• il y a 3 semaines
On refait le monde, avec Anne Toulouse, journaliste franco-américaine, Pascal Perrineau, politologue, spécialiste de sociologie électorale et Christian Makarian, éditorialiste international au Point. Au programme :

• Elections américaines : une nation au bord de l'explosion ?
• Relations franco-américaines : quels changements demain ?
• L'Amérique et le reste du monde : ce qui peut changer ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 05 novembre 2024.

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Transcription
00:00Vous l'avez compris, on refait le monde, ou plutôt l'Amérique en ce jour d'élection.
00:23A mes côtés Anne Toulouse, journaliste franco-américaine, votre dernier livre Anne Toulouse, l'art
00:27de trumper, T-R-U-M-P-E-R, je le précise, ou Comment la politique de Donald Trump a
00:32contaminé le monde, est publié aux éditions du Rocher, soyez la bienvenue.
00:36Merci.
00:37Pascal Perrineau, politologue, spécialiste de sociologie électorale, j'indique que
00:40votre livre Le goût de la politique a reçu le prix du livre politique 2024, je vous
00:45en félicite, et il est toujours disponible aux éditions Odile Jacob, soyez le bienvenu
00:48Pascal Perrineau.
00:49Et notre confrère Christian Macarion, éditorialiste international, au point bienvenue Christian.
00:54Merci.
00:55C'est aussi imprévu et serré qu'on le dit Anne Toulouse.
00:58Oui c'est totalement imprévu, parce que les sondages étaient une sorte, vous savez,
01:02d'orage stationnaire, ça ne bougeait pas depuis des semaines, ou alors ça allait un
01:06petit point par-ci, un petit point par-là, ce qui fait que tous les exercices divinatoires
01:11ont été épuisés, mais qu'on est au soir de l'élection, moi je ne sais pas qui j'aurai
01:16demain comme président, ou même président bien sûr.
01:20Oui bien entendu.
01:21Demain d'ailleurs, ni peut-être dans une semaine, et si on entre dans les scénarios
01:25catastrophes comme en 2000, dans un mois et demi.
01:28Alors vous avez raison, on va y revenir.
01:29Et il y a un vrai suspense autour de cette élection Christian Macarion, c'est extrêmement
01:33serré, et on ne sait pas du tout où on va d'ailleurs, dans les deux cas.
01:36Non, c'est extrêmement serré, et c'est extrêmement profond, voire violent.
01:41C'est-à-dire que chaque camp a bâti sa stratégie sur, quelque part, la dénonciation
01:48de l'autre, voire, dans le cas de Trump, l'exécration de l'autre, et il est impensable
01:54que ça ne laisse pas de traces après, quel que soit l'heureux ou l'heureuse vainqueur.
01:59Donc il y a là quelque chose de tout à fait unique.
02:03On a l'habitude de dire que l'Amérique est divisée en deux, etc., ben oui, mais à mon
02:09sens c'était déjà arrivé avant, et il y a aussi belle durète qu'on n'est pas démocrate
02:13à vie, ou républicain à vie, comme on l'était autrefois.
02:17Le problème n'est pas là, le problème il est dans le degré de virulence, et dans la
02:21pauvreté de l'argumentation aussi, mais ça, ça vient après, mais dans le degré
02:25de virulence qui a été nourri de part et d'autre.
02:27Pascal Perrineau, comment vivez-vous cette attente, vous le politologue français, et
02:31qu'est-ce qui vous intrigue, outre le résultat bien entendu ?
02:34Ce qui est passionnant, c'est ce rapport de force extrêmement serré, mais qui existe
02:41déjà.
02:42Regardez par exemple, l'état des deux chambres aux Etats-Unis, l'état du Sénat, l'état
02:48de la chambre des représentants, la chambre haute puis la chambre basse, à chaque fois
02:52la majorité c'est un siège, donc c'est divisé en deux, en deux blocs, et ça montre
02:59bien qu'au niveau des territoires, des états, il y a une division politique de cette société
03:05américaine qui est littéralement phénoménale, et on sera peut-être obligé d'attendre,
03:10j'allais dire, les jours prochains, pour savoir ce soir qui a gagné ou qui va gagner.
03:18Il y a une grande inconnue aussi, je trouve, c'est la participation.
03:22Sur ces 238 millions d'électeurs, est-ce que l'on va être, comme la dernière fois,
03:28avec un record de participation, la dernière fois c'était environ deux Américains sur
03:32trois qui se sont déplacés, c'est beaucoup pour les Etats-Unis, ou est-ce qu'on va
03:37avoir un étiolement de cette participation et qui va en pâtir ? Parce que je le voyais
03:44bien, j'étais aux Etats-Unis il n'y a pas très longtemps pour enseigner, quand je suis arrivé,
03:48c'était encore Biden, Kamala Harris n'était pas candidate, et j'avais en face de moi des étudiants
03:54qui, dans leur immense majorité, sont plutôt démocrates, ils n'avaient aucune envie d'y aller,
03:58et puis j'ai vu au cours de l'été une sorte de mobilisation chez ces jeunes, mais où en est la
04:04mobilisation des jeunes ? Je serais incapable ce soir de vous le dire.
