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00:00 [Musique]
00:05 – Bonjour Éric Coquerel. – Bonjour.
00:07 – Elisabeth Borne a présenté hier sa feuille de route
00:09 pour les 100 jours qui viennent, écologie, travail, santé, éducation.
00:12 Est-ce qu'il y a un point sur lequel elle vous a convaincu ?
00:15 – Non, non pas vraiment non.
00:17 Déjà elle ne m'a pas convaincu sur une chose,
00:19 c'est qu'on voit bien que tout ça vise à dire
00:21 que la réforme des retraites c'est derrière.
00:23 Voilà c'est oublié, les Français peuvent continuer à manifester, à protester.
00:27 On peut continuer puisqu'on va le faire début juin à travers une niche parlementaire.
00:32 Vous savez, niche parlementaire, c'est là où les groupes peuvent proposer des lois.
00:35 Du groupe Lyott, une proposition d'abrogation de la réforme.
00:38 – Que les insoumis voteront ?
00:40 – Non seulement ils la votent, mais nous la signons.
00:42 Moi je n'ai que signé donc bien évidemment.
00:45 Donc tout ça vise à dire, bon écoutez, on passe à autre chose.
00:49 Bon enfin elle est bien gentille, elle décide de passer à autre chose seule,
00:52 M. Macron décide de passer à autre chose seule.
00:54 Sauf que les Français, dans leur très grande majorité,
00:56 si on en croit les études d'opinion, les gens qui manifestent,
00:59 ne supportent toujours pas le fait, et ils ont raison,
01:02 le fait de devoir travailler deux ans de plus.
01:03 – Donc vous vous dites, la bataille, le combat contre la réforme continue dans la rue ?
01:07 – Bien évidemment, bien évidemment.
01:08 – Jusqu'à quand ?
01:09 – Jusqu'à le fait d'essayer de faire en sorte que cette réforme ne soit pas appliquée.
01:12 Donc déjà je vous ai donné une borne, par exemple, début juin on verra.
01:15 Moi je pense qu'il y a une chance que cette proposition de loi passe.
01:19 Bon c'est une niche donc après c'est compliqué, il faut que ça aille aussi là,
01:22 mais ça serait un fait politique.
01:23 Donc nous on va amener la bataille jusqu'au bout.
01:25 Donc ça c'est une première chose.
01:26 Alors deuxième chose, dans les annonces.
01:28 Bon il y a déjà une série d'annonces recyclées,
01:30 en 100 jours il y a beaucoup de communications.
01:33 On nous parle du travail, on nous parle des conditions de travail,
01:37 mais par contre, par exemple, jamais on nous parle de la question des salaires
01:41 qui ne suivent pas l'inflation.
01:42 On nous parle d'industrie verte, mais dans le même temps,
01:46 on nous explique qu'on va baisser toutes les dépenses publiques dans les années à venir,
01:49 je crois qu'on y viendra en deuxième partie.
01:50 – On va parler de la dette tout à l'heure.
01:51 Donc tout ça sans plutôt la communication, la propagande et le fait d'habiller
01:57 ce que M. Macron a donné comme feuille de route à Mme Borne
02:00 pour essayer de sauver son gouvernement, c'est-à-dire 100 jours.
02:03 Bon moi je continue à dire que 100 jours ça m'évoque plus Waterloo que Sterlitz,
02:06 donc on verra bien.
02:07 – Hier un report a été annoncé, celui de la loi immigration,
02:10 ce sera finalement pour l'automne, a dit la Première Ministre.
02:13 Est-ce que c'est un aveu d'échec du gouvernement ou un signe d'apaisement ?
02:17 – C'est un aveu d'échec, mais je préfère ça
02:20 plutôt que d'accélérer une loi d'ici l'été comme le demandait M. Macron.
02:23 C'est un échec puisque M. Macron a dit si le 14 juillet ce n'est pas fait,
02:27 si ce n'était pas fait avant l'été, ce n'aura pas lieu, c'est ce qu'il a expliqué.
02:30 Donc manifestement on est plutôt parti là-dessus.
02:32 Bon, mais d'un autre côté…
02:34 – Il faut passer un geste d'apaisement parce que justement
02:36 elle a compris que le contexte, il n'était pas favorable.
02:39 – Le contexte n'est pas favorable et puis moi je ne suis pas d'accord
02:42 avec l'idée d'utiliser la question de l'immigration comme sujet
02:46 pour faire oublier la question des retraites, la question du pouvoir d'achat
02:49 et redéplacer le terrain vers disons un terrain idéologique plus droitier
02:53 voire favorable à l'extrême droite.
02:55 – Vous auriez voté la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension ?
02:59 Vous auriez pu voter cette partie-là ?
03:00 – La régularisation des travers sans-papiers, nous la votons.
03:02 Mais par contre, l'idée que chaque année on révisera ce système par exemple
03:07 avec quelque chose qui ne peut pas fonctionner, je vous le dis à l'avance.
03:10 Par exemple, il y avait l'idée que vous travaillez un an
03:13 et puis au bout de quelques mois on vérifie si on va continuer
03:16 à vous donner un titre de séjour.
03:18 Quand vous regardez l'embouteillage au niveau des préfectures,
03:21 ne serait-ce que pour renouveler ses papiers, en Seine-Saint-Denis
03:24 c'est absolument terrible, je vous assure que tout ça n'est pas efficient.
