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Aujourd'hui, dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la tension qui entoure cette rencontre : France-Israël et des risques de débordements après les violences contre des supporters israéliens à Amsterdam.

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Transcription
00:00Juste un tout petit mot d'abord sur ce qui va se passer demain soir au Stade de France, ce match France-Israël sous haute tension.
00:06Écoutez ce qu'a dit Bruno, jeudi soir pardon, Bruno Retailleau a réaffirmé cet après-midi à l'Assemblée nationale qu'il fallait que ce match se déroule et à l'endroit qui était prévu
00:15parce que les députés de la France insoumise demandent qu'il soit annulé, même pas décalé, déporté, reporté, annulé.
00:21Écoutez la réponse très ferme du ministre de l'Intérieur.
00:24Nous avons tenu à ce que ce match se déroule là où il devait se dérouler, c'est-à-dire au Stade de France.
00:31Pas question, comme certains me l'ont demandé, d'annuler. Pas question, comme certains me l'ont demandé, de délocaliser.
00:40Pas question que la France recule, que la France se soubette à tous les semeurs de haine.
00:47C'est mon pays, c'est notre pays et nous en sommes fiers.
00:52Avons-nous déjà oublié les leçons des Jeux olympiques ?
00:56Où pour chaque victoire, pour chaque athlète victorieux, les hymnes nationaux retentissaient
01:03et en même temps se conjugaient avec ces valeurs universelles du sport ?
01:09Voilà pour Bruno Retailleau, Rachel Kahn. Quand on l'entend effectivement dire « avez-vous oublié les leçons des JO ? »,
01:14il s'adresse évidemment à la France insoumise.
01:16Bien sûr, mais on est dans cette année olympique. Mais moi, de toute façon, au moment des JO,
01:21cette idéologie de l'extrême-gauche est en totale contradiction avec l'esprit olympique.
01:28Mais là, on parle d'une rencontre sportive.
01:30Une rencontre sportive. On parle du Stade de France, dans la symbolique du Stade de France.
01:35En fait, finalement, c'est tous nos principes des Lumières qu'on va accueillir demain
01:42et qui sont harcelés par cette France insoumise qui veut finalement...
01:46Qui n'est pas de rencontre.
01:48Ah oui, qui n'est pas de rencontre. C'est de l'antisémitisme pur et simple, de toute façon.
01:54Louis Dragnel, rencontre sous haute sécurité avec un Stade de France qui sera vraiment quasi fortifié.
02:00Je vois difficilement comment... Bon, après, tout est possible.
02:03Mais là, objectivement, il y a quand même tellement de moyens.
02:06Mais il y a beaucoup de menaces.
02:07Beaucoup de menaces qui pesaient sur cette rencontre.
02:10Il y a beaucoup de menaces.
02:11Il y a beaucoup de services de police, même de renseignements,
02:13qui travaillent juste sur cette rencontre sportive.
02:15Mais par rapport à ce que disait Rachel, c'est l'illustration du fait que les Jeux olympiques étaient une parenthèse.
02:22Parce qu'en fait, l'idéologie ne s'est pas arrêtée.
02:24Les gens haineux sont restés haineux.
02:26La France insoumise est restée ce qu'elle est.
02:28Et donc, aujourd'hui, vous voyez aussi une vraie insincérité dans les arguments
02:34aussi employés par certains membres de la France insoumise
02:36qui demandent aux ministres de l'Intérieur, au nom de la sécurité,
02:38de renoncer à l'organisation de cette rencontre.
02:41Alors que la réalité, c'est qu'ils ne veulent pas de la présence de l'équipe israélienne sur le territoire français.
02:46Le problème, c'est qu'ils n'assument pas leur combat.
02:50A chaque fois, avec des faux-semblants, avec des arguments un peu dissimulés.
02:54C'est un vrai pari politique.
02:56C'est un défi sécuritaire.
02:57C'est un vrai pari politique aussi pour Emmanuel Macron, pour Bruno Rotailleau.