04:07Quels sont les enjeux exacts ce soir pour convaincre les Américains d'aller voter,
04:12quelle que soit leur conviction politique Anne Toulouse ?
04:15Il y a eu un vrai travail de fond, on traîne pratiquement les gens dans les bureaux de vote
04:19par les cheveux, puisque vous savez qu'aux Etats-Unis, il y a beaucoup d'États, dont le
04:24mien d'ailleurs, la Virginie, où on peut s'inscrire jusqu'au jour de l'élection, ce qui met une
04:28pagaille épouvantable. Et c'est épouvantable, comment on fait avec les assesseurs et tout ça ?
04:32On fait comme on peut, les gens arrivent, ils montrent plus ou moins une preuve de résidence
04:40dans l'endroit, et ils font ce qu'on appelle « provisional ballots », c'est-à-dire qu'on met
04:44quand même leur bulletin de côté pour voir s'il va compter ou non. Alors c'est ce qui explique
04:49aussi le retard dans le comptage. Et dans mon État, on vote, moi j'ai voté le 20 septembre,
04:55et le vote s'est arrêté, le vote en avance s'est arrêté il y a trois jours. Mais il faut savoir
05:00aussi que la moitié des Américains votent par courrier, et quand on connaît les services des
05:05postes américains, il y a toujours des problèmes. Vous m'angoissez là, on parle quand même de la
05:09plus grande démocratie au monde. Oui, et puis les gens pensent aussi qu'on vote que pour deux
05:14candidats qu'on va avoir, vous savez, à 20h, voilà, un tel, un tel. Alors moi, si vous avez
05:19une seconde, je vais vous raconter mon bulletin de vote. Ah bah je veux bien, oui. J'avais six
05:22candidats, dont deux que je ne connaissais absolument pas, donc il y avait les deux que
05:27vous connaissez, plus l'écologiste, plus le libertarien. Alors les libertariens, c'est ceux
05:32qui ne veulent pas de gouvernement, donc on vote pour quelqu'un qui ne veut pas de gouvernement.
05:36Alors après, j'avais évidemment les élections parlementaires, là un sénateur dans mon État,
05:42plus le représentant, plus le surintendant des écoles, plus la représentante au conseil
05:48municipal, etc. Et là on arrive à tout le... Est-ce qu'on a le droit, alors dans le comté
05:52d'Arlington, où je vis, alors je vous... 5 ou 6 trucs, est-ce qu'on a le droit de dépenser 15
05:58millions de dollars pour agrémenter telle station de métro ? Et, j'arrive, ce que vous allez aimer,
06:04le dernier, faut-il accorder des crédits d'impôt aux veuves de la police ? Je vous rassure, j'ai
06:09dit oui, je ne suis pas contre la veuve et l'orphelin, mais voilà, ça vous explique pourquoi
06:14le dépouillement est si difficile. Qu'est-ce que ça nous dit de ce pays si étrange, finalement,
06:19et si exotique pour nous ? Les Américains votent aujourd'hui pour 1335 postes et sur...
06:26En plus de désigner leur président ou leur présidente. Tout à fait, sur 99 assemblées
06:31élues aux représentants au Sénat des États fédérés, il y en a 88 qui renouvellent aussi,
06:37plus la chambre des représentants in extenso, plus un tiers du Sénat, donc ça fait quand même
06:45beaucoup de monde. La chambre des représentants étant, on va dire, pour des choses simplement,
06:50leur assemblée nationale. Oui, c'est ça, la chambre basse, les députés, les députés,
06:56puis les autres sont les sénateurs, comme chez nous. Ça, c'est la première difficulté. L'autre
07:00difficulté, c'est que, bien sûr, c'est un scrutin indirect qui réagit en deux temps au moins,
07:07c'est que le 17 décembre, les délégués, le collège électoral qui sera désigné aujourd'hui se
07:14réunira pour élire le président. Donc, on en fait une déduction dès que le vote est terminé le 5
07:22novembre, mais en vérité, officiellement, c'est le 17 décembre. Et après, le président prend ses
07:29fonctions au mois de janvier, parce que le Congrès se réunit pour proclamer les résultats. Et il fait
07:34son discours le 20 janvier, donc vous voyez, c'est un sacré calendrier. On est bien d'accord. Alors,
07:39on est passé, j'ai écouté le président Trump ce soir, alors comme mon anglais n'est pas parfait,
07:45je suis sous votre surveillance, dans ses propos de « je reconnaîtrai le résultat si je perds ».
07:52Quelques instants après, je l'entends dire « je m'inclinerai si l'élection est juste »,
07:59ce qui n'est pas du tout la même chose, parce qu'il suggère en cela qu'elle pourrait ne pas
08:04être juste. Il a déjà dit d'ailleurs avant, qu'on allait vers une élection qui serait truquée,
08:10c'est un des gimmicks de la campagne. Et il réclame un résultat rapide. Donc,
08:15on vient de nous expliquer à quel point ça pouvait ne pas l'être. Voilà. Pascal Perrineau.
