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Chaque jour, entre 9h et 9h30, retrouvez Pascal Praud dans L'Heure des Pros en direct sur CNews et Europe 1. Ce mardi 3 septembre, il revient sur le nom de Thierry Beaudet, "sorti du chapeau" d'Emmanuel Macron, ainsi que le procès hors-normes des violeurs de Mazan.
Retrouvez "L’Heure des Pros" sur : http://www.europe1.fr/emissions/lheure-des-pros

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00:00Bonjour à tous, heureux de vous retrouver sur Europe 1 jusqu'à 9h30 pour l'heure des pros et sur CNews jusqu'à 10h30.
00:10La journée des dupes est un classique de l'histoire de France, depuis que Louis XIII choisit riche lieu contre sa propre mère.
00:20Hier marque un nouvel épisode de Rendez-vous où les faux semblants accompagnent les fausses sorties.
00:26Emmanuel Macron a sorti de son chapeau le nom de Thierry Baudet comme Garcimore exhibait un lapin devant les téléspectateurs.
00:34Monsieur Baudet dirige une institution inutile, le Conseil économique, social et environnemental.
00:40Il penche à gauche, très à gauche, il a manifesté dans la rue contre la loi immigration, il n'a aucune expérience, aucune légitimité.
00:48Il illustre sans doute ce jeu de dupes dont raffole la comédie du pouvoir.
00:54Emmanuel Macron a une obsession, faire voter son budget. Le choix du Premier ministre sera à lire à l'aune de ce critère.
01:01Qui est capable d'obtenir une majorité relative ? Un homme de droite que le Bloc central soutient, que les Républicains adoubent,
01:10que la gauche républicaine tolère et que le Rassemblement national ne censure pas.
01:15Qui est ce mouton à cinq pattes ?
01:18Xavier Bertrand, avec toutes les amabilités qu'il a dites sur Marine Le Pen depuis si longtemps, il est possible que Mme Le Pen refuse ce deal.
01:26Alors qui ? Un homme plutôt à droite, mais pas trop. Un parlementaire expérimenté, évidemment.
01:33Une personnalité consensuelle, sinon politiquement, au moins médiatiquement, c'est mieux.
01:38Un monsieur sympathique, tout en rondeur, capable d'arrondir les angles.
01:44Réponse, ce jour, ou pas.
02:01Bonjour Pascal, bonjour à tous et on commence par une bonne nouvelle.
02:04Depuis le début de la guerre en Ukraine, le prix du gasoil n'a jamais été aussi bas.
02:09Ce matin, le prix du litre coûte en moyenne 1,64 euros, contre plus de 2 euros il y a deux ans.
02:14Ça baisse aussi du côté du sang-plomb, qui comptait en moyenne 1,76 euros pour le litre de sang-plomb 95 et 1,85 euros pour le sang-plomb 98.
02:23L'auteur du refus d'obtempérer, à Colmar, a passé la nuit en prison.
02:27Il a écopé hier de deux ans de prison ferme avec mandat de dépôt.
02:31Cet homme de 36 ans était déjà connu de la justice, avec 21 mentions à son casier judiciaire.
02:37Et malgré ça, on apprend qu'il touche le RSA.
02:39Alors question, est-ce qu'il faut supprimer les aides sociales aux délinquants condamnés ?
02:43Écoutez la réponse de l'avocat Pierre-Henri Bovis.
02:46Il se trouve que pour le RSA, la CAF peut suspendre le versement au RSA lors de la deuxième révision trimestrielle si vous êtes incarcéré.
02:54Je pense que cette mesure-là pourrait mettre du poids dans la tête dans certains.
02:59Si on rompt le pacte républicain, si on ne respecte pas un certain nombre de valeurs,
03:04alors ce sont nos enfants qui pourraient en pâtir puisqu'on ne percevrait plus ces prestations-là,
03:09et donc ça aurait un impact direct sur notre famille.
03:12Donc je pense qu'effectivement, ça pourrait avoir un effet bénéfique.
03:15Et puis on en sait plus sur la mort des six otages israéliens assassinés par le Hamas.
03:20Selon Benyamin Netanyahou, ils ont été exécutés d'une balle dans la nuque.
03:24Le premier ministre israélien qui a tenu à demander pardon aux familles des victimes.
03:28Je l'ai dit aux familles, et je le répète ce soir, je vous demande pardon de ne pas les avoir ramenés en vie.
03:42Nous étions proches, mais nous n'avons pas réussi.
03:50Voilà pour l'essentiel de l'information. C'est à vous, Pascal.
