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Aujourd'hui dans "Punchline", Laurence Ferrari et ses invités débattent de la situation à Tourcoing.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline

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Transcription
00:00Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
00:1418h18, on se retrouve en direct dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
00:18La ministre de l'Education nationale, Anne Genetet, était ce matin à Tourfouin, au lycée Sévigné,
00:23où cette professeure, cette enseignante s'est faite agresser par une de ses élèves,
00:26à qui elle demandait de retirer le voile dans l'enceinte de l'établissement.
00:29Écoutez les mots qu'elle a employés pour expliquer comment cette professeure faisait simplement respecter le principe de laïcité à l'école.
00:36Un professeur a été agressé par une élève. C'est un acte d'une violence inouïe,
00:43et je veux redire que je le condamne avec la plus grande force.
00:47Je suis venue ici à Tourfouin parce que je tenais à apporter tout mon soutien à cette professeure et à ses collègues.
00:58Je veux redire ici qu'agresser un professeur est absolument intolérable, et je ne le laisserai absolument pas faire.
01:07Je veux rappeler aussi que cette professeure, ce jour-là, n'a fait que son devoir, qui est de rappeler la loi.
01:15Elle n'a fait que rappeler une évidence, qui est de dire que dans nos écoles, on ne porte pas de signes religieux ostensibles.
01:23Les mots de la ministre de l'Education nationale, qui est sans doute pleine de bonne volonté, mais ces phrases-là, on les a entendues 400 fois, Catherine Ney.
01:30Il faut agir. Maintenant, il ne faut pas seulement dire qu'il faut respecter les principes de laïcité.
01:35C'est Gabriel Attal qui l'a choisi. Il nomme une spécialiste de la défense à l'Education nationale.
01:41Il y avait Annie Gennevard, qui était à l'air, qui a très bien travaillé sur ces questions.
01:46Elle était à l'agriculture. Il fallait un calculateur. Ce fut un danseur qui l'obtint.
01:52Je ne sais plus dans quelle pièce c'est, ça.
01:55Là, elle fait ce qu'elle peut. Elle est sûrement pleine de bonne volonté, mais on sent bien qu'elle n'est pas encore dans le rôle.
02:03Elle ne connaît pas le sujet. Et moi, je pense à cette professeure.
02:08Ce qui va être intéressant, c'est de voir le sort qui va lui être fait par la grande maison de l'éducation.
02:14Quand on a créé un problème, en général, on vous écarte pour que vous ne soyez plus directement face aux élèves.
02:21On calme les choses. Alors que c'était une très bonne professeure.
02:27C'est arrivé à des professeurs, comme Didier Lemaire, qui est maintenant, et or, ne peut plus enseigner.
02:33Et donc, pour pas de vagues, je ne sais pas, peut-être va-t-elle continuer à pouvoir enseigner.
02:40Mais je le crains, parce que ça se passe toujours comme ça, à l'éducation nationale.
02:45Et ça a commencé comme ça, au moment de Creil, quand le proviseur...
02:50Creil.
02:51Creil, pardon.
02:52Creil, en 1989.
02:55Quand le proviseur...
02:56Ernest Chenière.
02:57Voilà.
02:58Il était ce matin chez Pascal Praud.
02:59Il était ce matin chez Pascal Praud, qu'après ça, on l'a mis de côté.
03:03Parce qu'il fallait qu'il soit invisible, parce qu'il avait trop de visibilité dans le sujet.
03:08Comme Didier Lemaire.
03:09Voilà, c'est ce que lui reproçait.
03:10Le nez de Jospin, qu'il ne fallait pas monter en épingle.
03:14Eugénie Bastier.
03:15Non, mais c'est vrai que c'est assez constatant.
03:16C'est vraiment le stade terminal de la démocratie des partis,
03:18quand on a cette Anne Jeuneté qui est nommée ministre de l'Éducation nationale,
03:22alors qu'elle n'a jamais eu le moindre point de vue sur l'école.
03:25Elle n'a jamais exprimé quoi que ce soit sur l'école, ou que spécialise pas de rien.
03:29Et alors qu'on avait des candidats comme Annie Gennevard, François-Xavier Bellamy,
03:32quand on sait à quel point c'est important, la question de l'école dans ce pays.
03:35Et qu'on a eu cinq ministres de l'Éducation en deux ans, sur un sujet aussi grave,
03:39avec la valse que ça implique.
03:41Parce qu'on a eu Jean-Michel Blanquer, puis Pape Ndiaye, puis Gabriel Attal,
03:46puis Oudéa Kastéra, puis Anne Jeuneté.
