Marc Ferracci, le Ministre de l'Industrie annonce qu'on risque de connaitre d'autres plans sociaux du type Michelin ou Auchan dans les prochains mois. Lesquels ? Pourquoi ce retour des licenciements ?
Regardez L'éco & You avec Martial You du 11 novembre 2024.
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00:00Allez aussi sur la situation économique, Martialiou vous confirmez, c'est un peu la douche froide ce week-end, on a Marc Ferracci, c'est le ministre de l'Industrie.
00:07Il a reconnu qu'on risquait de connaître d'autres plans sociaux du type Michelin ou Auchan, la ministre du Travail a dit la même chose, la situation se dégrade ?
00:17Oui, alors c'est ce que j'appelle la malédiction des 7%. Quand Nicolas Sarkozy a été élu en 2007, on était à 7% de chômage et il espérait finir son mandat à 5% le plein emploi.
00:28C'est remonté jusqu'à 10% après les subprimes en 2008, François Hollande, on le sait, a attendu durant tout son quinquennat une inversion de la courbe,
00:36et Emmanuel Macron, but à son tour sur ce plancher des 7%.
00:40La malédiction des 7%, quels sont les secteurs les plus fragiles qui risquent d'annoncer des licenciements ?
00:45J'en parlais hier dans la matinale de Stéphane Carpentier, il y a Vancorex dans la chimie, 425 emplois supprimés sur le site de Pont-de-Clay,
00:53mais par ricochet, 5000 postes menacés dans toute l'industrie chimique autour de Grenoble.
00:58Autre secteur touché, l'automobile, les équipementiers, Michelin bien sûr, mais aussi Valeo et Forvia, la métallurgie, le BTP, le commerce,
01:07la CGT estime qu'il y a 200 plans sociaux en préparation.
01:10Et ça veut dire combien d'emplois détruits ?
01:12Environ 150 000 postes supprimés dans les prochains mois, et ce sont souvent des morts silencieuses,
01:17parce qu'il y a les grands noms bien sûr, comme Michelin ou Auchan qui font la une des journaux,
01:21mais ils entraînent souvent des petites entreprises dans leur chute et on n'en parle jamais.
01:26Selon la CNA JMJ qui regroupe les administrateurs et les mandataires judiciaires, ceux qui gèrent les défaillances d'entreprises,
01:33eh bien 94% des licenciements ont lieu dans des sociétés de moins de 10 salariés.
01:38On a une estimation des faillites là pour l'instant ?
01:40Oui, 66 000 depuis le début de l'année, c'est du jamais vu depuis 15 ans selon le cabinet d'Altares.
01:46Et pourquoi les plans sociaux redémarrent maintenant ?
01:48On est en train de payer cash en fait, 9 mois de flottement politique durant lesquels les Français ont épargné et pas consommé,
01:559 mois durant lesquels les investisseurs ont mis leurs projets sur pause,
01:59et 9 mois au cours desquels les entreprises ont dû rembourser leurs prêts garantis par l'État.
02:03On a perdu en compétitivité ?
02:05Oui, alors ça fait un moment que ça dure malheureusement, mais le problème aujourd'hui,
02:08c'est qu'on est en train de détricoter les 3 réussites des années Macron.
02:12D'abord, le taux de chômage, le plus bas depuis près de 20 ans, au point que l'emploi n'apparaissait plus dans les préoccupations des Français.
02:19Et deuxième point fort ?
02:20Un niveau de création d'entreprise, plus d'un million, un record d'embauche d'apprentis,
02:23un million qui dynamisait le marché et permettait de répondre à la pénurie de main d'oeuvre.
02:28Si on relève les charges sur les petits salaires et si on supprime des aides à l'embauche d'apprentis,
02:32ça va boucher des voies d'accès au travail.
02:34Troisième atout ?
02:35L'attractivité bien sûr de la France pour les investissements étrangers.
02:38On était première destination depuis 2017.
02:41Les débats sur le budget en ce moment, l'incertitude fiscale, sociale, politique vont sans doute refroidir les étrangers.
02:48Pourvu qu'on ne touche pas au crédit impôt recherche qui attire beaucoup de sociétés étrangères.
02:53Si nos grandes entreprises sont plus fragiles qu'avant, ce n'est pas le moment d'affaiblir nos points forts.
02:57Merci beaucoup.