08:19Mais ce qu'on découvre surtout, c'est véritablement que les Etats-Unis, c'est un autre
08:24continent que la France. Si vous voulez, nous, nous avons une passion de l'uniformité, une passion de
08:30l'égalité. Il faut que ça soit la même chose à Lille et à Marseille, à Nantes et à Strasbourg.
08:36Aux Etats-Unis, ça n'est absolument pas la passion dominante des Américains. Tout au contraire,
08:41c'est un pays qui s'est construit et qui vit par le bas. Christophe Macarillon vient d'expliquer
08:48ce système complexe des grands électeurs qui se prononceront uniquement à la mi-décembre. Et bien,
08:54c'est parce que tous ces Etats fédérés qui ont fait les Etats-Unis d'Amérique veulent garder la
08:59main et garderont la main. Alors là, pour un Français, c'est littéralement incompréhensible
09:05parce que ça a donné en effet dans plusieurs élections présidentielles. Souvenez-vous Hillary
09:09Clinton en 2016. Elle avait, je crois, 3 millions de voix d'avance sur Donald Trump. C'est Donald
09:15Trump qui a été élu. Voilà parce que Donald Trump avait, en particulier dans des Etats-clés,
09:21il avait conquis trois Etats-clés démocrates. Eh bien, ça lui a permis d'avoir une majorité de
09:26grands électeurs. En quelques mots, ça ne choque personne ce qu'on vient de décrire aux Etats-Unis.
09:29Alors, à chaque élection, j'entends des gens dire qu'il faut faire des élections au suffrage
09:34universel. Mais alors qu'on peut le faire, on ne le fait jamais. Pourquoi ? Parce qu'au moment de la
09:39Constitution, je vais essayer de vous expliquer ça rapidement, on a voulu donner un poids à chaque
09:43Etat. Donc, chaque Etat a une prime de deux grands électeurs, que ce soit le Wyoming qui a 700 000
09:48habitants ou la Californie qui en a 40 millions. C'est pour ça qu'il y a cette inadéquation.
09:52Alors, Christian Macaillon, je sais que vous avez envie d'intervenir, mais vous allez faire preuve
09:55d'une patience formidable. On se retrouve dans quelques minutes pour reprendre notre débat.
09:59Merci de cette patience.
10:01Jusqu'à 20h, Yves Calvi refait l'élection américaine sur RTL.
10:07RTL, s'informer ensemble.
10:12Il est 19h30.
10:14RTL Soir, on refait le monde.
10:17Avec Yves Calvi.
10:18Le rappel de l'actualité avec vous, Albane Leprince. Bonsoir.
10:21Bonsoir et aux Etats-Unis, les bureaux de vote sont ouverts pour élire le 47e président des Etats-Unis.
10:26Cela devra se jouer à quelques milliers de voix.
10:28Les derniers sondages donnent qu'Amala Harris et Donald Trump à égalité dans les sept Etats-clés,
10:32pourtant censés les départager pour vivre le scrutin.
10:35RTL vous propose la nuit américaine à partir de minuit et demi.
10:38Vous pouvez aussi suivre le live consacré à l'élection sur le site et l'appli RTL.
10:43Michel Barnier, le Premier ministre, demande des comptes à Michelin et Auchan.
10:47Il veut savoir ce qu'ils ont fait de l'argent public qui leur a été donné.
10:51Après que l'équipementier automobile et la chaîne de supermarché ont annoncé aujourd'hui à eux deux
10:56plus de 3600 suppressions de postes ainsi que des fermetures d'usines et de magasins.
11:00Journée noire dans les trains le 21 novembre.
11:02Tous les syndicats de la SNCF appellent à une grève de 24 heures à l'issue d'une rencontre avec la direction
11:08pour évoquer le démantèlement de frais SNCF et l'ouverture à la concurrence.
11:13C'est un ultimatum avant un débrayage plus long et plus fort en décembre.
11:17Et puis notre cœur est en miettes, l'émotion ce soir sur RTL de la maman de Nicolas.
11:2224 heures avant une marche blanche qui sera organisée demain à Romand-sur-Isère
11:26en mémoire du jeune rugbyman de 22 ans tué la nuit d'Halloween devant une boîte de nuit de Saint-Péret près de Valence.
11:33Document RTL à retrouver sur le site et l'appli RTL.
11:37Ah Alban, le prince que l'on retrouve à 20h à tout à l'heure Alban.
11:41Je vous rappelle qu'à partir de minuit et demi, RTL bascule donc en édition spéciale nuit américaine.
11:47La rédaction d'RTL mobilisée pour vous faire vivre les dernières heures de cette élection historique.
11:51Kamala Harris ou Donald Trump, Donald Trump ou Kamala Harris.
11:54Minute par minute, état par état avec George Lang et la rédaction jusqu'à 4h du matin.
12:00Puis édition spéciale jusqu'à 10h avec nos journalistes, nos correspondants et nos invités.
