Pascal Praud
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00:00Bonjour à tous et bienvenue sur Europe 1 ce matin. Heureux de vous retrouver jusqu'à 9h30 et jusqu'à 10h30 sur CNews.
00:07Que restera-t-il dans l'opinion publique du voyage d'Emmanuel Macron au Maroc sinon la présence de Yacine Bellatar,
00:14pseudo humoriste, condamnée par la justice française en septembre 2023 à 4 mois d'emprisonnement avec sursis pour menace de mort et de crime.
00:23Interrogé sur la présence de Bellatar dans la délégation officielle, le président de la République a parlé d'anecdotes.
00:29Hélas, Monsieur le Président, la présence d'un repris de justice dans un voyage officiel n'est pas une anecdote.
00:36La présence d'un homme qui a participé à la marche contre l'islamophobie en 2019, manifestation organisée par le collectif contre l'islamophobie en France,
00:45organisation dissoute, depuis, pour sa proximité avec la mouvance frériste, n'est pas non plus anecdotique.
00:52La réponse du chef de l'État illustre d'ailleurs son embarras.
00:55Soit la présence de Bellatar au Maroc est légitime, et il le dit naturellement, soit elle est pour le moins incongrue et Emmanuel Macron de beauté rend touche.
01:06L'anecdote n'existe pas quand on est président de la République, le détail n'existe pas quand on est chef de l'État.
01:13Une nouvelle fois, on reste sans grille de lecture pour comprendre ce président, sauf à dire qu'il est déconnecté de la réalité,
01:21qu'il vit dans un monde parallèle, qu'il ne voit pas la puissance des symboles ou qu'il est simplement léger et inconséquent.
01:29Chacun aura son analyse, parce que je ne veux pas croire qu'Emmanuel Macron soutienne sur le fond un homme qui a affiché à plusieurs reprises sa complaisance avec l'islam rigoriste.
01:40Il est 9h, Adrien Spiteri.
01:429h, 9h30, l'heure des pros sur CNews et Europe.
01:54Bonjour Pascal et bonjour à tous.
01:55Le sud-est de l'Espagne ravagée par les inondations, au moins 95 personnes ont perdu la vie selon un dernier bilan.
02:0292 dans la seule région de Valence.
02:05L'armée a été déployée pour venir en aide aux sinistrés.
02:08Ces pluies torrentielles ont provoqué des crues éclaires et surpris de nombreux habitants, malgré les messages d'alerte.
02:15Les élections présidentielles américaines, c'est dans moins d'une semaine.
02:18Et dans cette dernière ligne droite, Donald Trump a tenté d'exploiter une gaffe de Joe Biden en se mettant en scène dans un camion poubelle.
02:24Une réponse aux propos du président américain qui qualifiait les électeurs de Donald Trump d'ordures.
02:30Et puis, un militaire français est mort dans un accident de la route à Djibouti.
02:33Le ministère des Armées l'a annoncé hier.
02:35L'homme de 26 ans était un soldat du 16e bataillon de chasseurs à pied engagé dans le bataillon depuis novembre 2021.
02:42Il était aux commandes de son véhicule blindé au moment de l'accident.
02:46Merci beaucoup Adrien. On est ce matin avec Sabrina Medjeber, avec Gérard Carreiro, avec Olivier Dardigolle, avec Philippe Bilger, avec notre ami Gauthier Lebray et avec évidemment Vincent Hervouet qui se prépare pour la semaine prochaine.
02:59Oui, avec ces élections américaines et qui sera là également demain avec nous, bien évidemment.
03:03Emmanuel Macron interrogeait. Je disais, c'est très intéressant sa réponse.
03:07Parce que généralement, quand vous invitez des personnalités, c'est très facile à justifier.
03:12Vous dites, voilà, c'est un grand français qui est connu, qui a une histoire très importante, qui a un lien particulier entre la France et le Maroc.
03:19Pourquoi ? Là, ce n'est pas du tout ce qu'il dit.
03:21Il est dans la capacité de répondre et de justifier.
03:24Il dit, c'est anecdotique, ce qui ne veut rien dire.
03:26Donc écoutez la réponse du président de la République.
03:30Et je ne ferai aucune remarque sur des choses qui n'ont aucun intérêt et qui sont très anecdotiques.
03:34Quand on regarde, je suis fasciné que vous avez un pays et des compatriotes qui disent cette histoire et qu'on ouvre un chantier nouveau.
03:41Et donc, je ne m'intéresse pas aux anecdotes.
