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00:00Bonjour David Amiel. Bonjour. Catherine Vautrin, ce matin dans Le Parisien, la ministre des Territoires, confirme qu'il n'y aura pas de retour de la taxe d'habitation.
00:12Vous aviez d'ailleurs été l'un des artisans de sa suppression. Elle juge, la ministre, qu'il faut en revanche, je la cite, réfléchir à une participation au fait de vivre dans un village ou dans une ville.
00:23Ça veut dire quoi ? C'est une nouvelle taxe en vue ? Catherine Vautrin, j'imagine, expliquera dans les prochaines semaines à la fois ce qu'elle entend par là et puis la méthode qu'elle souhaite mettre en place pour avoir ce dialogue auquel elle appelle, je crois, dans les pages de l'interview que vous signalez.
00:36Elle veut une consultation. Oui. Je voudrais rappeler quand même pourquoi cette taxe d'habitation a été supprimée. D'abord, on n'avait pas de taxe d'habitation dans les autres pays européens, y compris dans des pays qui sont beaucoup plus décentralisés que les nôtres.
00:46C'était une taxe qui était très injuste parce qu'elle était très élevée dans les villes pauvres, dans les petites villes de la périphérie des grandes métropoles et elle était très faible dans les villes riches qui avaient beaucoup d'autres ressources.
00:56Je crois qu'il y a un moment où on veut tous lutter contre les fractures territoriales entre les grandes métropoles où se concentrent les richesses et le reste du territoire.
01:04Au moment où on veut aider la classe moyenne qui fait face à tant de difficultés de pouvoir d'achat, il est évident que la taxe d'habitation serait un extrêmement mauvais impôt puisqu'elle frappe les villes pauvres et la classe moyenne.
01:14Et au moment où on cherche de l'argent, c'était quand même 24 milliards d'euros en 2020, un manque pour les mairies qui le disent aujourd'hui et qui réclament aujourd'hui une compensation aussi.
01:23La taxe d'habitation a été compensée à l'euro près pour les communes et les mairies. Elle a été d'ailleurs compensée avec des recettes plus dynamiques.
01:30Non, je ne crois pas. On a eu beaucoup d'échanges en commission des finances. On n'a pas vu l'exemple d'une seule municipalité qui n'aurait pas été compensée à l'euro près de la suppression de la taxe d'habitation.
01:40En tout cas, aujourd'hui, ils demandent une compensation, en tout cas une taxe. C'est l'Association des maires de France. Pour commencer, ça peut être d'autres représentants des élus locaux qui le disent.
01:49La suppression de la taxe d'habitation a coupé tout lien fiscal entre nombre d'habitants et leur commune, dit par exemple Antoine Aumé, coprésident de la commission des finances de l'Association des maires de France. C'est une réalité ?
01:59Vous savez, quand on compare avec les autres pays, à nouveau, il n'y avait pas de taxe d'habitation dans les autres pays. En revanche, dans les autres pays beaucoup plus décentralisés que les nôtres,
02:05les collectivités locales, quels que soient d'ailleurs leurs échelons, ont beaucoup plus de moyens d'action. Je crois que la réflexion qu'il faut qu'on ait avec les collectivités locales, c'est de leur donner plus de leviers,
02:13notamment sur les dépenses, sur les normes, sur ce qu'elles peuvent faire au niveau local pour adapter aux spécificités de leur territoire. C'était d'ailleurs le sens du rapport d'Éric Woerth qui avait été extrêmement important,
02:24celui de Boris Ravignon aussi. Et je crois qu'on est effectivement à un moment où on a besoin d'avoir une approche beaucoup plus large de la décentralisation et des leviers qu'on donne aux élus locaux.
02:31La ministre parle d'une contribution citoyenne aux services publics. Ça veut dire quoi ? Les Français n'ont pas assez conscience que leurs impôts servent aux services publics ?
02:38Je crois que les Français en ont parfaitement conscience. Ils ont d'ailleurs conscience de payer aussi beaucoup d'impôts. À nouveau, on attendra, je crois, les prochaines semaines pour savoir ce qu'ils sortent de cette consultation.
02:48Autre économie dans le budget, l'enveloppe pour les véhicules électriques va être réduite, réduit drastiquement, moins 500 millions. Ça va dans le bon sens, cette économie, par exemple ?