12:04De New York à Palm Spring en passant par Washington DC, RTL sera au cœur de l'événement.
12:11On refait le monde, spéciale élection américaine.
12:14Yves Calvi sur RTL.
12:16Avec Anne Toulouse, journaliste franco-américaine, auteure de l'art de Trumper ou comment la politique de Donald Trump a contaminé le monde.
12:22Publié aux éditions du Rocher.
12:24Pascal Perrineau, politologue, spécialiste de sociologie électorale.
12:27Votre livre « Le goût de la politique » a reçu le prix du livre politique 2024 et il est toujours disponible aux éditions Odile Jacob et Christian Macarion.
12:36Éditorialiste international au point, qui a un ami juge à la cour suprême et c'est ce dont vous vouliez nous parler il y a quelques instants.
12:42Un ami c'est beaucoup dire mais une connaissance si vous voulez oui.
12:46Et auquel j'ai posé la question de savoir si on ne pouvait pas réformer ce système que nous venons de décrire tous les trois.
12:53Qui est quand même assez lourd.
12:55Réponse non.
12:57Nous ne le pouvons pas et nous ne le ferons pas.
13:00Il était absolument catégorique.
13:03Et il m'a expliqué que c'était évidemment lié aux conditions historiques de la construction de l'état américain.
13:10Ce sont des états qui se sont joints à l'union de façon libre.
13:15Après un vote, ils ont décidé de rejoindre l'union.
13:18Certains d'ailleurs ne l'ont pas trop voulu.
13:20On leur a peut-être un peu forcé la main parfois.
13:23Mais ça donne cet ensemble fédéral alors que nous la France sommes construits sur un état de nation extrêmement unitaire.
13:33Les petits pois décrits il y a quelques instants.
13:36Il faut bien le dire par Pascal Perrineau.
13:38Exactement.
13:39Donc une élection le même jour dans tout cet état gigantesque au 18ème siècle.
13:44On est là donc juste quelques années avant la révolution française.
13:48Quand tout ça est mis sur pied.
13:50Et bien tout ça n'était pas possible.
13:52Et les américains avaient une détestation des plébiscites et de la façon dont l'Europe avait procédé.
14:00Puisque c'était des colons qui avaient fui le totalitarisme ou en tout cas la monarchie absolue qui existait en Europe.
14:07Qui sévissait en Europe.
14:08Donc il faut comprendre ça et être indulgent.
14:11L'Amérique il faut l'aimer un peu aussi.
14:13Il n'est pas question de ne pas l'aimer.
14:15Il est question de la comprendre.
14:16Voilà.
14:16C'est notre propos.
14:17Alors justement puisqu'on veut la comprendre, on va partir de votre virginie Anne Toulouse.
14:20Parce que vous m'avez intrigué tout à l'heure.
14:23Il paraît qu'en ce moment on ne se parle plus entre voisins quand on ne se menace pas tout simplement d'une maison à l'autre.
14:29On en est là ?
14:30Non.
14:30Alors je vous rassure, moi je parle à mes voisins.
14:32Oui.
14:33Et j'ai un groupe d'amis où il y a des démocrates et des républicains parce qu'on n'a pas le choix.
14:40Vous savez que les démocrates et les républicains représentent chacun 30% du corps électoral.
14:45Et au milieu il y a les indépendants mais qui sont obligés de pencher d'un côté ou de l'autre.
14:49On dit penchant républicain ou penchant démocrate.
14:51Moi j'organise des dîners chez moi où il y a deux ou trois démocrates un peu hystériques.
14:58Des républicains qui sont un peu...
15:00Mais quand on est ensemble on parle d'autres choses, on est des gens civilisés.
15:04Et je vous assure que si j'étais chez moi ce soir je ne mettrais pas des sacs de sable devant la porte, je sortirais tranquille.
15:10Mais c'est peut-être l'est éduqué que vous nous décrivez là, non ?
15:13Non.
15:13C'est pas comme ça dans tout le pays ?
15:14Non mais je pense qu'il faut rappeler que les Etats-Unis c'est un continent comme on l'a dit.
15:18C'est 330 millions d'habitants.
15:20Alors statistiquement sur 330 millions d'habitants, si vous prenez simplement 10%, 15% d'excité, ça fait beaucoup.
15:28Mais vous avez quand même au milieu des gens qui sont normaux, qui sont calmes.
15:32Alors ce que je sens autour de moi c'est de l'angoisse.
15:34De l'angoisse d'abord pour ce qui pourrait se passer, on ne sait jamais.
15:38Là je vais reprendre une comparaison météorologique.
15:41C'est comme les ouragans ont dit il faut prier pour le meilleur et se préparer pour le pire.
15:46Et bien c'est un peu ce qui risque d'arriver.
15:49Les gens ont peur qu'il y ait des débordements de violences comme il y en a eu le 6 janvier.
15:53Mais ils ont surtout peur parce qu'on voit ici comme une confrontation entre deux hommes.
15:58Enfin non, excusez-moi, je suis entraîné par le passé des Etats-Unis.
16:02Entre un homme et une femme.