03:43Je le répète, ce n'est pas anecdotique qu'un repris de justice soit dans la délégation de la France et représente la France à l'étranger.
03:49C'est tout sauf anecdotique.
03:51Pascal, dans votre introduction, là où vous visez très juste et ce qui n'est pas retenu assez souvent par les présidents,
04:01c'est que pour un président, il n'y a pas d'anecdotes, il n'y a pas de détails.
04:05Bien évidemment.
04:06Alors, Vincent Herbouet, je vous ai demandé de venir ce matin d'abord pour mettre en perspective ce qui se passe entre la France et le Maroc
04:14et pour peut-être répondre sur l'intervention d'ailleurs de M. Benatar qu'on peut écouter.
04:19On lui a posé la question, il ne parle pas à CNews.
04:22Il y a une différence entre, sans doute CNews, en tout cas le présentateur que je suis, et lui,
04:27c'est que moi je ne suis pas condamné par la justice française.
04:29Donc déjà, c'est une différence qui me paraît assez importante.
04:33Moi, je ne suis pas un repris de justice.
04:35C'est Thomas Bonnet de CNews qui a révélé sa présence sur place.
04:37Exactement. Moi, je ne suis pas un repris de justice.
04:39Donc, il faut qu'il parle avec un peu plus de respect aux uns et aux autres.
04:42Écoutez M. Benatar.
04:44Vous répondez à l'idée qu'il dit, adhésion ou pas adhésion, c'est vrai ?
04:54Vincent Hervouet.
04:56La dignité aux Français, c'est toujours un spectacle.
04:59D'abord, il n'est pas le seul au fait, comme repris de justice.
05:02Il y en a trois.
05:04C'est très curieux. Il y a une volonté chez le président de narguer ou de défier le monde.
05:08Il y avait aussi François-Marie Bagné.
05:10Vous savez, l'homme qui avait soutiré un milliard d'euros à Mme Bettencourt
05:14et qui a renoncé à 500 millions supplémentaires en échange de l'abandon des poursuites.
05:18Mais le parquet l'a poursuivi.
05:20Et Bagné avait été condamné à quatre ans de prison.
05:22Il y avait aussi Gisèle Guérible.
05:24Vous savez, le député qui a cassé la tête de Boris Faure.
05:28C'est-à-dire que le président se moque des décisions de justice, au fond.
05:30Qui, lui, a été condamné à un an de prison ferme.
05:34Oui, mais ça veut dire que vous avez un président de la République
05:36qui fait fi des décisions de justice de son propre pays.
05:40Qui emmène avec lui des reprises de justice.
05:44Oui, parce que Bénatar, on pourrait se dire, c'est le fou du roi.
05:46Dans la cour, il faut un fou.
05:48Il y avait un type qui portait un costume d'Hadar Lequin.
05:52Et qui l'a ensuite, d'ailleurs, mis aux enchères sur Internet.
05:58Il y a un côté comme ça, on ne sait pas très bien à qui on s'adresse.
06:00Le gars va se masquer.
06:02Mais il y en avait d'autres.
06:04Il y avait vraiment une espèce de côté pervers.
06:06Et je ne veux pas parler de l'admirable Pascal Ouzelot
06:12qui avait, lui, réussi à revendre sa chaîne de télé.
06:14Quelques dizaines de millions d'euros.
06:16En faisant une affaire magnifique.
06:18Grâce à ses amis du CSA.
06:20Il y a le goût des riches.
06:22Et des riches qui sentent un peu, quand même...
06:24Comment dire ?
06:26Qui n'ont pas gagné leur fortune d'une manière tellement simple.
06:30Je donne la parole à Gérard Carreau.
06:32Je voudrais, quand même, que M. Belatar lui donne le droit de réponse.
06:36Il était venu, d'ailleurs, sur ce plateau.
06:38Il avait fait un jour un échange avec Éric Zemmour.
06:40Il répond, il dénie le fait qu'il soit islamiste.
06:44Je rappelle, quand même, parce que c'est important,
06:46qu'il a défilé en 2019
06:48à côté du CCIF
06:52qui est une organisation dissoute depuis.
06:54Le collectif contre l'islamophobie en France.
06:58Il était là en 2019.
07:00Ecoutez M. Belatar.
07:02Madame, je ne sais pas comment on me qualifie d'islamiste.
07:04Ce que je peux vous répondre, c'est que je ne le suis pas.
07:06Et que cette insulte glisse sur moi depuis des années.
07:08Vous pensez vraiment que...
