• il y a 3 semaines
ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr
Alexandre Mendel, envoyé spécial du JDD aux États-Unis et auteur du livre "Chez Trump" aux éditions de l'Artilleur, répond aux questions de Dimitri Pavlenko.

Retrouvez "L'invité actu" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-interview-de-7h40
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video


Retrouvez-nous sur :
| Notre site : http://www.europe1.fr
| Facebook : https://www.facebook.com/Europe1
| Twitter : https://twitter.com/europe1
| Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts
| Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Category

🗞
News
Transcription
00:007h-9h, Europe 1 Matin. Il est 7h13 sur Europe 1. Dimitri Pavlenko, vous recevez ce matin le journaliste Alexandre Mindel.
00:07Bonjour Alexandre Mindel.
00:09Bonjour. Bienvenue sur Europe 1. Alors on peut vous lire chaque semaine dans les colonnes du journal du dimanche et du JD News.
00:14Vous êtes aux Etats-Unis, à New York où il est un peu plus d'une heure du matin.
00:18Alors racontez-nous Alexandre, cette première journée post-réélection de Donald Trump. Que dit l'Amérique ?
00:26Alors j'ai envie de dire, que disent les Amériques ?
00:29Puisque, évidemment, on fait la gueule à New York, clairement, une ville qui a voté à plus de 80% pour Kamala Harris.
00:41Même s'il y a une percée quand même dans l'agglomération de New York, qui va jusque dans le New Jersey pour Donald Trump, mais elle est presque anecdotique.
00:50Et évidemment, on se réjouit dans l'Amérique, disons ce qu'on appelle la Middle America, le Heartland, c'est-à-dire cette Amérique à l'écart des grandes villes, des côtes.
01:00Donc il est difficile, si vous voulez, aux Etats-Unis, tant le pays est divisé, de juger de l'ensemble, de faire une moyenne, si vous voulez, des réactions américaines.
01:12D'autant que moi, je n'ai jamais tellement aimé l'expression américain moyen, ce qui ne veut pas dire grand-chose dans un pays aussi vaste.
01:18Avec 50 Etats différents, 50 législations différentes, et voilà. On oublie très souvent quand même que l'Amérique est très diverse.
01:27Alors justement, à quel point cette victoire de Donald Trump est spectaculaire dans cette Amérique fragmentée, très polarisée, que vous connaissez bien, Alexandre Mandel ?
01:38Elle est spectaculaire du point de vue, d'abord, je dirais qu'encore une fois, les sondages, sans être tout à fait plantés, parce que c'est vrai qu'on reste encore dans...
01:50C'est-à-dire qu'on est dans la marge d'erreur qui était peut-être la plus favorable à Trump. Mais tout de même, ils avaient sous-estimé ce comeback de Trump.
01:59Pour l'instant, même si tous les ballots, les bulletins n'ont pas encore été... L'expression n'est pas dépouillée aux Etats-Unis, parce qu'il s'agit de machines qui lisent les bulletins.
02:10Pour l'instant, la véritable victoire, moi je pense, la plus spectaculaire de Trump, c'est qu'il remporte le vote populaire.
02:17C'est tout à fait extraordinaire. Ça n'était pas arrivé depuis 20 ans pour un républicain, c'est-à-dire depuis George Bush contre...
02:24C'était contre John Kerry en 2004. Et quand on disait qu'il n'y avait pas de volonté de la part des Américains d'avoir Trump,
02:33que c'était un bon alignement d'étoiles, si vous voulez, en 2016 en sa faveur contre Hillary Clinton, à la faveur du collège électoral seulement, on se trompe.
02:42Il y a vraiment une volonté aux Etats-Unis de changement.
02:45Justement, c'est la question qu'on peut se poser, est-ce qu'il y a eu cécité des médias américains, des instituts de sondage, sur cette adhésion populaire au candidat Donald Trump ?
02:55Est-ce qu'il y a eu cécité ou est-ce que ça a été masqué, Alexandre Mandel ? Parce que c'est assez troublant quand même de voir.
03:00Je suis justement en train d'écrire, sans dévoiler exactement le contenu, le papier qui paraîtra dimanche dans le journal du dimanche.
03:09Sans dévoiler le contenu, je pense qu'il y a toujours de la part des médias et des universitaires américains une sorte de mépris, de méconnaissance réellement de cette Amérique loin des grandes villes.
