Forte d’une carte de France des 100 000 emplois menacés dans l’industrie en arrière-plan, Sophie Binet a donné le ton de sa conférence de presse de rentrée, ce vendredi 18 octobre. « La CGT recensait 140 plans de liquidation de l’emploi en mai dernier. Nous en dénombrant désormais 180, malgré des victoires à Metex ou Durlex », tance la secrétaire générale de la centrale de Montreuil.
Journalistes : Naïm Sakhi et Pierre-Antoine Valade
Journalistes : Naïm Sakhi et Pierre-Antoine Valade
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00:00Bon, aujourd'hui on est là pour vous présenter la carte de la CGT de Sophie Binet qui nous l'a présenté à une conférence de presse il y a de ça une bonne dizaine de jours.
00:09Ouais, il y a deux semaines. Bon déjà avant je vais commencer par un petit truc, c'est que la dernière fois que je suis venu ici tu m'as surpris en me faisant une petite présentation et moi j'avais...
00:18La meilleure coupe dans le chat, merci Ayuna.
00:20Et moi je voulais te présenter aussi Péa pour nos suiveurs, donc tu n'es pas seulement celui qui va dans les manifestations et qui anime les Twitch et qui travaille au service web, tu as aussi des passions dans la vie.
00:34Effectivement.
00:35L'une d'elles c'est d'aller t'accréditer à regarder des matchs de foot, enfin ça c'est quand tu travailles après ta sieste.
00:40D'accord.
00:41Et l'autre c'est l'Olympique de Marseille.
00:43C'est vrai que j'aime beaucoup l'Olympique de Marseille et aussi ce champ Montbéliard.
00:46Et je voulais savoir si tu passais une bonne semaine.
00:49J'ai passé une meilleure semaine, pour moi il y avait faute mais pas rouge.
00:54Voilà, bon.
00:55Pour moi il ne l'a pas vu.
00:57Allez, on va parler de rouge mais d'une autre manière.
00:59Voilà, le rouge de la cégette les amis.
01:02Tu préfères qu'on commence direct par la carte ou qu'on montre l'article ?
01:06Non, on va montrer la carte.
01:07Aconnu Meilleur Dimanche, effectivement.
01:08On va montrer la carte.
01:09La carte directement ?
01:10Voilà.
01:12Les amis, c'est une carte, je ne sais pas si vous la voyez très bien.
01:15Est-ce que vous pouvez me dire dans les chats si vous la voyez très bien ou pas ?
01:18Parce qu'en gros, pour la faire courte, c'est une carte qui illustre tous les plans de licenciement
01:27qui sont en cours en France actuellement.
01:30C'est ça.
01:31Donc en fait la CGT il y a bientôt deux semaines a tenu une conférence de presse
01:37et les journalistes ont découvert cette carte qui recense 180 PSE,
01:42donc plans de sauvegarde de l'emploi.
01:43C'est un bonnot pour dire plan de liquidation de l'emploi en réalité,
01:46qui sont en cours ou qui ont eu lieu depuis le début de l'année.
01:50Et donc ça dit quand même beaucoup de choses sur l'état de l'industrie
01:55et l'état économique du pays.
01:59Et au-delà de ces noms d'entreprises, de ces codes couleurs et de ces zones géographiques,
02:05on va essayer de déconstruire un peu ce qui se cache dans cette carte
02:09qui est en réalité le bilan de cette année de macronisme
02:13et de plus de 12 ans de politique dite de l'offre initiée sous François Hollande.
02:19Sous François Hollande et maintenant sous Macron.
02:22Voilà.
02:23Donc le gentil nez nous a préparé une bonne trame qui va tenir une bonne heure,
02:29peut-être même plus mais on va devoir couper.
02:31Parce que moi les amis, j'ai dû beaucoup bosser l'arrivée de Castanet juste après
02:36qu'on reçoit avec Eugénie pour parler de son livre Les Ogres.
02:40Donc voilà.
02:41Naïm, par quoi vous souhaitez-tu commencer ?
02:44Déjà, expliquer un peu ce que c'est que la politique de l'offre.
02:49Donc la politique de l'offre, c'est l'idée que pour favoriser la croissance,
02:54il faut créer un cadre fiscal et normatif pour les entreprises très favorable.
02:58Ce qui veut dire ce que les libéraux appellent baisser le coût du travail.
03:02Or le travail n'est pas un coût puisque c'est le travail qui crée la richesse.
03:06Mais donc c'est baisser ce fameux coût du travail,
03:08baisser la fiscalité sur les plus riches et s'attaquer aux normes et en particulier au code du travail.
03:14Donc ça se traduit dans le débat public.
03:17Ce qu'on entend, c'est la baisse des cotisations, c'est la suppression de l'ISF
03:22et c'est les lois de travail des ordonnances Macron qui ont saccagé le code du travail.
03:26Donc ça, c'est une politique qui a été mise en oeuvre à partir de 2012.
03:30En réalité, le tournant libéral en France, on peut remonter jusqu'aux années 80
03:36et le tournant de la rigueur, puis l'instauration des traités de libre-échange dans l'Union Européenne.
03:41En 2012, il y a un vrai tournant, c'est François Hollande qui...
03:44Donc tu es en train de dire que François Hollande a trahi ?
03:46Je te laisse ce mot-là. En tout cas, il n'a pas fait la politique pour laquelle il a été élu.
03:50François Hollande a trahi.
03:52François Hollande, dès 2012, lance ce qu'on appelle la politique de l'offre
03:56et donc va favoriser, entre guillemets, l'idée pour recréer de la croissance,
04:00il faut que les entreprises aient confiance et soient dans de bonnes dispositions.
04:04Et ça se passe par casser les droits des travailleurs et...
04:07Notamment. Et ce qu'il faut savoir, c'est que dans l'ombre de cette politique sous François Hollande,
04:11il y a quelqu'un qui appartenait déjà à la commission Atali que Nicolas Sarkozy avait montée...
04:17Qu'est-ce que la commission Atali ?
04:19Alors justement, c'était après la crise financière de 2008.
04:23Jacques Atali est mandaté par Nicolas Sarkozy pour une commission pour lancer la croissance
04:28et le rédacteur de cette commission s'appelle Emmanuel Macron.
04:31Manu Max !
04:33Et dès 2012, Emmanuel Macron est secrétaire général adjoint de l'Elysée,
04:37puis ministre de l'économie en 2014, puis en 2007 président de la République.
04:42Et donc c'est lui qui est l'architecte de cette politique de l'offre qu'aujourd'hui on paye.
04:48Alors concrètement, c'est quoi aujourd'hui ce qu'on appelle les aides publiques versées aux entreprises ?
04:54Oui parce que c'est ça le coeur de tout ça, parce que les entreprises sont gavées d'argent public.
05:00Et en fait le problème c'est que ces investissements, en gros ces dotations,
05:07elles ne sont pas conditionnées à une sauvegarde de l'emploi.
05:09C'est ça. D'ailleurs en réalité c'est les entreprises qui trustent l'économie,
05:14le CAC 40 et les grosses entreprises qui vont finalement capter ces aides.
05:18C'est pas le boulanger du Coal ou la petite PME locale qui...
05:23Qui reçoit ses aides.
05:25On va déconstruire.
05:28Déjà ça représente quoi ? De quoi on parle quand on dit des aides publiques versées aux entreprises ?
05:33La CGT a commandé un rapport qui date de janvier.
05:36Elle le chiffre, donc des économistes, le chiffre à 175 milliards d'euros par an,
05:43ce qui représente 6,6% du PIB, donc on ne parle pas de rien.
05:47Et ces aides publiques représentent en 79 9,4 milliards d'euros.
05:57Donc là on a une explosion massive.
06:00Ce chiffre, dans certaines études, peut même monter jusqu'à 228 milliards d'euros.
06:05Et donc ce qu'on a dit, des aides sont conditionnées.
06:11Est-ce qu'il y a des critères pour obtenir ces aides ?
06:14Par exemple, si je crée une boîte, est-ce que je peux demander un million d'euros ?
06:16Non, certaines oui, certaines non.
06:19Certaines c'est automatique, c'est sur des cotisations sociales.
06:22Mais je vais vous prendre deux exemples sur ce que François Hollande a mis en place
06:27et ce qu'Emmanuel Macron a renforcé.
06:29Deux exemples de crédits d'impôt.
06:32Premièrement, ça c'est sous François Hollande, le crédit impôt recherche.
06:37C'est une niche fiscale pour favoriser l'investissement dans la recherche.
06:42Ça représente 7,7 milliards d'euros en 2024.
06:45C'est presque cumuler le budget du CNRS, du CNES et de l'INSERM,
06:50qui sont des instituts publics de recherche.
06:52Donc on parle pas de n'importe quoi.
06:54La recherche c'est scientifique ou ça peut toujours être industriel ?