03:48La danse des ministres !
03:50Et Mme Méloubé que j'ai oubliée.
03:51Alors même si c'est un sujet capital, moi ça me rend hystérique.
03:54En tout cas triste.
03:56Et deuxième chose, je note que ce soir,
03:58le service public diffuse une émission complément d'enquête sur Stanislas.
04:01Stanislas et les dérives d'une école d'excellence.
04:04Un prestigieux lycée parisien.
04:06Un prestigieux lycée parisien accusé de tous les maux.
04:08Alors même qu'à mon avis, il fait beaucoup plus de bien à ce pays que de mal.
04:12Et on pourrait s'attendre, je pense...
04:15Une petite enquête sur Sciences Po, là, je sens.
04:17On voit une chasse aux sorcières vers l'enseignement privé en ce moment.
04:19Vous savez ce qu'il s'est passé à l'Immaculée Conception à Pau,
04:21ce qu'il s'est passé au Caouzou à Toulouse et Stanislas.
04:24Comme si la priorité dans ce pays était de persécuter l'enseignement privé,
04:27alors qu'on a une école publique, on le voit, perclut de dérives.
04:31Et dans cette violence, il n'y a qu'une manifestation.
04:34Je pense que vraiment, l'urgence, ce n'est pas de persécuter le privé aujourd'hui.
04:37M. Lemoyne, cette agression d'une professeure, elle est symbolique pour vous ?
04:40Oui, surtout.
04:42Mais ce qui est vrai, c'est qu'il faut que l'Éducation nationale
04:47organise la défense des enseignants.
04:50Parce qu'on va le voir dans cette affaire, j'espère que non.
04:53Les ministres vont sur place, ils disent que tout ça est bien triste,
04:57mais rien ne bouge.
04:58De quoi a besoin cette enseignante ?
05:00D'une protection judiciaire.
05:03Elle aura, évidemment, l'upéral avocat, ça va juste de soi.
05:06Mais surtout, d'un appui de l'Éducation nationale,
05:09non pas comme ça, psychologique, mais dans le procès.
05:11C'est-à-dire qu'il faut que maintenant, l'Éducation nationale soit participée
05:14à tous les procès dans lesquels les enseignants sont mis en cause.
05:17Sans ça, l'affaire ne bougera pas.
05:19Je pense que si l'institution elle-même se met un peu en ordre de marche,
05:22les gens hésiteront quand même à provoquer,
05:24parce que cette affaire est une provocation comme celle qu'on avait déjà vécue.
05:27Mettre le voile volontairement dans une cour
05:30pour savoir si ça passe ou pas,
05:32et pour chercher ensuite l'agression,
05:34c'est évidemment une provocation.
05:36En tout cas, je ne sais pas si elle a cherché l'agression,
05:38mais elle a agressé sa professeure,
05:40qui lui a demandé de la retirer, c'est évident.
05:42Je crois que cette élève était déjà venue en Abaya au mois de septembre,
05:47donc effectivement, on peut supposer qu'il y a une forme de provocation.
05:51Après, par rapport à ce que disait Catherine Ney,
05:54c'est vrai que les professeurs et les personnes dans les institutions
05:57qui défendent les lois de cette République,
06:00la devise républicaine, et lorsqu'elles tiennent,
06:02et lorsqu'elles font preuve de courage,
06:04elles sont très vite désignées comme des personnes clivantes.
06:07Et effectivement, on jette sur elles un sort,
06:11qui alimente ensuite les réseaux sociaux,
06:13et on peut constater que depuis cette affaire,
06:15cette professeure est complètement harcelée sur les réseaux.
06:18Et menacée.
06:20Et par ailleurs, sur la prise de parole de la ministre.
06:24On n'en est plus au stade de la laïcité.
06:26Ce n'est même plus le sujet.
06:28Ça, c'était le sujet lorsqu'on aurait pu faire quelque chose encore.
06:31Il s'agit d'une question de séparatisme.
06:34Il s'agit d'une question d'entrisme dans les institutions,
06:37de manipulation idéologique de nos jeunes,
06:40et nous ne savons plus protéger nos jeunes au sein de l'école aujourd'hui.
06:44J'ai sous les yeux la tribune qu'avait faite Elisabeth Badinter,
06:47Régis Debray, Alain Finkielkraut, Elisabeth de Fontenay, Catherine Kinsler.
06:51À l'époque, elles disaient
06:53qu'il faut que les élèves aient le plaisir d'oublier leur communauté d'origine
06:57et de penser à autre chose que ce qu'ils sont
06:59pour pouvoir penser par eux-mêmes.
