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Thierry Breton, ancien commissaire européen chargé du marché intérieur et des services, est l'invité de BFM Politique ce dimanche 3 novembre 2024.

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Transcription
00:00Le rôle de vice-président des Etats-Unis, ce n'est pas un rôle facile, parce que vous ne devez pas faire d'ombre au Président, c'est un conseil que je donnerai à tout le monde, dans quelque institution que ce soit.
00:12Et par ailleurs, vous devez être prêt, disposé, en cas de besoin, à le remplacer au pied levé, si malheur arrivait. Donc c'est un rôle qui est compliqué.
00:24Alors là, il y a une petite nuance qui est intéressante, et donc finalement, ce n'est pas étonnant qu'on n'entende pas trop les vice-présidents des Etats-Unis sur la campagne.
00:34J'ai juste un point qui m'avait toujours un peu interpellé, c'est que là, elle a eu un dossier opérationnel, j'ai jamais compris si c'était un cadeau ou pas un cadeau qui lui avait été fait,
00:45parce que du coup, elle pouvait s'exprimer. L'un des sujets majeurs aussi aux Etats-Unis, on n'en a pas parlé, c'est le sujet de l'immigration. Il y a 3,5 millions d'immigrés illégaux.
00:53Qui est l'un des sujets au cœur de la campagne, qui était le dossier de Kamala Harris lorsqu'elle était vice-présidente.
00:57Les Etats-Unis, ils ont la chance, si je peux le dire comme ça, de n'avoir qu'une frontière. L'immigration, elle ne vient pas du Canada, elle vient du Mexique.
01:04Vous vous imaginez pour nous. Alors nous, on a dix fois moins à peu près d'immigrés illégaux. Je dis ça aussi pour mettre en perspective ce qui se passe en Europe.
01:10Et aux Etats-Unis, je ne minimise pas du tout ce qui se passe en Europe, mais eux, c'est dix fois plus que pour nous. Donc c'est un sujet majeur dans la campagne présidentielle.
01:17Qui était son dossier en tant que vice-présidente.
01:19Et c'était son dossier. Elle était censée le régler. Bon, donc là déjà, elle part avec, je dirais, un petit handicap, parce qu'évidemment, dans les discussions,
01:26Madame Harris, qu'avez-vous fait ? Maintenant, une fois qu'on a dit ça, bon, je ne vais pas revenir sur les conditions de sa déclaration de campagne.
01:35On a vu que ça a patiné un petit peu au début. Elle n'a pas pu avoir tout le soutien des démocrates. M. Obama, il y a peu de temps, à la suivre.
01:42Pour rendre ça compréhensible pour nos téléspectateurs, si on devait la comparer à un politique français, sur l'échiquier politique français, elle se situerait où, une Kamala Harris ?
01:50Je crois qu'elle est clairement, pour nous, elle est au centre-centre-centre-centre-gauche, mais voilà, mais pas plus loin, hein.
01:59Il ne nous reste ni d'un côté ni de l'autre. Ce qu'on voit en tout cas, c'est qu'elle ne parle jamais d'Europe. Vous l'avez souligné ce matin à la tribune.
02:05Donc c'est finalement pas si bon signe de... On espère Kamala Harris, mais il n'y a pas de raison...
02:10Mais vous savez, Mme Rutkin, quand le président Biden est devenu président des États-Unis, je peux vous livrer cette petite anecdote, et beaucoup, à la Commission européenne,
02:27et d'une façon générale dans les institutions européennes, pour reprendre la métaphore de M. Orban, on débouchait le champagne. Ça, je peux vous le dire.
02:34Et donc, tout le monde, c'était ouf. Voilà. On va enfin avoir des relations normalisées. Mais enfin, très vite, on a eu l'Afghanistan, et on s'est dit, oh, on est là, nous aussi.
02:46Le retrait unilatéral des États-Unis. Et qu'est-ce qu'on nous fait ? Un coup de poignard dans le dos ?
02:50Je vais expliquer à chaque fois ce que c'est. Alors, l'Afghanistan, c'est le retrait unilatéral des Américains d'Afghanistan.
02:54AUKUS, c'est la vente de sous-marins en Australie.
02:57Encore une fois, que la France avait gagné avec l'Australie, et qui a été défaite avec, du reste, je dirais, la complicité, on peut le dire, des États-Unis pour reprendre ce contrat.
03:08Le président de la République, à juste titre, a manifesté son mécontentement. Il y a eu ensuite l'Infection Reduction Act, nuitamment déclaré...
03:15Un paquet de mesures protectionnistes.
03:17Pour attirer massivement les entreprises européennes et leur faire un pont d'or pour venir s'installer aux États-Unis au détriment de l'intérêt des Européens. Donc on a l'habitude.
03:27Donc la relation privilégiée entre les États-Unis et l'Europe s'est finie définitivement.
03:30Mais cette relation, elle est là. Elle est ce qu'elle est.

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