Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, est l'invité de BFM Politique ce dimanche 3 novembre 2024.
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00:00Je voulais qu'on dise un mot de l'Espagne, on vient de voir les images effroyables qui nous parviennent, 213 morts, un bilan provisoire encore,
00:08car il y a sans doute des centaines de disparus, le nombre exact de disparus reste inconnu, ce qui laisse présager du pire et peut-être du plus grand drame
00:16d'après-guerre en Europe. Les pluies diluviennes, on le voit sur ces images, ont tout emporté dans le sud-est du pays et la question qui nous vient
00:25c'est comment est-ce que cela a pu se passer dans un pays comme l'Espagne qui dispose au fond d'infrastructures à peu près équivalentes à celles
00:32de la France, ça veut dire que nous sommes fragiles au fond face au déferlement de la météo et du climat ?
00:39Merci de poser cette question parce que c'est effectivement un drame absolument invraisemblable, auquel nous assistons, auquel nous avons assisté
00:49en Espagne. Hélas, ça ne se produit pas qu'en Espagne, on a vu beaucoup d'autres pays qui ont connu des drames à peu près équivalents, peut-être pas
01:02avec cette ampleur due évidemment au réchauffement climatique, on peut penser à certains pays de l'Asie du sud-est, on peut penser aussi aux Etats-Unis,
01:09donc ça se produit maintenant partout sur la planète. Alors un point cependant pour dire évidemment que dès cette tragédie, mais encore une fois
01:19invraisemblable, vous avez vu comme nous tous les images, cette violence, la rapidité avec laquelle cette vague est arrivée. Nous avons activé en Europe,
01:34je le sais, ce sont mes anciens services qui s'en sont occupés tout de suite, notre réseau satellitaire d'images par satellite, Copernicus, qui a permis de voir
01:44tout de suite ce qui se passait. On peut avoir un suivi extrêmement important. Je sais que l'Espagne n'a pas encore activé la demande de soutien européen.
01:54Évidemment, on sait que c'est un élément extrêmement important. Il faut le comprendre dans des cas comme ceux-ci parce qu'évidemment, d'abord, il faut pouvoir accéder
02:03évidemment au lieu. – Ce que vous me dites, c'est que l'Europe a anticipé ce type de catastrophe sur son continent à travers ces mécanismes ?
02:08– Malheureusement, l'Europe a l'habitude, j'allais dire effectivement, du soutien. Le soutien se fait généralement en trois temps. Le premier, c'est un soutien par nos moyens
02:16technologiques, satellitaires. Le second, c'est un soutien sur place en activant encore une fois la clause qui nous permet de le faire et d'appeler les pays volontaires
02:25en soutien. Ça devient plutôt lorsque les premières autorités locales ont pu accéder sur les sites et commencer les premiers travaux, les premières urgences
02:36et nécessités. Il faut encadrer la logistique. Et puis ensuite, un soutien plus actif à la reconstruction.