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Liliana Lalonde a perdu son fils Julien, 30 ans, dans l’effondrement du nº65 de la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018. Six ans après, elle espère que justice sera faite.
Lorsque son fils Julien a trouvé la mort, dans l’effondrement de son immeuble au nº 65 de la rue d’Aubagne, le 5 novembre 2018, Liliana Lalonde vivait au Pérou. Elle venait de rentrer de Marseille, où elle avait fêté quelques jours plus tôt les 30 ans de son fils chéri. Après avoir passé plusieurs années à multiplier les allers-retours entre la France et Lima, où vivait sa maman jusqu’à son décès l’an dernier, Liliana a fini par s’installer avec son mari près de Saint-Marcel (Eure), dans le nord du pays, où vivent leur fille, leur gendre et leurs petites-filles. À quelques jours du procès qui la ramènera pour plusieurs semaines à Marseille, Liliana a accepté de se livrer.

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Transcription
00:00Ça s'est passé le lundi et son corps a été retrouvé le mercredi, donc deux jours après.
00:06Et là, malheureusement, ils ont constaté que c'était bien lui qui avait été là.
00:13Alors, à ce moment-là, j'ai prévenu mon époux qui était rentré au Pérou.
00:20Et lui, il est retourné en France puisqu'il avait été ici pour fêter les 30 ans de mon fils.
00:30...
00:55C'est ma fille et mon gendre qui sont venus me retrouver
00:58en me disant qu'il y avait un immeuble à Marseille qui était tombé et qu'ils n'arrivaient pas à joindre mon fils.
01:05Donc là, vu la situation, l'état de l'immeuble, parce que comme je vous dis, j'avais été là, tout de suite ça m'a vraiment fait un choc.
01:21J'avais peur, j'avais peur que ça soit lui en fait.
01:25J'ai essayé de reprendre, pas le normal de notre vie parce que c'était impossible.
01:33Notre fils avait sa place, une place si importante qu'on ne pourra jamais la combler.
01:41Mais seulement quand on a essayé de continuer, en le voyant lui comme quelqu'un qui est là mais qu'on ne voit pas, d'une part.
01:51Et puis d'autre part, on essaie jusqu'à maintenant de crier, si on veut, de lever la voix pour qu'on fasse entendre la voix de mon fils.
02:04Que lui, il avait le droit de vivre, il avait le droit de vivre dignement.
02:10Et également, lever la voix pour tous les délogés qui, depuis vagabonde un peu partout, qui ont été placés dans des endroits lointains, qui ont difficulté énormément leur vie.
02:25Les enfants, ils ont perdu tout. On est six ans après et puis ça n'a pas beaucoup changé.
02:33C'est ce qu'on attend, c'est que la justice soit véritablement consciente que si les faits sont là, si les manquements sont là,
02:45ils doivent, à mes yeux, ils doivent vraiment donner comme une réponse à cette injustice, une vraie justice.
02:55Si je vois que les choses bougent, du niveau du logement, de la transformation, l'amélioration de l'habitat des personnes en difficulté,
03:06pour moi, je me dirais, voilà, il n'est pas mort pour rien, il est mort pour quelque chose.
03:12Il est mort pour les gens qui auraient pu devenir des victimes.

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