07:10Et vous faites offense à nos services policiers.
07:12Est-ce que vous pensez vraiment qu'on laisserait quelqu'un de près ou de loin
07:16qui est affilié à ce genre d'hérésie
07:18qu'est l'islamisme ou n'importe quel extrémisme
07:20monter dans un avion ?
07:22Soyons sérieux un petit peu. Et franchement, je vous le dis,
07:24vous êtes des journalistes. Vraiment.
07:26Vous avez un pouvoir de réconciliation sur notre pays qui est déterminant.
07:28Et vous ne pouvez plus suivre l'extrême droite
07:30dans des éliminations comme ça,
07:32très arbitraires, qui concernent souvent, sachez-le,
07:34des arabes et des noirs.
07:36On est sortis du débat public, vous le voyez bien.
07:38Et aujourd'hui, on a un président de la République.
07:40Moi, j'ai des désaccords profonds avec des gens
07:42avec qui je suis monté dans l'avion.
07:44Mais pour vous dire, ça s'est tellement bien passé,
07:46j'ai vu Rotaio manger du couscous.
07:48Comme quoi, vous voyez, les gens changent.
07:50Moi, je ne citerai pas des personnalités
07:52originaires du Maroc.
07:54Personnalités importantes que j'ai croisées ces dernières heures
07:56et qui sont scandalisées de la présence de M. Bellatar.
07:58Là aussi, en fait,
08:00la difficulté que nous avons
08:02dans ce métier, et Gérard pourra en parler,
08:04c'est cette affaire de off.
08:06Tout le monde est choqué. Les ministres sont choqués.
08:08Les députés sont choqués. Les sénateurs sont choqués.
08:10Mais personne n'ose le dire. Alors moi, je ne peux pas citer.
08:12Des membres du gouvernement que j'ai eus.
08:14Ils disent, mais en fait, ce président, c'est un...
08:16Renverger l'a dit ce matin.
08:18Mais parce que tout le monde...
08:20Et Bruno Rotaio prépare sa réponse qui devrait arriver demain matin.
08:22Mais tout le monde...
08:24C'est une question de bon sens.
08:26Vous avez un repris de justice dans un voyage officiel.
08:28Deux, trois...
08:30Là, ce n'est pas qu'un repris de justice.
08:32Il n'y a même pas de discussion.
08:34Et ça montre, une nouvelle fois, la déconnexion
08:36de ce président. Je ne pense pas qu'il soutienne M. Bellatar.
08:38Je ne pense pas que ce soit ça.
08:40Il y a quelque chose de vertigineux,
08:42à mon avis, dans cette
08:44dégringolade, je dirais,
08:46du président de l'arbitre.
08:48Dégringolade au sens de l'opinion
08:50qui ne peut pas comprendre une chose pareille.
08:52Au point de départ, il y a une erreur.
08:54Une erreur grossière.
08:56Il sait qui est Bellatar
08:58et il le fait venir
09:00dans ce voyage.
09:02Avec tout ce qu'on a dit, je ne veux pas le répéter,
09:04de mauvais pour la France
09:06et pour le Maroc, d'ailleurs, en même temps.
09:08Mais au lieu d'essayer
09:10de faire profil bas, quelque part,
09:12et ça, c'est dans sa nature,
09:14il va en rajouter...
09:16Parce que là, ce qu'il a dit sur l'anecdote,
09:18il sait que la France entière
09:20connaît cette histoire aujourd'hui
09:22et ne la prend pas pour une anecdote,
09:24et lui fait semblant de la prendre pour une...
09:26C'est-à-dire de rejeter la responsabilité
09:28sur ceux qui l'ont sorti et ceux qui l'ont commentée.
09:30C'est invraisemblable,
09:32dans la situation politique dans laquelle il se trouve,
09:34de faire une sorte
09:36de parcours, ou alors
09:38il veut aller dans le mur. Il y va en
09:40klaxonnant et il veut y aller complètement.
09:42Philippe Bilger, peut-être ?
09:44C'est toujours la même méthode,
09:46paradoxalement,
09:48lorsqu'il parle d'Israël
09:50et qu'on rapporte des propos,
09:52ce sont ses ministres
09:54qui sont responsables,
09:56ils se lavent les mains de toutes les erreurs
09:58qu'ils commettent. C'est tout même
10:00assez extravagant.
10:02Vincent Hervouët, et après Olivier Lesartic.
