• il y a 14 heures
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Aujourd'hui dans "On marche sur la tête", Cyril Hanouna reçoit Georges Salinas, directeur du Groupe de Sécurité du président de la République et Jo Querry, ancien patron de la Brigade de Recherche et d’Intervention (BRI), ou ils se livrent sur leurs affaires et interventions majeures durant leurs carrières.
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Transcription
00:00On est très heureux aujourd'hui à 16h32 d'être sur Europe 1 déjà, d'être à vos côtés.
00:09Vous pouvez nous appeler 01 80 20 39 21 pour poser toutes les questions que vous voulez bien entendu.
00:13On est avec Olivier D'Artigolle, Gautier Lebray, Valérie Benahim.
00:17Il y a Fabien Lecoeuvre qui est parti, je crois qu'il avait un bowling entre 16h et 17h.
00:22Il va revenir incessamment sous peu et on est très heureux aujourd'hui parce qu'on reçoit deux personnes qui nous passionnent.
00:28Et leur métier nous passionne et c'est vrai que je suis très heureux de les avoir.
00:32Georges Salinas, directeur du groupe de sécurité du Président de la République et ancien de la BRI avec ce livre « Par le verbe, par le glaive ».
00:39On va en parler dans un instant, c'est un polar. Merci Georges Salinas d'être avec nous.
00:42Merci de nous recevoir.
00:43Merci de prendre le temps parce que c'est vrai que vous bossez beaucoup.
00:46Effectivement, on n'a pas le temps de chommer.
00:49Il est avec nous alors aussi, c'est un très grand aussi, Joe Carey qui est avec nous, ancien patron de la BRI.
00:56Et c'est vrai que vous avez vraiment des physiques de film.
00:58Franchement, on a l'impression d'être dans un polar quand on vous voit.
01:03C'est incroyable, c'est fou.
01:06Vous avez le physique de l'emploi en tout cas, on vous l'a déjà dit ou pas ?
01:10On essaie de ne pas l'avoir quand on est à la BRI, mais parfois c'est compliqué.
01:15Vous vous voyez ou pas du milieu ?
01:17Non, non, non.
01:20Il y a une façon de se tenir, il y a une posture, il y a quelque chose de la force tranquille.
01:26Est-ce que je peux vous demander votre âge, Joe Carey ?
01:29Mon âge ? 78 ans.
01:31C'est incroyable, franchement c'est incroyable.
01:34Vous en faites 15 de moins.
01:37C'est gentil, ça me traite très bien.
01:40Je le dirai à ma femme.
01:41Je vous jure, franchement c'est incroyable.
01:43Alors Georges, je le connais, je l'ai déjà vu, il est incroyable.
01:46Georges Salinas, vous avez toujours le sourire.
01:49C'est vrai, vous essayez de garder le sourire.
01:52J'essaie de garder le sourire, oui, parce qu'on fait assez de choses sérieuses
01:57pour pouvoir profiter un petit peu et prendre un peu de recul sur toutes les choses sérieuses qu'on fait.
02:03Alors on va revenir bien sûr, on va mettre la lumière sur la BRI forcément
02:07et puis on va en parler parce que c'est vrai que là il y a le match France-Israël
02:11qui arrive demain et c'est sous haute tension, c'est un truc de fou.
02:154000 policiers pour 20 000 spectateurs.
02:18Emmanuel Macron Isra, Nicolas Sarkozy Isra.
02:20François Hollande ne devait pas y aller comme il a appris qu'il y avait un buffet et des meufs.
02:24Au début il avait dit non.
02:28Il y a un buffet, il y a des meufs, je vais peut-être passer alors.
02:31Tu mets la cravate, c'est bon.
02:33Souvent il a d'autres choses à faire.
02:34Le 11 novembre il y avait Nicolas Sarkozy, il n'était pas là pour l'armistice.
02:37Là Nicolas Sarkozy y va, donc forcément les journalistes l'appellent pour lui demander est-ce que vous y serez aussi.
02:42Il dit j'ai autre chose à faire.
02:44Il faut quand même dire que François Hollande, puisqu'on en parle souvent sur cette antenne,
02:46a accepté l'accord du nouveau Front Populaire.
02:49Il s'est fait huer à la soirée du CRIF en hommage aux victimes et aux otages pour le 7 octobre.