16:03Mais les Américains, ceux qui vivent aux Etats-Unis, ils voient surtout deux projets qui sont radicalement différents.
16:09Avec une vision différente de la société américaine.
16:13Donc ils ont peur que ce soit l'autre camp et qu'on leur impose ce qu'ils ne veulent pas.
16:17Alors là-dessus se superpose la peur d'un Donald Trump qui est imprévisible, disons.
16:23Pensez à vous Pascal Perrineau, tout ça est d'un exotisme absolu par rapport à notre fonctionnement, non ?
16:27Vous allez enseigner là-bas ?
16:28Oui en effet, on est comme je le disais tout à l'heure, véritablement dans un autre monde.
16:35Autre monde politique, autre monde social.
16:38Autre monde en termes d'orientation des valeurs aussi.
16:40Mais ce qui a changé, quand vous regardez les enquêtes par exemple sur le très long terme,
16:45je regardais ça la semaine dernière, des années 50 à nos jours.
16:49Dans les années 50, 60, 70, les fameux démocrates dont on parle, les fameux républicains,
16:57ils partageaient beaucoup de choses en commun en termes de valeurs, d'attitudes.
17:01Et puis peu à peu, sous Reagan, les deux univers commencent à s'éloigner.
17:06Et aujourd'hui quand vous regardez, alors là c'est impressionnant,
17:09les électeurs de Trump sont parfois, en termes de valeurs, de conception de la famille,
17:13de place de la religion, de conception des rapports entre hommes et femmes,
17:17sont parfois à des années-lumières des démocrates.
17:21C'est-à-dire qu'il y a eu presque une dérive de ces deux peuples, démocrate et républicain,
17:26en n'oubliant pas ce qui est essentiel quand on vit aux États-Unis, ce qu'Anne Toulouse vient de dire,
17:31c'est-à-dire qu'il y a aussi des Américains qui n'appartiennent à aucun de ces deux peuples.
17:36Et qui, bien sûr, comme on est dans un mode de scrutin redoutable,
17:40le fameux mode de scrutin majoritaire à un seul tour,
17:43et bien voilà, vous êtes obligés de choisir votre camp,
17:45mais ils le font avec aucune passion qu'ils aillent vers Harris ou vers Trump.
17:50On marque une pause et on se retrouve dans un instant.
17:52On refait le monde dans RTL Soir.
17:55Spéciale élection américaine.
17:59Yves Calvi refait l'élection américaine sur RTL.
18:02Au moment où nous parlons, au moins 82 millions d'Américains ont déjà voté par anticipation,
18:07et en Pennsylvanie, l'un de ces fameux États-clés qui pourraient faire basculer le scrutin,
18:12le vote anticipé est très favorable, semble-t-il, à Kamala Harris.
18:15Est-ce que c'est une indication ou est-ce que ça n'a pas plus de sens que ça ?
18:18Comment percevez-vous les choses, Anne Toulouse ?
18:20Non, pas vraiment, parce que le vote anticipé n'est pas une indication,
18:23parce que les démocrates, par nature, votent beaucoup plus par anticipation,
18:28c'est-à-dire soit par courrier, soit en personne,
18:31puisqu'on peut voter en personne par anticipation, comme je l'ai fait moi-même.
18:34Il y a des bureaux de vote qui sont ouverts, et puis vous pouvez voter par courrier,
18:38il y a même des boîtes à lettres un peu partout, on peut déposer son bulletin.
18:41Et les démocrates l'ont fait, par exemple, si on regarde les scrutins de 2016-2020,
18:46ils l'ont fait beaucoup, et malgré le Covid, les républicains étaient très réticents,
18:50et d'ailleurs Donald Trump leur disait « non, non, il ne faut pas voter par courrier,
18:53parce que c'est malhonnête, etc. »
18:54Et là, la nouvelle campagne Trump s'est dit « c'est bête,
18:59parce que les gens ne votent pas forcément le jour de l'élection,
19:02il faut profiter de cet avantage de les faire voter des semaines avant ».
19:05Et ils ont surtout essayé, la campagne Trump, d'amener à voter les gens qui ne votent pas d'habitude,
19:10c'est-à-dire qu'on les appelle les électeurs de basse fréquence.
19:14Et donc, ils sont allés chercher ces gens-là en disant « mais votez, votez »,
19:17parce qu'ils ont vu dans des sondages que les gens qui ne votent pas sont de 9 points favorables à Trump.
19:24Parce que si vous ne votez pas, c'est que vous n'avez pas une grande confiance
19:28dans les partis traditionnels, donc vous allez vous tourner vers quelqu'un
19:31qui passe pour un outsider, bien qu'il ne le soit plus tellement maintenant.
19:35On est bien d'accord. Christian Macaryan.
19:36De la même façon que parmi les indécis, dont on parle beaucoup,
19:40ce sont les moins informés et parfois les moins formés aussi.
19:45Donc c'est plutôt favorable à Trump a priori.
19:49Enfin, on peut ergoter à l'infini sur ce genre de données.
19:53À mon avis, l'essentiel n'est pas là.
