'aient aucun contact.
18:42Et je voudrais vous dire enfin que sur cette question,
18:45j'ai signé avec les quatre organisations syndicales pénitentiaires.
18:49C'est la première fois de notre histoire
18:52que les quatre organisations signent un accord avec la chancellerie
18:56pour renforcer la sécurité, évidemment,
18:59des personnels pénitentiaires après cette affaire.
19:02Et je veux encore vous dire que quand un événement
19:05aussi dramatique que celui-là survient,
19:09il est de notre devoir de regarder là où nous avons failli.
19:14Moi, je n'ai pas la prétention, monsieur.
19:16– D'où cette ambition que vous avez d'y janter.
19:18– D'avoir tout fait.
19:20Mais en revanche, j'ai fait un certain nombre de choses
19:23que les autres pouvoirs n'ont jamais fait.
19:25– Alors Éric Dupond-Moretti, on va parler dans un instant de la gauche,
19:27mais juste avant sur ce sujet du Rassemblement national.
19:29Il y a une question qui va se poser pour votre majorité présidentielle,
19:33c'est de savoir quels consignes de vote donner dans le cadre d'un second tour
19:37entre le Rassemblement national et le Front populaire ?
19:41Qu'est-ce que vous direz à vos électeurs dans le cadre d'un second tour
19:46tel qu'il pourrait se présenter entre le Rassemblement national
19:49et le Front populaire ?
19:50– Non mais il faut arrêter de n'envisager que le duel Front dit populaire
19:57et Rassemblement national, majoré d'une partie de Reconquête
20:03et d'une partie des LR aujourd'hui.
20:05Non, moi, je me refuse là maintenant à répondre à cela, nous verrons.
20:10– Je vous ai entendu, Éric Dupond-Moretti, chez nos confrères d'LCIR
20:14où vous disiez, moi, je ne veux pas choisir.
20:18– Je vous parlais de LFI et du RN.
20:21– Donc, entre un candidat à la France insoumise
20:23et un candidat du Rassemblement national, ni l'un ni l'autre.
20:26– Non mais, qu'est-ce que vous me dites ? Répétez-moi votre question.
20:32– Entre un candidat du Rassemblement national et de la France insoumise au second tour,
20:35vous dites, il ne faut pas choisir, on renvoie dos à dos.
20:37– Je l'ai dit, mais il y a des socialistes, des communistes,
20:42d'ailleurs, vous savez, moi, dans ma circonscription aux dernières législatives,
20:46j'ai voté pour un socialiste modéré.
20:48– Et donc, vous referiez ce choix ?
20:50– C'est du cas par cas, ensuite, monsieur Duhamel,
20:52mais il faut arrêter de présenter les choses
20:56comme si inéluctablement, nous avions le frondi populaire,
21:00l'extrême droite et rien au milieu.
21:03On a fait beaucoup de choses, on n'a pas tout bien fait,
21:06il reste beaucoup de choses à faire, voilà ce que je veux vous dire.
21:11Et voilà ce que je porte, là, maintenant, dans cette campagne
21:14dans laquelle je vais m'investir, et j'ai déjà commencé,
21:17totalement.
21:19– Un tout petit mot, quand Serge Klarsfeld, fils de déporté,
21:23chasseur de nazis, dit qu'entre le RN et la FI,
21:26il voterait pour le RN, parce que le parti serait pro-juif,
21:30dit-il, là où la FI serait antisémite, qu'est-ce que ça vous inspire ?
21:35– Écoutez, vous m'avez posé tout à l'heure la question
21:38de l'expression qui était celle de monsieur Mbappé,
21:42vous voyez, les gens s'expriment dans cette campagne,
21:44c'est très bien, moi, je ne partage pas cet avis,
21:47je n'ai pas d'autres commentaires à faire,
21:48mais je suis respectueux de la parole des uns et des autres.