02:54Je l'interprétais déjà comme ça.
02:57Son refus d'y aller en se disant je vais être mal reçu parce que forcément avec le nouveau Front Populaire
03:01et avec mon alliance avec LFI, ça va être compliqué.
03:03Donc là revirement, il y sera.
03:05Il est toujours là, on ne l'attend pas François Hollande.
03:08C'est très positif qu'il y ait tout le monde.
03:11On parlera de ça tout à l'heure.
03:14François Hollande c'est ça sa force, il est toujours là, on ne l'attend pas.
03:17Vous le croyez à l'Elysée, il est à la boulangerie.
03:19Vous le croyez en voiture, il est sur un scooter.
03:21Au moins l'allier et le symbole est important.
03:23On aime bien le taquiner.
03:25Il aime bien rigoler lui en plus.
03:27C'est le ressort de sa participation.
03:29C'est les grosses.
03:31Vous avez démarré la sécurité des présidents avec Emmanuel Macron.
03:36Vous y étiez avant ?
03:37Non, j'ai commencé avec Emmanuel Macron.
03:40Avant j'étais au SDLP et avant à la BRI.
03:42Comment vous avez rejoint Emmanuel Macron ?
03:45D'abord j'ai rejoint parce que j'ai quitté la BRI pour aller au SDLP.
03:50J'y étais depuis quelques mois.
03:52Il se trouve qu'il y a eu quelques événements malheureux au niveau de la présidence,
03:56au niveau de la protection.
04:00Il y avait un inconnu qui était rentré.
04:03Il y a eu la GIF.
04:05C'est surtout l'affaire médiatique de Benalla
04:09qui a fait qu'il y a eu des changements qui ont été demandés.
04:13Il se trouve qu'à ce moment-là, j'avais un peu les cases qui correspondaient.
04:19On m'a demandé d'être volontaire.
04:22C'est comme ça que je me suis présenté.
04:25On n'y va pas comme ça.
04:27On est reçu, on est casté.
04:29On est reçu par toutes les autres autorités de l'Elysée.
04:32En dernier ressort, on est reçu par le président lui-même
04:38qui veut choisir la personne qui va s'occuper de sa sécurité.
04:41C'est normal.
04:42Et ça a tout de suite matché ?
04:44Ça fait six ans que je suis là.
04:46Je suis dans ma sixième année.
04:48Vous allez aller au bout ?
04:50Je ne sais pas.
04:51Parce que ça, c'est des métiers où on sait qu'on a un allurement important.
04:57On sait tous qu'on est sur un siège éjectable parce qu'on peut avoir un problème.
05:03Mais on reste humble.
05:05C'est pour ça qu'on reste très humble dans notre mission.
05:08Sachant que même si elle est très importante, on fait attention.
05:11On va parler de la BRI avec Jo Kery et Georges Salinas.
05:15Je vous appelle Jo.
05:17Quelles sont les missions spécifiques de la BRI ?
05:21On parle souvent de la BRI, on parle souvent du RAID.
05:23Je sais qu'on peut déjà dire la différence entre le RAID et la BRI.
05:27Au départ, la BRI a été créée il y a maintenant 60 ans
05:30pour lutter contre le grand banditisme.
05:32A l'époque, dans les années 1964, c'était le grand banditisme qui était le problème numéro un.
05:36Les gens allaient servir dans les banques, les banques n'étaient pas protégées.
05:39Il y avait des gangs bien organisés.
05:41Les types allaient servir, c'est là qu'on prenait de l'argent.
05:43Aujourd'hui, c'est la drogue.
05:45Et le deuxième fléau, c'est le terrorisme.
05:47Mais quand la BRI a été créée,
05:49c'était pour intervenir en flagrant délit sur des individus
05:52qu'il était difficile d'attraper sur enquête
05:56parce que l'épreuve était difficile à réunir.
05:59Donc la BRI, c'était le flag.
06:02On surveillait des gens, on les prenait en amont.
06:04On savait que c'était des braqueurs d'habitude
06:06pour les interpeller juste après le braquage.
06:08A l'époque, l'association de malfaiteurs n'existait pas
06:10donc il fallait intervenir vraiment à chaud.
06:12C'était assez sportif.