03:27 Donc il faut régulariser tous les gens qui travaillent dans ce pays
03:30 parce qu'ils contribuent à la richesse et en plus…
03:32 – Et ceux qui ne travaillent pas ?
03:33 – Déjà, ça va faire une grosse partie en régularisant ceux qui travaillent.
03:38 – Comme ceux qui travaillent ou ont travaillé en France ?
03:40 – Par là, ceux qui travaillent ont le droit évidemment de vivre en France
03:43 et surtout ils ont le droit de faire quelque chose qu'ils réclament,
03:45 c'est-à-dire le fait d'avoir des contrats de travail, d'avoir des salaires,
03:48 d'avoir des papiers légaux de façon à ne pas baisser le coût du travail,
03:52 parce que c'est ça aussi dont il est question, dans les secteurs qui les emploient.
03:55 Voilà, je pense que non seulement c'est une revendication nécessaire pour eux
03:58 mais quand ils revendiquent ça, en réalité ils revendiquent ça
04:00 pour tous les travailleurs de ce pays.
04:02 – Éric Coquerel, le gouvernement est prêt à reprendre l'accord signé
04:06 entre les partenaires sociaux qui oblige donc toutes les entreprises
04:08 de plus de 10 salariés à verser obligatoirement de la participation
04:13 ou de l'intéressement dès lors qu'ils font des bénéfices.
04:15 Vous dites "c'est bon à prendre" ?
04:18 – Écoutez, même les syndicats qui l'ont signé,
04:20 j'en avais parlé il y a quelques temps avec Laurent Berger,
04:22 trouvent que c'est vraiment très timide qu'ils l'ont signé.
04:25 – Ils l'ont tout signé quand même sauf la CGT.
04:26 – Oui, je vous dis ce que disent les syndicats, d'accord ?
04:29 Et ils ont demandé au gouvernement de reprendre…
04:31 – C'est très timide.
04:32 – D'abord parce que c'est laissé quand même au bon vouloir du chef d'entreprise,
04:37 de la discussion, la manière dont ça peut se faire,
04:39 et deuxièmement parce que ça laisse de côté un pan entier,
04:42 c'est-à-dire que, en gros c'est un partage de la valeur ajoutée
04:44 qui se fait toujours à travers des primes, et non pas des augmentations de salaires.
04:50 Le problème quand vous augmentez la part de la valeur ajoutée,
04:54 le partage des richesses via les primes,
04:56 c'est que non seulement ce n'est pas des salaires, donc ce n'est pas pérenne,
04:59 mais en plus de ça il n'y a plus de salaire socialisé, il n'y a plus de cotisation.
05:02 Quand il n'y a plus de cotisation et plus de salaire socialisé,
05:04 vous avez des trous dans la sécurité sociale, aux retraites,
05:08 et donc vous appauvrissez nos mécanismes de solidarité.
05:10 – Mais pour le salarié c'est "c'est bon à prendre", c'est de l'argent malgré tout.
05:13 – Oui, alors on peut se dire ça d'un côté, mais de l'autre côté,
05:16 si vous prenez de l'argent mais que d'un autre côté,
05:20 vous n'avez plus cette part socialisée de vos salaires,
05:23 en réalité vous vous appauvrissez de l'autre côté,
05:25 vous appauvrissez parce qu'on vous dit au bout d'un moment,
05:27 il n'y a plus assez pour les retraites, il n'y a plus assez pour vous soigner…
05:29 – Mais est-ce qu'on peut, à longueur d'année,
05:31 regretter qu'il n'y ait pas de dialogue social en France,
05:32 et quand il y a un accord conclu avec la quasi-unanimité des partenaires sociaux,
05:35 dire "il n'est pas terrible cet accord".
05:37 – Oui, je crois qu'on peut dire les deux, bien sûr, on peut dire les deux,
05:40 et d'ailleurs les syndicats le disent,
05:42 encore une fois les syndicats que vous citez le disent,
05:44 ils disent "on l'a signé parce qu'on estime qu'il y a un petit mieux
05:47 et que notre façon de travailler c'est d'accepter les petits mieux",
05:52 mais d'un autre côté on ne peut pas dire qu'aujourd'hui,
05:55 ça renverse la problématique du partage des richesses dans ce pays,
05:58 qui est que depuis plusieurs années,
06:00 il y a de plus en plus de pourcentages des revenus de la richesse nationale
06:05 qui partent vers les revenus du capital et non pas les revenus du travail.
06:07 Ça c'est un problème fondamental et qui en plus de ça,
06:10 font en sorte que les salaires ne suivent pas l'inflation
06:13 et perdent la part de salaire socialisé dont je parlais tout à l'heure
06:17 avec toutes les conséquences que ça a.
06:18 – Les salaires des professeurs aussi vont être revus à la hausse
06:21 à partir de la rentrée, entre 100 et 230 euros nets à partir de septembre
06:26 et même jusqu'à 500 euros pour ceux qui travaillent un peu plus,
06:29 là c'est une bonne nouvelle ?
06:30 – Ce n'est pas les salaires justement,
06:31 c'est intéressant ce que vous venez de dire parce que vous reprenez vous-même,
06:34 justement ce n'est pas les salaires, ce sont les rémunérations.