06:59Qu'est-ce que tu entends par recherche ?
07:01C'est dans les entreprises.
07:02C'est pour favoriser le recherche et le développement des entreprises.
07:06Par exemple, Sanofi ou quoi.
07:08Mais attends, je déroule.
07:10Pourtant, dès 2018, parce qu'on dit est-ce que ces aides sont utiles à l'économie ?
07:15C'est quand même ça qui compte à l'arrivée.
07:17On peut avoir des a priori, mais quelle est la finalité ?
07:19Il y a un rapport de 2018 du Conseil d'analyse économique.
07:23C'est un organisme qui est rattaché à Matignon.
07:25Donc c'est pas la CGT en l'occurrence qui le dit.
07:27Qui montre que l'efficacité du crédit impôt recherche est insatisfaisante
07:32au regard des montants et ses effets sont faibles au niveau macroéconomique.
07:36Donc dès 2018, il y a un organisme rattaché à Matignon
07:41qui dit que c'est inefficace le crédit impôt recherche.
07:44Et pourtant, depuis 2018, ce crédit impôt recherche a augmenté de 1,8 milliard.
07:48Elle concerne les 200 entreprises les plus riches.
07:51Et selon Attac, il y a moins de 5% de ces 200 entreprises sont contrôlées dans la gestion.
07:59Donc Emmanuel Macron cherchait de l'argent magique.
08:03On va prendre un deuxième exemple.
08:06Le CICE, le crédit impôt pour la compétitivité et l'emploi.
08:10Ça c'est pareil, c'est François Hollande qui le met en place
08:12et c'est Emmanuel Macron qui le pérennise.
08:15Ça a été lancé dès 2013 et on parle de 20 milliards d'euros
08:19par an depuis pérenniser dans la loi.
08:21Ce qu'il faut savoir, c'est que contre ces 20 milliards,
08:24l'ancien président du Medef, Pierre Gattaz, avait promis 1 million d'emplois.
08:29Et ça, il ne peut pas mentir, parce qu'il avait fait éditer un pince
08:33avec marqué 1 million d'emplois et il se promenait partout avec ce pince.
08:36Le pince qu'on a essayé de retrouver au premier étage tout à l'heure,
08:40deuxième, on n'a pas réussi.
08:42Les amis, sinon moi je l'aurais porté parce que j'aimerais beaucoup qu'il y ait 1 million d'emplois.
08:46Je vais citer le bilan du CICE.
08:51J'ai cité un article de mon collègue Pierrick,
08:54un article qui date de mercredi d'hier dans l'Humanité.
08:59Pour un coût de 20 milliards par an, cette politique a permis la création
09:03et la préservation de 100 000 emplois.
09:05Soit un coût délirant pour la collectivité de 200 000 euros
09:09par an et par emploi, principalement en bas salaire.
09:12Ça veut dire quoi ?
09:13Ça veut dire que le crédit pour le CICE,
09:18ça revient à subventionner un emploi industriel à hauteur de 200 000 euros.
09:25Ça fait beaucoup.
09:26200 000 euros, on peut embaucher plus ou moins 4 infirmières à l'hôpital.
09:31Donc là encore, pour développer les services publics,
09:35on a quelques pistes d'argent magique mises à disposition.
09:39Est-ce qu'on est le seul pays européen à faire ça ?
09:46Dans le détail, je n'ai pas travaillé cette question.
09:49Je ne vais pas y répondre.
09:50Tout cet argent public versé aux entreprises
09:53qui peut passer par des aides directes ou par des crédits d'impôt ou de cotisation,
09:58quel impact ça a sur les finances publiques ?
10:03Julia Cagé, l'économiste, disait il y a un mois
10:07que les 500 plus grandes fortunes de France
10:09ont augmenté leur richesse de 1 000 milliards d'euros.
10:12C'est un chiffre qu'on voit beaucoup.
10:14Au cours des 10 dernières années.
10:16Les 500 plus grandes fortunes de France
10:18ont augmenté leur richesse de 1 000 milliards d'euros en 10 ans.
10:21Or, depuis 2017 et l'arrivée d'Emmanuel Macron,
10:26la dette de la France a elle-même augmenté de 2 000 milliards d'euros
10:30et pour la moitié d'entre elles,
10:32parce qu'on peut dire qu'il y a eu le Covid,
10:34le quoi qu'il en coûte,
10:36mais pour la moitié d'entre elles,
10:38cette dette est due à la baisse de la fiscalité.
10:40Les amis, si vous voulez que la dette n'existe plus,
10:42il faut juste qu'on mette des baskets,
10:44qu'on sorte dehors,
10:46et qu'on aille chercher 1 000 milliards d'euros
10:48dans la poche des 500 plus grandes fortunes de France
10:50et après on les redonne à Manu Max
10:52et comme ça il donne à Bruxelles
10:55et après on est tranquille.
10:57C'est un peu plus complexe quand même.
10:59Ce que je veux dire c'est que,
11:01et donc la question de la dette elle se pose parce que,
11:04et ça c'est le bilan d'Emmanuel Macron,
11:06c'est-à-dire que cette année,
11:08on a 100 000 emplois industriels menacés,
11:10on a des services publics en merde,
11:12et de l'autre côté,
11:14on a un déficit qui dépasse les 6%.
11:17Donc ça c'est le bilan de la politique de l'offre.
11:19C'est quoi ?
11:21C'est à l'arrivée de l'argent public
11:24pour subventionner les entreprises
11:26qui ne sont pas conditionnées,
11:28à la préservation de l'emploi,
11:30ou à des critères environnementaux
11:33de la destruction d'emplois,
11:35une hausse de la précarité depuis 2017,
11:37moins d'argent qui rentre dans les caisses de l'Etat,
11:40donc moins de services publics qui fonctionnent,
11:43et moins de rentrées de cotisation
11:47pour financer l'assurance chômage, les retraites.
11:50Pourquoi tu m'expliques ?
11:51On dirait que c'est super débile de faire ça,
11:53et ils le font quand même.
11:55J'ai l'impression que quand tu m'expliques le truc,
11:57t'as juste à lire un petit peu ce qui se passe
12:00pour comprendre que c'est une connerie sans nom,
12:03une absurdité sans nom,
12:05que ça profite à des entreprises qui ont déjà de l'argent.
12:08Pourquoi on reste bloqué dans une sorte de...
12:10Parce qu'on est au cœur d'une bataille idéologique,
12:13où on croit que le néo-libéralisme
12:17va être la solution de tout,
12:19et que le marché peut nous sortir de n'importe quel...
12:23peut relever les défis de demain,
12:25et ça c'est un vrai débat idéologique qui est en cours.
12:27Mais alors, il faut savoir aussi que...
12:32La question aujourd'hui, quand on voit la dette de la France,
12:35la question de ces aides aux entreprises se pose dans le débat public.
12:39A tel point que...
12:41Michel Barnier,
12:43sur la question des cotisations sociales,
12:45des exonérations de cotisations sociales,
12:47qui sont faites sur les bas salaires,
12:49ça coûte...
12:51Ces exonérations de cotisations sociales,
12:53ça coûte 80 milliards par an.
12:55Lui, Michel Barnier,
12:57il a voulu en récupérer 5 milliards.
13:01Un type de comparaison.
13:035 milliards dans le budget d'Etat, ça peut correspondre à quoi ?
13:05Ça correspond au SNU.
13:07Le SNU coûte 5 milliards par an.
13:09Et...
13:115 milliards d'euros,
13:15c'est aussi ce que l'Etat va demander comme économie aux collectivités.
13:20Mais 5 milliards sur 80.
13:23Moi, je voudrais juste voir...
13:25Parce qu'hier, en ce moment,
13:27il y a le projet de loi de financement de la sécurité sociale
13:29qui est examiné à l'Assemblée.
13:31Et donc,
13:33on rappelle ces fameux
13:3540 milliards d'économies, 20 milliards de nouvelles rentrées fiscales.
13:39Et...
13:41Michel Barnier voulait récupérer 5 milliards.
13:43Mais devinez qui s'est opposé hier à l'Assemblée
13:45à cette hausse des cotisations ?
13:49Le groupe Ensemble pour la République,
13:51donc le groupe du parti d'Emmanuel Macron,
13:53les députés Les Républicains,
13:55et les députés RN.
13:57Et moi, je voudrais juste qu'on voit une minute
13:59pour qu'on voit le ton des débats à l'Assemblée en ce moment.
14:01Donc, Yannick Monnet, qui est député communiste de l'Allier.
14:04Rappelez à mes collègues de droite et d'extrême droite
14:07que cet article 6 a été écrit par le gouvernement de droite.
14:11Vous imaginez s'il avait été écrit par la gauche,
14:14mais vous seriez en PLS.
14:16Donc, il faut quand même rester raisonnable dans ce que vous dites.