03:01Absolument, parce que, vraiment, quand vous maintenez l'organisation
03:06d'une rencontre de cette nature sur votre sol,
03:08après ce qui s'est passé à Amsterdam, vous ne pouvez pas,
03:11enfin, le risque zéro n'existe pas, mais il faut absolument que ça se passe bien.
03:14Il faut juste que le résultat du match, que la démocratie gagne demain.
03:20Quel que soit le nombre de buts marqués ou pas.
03:22Henri Guaino, qu'est-ce que ça vous inspire, ces menaces qui pèsent sur la rencontre France-Israël ?
03:26Ce qui est très simple, c'est que nos sociétés occidentales, la nôtre en particulier,
03:29mais les autres aussi, sont profondément malades.
03:32Et quand les sociétés sont malades, ça n'épargne rien.
03:35Ça n'épargne pas non plus le sport.
03:37Ça n'a jamais épargné le sport, ça n'a jamais épargné rien,
03:40ni l'école, ni aucun des secteurs d'activité,
03:45ni aucune des institutions de la société.
03:47Voilà, on est en face d'un malaise qui s'aggrave de jour en jour.
03:51Et trop de gens qui ont aujourd'hui des responsabilités,
03:56politiques, culturelles, éducatives, etc.,
04:02instrumentalisent ce malaise et ces fractures.
04:06Donc on se retrouve avec une...
04:08On cultive la radicalisation et la radicalité,
04:11et ça nous conduit à la catastrophe.
04:13Et quand on sait qu'à Amsterdam,
04:15il fallait que les jeunes gens poursuivis par leurs agresseurs
04:20disent « je ne suis pas juif » pour ne pas être lynchés,
04:22qu'est-ce que ça vous inspire quand on est au cœur de l'Europe,
04:24on est en 2024, et il faut crier « je ne suis pas juif »
04:27pour ne pas se faire tabasser ?
04:29D'abord, on est au cœur d'un continent, il faut s'en rappeler,
04:32et d'une civilisation qui a persécuté les juifs pendant 2000 ans.
04:37Le juif a été la figure du bouc émissaire pendant 2000 ans.
04:42C'est une réalité qu'il faut regarder en face.
04:45Alors, l'antisémitisme a changé de nature au fil des siècles,
04:49mais il n'empêche la figure du bouc émissaire,
04:52l'éternelle figure du bouc émissaire dans la civilisation occidentale
04:57et en Europe notamment, c'est le juif.
05:01Là-dessus, le couronnement a été la choix,
05:05cela laisse des traces profondes.
05:07Vous rajoutez à ça un nouvel antisémitisme importé du Moyen-Orient,
05:12mais qui n'est pas sans lien avec ce qui s'est passé sur notre continent,
05:18avec le nazisme.
05:20On ne va pas refaire l'histoire du Mufti de Zalem et d'Hitler,
05:24mais la propagande qui a été déversée à l'époque a laissé des traces profondes.
05:31Dans une société en crise, tout ça ressort,
05:34et si tout le monde s'obstine à abaisser toutes les barrières,
05:40à fragiliser toutes les digues qui empêchent la figure éternelle
05:45du bouc émissaire de ressortir,
05:47il ressort d'une façon ou d'une autre.
05:49D'ailleurs, nous vivons dans une société de bouc émissaire,
05:52tout le monde a son bouc émissaire,
05:54la question est de savoir lequel, à la fin, emportera le concours,
05:57c'est-à-dire quel sera le principal bouc émissaire.
06:00On voit bien que...
06:01Prenez la société américaine, c'est intéressant,
06:04il y a une multitude de boucs émissaires, de tensions, d'oppositions,
06:08et puis brusquement, ça se coagule,
06:11et il y a une fracture qui l'emporte sur toutes les autres,
06:14et chacun se met dans un des deux camps.
06:16Aux Etats-Unis, il y a deux sociétés,
06:19deux pays face à face, comme au Brésil,
06:21et comme ça va finir par nous arriver.
