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Xerfi Canal a reçu Lionel Garreau, maître de conférences à l’Université Paris-Dauphine, pour parler d'une approche systémique du business model.
Une interview menée par Jean-Philippe Denis.

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Transcription
00:00Bonjour Lionel Garraud. Bonjour Jean-Philippe Denis. Lionel Garraud, vous êtes maître de
00:12conférence à l'université Pareidophile, sciences de gestion et du management, habilité à diriger
00:16les recherches. Article publié dans Scandinavian Journal of Management, félicitations, avec Nicolas
00:22Rossignol, qui est un de vos anciens doctorants, consacré à une approche systémique du business
00:28model. Alors j'ai envie de vous poser la question brutalement, pourquoi il faut penser, renouveler
00:34nos approches à la question du business model, du modèle économique ? Tout à fait. Alors c'est
00:39vrai que la question du business model est une question où on va essayer d'analyser la logique
00:44de création, distribution et captation de la valeur. Et donc aujourd'hui on est dans un environnement
00:50qui est extrêmement complexe et cette notion de valeur en fait elle doit être repensée,
00:54elle doit être repensée beaucoup plus finement que ce qui existait précédemment, et donc l'approche
00:59systémique va nous permettre d'intégrer cette complexité au sein de la notion de valeur dans
01:04le business model. Alors concrètement elle consiste en quoi cette approche systémique ? Alors cette
01:08approche systémique elle consiste à utiliser de manière fondamentale les éléments de la
01:13systémique, qui avait été utilisée de manière un petit peu partielle par d'autres précédemment,
01:19et nous on essaie de la développer. Et donc effectivement on va poser par exemple la
01:23question de la valeur de façon différente. La première chose c'est que la valeur va correspondre
01:28aux finalités poursuivies par les dirigeants et les managers de l'entreprise. Et on voit bien par
01:32exemple que quand on va penser la valeur écologique, ça serait réducteur de se dire écologique, parce
01:39que si on va poursuivre par exemple l'amélioration de la biodiversité ou la réduction de l'empreinte
01:43carbone, ça va pas être du tout la même chose. Donc ça c'est une première chose. La deuxième
01:47chose c'est de se dire que finalement les externalités peuvent toujours être des choses
01:50positives si elles sont réintégrées dans un autre système. Je prends l'exemple des déchets
01:55nucléaires, aujourd'hui on ne sait pas les réutiliser à 100%, mais si un jour on arrivait
01:59à les réutiliser, et bien on pourrait dire que ce sont des externalités potentiellement positives,
02:04parce qu'elles pourraient être réutilisées par d'autres. C'est ce qu'on voit par exemple dans
02:07l'économie circulaire, où les déchets sont réintégrés dans une chaîne systémique. Et donc
02:13voilà, donc notre approche elle permet effectivement ceci, elle permet aussi de se focaliser sur la
02:17notion de fonction dans le business model, au lieu d'aller chercher les éléments. Donc au lieu de
02:23se concentrer sur ce qu'on a et ce qu'on n'a pas dans une entreprise, on va regarder à quoi servent
02:27les éléments de l'entreprise, et dans quelle mesure les fonctions de ces éléments, et bien
02:33sont en support des finalités poursuivies. Ça c'est la deuxième chose. La troisième chose je
02:38dirais qui est importante pour nous, c'est la définition de la limite du business model.
02:43Finalement un business model ça s'étend jusqu'à où ? Et donc nous avons proposé d'intégrer les
02:47éléments qui font partie de notre écosystème et qui sont intégrés dans la création de valeur,
02:52comme étant partie intégrante du business model. Alors évidemment la question qu'on se pose c'est
02:57est-ce que ça permet de penser de manière plus innovante, qu'on soit dirigeant, entrepreneur,
03:01etc. Est-ce que de ce point de vue là c'est génératif comme on dit ? Est-ce que ça génère
03:06des idées nouvelles ? Exactement, ça génère des idées nouvelles parce que nous partons des
03:09finalités poursuivies par les dirigeants, et en questionnant leurs finalités les dirigeants
03:13peuvent aussi comprendre quelles externalités ils veulent éviter. Et donc ça pour nous c'est
03:18très très important. Et puis la deuxième chose que ça permet, ça permet de mieux comprendre
03:22comment on va pouvoir intégrer les relations avec diverses parties prenantes externes. Je
03:27pense bien sûr aux fournisseurs et aux clients, mais aussi aux concitoyens, ou alors à la nature
03:32dans le business model. Et ça permet de penser des choses totalement différentes, beaucoup plus
03:37intégrées dans son écosystème que les modèles qui préexistaient jusqu'ici. Très intéressant,
03:42évidemment voilà, gérer c'est penser à un business model d'une façon ou d'une autre,
03:46donc une logique de création et une logique aussi d'appropriation de la valeur, et savoir
03:51comment elle se répartit. Donc extrêmement important, c'est dans Scandinavian Journal
03:55of Management. Merci Yann Elgaro. Je vous en prie.

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