03:53Merci beaucoup, Chana Lousteau.
03:55Je vous propose d'écouter peut-être une petite musique pour nous mettre en ambiance.
03:59C'est bien la musique, ça adoucit les mœurs.
04:13Le marionnettiste à l'Elysée.
04:15Je salue Charlotte Dornelas qui est avec nous ce matin,
04:17Noémie Schultz, Joseph Macescaranjo, Hakim Leflocq-Imad, Philippe Guibert et Gautier Lebret.
04:25Je disais tout à l'heure, c'est aujourd'hui ou pas.
04:28C'est le week-end dernier, jeudi ou vendredi.
04:31On va parler dans une seconde de cette histoire absolument extraordinaire avec l'affaire dite du viol de Mazan,
04:37le procès de Dominique P qui s'est ouvert hier à Avignon dans le Vaucluse.
04:40Cette histoire est absolument effrayante.
04:42Simplement, personne ne connaît M. Baudet.
04:46Je voulais vous proposer de l'écouter, M. Baudet.
04:49Et j'allais dire à quoi on a échappé.
04:50Ce n'est pas très gentil ce que je dis là.
04:52Mais il est donc le président du...
04:54Arrose sur le Baudet ?
04:55Oui, c'est ça.
04:56Quelque chose qui ne sert absolument à rien.
04:58Si, ça a servi à Georgette Le Maire.
05:00Oui, laissons Georgette Le Maire.
05:02Alors Georgette Le Maire, tout le monde ne s'en souvient pas.
05:04Elle a été nommée par François Mitterrand.
05:06C'est vraiment un fromage de la République, ça coûte 50 millions d'euros.
05:09Ça sert à remplacer le peuple par la société civile.
05:12Non, mais ça ne sert à rien, c'est insupportable.
05:14On voulait le supprimer et ça fait partie...
05:16Et les Français n'ont pas voulu.
05:17Oui.
05:18Oui, enfin les Français en 69...
05:21Il faudrait demander aux Français s'ils veulent le...
05:23Ils ne savent même pas que ça existe.
05:24Non, ils ne savent pas que ça existe.
05:25C'est comme le SIG, ils ne savent même pas que ça existe.
05:27C'est l'argent bué.
05:28Vous avez bien fait de parler.
05:29Bon, écoutez.
05:30Découvrez M. Baudet, qui a payé notre Premier ministre.
05:34Écoutez-le.
05:36Le nouveau CESE vient d'être installé il y a un peu plus d'un mois
05:43pour une mandature de cinq années.
05:46Et j'aurai le plaisir de compter à mes côtés l'AFEPEM,
05:52puisqu'après les deux mandats exercés par Marie-Béatrice,
05:57l'AFEPEM fait dorénavant partie intégrante
06:01des organisations désignées pour siéger au CESE.
06:06Et j'aurai plaisir à travailler avec votre délégué général,
06:10Pierre-Olivier Ruchenstein.
06:12Nous avons envie d'être des acteurs de la nécessaire revivification
06:16de notre démocratie à travers nos travaux, les travaux du CESE.
06:20Encore une fois, l'économie sociale devra jouer un rôle important
06:25dans les travaux du CESE.
06:27Et puis, nous associerons aussi les citoyens qui le souhaiteront
06:31à travers la participation du public à nos travaux.
06:34Le nouveau CESE va s'attacher à combiner, à hybrider
06:38démocratie représentative et démocratie participative
06:42pour essayer de proposer à notre pays des voies de passage,
06:47des solutions partagées sur des sujets complexes.
06:50Et encore une fois, je suis très heureux de pouvoir le faire
06:53avec le concours et la participation de l'AFEPEM au sein de notre Assemblée.
06:58C'est pas sérieux. Non mais je vous le dis vraiment,
07:01c'est pas sérieux d'imaginer un Premier ministre...
07:04J'ai rien contre ce monsieur.
07:07Mais chacun a une place dans la vie.
07:11Faire de la politique, c'est parler aux gens.
07:14C'est parler au peuple, c'est apporter un souffle,
07:18avoir un peu de charisme, avoir une expérience.
07:21Tout ça s'apprend. C'est pour ça que j'ai rien contre M. Baudet.
07:24Tout ça s'apprend.
07:25Mais tout ça est une farce aussi.
07:27C'est une farce.
07:28Emmanuel Macron teste des noms comme ça en les faisant fuiter
07:31dans la presse pour voir la réaction de son propre camp.
07:33Donc là, pas de chance.
07:34Il était contre la loi Immigration et la réforme des retraites.