06:24Dernier mot, Sabrina Medjebor, avant la pause.
06:26Oui, l'Occident est malade,
06:27parce que l'Occident a cru à l'utopie fictive
06:30de l'interchangeabilité des individus,
06:33qu'elle a fait venir sur son sol des millions de personnes
06:36qui sont incapables de s'acclimater,
06:39de se conformer à notre référentiel commun,
06:42et à commencer même par la civilisation,
06:44donc ça, c'est la première chose,
06:46et malheureusement, ça continue.
06:48Le Premier ministre néerlandais l'a clairement indiqué,
06:51l'origine ethnique des assaillants, des barbares
06:54de cette chasse aux Juifs ont été clairement identifiés,
06:57mais malheureusement, nous ne posons pas le bon diagnostic culturel
07:00sur une doctrine qui émane, encore une fois,
07:03d'une certaine partie, d'une communauté
07:05qui arrive en Europe avec son bagage culturel,
07:07avec son référentiel identitaire,
07:09dans l'incapacité de s'en conformer,
07:11et qui croit en nombre.
07:13Donc le problème, encore une fois, c'est,
07:15on en revient toujours au même postulat,
07:17c'est la gestion de l'immigration depuis 3 ou 4 générations,
07:20et je précise, et je termine là-dessus,
07:22parce que demain, nous commémorons les attentats du Bataclan.
07:25Les attentats 130 morts, au nom de cette idéologie,
07:28dont la France insoumise...
07:30Les races aussi, Stade de France.
07:32Exactement, dont la France insoumise
07:34se fait le tuerie-ferraire,
07:36et nos sociétés sont tellement malades,
07:38qu'elles ont réussi à faire élire une députée au Parlement européen
07:42qui parle de « génération de cinoirs »
07:44sur le sol européen.
07:46Voilà.
07:47Le syndrome de Stockholm.
07:48Dernier mot, Henri Guayreau ?
07:50Une remarque, quand même.
07:52Qu'avons-nous fait depuis plusieurs décennies
07:54en faveur de l'assimilation ?
07:56Je dis bien l'assimilation.
07:58Ce mot, moi, je me souviens d'un député
08:00disant, dans les années 2000-2007-2010,
08:04il disait, l'assimilation,
08:06mot de sinistre mémoire,
08:09qu'avons-nous fait ?
08:11C'est un des principaux problèmes,
08:13c'est que nous n'avons rien fait.
08:15Il ne faut pas s'étonner que non seulement
08:17l'assimilation ne se soit pas faite,
08:19mais que même nous soyons entrés dans un processus
08:21de désassimilation.
08:23Parce qu'on n'a rien fait.
08:24Donc arrêtons avec l'intégration
08:26qui n'est pas réglée,
08:28qui est un problème, pour moi, matériel et social,
08:30économique et social,
08:31et passons à la question de l'assimilation.
08:34Notre pays s'est fait sur le modèle de l'assimilation,
08:37depuis toujours,
08:39et pas seulement depuis la République.
08:40La République a donné une force et une vigueur nouvelle,
08:43et nous avons abandonné cela
08:45au moment où les flux migratoires
08:49devenaient plus importants,
08:51et en plus, en provenance
08:53d'un autre milieu culturel et civilisationnel,
08:57il en fallait encore plus,
08:58on en a fait beaucoup moins.
09:00Henri Nogueno, vous restez avec nous, petite pause.
09:02On va parler de la défense de la France.
09:04Est-ce que nous sommes prêts ?
09:05Est-ce que notre armée est prête,
09:07alors que nous sommes cernés par les guerres ?
09:10Aujourd'hui, Emmanuel Macron a reçu à l'Elysée
09:12le secrétaire général de l'OTAN.
09:14Ils ont parlé, effectivement, de la défense de l'Europe.
09:17Il faut que les Européens se réveillent.
09:19On en débat dans un instant.
09:20A tout de suite en punchline.

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