19:55L'essentiel, c'est que Trump a acquis un charisme, une personnalité littéralement anormale
20:03dans toute l'histoire américaine.
20:05Il y a chez lui un côté christique, surtout depuis sa blessure à l'oreille, n'est-ce pas ?
20:10Il y a des gens parmi ses militants qui sont prêts à dire qu'il a pris une balle pour eux.
20:16J'ai entendu ça.
20:18Ou bien un homme aussi, aux mœurs aussi, dissolu que Donald Trump.
20:25C'est pour ça que l'aspect christique m'échappe un petit peu.
20:28Parce que, justement, il va sauver l'Amérique, n'est-ce pas ?
20:32C'est quelque chose...
20:33En se sauvant lui-même.
20:34Oui, mais la façon dont il a galvanisé ses troupes n'est pas du tout la façon dont Kamala Harris
20:42a ouvert les bras grands pour ratisser larges.
20:44Et ça, c'est très intéressant aussi.
20:46Trump a pilonné le cœur de cible en durcissant le noyau dur.
20:52Alors que Kamala Harris a fait une campagne beaucoup plus soft.
20:56Mais ça aboutit à un paradoxe assez gênant.
20:59Allez-y.
21:00C'est que, quelque part, Kamala Harris est obligée de produire des phrases très menaçantes sur la candidature de Trump.
21:12Du style, c'est un danger complet pour la démocratie.
21:17Or, même si elle a été très habile à ne pas jouer trop la candidature de la diversité,
21:23à ne pas jouer de la couleur, etc.
21:25Elle a été très habile là-dessus.
21:27Elle n'est pas tombée dans ce piège, disons, le piège de la diversité.
21:31Eh bien, elle va quand même devoir affronter les électeurs sur ce point précis
21:38qui est de savoir si elle peut réparer...
21:41Parce que c'est ça le problème.
21:43Trump se contrefiche de réparer.
21:45Il est pour la cassure, la rupture.
21:47Mais clair et net.
21:49Mais est-ce qu'elle est une personne de la réparation ?
21:51C'est ce que les urnes vont nous dire.
21:53Alors, vu de France, on a quand même l'impression de quelque chose d'extrêmement tendu.
21:57Même s'ils y sont habitués.
21:59Est-ce qu'on peut imaginer des débordements ?
22:01Vous qui allez maintenant régulièrement aux Etats-Unis, je vous pose la question, Pascal Perrineau.
22:05Je rappelle qu'on est dans un pays où tout le monde peut avoir une arme chez soi.
22:08Pour nous Français, c'est stupéfiant.
22:11Et en revanche, ça fait partie de la démocratie américaine.
22:14Si on peut avoir des débordements, on en a eu.
22:17Et quand un des deux principaux candidats met sans arrêt en cause le bien fondé du processus électoral,
22:26sa nature transparente, etc.,
22:30ne joue pas au fond profondément les règles du jeu,
22:33mais a tendance à les dénoncer lorsqu'elles lui sont défavorables,
22:37on voit bien qu'il y a là l'espace pour ce qu'on appelle des dérapages.
22:42La dernière fois, les dérapages ont été nombreux.
22:45Et si le rapport de force est très serré,
22:47ça va se déplacer dans un premier temps sur le terrain judiciaire
22:51et peut-être, en effet, sur le terrain ici et là d'affrontements.
22:55On l'avait vu la dernière fois après l'élection de Biden.
23:00On peut le revoir après une élection d'Aris,
23:04en particulier si cette élection est véritablement extrêmement serrée.
23:09Mais même si l'élection est plus large,
23:11on va rentrer dans une période, toutes les équipes d'avocats sont prêts,
23:16on va rentrer dans une période de haute contestation.
23:19Et puis, j'ai été frappé, j'ai regardé les enquêtes,
23:22le nombre, le pourcentage d'électeurs républicains
23:26qui aujourd'hui sont persuadés qu'on leur a volé l'élection la dernière fois,
23:31est extrêmement élevé.
23:33Vous voyez, ce n'est pas simplement Trump qui raconte des histoires,
23:36ces histoires, ça pénètre dans les esprits des électeurs républicains
23:42et vous avez un pourcentage extrêmement élevé
23:45qui est persuadé que la démocratie américaine est une démocratie qui triche.
23:50J'entendais avant ces propos sur « je reconnaîtrai le résultat si je perds
23:54et puis je m'inclinerai si l'élection est juste »
23:57tout à l'heure Donald Trump dire « nous sommes en avance ».
24:00Est-ce qu'il a des...
24:01Sous-entendu, nous les républicains, est-ce qu'il a des éléments...
24:04C'est un coup de bluff ou il a des informations ?
24:07Moi j'ai tendance à penser que c'est un petit coup de bluff.
24:09De toute façon, la dernière fois en 2020, il a annoncé qu'il avait reporté l'élection
24:13et là, une de ses tactiques, ça va être de se proclamer vainqueur
24:16dès qu'il y aura une ombre de résultats.