06:36 – Les 100 à 230 euros c'est du salaire ?
06:38 – Non, non, non, non, le salaire c'est les 3,5% de revalorisation de l'indice
06:45 que tous les fonctionnaires vont bénéficier
06:48 et qui ne va pas revenir sur les 20 points qui ont été perdus depuis plusieurs années
06:52 ni même être à la hauteur de l'inflation, ça c'est les salaires.
06:55 Les 100 euros tels qu'on le voit sur le site du ministère,
06:58 c'est des primes, différentes primes qui vont être faites
07:01 donc qui là aussi ne participent pas par exemple à la retraite des enseignants
07:06 donc on est sur des primes et alors là pour les 500 euros c'est pire que tout
07:10 puisque là on est en train de dire aux enseignants
07:12 en réalité si vous voulez gagner plus il faut travailler plus,
07:14 moi je ne suis pas d'accord.
07:15 – Deux heures de plus par semaine ça ne mérite pas 500 euros.
07:18 – En première échelle c'est deux heures de plus
07:20 et puis il y a un deuxième cran pour essayer d'atteindre 500 euros.
07:23 Non ce n'est pas ça le problème,
07:24 c'est que moi je pense que les enseignants il faut plus les payer aujourd'hui.
07:26 Est-ce que vous savez qu'on a au niveau de l'OCDE,
07:29 on est dans les pays qui ont la moins bonne paye.
07:32 – Je crois que tout le monde le sait aujourd'hui en France
07:33 parce qu'on le répète sur cette antenne très régulièrement.
07:36 – Ce qui fait qu'on ne trouve pas les enseignants
07:38 parce que c'est un métier difficile,
07:40 c'est un métier qui prend beaucoup d'heures de travail,
07:42 c'est un métier qui est mal rémunéré, notamment au milieu de carrière,
07:45 c'est quand même incroyable que des enseignants soient payés
07:47 un peu plus de 2000 euros net au milieu de carrière
07:49 et donc tout ça fait que les gens n'y vont plus,
07:51 ce qui fait qu'il manquait 2100 postes l'an dernier d'enseignants,
07:56 2100 postes en moins que l'année précédente.
07:58 Donc si on veut revaloriser réellement le salaire des enseignants,
08:02 il faut mieux les payer en salaire.
08:05 Les syndicats estiment que pour revenir sur la perte de pouvoir d'achat
08:08 qui a été cumulée depuis des années,
08:10 il faudrait 1000 euros par mois pour tous les enseignants, voilà la réalité.
08:13 – Éric Coquerel, président La France Insoumise
08:16 de la Commission des Finances de l'Assemblée,
08:17 l'invité de France Info jusqu'à 9h, il est 8h41.
08:20 Sophie Echene pour le Fil info.
08:21 – Elisabeth Borne veut des baisses de prix concrètes dans les rayons.
08:25 D'ici la fin du mois de juin,
08:26 invité sur France 2 ce matin, la Première Ministre attend notamment
08:29 que les industriels répercutent la baisse du coût des matières premières
08:33 dans les tarifs proposés à la grande distribution.
08:35 Une enquête ouverte à Paris après la mort d'un homme et d'une femme
08:38 percutés par le métro la nuit dernière.
08:40 Selon la RATP, ils sont volontairement descendus sur les voies
08:43 alors qu'une rame arrivait dans la station.
08:46 Joe Biden se sent bien et il est enthousiaste
08:48 quant à la perspective de sa réélection à la tête des États-Unis l'année prochaine.
08:52 À 80 ans, le président américain balaye les questions sur son âge
08:55 face à l'inquiétude de ses électeurs.
08:57 S'il l'emporte, Joe Biden aura 86 ans à l'issue de son second mandat.
09:01 Emmanuel Macron attendu dans le Doubs aujourd'hui,
09:04 au Fort de Joux, près de Pontarlier.
09:06 Le chef de l'État commémorera la fin de l'esclavage en France il y a 175 ans.
09:10 Les manifestations sont interdites dans le secteur.
09:13 [Générique]
09:16 – France Info
09:16 – Le 8/30 France Info, Salia Brakia, Marc Fauvel.
09:21 – Toujours avec Eric Coquerel, député de la France Insoumise de Seine-Saint-Denis
09:24 et président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale,
09:27 la CGT Énergie menace de couper le courant lors de grands événements
09:30 comme Roland-Garros ou le festival de Cannes.
09:33 Est-ce que vous trouvez ça normal ?
09:35 – Ce n'est pas à moi de juger ce que décide un syndicat,
09:37 mais ça ne me scandalise pas.
09:39 – Ils ont le droit de le faire ?
09:40 – Comme moyen de lutte.
09:41 C'est très bien que c'est symbolique.
09:42 Déjà c'est symbolique, c'est par rapport à des événements qui ne sont pas vitaux.
09:45 Ils ne proposent pas de couper l'électricité par rapport à des choses vitales.
09:49 Donc qu'à un moment donné, de manière symbolique,
09:51 le courant soit coupé à tel ou tel endroit
09:53 pour rappeler que sans les travailleurs, il n'y a pas d'électricité
09:56 et qu'il serait bien de continuer à faire en sorte qu'ils aient des retraites
09:59 et puissent partir au travail en bonne santé,
10:02 je trouve que ça ne me scandalise pas.