07:36Les deux lois qu'Emmanuel Macron a réussi à faire passer
07:38depuis le début de sa réélection.
07:40Donc si vous enlevez ça, il ne reste plus rien du quinquennat.
07:42C'est pour ça que ce nom s'évapore aussi rapidement qu'il est apparu.
07:47Mais ça ressemble à une farce.
07:48C'est grotesque. Ça devient grotesque.
07:50C'est le jargon du jeu. Je ne sais pas.
07:52Parmi les ballons d'essai terrifiants auxquels on a eu le droit hier,
07:55il n'y avait pas que le nom de Thierry Baudet.
07:56Il y a aussi le nom du dire-cap qui a été évoqué,
07:58à savoir Bertrand Gomes,
07:59qui est peut-être un haut fonctionnaire,
08:03le directeur de cabinet de Benoît Hamon au Nagevo-Belkacem.
08:05C'est une insulte terrible aux professeurs en saison d'entrée scolaire.
08:08En tout cas, on en parlera peut-être tout à l'heure.
08:11Je pense que M. Baudet a été écarté.
08:15Mais bon, avec Emmanuel Macron, on n'est jamais sûr de rien.
08:19Mais effectivement, vous imaginez, après 50 jours, sortir du chapeau quelqu'un qui...
08:25Il est écarté. Il ne plaît ni à la droite ni à la gauche.
08:27Il ne plaît pas à la droite parce qu'il est de gauche.
08:29Et il ne plaît pas à la gauche parce que ce n'est pas Lucie Castex.
08:31On remarque que M. Baudet devrait pouvoir remettre d'équerre la Macronie.
08:35Bon, il y a un jeu de mots.
08:37Oui, il y a sûrement un jeu de mots.
08:39Baudet, d'équerre.
08:41Mazan. Cette histoire de Mazan est...
08:44Bonjour Noémie Schultz, merci d'être avec nous.
08:46Cette histoire est extraordinaire, vraiment, dans tous les sens du terme.
08:50Elle est absolument sidérante.
08:52Je voudrais qu'on voit l'image d'abord de celle qui a été la victime
08:56et saluer son courage.
08:58Voilà, c'est cette femme.
08:59C'est cette courage qui a refusé le huis clos,
09:02qui veut que cette histoire soit médiatisée,
09:05que tout le monde soit au courant de ce qui s'est passé.
09:08Elle a été violée ou elle...
09:11Je ne sais pas si je peux le dire comme ça puisque c'est...
09:14Vu ce que les enquêteurs ont retrouvé comme vidéo,
09:18oui, on peut dire que cette femme a été violée des dizaines de fois.
09:21Voilà, donc on ne va pas dire présumée violeur.
09:23Et donc cette femme, hier le procès s'est ouvert.
09:27Dominique P, il s'est ouvert à Avignon, dans le Vaucluse.
09:30Oui, elle a donné son nom, la FP a choisi de ne pas le donner,
09:32mais elle, elle dit...
09:33C'est Gisèle Pellicot et son mari, Dominique Pellicot,
09:36elle a dit qu'elle souhaitait que le nom soit donné aussi.
09:40Très bien, Gisèle Pellicot, c'est cette dame que vous voyez
09:43avec des lunettes de soleil.
09:45Et regardez les hommes, non pas celui-là sans doute,
09:48mais les hommes qui ont été filmés de dos
09:50et qui sont les présumés...
09:52Qui sont les suspects.
09:53Voilà, on va dire pour le moment les suspects.
09:55Les accusés.
09:56On va voir ces hommes qui regardent leurs chaussures,
09:58qui, effectivement, ont sans doute pas envie
10:01que leur visage soit médiatisé,
10:04et qui, effectivement, ces images ont frappé hier l'opinion.
10:08Parce que d'abord, je voudrais que vous nous racontiez,
10:10que vous nous disiez, Noémie Schultz,
10:12ce qui va se passer à Avignon et ce procès.
10:15En quoi est-il hors norme ?
10:17Il est totalement hors norme parce que,
10:19jusqu'à la fin du mois de décembre,
10:2151 hommes sont jugés
10:23pour des viols sur cette femme, Gisèle Pellicot.
10:26Un procès qui va durer quatre mois,
10:28qui se déroule devant une cour criminelle,
10:29c'est-à-dire que ce sont des magistrats professionnels,
10:31cinq juges professionnels qui vont juger.
10:34Pourquoi aussi longtemps ?
10:36Parce que vous avez, encore une fois,
10:38j'ai jamais vu un procès avec 51 accusés.
10:40C'est vraiment quelque chose de rarissime.