06:13Donc la spécificité de ce service
06:15c'est de faire des filatures, des surveillances et d'intervenir.
06:19Alors qu'un service comme le RAID aujourd'hui
06:21fait uniquement de l'intervention.
06:24Je m'en rappelle, j'allais souvent voir le RAID.
06:27Le RAID me disait qu'on a parfois une intervention par an.
06:30C'est très rare.
06:32Et en fait, on s'entraîne toute l'année
06:34mais on a une ou deux interventions par an.
06:37Alors il est vrai aussi qu'avec la création
06:40de groupes régionaux du RAID
06:42avec des policiers très compétents,
06:44quand il y a une urgence dans une ville
06:46ou dans les environs,
06:47on envoie le RAID local, si j'ose dire,
06:49avant de faire intervenir le RAID national.
06:52Mais quand le RAID intervient une fois de temps en temps
06:54comme le dit le patron du RAID,
06:56ils sont intervenus à Neuilly
06:58sur l'affaire Human Bomb.
07:00C'était une intervention exceptionnelle.
07:02Ça fait partie des interventions uniques
07:04comme le Bataclan avec Salinas et Olmy.
07:07Justement, on va en parler dans un instant.
07:09Ou comme l'Hypercacher aussi.
07:11Et rendons hommage aussi à nos amis gendarmes
07:13en 1994, l'Airbus à Marseille.
07:15Ce sont des situations uniques.
07:17Et vraiment ce qu'il y a de plus difficile à réaliser.
07:21On reste avec nous,
07:23on va en parler dans un instant.
07:25J'aimerais qu'on parle également de Jacques Mérine
07:27parce que vous avez participé à la traque de Jacques Mérine.
07:29On va en parler dans un instant
07:31et on parlera forcément du Bataclan
07:33avec Georges Salinas et Joquéry.
07:35A tout de suite sur Europe 1.
07:37On marche sur la tête.
07:39Cyril Hanouna.
07:41Ils sont avec nous, il y a Georges Salinas,
07:43directeur du groupe de sécurité du président de la République
07:45qui est ancien de la BRI et Joquéry qui est avec nous,
07:47ancien patron de la brigade de recherche et d'intervention
07:50Merci à Dartigold d'être là, merci à Gauthier Lemoyne,
07:52merci Valéry Mélenchon et merci à Fabien Lecoeuf
07:54qu'on retrouvera dans un instant.
07:56Vous pouvez aller faire un tour,
07:58même si vous avez des gens à voir,
08:00si vous avez des rendez-vous.
08:02Il va rebondir sur ce qu'on dit Fabien Lecoeuf.
08:04C'est une encyclopédie.
08:06Tu as vu ce qu'a dit son ex hier dans l'émission ?
08:08Oui, qu'elle le trouvait extrêmement cultivé.
08:10Je raconterai tout à l'heure
08:12la sécurité dans Paris.
08:14C'est depuis 1840.
08:16Je vous expliquerai pourquoi.
08:19C'est le père pourra lui.
08:21Il fait des énigmes maintenant.
08:23Il est incroyable ce mec.
08:25Merci à Jean-Xaninas et Joquéry d'être avec nous.
08:27Joquéry, vous avez participé à la traque de Jacques Mérine.
08:29Est-ce que vous pourriez nous raconter
08:31un peu ce que c'est vrai ?
08:33Même ceux qui ne connaissent pas avec les films,
08:35c'est vrai qu'avec les deux films,
08:37tout le monde connait Jacques Mérine.
08:39Quand Mérine s'échappe de la prison de la santé,
08:41on met un an et demi avant de lui mettre,
08:43si j'ose dire, la main dessus.
08:45Porte de Clignancourt.
08:48Il nous a mené par le bout du nez.
08:50Il nous a tourné en ridicule.
08:52Il a manipulé les médias.
08:54Ce n'est pas les médias qui utilisaient Messerine.
08:56Moi, je dis Messerine.
08:58Je préfère dire Messerine en plus.
09:00C'est Messerine qui manipulait les médias
09:02qui étaient à la recherche de scoop.
09:04Finalement, on a quand même réussi
09:06à l'interpeller par l'intermédiaire.