24:18Alors on sait que c'est compliqué, parce que d'abord c'est sur 5 fuseaux horaires,
24:21enfin on va dire sur 3 parce que l'Alaska et Hawaï généralement s'annulent,
24:25mais il y a toujours...
24:27C'est un problème psychologique où il joue sur une tension particulière
24:31qui est donc par définition quand même dangereuse pour le pays.
24:34Alors il faut savoir que Donald Trump a toujours dit que si vous lisez les livres
24:39« L'art du deal » auxquels j'ai emprunté leur titre,
24:42il a toujours dit qu'il faut dire ce que les gens ont envie d'entendre
24:45et menter, menter...
24:47Oui, si vous mentez suffisamment, les gens finiront par le croire.
24:51Mais c'est quelque chose que je cite.
24:53Donc il y a ça, il y a le fait aussi que Donald Trump joue extrêmement gros
24:59dans cette élection, parce que si Kamala Harris perd,
25:02elle va retourner au Sénat, elle va poursuivre sa carrière
25:06et se représentera dans 4 ans.
25:08Si lui perd, il faut voir que c'est la justice qui l'attend de pied ferme
25:11et surtout deux des jugements les plus dangereux pour eux
25:15qui seront justement l'affaire de Georgie où il aurait fait pression
25:19sur les autorités électorales pour lui donner des électeurs en plus
25:25et aussi sur son rôle dans les votes du 6 janvier.
25:28Donc pour Donald Trump, c'est vraiment un tout ou rien cette élection.
25:32Donc il ne concèdera jamais.
25:33On se retrouve dans un instant avec nos invités.
25:35On va partir en Israël et aussi en Ukraine.
25:39On refait l'élection américaine sur RTL.
25:42Avec Yves Calvi.
25:45Yves Calvi refait l'élection américaine sur RTL.
25:48Avec Anne Toulouse, Pascal Perrenaud et Christian Macaryan.
25:51Et nous sommes en ligne avec le correspondant d'RTL en Ukraine.
25:53Bonsoir Stéphane Siohan.
25:55L'Ukraine a absolument besoin du soutien des Etats-Unis
25:58pour résister à la Russie de Poutine.
26:00Le résultat de ces élections américaines est donc crucial pour la suite de la guerre.
26:04Est-ce qu'elles sont très suivies en Ukraine ?
26:07Oui tout à fait, je vous confirme.
26:09Les médias ukrainiens sont branchés à 100% ce soir sur les élections ukrainiennes.
26:14Fait assez majeur, ils envoient même des envoyés spéciaux aux Etats-Unis
26:18alors que les journalistes ont plutôt d'autres chats à fouetter en Ukraine je dirais.
26:22Et la diplomatie est quasiment à l'arrêt.
26:24Vous savez quand on pose des questions à des officiels ukrainiens ces derniers jours
26:28voire même ces dernières semaines, ils osent des épaules en disant que
26:31désormais toute avancée sur le plan diplomatique, sur le plan militaire
26:35dépend de l'élection américaine et du nom du futur locataire de la Maison Blanche.
26:40Donc en fait ce qu'on est en train de voir en Ukraine c'est que le visage de la guerre
26:44pourrait changer du tout au tout dans les mois et dans les semaines à venir
26:49selon que ce soit Kamala Harris ou Donald Trump qui deviennent le président des Etats-Unis.
26:53D'où je compris que les dirigeants ukrainiens font surtout attention de ne pas prendre position
26:57en tout cas publiquement en faveur d'un candidat, c'est bien cela ?
27:00Ah oui, ils ne prennent absolument pas position
27:03et je dirais que les dirigeants ukrainiens ont retenu les leçons de l'élection de 2016
27:07lors de laquelle le gouvernement Poroshenko à l'époque mais de manière générale
27:11une grande partie des Ukrainiens avaient massivement soutenu Hillary Clinton
27:15contre Donald Trump et on sait ce qui s'était ensuite passé.
27:18Par la suite vous vous en souvenez peut-être en 2019
27:21Donald Trump avait tenté de tordre le bras d'un jeune président ukrainien
27:25qui s'appelait Volodymyr Zelensky.
27:27Il avait tenté de persuader ce dernier de lancer ses procureurs
27:31contre le fils de Joe Biden qui avait des affaires en Ukraine
27:34en faisant du chantage sur les livraisons d'armes à l'Ukraine.
27:39C'était il y a 4 ans ou 5 ans mais les dirigeants ukrainiens s'en souviennent très très bien.
27:44Dès que les dirigeants ukrainiens parlent des Etats-Unis
27:47ils n'ont qu'un seul mot à la bouche, le soutien bipartisan des Etats-Unis.
27:52Le soutien bipartisan ça veut dire que l'Ukraine souhaite à la fois
27:55être soutenue par les démocrates et par les républicains
27:58dans l'hypothèse que ces derniers seraient au congrès, à la présidence
28:02et ça c'est quelque chose qui est extrêmement important dans la diplomatie ukrainienne.
28:06Merci infiniment Stéphane Cioran, correspondant d'Airtel en Ukraine
28:09et je salue Betsabé Salem, correspondante de notre radio en Israël.