10:42D'ailleurs, ça a demandé une organisation assez complexe.
10:45Et ces hommes qui sont de milieux sociaux très variés,
10:49vous avez un surveillant de prison,
10:52un artisan, un maçon, un journaliste, un pompier,
10:57ces hommes sont tous renvoyés devant cette cour criminelle
11:00pour avoir violé Gisèle Pellicot
11:03alors qu'elle était totalement inconsciente.
11:06La nuit, ils échangeaient via le réseau Coco,
11:11qui a été fermé cet été, dont on a parlé.
11:13Ils rentraient en contact avec Dominique Pellicot,
11:15le mari de Gisèle Pellicot.
11:17Ça s'appelait à son insu.
11:19Et ces hommes venaient pour avoir des relations sexuelles
11:22avec cette femme parfaitement inconsciente.
11:24Elle était droguée au Temesta.
11:26Elle était dans un état proche du coma.
11:28Ils avaient des relations sexuelles avec elle.
11:30C'était filmé par Dominique Pellicot,
11:32qui a tout gardé dans son téléphone.
11:34Et c'est comme ça, je vous le raconterai,
11:36qu'on a fini par découvrir les faits.
11:38Sinon, on n'aurait sans doute jamais rien su.
11:40Il y avait des règles très strictes qui étaient édictées
11:42par Dominique Pellicot.
11:44Il fallait que les hommes se déshabillent dans la cuisine
11:46pour être sûrs de ne pas oublier de vêtements dans la chambre à coucher.
11:49Il fallait qu'ils réchauffent leurs mains
11:51pour ne pas avoir les mains froides sur Gisèle Pellicot
11:53pour ne pas risquer de la réveiller.
11:55Il ne fallait pas sentir le tabac.
11:57Tout ça, c'est des éléments qui vont à l'encontre
11:59de ce que ces hommes disent.
12:01Ils disent qu'ils pensaient que c'était un jeu de couple,
12:03qu'elle faisait semblant de dormir,
12:05qu'il y avait un accord au sein de ce couple.
12:07C'est assez peu crédible
12:09quand on voit, encore une fois,
12:11les consignes qui étaient données à ces hommes.
12:13Ils ne payaient pas.
12:15Il n'y avait pas de contrepartie financière.
12:18Il faut satisfaire la...
12:20Je ne sais pas comment qualifier la perversité
12:22de Dominique Pellicot.
12:24Et ça a duré pendant des années,
12:26pendant neuf ans,
12:28et on n'aurait sans doute jamais rien su
12:30si Dominique Pellicot n'avait pas été arrêté,
12:32par hasard, en septembre 2020, dans un supermarché,
12:34en train de filmer sous les jupes des clientes.
12:36Et là, les enquêteurs vont l'interpeller,
12:38prendre son téléphone portable, son ordinateur,
12:40et là, découvrir un dossier
12:42qui s'appelle Abus,
12:44et dans lequel il y avait des centaines de vidéos,
12:46au moins 92 viols répertoriés,
12:5083 agresseurs identifiés,
12:54mais au final, 51 seulement renvoyés
12:56devant la cour criminelle,
12:58puisqu'une vingtaine n'ont pas pu être identifiés,
13:00on n'a pas pu poser de nom sur une vingtaine d'entre eux.
13:02Alors, on est vraiment au tréfond de l'âme humaine.
13:04Ce que vous dites est sidérant.
13:06Sidérant.
13:08Et ces personnes qui sont accusées,
13:10c'est monsieur tout le monde, si je comprends bien.
13:12Absolument.
13:14Comme on dit, des bons pères de famille,
13:16c'est des personnes en couple avec des enfants,
13:18et qui eux-mêmes, visiblement,
13:20n'ont pas le sentiment qu'ils avaient
13:22commis une infraction,
13:24mais ça révèle quelque chose du sentiment
13:26de toute puissance, puisqu'encore une fois,
13:28ils assouvissaient des désirs sexuels
13:30sur une femme inconsciente.
13:32On va écouter les avocats de la Défense
13:34et puis également des parties civiles,
13:36mais cette femme, Gisèle Pellicot,
13:38elle était droguée.
13:40Comment...
13:42Très lourdement droguée.
13:44Quand elle se réveillait le lendemain,
13:46elle avait complètement oublié ce qui s'était passé ?
13:48Elle n'avait aucune conscience ? Qu'est-ce qu'elle a rapporté ?
13:50Elle n'a aucun souvenir,
13:52et c'est d'ailleurs ce qui inquiète
13:54ses proches et ses avocats.