14:21La deuxième chose, c'est qu'on ne revient pas
14:23sur la totalité des aides.
14:25C'est 80 milliards. On reprend 5 milliards.
14:28C'est pas la totalité des aides.
14:30Quant à M. Darmanin ou M. Attal,
14:32si vous étiez attentionné auprès des TPE et des PME,
14:36vous vous seriez préoccupé des charges financières
14:38auxquelles elles sont confrontées,
14:40ou des coûts du crédit, ou des coûts de l'énergie.
14:42Mais ça, ça n'a jamais été fait.
14:44La dernière chose que je voulais dire,
14:46c'est qu'en votant cette suppression d'articles,
14:49ça veut dire que vous renoncez à accorder
14:51à la branche maladie 2 milliards,
14:54à la branche famille 300 millions
14:56et à la branche VES 2,7 milliards.
14:59Où est-ce que vous les prenez ?
15:03Je vous remercie, M. Monnet.
15:05À un moment donné, il y a eu un zoom sur Attal-Darmanin
15:08et j'ai oublié son prénom, l'ancien chef du groupe
15:12Renaissance à l'Assemblée.
15:16Donc ça, c'est leur bilan qu'ils ne veulent pas remettre en cause.
15:20Est-ce que ce serait un moyen de reprivatiser de l'argent public ?
15:23Donc de l'argent frais pour les juges.
15:25Est-ce que c'est un moyen de reprivatiser de l'argent public ?
15:28C'est-à-dire que c'est ou de l'argent qu'ils reçoivent
15:30ou des crédits d'impôt.
15:32Mais quoi qu'il arrive, c'est de l'argent qui normalement
15:34doit rentrer dans les caisses de l'État.
15:36Et c'est l'idée de dire,
15:38on va aider les entreprises à développer l'activité
15:40sans contrainte.
15:42Et pourquoi pas aider une entreprise innovante
15:45dans l'écologie ?
15:47Sur le principe, c'est une bonne idée.
15:49Il y a des secteurs où, effectivement...
15:52Ça pourrait être une sorte de protectionnisme.
15:54Exactement.
15:55Il y a des secteurs où, effectivement,
15:57il faut aider des entreprises.
15:59Et on va passer au point 2.
16:01Je prends un exemple.
16:02Sanofi.
16:03Donc Sanofi qui a été détenue par l'État
16:06le siècle dernier.
16:07Yvan Doliprane.
16:08Voilà.
16:09Donc Sanofi-Yvan Doliprane.
16:11On se souvient, au moment de la crise Covid,
16:13oh bah dis donc, la France...
16:16On n'a pas de masque.
16:17On n'a pas de masque.
16:18On n'a pas de Doliprane.
16:19On va redevenir une super puissance mondiale.
16:21Qui fait même cette promesse les amis ?
16:23On a l'un des...
16:25Agnès Buzyn.
16:26On a l'un des...
16:27C'est Véran pour le coup.
16:28Véran aussi.
16:29Mais on avait l'un des...
16:32Comment s'appelle ?
16:34Sanofi, c'est un des leaders mondiaux
16:36dans l'industrie pharmaceutique.
16:37Il n'a pas été capable de créer le vaccin.
16:39En tout cas dans les temps.
16:40Je crois que c'est 2 ou 3 ans après qu'il a...
16:43Et là, ça va vendre Doliprane.
16:45Bonjour le Grand Rio.
16:47Sanofi, c'est 2 à 2,5 milliards d'euros
16:51reçus par le Crédit Impôt Recherche
16:54et les Exonérations de Cotisation Sociale
16:56en 10 ans.
16:58Donc là, on a typiquement...
17:00Ça fait 200 millions par an.
17:02Un grand groupe stratégique
17:03pour la souveraineté de la France et de l'Europe.
17:06Gavé d'argent public.
17:09Qui en fait, vend à la découpe
17:11et ils se recentrent sur des filières dites rentables
17:13pour maximiser les profits.
17:15Et donc là, on a un choix.
17:16C'est entre gaver les actionnaires
17:18ou garantir notre souveraineté
17:20et la santé des Français et des Européens.
17:23Il y a un choix à faire.
17:25Et donc là, on n'y est pas.
17:27Alors, si on peut remettre la carte,
17:29juste 10 secondes.
17:30J'ai lu dans le tchat qu'elle n'était pas
17:32en très très bonne qualité.
17:33Mais vous l'avez en commentaire.
17:35Dans cette carte,
17:37alors je ne sais pas si je zoome,
17:39si on peut voir avec le code couleur.
17:41Mais dans cette carte,
17:43hop, je vais me la mettre sous les yeux.
17:46Dans cette carte,
17:49il y a un secteur en particulier
17:51qui connaît une crise.
17:53C'est celui de l'automobile.
17:56Et ça vaut le coup quand même
17:58de s'y intéresser.
18:00Sachant que,
18:02comme tout est interdépendant dans une économie,
18:04quand l'économie patine,
18:06d'autres secteurs patinent.
18:08Aujourd'hui, on a par exemple
18:10la filière industrielle des verres et céramiques.
18:12La filière verre et céramique
18:16qui voit sa capacité de production à l'arrêt à 50%.
18:21Parce que dans l'automobile, ça patine.
18:23Donc, c'est pas rien.
18:25Et là, je veux bien qu'on mette,
18:27on mettra après,
18:29on va le mettre là pour bien comprendre
18:31ce qui se joue actuellement dans le secteur de l'automobile
18:34en proie à de grands enjeux
18:37face au réchauffement climatique.
18:39Les constructeurs se retrouvent pris
18:41dans un effet ciseau redoutable
18:44avec d'un côté la diminution drastique
18:46des achats des grands publics
18:48et pour flotte d'entreprises
18:50des véhicules thermiques, donc essence et diesel.
18:52De l'autre, un marché du véhicule électrique
18:54et hybride stagnant.
18:56Ces derniers devraient pourtant devenir
18:58le moteur de la croissance future des 4 roues
19:00depuis l'adoption du Green Deal européen
19:03et la fin annoncée
19:05de la vente moteur thermique en 2035.
19:07Avant que tu enchaînes,
19:09est-ce que tu saurais répondre à
19:11Moumou, Reine des Mouettes ?
19:13Je suis toujours un grand fan des pseudo-twitch.
19:15Qui demande, pourquoi le Dodiprane n'est pas rentable
19:17alors que c'est le premier médicament qu'on prescrit ?
19:19Non, j'ai pas dit qu'il était pas rentable.
19:21J'ai dit que,
19:23comment dire,
19:25que Sanofi fait le choix de
19:27privilégier certaines filières que d'autres.
19:29Et là,
19:31il peut être plus rentable,
19:33mais là, il risque de toucher un chèque.
19:35Je veux pas dire de bêtises,
19:37de plusieurs milliards.
19:39Et puis,
19:41il faut savoir aussi que Dodiprane,
19:43la molécule, je crois qu'elle est dans le droit.
19:45Enfin, il y a des génériques aussi.
19:47Donc, pour revenir sur l'automobile.
19:49Donc, on est dans un secteur
19:51où il y a structurellement
19:53une difficulté,
19:55parce qu'on arrive à la fin d'un modèle,
19:57à savoir le moteur thermique,
19:59à savoir le moteur électrique,
20:01et on est dans cet entre-deux
20:03où il y a besoin d'investissement,
20:05et où l'une des activités
20:07chute de vente,
20:09et l'autre,
20:11pourquoi acheter un véhicule
20:13neuf aujourd'hui ?
20:15Et l'autre activité
20:17qui peine, qui commence tout juste à se...
20:19Donc, on est dans cet entre-deux.
20:21Sauf que,
20:23cette filière en mutation,
20:25et cette transition
20:27du thermique à l'électrique,
20:29comme l'a rappelé Sophie Binet,
20:31secrétaire générale de la CGT,
20:33lors de cette conférence de presse où elle prend la carte,
20:35ça n'explique pas que Renault, par exemple,
20:37vient d'arrêter la production
20:39de la Zoé à l'usine de Flins,
20:41c'est-à-dire la Zoé, c'est la voiture électrique de Renault,
20:43pour délocaliser la production en Roumanie.
20:45Pourquoi ?
20:47Parce que c'est dans une politique de maximiser les marges.
20:49Non !
20:51Donc, oui, il y a ces difficultés,
20:53mais pourquoi est-ce qu'on va produire ?
20:55On a besoin de voitures électriques en France,
20:57alors pourquoi est-ce qu'on va la produire en Roumanie ?
20:59Il faut savoir aussi que,
21:01depuis 2022,
21:03donc avant il y avait le Covid, d'accord,
21:05l'activité à l'arrêt, etc, etc,
21:07les études diverses aux entreprises pour pas que ça coule,
21:09mais depuis 2022,
21:11l'ensemble des sociétés automobiles,
21:13c'est 130 milliards de bénéfices.
21:15Depuis 2022.