10:04Parce qu'il y a une façon de défier le monde,
10:06une façon de narguer,
10:08qui est la signature
10:10du règne. Et moi, je suis
10:12assez surpris par ce voyage au Maroc.
10:14Qu'il y ait des réconciliations
10:16avec le Maroc, après des années de brouilles absurdes.
10:18Ça fait dix ans qu'on a
10:20la soupe à la grimace avec les Marocains,
10:22alors que c'est un pays avec lequel on a toutes les raisons
10:24d'être alliés.
10:26Là, les Marocains ont obtenu de la France
10:28quelque chose de considérable, parce que ça fait
10:3050 ans, 49 ans précisément,
10:32qu'ils ont une politique obstinée,
10:34ferme,
10:36déterminée, qui ne se laisse
10:38jamais distraire, qui est de la faire
10:40reconnaître par le monde
10:42la souveraineté qu'ils ont depuis
10:44longtemps sur le Sahara occidental.
10:46Et la France a,
10:48pendant l'été,
10:50par la voix d'Emmanuel Macron, à l'occasion de la fête du trône,
10:52il a envoyé un message au roi.
10:54Personne n'a remarqué, c'était la chaleur de l'été,
10:56c'était le 30 juillet. En plus,
10:58l'islamiste
11:00du Hezbollah, du Hamas,
11:02s'est fait à ce moment-là dessouder,
11:04et donc ça s'est passé complètement inaperçu.
11:06La France a accepté de reconnaître
11:08la souveraineté du Maroc
11:10sur le Sahara occidental.
11:12Bon, très bien, ça peut s'imaginer,
11:14l'Espagne en avait fait autant. Mais l'Espagne en avait
11:16fait autant parce que les Marocains
11:18faisaient chanter les Espagnols.
11:20Ils leur ont fait lâcher prise en envoyant
11:22des milliers de jeunes gens
11:24à l'assaut de Ceuta, la petite enclave
11:26de l'Espagne sur le Maroc.
11:28Il y avait vraiment intérêt pour les Espagnols
11:30de lâcher sur le Sahara. Quel est
11:32l'intérêt de la France ? Pourquoi
11:34est-ce que tout à coup on se rallie à la position
11:36marocaine ? Ça peut s'imaginer,
11:38c'est pas du tout scandaleux, mais en général,
11:40c'est donnant-donnant. Qu'est-ce que
11:42la France a obtenu comme
11:44avantages stratégiques
11:46décisifs ? Rien.
11:48Ben voilà, je demande à voir.
11:50Des paroles sur l'immigration, des paroles
11:52sur les clandestins, des paroles
11:54sur le narcotrafic, mais paroles,
11:56rien, rien de fondamental.
11:58Et donc, je pense
12:00franchement, sincèrement, au bout
12:02de l'analyse, que si
12:04le président Macron
12:06a fait ce cadeau au roi du Maroc
12:08et si aujourd'hui, il s'est rendu au Maroc,
12:10ça n'a qu'une seule raison.
12:12C'était pour narguer les Algériens.
12:14Parce que la danse du ventre
12:16qu'il fait depuis des années à l'Algérie n'a rien
12:18donné, et donc, c'est une façon
12:20de faire un bras d'honneur aux
12:22Algériens. C'est pour narguer
12:24l'Algérie qu'on s'est réconciliés,
12:26ce qui est une bonne chose, mais c'est la seule
12:28raison que je vois à cette politique
12:30très bizarre. J'aimerais
12:32répondre à Gérard Carrefour sur la bêtise
12:34d'Emmanuel Macron, mais pour lui...
12:36Ce n'est pas une bêtise.
12:38C'est-à-dire qu'on ne découvre pas...
12:40On ne découvre pas Emmanuel Macron.
12:42Il se fiche comme il ne guigne ce que vous pouvez
12:44et ce qu'on peut dire dans le commentaire
12:46de ce déplacement de M.
12:48Bélatar. Rappelez-vous. Je ne pense pas
12:50quand même, parce que tout son voyage
12:52est raté.
12:54Il sera vu
12:56à l'aune de cela, dans l'opinion publique.
12:58En fait, il n'y a pas
13:00une séquence qui marche, donc il ne peut pas
13:02se ficher. Il n'a pas une
13:04séquence qui marche. Les conseillers
13:06très proches d'Emmanuel Macron ont dû
13:08très sérieusement le mettre en garde
13:10par rapport à ce casting,
13:12dont la non-publication dans une première liste
13:14d'invités. Il a
13:16assumé, il a assumé
13:18crânement, exactement comme
13:20au début du premier quinquennat sur l'affaire
13:22Benalla, qu'il vienne me chercher.