21:51– Parlons de la gauche, et du nouveau Front populaire,
21:53l'une des surprises du week-end, c'est la candidature
21:55de François Hollande en Corrèze, l'ancien président
21:57qui soutient l'Alliance à gauche, vous le disiez,
21:59vous avez qualifié cette candidature de pathétique,
22:01un ancien président, c'est pathétique,
22:04toute candidature dans l'opposition est pathétique ?
22:07– C'est curieux, parce qu'un ancien président,
22:09je ne pourrais pas dire pathétique, mais je pense que vous ne vous gênez pas trop
22:12avec l'actuel président.
22:13– Vous ne m'avez jamais entendu dire qu'il était pathétique.
22:15– Non, non, non.
22:16– Je ne vois pas beaucoup de journalistes dire ça.
22:18– J'entends, mais vous avez un volume lexical tel
22:20qu'il n'est pas gratifié que de qualificatifs.
22:23Oui, je trouve ça pathétique, oui, absolument,
22:26et j'ai d'ailleurs suggéré à M. Hollande
22:28qu'il prenne comme suppléant M. Philippe Poutou,
22:31parce qu'il fait partie de ceux
22:34qui ont signé qu'au signataire de cet accord lunaire,
22:39c'est un attelage invraisemblable, M. Poutou,
22:43anti-policier, je devrais dire anti-flic,
22:45il vomit sur la police à longueur de journée,
22:48quand il y a des types qui tirent au mortier sur le commissariat de la Courneuve,
22:51il vous explique que c'est un bouffe d'artifice,
22:53il a applaudi quand le Hamas est allé franchir les frontières
22:58pour créer cet abominable massacre, il a applaudi dès demain.
23:03– Et lui, François Hollande, n'est pas extrémiste.
23:05– Mais pourquoi, vous avez envie de vous associer avec des gens, vous,
23:08qui sont à ce point aux antipodes ?
23:10– Moi, je ne suis pas candidat aux législatives.
23:12– Non mais vous êtes un citoyen, donc la question se pose pour tout le monde,
23:16je m'adresse à vous, je m'adresse à tous les Français qui nous écoutent,
23:19est-ce qu'on a envie de s'associer avec M. Philippe Poutou ?
23:24Est-ce qu'on a envie de constater que M. Mélenchon,
23:28qui envisage tapis dans l'ombre sans doute d'être Premier ministre…
23:33– Ah, il dit aujourd'hui, si vous pensez que je ne dois pas être Premier ministre,
23:36je ne le serai pas, vous ne croyez pas ?
23:38– C'est qui ça, si vous pensez ? C'est qui ?
23:41– C'est Jean-Luc Mélenchon qui dit ça.
23:42– Non mais qui pense qu'il ne doit pas être Premier ministre ?
23:45– C'est un vous…
23:46– Et qui va-t-il obéir ?
23:47– C'est un vous général.
23:48– Un vous collectif, mais c'est une plaisanterie, écoutez,
23:50il a viré Mme Garrido, il a viré son compagnon M. Corbière,
23:56ils ont été virés comme des malpropres, purgés comme on purgeait à l'époque du stalinisme,
24:01c'est ça les amis actuels de M. Hollande, mais c'est une plaisanterie.
24:06Quant à l'antisémitisme, excusez-moi,
24:08mais il y a quelque chose qui me révolte,
24:12il faut 48 heures pour qu'on se mette d'accord sur l'antisémitisme,
24:17mais on est chez les dingos.
24:19– Faites référence aux discussions qu'il y a eues autour du programme,
24:22et sur les mots, sachant que Jean-Luc Mélenchon avait dit
24:25l'antisémitisme est résiduel, alors que dans le programme
24:27il est écrit qu'il explose.
24:28– Attendez, il n'a pas dit que ça, s'agissant de Yael Brompivé qui est juive,
24:34quand elle part en Israël, il dit qu'elle est partie camper,
24:37il n'y a pas de hasard, c'est pas quelqu'un qui découvre la langue M. Mélenchon,
24:43il la maîtrise plutôt très très bien,
24:45et puis quand ses adhérents souhaitent que les frontières de la Palestine
24:49poussent jusqu'à la mer, qu'est-ce qu'on fait des juifs ?