02:59Non, ça va pas dans le bon sens. Et je crois que ça illustre un point plus général. On est dans une période où il faut impérativement que les économies budgétaires de court terme,
03:07qui sont indispensables, n'aillent pas dans le sens inverse d'une stratégie économique de long terme. On est dans un moment où les États-Unis, la Chine essayent de nous éradiquer
03:16de tout un tas de secteurs industriels avec des subventions massives. Le cas de la voiture électrique est exemplaire. Au rythme où on va, dans quelques années, le grand risque,
03:24c'est qu'il y ait un déferlement de voitures électriques chinoises en Europe et d'ailleurs dans d'autres régions du monde qui détruisent complètement notre industrie automobile.
03:32Il ne faut pas qu'on fasse preuve de naïveté. On avait ciblé les aides, le bonus électrique que vous citez, sur les véhicules produits en France et en Europe.
03:39C'était une première lors du dernier budget, ce qui a permis de faire reculer les parts de marché chinoises en début d'année. Je crois qu'il faut impérativement qu'on garde ce cap.
03:50Et la suppression de 35% de ces aides va dans le sens inverse. — David Amiel, est-ce que c'est pas un petit peu le symbole que, finalement, Michel Barnier ne vous écoute pas, vous, spécifiquement, les macronistes ?
04:01— Je crois qu'on a un débat qui est évidemment en cours. On a un budget qui a été préparé dans des conditions exceptionnelles, puisqu'il y avait à peine quelques jours,
04:11peut-être quelques semaines, entre la constitution du gouvernement et son dépôt. C'est normal... — Il y a un vrai débat. En tout cas, vous êtes pas là.
04:17Vous manifestez le fait qu'il y a une certaine, on va dire, inquiétude ou mauvaise humeur sur le fait que vous êtes pas à l'Assemblée, les députés.
04:25— Pardon, ce n'est pas vrai. D'ailleurs, vous citez cet exemple précisément parce que c'est notre groupe qui l'a porté en commission des finances.
04:31J'étais rapporteur du budget écologie. C'est moi qui ai déposé cet amendement pour alerter le gouvernement et pour pouvoir ensuite avoir une discussion avec...
04:38— Michel Barnier, c'est bien que vous n'êtes pas assez à l'Assemblée. François Bayrou, également. Quant au RN, ils vous accusent de saboter le débat budgétaire.
04:48— Le RN a voté un tas de hausses d'impôts avec la France insoumise en commission. C'est fait rattraper par Jordan Bardella, qui est bien embêté,
04:57car il souhaite changer la ligne économique du RN pour séduire un électorat de droite classique. Et donc ils se mettent à nous accuser de tout et son contraire.
05:05Le groupe Ensemble pour la République a été le plus présent du socle commun. On avait des députés qui étaient très mobilisés aussi en commission des affaires sociales.
05:12C'est un peu technique, pardonnez-moi. Mais pendant qu'on avait le débat en séance sur le budget, on avait un débat en commission sur le projet de loi de financement
05:18de la Sécurité sociale, qui était très important. — Donc tout va bien. Il faut que la discussion se poursuive comme ça. Ou vous, vous dites maintenant qu'il faut un petit peu de sérieux
05:26et il faudrait que Michel Barnier use de son pouvoir de mettre un 49-3 face effectivement au budget.
05:33— Vous savez, le 49-3, à un moment ou à un autre de la discussion parlementaire, est inéluctable. Chacun le sait, parce que c'est lié à la configuration politique
05:43de majorité relative dans laquelle on se situe, vu également les années précédentes. — Pourquoi on attend, alors ?
05:49— J'ai entendu le gouvernement. Il souhaitait donner du temps au débat. — C'est l'hypocrisie.
05:55— Si vous êtes tous d'accord qu'il va arriver à un moment ou à un autre, pourquoi continuer les débats ? — Mais c'est pour ça que pour moi, le point essentiel,
05:59ce sera évidemment en fin aussi de parcours parlementaire le contenu du texte qui sera soumis à 49-3. Et je crois qu'il y a deux conditions qui sont très importantes.
06:08Le premier, c'est évidemment que le contenu de ce texte associe l'ensemble du socle commun, mais au-delà, l'ensemble des forces modérées.