13:56Elle va découvrir, lors de ce process,
13:58ce qui lui est arrivé. Alors, sans doute que déjà,
14:00dans la phase d'instruction,
14:02elle a-t-elle peut-être visionné,
14:04mais les vidéos vont être diffusées
14:06à ce process, ce qui a fait d'ailleurs que le parquet
14:08a demandé le huis clos, estimant que,
14:10notamment pour préserver Gisèle Pellicot,
14:12elle, elle a dit,
14:14on doit changer de camp.
14:16Elle a changé d'avis. Pendant tous ces derniers mois,
14:18on pensait que le process déroulerait à huis clos,
14:20et cet été, notamment convaincue par ses enfants,
14:22elle a décidé la publicité des débats,
14:24mais il y a un risque, peut-être,
14:26après de décompensation assez forte,
14:28puisqu'elle va découvrir ce qui lui est arrivé.
14:30Elle ne le sait pas, elle était très lourdement droguée,
14:32elle se réveillait, si, elle était dans un état un peu cotonneux,
14:34mais elle n'a jamais imaginé ce qui se passait.
14:36On rappelle 40 ans de vie commune avec son mari.
14:38Et ce couple a des enfants. Trois enfants.
14:40On est dans le tréfonds
14:42de l'âme humaine, vous imaginez ces
14:44trois enfants, le rapport qu'ils peuvent...
14:46Dont la fille, une des filles, Caroline Darrian,
14:48a écrit un livre, et Caroline Darrian,
14:50elle-même, a découvert des vidéos
14:52d'elle dénudée, donc elle se demande
14:54si elle-même n'a pas été abusée par son père.
14:56Je trouve que cette histoire est sidérante
14:58dans la société française,
15:00et c'est pourquoi j'ai voulu que vous soyez là ce matin.
15:02Alors, on va écouter d'abord
15:04l'avocat de l'accusé.
15:06L'avocat, c'est
15:08Béatrice Zavarro,
15:10du principal accusé.
15:12Il comparaît
15:14en détention. Il comparaît détenue.
15:16Il sont 17 à comparaître détenue, et les autres comparaissent libres.
15:18Donc, écoutez, Béatrice Zavarro,
15:20que dit-elle, et comment défendre
15:22cet homme ?
15:26C'est le premier contact avec la famille,
15:28enfin, le premier contact visuel,
15:30en tout cas, avec la famille
15:32et les proches.
15:34Il était au fond
15:36de son siège et il attendait patiemment,
15:38mais la salle d'audience est faite de telle sorte
15:40qu'il y a un face-à-face
15:42entre les deux parties, mais pour l'instant,
15:44beaucoup, j'ai senti, en tout cas, moi qui le connais
15:46maintenant un petit peu depuis assez longtemps,
15:48une vraie émotion. Il sera dans la ligne,
15:50dans la conduite qu'il a eue
15:52jusqu'à présent, c'est-à-dire
15:54ce qu'il a déclaré dès la garde à vue, dès qu'il a été interpellé,
15:56la reconnaissance
15:58des faits dans leur intégralité,
16:00sans chercher à se disculper
16:02ou à minimiser.
16:04Ça, c'est son état d'esprit et c'est la ligne de conduite
16:06qu'il aura sur ces quatre mois.
16:08Un autre avocat qui défend
16:10cette fois quatre accusés,
16:12il s'appelle Louis
16:14Alain Lemaire, et visiblement, il reprend
16:16ce que vous disiez tout à l'heure, c'est que ces autres
16:18accusés pensaient que c'était un couple échangiste.
16:20Ils disent qu'on a été manipulés
16:22en quelque sorte par Dominique Pellicot.
16:24Écoutons cet avocat.
16:26Je trouve qu'il y a beaucoup de monde
16:28que j'espère
16:30qu'il va y avoir de la sérénité dans les débats
16:32parce qu'il y a un peu
16:34une ambiance électrique et c'est un peu inquiétant
16:36et ce dossier
16:38a toujours été relativement suivi
16:40avec sérénité et j'espère
16:42que la sérénité va rester dans ces débats
16:44qui sont très longues, ça va durer quatre mois
16:46mais j'ai confiance
16:48dans la justice et je crois
16:50que c'est un peu le profil de toutes
16:52les personnes qui sont là aujourd'hui.
16:54Ce ne sont tout sauf des violeurs
16:56et ils se sont retrouvés là
16:58dans des circonstances particulières
17:00comme ayant pensé rencontrer
17:02un couple échangiste.