03:25C'est tout à fait normal.
03:27Je me souviens dans l'Ohio, à Springfield, là où il y a eu cette polémique au sujet d'Américains qui avaient raconté que les Haïtiens mangeaient des chats et des chiens.
03:39On m'expliquait que nous, nous ne sommes que des flyover states, c'est-à-dire des endroits où on construit le vol mais où on ne s'arrête jamais.
03:49Et ils étaient ravis de voir enfin débarquer des médias pour expliquer leurs problèmes.
03:55Ça c'est la réalité.
03:57Je pense qu'il y a à la fois une dose de mépris, de méconnaissance.
04:04On a peut-être survendu Kamala Harris du côté des médias américains. Les gens étaient persuadés que parce qu'elle était plus jeune que Biden, elle allait l'emporter.
04:12Je vais citer le titre d'un ouvrage signé de deux auteurs américains conservateurs.
04:17Troy Olson et Gavin Wax ont publié récemment un livre qui s'appelait « L'émergence d'une nouvelle majorité populiste ».
04:27Est-ce que c'est cette majorité-là qui a fait gagner Donald Trump, Alexandre Mendel ?
04:30Je suis ravi que vous parliez de ce livre qui est excellent, qui devrait être traduit, j'espère pour eux, qu'ils le méritent.
04:37Il y a une majorité populiste aux Etats-Unis, vous avez tout à fait raison, qui se dessine.
04:44Je pense que cette espèce d'alliance des droites, dont rêve la droite française, a lieu déjà aux Etats-Unis,
04:54entre des conservateurs anti-gouvernement, plutôt contre les taxes, et ces classes populaires qui, dans le passé, votaient pour les démocrates.
05:06Est-ce qu'on peut dire aussi que Donald Trump, c'est aussi la victoire d'un pays qui ne va pas très bien ?
05:11Vous avez signé il y a quelques semaines de cela, Alexandre Mendel, un article soulignant le fait qu'il n'y avait jamais eu autant de suicides aux Etats-Unis.
05:18Je vais donner aussi quelques éléments. L'espérance de vie aux Etats-Unis, aujourd'hui, elle est plus basse qu'en Chine, en Arabie Saoudite également.
05:25Elle baisse, mais il faut voir aussi ce que, et si vous voulez, un exemple frappant, je ne sais pas si vous connaissez bien les Etats-Unis,
05:34mais vous vous écartez des grandes villes, vous allez dans les supermarchés, je pense notamment à la chaîne Walmart,
05:39c'est devenu tellement cher aussi avec l'inflation que les gens mangent n'importe quoi, et ça favorise une obésité.
05:45Vous voyez des gens qui louent des petits cartes à l'entrée, c'est-à-dire qu'ils sont sur des roulettes tellement ils ne peuvent pas marcher,
05:52pour aller encore une fois s'alimenter en produits industriels.
05:56Il y a quelque chose aux Etats-Unis, comment dire, parfois, je faisais la comparaison un peu en rigolant, c'était rien de péjoratif,
06:07plus je vais à l'intérieur des terres, plus je me dis, mais parfois, on prendrait une caméra, on aurait l'impression, si vous voulez, tellement les gens sont malheureux d'être en RDA,
06:16à la fin des années 80, c'est vraiment, il y a ça, des gens qui ont à faire le choix entre acheter de l'épicerie, des produits d'épicerie ou de la pharmacie,
06:25parce que les soins ici sont très chers, 10% des Américains ne sont pas assurés socialement.
06:31Et si vous n'êtes pas assuré socialement, ça ne veut pas dire nécessairement que vous ne travaillez pas.
06:35Vous pouvez travailler, mais comme vos revenus ne sont pas assez importants, vous faites le choix de ne pas vous assurer socialement.
06:43Si vous arrive une tuile, ça m'était arrivé il y a 4 ans, j'avais été hospitalisé aux Etats-Unis pendant 3 jours, moi j'étais assuré,
06:49mais j'avais vu la facture, 3 jours d'hospitalisation avait coûté 28 000 dollars.
06:54Et il faut savoir que 40% des Américains n'ont pas 1000 dollars de côté pour faire face à des dépenses imprévues, 40% des Américains.
07:04C'est ça aussi la première puissance économique mondiale, et c'est aussi l'un des ressorts de la victoire de Donald Trump.
07:09Merci Alexandre Mendel, et on vous lira dans les colonnes du journal du dimanche ce week-end. Merci à vous.

Recommandations