06:14Et moi, je souhaite que ce texte reprenne aussi des éléments qui sont portés par la gauche républicaine, quand bien même elle se situe aujourd'hui dans l'opposition,
06:21parce que c'est ce que les Français souhaitent, qu'on travaille au-delà des chapelles des différents partis. Et puis la deuxième chose, c'est que le gouvernement
06:28ne cède évidemment pas un centimètre à la tentation de négocier avec le RN, parce que ce serait une trahison des millions et des millions d'électeurs
06:37qui ont fait le choix du Front républicain au mois de juin dernier. — On parlait de Michel Barnier. Demain, il réunit le gouvernement pour réfléchir
06:42à l'action politique à l'issue du budget, d'ailleurs. Quelles sont, selon vous, les priorités ? — Je crois d'abord que c'est une bonne chose que le gouvernement
06:50décide de se projeter au-delà des 3 prochains mois. Moi, j'ai regretté qu'au moment de sa formation, il n'y ait pas un programme de coalition qui soit proposé,
07:00comme c'est le cas généralement dans les autres pays, où on identifie une dizaine de priorités sur plusieurs années, ce qui permet aussi d'avoir une discussion
07:07très large avec les différentes forces politiques. Donc si le gouvernement décide de le faire, je trouve que c'est une très bonne idée qu'il puisse se projeter
07:13sur un horizon de long terme, à nouveau parce qu'on a besoin de réformes très importantes. On parlait à l'instant des questions économiques.
07:19On attend évidemment un cap sur les questions de logement, sur les questions de réindustrialisation, sur les questions de planification écologique,
07:28évidemment sur l'innovation, l'éducation, la recherche. Je crois que toutes ces questions-là, qui sont centrales pour l'avenir de notre pays, doivent être traitées.
07:35Et je suis sûr que le séminaire sera l'occasion pour le gouvernement d'avancer dessus. — Vous restez avec nous, David Damiel. On poursuit cette discussion
07:40dans quelques instants sur France Info. Ce sera juste après le fil info de 8h40 avec Marie Maheu.
07:46— À Rennes, un jeune homme de 19 ans est mort poignardé hier, connu pour des affaires de stupéfiants. Un autre a été grièvement blessé, toujours par arme blanche,
07:53dans la soirée. Deux affaires au lendemain de la visite sur place du ministre de l'Intérieur. Bruno Retailleau appelle à la mise en place d'un nouvel arsenal législatif
08:02contre le trafic de drogue. Au nord de Gaza, un centre de vaccination contre la polio touchée, faisant 6 blessés, dont 4 enfants. Une zone où une pause humanitaire
08:11avait été convenue pour permettre la vaccination, selon les chefs de l'OMS. L'armée israélienne dément toute implication.
08:18Suite et fin de la dixième journée de Ligue 1 en football avec Nantes Olympique de Marseille à 20 h 45. Hier, le PSG vainqueur de Lens 1-0
08:26a conforté sa première place au classement. Et puis en tennis, il aura certainement tout le public derrière lui. Hugo Imbert, qualifié pour la finale
08:33du Masters 1000 de Paris après sa victoire sur le russe Karen Kaschanov. Rendez-vous à 15h. Aujourd'hui, face à l'allemand Alexander Zverev,
08:41ça fait 13 ans qu'il n'y avait plus eu de Français en finale à Bercy.
08:45France Info. Le 8.30, France Info. Jean-Jérôme Berthodus, Benjamin Fontaine.
08:55— Toujours avec David Damiel, député Ensemble pour la République de Paris, proche d'Emmanuel Macron. Vous avez cité beaucoup de priorités pour le gouvernement.
09:03Vous n'avez pas cité la priorité, manifestement, de Michel Barnier et Bruno Retailleau, à savoir un nouveau projet de loi immigration.
09:10Est-ce que c'est un risque, véritablement, que le socle commun se fracture définitivement ?
09:17— Pour moi, la priorité en matière d'immigration, c'est la lutte contre l'immigration irrégulière. On a eu une loi immigration portée par Gérald Darmanin
09:24et Elisabeth Borne l'année dernière qui va permettre d'augmenter le taux d'exécution des obligations de quitter le territoire. Il manquait un volet européen.
09:31Le précédent gouvernement avait négocié un pacte aides-immigration qui permet de mieux contrôler les frontières européennes.
09:37— Vous savez très bien que Bruno Retailleau et Michel Barnier, oui, certes, veulent appliquer les mesures européennes en France, mais ils veulent surtout revenir
09:44sur les décisions qui avaient été annulées par le Conseil constitutionnel, par exemple mettre fin au regroupement familial, par exemple la préférence nationale.
09:52Donc ces mesures-là, est-ce que, si elles se passent dans un projet de loi, vous les voterez ?