10:04 – Donc vous les soutenez dans leur démarche ?
10:06 – Oui, je soutiens les syndicats dans leur démarche.
10:08 – Elisabeth Born disait tout à l'heure sur France 2
10:10 vouloir rencontrer les syndicats début mai,
10:12 soit juste après la grosse mobilisation du 1er mai.
10:15 Est-ce que les syndicats doivent se rendre à Matignon
10:17 pour se remettre autour de la table et négocier ?
10:20 – Mais là encore, je n'ai pas à parler au nom des syndicats.
10:22 Pour l'instant, ce que j'ai entendu, c'est qu'il y a le 1er mai,
10:26 c'est historique, 1er mai unitaire, ça n'est pas arrivé depuis des années,
10:29 donc ça va être très massif.
10:30 Il y a une mobilisation qui continue de tous les syndicats,
10:33 de toute l'intersyndicale, vraisemblablement comme ça jusqu'à fin mai,
10:37 puis après ils font un bilan.
10:38 Est-ce que les syndicats après, ils vont continuer à discuter ou pas
10:41 sur ce que met sur la table Mme Born ?
10:44 C'est à eux de le décider, ce n'est pas moi qui vais le décider à leur place.
10:48 – Ils vont même le commenter.
10:49 – Sur ceux qui manifestent en accueillant des ministres,
10:52 le chef de l'État avec des cassoles, Gabriel Attal,
10:54 le ministre des Comptes publics, a eu cette phrase, je le cite,
10:57 "ceux qui peuvent se permettre en plein après-midi d'aller accueillir
10:59 des ministres de 14h à 18h, a priori ce n'est quand même pas
11:02 les Français qui travaillent, qui ont des difficultés au quotidien
11:05 pour boucler leur fin de mois".
11:07 – Écoutez, si c'est la conclusion qui est prise par Gabriel Attal,
11:14 franchement ce n'est pas à la hauteur.
11:15 D'abord il y a des gens qui sont à la retraite quand même,
11:17 dans ce pays encore, qui peuvent bénéficier de retraite
11:19 avant que cette réforme s'applique et être en bonne santé.
11:22 Donc ça peut permettre à des gens d'aller taper sur des casseroles,
11:26 il peut y avoir des étudiants et autres.
11:29 Le fait qu'il y ait des gens qui ne travaillent pas dans ce pays
11:31 et qui aient le droit de se mobiliser, je trouve ça plutôt sain.
11:34 Et je pense que c'est d'ailleurs les premiers intéressés qui manifestent.
11:36 – Vous, vous l'avez fait à la casserole.
11:38 – La plupart des casseroles se passent le soir ou se passent le matin,
11:41 lors des visites de ministres, et rarement en journée.
11:44 Donc c'est une mauvaise polémique.
11:47 – Vous savez, la casserole, ça remonte à 1831,
11:50 c'est-à-dire que c'était les gens qui estimaient
11:51 qu'ils n'arrivaient plus à se faire entendre,
11:53 parce qu'à l'époque il n'y avait pas le droit de vote
11:55 ou très peu de droit de vote, donc c'était une manière de se faire entendre.
11:57 Et bien pourquoi à nouveau elle est utilisée dans ce pays,
12:01 comme ça l'a été en Amérique latine ?
12:02 Parce que les gens, et ils ont raison,
12:04 ont l'impression que même si majoritairement
12:06 ils sont opposés à cette réforme, ils ne se font pas entendre.
12:09 Je trouve que c'est une manière de rappeler aux ministres
12:11 que rien n'est réglé dans ce pays.
12:12 – Éric Coquerel, le gouvernement veut s'attaquer à la dette,
12:14 promet de la faire passer sous les 3% de déficit d'ici à la fin du quinquennat.
12:17 Est-ce qu'il a raison de dire "3 000 milliards d'euros de dette, ça suffit,
12:21 on ne peut pas vivre un crédit comme ça pendant des décennies
12:24 et en faire supporter le poids à nous et à nos enfants" ?
12:27 – Moi je pense qu'il part sur une logique qui devrait être inversée.
12:34 C'est-à-dire que, en gros, l'idée c'est de se dire
12:37 "voilà, il faut réduire la dette et puis on adapte les budgets après".
12:40 Moi je pense qu'il faudrait faire l'inverse, il faudrait partir des besoins.
12:43 Vous parlez d'une dette par exemple,
12:45 moi la dette qui me fait le plus peur pour nos enfants,
12:47 ce n'est pas la dette financière.
12:49 La dette financière, je vais peut-être vous choquer,
12:50 mais par exemple la dette Covid, on pourrait très bien décider,
12:53 comme ça a été fait dans le passé, et moi c'est ce que j'ai d'ailleurs proposé,
12:56 c'est la dette détenue par les banques centrales,
12:58 qui passe sur les marchés, on pourrait proposer de l'annuler.
13:00 – Ça représente combien si on annule la dette Covid ?
13:02 – C'est 20% de notre dette totale.
13:04 – Donc 20% pardon de 3 000 milliards, 600 milliards d'euros.
13:07 On annule 600 milliards d'euros ?