21:17Avec des bénéfices équivalents pour chaque boîte ?
21:19Non, il y a des boîtes plus performantes,
21:21et on va y revenir,
21:23on n'a pas de boîtes qui sont vraiment
21:25dans une sorte de peine
21:27ou de galère terrible.
21:29Si, là, ça commence notamment en Volkswagen,
21:31ça commence à arriver,
21:33mais ce que je veux dire, c'est que,
21:35130 milliards d'euros de bénéfices,
21:37il y a de l'argent frais disponible
21:39pour investir dans la recherche et maintenir l'emploi.
21:41Bon.
21:43Et d'ailleurs,
21:45depuis 2008
21:47et 2010, il y a déjà 100 000 emplois
21:49industriels...
21:512008 à 2019, pardon.
21:53On va dire que sur la précédente décennie,
21:55il y a eu 100 000
21:57emplois qui ont été détruits à cause
21:59des localisations pour augmenter les marges,
22:01et qu'on craint,
22:03la CGT notamment, 100 000
22:05nouveaux emplois détruits d'ici
22:072030. Donc là, on a vraiment une filière
22:09en danger.
22:11Et ça, c'est des filières
22:13qui font vivre des territoires...
22:15Exactement. Et d'ailleurs, on va en revenir sur la carte, mais ce qu'il faut savoir,
22:17c'est que parmi les 10 voitures les plus vendues en France,
22:19il n'y en a qu'une seule qui est assemblée.
22:21J'ai pas dit fabriquée, j'ai dit assemblée sur le territoire français.
22:23Mais si on pourrait me citer laquelle ? Non, là, je t'avoue...
22:25Putain !
22:27Tu me pièges. Alors je veux bien qu'on retourne à la carte.
22:29Hop, hop, voilà.
22:31Alors, concrètement, ça veut dire quoi
22:33cette saignée
22:35de l'emploi dans le Tommy ? C'est-à-dire...
22:37Lea.
22:39Lea Petit Scalogna.
22:41El Petit Scalogna.
22:43Sûrement italien, je pense. Ouais.
22:45Bonjour Naïm, que penses-tu de la création d'un pôle public du médicament
22:47comme le défend la sénatrice Cathy
22:49Apourceau-Poly, comme le pôle public
22:51de l'énergie... Voilà, moi,
22:53si je donne mon avis, je pense qu'il faut
22:55qu'il y ait des secteurs de l'économie
22:57qui soient enlevés des mains du marché
22:59pour une question de souveraineté
23:01et qu'effectivement,
23:03la santé n'est pas marchande,
23:05c'est un droit, et donc, oui,
23:07la proposition d'un pôle public
23:09du médicament,
23:11c'est quelque chose
23:13d'intéressant. Ça, c'est la gauche qu'on défend. Voilà.
23:15Mais alors...
23:17Ça, c'est la gauche qu'on défend, les amis.
23:19Des pôles pour le médicament, des pôles pour l'énergie,
23:21des pôles pour les gens qu'on a besoin, pour le service public,
23:23ça, c'est la gauche qu'on défend. C'est la gauche qu'on va faire gagner.
23:25On va revenir sur la carte. Donc, concrètement,
23:27dans l'industrie automobile,
23:29ça se concrétise par quoi ?
23:31Fermeture de Emma-France
23:33en Seine-Saint-Denis, de Bosch.
23:35Euh...
23:37Je vous invite à zoomer, les amis. Voilà.
23:39Il y a le centre d'essais Bosch
23:41à Saint-Ouen qui est menacé de poléphins
23:43de Renault à Viry-Châtillon.
23:45Oui, parce que du coup, Renault arrête de produire
23:47ses moteurs et va les acheter
23:49à un concurrent.
23:51Novari à Ostwald. Mise en vente
23:53de Valeo.
23:55Suspension de 412
23:57postes à Valeo, à Créteil.
23:59Cergy, La Verrière. Liquidation
24:01d'Imperial Wells à Châteauroux.
24:03Dernier fabricant de jantes
24:05en aluminium de France. Riste de liquidation
24:07de Walior à Vosy.
24:09Euh...
24:11Ça touche tous les secteurs.
24:13Voilà. C'est-à-dire que derrière la voiture, il y a
24:15les sous-traitants. C'est ce qu'on va voir tout à l'heure.
24:17Oui, parce qu'en fait, c'est une sorte de verre...
24:19versant. Enfin...
24:21Je sais qu'on... Non, c'était...
24:23Bref. La question des sous-traitants.
24:25Là, il y a un grand conflit en cours,
24:27aujourd'hui, en Seine-Saint-Denis.
24:29C'est les Emma-France. Donc les Emma-France,
24:31en fait, c'est un sous-traitant de l'automobile
24:33dont le client... Depuis...
24:35Depuis avril. Depuis la mi-avril.
24:37Du coup, je n'ai plus de chiffre en tête.
24:39180 jours. Très longtemps, les amis.
24:41Soutenez Emma-France.
24:43On parle de 280 salariés et de 120 intérimaires.
24:45Qui sont encore
24:47dans l'entreprise, jour et nuit.
24:49On va voir une vidéo
24:51juste après. Emma-France,
24:53son client principal
24:55à 80%, c'est
24:57Stellantis. Peugeot. Donc c'est
24:59Peugeot, Fiat,
25:01Chrysler.
25:03C'est l'un des plus gros... Je crois que c'est-à-dire le plus gros groupe
25:05de constructeurs mondial. Sauf que quand on est
25:07dépendant à 80%
25:09d'une boîte, en fait, on est totalement dépendant
25:11de cette entreprise.
25:13Et là, je veux bien qu'on mette, hop, la vidéo
25:15pour bien comprendre ce qui se passe
25:17à Emma-France.
25:19Vidéo que Franck Cartelet
25:21a tournée... Exactement.
25:23...dans les locaux. Enfin, devant les locaux
25:25de Emma-France. Non, là, c'est au tribunal
25:27de mon travail. Parce qu'ils contestent le
25:29PSE en justice. Ok.
25:31Les cas sont aujourd'hui...
25:33Ça peut rediscuter. Parce que moi,
25:35j'ai moins d'âge de 50 ans. Je pense que si
25:37on cherche le boulot aujourd'hui, on le trouvera pas.
25:51Le moins d'âge chez nous, c'est 50 ans.
25:53On n'est pas des casseurs
25:55de trucs.
25:57On est des gens qui travaillent.
25:59Ce qui est fait pour la Palestine, on n'oublie pas le combat, les amis.
26:01Ça va faire
26:03français. C'est ça qu'on est en train
26:05de perdre aujourd'hui.
26:07Notre production, elle va en Turquie.
26:09Et quatre coins du monde,
26:11ça fait mal.
26:13Ça nous fait mal au cœur.
26:27Aujourd'hui, CLN et
26:29Stylentis, ils ont proposé 15 000 €.
26:31Il y a 84 salariés qui ont signé cet accord
26:33à condition de ne pas
26:35attaquer ni Stylentis, ni CLN,
26:37ni le liquidateur lui-même.
26:39Pour les 15 000 €.
26:41Pour 20 ans, et 30 ans, et 40 ans
26:43de travail chez AmaFrance.
26:55Là, on voit concrètement, ça veut dire quoi,
26:57la casse sociale ? On a des gens
26:59qui travaillent depuis toujours dans cette entreprise,
27:01qui ont des salaires faibles
27:03et qui se retrouvent sans solution
27:05du jour au lendemain.
27:07On leur propose 15 000 €
27:09comme prime de départ
27:11en échange de ne pas attaquer
27:13Stylentis ou
27:15la direction...
27:17Je vous glisse le lien de la vidéo
27:19dans le tchat.
27:21Sachant que, parce que c'est quand même intéressant
27:23à rappeler quelques chiffres,
27:25Carlos Tabarez,
27:27le PDG de Stylentis,
27:29Carlos Tabarez,
27:31cette année, normalement,
27:33sa rémunération, c'est
27:3536,5 millions
27:37pour cette année.
27:39Moi, je vais pas le dire.
27:41T'es le genre de personne qui dit pas ?
27:43Moi, je peux dire.
27:45Je gagne 2262 €
27:47net
27:49avec la prime transport.
27:51J'ai, augmentation de mon point d'indice,
27:53il y a 2 mois,
27:55je touchais 2078 €.
27:57Ouais, c'est pas mal. Moi, je suis entre les deux.
27:59Entre ton ancien et ton nouveau.
28:01Ça, c'est vraiment...
28:03C'est les discriminataires qui veulent pas dire leur salaire.
28:05Dites vos salaires dans le tchat, les amis.
28:07Juste. Carlos Tabarez
28:09a augmenté
28:11son salaire de 56 % cette année
28:13par rapport à 2023.
28:15Il met une politique de cost-killer, c'est-à-dire
28:17de chasseur de coups.