09:58— Non, je ne voterai pas les mesures que vous mentionnez, d'abord parce qu'un grand nombre sont contraires à la Constitution et surtout parce que la priorité,
10:05aujourd'hui, ne me paraît pas être de réduire les droits de personnes qui sont venues tout à fait légalement sur notre territoire, à qui nous avons délivré
10:12des titres de séjour, qui travaillent, qui cotisent, qui payent des impôts. Notre priorité absolue, c'est la lutte contre l'immigration irrégulière,
10:19c'est de faire en sorte que ceux qui n'ont pas leur place sur notre territoire parce qu'ils sont venus illégalement ou bien parce qu'ils ont commis des délits,
10:26des crimes soient reconduits efficacement à la frontière. On a voté cette loi immigration, et je l'ai votée l'année dernière parce que ça contribuait à cela.
10:34On a un volet européen qui est extrêmement important, qui a été négocié par le président de la République et par les précédents gouvernements, qui doit être mis en place,
10:40qui permet de mieux garder nos frontières et de reconduire, évidemment, ceux qui n'ont pas à être sur notre sol.
10:45— David Damiel, vous êtes député de Paris. Demain, dans le centre de Paris, sur une zone d'un peu plus de 5 km², 4 arrondissements, la circulation sera interdite
10:53au trafic automobile, de transit, comme on dit, sauf pour les véhicules de secours, les bus, les taxis, notamment. L'objectif de la mairie, c'est de réduire
11:01la pollution sonore et la pollution atmosphérique. C'est une bonne mesure, selon vous ?
11:07— Je crois que c'est plutôt une bonne mesure, effectivement, pour les habitants de Paris centre. On verra comment elle se met en place, mais je comprends
11:12parfaitement les objectifs. En revanche, j'appelle à ne pas oublier les habitants de la périphérie de Paris, les habitants de la petite couronne, de la banlieue.
11:20Et malheureusement, c'est beaucoup le cas avec une mairie de Paris dont l'objectif est de réduire la pollution sonore, atmosphérique des beaux quartiers,
11:28mais qui souvent oublie ceux qui habitent dans les quartiers populaires ou en banlieue. C'est une écologie élitiste, là où moi, je crois en une écologie populaire.
11:40Et donc ce qui me distingue de la ville de Paris, c'est pas tellement les mesures qu'elle prend, c'est toutes celles qu'elle ne prend pas. Et moi, j'appelle la mairie de Paris
11:46à se saisir, par exemple, de la rénovation énergétique des logements sociaux, qui sont dans un état de délabrement considérable. J'en ai dans ma circonscription
11:54le long du périphérique. J'appelle la mairie de Paris à rétablir une vitesse de circulation normale des bus. J'appelle la mairie de Paris à travailler avec la région
12:02Île-de-France pour rendre accessible le métro, accélérer l'automatisation des lignes, à travailler avec les villes de banlieue, parce qu'aujourd'hui, les allers-retours
12:10entre le centre de la ville, la petite et la grande couronne sont devenus un cauchemar pour beaucoup de Français des classes moyennes. Je crois que ça doit être ça,
12:15nos priorités en matière environnementale. – Vous voulez dire que c'est de l'ordre du symbole, presque ?
12:20– Non, c'est pas de l'ordre du symbole, mais je crois qu'effectivement, c'est très incomplet, très partiel. Et ce que je reproche à nouveau à la ville de Paris,
12:25c'est de porter des mesures qui peuvent être intéressantes, qui peuvent être pertinentes, mais qui bien souvent ne s'intéressent qu'aux beaux quartiers.
12:31– Et vous avez entendu, j'imagine, les commerçants qui se sont plaints de cette mesure, qui craignent de voir de nouveau des camions qui ne pourront pas accéder
12:38ou des voitures qui ne pourront pas venir à eux aussi facilement pour le commerce ?
12:42– Bien sûr, et c'est la raison pour laquelle on sera aussi très vigilants sur la mise en œuvre de cette mesure, sur le pragmatisme qui doit la guider
12:49et à nouveau, ça n'a pas toujours été la marque de fabrique de la ville de Paris, nous, on sera très vigilants dessus.
12:54Mais, je le redis, je comprends tout à fait l'intention qui est de réduire le transit dans le centre de la métropole,
13:01c'est ce qu'on observe dans la plupart des grandes villes européennes, mais ça doit être accompagné d'une politique globale
13:06pour qu'on n'ait pas tout simplement un report du transit sur le périphérique, sur la A86, et donc une pollution qui ne se réduit pas,
13:12mais qui ne ferait que se déplacer.
13:13– Tout autre sujet, David Amiel, après la fusillade à Poitiers qui a causé la mort d'un adolescent de 15 ans,
13:20après le fait que les trafics se multiplient dans toutes les villes moyennes et que les victimes collatérales se multiplient également,
13:29c'est véritablement des drames, le ministre de l'Intérieur, Bruno Roteio, a évoqué la mexicanisation de la France.