17:0492 faits ont été comptabilisés
17:06dont les premiers remontent à 2011
17:08Noémie Schultz en région parisienne
17:10avant le déménagement du couple à Mazan
17:12en 2013 dans le Vaucluse
17:14et qui se sont ensuite poursuivis jusqu'à l'automne
17:162020. Ça a duré 9 ans.
17:18Et l'instruction a commencé quand ?
17:20Quand il a été interpellé
17:22dans ce supermarché
17:24très rapidement. Donc vous voyez, on est
17:26quatre ans après la découverte
17:28des faits. Ce qui m'étonne, c'est que
17:30je fais un parallèle, même si les faits ne sont pas les mêmes
17:32avec l'affaire Outreau. Il y a eu beaucoup
17:34de papiers sur l'affaire Outreau
17:36au moment, avant même
17:38l'instruction. Et là, c'est une affaire qui a été assez
17:40peu, me semble-t-il, médiatisée.
17:42On en a parlé, notamment parce que
17:44Caroline Darrian, une des filles du couple,
17:46a écrit un livre qui est sorti il y a deux ans
17:48Moi, par exemple, en tant que chroniqueuse judiciaire
17:50c'est une affaire...
17:52On en a peu parlé à l'époque, me semble-t-il
17:54au moment des faits.
17:56Alors... Par rapport à d'autres affaires
17:58Oui, mais quand même
18:00ça avait été
18:02un peu médiatisé.
18:04L'avocat de la partie civile
18:06cette fois-ci, il s'appelle Stéphane
18:08Babonneau, et donc c'est l'avocat
18:10de Gisèle Félico.
18:12Écoutons-le.
18:14Évidemment, le fait de revoir
18:16son ex-époux
18:18était un moment, je pense, pour toute la famille
18:20un moment qui était un moment
18:22d'appréhension, mais aujourd'hui
18:24ce procès maintenant commence
18:26et il faut avancer.
18:28À travers cette ouverture
18:30de la salle d'audience au public
18:32elle souhaite sensibiliser
18:34aussi largement que possible
18:36à ce qui lui est arrivé
18:38afin que des faits comme ceux-là
18:40ne se reproduisent plus jamais.
18:42Elle estime également, même si, oui, il y aura
18:44des moments extrêmement difficiles
18:46qu'elle n'a pas à se cacher
18:48la honte de ce qu'elle a vécu
18:50comme parfois beaucoup de victimes
18:52d'agressions sexuelles, de viols
18:54et de faits graves
18:56le ressentent, et c'est aussi une manière
18:58pour elle de dire qu'on peut
19:00surmonter cette épreuve, même si c'est juste
19:02le début aujourd'hui
19:04et qu'il faut que cela se sache
19:06et que la honte change de camp.
19:08Vous savez, quand une affaire comme cela arrive
19:10je me dis, c'est
19:12presque un hasard
19:14qu'on apprend ça, et peut-être
19:16qu'il y a des milliers d'affaires comme ça
19:18en France, peut-être
19:20ou des centaines, peut-être
19:22parce que quand on arrive à ce
19:24très fond de l'âme humaine
19:26peut-être que ce n'est pas simplement des faits
19:28isolés, et si cet homme n'avait pas
19:30filmé, on ne l'aurait
19:32jamais su. Alors je pense que
19:34un mari qui drogue sa femme
19:36et qui la jette en pâture à des dizaines
19:38d'hommes, c'est
19:40sans doute pas des milliers en France.
19:42En revanche, ce procès est aussi, et c'est ce que
19:44veut faire la famille, médiatiser la question
19:46de la soumission chimique, et cette question
19:48qui est que certains hommes
19:50s'octroient le droit d'administrer des substances à des femmes
19:52pour pouvoir abuser
19:54d'elles, en tout cas
19:56avoir un ascendant physique, ça c'est une réalité.
19:58Alors on a beaucoup parlé des drogues,
20:00on dit beaucoup aux femmes, faites attention
20:02quand vous sortez, ne perdez jamais
20:04votre verre de vue, c'est une réalité, mais ça arrive
20:06aussi dans des couples, il arrive que
20:08des hommes droguent leurs compagnes,
20:10leurs femmes, pour pouvoir ensuite avoir des relations
20:12sexuelles avec elles, et c'est évidemment totalement
20:14interdit. Dernier...
20:16Oui ? J'ai une question de Béotien
20:18mais qui est peut-être choquante.