24:53Ils ont eu un certain nombre de propos antisémites scandaleux,
24:56mais ce que je veux vous dire, c'est qu'il faut 48 heures pour s'accorder
25:01sur ce qui n'est pas une opinion de M. Duhamel, mais qui est, je voudrais finir,
25:05un délit, c'est-à-dire que c'est comme si on se mettait d'accord
25:08pour dire qu'on ne va pas commettre des scroqueries, vous voyez.
25:10– Éric Dupond-Moretti, on a parlé d'ailleurs souvent sur ce plateau
25:13des ambiguïtés quant à la lutte contre l'antisémitisme,
25:15mais simplement dans ce nouveau front populaire que vous conspuez,
25:18il y a des gens comme François Hollande, le maire de Montpellier,
25:20Mickaël De La Fosse, Carole Delga, la patronne de la région Occitanie,
25:23tout ça ce ne sont pas des extrémistes, encore une fois,
25:25je reprends la question que je vous posais au début de cet entretien,
25:27est-ce qu'il n'y a pas une façon, encore une fois, un peu facile
25:30de tout renvoyer aux extrêmes et de vous présenter
25:32comme la seule alternative possible ?
25:34Il n'y a qu'un seul vote possible, sinon c'est le chaos.
25:36– Écoutez M. Duhamel, j'ai sans doute des défauts, comme vous,
25:40peut-être bien plus que vous.
25:42– Non, peut-être.
25:43– Mais voyez, moi je pense que l'on doit se tenir,
25:46je l'ai dit hier, j'ai rappelé ça hier chez votre confrère,
25:49les Corses ils ont une expression, c'est tiens-toi, c'est la trahison là,
25:54c'est ce que les systèmes politiques sont capables de faire,
26:00et puis c'est ce que les femmes et les hommes sont capables de faire
26:02pour un plat de lentilles, voilà, pour une place, pour un poste,
26:07je trouve ça mais scandaleux.
26:09Écoutez, Glucksmann, pour qui j'avais du respect,
26:12je ne suis pas d'accord avec tout ce qu'il a dit, etc.,
26:14il s'est fait insulter, il s'est même fait bousculer à Saint-Étienne,
26:18ils se sont mais déchirés comme ce n'est pas possible de l'imaginer,
26:23de le dire et même de s'en souvenir, d'ailleurs ils ne s'en souviennent plus
26:26parce qu'aujourd'hui, aujourd'hui, ils sont copains comme cochons
26:30et ils sont tous dans le front dit populaire.
26:33Puis même le choix de le front populaire, Léon Blum,
26:39qui a été déporté parce qu'il était juif,
26:42et aujourd'hui vous avez même Mélenchon qui dit que je ne sais plus lequel.
26:45– Il dit, pour être très précis, Léon Blum en 36 est moins capable
26:49que Manuel Bompard, Clémence Guété et Mathilde Panot.
26:52– Mais quelle honte, mais quelle honte.
26:55– Un mot encore sur le nouveau front populaire,
26:58Adrien Quatennens ce matin s'est retiré, il ne sera pas candidat aux législatives,
27:02ça, ça vous enlève un argument qu'on entendait dans la majorité présidentielle
27:05consistant à dire, il présente aux élections
27:08quelqu'un qui a été condamné pour violences conjugales.
27:10– Alors écoutez, là aussi c'est le grand cirque, pardon,
27:13avant de se retirer il a été investi, vous me faites ça quand même,
27:18et ensuite tout le monde pousse des cris d'enfer, on dit mais comment ?
27:21Et là il se serait rendu compte qu'il aurait été précédemment condamné,
27:27et puis tout seul, tout seul, sans qu'on l'y incite,
27:30et il se dit finalement je n'y vais pas, c'est une plaisanterie.
27:33– Qu'est-ce que vous insinuez, vous disiez tous que ce n'était pas correct
27:36d'avoir quelqu'un qui était condamné comme candidat, il se retire.