13:09 – 600 milliards, je vous rappelle que 600 milliards,
13:10 pour rassurer les gens qui nous écoutent, ce n'est pas remboursé sur un an,
13:14 c'est remboursé sur 7 à 8 ans.
13:16 – Au fil de l'anvironnement.
13:17 – Et donc on les annule, pourquoi on l'annule ?
13:20 Parce que cette dette-là, elle a été créée de manière exceptionnelle
13:23 pour faire face au Covid, comme il y a eu des dettes dans le passé
13:25 qui ont été faites pour des guerres et autres, et ça aurait pu être annulé.
13:28 – Mais la dette Covid, elle n'est pas uniquement détenue par les banques centrales.
13:31 Aujourd'hui quand on regarde…
13:32 – La dette Covid, celle qui a été décidée par la Banque Centrale Européenne
13:36 à peu près à hauteur de 20% des banques,
13:39 la particularité, ça a d'ailleurs dérogé au traité,
13:41 comme quoi on peut déroger au traité,
13:43 ce sont des banques centrales qui les détiennent,
13:46 contrairement aux autres 80% qui sont les plus bas du marché.
13:49 – Mais vous pensez que les investisseurs continueront à nous prêter ?
13:51 – Attendez, je reviens sur mon sujet.
13:52 Si je vous dis ça, c'est qu'une dette financière,
13:54 c'est quelque chose que l'on peut décider politiquement de manière…
13:58 on peut décider de l'étaler plus dans le temps,
14:00 on peut décider, je vous le disais, de l'annuler,
14:02 on peut décider de faire un moratoire,
14:04 on peut décider aussi, de toute façon, ce qui sera fait,
14:06 de ne jamais rembourser le stock.
14:07 – On sait qui c'est la France, où c'est l'Europe.
14:09 – On ne rembourse jamais le stock d'une dette,
14:11 on rembourse les intérêts et on a tellement de personnes
14:13 qui veulent prêter aux États, parce que in fine,
14:15 c'est quand même très intéressant, que la dette se renouvelle sans arrêt.
14:18 Donc tout ça, ce que je veux dire, c'est qu'elle est beaucoup moins importante
14:21 qu'une autre dette qui est la dette écologique.
14:22 Celle-là, elle n'est pas annulable.
14:24 Donc moi, je propose de partir des besoins,
14:27 en termes de transition écologique,
14:29 en termes par exemple de ce que le chef de l'État a annoncé
14:31 pour les hôpitaux publics, pour l'éducation nationale,
14:34 il y a aussi un plan, vous savez, programmation militaire pour la défense.
14:38 Et à partir de là, de voir qu'est-ce qu'on fait,
14:40 qu'est-ce qu'on fait en termes de déficit,
14:42 est-ce que vraiment, c'est absolument décisif,
14:44 on veut dire à 2,7% de déficit en 2027,
14:48 mais aussi ce qu'on fait en termes d'impôts.
14:50 Parce que là où le gouvernement, j'allais dire,
14:54 véritablement nous met dans le mur,
14:56 et le mur, c'est la baisse des dépenses publiques,
14:57 c'est qu'il dit que dans le même temps,
14:59 on ne reviendra sur aucun des cadeaux fiscaux
15:01 qui ont été faits aux plus riches.
15:02 Donc on réduit les déficits publics,
15:05 les dépenses publiques, c'est la seule chose qu'il propose.
15:07 Et donc, je ne vois pas comment on va mettre en place, par exemple...
15:10 - Je vous pose ma question, comment vous annulez la dette Covid ?
15:14 - Ah mais ça, c'est...
15:15 S'il y avait une décision, c'est au niveau européen, on est bien d'accord.
15:18 - Donc il faut l'unanimité des 27 ?
15:20 - Oui, là je vous disais...
15:21 - Il y a des pays, vous savez très bien, l'Allemagne ne dira jamais oui à ça, par exemple.
15:24 - Eh bien, on pourrait prendre des mesures au niveau unilatéral,
15:26 mais le débat, ce n'est pas le débat que je veux prendre.
15:28 - Si, c'est le débat, parce que vous dites,
15:29 on devrait annuler la dette Covid et prendre la démarche dans votre sens.
15:33 - Je dis que ça pourrait être une solution pour montrer qu'une dette financière,
15:36 c'est moins important que la dette que nous subissons tous
15:40 et que nous augmentons, qui est la dette écologique.
15:42 - Mais si concrètement, c'est impossible à faire, à réaliser,
15:44 votre raisonnement ne marche pas ?
15:45 Pardon, je comprends.
15:47 - C'est possible à réaliser, on pourrait le décider.
15:49 Encore une fois, ça a été fait par le passé.
15:51 La France pourrait au moins le défendre au niveau européen.
15:53 Ce n'est pas ce qui a été fait, donc voilà, je vous le dis.
15:56 - Et s'il n'y a pas d'accord des 26 autres pays européens ?
15:58 - Je ne veux pas voir cette politique-là.
16:01 Non, ça n'a pas été fait, donc je vais revenir, comme ça n'a pas été fait.
16:04 - S'il n'y avait pas d'accord de nos partenaires européens, il faudrait...
16:06 - Laissez-moi continuer mon raisonnement.
16:08 Ça n'a pas été fait, donc on va le mettre de côté pour l'instant.
