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Le président de Sodiaal répond aux questions de Web-agri à l'occasion du Sommet mondial du lait.

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00:00Bonjour, on se retrouve aujourd'hui au Sommet mondial du lait et je suis en compagnie de
00:11Patrice Binet.
00:12Patrice, bonjour.
00:13Bonjour.
00:14Alors, je vous laisse vous présenter.
00:15Vous êtes vice-président de Sodial.
00:17Oui, alors Patrice Binet, je suis producteur de lait en Gaeque dans le centre Bretagne,
00:22à une heure de Rennes, tout près de l'Oudéac, et engagé dans la coopérative et aujourd'hui
00:30vice-président de la coopérative.
00:31Alors justement, Sodial est la première coopérative laitière française.
00:34Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus ?
00:35Notre coopérative, Sodial, aujourd'hui, c'est 15 300 producteurs sur 9 000 exploitations
00:42et avec 9 000 salariés sur 62 sites industriels.
00:49Nous avons, nous collectons du lait dans 72 départements, donc on reflète beaucoup
00:57la filière française et on collecte 20% du lait français, donc à peu près 4,3 milliards
01:06300 millions de litres de lait.
01:07Oui, c'est quand même pas le lait de vache, le lait de brouille et le lait de chèvre.
01:11Alors, on va se concentrer sur le lait de vache.
01:13Quelles sont vos préoccupations, vos axes de travail principaux actuellement ?
01:17Alors, dans la coopérative, après quelques années de restructuration par des arrivées
01:24massives de producteurs, on a énormément travaillé notre efficience au niveau industriel
01:30et au niveau de nos marques pour générer plus de produits, plus, plus d'efficacité.
01:36Et la première des choses à la coopérative, c'est vraiment la valorisation du lait à
01:41travers, bien entendu, le prix de lait.
01:44On le dira tout à l'heure, mais le prix de lait n'est pas la seule rémunération coopérative
01:48parce qu'on a aussi la redistribution.
01:50Mais c'est vraiment notre leitmotiv de tous les jours, en fait, d'aller chercher de la
01:56valeur au lait des producteurs.
01:58Ensuite, on a complété avec des plans chez Soudial qu'on appelle on cumule les box.
02:07En fait, la Soudial Box, qui est en fait un axe, une aide à l'installation où chaque
02:17année, on installe 250 jeunes en France sur des exploitations laitières et chaque
02:24chaque nouveau installé peut bénéficier d'une aide de 10000 euros.
02:29Donc, à travers cette Soudial Box qui est basée sur trois piliers essentiels.
02:34Ensuite, l'année dernière, on a développé la Happy Box, qui est une aide à l'emploi
02:43qui permet aux producteurs à la fois d'aller se former pour devenir employeur, d'avoir
02:49une enveloppe pour améliorer les conditions d'accueil sur son exploitation.
02:52Et puis, un troisième pilier qui est le financement des formations qu'il a besoin justement pour
03:01avoir du succès dans la recherche d'emploi, parce que ce n'est pas facile dans tous les
03:06secteurs.
03:07Aujourd'hui, c'est difficile et on a on a un certain nombre de producteurs qui ont besoin
03:14de main d'oeuvre, mais qui sont en situation d'échec aujourd'hui par rapport à ces recrutements
03:19et on veut les accompagner pour les voilà, pour vraiment maximiser leur chance.
03:24Voilà.
03:25Et le dernier pilier, en fait, chez Soudial, c'est la dernière orientation.
03:33C'est que en tant que leader, un des leaders européens et français, en fait, on a souhaité
03:42engager nos producteurs dans la durabilité.
03:45Donc, on l'a fait.
03:48On n'a pas voulu le faire de manière forcée ou de manière punitive.
03:53Nous, on a voulu.
03:55On a créé une prime qui est la prime durabilité basée à la fois sur les performances d'exploitation
04:01sur le carbone et sur la biodiversité.
04:03Et on l'a fait de manière à ce qu'elle vienne récompenser.
04:10En fait, déjà, dès le départ, ce qui est bien fait sur l'exploitation, ça a vraiment
04:16été accueilli de façon formidable par les producteurs, parce que pour une fois, on leur
04:22donnait des euros pour quelque chose qu'ils font.
04:24On leur dit pas de tout changer très longtemps.
04:26Et là, c'était une vraie reconnaissance.
04:29Donc, on les on les engage aujourd'hui.
04:32Le souhait, c'est qu'il y ait un maximum de producteurs qui s'engagent dans cette prime.
04:39Contrairement à des coopératives du nord de l'Europe qui ont visé l'élite de leurs producteurs.
04:46Nous, notre idée, c'est d'emmener le maximum, le plus, le plus de monde.
04:51Et ensuite, bien sûr, après rentrer dans une démarche de progrès pour arriver à ce qu'on
04:57souhaite, c'est à dire 20% de carbone en moins par par litre de les produits à horizon 2030.