20:20Comment cette femme n'a-t-elle pas
20:22pu s'en rendre compte qu'elle était
20:24droguée pendant, vous dites,
20:26neuf ans ? Je n'arrive pas à le
20:28comprendre. Alors il lui administrait
20:30le Temesta au moment du dîner,
20:32visiblement,
20:34ça l'assommait, elle s'endormait,
20:36je crois que, alors ça sera bien sûr,
20:38le procès va notamment essayer
20:40de lever la lumière là-dessus, elle se réveillait,
20:42elle était très fatiguée, elle se
20:44réveillait dans un état un peu comateux,
20:46je crois qu'elle a consulté des médecins, mais jamais
20:48personne n'a pensé à aller vérifier,
20:50à faire notamment une analyse
20:52pour vérifier la présence de ce type de drogue.
20:54Le rythme, c'est pas tous les soirs,
20:56c'était sur...
20:58ça se passe donc sur neuf ans ? Sur neuf ans, oui.
21:00Et c'est peut-être...
21:02Les gens qui venaient, je sais pas
21:04à quelle fréquence, son mari lui-même,
21:06dans les vidéos, on l'entend dire, moi,
21:08dans les termes très crus,
21:10donc je vais pas les reprendre, mais c'est comme ça que j'ai
21:12des relations sexuelles avec elle maintenant
21:14uniquement sous cette forme-là, donc lui-même,
21:16pour son propre plaisir à lui, parfois droguait sa femme
21:18et pour coucher
21:20avec elle. Mais effectivement,
21:22elle avait identifié une sorte de mal-être,
21:24mais personne n'a pu imaginer
21:26que c'était ça
21:28qu'elle avait. La question de Philippe Guybert
21:30est naïve et elle est toujours
21:32dans ce type d'affaires,
21:34on se dit, mais comment est-ce
21:36possible que, par
21:38exemple, dans
21:40l'affaire
21:42qui avait été adaptée
21:44par Emmanuel Carrère...
21:46L'adversaire ?
21:48Jean-Claude Romand ? Voilà, Jean-Claude Romand,
21:50à chaque fois que je lisais
21:52l'adversaire, chaque fin de page, je me disais, mais comment
21:54sa femme n'a-t-elle pas pu
21:56remarquer qu'il ne travaillait pas,
21:58etc. Et on est toujours... Eh bien, si.
22:00Eh bien, justement, si.
22:02Et c'est pas une question d'intelligence, c'est pas une question...
22:04C'est comme ça. Voilà, on est pris parfois
22:06dans des... C'était un très bon mari,
22:08c'était un bon père... Exactement.
22:10D'ailleurs, la famille a totalement explosé et les enfants sont
22:12évidemment du côté de la mère.
22:14Donc c'est pour ça que ça s'interroge sur...
22:16Ça renvoie à la littérature, ça renvoie
22:18à sinon, ça renvoie...
22:20Oui, ça renvoie à la part d'ombre, à la part... Voilà, ça renvoie
22:22au tréfonds
22:24de l'âme, tout ça. Bon, écoutons
22:26une dernière intervention de
22:28Anissa Duquesne qui représente
22:30une association féministe.
22:32Que Lumière soit faite
22:34sur la manière dont
22:36ça a pu être commis, de la manière
22:38dont au moins 83 hommes
22:40ont pu violer
22:42durant une dizaine d'années la même femme
22:44en toute impunité,
22:46s'organiser sur Internet
22:48en toute impunité,
22:50alors qu'il y avait quand même
22:52des alertes
22:54sur l'état de la santé de la victime,
22:56la solution chimique.
22:58Ensuite, effectivement, il y a une dimension, si vous voulez,
23:00peut-être symbolique
23:02sur le fait qu'enfin, on parle de ce que c'est que le viol
23:04et qu'on se rende compte
23:06que les mis en cause,
23:08donc les 50 hommes
23:10qu'on a retrouvés,
23:12parce qu'encore une fois, il y en a 30 qui sont
23:14en liberté, qu'on n'a pas été capables d'identifier,
23:16qui sont en fait
23:18des messieurs tout le monde, de tous âges,
23:20qui ont entre 20 et 70 ans,
23:22qui exercent toute profession, qui sont des bons
23:24pères de famille, qui sont insérés en société,
23:26qu'on se rende compte que c'est ça, le viol.
23:28C'est pas un fou, un monstre,
23:30un marginal, un dégénéré. Non, ce sont
23:32des messieurs tout le monde.
23:33Charlotte Dornalas, c'est pas un hasard
23:35si je me tourne vers vous.
23:37Le mal.
23:39Le mal.
23:41C'est un mystère pour moi aussi.
23:43Non, mais je...
23:45Mais on a vu un débat ici.
23:47Ça nous interpelle, Charlotte.
23:49Oui, c'est stupéfiant.
23:51Je ne peux pas vous dire autre chose.