13:24Ça fait partie de sa nature.
13:26Mes proches...
13:28Il s'est fait recevoir à l'Élysée
13:30par Bruno Roger Petit, un autre conseiller,
13:32à la veille de la marche contre l'antisémitisme,
13:34et il a repris les arguments de Yassine Benattar
13:36pour expliquer qu'il n'y allait pas
13:38parce que ça allait fracturer
13:40et mettre le feu au banlieue.
13:42Il lui a donné une fonction officielle.
13:44Je n'arrive même pas à y croire.
13:46Vous le dites de temps en temps.
13:48Il a été condamné
13:50en 2023.
13:52Il était déjà sulfurant en 2018.
13:54Il avait déjà des liens avec le CCIF.
13:56Il avait déjà animé un gala
13:58du CCIF en 2018.
14:00Quel est l'intérêt
14:02d'Emmanuel Macron
14:04à aller au Maroc avec Yassine Benattar ?
14:06Quel est son intérêt ?
14:08Je ne le vois pas.
14:10Une pure transgression.
14:12Mais Vincent,
14:14vous voulez dire que sa politique
14:16internationale n'est fondée
14:18que sur la provocation et le ressentiment ?
14:20Sa politique internationale,
14:22c'est impossible de savoir à quoi...
14:24En même temps permanent
14:26et en politique étrangère,
14:28c'est difficile à considérer.
14:30Comprendre la ligne de politique étrangère
14:32du président à l'étranger,
14:34c'est beaucoup plus compliqué que de comprendre
14:36sa ligne en politique intérieure.
14:38Écoutez Aurore Berger.
14:40Là, il y a une raison. Il y a l'Algérie.
14:42Ils n'ont pas été gentils, les Algériens.
14:44On va voir ce qu'ils vont voir.
14:46Aurore Berger a pris la parole ce matin.
14:48Je vous propose de l'écouter.
14:50C'est un sinistre personnage
14:52qui a menacé
14:54aussi des personnes
14:56qui, elles, sont exemplaires dans la République.
14:58Je pense à Sophia Aram, à quelqu'un qui a été
15:00extrêmement important dans le combat pour la laïcité,
15:02qui est Laurent Bouvet, qui n'est plus là aujourd'hui,
15:04et qui avait subi ses attaques.
15:06Je ne sais pas quelle est la raison de sa présence.
15:08Elle vous choque ?
15:10En tout cas, ce qui est anecdotique,
15:12c'est ce personnage.
15:14C'est un sinistre personnage.
15:16C'est quand même extraordinaire.
15:18Elle dit ce que tout le monde pense.
15:20Évidemment, elle dit ce que tout le monde pense.
15:22Autre prise de parole,
15:24c'est Jean-Noël Barrault.
15:26On écoutera tout à l'heure.
15:28Une nouvelle fois, M. Bellatar, qui a été interrogé
15:30et qui s'est exprimé sur sa présence.
15:34Si l'extrême droite,
15:36dorénavant, vous donne la tendance
15:38qu'il faut suivre, c'est bien malheureux.
15:40J'ai 20 ans de carrière en France.
15:42Je suis français,
15:44je suis marocain.
15:46C'est un déplacement où je me sens
15:48physiquement légitime.
15:50Il va falloir poser la question à Marine Le Pen.
15:52Je suis légitime sur le territoire français
15:54et légitime sur le territoire marocain.
15:56Si vous me trouvez un pays qui est prêt à m'accueillir...
15:58Ce n'est pas Marine Le Pen, c'est Aurore Berger.
16:00Ce monsieur dit n'importe quoi.
16:02Marine Le Pen, je ne sais même pas
16:04si elle a fait un tweet.
16:06Mais c'est tout le monde.
16:08Aurore Berger qui parle
16:10de sinistre personnage,
16:12ce n'est pas Marine Le Pen.
16:14Ce n'est pas l'extrême droite.
16:16La seule manière de défendre ces gens-là,
16:18c'est de dire que c'est l'extrême droite.
16:20Le président de la TARP parlait de légitimité,
16:22de se sentir français, lui-même qui avait indiqué
16:24ne pas vouloir
16:26le projet d'assimilation,
16:28dire que nous avons préparé nos soldats
16:30qui sont nos enfants.
16:32Il avait fait cette déclaration claire il y a quelques années.