05:06Alors, pour revenir sur la collecte, vous êtes quand même confronté,
05:09comme tout le monde, de toute façon, à une baisse du nombre de producteurs.
05:12C'est très inquiétant chez vous.
05:14Comment vous le percevez?
05:18On n'est pas paniqué parce qu'on se dit qu'on a des solutions.
05:23On le le la production laitière a besoin de revenus comme tous les métiers pour se renouveler.
05:29Elle a besoin de revenus.
05:31La production laitière, elle a des atouts, elle a des vrais atouts.
05:35Elle a aussi des contraintes.
05:36On le sait. L'astreinte, c'est compliqué.
05:41L'isolement aussi, parfois.
05:43Parce que quoi qu'on en dise, les nos petits bourgs de campagne se vident.
05:50Il n'y a plus de commerce.
05:52Il y a de moins en moins d'associations.
05:54Le Covid a fait énormément de mal.
05:57Et moi, ça me préoccupe beaucoup.
06:00Cette vie sociale, en fait, que nos producteurs peuvent avoir au cœur des régions.
06:06Donc, on se dit que voilà le métier, le devenir.
06:11On y travaille cette valorisation du lait et l'augmentation des revenus des producteurs.
06:17Depuis deux ans, elle est marquante, elle est impactante.
06:22J'étais la semaine dernière en salon départemental.
06:28Les gens ont changé. Les gens ont changé parce que voilà, on a on le voit.
06:34Il faut continuer là dedans parce que je pense que et on pense que la meilleure attractivité,
06:41c'est quand des producteurs de lait disent à leurs enfants Mon métier, il est quand même pas mal.
06:47Et c'est pas ce qu'on a entendu depuis.
06:51Heureusement, c'est quand même en train de changer.
06:53Et est ce que derrière, vous recherchez du lait, justement, concrètement ou pas?
06:57Alors, nous, déjà en interne, on chaque année, on prend les volumes qui sont libérés par les producteurs qui partent à la retraite
07:09et on les redistribue en priorité à tous les producteurs.
07:13C'est un système qui marche très bien, en fait, où deux fois dans l'année,
07:17les producteurs sociaux peuvent prétendre à augmenter leur volume.
07:23Donc là, on vient de finir. On vient de valider les attributions où globalement,
07:29on a attribué la moitié du lait qui s'est libéré l'année dernière et au mois de janvier.
07:36On refera une autre partie. Donc, en fait, la baisse n'est pas aussi conséquente qu'on peut l'imaginer.
07:41Et puisque ce en place peut être. Et en fait, tout le travail de la valorisation,
07:47le travail de la valorisation, c'est en fait, c'est un travail de chaque jour.
07:52C'est de trouver à tous les deux lait, en fait, la meilleure issue et la meilleure valorisation.
07:57Et ce travail là, nous, nous impose chez Sonial depuis des années à avoir un contrôle,
08:04justement, sur le lait qui est produit par nos producteurs. On les accompagne.
08:08Mais par contre, on sait aussi leur dire attention là, la coopérative en a un peu trop.
08:13Après, ponctuellement, localement, quand on a des opportunités dans des régions de déprise,
08:23on ouvre les portes. On avait officiellement déclaré l'année dernière que Sonial rouvrait ses portes aux producteurs.
08:30Et c'est une réalité. Mais on le fait en toute conscience et réflexion sur toujours
08:41quelle valorisation on va faire de ce lait là.
08:44Alors, justement, est ce que vous allez reprendre des éleveurs?
08:47Est ce que vous êtes sollicité par les éleveurs lâchés par l'actualité?
08:51D'abord. En tant qu'éleveur, je trouve ça, je vais rester poli, mais c'est triste,
09:00c'est choquant parce qu'on se met à la place des collègues qui, comme nous,
09:05avons cru dans le métier, investi lourdement dans les exploitations.
09:10Vous vous retrouvez comme ça, sans contrat. C'est quelque chose d'horrible et je souhaite à personne.
09:20Juste en aparté, quand on est en coopératif, ça ne peut pas nous arriver.
09:23Ça ne peut pas nous arriver parce qu'on est aussi quelqu'un.
09:26On est un petit peu patron de son contrat. On ne sera pas.
09:30Soyal ne sera pas l'hôpital et ne sera pas la coopérative qui sera la solution pour tout le monde.
09:43On souhaite, on souhaite par contre vivement qu'il y ait une solution pour les éleveurs,
09:47parce qu'on est d'abord des éleveurs, mais Soyal l'a été pendant de longues années.
09:53Et on sait, on sait, on sait ce que ça coûte, ce que ça engage.
10:00Et qu'aujourd'hui, on sera probablement à certains endroits,
10:08probablement la solution, mais on ne sera pas la solution collective pour tout le monde.
10:14Ça se fera vraiment ponctuellement en cas par cas.
10:17Mais forcément, ça fait un choc quand même.
10:21Et tout à l'heure, justement, vous me parliez un petit peu du prix.