07:01On est au cœur du sujet.
07:03C'est oublier d'où vous venez,
07:05mais apprenez à penser par vous-mêmes.
07:07Et le voile, c'est la négation de ça.
07:09L'émancipation.
07:11Faire en sorte que l'école de la République
07:14crée des citoyens éclairés.
07:18Catherine, vous voulez rajouter quelque chose ?
07:20Je crois que tout a été dit.
07:22Non, mais ça va être intéressant
07:24de suivre le parcours de cette professeure.
07:28Quant au proviseur,
07:30qui vient d'avoir le procès dans le lycée à Paris,
07:34dans les huitièmes.
07:36Madame Belloubet lui avait donné le droit
07:40de partir en retraite.
07:42Et donc, voilà.
07:44On voit la considération qu'il y avait.
07:46D'avancer à cinq mois le départ de sa retraite.
07:49La prise en main politique du dossier
07:51devrait consister à promouvoir cette personne.
07:53Et à la nommer.
07:55Nous, on attend ça comme discours.
07:57Moi, ce qui me choque dans cette histoire,
07:59s'agissant de Tourcoing,
08:01c'est que cette professeure n'est pas soutenue
08:03par tous les autres professeurs.
08:05La communauté des enseignants
08:07est très divisée sur la question.
08:09Pour terminer, sur la question du voile,
08:11Rachel Kahn a dit quelque chose
08:13qui est très juste,
08:15et c'est le sujet qui est devant nous.
08:17C'est pas seulement de laïcité.
08:19C'est un symbole d'appartenance à une contre-société
08:21qui n'est pas la société française.
08:23Si on reste arc-bouté
08:25dans les questions de laïcité,
08:27avec une laïcité qui a été faite
08:29pour chasser le christianisme
08:31des institutions religieuses,
08:33des écoles...
08:35Pour le chercher des établissements publics.
08:37Si on reste avec cette focale-là,
08:39on n'y arrivera pas.
08:41Il y a un vrai sujet
08:43autour de la question du port du voile
08:45qui dépasse...
08:47Le système actuel est complètement périmé.
08:49Dès que vous sortez de l'établissement,
08:51vous pouvez le porter à l'intérieur.
08:53Il y a quelque chose qui ne va pas.
08:55Il n'y a pas un projet cohérent
08:57pour ces jeunes filles,
08:59pour essayer de les inclure dans la société française.
09:01Quand vous portez le voile,
09:03vous n'êtes pas inclus.
09:05Vous êtes dans une contre-société,
09:07un contre-modèle français.
09:09Il y a une loi qui existe,
09:11qui a été votée,
09:13sur le séparatisme,
09:15qui ne s'appelle pas comme ça.
09:17Demandez au préfet.
09:19Elle ne sert à rien.
09:21La loi sur le séparatisme.
09:23Elle ne s'appelle pas comme ça.
09:25Si on arrivait à appliquer les lois dans ce pays...
09:27La loi a été appliquée.
09:29Elle n'a pas respecté.
09:31Elle a été jugée en comparaison immédiate.
09:33Je trouve que la réaction...
09:35Elle n'a pas été jugée.
09:37Elle a été tout de suite...
09:39En comparaison immédiate,
09:41on ne peut pas dire qu'il y a une réponse.
09:43Il y a une réponse ferme.
09:45La réponse politique,
09:47ne pas associer
09:49le fond,
09:51qui est cet entrisme,
09:53cette colonisation
09:55idéologique des cerveaux de nos jeunes,
09:57c'est le sujet actuel.
09:59C'est parfaitement vrai.
10:01Louis l'a dit parfaitement bien.
10:03On a bien une contre-société
10:05qui est en train de s'organiser,
10:07qu'on voit apparaître,
10:09pilotée
10:11de façon ordonnée.
10:13Et ces manifestations
10:15se multiplient
10:17depuis déjà un certain nombre d'années.
10:19Tous les observateurs le savent.
10:21Ce qui est étonnant, c'est qu'on attend
10:23juste la parole publique autour de ça.
10:25Et pendant ce temps-là, parce que ça gêne,
10:27parce que notre lecture, je suis assez d'accord
10:29de la laïcité qui ne nous protège pas de ça.
10:31Notre lecture de la laïcité consiste encore,
10:33et c'est quand même malheureux,
10:35à se tourner vers l'ennemi
10:37ancien et traditionnel
10:39de la laïcité,
10:41qui est l'Église catholique.
10:43Je crois qu'aujourd'hui, il faut remettre tout à plat.

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