28:19Concrètement, c'est
28:21dégager des taux de marge maximaux
28:23des actionnaires. Le taux de marge de Stellantis,
28:25il est de 13 %. A titre de comparaison,
28:27Volkswagen, qui est premier
28:29constructeur allemand, c'est 2 fois
28:31moins.
28:33C'est-à-dire qu'il y a une politique
28:35pour dégager
28:37des marges.
28:39Les actionnaires
28:41de Stellantis
28:43touchent 18,3
28:45millions d'euros par jour
28:47de bénéfices.
28:49Sur l'année, non, j'ai pas fait le calcul.
28:51On le fait en live.
28:53On compte dans les bisextiles ?
28:55Tu fais comme tu veux.
28:57Vas-y.
28:59Les amis, on va calculer.
29:01On va calculer.
29:03Tu calcules super vite.
29:05Vas-y, fais-le.
29:07Vas-y, fais-le.
29:09On a dit combien ? 18,5 ?
29:1118,5 fois
29:13365
29:156
29:17milliards.
29:19752
29:21millions, 500 000 euros.
29:236 milliards
29:25par an.
29:27Des actionnaires, ils ont touché ça ?
29:296 milliards ?
29:31La vache.
29:33On va maintenant passer, si on peut
29:35revenir sur la carte. 3 400
29:37brut de mémoire. Donnez du net.
29:39Moi, je fais partie de ces générations où le brut,
29:41ça ne veut rien dire pour moi. J'ai pas envie de
29:43calculer moins de 8. Non, non, non.
29:45Le brut, c'est très, très important. C'est important
29:47Ton salaire, il se négocie en brut.
29:49Le net,
29:51c'est pour la fin du mois. Le brut, c'est pour la vie.
29:53Et le brut, c'est ce qu'il paye ta retraite,
29:55c'est ce qu'il paye quand t'es malade, tes médicaments
29:57et tes hospitalisations.
29:59Donc le brut, c'est votre salaire.
30:01C'est juste qu'il est mis dans le pot commun
30:03pour que quand tu as un cancer, tu ailles pas
30:05à l'hôpital pour payer 15 000 euros
30:07tes frais d'hôpitaux. Je trouve que tu parles beaucoup
30:09pour quelqu'un qui n'a pas dit son salaire. Exactement.
30:11Je trouve que t'es extrêmement bavard
30:13pour quelqu'un qui n'a pas oublié.
30:15Le salaire brut, c'est très, très, très
30:17important. Galios qui est étudiant,
30:19on pense évidemment aux étudiants qui galèrent
30:21sans la précarité.
30:23Grosse force à Galios. On va revenir...
30:25J'espère que quand tu travailleras, tu gagneras de l'argent
30:27pour vivre dignement et pouvoir manger comme tu le veux.
30:29On va revenir sur la carte
30:31pour montrer
30:33un autre scandale
30:35sous l'air Macron qui
30:37concerne l'énergie cette fois-ci
30:39pour comprendre
30:41je laisse faire le marché
30:43je n'anticipe rien
30:45etc.
30:47On va parler de l'énergie.
30:49Je prends le cas de deux centrales à charbon
30:51l'une à Cordemey. Cordemey c'est vers Nantes
30:53c'est par là et l'une
30:55par ici à Gardanne
30:57pas loin de Marseille.
30:59Il faut savoir que là on parle
31:01Gardanne c'est 130 emplois
31:03Cordemey c'est 350 emplois.
31:05Bon.
31:07Ce sont des emplois
31:09qui sont directement
31:11mis
31:13je ne sais pas si on a
31:15l'article. Bon c'est pas grave.
31:17Ce sont des emplois qui sont directement
31:19en jeu par des choix d'Emmanuel Macron.
31:21Non mais c'est pas grave.
31:23On va prendre le cas
31:25de Gardanne.
31:27En 2017
31:31Touche du bois.
31:33Mets touche du bois.
31:35Touche du bois ?
31:37Fais moi confiance.
31:39Touche du bois.
31:41Cordemey.
31:47Touche.
31:51Pas Cordemey, Gardanne.
31:53Je suis bête. Gardanne.
31:55Non Gardanne.
31:57Voilà.
31:59On va prendre le cas de Gardanne.
32:01Naïm qui montre ses propres articles
32:03est-ce que c'est pas de la mégalomanie ?
32:05C'est la preuve que j'ai mis.
32:07C'est la preuve que j'ai mis à mon salaire.
32:09Que t'as pas dit.
32:11Je te le dis.
32:13Moi je suis indice 169.
32:15Je gagne en brut
32:172800 et quelques.
32:21Gardanne.
32:23En 2017
32:25Macron il se fait élire.
32:27Il propose de fermer les centrales à charbon.
32:29On est en plein débat sur le réchauffement climatique.
32:31Je crois qu'il n'y a personne
32:33autour de la table qui dit que
32:35le charbon est une énergie viable.
32:37Personne.
32:41Sauf qu'il décide de fermer
32:43les centrales à charbon.
32:45Mais il ne pense premièrement
32:47ni à maintenir en état
32:49les capacités de production énergétique de la France.
32:51Oui.
32:53Ce qui a fait que quand il y a eu la crise énergétique
32:55à la sortie du Covid, on a dû
32:57réouvrir certaines centrales à charbon.
32:59Mais non.
33:01Et on a importé
33:03de l'Allemagne
33:05de l'électricité produite au charbon.
33:07Parce qu'ils ont fait le choix d'abandonner le nucléaire.
33:09Ils sont totalement dépendants du gaz et du charbon.
33:11Quand en France on a des centrales nucléaires qui nous permettent
33:13de produire à bas coût.
33:15Tu vas me dire qu'ils ont réouvert
33:17des entreprises qui étaient fermées.
33:19Avec des employés qui étaient sur le carreau au chômage.
33:21Ils ont appelé.
33:23C'est beaucoup plus compliqué.
33:25C'est beaucoup plus compliqué que ça.
33:27On va voir.
33:29A Gardanne, la fermeture
33:31de cette centrale, je crois qu'elle est effective en 2021.
33:33Si je ne dis pas de bêtises.
33:35Il y a 98
33:37salariés qui sont partis.
33:39Dont 50 en départ volontaire.
33:4143 licenciements.
33:43Dont 28 sont actuellement sur le carreau.
33:45Sur le site
33:47de Gardanne, il y a une seule activité
33:49qui a perduré. C'est celle de la Biomasse.
33:51Donc ce n'est pas du charbon.
33:53La Biomasse c'est à la base de bois.
33:55Le site a été racheté depuis par
33:57Daniel Kretinsky.
33:59Ce site est à l'arrêt depuis décembre.
34:01Daniel Kretinsky,
34:03ce n'est pas Pilias Le Monde.
34:15Ce site est à l'arrêt
34:17depuis 2023.
34:21Sauf que sur place, ses salariés se sont battus.
34:23C'est ACGT en l'occurrence.
34:25Elle a imaginé
34:27de sauvegarder les emplois et les activités sur le site.
34:29C'est aussi une question de souveraineté industrielle.
34:31De maintenir
34:33nos capacités.
34:35Elle a imaginé produire de l'énergie
34:37à base
34:39de bois d'ameublement.
34:41C'est à dire que
34:43c'est un procédé
34:45de pyrogazification.
34:49En gros, on prend du bois
34:51d'ameublement, c'est à dire du bois IKEA.
34:53Des déchets.
34:55On récupère ce bois.
35:03On le met dans un gazificateur.
35:07Le bois sera brûlé puis privé d'air.
35:09Ca monte jusqu'à 1200°C.
35:13La matière est décomposée en deux.
35:15Il y a un liquide
35:17et un gaz.
35:19Le gaz, on peut l'enrichir avec du méthane et l'insecter
35:21dans le réseau de gaz de ville.
35:23Et le liquide, il nous sert
35:25à fabriquer du goudron.
35:35C'est le projet porté par la CGT.
35:39Sur le site de Gardanne,
35:41il y aurait deux unités de production de gaz
35:43à côté d'un atelier de broyage
35:45du bois d'ameublement.
35:47Il faut savoir que
35:49autour de Gardanne, dans l'agglomération
35:53de l'agglomération...
35:55Et du coup, ça, ça a été refusé ?
35:57Non, non.
35:59Autour de...
36:01dans un rayon de 50 à 100 kilomètres
36:03dans l'agglomération d'ex-Marseille,
36:05il y a de quoi...
36:07on dénombre,
36:09je cite ce que cite la CGT,
36:11on dénombre 400 à 500 000 tonnes
36:13de déchets de bois B,
36:15donc ce fameux bois d'ameublement.
36:17La centrale, on n'a besoin que de 71 000 tonnes
36:19pour la faire fonctionner.