16:34Et pour rajouter et compléter
16:36tout ce qui a été dit, il est très difficile
16:38aujourd'hui de porter du crédit à la politique
16:40du président de la République dans la lutte
16:42contre l'islamisme en France,
16:44en portant ou en érigeant
16:46un turiféraire même du frérisme
16:48et de l'islamisme ici en France.
16:50Et de se croire, lorsqu'il s'affiche avec lui,
16:52au Maroc, pays qui lutte...
16:54Bien sûr. Et d'ailleurs, M. Bellatar,
16:56il ne pourrait pas dire au Maroc ce qu'il dit
16:58en France. C'est ça, c'est le grand paradoxe.
17:00Bien souvent, c'est-à-dire que le frérisme
17:02est plus présent, parfois,
17:04sur notre territoire. En tout cas, il est
17:06moins combattu sur... Le courage qu'on a des frontières.
17:08Exactement. C'est-à-dire que nous...
17:10Je ne dis pas de bêtises. Non, non, pas du tout.
17:12Il y a un Bellatar au Maroc,
17:14il y a un Bellatar en France.
17:16Le Bellatar, quand il va au Maroc, il joue
17:18les humoristes, les influenceurs,
17:20mais il n'a pas de propos politiques.
17:22Il veut faire du business en Afrique,
17:24mais il ne tient absolument pas le discours...
17:26Il ne voit pas des islamophobes partout.
17:28Et d'ailleurs...
17:30C'est bien que la police marocaine
17:32n'est pas comme la police française.
17:34Et qu'il n'a pas
17:36trop intérêt à donner des coups de pied
17:38dans les mollets. C'est ce que disent d'ailleurs
17:40beaucoup de Marocains,
17:42de Français qui vivent au Maroc,
17:44qui disent que lorsque
17:46beaucoup de gens quittent
17:48la France pour venir quelques jours
17:50ou même quelques semaines au Maroc,
17:52ils ne se conduisent pas du tout de la même manière qu'à Paris.
17:54Non, mais la démagogie
17:56de Bellatar était très... Ce qui a choqué
17:58au Maroc, ou en tout cas les Marocains,
18:00c'est la démagogie de Bellatar, c'est sa tenue très négligée.
18:02Ah oui, on peut le voir d'ailleurs, la tenue.
18:04Ce n'est pas du tout
18:06du prix de classe, c'est que
18:08il y a... Vous avez pu remarquer
18:10quand vous voyez la délégation marocaine,
18:12à quel point les gens
18:14se tiennent.
18:16Et le roi lui-même,
18:18avec sa canne, ce qui a choqué...
18:20Ce que remarquaient les gens d'abord,
18:22c'est la présence de la princesse,
18:24la jeune princesse, la fille du roi,
18:26qu'on voit très rarement, qui était à ses côtés,
18:28la présence du prince héritier,
18:30le jeune prince héritier, et le fait que
18:32le souverain ait une canne à la main.
18:34Ça, ça a vraiment... Les Marocains ont regardé
18:36ça de près. On va regarder, Marine va nous
18:38proposer cette... En fait, il avait
18:40une sciatique. Et alors là, il a tenu pendant
18:42trois quarts d'heure, avec sa sciatique,
18:44sans mouchetée, alors que la délégation
18:46française, et puis au milieu de la délégation française,
18:48il y avait ce type, totalement négligé,
18:50sans complètement aller. C'était vraiment
18:52choquant. C'est ça qui choque les Marocains.
18:54Oui, alors, effectivement, on va voir
18:56sur le tapis rouge. Donc là, il est déjà
18:58en jogging, mais bon, il s'habille comme il veut,
19:00j'ai envie de dire, mais c'est vrai que c'est...
19:02Mais c'est pas cette séquence que je voulais montrer,
19:04c'était sur le tapis rouge.
19:06Le protocole, c'est quelque chose.
19:08Surtout dans une configuration
19:10sur les royales. Voyons le tapis
19:12rouge, cher Vincent. Voyons
19:14cette image dont vous parlez, et que
19:16vous dites, voilà, c'est une image...
19:18C'était au dîner officiel le soir.
19:20Là, il est en costume, c'était pour
19:22le dîner officiel le soir.
19:24Donc ça, c'est le dîner officiel. Bon,
19:26écoutons un autre passage, où il parle
19:28de l'extrême droite.
19:32Monsieur Benatar.
19:34J'ose croire que les journalistes de ce
19:36pays, vous allez faire un travail remarquable, parce que
19:38la séquence entre les deux pays, elle l'est.