28:13Chez vous Betsabé aussi on va suivre j'imagine avec grande attention
28:17le résultat de ces élections américaines, la population israélienne a un favori ?
28:21Oui c'est le moins qu'on puisse dire, selon un sondage mené par l'un des grands médias
28:2666% des Israéliens, les deux tiers, préféraient Donald Trump
28:30contre seulement 17% pour Kamala Harris.
28:33Et ça n'est pas tout, si vous posez la question aux électeurs de la coalition au pouvoir
28:37entendez la droite et l'extrême droite israélienne
28:40on passe à 93% des sondés qui choisissent Trump
28:43contre 1 petit pour cent pour son adversaire.
28:46Donc non seulement la majorité des Israéliens sont convaincus
28:49qu'il vaut mieux que le candidat républicain accède au pouvoir
28:51mais aussi ils redoutent clairement une victoire de Kamala Harris.
28:55Alors pourquoi Donald Trump rassure ici ?
28:57En gros il a fait beaucoup pour Israël pendant son premier rendez-vous
29:01il a fait transférer l'ambassade américaine à Jérusalem
29:04il a reconnu l'annexion du plateau du Golan
29:06et il a aussi une position très dure contre l'Iran.
29:09Merci infiniment de toutes ces précisions.
29:12Christian Macarian, concrètement quelles seraient les conséquences d'une élection de Donald Trump
29:17à l'échelle de la planète ou en tout cas sur les conflits mondiaux ?
29:20Il a tellement dit et répété Donald Trump
29:23qu'il réglerait le sort, la question de l'Ukraine en 24 heures je le cite
29:28qu'il serait tenu d'agir très rapidement.
29:33Or malheureusement c'est tout à fait possible de faire la paix rapidement
29:38peut-être pas en 24 heures mais très rapidement selon les conditions de Trump.
29:42Trump lui-même ne sait pas prononcer
29:44mais son vice-président potentiel, monsieur Vance
29:49nous a donné des détails sur le plan de Trump.
29:52Ça consisterait à abandonner le Donbass à la Russie
29:55donc on peut dire Poutine qui ressortirait la tête haute
29:58en disant tout ça pour ça j'ai le Donbass
30:02Ensuite il y aurait une zone de démilitarisation assez large sur le sol ukrainien
30:09qui éviterait le retour des heurts et des chocs armés.
30:13Tout cela serait agrémenté d'un mur défensif construit avec des financements américains
30:19et derrière enfin à l'ouest vous auriez une Ukraine neutralisée, démilitarisée
30:24ce qui est la condition exigée par Vladimir Poutine.
30:28Autrement dit, monsieur Trump envisagerait
30:31si on en croit tout ce que monsieur Vance a laissé paraître
30:35envisagerait de vendre les Européens et tout leur projet
30:40d'élargissement de l'Union Européenne à l'Ukraine etc
30:43de vendre tout cela gratuitement ou à vil prix à Poutine
30:47en échange de l'arrêt des hostilités.
30:50Moyennant quoi Trump se prévaudrait d'être un peacemaker, un faiseur de paix
30:56comme il l'a montré au Corée où le bilan est catastrophique.
31:02Si j'ai bien compris, Poutine vote Trump en Toulouse ?
31:07Il fait plus que voter puisqu'une partie des fameuses fake news
31:11et des sortes de publicités électorales viennent de Russie.
31:15On le sait, on sait que la Russie essaie de s'introduire dans les élections américaines
31:20elle n'est pas la seule, l'Iran aussi.
31:22Quand vous projetez cela, l'éventuelle élection de Kamala Harris
31:28est-ce qu'elle fait changer la géopolitique internationale ?
31:32Comment vous percevez ces choses, Pascal Perrineau ?
31:34Si on avait l'élection de Kamala Harris, le statu quo actuel pourrait continuer.
31:42On ne verrait pas ce qui se profile avec une éventuelle victoire de Trump
31:48ou une imposition unilatérale, par exemple de la paix en Ukraine.
31:52Cela serait un scénario inconcevable, surtout dans les conditions décrites
31:59par le candidat à la vice-présidence de Trump, M. Vance.
32:04Pour les Européens, il y aura de réelles différences.
32:08Il y a aussi un mépris chez Trump de l'Union Européenne et des Européens
32:15qui est absolument incroyable.
32:16Il a qualifié tout de même récemment l'Europe de trou à rat.
32:22On voit en effet l'estime que le président des Etats-Unis a pour l'Union Européenne
32:27et pour les femmes et les hommes qui composent cette Union Européenne.
32:31D'autre part, il y aurait certainement une coupure massive des subventions
32:38des Etats-Unis à l'OTAN.
32:42Ce serait un seul avantage.
32:44Cela placerait les pays de l'Union Européenne devant leurs responsabilités en termes de défense.
32:49Merci de nous avoir passionnés avec cette élection américaine,
32:52Pascal Perrineau, Anne Toulouse, Christian Macarion.
32:55Dans un instant, toute l'actualité avec Alban Le Prince.

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