36:21On peut fournir
36:23en foyer, au lieu d'importer
36:25du gaz de schiste qui vient des Etats-Unis,
36:27on peut fournir 400 000
36:29foyers en gaz de ville
36:31avec ce procédé.
36:33Là, il y a quand même
36:35une volonté.
36:37L'État est en train de créer une filière industrielle,
36:39etc.
36:41Mais on voit comment ce sont les salariés
36:43qui ont été...
36:45Face à Emmanuel Macron, qui a dit
36:47« Moi, je ferme tout de suite et je ne pense pas à l'emploi,
36:49je ne pense pas aux conséquences sur le territoire »,
36:51là, on a un exemple concret de salariés
36:53qui, de toute façon, l'outil de production,
36:55on le connaisse mieux que le patron,
36:57se battent pour maintenir notre souveraineté
36:59et leurs emplois.
37:01Et ce genre de contre-projet, il y en a plein.
37:03Et c'est quand même désolant
37:05qu'Emmanuel Macron prenne une décision
37:07sans penser aux conséquences,
37:09sans planifier
37:11la transition écologique.
37:13— Du coup, là, nous, on vous a montré une carte
37:15avec les plans de licenciement qui sont au cours
37:17de l'événement. Mais en fait, ces plans de licenciement,
37:19parfois, il y a des entreprises qui proposent
37:21de faire autre chose.
37:23Et que ces plans de licenciement...
37:25— C'est des salariés qui proposent d'autres choses.
37:27— Mais du coup, ces plans de licenciement,
37:29on pourrait en avoir beaucoup moins
37:31si l'État est...
37:33— ...accompagné ou des plans de reprise
37:35ou, des fois, arraché des entreprises
37:37ou accompagne des projets
37:39de salariés.
37:41Je prends l'exemple de Cordomie.
37:43— Mathieu Pigasse, c'est aussi les AROC
37:45et Radio Nova. C'est pas mal, quand même.
37:47Radio Nova, c'est cool, quand même.
37:49— Et donc, Cordomie.
37:51Donc, c'est 340
37:53emplois et 120 intérimaires.
37:55Donc, dès
37:57il y a 10 ans, avant même
37:59l'arrêt du charbon en France,
38:01la CGT
38:03sur le site a porté le projet
38:05ÉcoCombust qui vise à remplacer
38:07le charbon par des déchets de bois.
38:09Emmanuel Macron
38:11avait validé
38:13ce projet en septembre 2023.
38:15— OK.
38:17— À la télé. Je crois que c'était sur TF1.
38:19— Il aimait trop la télé.
38:21— Donc, c'est quand même les salariés qui sont innovants
38:23dans les territoires, dans une force
38:25parce que le charbon, ça pollue,
38:27qui sont en capacité
38:29de s'imposer
38:31à la table des puissants
38:33pour imposer des choix.
38:35Sauf que, dans le désarroi actuel
38:37au sommet de l'État,
38:39EDF, qui, on le rappelle,
38:41est détenu à 100% par l'État,
38:43EDF a annoncé en septembre
38:452024 l'abandon du projet.
38:47— Donc, on a un projet...
38:49— Le site risque une fermeture totale en 2027.
38:51— Attends, je récapitule.
38:53On a un projet
38:55Macron est pour,
38:57en tout cas pas contre,
38:59et EDF, qui appartient à l'État,
39:01est contre. — N'a pas suivi.
39:03— Est-ce qu'on se foutrait pas
39:05un petit peu de notre gueule ?
39:07— En tout cas, visiblement,
39:09quand Bruno Rotailleau parle
39:11d'ordre, je pense qu'il y a un peu d'ordre
39:13à remettre. Mais c'est qu'un avis
39:15personnel.
39:17Maintenant, on va parler un peu
39:19des conséquences
39:21concrètes
39:23de ces...
39:25de ces...
39:27de ces saraillais jetés des fois
39:29au chômage. On va prendre lequel ?
39:31Les Millis, je crois que je le prononce bien.
39:33— Oui, les Millis.
39:35On a fait une émission entière avec Franck
39:37il y a de ça 15 jours.
39:39— Voilà.
39:41— Je vous invite à aller la voir.
39:43— Donc c'est un spécialiste de la distribution du prospectus,
39:45qui a été placé en liquidation judiciaire,
39:47avec dedans une majorité de personnes
39:49âgées,
39:51retraitées. Il y a des retraités de 70 ans
39:53qui travaillent dedans. — En gros, c'est...
39:55— Ou à temps partiel.
39:57— Spécialité dans la distribution du prospectus,
39:59du coup. Ils sont occupés
40:01aussi pour les législatives
40:03de 2021,
40:05les bulletins de vote, etc.
40:07— 2022, de suite.
40:09— 2022, oui. Toute la propagande, l'appareil politique,
40:11toutes les propagandes, les prospectus, etc.
40:13Et ces gens-là, en gros, c'est pas
40:15la plupart des gens qui bossent à Millis.
40:17C'est pas leur boulot. C'est pas leur seul boulot.
40:19Ils bossent à côté et c'est un complément
40:21pour subvenir à leurs besoins. Il y a beaucoup de retraités
40:23qui, sans Millis, se retrouvent avec une pension
40:25de retraite tellement faible, qui passent sous le seuil
40:27des pauvretés et qui vont galérer.
40:29— Mais là, il y a 10 000 emplois à jeu
40:31en termes de nombre, c'est du jamais-vu depuis les années 80.
40:33— L'entreprise est basée à Marseille
40:35mais il y a vraiment des antennes partout en France.
40:37Ça touche toute la France.
40:39— Il y a par exemple Sophie Binet, la secrétaire générale
40:41de la CGT, qui a, lors de ses conférences aux presses
40:43où elle a présenté la carte,
40:45rappelé qu'une des salariées
40:47de Millis a perdu la garde de ses enfants
40:49parce qu'elle n'avait plus de ressources, puisque les salaires
40:51normalement devaient être payés. Les salaires de septembre
40:53n'ont pas été payés. Elle a perdu la ressource
40:55de son gamin. C'est-à-dire que...
40:57Comment dire ?
40:59Cette politique... Alors là,
41:01c'est un cas différent, mais...
41:03— Il y a quelqu'un qui demande, pour le sujet
41:05précédent, excuse-moi. Comment ils ont justifié
41:07l'abandon, du coup ?
41:09— C'est une bonne question.
41:11Je crois
41:13qu'ils ne croyaient pas au projet.
41:15En tout cas, il n'y avait pas de volonté
41:17politique à EDF
41:19de forcer
41:21de constater.
41:23Mais,
41:25pour revenir à...
41:27C'est-à-dire que derrière
41:29un casse industriel, il y a des familles.
41:31Il y a des territoires qui vivent.
41:33Il y a un désarroi qui se crée et qui peut
41:35mener au vote d'extrême-droite.
41:37Et c'est ça qu'il y a
41:39derrière.
41:41— Moi, par exemple, je viens de Vesoules.
41:43Je suis né à Vesoules. L'entreprise
41:45Peugeot, il y avait une grosse entreprise Peugeot qui...
41:47Moi, mes grands-parents
41:49bossaient là-bas, mes oncles bossaient
41:51là-bas. Ça faisait vivre tout le
41:53territoire. Et cette entreprise-là,
41:55elle s'est cassée la gueule. Depuis 2008,
41:57que tu sortais là, les 100 000 personnes,
41:59il y en a beaucoup qui ont été supprimées
42:01à Vesoules. Et cette boîte,
42:03quand les gens, ils
42:05perdent leur boulot, c'est hyper dur d'en retrouver
42:07les autres parce qu'on est dans un territoire où il n'y a pas
42:09beaucoup, beaucoup d'emplois.
42:11Et ces gens-là, ils tombent dans la précarité
42:13et puis ils se réfugient dans le vote
42:15d'extrême-droite. Et c'est
42:17hyper dur, après, d'aller les récupérer. Moi, je vais avec ma famille
42:19parfois. — Oui. Donc, voilà.
42:21C'est-à-dire que... Alors,
42:23les politiques de maximisation des
42:25profits par les grands groupes
42:27au détriment de l'emploi, c'est ça
42:29les conséquences sociales derrière. Et
42:31ce qu'il faut savoir, c'est qu'en ce moment même,
42:33il y a une négociation
42:35sur l'assurance-chômage. Alors, c'est ce qu'on appelle
42:37le paritarisme, le dialogue
42:39social...
42:41En gros, il y a le gouvernement qui
42:43dit
42:45aux organisations syndicales et patronales
42:47qu'il y a besoin
42:49de trouver 400 millions
42:51d'euros d'économie par an
42:53sur l'assurance-chômage.
42:55C'est-à-dire qu'on a une saignée
42:57de l'emploi industriel.
42:59Parce que oui, derrière, oui, mais on a
43:01créé de l'emploi... Quel type
43:03d'emploi ? — Et combien ? — Combien ?
43:05Quel type d'emploi ? Est-ce que ce sont des emplois...