23:53Ça contrevient à l'idée que seule la société
23:55courant les êtres, quand même. Il y en a qui répondent
23:57à l'appel du mal de manière absolument
23:59stupéfiante et de manière même
24:01incompréhensible pour le commun
24:03des mortels, à savoir nous.
24:05Je comprends même pas.
24:07Évidemment,
24:09c'est le jeu, entre guillemets,
24:11de la justice et l'avocat.
24:13On pensait que c'était un
24:15couple échangiste.
24:17Je veux bien deux minutes, mais on pensait qu'elle dormait.
24:19Il y a des limites, en fait,
24:21à ce qu'on peut la gueule du monde, quand même.
24:23Et quand bien même,
24:25elle faisait semblant de dormir. On vient le soir.
24:27Il y a tout un rituel. Je veux dire, tout est glauque
24:29de bout en bout.
24:31Oui, c'est...
24:33Je ne veux pas faire d'analogie,
24:35mais ça renvoie à ceux qui,
24:37pendant la guerre,
24:39Allemands, entraient dans un camp
24:41le soir et puis sortaient du camp
24:43et continuaient de vivre.
24:45C'est ça que ça renvoie.
24:47Ça renvoie à ce que sont
24:49les hommes, les femmes, à la nature humaine.
24:51Là, c'est, entre guillemets,
24:53c'est encore pire.
24:55Franchement, on va arrêter cette comparaison-là,
24:57mais il n'y a même pas la contrainte
24:59ou la peur de mourir. Là, ils sont absolument libres
25:01d'aller de leur plein gré sur ce site,
25:03déjà.
25:05C'est pour ça que j'ai parlé de Simnon.
25:07Son désir, c'est de connaître l'homme,
25:09etc.
25:11C'est quand même le fait que,
25:13on était d'accord tous les deux avec Charlotte,
25:15et vous n'étiez pas d'accord, mais
25:17le malin murmure à l'oreille de tout le monde.
25:19Tout le monde.
25:21Tout le monde, parce qu'on vient de le voir,
25:23c'est monsieur tout le monde.
25:25Tout le monde ne fragile pas.
25:27Tout le monde n'y répond pas.
25:29Mais il murmure à l'oreille de tout le monde.
25:31Bien sûr que si.
25:33Peut-être, mais là,
25:35ce que ça nous rappelle également, c'est que
25:37le viol est d'abord
25:39un crime de proximité.
25:41C'est ça, ce que ça nous rappelle.
25:43Or,
25:45pardonnez-moi, mais on ne pense
25:47pas toujours que le viol est d'abord
25:49un crime de proximité.
25:51Vous luttiez à titre personnel contre des démons,
25:53peut-être, je n'en sais rien,
25:55mais vous ne pouvez pas dire que tout le monde
25:57est capable de faire des horreurs.
25:59Tout le monde n'est pas nécessairement incapable.
26:01Mais qu'à tout le monde,
26:03le diable murmure à l'oreille, bien sûr.
26:05En fait, beaucoup de gens sont capables de ne pas y répondre.
26:07C'est ça, la vérité.
26:09Et certains se rendent incapables aussi,
26:11soit ont été rendus incapables
26:13par un déficit
26:15d'éducation monstrueux,
26:17soit se rendent incapables en nourrissant
26:19ces pratiques.
26:21Juste que je trouve,
26:23ce que disait la dernière jeune femme qu'on a entendue
26:25qui rappelait quand même que ce sont des viols,
26:27alors que je pense que ces hommes expliquent...
26:29Mais ça renvoie à l'idée qu'aucun de ces hommes
26:31ne s'est interrogé, et c'est une question dont on a beaucoup parlé,
26:33sur le consentement de cette femme.
26:35Elle était donc
26:37totalement inconsciente, et je pense qu'effectivement
26:39on est proche du coma,
26:41et donc personne ne se demandait si elle pouvait avoir
26:43envie... Parce que c'est la vieille idée,
26:45et en fait, malheureusement, c'est sa femme.
26:47Combien de fois on entend ça ? C'est sa femme.
26:49C'est pas la loi.
26:51Thomas Hill, s'il vous plaît,
26:53un peu de discipline.
26:55Thomas Hill, puisque nous
26:57revoitons nos amis d'Europe 1.
26:59Thomas Hill, comment ça va ?
27:01Merci Pascal pour votre autorité.
27:03Oui, c'est pas ce qui me caractère,
27:05mais en tout cas, là j'avais fait preuve.
27:07Bon, belle émission à vous.
27:09Merci Pascal, à tout à l'heure.

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