09:08On est remonté sur lui
09:10grâce à son complice Boer
09:12qui était en prison,
09:14qui avait une visiteuse de prison
09:17qu'on avait identifiée.
09:19On a appris qu'elle avait un véhicule
09:21assuré à la Maïf.
09:23On a retrouvé le numéro de sa voiture.
09:25On a recherché. Il n'y avait pas d'informatique à l'époque.
09:27C'était des fichiers manuels.
09:29Le numéro de la voiture dans Paris.
09:31On a vu qu'elle était souvent verbalisée
09:33pour stationnement aux alentours de la rue Saint-Lazare.
09:35On a patrouillé les environs.
09:37On est tombé sur la bagnole.
09:39On a planqué sur la voiture.
09:41On a vu arriver Jeindra,
09:43son domicile, qu'on a mis sur écoute.
09:45On a téléphoné à son copain Boer.
09:47On a compris que c'était Messrine.
09:49On a mis une planque
09:51qui nous a amené jusqu'à la rue Béliard.
09:53Je vous le dis,
09:55il y a
09:57chez les jeunes, aujourd'hui,
09:59une fascination pour Messrine.
10:01Ils semblent, pour tout le monde, sympathiques.
10:03On a l'impression que c'est vrai.
10:05Je vous jure que c'est vrai.
10:07Tout le monde dit que Jacques Messrine,
10:09on l'aimait, on l'aimait bien.
10:11Les jeunes aiment Jacques Messrine, même s'ils ne le connaissaient pas.
10:13Est-ce que vous,
10:15à un moment, est-ce que vous êtes arrivé
10:17à un moment de vous dire, c'est vrai que j'aime bien ce gars
10:19ou vous étiez vraiment dans le truc
10:21et vous étiez quelqu'un de dangereux
10:23et vous étiez pas comme
10:25l'opinion publique.
10:27C'est vrai que Messrine,
10:29c'est un truc très romanesque.
10:31C'est un peu Arsène Lupin,
10:33dans un autre genre.
10:35Il a une bonne image.
10:37On oublie qu'il était violent, Messrine.
10:39Comme vous pouvez l'imaginer,
10:41je ne vais pas faire l'apologie de Messrine.
10:43Je vais vous délivrer son pédigré
10:45très rapidement.
10:47Plusieurs assassinats.
10:49Enlèvement d'un journaliste de Minute
10:51qui l'emmène avec son copain Bauer au nord de Paris.
10:53Il le torture.
10:55Il l'humilie.
10:57Il lui met deux balles dans la peau
10:59et il le laisse pour mort.
11:01Il a vécu avec trois femmes
11:03dont la dernière, Sylvia Jean-Jacques.
11:05Tout était frappé.
11:07J'ouvre d'ailleurs une parenthèse.
11:09La vie de Messrine fait apparaître
11:11cette violence conjugale.
11:13Aujourd'hui, personne ne lui pardonnerait ça.
11:15Et cela dit,
11:17sans compter évidemment
11:19les ouvertures de feu à l'occasion de certains braquages
11:21où il a ouvert, notamment à Deauville,
11:23le feu sur les policiers qui intervenaient
11:25au mépris de la sécurité
11:27des gens qui étaient dans le casino.
11:29Il aurait pu tuer
11:31des personnes. Bref, c'est un fou furieux
11:33qui ne pensait qu'à lui.
11:35Vraiment un fou furieux, un dingue, un cinglé.
11:37Et pourquoi est-ce qu'on n'arrive
11:39pas à détruire cette image ?
11:41D'une part parce que
11:43la presse l'avait bien encensé
11:45à l'époque et c'est resté dans l'esprit
11:47de tout le monde. On voit les photos
11:49publiées par certains journaux, déguisés.
11:51Il échappa à la police.
11:53Les concerts de presse sauvages qu'il faisait dans les appartements.
11:55Aussi.
11:57En plus, il nous a nargués pendant un an et demi.
11:59Ça fait toujours rigoler.
12:01Quand le gendarme
12:03se fait rouler dans la farine par guignol.
12:05Sauf que là, c'est pas guignol.
12:07Et puis le deuxième point, qui n'est pas en notre faveur
12:09mais ce sont les circonstances,
12:11c'est qu'il a été abattu place Clignancourt.