43:07— Faudrait une rendez-vous Medef qui crée une carte aussi sur
43:09la création de l'emploi. La CGT en a fait une.
43:11Pourquoi pas demander à Patrick Martin ?
43:13— Ou au fameux
43:15Pierre Gattaz, où sont les fameux
43:171 million d'emplois. — Oui, Pierre Gattaz.
43:19— Donc...
43:21— Rends l'emploi, Pierre Gattaz !
43:23— Donc là, il y a une réforme
43:25de l'assurance-chômage qui se négocie,
43:27où on va
43:29ponctionner 400 millions
43:31d'euros. Il faut savoir que Emmanuel Macron,
43:33pour justifier...
43:35Parce qu'on va revenir sur les différentes réformes de l'assurance-chômage
43:37qui a eu lieu depuis 2017.
43:39Emmanuel Macron, pour justifier cette...
43:41ces réformes,
43:43disait oui, mais le chômage baisse.
43:45On peut revenir sur les questions
43:47des radis à Pôle emploi,
43:49le chômage baisse, donc
43:51il est facile de trouver de l'emploi,
43:53donc pour inciter les gens à trouver de l'emploi, on va réduire leurs droits.
43:55Sauf que là, le chômage, il augmente.
43:59Et qu'est-ce que veut faire le gouvernement ?
44:01Réduire les droits.
44:03Alors qu'il avait dit que si le chômage baisse,
44:05les droits baissent, mais si le chômage augmente,
44:07c'est que la conjoncture économique est mauvaise, et donc
44:09c'est pas de la faute des chômeurs,
44:11et donc il faut augmenter les droits.
44:13Sauf que là, ils veulent réduire les droits. Alors là, on parle de 400 millions...
44:15— Vu que demander des comptes après coups n'est pas possible,
44:17pourquoi encore faire confiance aux organisations patronales
44:19ou croire en leurs promesses ?
44:21— Ah ben, il faut... — Et bonjour,
44:23l'Astechka. — Effectivement, c'est une bonne question.
44:25Toutes les organisations syndicales,
44:27toutes les organisations syndicales
44:29demandent des conditionnalités
44:31à ces aides.
44:33— Parce que c'est vraiment le cœur du problème.
44:35Si ces aides étaient conditionnées,
44:37ce serait en tout cas
44:39une bonne solution. — Il n'y a pas que ça,
44:41mais effectivement, quand on donne de l'argent,
44:43moi je ne vais pas à la banque
44:45faire un prêt, et après on me dit,
44:47je dis, ben non, je ne rembourse pas, il n'y a pas d'avis d'échéance...
44:49— Surtout que,
44:51je ne sais pas si vous avez déjà essayé de retirer, moi je n'ai jamais essayé,
44:53parce que je n'ai pas assez, mais si tu veux retirer
44:55plus de 1500 euros sur ton compte,
44:57il faut que tu te dises aux banquiers
44:59ce que tu vas faire avec l'argent. — Ah oui, ça, je ne savais pas.
45:01— Tu vois, je ne peux pas retirer genre... — Tu as des dépenses
45:03que moi je n'ai pas visibles. — Non, mais non, mais j'ai regardé
45:05les vidéos...
45:07En gros, si tu vas à la banque et tu veux retirer
45:092000 balles, tu ne peux pas. Parce qu'en gros,
45:11ils te disent, ben, tu vas faire quoi avec ça ?
45:13C'est pareil avec les entreprises,
45:15on donne de l'argent, tu vas faire quoi avec ça ?
45:17C'est nul, on ne donne pas.
45:19— Pour revenir sur la question de l'assurance chômage, parce que
45:21là, on a une signale de l'emploi
45:23industriel, et là, on parle
45:25d'emplois
45:27la plupart du temps pérennes,
45:29des CDI qui font vivre des familles.
45:31A Emma France, il y a eu des tentatives de suicide,
45:33il y a des gens qui se sont retrouvés à découvert
45:35de 7000 euros, qui ont tenté de
45:37s'arrêter à leur jour.
45:39Voilà, c'est ça, des gens
45:41qui ne savent que faire
45:43un métier dans une boîte,
45:45et qui ne retrouveront rien derrière, ils ont
45:4755 ans. — C'est la même chose chez les
45:49milliers, avec des gens qui
45:51étaient obligés
45:53de creuser dans leurs
45:55économies pour payer le loyer,
45:57qui n'arrivent même plus à manger, qui se retrouvent à aller faire les restos
45:59du cœur parce qu'ils n'avaient plus d'argent.
46:01— Exactement. Donc,
46:03l'État veut réformer
46:05l'assurance chômage.
46:07Donc là, on parle de 400 millions
46:09d'euros d'économies. C'est une victoire. Ce chiffre-là,
46:11déjà, en soi, est une victoire. — C'est un moindre mal ?
46:13— Parce qu'en début d'année,
46:15quand il y avait le gouvernement Attal,
46:17donc avant la dissolution,
46:19le gouvernement visait,
46:21l'État visait 3,6 milliards d'euros
46:23d'économies, voire selon l'énigme
46:25par l'étude d'impact, 5,4
46:27milliards d'euros
46:29d'économies sur nos droits au chômage.
46:31Il faut savoir que
46:33cette réforme-là, donc,
46:35faisait qu'on allait travailler
46:378 mois au cours des 20 dernières années
46:39pour avoir le droit au chômage, contre 6
46:41sur 24 mois actuellement, et de raccourcir
46:43la durée maximale d'indemnisation
46:45de 15 mois à 18 mois aujourd'hui.
46:47Sauf que
46:49en 2019, il y a eu une réforme
46:51de l'assurance chômage, déjà, sous Emmanuel Macron,
46:53qui a dégagé
46:55d'énormes économies.
46:57Avant, avant 2019,
46:59donc c'était il y a 5 ans, c'est pas...
47:01De toute façon, c'est soit
47:03on tape sur le droit des travailleurs, soit on tape
47:05sur les migrants.
47:07Il y a soit des lois d'immigration, soit des lois...
47:09Mais sur la réforme
47:11de 2019,
47:13avant, il fallait travailler 4 mois
47:15sur 28 mois.
47:17Ah ouais ? Ah, tu savais pas, t'étais encore étudiant.
47:19J'étais encore étudiant.
47:21Pour avoir le droit...
47:23Et que dit
47:25l'étude d'impact ?
47:27Que ça va adapter, d'abord, les plus précaires,
47:29notamment les saisonniers
47:31dans la restauration, secteur du tourisme
47:33indispensable à l'économie française,
47:35et également les femmes,
47:37parce que ce sont les femmes
47:39qui commuent le plus les emplois précaires,
47:41les temps parcellés, etc.
47:43Donc, le nombre de droits
47:45a diminué de 14%
47:47entre 2009 et 2022 par la précédente réforme.
47:49Donc,
47:51on va revenir
47:53sur la logique...
47:55Après, on prendra peut-être des questions dans le chat,
47:57mais on va revenir sur la logique
47:59de la politique de l'offre, pour revenir à pourquoi
48:01cette carte ?
48:03Alors, bien sûr,
48:05l'assignée industrielle
48:07a d'autres raisons,
48:09la mondialisation, le fait que
48:11en France, on est théorisé qu'il ne devait
48:13plus y avoir d'industrie,
48:15et que nous, on allait se concentrer sur une économie
48:17de services...
48:19Mais là,
48:21depuis 2012,
48:23et surtout
48:252017, on a mené une politique
48:27de l'offre où on a gavé
48:29d'argent public
48:31les grandes entreprises.
48:33Les Français se sont précarisés,
48:35le chômage
48:37repart à la hausse,
48:39la dette a augmenté,
48:41et il y a eu
48:43moins de rentrées de cotisations,
48:45et en fait, il y a toujours un temps de retard,
48:47c'est-à-dire qu'on baisse les cotisations,
48:49le déficit se creuse, et on fait
48:51« Oh bah dis donc, il n'y a plus d'argent ! Oh bah il faut réformer !
48:53Oh bah la retraite,
48:55l'assurance chômage, etc. »
48:57— Bruno Le Maire, quand il voit les comptes de la...
48:59« Ouais, je sais pas comment ça est arrivé là,
49:01c'est bon taf ou pas ? »
49:03Et oui, c'est son travail, Bruno.
49:05— Donc voilà, la politique de l'offre, in fine,
49:07son conditionnement,
49:09on fait confiance, parce qu'il faut créer un climat de confiance...
49:11— C'est important.
49:13— Mais la manière dont ça a été fait,
49:15son conditionnement,
49:17ça a profité au grand groupe,
49:19il y a, à l'arrivée,
49:21une casse de l'emploi,
49:23y compris des entreprises qui viennent chez nous,
49:25qui rachètent des entreprises,
49:27qui prennent les brevets et qui se barrent.