16:10 Mais moi, je vous dis que la dette telle qu'elle est aujourd'hui,
16:13 il faut arrêter de se faire peur avec des taux d'intérêt qui nous sont présentés,
16:17 qui en plus de ça, pour l'instant, restent négatifs si on tient compte de l'inflation.
16:21 Ça ne me semble pas être la chose décisive.
16:24 En tout cas, ce n'est pas la chose décisive, dès lors qu'en même temps,
16:27 on nous propose de ne pas baisser les dépenses fiscales,
16:30 que sont les cadeaux aux entreprises à hauteur de 200 milliards d'euros par an
16:33 que l'on fait chaque année sans contrepartie,
16:35 ou les 60 milliards de cadeaux fiscaux qu'on fait soit aux entreprises,
16:38 soit aux plus riches de nos concitoyens.
16:40 Voilà, je pense qu'au moins, il faudrait récupérer cet argent,
16:43 si on veut réduire la dette, et ça nous permettrait de...
16:45 - Et on fait fuir les plus riches, en tout cas, c'est ce que répond le gouvernement
16:48 quand vous proposez de taxer davantage les entreprises.
16:51 Dans un entretien à l'Obs, François Hollande propose de taxer les plus riches
16:55 pour faire rentrer 10 à 15 milliards d'euros dans les caisses.
17:01 Vous dites, Manco, c'est ce qu'il faut faire en taxant le capital ?
17:04 - Ah ben, il faudrait retaxer le capital, au moins à la hauteur où il l'était il y a quelques années,
17:08 parce que les dizaines de milliards que l'État a perdus,
17:11 justement, après, on propose de faire en sorte que ce soit des baisses des dépenses publiques,
17:15 c'est-à-dire qui concernent tous les concitoyens qui les payent.
17:17 Donc je pense que oui, une mesure qui pourrait être faite,
17:20 c'est ce qu'on avait proposé au moment de la réforme des retraites.
17:23 C'est non pas d'imposer, mais de soumettre à cotisation les revenus des dividendes,
17:28 c'est-à-dire la part des bénéfices qui est utilisée uniquement pour les intérêts particuliers des actionnaires,
17:33 à la même hauteur que les revenus du travail, 17%.
17:36 Si on faisait ça, par exemple, ça rapporterait 40 milliards d'euros par an dans la caisse des retraites
17:40 et on réglait toutes les questions des déficits.
17:43 Donc oui, je pense qu'à partir du moment où, depuis des années,
17:46 il y a une politique qui, au nom de la compétitivité,
17:49 consiste à alimenter sans arrêt le capital de manière proportionnellement trop importante
17:54 par rapport à ce qu'il rapporte dans le pays,
17:56 je crois que oui, c'est sain d'aller l'imposer à nouveau,
17:59 en tout cas de revenir sur les cadeaux fiscaux qui lui ont été faits.
18:01 Éric Coquerel, président insoumis de la Commission des finances de l'Assemblée,
18:04 invité de France Info jusqu'à 9h, Le Fil Info, à 8h51 avec Sophie Echel.
18:08 Le chef de la diplomatie européenne félicite une première étape importante
18:13 après un coup de téléphone inédit entre les présidents chinois et ukrainiens.
18:17 Hier, le premier depuis le début de l'offensive russe,
18:20 Xi Jinping affirme être du côté de la paix et prône la négociation.
18:24 Un peu plus de 5,5 milliards de dollars,
18:26 les bénéfices de Total Energy au premier trimestre,
18:28 un chiffre en hausse par rapport à l'année dernière,
18:31 alors que les prix du gaz et du pétrole ont baissé en ce début d'année,
18:34 et malgré les grèves dans plusieurs raffineries du groupe contre la réforme des retraites.
18:38 De nouvelles violences urbaines à Mayotte,
18:40 cette nuit où un petit bidonville a été rasé tôt ce matin.
18:43 10 maisons sans habitants permanents,
18:45 c'est un coup d'accélérateur dans l'opération Wambushu selon le préfet de l'archipel.
18:49 Opération qui patine depuis son lancement en début de semaine.
18:53 Et puis le Paris Saint-Germain va-t-il quitter le Parc des Princes pour le Stade de France ?
18:56 En tout cas, le club va officiellement devenir candidat au rachat de l'enceinte avant midi.
19:00 Montant estimé 600 millions d'euros.
19:02 Avec Eric Coquerel, le président de la France Insoumise,
19:12 de la Commission des Finances à l'Assemblée Nationale.
19:15 Hier, Gabriel Attal, le ministre des Comptes publics que vous avez auditionné,
19:18 a promis de nouvelles baisses d'impôts pour les classes moyennes.
19:21 Vous l'avez félicité ?
19:23 Non, je ne l'ai pas félicité.
19:24 Alors d'abord, je lui ai demandé ce qu'il entendait par là.
19:26 Il m'a dit que les modalités n'étaient pas encore choisies.
19:28 Donc on va attendre.
19:30 Mais ça revient au sujet précédent.
19:32 C'est-à-dire que si on continue à baisser les impôts et à appauvrir l'État,
19:35 à un moment donné, on va nous dire qu'il va falloir baisser encore plus les dépenses publiques.
19:39 Et donc c'est vous, c'est les Français en général qui en pâtiront.
19:41 Mais il ne faut pas baisser les impôts pour les classes moyennes qui se sentent...