10:24Alors, les négociations commerciales n'ont pas commencé.
10:27Mais est ce que vous avez de la visibilité?
10:31Alors là, mais là, en fait, la valorisation de notre lait,
10:35elle est pour moitié sur les produits de grande consommation.
10:39La force chez Soyal est ce qu'on est, ce qu'on travaille et ce qu'on est, ce qu'on s'implique.
10:44Vraiment, on s'engage auprès, auprès de nos équipes.
10:48C'est de valoriser nos marques d'abord, valoriser le lait de nos producteurs par la marque pour deux raisons très simples.
10:55D'abord, parce que c'est la meilleure valorisation que vous pouvez avoir.
10:58Et puis, parce que la marque, c'est très fédérateur entre les équipes et les producteurs.
11:04Et que chez Soyal, en fait, on est parti dans cette volonté de créer une communauté, d'engager les gens tous ensemble.
11:12Et donc, la marque, c'est d'abord notre pilier de valorisation.
11:17Et on veut aller chercher 2 à 3% d'augmentation cet hiver dans les box de négociation,
11:25à la fois pour continuer à valoriser un marché qui est le marché le plus stable et le plus sûr pour les producteurs.
11:32Pas forcément celui qui rémunère le plus en 2022.
11:36C'était l'épidémie, mais dans le temps, c'est la sécurité dans le temps.
11:40Voilà, c'est un marché qu'on aime beaucoup.
11:43Et ensuite, on va aller aussi sur sur l'ARHF Restauration hors foyer.
11:54On va aller chercher des augmentations soutenues par aujourd'hui, la montée des commodités et des cotations mondiales.
12:01Donc, en fait, sur la visibilité, sans vous donner, bien entendu, ce sera indécent, un prix, un prix pour 2025.
12:09En fait, nous, on est très confiants de pouvoir valoriser le lait de nos producteurs au minimum,
12:15au minimum, au même niveau que ce qu'on a fait cette année.
12:19D'accord. L'idée, c'est vraiment de réduire la dépendance à cette partie volatile.
12:24Du coup, en travaillant sur les marques, réduire.
12:30On ne veut pas la mettre à zéro non plus, parce que ça peut être aussi des opportunités,
12:34parce qu'une grande copie mondiale ne peut pas vivre en déconnexion des marchés mondiaux.
12:40Donc, d'avoir toujours un petit volet d'activité sur ces marchés, c'est intéressant quand même.
12:50Après, c'est vrai qu'on n'en fera jamais un objectif.
12:56Le soldial est très et très proche de la filière laitière française.
13:01On a 20 pour cent. Donc, forcément, le choix de nos prédécesseurs, en fait,
13:07ça a été justement de se concentrer sur la valeur, les marques et le consommateur.
13:15Contrairement à certains pays ou qui ont fait le choix d'aller sur l'export international de matières de poudre.
13:24La France a fait un autre choix. Aujourd'hui, il faut assumer ce choix là.
13:28Il faut savoir l'assumer aussi quand, comme en 2022 et peut être en 2025.
13:34D'autres pays en Europe peuvent payer 100 euros plus que nous, on peut payer.
13:40Ils le font ponctuellement. C'est une vision.
13:43Mais au fait, ils sont aussi. Il faut aussi être capable d'accepter l'inverse que nous,
13:49producteurs français. En fait, le choix est très vite fait.
13:52Quand on parlait avec les producteurs, c'est OK, tu acceptes 600.
13:56Mais dans deux ans, ça peut être 250. Là, il est difficile pour se projeter.
14:03Voilà. Il a vite fait le choix. C'est le choix français.
14:07Est ce que ce sera le choix gagnant à travers les années?
14:10On verra bien. Mais en tout cas, c'est clairement le choix le plus sûr aujourd'hui et le plus rassurant,
14:17à la fois pour les producteurs et à la fois pour les financiers et les producteurs.
14:20Tout à fait. Parce que moi, j'ai quand même dans la ferme.
14:24J'ai aussi une banque qui me suit et je connais son attachement à la régularité du prix de lait.
14:30Voilà. C'est une spécificité à la française et on doit la respecter.
14:35On doit travailler. Mais la valeur du lait, la valeur du lait, c'est notre objectif.
14:40Parce qu'on peut inventer tout ce qu'on veut en termes de de de de saudiale, de d'attractivité du métier.
14:48On peut en parler pendant des heures et faire des conférences.
14:52Il y a une réalité, c'est il faut que nos producteurs gagnent leur vie de leur production.
14:58Voilà les box. C'est du plus. C'est du plus. C'est du plus.
15:02Mais il faut apporter de la valeur au travail des producteurs.
15:07Mais écoutez, merci beaucoup Patrice Binet pour cet éclairage.
15:10On va continuer à suivre les actualités de saudiale.
15:13En tout cas, vous pouvez retrouver tout ça sur Webagri. Merci.
15:16Merci.

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