13:36Est-ce que ce terme est approprié ?
13:39– Je crois que c'est des paroles fortes, mais c'est des paroles qui ont le mérite de souligner une réalité.
13:43Gérald Darmanin lui-même avait d'ailleurs eu des mots extrêmement forts sur la montée du narcotrafic.
13:49Moi je parle volontiers de risque de narcoterrorisme en France, car on voit bien qu'il y a une ultra-violence ciblée
13:56contre les forces de l'ordre, contre les institutions, qui se nourrit de ce trafic de drogue,
14:01et donc je crois effectivement qu'il faut des réponses législatives extrêmement fermes.
14:04– Des réponses législatives où comme la maire de Poitiers le demande, comme le maire de Grenoble le demande,
14:10Grenoble où il y a eu un agent municipal qui a été tué effectivement,
14:14est-ce qu'il ne faut pas simplement aussi plus de moyens ?
14:17Plus de moyens, plus de policiers effectivement sur le terrain.
14:20– Il faut les deux, vous avez bien raison de le dire.
14:22D'ailleurs c'est la raison pour laquelle avec Gérald Darmanin,
14:25on a voté la loi d'orientation et de programmation du ministère de l'Intérieur
14:28qui augmente considérablement les effectifs policiers sur le terrain
14:32jusqu'à aller à deux fois plus de forces de l'ordre dans l'espace public.
14:36Mais ces moyens qu'on met sur la police,
14:38il faut qu'ils soient évidemment doublés d'un arsenal législatif
14:41pour pouvoir accompagner les arrestations qui sont faites.
14:45Moi j'appelle Bruno Retailleau à reprendre à son compte
14:48ce qui avait été préparé par Éric Dupond-Moretti,
14:51je pense à la création d'un parquet national dédié,
14:54je pense à la création d'un véritable statut repenti dédié au narcotrafic,
14:58je pense à la création d'un véritable statut du repenti
15:01pour accompagner ceux qui aident évidemment les forces de l'ordre
15:04à démanteler les réseaux de narcotrafiquants,
15:07il y a des cours d'assises spéciales qu'on peut également constituer,
15:11il y a la création de crimes nouveaux,
15:13tout cet arsenal législatif, on en a besoin.
15:15– Répression accrue au niveau législatif, plus de moyens,
15:19même si de temps en temps les maires se demandent où passent les moyens policiers,
15:23ils ne les voient pas sur le terrain,
15:24mais est-ce qu'il ne faudrait pas réévaluer aussi
15:27la politique de répression tous azimuts ?
15:30Vous avez cité le prédécesseur de Bruno Roteio,
15:33donc il y a une politique comme ça d'année en année
15:35qui est effectivement le tout répression
15:38et on voit que le trafic de drogue ne cesse de s'étendre
15:41et les victimes encore une fois ne cessent de se multiplier.
15:45– C'est une question pas uniquement française,
15:48c'est une question européenne, c'est une question mondiale,
15:50on a vu ce qui se passait aux Pays-Bas
15:52avec un pays qui est profondément déstabilisé,
15:56y compris institutionnellement par l'ultra-violence des narcotrafiquants
15:59et donc je pense qu'il faut avoir vis-à-vis d'eux aucune naïveté,
16:03c'est pas seulement du cannabis qui est trafiqué,
16:07c'est aussi des drogues dures, c'est également des armes,
16:11c'est parfois des liens avec le terrorisme lui-même,
16:14avec le trafic d'êtres humains
16:17et tout ça ce sont des mafias qui opèrent au niveau international
16:21et face auxquels je crois qu'il faut être d'une très grande vigilance
16:23et d'une extrême fermeté, à nouveau avec des moyens à renforcer
16:26tant sur le plan humain que sur le plan législatif.
16:28Et le projet, en tout cas des propositions de loi
16:30pourront arriver à l'Assemblée d'ici la fin d'année,
16:32c'est ce qu'a dit Bruno Rettillaud.
16:33Oui, je crois que c'est une urgence.
16:34Vous voyez, on parlait tout à l'heure de l'immigration régulière,
16:36si on doit choisir,
16:38plutôt que de s'en prendre à des personnes
16:39qui respectent parfaitement la loi et qui sont vues parfaitement légalement,
16:42je crois que d'accélérer sur des mesures extrêmement fermes
16:45contre les narcotrafiquants me paraît bien plus prioritaire.
16:47Merci David Damiel, député Ensemble pour la République de Paris,
16:50d'avoir été avec nous pour ce 8.30.
16:51Merci Jean-Jérôme Bertollus, bonne journée.