Le journaliste Geoffrey Lejeune affirme l’adaptabilité des trafiquants de drogue face aux plans de l’Etat. «C’est comme Al Capone, ils vont s’adapter et brillamment car ce sont des multinationales maintenant. Mais dans un combat inégal entre eux et les forces de l’ordre, on a l’impression d’équilibrer un peu le niveau», souligne-t-il.
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00:00Je suis d'accord sur la sensibilisation et l'inversion de la pression sociale, je pense que c'est très important.
00:04Très important.
00:05Je pense que la meilleure campagne de pub qu'on ait connu jusqu'à présent, c'est Bruno Retailleau quand il dit
00:09« Le joint a le goût du sang ».
00:10Je suis intimement persuadé que la plupart des gens qui consomment de la drogue dans notre pays le font,
00:14en pensant, parce qu'il n'y a pas que des addicts, des gens qui sont obligés de consommer parce que sinon
00:18ils sont dans un état catastrophique, il y a aussi beaucoup de gens qui font ça pour s'amuser le vendredi ou le samedi soir.
00:22Mais ils le savent déjà que ça arrive.
00:24Je ne suis pas du tout certain, en tout cas je pense que maintenant ils le savent plus qu'il y a un mois
00:27et c'est une très bonne chose.
00:28Je pense qu'elle soit largement le plus convaincant.
00:32Je pense que la stricte réalité de dire que fumer un joint, c'est participer de quelque chose qui est indirect
00:37dans la tête de l'enfant.
00:38Il a eu raison de le dire et honnêtement, depuis que j'ai 15 ans, je connais des gens qui fument des joints.
00:43Je suis intimement persuadé que ces gens-là ne mesurent pas l'ampleur du trafic de drogue, la violence du trafic de drogue.
00:50C'est même quelque chose qui est plutôt banalisé dans la culture populaire, fumer un joint c'est sympa,
00:53dans les films, les chanteurs qui font le film sont en vente, etc.
00:57Je trouve ça très bien pour commencer.
00:58Ensuite, je te laisse me répondre, mais juste sur l'arsenal.
01:02Est-ce que ça peut faire peur aux trafiquants ?
01:05Évidemment, les trafiquants vont s'adapter.
01:07C'est comme El Capone, ils vont s'adapter et ils s'adaptent d'ailleurs brillamment
01:11puisque ce sont des multinationales aujourd'hui avec des gens qui se débrouillent très bien.
01:14Mais plus on est dur, on a le sentiment, dans un match, dans un combat qui a été mené à armes inégales,
01:21avec d'un côté eux qui avaient tous les droits et les policiers qui étaient très entravés,
01:24que ça va un peu équilibrer le niveau.
01:26Je dis un peu parce que je pense que ce ne sera pas la panacée.
01:28Mais je termine pour reparler de la fermeture des frontières, en tout cas du contrôle aux frontières.
01:32Le moment où les trafiquants ont eu peur, c'était pendant le confinement de 2020.
01:36Pourquoi ? Parce qu'en fait, ça a duré que trois mois.
01:40Donc ils ont vécu sur leur stock, ils n'ont pas eu de problème de stock, pas réellement.
01:43Et puis d'ailleurs, ils se sont adaptés au fait qu'on ne pouvait plus être dans la rue
01:46en faisant ce qu'on appelle le uber cheat.
01:47Mais si ça avait duré plus longtemps, ce qui n'était pas mon souhait,
01:50ce que je veux dire, c'est que s'il n'y avait plus eu de stock à un moment donné,
01:52ils auraient eu un énorme problème.