19:45 Il y a un autre sujet.
19:47 Mais ça ne peut pas passer comme ça par des réformettes où on essaye,
19:51 j'allais dire, de baisser les impôts d'un tel ou un tel.
19:54 En général, c'est les plus riches.
19:55 Il y a une refonte générale de l'impôt qu'il faut faire.
19:57 Par exemple, nous, nous sommes pour un impôt sur les revenus,
19:59 revenir à 14 tranches.
20:00 C'était ce qui était fait avant 2021.
20:02 Plus progressif.
20:03 De façon à être plus progressif.
20:04 14 tranches, ça monterait jusqu'à combien ?
20:06 Ça pourrait aller jusqu'à 100% au-delà de...
20:12 De combien ?
20:13 Au-delà de, je ne sais plus quel était le chiffre que vous avez annoncé,
20:15 400 000 euros par an, je crois.
20:16 100% ?
20:17 Oui, ça pourrait être jusqu'à 100.
20:18 Alors quand on dit 100%, qu'on comprenne,
20:20 ça veut pas dire qu'on prend les 100% de 700 000.
20:22 Non, c'est sur les derniers euros gagnés.
20:23 Les derniers euros, etc.
20:24 Oui, ça pourrait être fait.
20:25 Mais ça, c'est pas un impôt qu'on pensait que ça passerait.
20:27 Je vous rappelle que sur Roosevelt, on l'a fait à 41.
20:29 Au Conseil constitutionnel.
20:30 Ça passerait au Conseil constitutionnel.
20:31 C'est un impôt confiscatoire ?
20:32 Les 75% de France Po à l'an, vous m'étiez retoquée.
20:34 Non, c'est pas forcément confiscatoire.
20:35 Donc ça peut être quelque chose qui est fait de manière proportionnelle.
20:37 Et on verra bien.
20:38 Vous me demandez ce que nous comptons faire.
20:40 En tout cas, l'impôt sur le revenu à 14 tranches,
20:42 qui contiendrait tous les Français,
20:43 mais qui serait en même temps...
20:46 Donc qui avantagerait, selon nos calculs,
20:48 tous les gens qui gagnent en dessous de 4 000 euros net par mois.
20:51 Ce qui est beaucoup quand même, ce qui est pas mal.
20:52 Ce qui est plus de 90% des Français.
20:56 Et qui, d'un autre côté, ferait en sorte d'imposer un peu plus
21:00 ceux qui gagnent beaucoup, beaucoup d'argent.
21:01 Vous savez qu'il y a une étude de l'IPP qui sort avec Bercy,
21:04 qui nous explique que les 0,0001% des plus riches des Français,
21:08 c'est quelques milliers de personnes,
21:09 elles ont aujourd'hui, à force d'optimisation et autres,
21:12 une pression fiscale de l'ordre de 0,11%.
21:15 Donc oui, il y a une refonte globale à faire
21:17 pour que l'impôt devienne redistributif et rapporte plus à l'État.
21:20 Mais avec vous, aujourd'hui, seul 55% des contribuables paient l'impôt.
21:25 Avec vous, ce serait tout le monde.
21:26 Donc ceux qui paient pas d'impôt aujourd'hui...
21:28 De manière symbolique, par exemple,
21:30 les gens qui ne paient pas d'impôt aujourd'hui pourraient payer un peu d'impôt.
21:32 Mais d'un autre côté, on ferait en sorte que l'impôt le plus injuste,
21:35 par exemple la TVA, pèse moins dans la globalité de l'impôt dans ce pays.
21:38 Vous savez que l'impôt sur les revenus, c'est plus que 20% de l'impôt global
21:42 dans ce pays, que tout le reste n'est pas proportionnel, n'est pas redistributif.
21:45 Donc c'est pour ça que je vous dis que ça participerait à une refonte globale de la réforme.
21:48 - Vous prenez d'un côté, mais vous l'apprendez de l'autre.
21:49 - Qui ferait, par exemple, qu'on pourrait alléger la TVA
21:51 sur des produits de première nécessité
21:53 et de faire en sorte que l'impôt soit plus juste.
21:55 Aujourd'hui, l'impôt est tout sauf juste, et c'est ça le problème.
21:57 - Éric Coquerel, Jean-Luc Mélenchon souhaitent la tenue d'un sommet de la NUP la semaine prochaine.
22:01 Est-ce qu'il sera là, lui ?
22:02 - Ah, je ne sais pas. Je ne sais pas s'il sera là.
22:03 - Est-ce qu'il doit être là, lui ?
22:05 - Écoutez, je crois qu'aujourd'hui, il y a une direction au niveau de la LFI
22:11 qui va discuter, qui discute notamment Manu Bompard, Manon Aubry, etc.
22:16 Donc je ne suis pas sûr que lui, il sera.
22:18 Mais en tout cas, il suit toujours attentivement ce que nous avons.
22:21 Et je crois que surtout, ce qui m'importe avant de savoir si Jean-Luc, il sera ou pas,
22:25 c'est le fait que c'est élu. Et c'est positif que c'est élu.
22:27 - Ça va avoir lieu ? Vous avez déjà des réponses ou pas ?
22:29 - Écoutez, d'après ce que j'ai compris, tout le monde sera là pour discuter.