49:29— Hmm...
49:31Comme ils auraient pu le faire avec Deliprane si c'était pas tombé d'argent.
49:33— Ou Val Dune. — Il y a quelqu'un qui nous dit
49:35« Un arrêt pur et simple des subventions, quelles que soient leurs formes,
49:37par exemple les crédits d'impôts,
49:39pour les entreprises passer un certain sérieux de chiffres d'affaires,
49:41sans pas déconnecter de la réalité. »
49:43— Ça peut...
49:45Ça peut se poser... Oui, ça peut se poser la question,
49:47effectivement. Quand on dégage
49:49dans l'automobile
49:51133 milliards de bénéfices...
49:53— Je pense pas que t'aies besoin... — Je pense qu'à un moment donné,
49:55même si t'investis
49:5713,3,
49:59si t'investis 10%,
50:01il te reste derrière
50:0333 milliards et 13 derrière 120 milliards.
50:05— Tu calcules vite.
50:07— Voilà. — Il calcule vite, c'est dingue.
50:09— C'est ça.
50:11Donc voilà, c'est cette politique-là
50:13qui rend l'œuvre.
50:15Et surtout, parce que là,
50:17on a une bataille idéologique qui fait rage
50:19sur les services publics, sur les fonctionnaires.
50:21Les fonctionnaires, là.
50:23Guillaume Casbarian, les fonctionnaires, oui,
50:25en gros, c'est parce qu'ils sont en arrêt maladie
50:27que ça nous coûte cher. Mais non,
50:29c'est pas parce qu'il y a trop de dépenses
50:31qu'on a 6,1% de déficit.
50:33C'est parce qu'on n'a
50:35pas assez de rentrées. En réalité, ça cause
50:37deux choses. — Oui, c'est ça, la problématique.
50:39— C'est pour ça que tout à l'heure, je disais, c'était pas si simple que ça.
50:41Tout va bien. Ça cause deux choses.
50:43Il faut savoir qu'on est le seul
50:45espace monétaire, l'euro,
50:47où on ne se fournit pas auprès
50:49de notre banque centrale pour avoir de l'argent.
50:51Les Américains, ils ont
50:53je crois 150 ou 200%
50:55d'endettement du PIB.
50:57Mais eux, ils vont se fournir
50:59directement auprès de la
51:01Fed. Les Japonais se fournissent
51:03auprès de leur banque centrale. Nous, les Européens,
51:05on va sur les marchés
51:07pour se financer.
51:09C'est-à-dire que la BCE, la Banque Centrale Européenne,
51:11qui émet la monnaie, la donne à des banques
51:13privées secondaires. Et après, on va
51:15sur les marchés financiers pour se financer.
51:17— À quoi sert la BCE finalement ?
51:19— La BCE, elle est là pour qu'il n'y ait pas d'inflation.
51:21C'est son seul mandat depuis 20 ans.
51:23— C'est super ce que vous faites.
51:25L'inflation, elle est là en plus.
51:27— Il y a ce...
51:29Il y a ce fait que
51:31pour que l'État
51:33emprunte, et c'est pas mauvais d'emprunter.
51:35Pour investir, c'est pas mauvais.
51:37Pour emprunter, on ne se fournit
51:39pas auprès de l'émetteur, mais auprès des marchés.
51:41Ce qui n'est pas le cas ailleurs dans le monde.
51:43On est le seul espace mondial. Donc il y a ça
51:45qui explique les déficits.
51:47Et il y a le fait
51:49que les recettes ont chuté.
51:51Et les recettes ont chuté parce que la fiscalité
51:53a chuté.
51:55Et Emmanuel Macron avait promis
51:57le ruissellement, la théorie que
51:59plus les riches sont riches, il y a les miettes qui vont redescendre.
52:01En réalité,
52:03on assiste à de l'évaporation. C'est-à-dire
52:05que les salariés français
52:07dans les entreprises françaises
52:09ont augmenté la richesse,
52:11la part de la plus-value créée
52:13dédiée au travail est de plus en plus petite,
52:15les taux exposent,
52:17les bénéfices augmentent et la fortune
52:19des riches augmente.
52:21Et plus elles augmentent,
52:23moins ils payent d'impôts.
52:25C'est foutrement con.
52:27Voilà. Et donc
52:29on arrive à la croisée des chemins.
52:31C'est où est-ce qu'on continue comme ça ?
52:33Et on va dans le mur. On va dans le mur parce que
52:35on n'investit pas dans la recherche et le développement
52:37et que les énergies, les technologies
52:39du futur, c'est les Chinois et les Américains qui vont l'avoir.
52:41Et donc, on sera
52:43la remarque des dynamiques mondiales.
52:45On est aussi
52:47au pied du mur parce que nos services publics sont à l'os.
52:49Nos services publics sont à l'os.
52:51Aller dans une école
52:53en Seine-Saint-Denis, aller dans un hôpital
52:55dans la ruralité, c'est...
52:57On est au bord
52:59de l'effondrement de nos services publics.
53:01Tout ça, parce qu'il n'y a pas de rentrée
53:03d'argent.
53:05Oui, mais tu as toujours moyen de frauder.
53:07Si ton chiffre d'affaires est trop élevé, tu crées une autre boîte
53:09qui va devenir ta filiale. Elle fait que de la recherche
53:11et tu récupères. Je sais pas ce que tu fais
53:13dans la vie, Moumou-Reine-des-Mouettes, mais on va t'envoyer
53:15l'URSSAF. Quelqu'un qui a autant
53:17d'idées sur
53:19comment gagner de l'argent rapidement,
53:21c'est fini, ça.
53:23C'est plus facile.
53:25Comment éviter le dumping social en France ?
53:27Machines et entreprises déplacées, là où
53:29le coût du travail est moindre et qui laissent sur le carreau
53:31des travailleurs et travailleuses.
53:33Et y compris, c'est ce qu'expliquait
53:35Yannick Monet tout à l'heure, c'est-à-dire que
53:37les Darmanin et compagnie qui
53:39expliquent qu'il ne faut pas toucher
53:41à la fiscalité, qu'il ne faut pas augmenter
53:43le fameux coût du travail,
53:45ça ne les dérange pas
53:47quand les entreprises françaises
53:49doivent aller
53:51avec des contrats
53:53totalement dérégulés,
53:55aller sur le marché de l'énergie,
53:57se fournir en électricité, et ont vu leurs factures
53:59augmenter de pas possible,
54:01parce qu'on est imbriqué dans le marché européen
54:03et que, alors qu'on a le nucléaire,
54:05l'énergie française
54:07coûte peu cher
54:09à produire et
54:11est peu énergétique,
54:13mais comme il faut être solidaire des Allemands,
54:15notamment, ou des autres qui ont du gaz et du charbon,
54:17ça, par exemple,
54:19c'est un sujet...
54:21Ce coût-là du travail, de la production,
54:23y a moins d'intérêt,
54:25bizarrement.
54:27Et ça, c'est un levier, par exemple, sur comment réindustrialiser,
54:29ça, c'est un levier où agir.
54:31— C'est vrai que c'est...
54:33Mais tu comprends, y avait le...
54:35le bouclier tarifaire.
54:37— Oui, voilà.
54:39— Le bouclier tarifaire, c'était bien le bouclier tarifaire. Tu te souviens quand ça existait ?
54:41— Oui, oui, oui, bien sûr.
54:43— Tu payes tes chauffages collectifs, toi ?
54:45— Non, moi, je suis chauffage individuel.
54:47— Combien tu payes ?
54:49— Par mois ? Ben, moi, je suis au tarif régulier.
54:51Moi, je suis à EDF, tu sais, je fais confiance
54:53aux services publics, donc par mois,
54:55je dois être à 65 ou 70 balles.
54:57— OK.
54:59— Moi, je suis à 80 euros tous les 3 mois.
55:01— Ouais. Ben, voilà.
55:03— T'as rien ? — Ben, ouais.
55:05— Eh oui, les amis, pensez au chauffage collectif.
55:07Après, là, j'ai une régule de charge...
55:11— Entre ça et tes retraits
55:13de 10 000 euros à la banque...
55:15— Non, mais j'ai jamais retiré... Mon plus gros retrait,
55:17je crois que c'était...
55:19C'était 500 euros, je crois. C'était pour un téléphone.
55:21— C'est déjà pas mal.
55:23C'est déjà pas mal.
55:25Bon, les amis,
55:27on va enchaîner, je pense,
55:29avec notre cher Victor Castaner,
55:31qui va nous parler de son livre
55:33Les Ogres, avec Eugénie Barbosa.
55:37Je remercie Naïm chaleureusement.
55:39— Et merci à vous.
55:43— Naïm que j'adore profondément, même si je déteste sa veste.
55:45— Voilà. Et à L.L.L., bien sûr.
55:47Tu regarderas les matchs en Coupe d'Europe, hein ?