27:39Donc vous applaudissez, vous remarquez le champ des responsabilités.
27:42– Ecoutez-moi, je constate qu'en dépit de la condamnation il est investi
27:48et qu'ensuite on lui a demandé de se retirer,
27:51et maintenant on présente ça comme un geste qui serait un geste à son honneur.
27:56Voilà, moi je dis que là aussi c'est lunaire, c'est lunaire.
28:02Il y a beaucoup de choses d'ailleurs qui le sont, vous savez,
28:05il a suffi qu'une partie des nouveaux membres du frondi populaire
28:13pousse des cris d'enfraie pour que d'un coup il se rende compte
28:17qu'il n'avait rien à faire là, il s'est retiré tout seul.
28:18Mais personne ne peut croire à ça, bon maintenant c'est leurs histoires.
28:21– Deux dernières questions pour terminer, la première, vous n'êtes pas candidat.
28:26– Non.
28:27– Pourquoi ? Pourquoi vous vous dites que ce n'est pas le meilleur moment
28:30alors que la majorité présidentielle s'apprête à être battue à plate couture ?
28:33– Moi sûrement pas, non, je veux dire, Monsieur Duhamel,
28:37j'essaie d'être un homme politique, il m'a fallu du temps,
28:40parce que ce n'est pas simple, quand on est dans la société civile,
28:44on fait parfois comme font certains commentateurs.
28:46Ah, il y a qu'à, il faut qu'on, mais pourquoi ils ne font pas, c'est tellement facile, etc.
28:50Ensuite on se rend compte que c'est compliqué, il faut beaucoup de temps,
28:52par exemple pour élaborer un texte de loi, vous voyez ?
28:54– Pas contradictoire avec le fait d'aller se soumettre au suffrage des électeurs.
28:57– Attendez, pourquoi vous me coupez tout le temps ?
28:59– Je ne vous coupe pas, j'essaie de…
29:00– Mais si, vous savez que j'ai un esprit lent, moi.
29:03– Moi aussi.
29:04– Je pense être devenu un homme politique,
29:08mais je ne suis pas un politicien professionnel,
29:10et je trouve que pour vouloir aller dans une circonscription,
29:15il faut avoir envie d'être député, de la représenter, voilà.
29:19Mais, lors des dernières élections législatives,
29:23j'ai fait le tour de France, trois fois,
29:26pour aller aider des députés de chez nous qui se présentaient.
29:30Je me suis battu, j'ai déjà commencé, je vais faire le tour de France,
29:34je veux me battre pour notre majorité, je veux me battre, vous voyez, pour notre pays.
29:44– Toute dernière question, Eric Dupond-Moitié,
29:46est-ce que vous avez mis votre robe d'avocat au pressing ?
29:51– Vous voulez vraiment que je ne sois plus gardé sourd ?
29:53– Non, c'est une question pour savoir si éventuellement vous vous préparez,
29:56parce que ça peut arriver vite, le second tour c'est le 7 juillet,
29:59si vous perdez, peut-être une perspective de retrouver votre métier d'antan ?
30:04– Vous savez, quand on a un verre devant soi,
30:06il y en a qui le voit à moitié plein et à moitié vide,
30:08moi je le vois à moitié plein.
30:09– À moitié plein c'est quoi ?
30:10– Monsieur Duhamel, je pense que nous avons pris 6 points en quelques jours,
30:14je pense que les Français vont regarder tout ça avec calme,
30:18qu'ils vont voir qu'un certain nombre de mesures proposées à l'extrême droite
30:22ne sont pas réalistes, réalisables,
30:25que de l'autre côté ça coûterait une fortune, ça mettrait le pays par terre,
30:30donc moi je n'ai pas encore mis ma robe au pressing.
30:34– Bon ben voilà, une information pour le coup.
30:36Merci beaucoup Eric Dupond-Moretti, ministre de la Justice,
30:39garde des Sceaux, d'avoir été l'invité de C'est pas tous les jours dimanche.