22:32 Donc c'est plutôt positif. Et c'est positif pourquoi ?
22:35 Parce que l'idée est de faire en sorte qu'aux Européennes, on essaye déjà d'être ensemble.
22:38 Ce qui, à mon avis, serait meilleur pour aborder la suite,
22:41 c'est-à-dire les élections locales et surtout les élections nationales à venir,
22:44 parce que je crois que la NUP, c'est-à-dire l'unité sur un problème de rupture,
22:47 c'est ce qui peut effectivement nous permettre de gagner les années à venir.
22:50 - Yannick Jadot dit que l'écologie, ça ne sert à rien de faire une liste commune aux Européennes
22:54 puisque c'est un scrutin à la proportionnelle.
22:56 Donc il n'y a pas d'effet d'entraînement quand on arrive en tête, par exemple.
22:59 - Je connais la position de M. Jadot. Mais on verra bien ce que décide Europe Écologie.
23:03 Il y a quelque temps, la position globale d'Europe Écologie, il y a quelque temps, c'était "on veut partir seul".
23:10 Aujourd'hui, on voit bien, j'ai entendu M. Bayou il y a quelque temps,
23:14 j'ai entendu même Rousseau, on voit bien qu'il commence à y avoir des ouvertures.
23:17 Moi, je souhaite qu'on aille jusqu'au bout. Pourquoi ça serait nécessaire ?
23:19 C'est qu'on est dans un moment, vous le voyez bien, où on a un gouvernement qui est minoritaire dans le pays,
23:26 qui est minoritaire à l'Assemblée nationale, qui impose ses vues,
23:29 qui essaye de construire son opposition dans l'extrême droite.
23:31 On n'arrête pas de nous dire celle qui va gagner les prochaines élections,
23:34 celle qui pourrait menacer M. Macron, c'est Mme Le Pen et l'extrême droite.
23:39 Eh bien, si la NUPES veut pouvoir jouer un rôle et devenir majoritaire et gouverner ce pays dans l'avenir,
23:44 eh bien, je pense que ça passe par le fait de faire des démonstrations,
23:47 et les Européennes, une démonstration de notre unité,
23:49 pour prévoir pourquoi pas qu'on se fasse en tête à la fin des Européennes.
23:52 Vous parlez de stratégie électorale, mais il y a la question du fond, des convictions.
23:56 Si vous partez tous ensemble aux Européennes, ça veut dire que vous mettez sous le tapis vos divergences par rapport à l'Europe ?
24:02 L'une écologiste, l'autre, l'une Europe fédérale. Vous, au contraire, vous voulez désobéir aux traités.
24:06 Franchement, sur le fond, on n'est pas en accord complet.
24:08 Désobéir aux traités, désobéir aux traités.
24:10 Je vous fais remarquer que ça fait partie du socle de notre programme pour l'élegislative.
24:14 On a tous admis, parce que ce qui nous unit tous,
24:17 que ce soit Europe Écologie, le Parti Socialiste, le Parti Communiste ou nous,
24:20 c'est qu'on dit que l'Europe telle qu'elle est, ce qu'on construit aujourd'hui, ça ne va pas.
24:22 Et que les traités libéraux, ça ne va pas non plus.
24:25 Mais les autres disent plutôt "on va la changer de l'intérieur".
24:27 Donc il faut rompre pour changer cette situation.
24:30 Mais on est tous d'accord en même temps pour dire qu'il faut construire, qu'on est pour un projet européen.
24:34 Mais vous n'avez pas la même vision de l'Europe.
24:35 C'est-à-dire qu'on est bien pour rompre avec l'Europe telle qu'elle est aujourd'hui.
24:38 Vous ne pensez pas que vous risquez justement de perdre les électeurs de gauche qui ne sauront plus pour qui ils votent ?
24:42 Justement. Après, la question c'est de savoir quelle est l'utilité de telle ou telle élection.
24:46 Là, par exemple, c'est des parlementaires européens.
24:48 Est-ce que c'est les parlementaires européens qui décident ou pas d'une forme de construction européenne,
24:53 par exemple du fédéralisme ? La réponse est non.
24:55 Ce n'est pas là où ça se décide.
24:56 Donc on peut peut-être avancer comme on l'a fait pour l'éligislative,
24:59 en regardant concrètement ce qu'on peut faire ensemble au Parlement européen.
25:03 On peut par exemple décider de fonds propres supplémentaires,
25:06 comme la taxation des capitaux pour qu'il y ait un budget européen plus important pour la transition écologique.
25:11 On peut aussi, on l'a fait, se battre par exemple pour une requalification des travailleurs de plateforme en travailleurs salariés.
25:17 On peut mettre certains sujets sur lesquels on se retrouve déjà la plupart du temps.
25:21 Donc regardons concrètement, élection par élection, ce qu'on peut faire ensemble.
25:25 Et je crois que pour les Européens, on doit être capable, même si sur le fond,
25:28 sur l'avenir de l'Europe, sur sa construction politique, on continue à avoir des désaccords.
25:32 Mais ce n'est pas ça qui nous empêche de voter les mêmes lois et les mêmes directives au Parlement européen.
25:37 Merci à vous Éric Coquerel, président insoumis de la Commission des finances de l'Assemblée invitée de France Info.
25:41 Bonne journée.
25:42 [Musique]