19:40C'est une réconciliation majeure pour nos
19:42deux continents. Je parle même pas de pays.
19:44C'est entre l'Europe et l'Afrique, et les conséquences
19:46que ça peut avoir. Et croyez-moi que ça me dérange vraiment
19:48qu'on se focalise sur moi, mais
19:50voilà, c'est l'état de mon pays.
19:52Le résultat des dernières élections
19:54prouve que, de toute manière,
19:56l'extrême droite a pris confiance, et malheureusement,
19:58je vois que vous les suivez.
20:00Je pense que
20:02le temps qui avance, je suis
20:04de ceux qui dira toujours qu'on ne parle
20:06pas et on ne négocie pas avec l'extrême droite.
20:08Je pense que notre pays a des valeurs
20:10nobles, et j'attends pas, moi,
20:12les Jeux Olympiques pour parler de diversité.
20:14Mais la vérité, c'est qu'aujourd'hui,
20:16l'extrême droite a un poids médiatique
20:18et un poids consternant
20:20dans le monde médiatique, donc c'est à nous de changer
20:22la donne et de faire en sorte, justement,
20:24de ne pas les suivre quand ils
20:26lancent ce genre de polémiques. Et pour aller plus loin,
20:28je vous rappelle que l'extrême droite est en procès
20:30aujourd'hui, et un procès majeur qui pourrait
20:32prouver que ce parti détourne des fonds publics.
20:34Moi, j'ai pas l'impression qu'on m'a venu ici
20:36et a détérioré les finances de notre pays.
20:38Je rappelle que celui qui parle est un repris de justice.
20:40Il y a Gali Mathia qui a le fond.
20:42Pourquoi il est tendre le micro ?
20:44Il y a Gali Mathia là.
20:46Il y a quelques années qu'il donnait...
20:48Je vais répondre à votre question. Pourquoi lui tendre
20:50votre micro ? Parce qu'il est dans la
20:52délégation officielle. C'est la réponse.
20:54Autrement, je ne lui... Je crois que c'est la première fois
20:56que je parle de M. Bellatar
20:58puisque, précisément, je n'en parle
21:00jamais. Mais il est dans la délégation
21:02officielle. Il représente
21:04votre pays, notre pays, mon pays.
21:06Donc, il est...
21:08C'est un repris de justice qui est à côté du président
21:10de la République et qui vient donner des leçons.
21:12Donc, c'est pour ça que j'en parle.
21:14Et il parle de l'extrême droite qui n'a rien à voir là-dedans.
21:16Je vois pas ce que l'extrême droite vient faire
21:18dans ce débat.
21:20L'extrême droite, pas seulement chez lui...
21:22D'ailleurs, il faudrait définir
21:24parce que si vous demandez ce qu'est l'extrême droite...
21:26La difficulté, c'est que ces gens-là connaissent...
21:28Il est pas au niveau pour parler de ce dont
21:30il parle. C'est ça, la vérité.
21:32Si vous lui demandez de définir l'extrême droite, il serait bien en peine.
21:34Il serait bien en peine,
21:36le pauvre, de définir
21:38l'extrême droite.
21:40L'invocation permanente de l'extrême droite
21:42est un substitut à la pauvreté intellectuelle.
21:44C'est-à-dire que
21:46ces gens-là...
21:48Comment le président de la République peut-il s'afficher...
21:50Ecoutez, franchement...
21:52Comment le président de la République française
21:54peut-il s'afficher...
21:56Pascal, vous dites souvent
21:58qu'un individu,
22:00c'est la somme de ses actes.
22:02Emmanuel Macron
22:04est ainsi fait.
22:06Je n'arrive pas à le comprendre.
22:08Non seulement je n'arrive pas à le comprendre,
22:10mais en fait, ça me fait de la peine.
22:12Ça me fait de la peine.
22:14Je ne peux pas vous dire autre chose.
22:16Je ne comprends pas ce président de la République
22:18et je ne suis pas le seul.
22:20Yacine Belatar avait qualifié Emmanuel Macron de frère.
22:22Il le qualifie comme son frère.
22:24Il est reçu à l'Elysée après sa condamnation
22:26et après avoir eu un titre officiel.
22:28Ce n'est pas si surprenant.
22:30On connaissait les liens entre Yacine Belatar et Emmanuel Macron.
22:32Ils ne sont pas neufs.
22:34Jean-Noël Barraud.
22:36Ce n'est pas une anecdote.
22:38Jean-Noël Barraud, qui est le ministre...
22:40Vous avez raison de le rappeler, on l'oublie.
22:42Barraud, Barraud,
22:44mais il n'était pas commissaire d'armes du papa.
22:46C'est son grand-père.
22:48Je trouve que ses prises de parole sont assez intéressantes.
22:50Au moins dans l'éthos,
22:52dans la forme.
22:54Je lui trouve quelques qualités.
22:56Peut-être me trompe-je ?
22:58Écoutons-le.
23:00Voilà un sujet qui est totalement insignifiant.
23:02Ne comptez pas sur moi pour commenter
23:04la composition de la délégation
23:06qui a accompagné le président de la République.
23:08Vous n'avez pas été gêné par sa présence ?
23:10Est-ce que vous avez été gêné par sa présence ?
23:12Si vous le souhaitez, je suis à votre disposition
23:14pour vous détailler les contrats qui ont été signés
23:16par Suez, par Engie,
23:18par Aegis, par Alstom,
23:20par Veolia.
23:22Je n'ai pas été gêné par sa présence.
23:24Oui ou non, avez-vous été gêné par sa présence ?
23:26Je refuse qu'une visite aussi historique
23:28soit éclipsée
23:30par des détails aussi insignifiques.
23:32Et ça a été le cas, en partie.
23:34Pas du côté marocain. En tout cas, au Maroc,
23:36on n'en a pas entendu parler.
23:38Quelle arrogance, quel mépris.
23:40Les petits hommes gris, c'est insupportable.
23:42Le détail n'existe pas.
23:44C'est pour ça que ces gens-là,
23:46effectivement, il y a des connexions avec eux.
23:48C'est pas insignifiant.
23:50Il ne comprend rien, ce monsieur Barrault,
23:52à l'opinion française.
23:54Donc qu'il fasse autre chose. Qu'il ne fasse pas de politique.
23:56Qu'il ne fasse pas de politique.
23:58Qu'il ne fasse pas de politique.
24:00Quand il ne comprend pas
24:02les gens, tu ne fais pas de politique.
24:04Tu restes dans ton cabinet.
24:06Là, il y a une parole
24:08soumise, en réalité.
24:10Mais...
24:12Oui, bien sûr.
24:14Leur déconnexion
24:16est totale.
24:18Leur déconnexion est totale.
24:20Effectivement,
24:22en fait, comme ils sont comme ça,
24:24Marine Le Pen, elle prend
24:26trois points de plus. C'est eux
24:28les responsables. C'est ce monsieur Barrault
24:30qui est responsable. C'est monsieur Macron
24:32qui est responsable. Ils sont responsables.
24:34C'est un ministre des Affaires étrangères qui, suite
24:36à un déplacement à l'étranger,
24:38s'est dissocié de son président.
24:40C'est impossible pour lui.
24:42Il n'est pas obligé d'avoir cette arrogance.
24:44C'est tout sauf
24:46insignifiant. Si monsieur Barrault
24:48voulait venir, je l'accepte de volontiers.
24:50Mais je trouve qu'elle est gentille, la journaliste, parce que
24:52il n'y a pas de détail.
24:54Le détail n'existe pas.
24:56Le général de Gaulle ne payait pas l'électricité.
24:58Le détail n'existe pas.
25:00Mais dans aucun domaine, dans tous les domaines,
25:02dans la vie privée comme dans la vie politique, le détail
25:04n'existe pas.
25:06Il paraît qu'Emmanuel Macron a tiré l'exemple du général de Gaulle
25:08qu'il paye toutes ses choses personnelles,
25:10paraît-il. C'est la moindre des choses.
25:12Il n'y a pas à se faire payer ses costumes
25:14par la présidence.
25:16Thomas Hill, que je salue.
25:18Thomas, vous êtes tout en blanc.
25:20Je vois que vous revenez en très grande forme,
25:22Pascal. Ça me fait très plaisir de vous retrouver.
25:24Je ne sais pas si je suis en très grande forme.
25:26Je pense traduire
25:28ce que les uns et les autres pensent
25:30avec des mots.
25:32Les gens qui nous écoutent sont sans doute
25:34de raccord avec ce que je dis.
25:36Je répète, c'est quelqu'un qui a repris de justice.
25:38Donc qu'est-ce qu'il va lui faire ?
25:40C'est tout ce que je dis d'ailleurs.
25:42C'est un repris de justice.
25:44Je vous remercie en tout cas, Thomas Hill.
25:46Vous serez jusqu'à 11h sur l'antenne
25:48d'Europe 1.