12:13On a un pare-brise avec
12:1522 impacts. S'il avait été abattu
12:17avec des revolvers et non pas avec des fusils,
12:19ça aurait peut-être eu
12:21une autre connotation
12:23visuelle, médiatique.
12:25Mais...
12:27C'est bien de rappeler son pédigré.
12:29On peut nous reprocher
12:31tout ce qu'on veut, on s'en fout.
12:33On a notre conscience pour nous.
12:35On n'a pas d'état d'âme.
12:37Mais il faut quand même rappeler que ce n'était pas un saint.
12:39C'est bien de le rappeler.
12:41C'était vraiment un sale mec.
12:43Georges Salinas, j'aimerais qu'on revienne sur votre livre.
12:45Surtout aujourd'hui.
12:47On est le 13 novembre et c'est vrai que c'est un polar.
12:49Il faut le dire.
12:51Vous racontez l'histoire du chef
12:53de la BRI qui doit enfiler
12:55son gilet pare-balles
12:57et aller au Bataclan.
12:59J'aimerais que vous nous racontiez
13:01pour nos auditeurs
13:03qui nous écoutent à 16h47 sur Europe 1.
13:05C'est vrai que c'est un polar
13:07mais bien sûr,
13:09on reconnaît...
13:11C'est un polar inspiré.
13:13Très inspiré, plus qu'inspiré.
13:15Georges, j'aimerais que vous nous racontiez
13:17ce moment-là pour nos auditeurs.
13:19C'est un moment
13:21qui nous a marqués tous.
13:23Au niveau des policiers,
13:25c'était un moment unique.
13:27On s'était préparé au pire.
13:29On avait déjà vécu hyper cachère.
13:31C'est un service, comme l'a rappelé
13:33Joe, qui pratique
13:35aussi le grand bonditisme.
13:37Une semaine avant le Bataclan,
13:39on avait fait une opération sur un enlèvement
13:41avec une fusillade.
13:43On a quand même l'habitude de la grande violence.
13:45Là,
13:47on n'était pas partis pour avoir
13:49cette scène de guerre.
13:51Moi-même, à mon niveau, j'étais
13:53chez moi, dans ma maison de compagne,
13:55tranquillement. J'ai été appelé
13:57tout simplement par des gens qui sont spécialisés
13:59dans les explosifs,
14:01qui m'ont appelé parce qu'il y avait des explosions
14:03au Stade de France, une première, sur laquelle
14:05on a pensé dans un premier temps que c'était peut-être
14:07un accident.
14:09Il y a plein de barraques à frites,
14:11ce genre de choses. Donc, une bouteille de gaz
14:13qui a explosé, on ne sait pas.
14:15La deuxième explosion, on a compris que là,
14:17c'était plus du tout la même chose.
14:19Cette zone
14:21est normalement d'intervention.
14:23Il y avait une zone de partage d'intervention
14:25qui était plutôt pour l'ORED
14:27à Saint-Denis.
14:29On a laissé l'ORED prendre la main sur Saint-Denis.
14:31S'il fallait aller là-bas, on s'est quand même
14:33mis en endroit de marche.
14:35Très rapidement, il y a eu des fusillades
14:37sur les terrasses
14:39de cafés.
14:41À partir de là,
14:43on a tous compris qu'on subissait une attaque de masse.
14:45Et là, moi, je suis rentré.
14:47Je suis rentré à Célye
14:49très très vite, puisque j'ai mis
14:5123 minutes pour faire 60 kilomètres.
14:53J'étais avec mon épouse, puisqu'on était
14:55partis se reposer à la maison de campagne.
14:57Je l'ai lâchée sur le
14:59trottoir, la laissant
15:01comme ça, désemparée. Et puis, je suis allé au service.
15:03Et là, entre temps,
15:05j'ai eu un peu tous les renseignements
15:07qui me tombaient, petit à petit,
15:09des fusillades, du nombre de morts
15:11importants qu'il y avait un peu partout dans Paris.
15:13À partir de là,
15:15on sait qu'on a un boulot
15:17à faire. Donc, une première
15:19partie de l'abbayerie était partie déjà
15:21d'abord sur les terrasses, et ensuite
15:23ça se passait au Bataclan. Donc, moi, j'ai
15:25rejoint mon chef de
15:27l'époque, Christophe Molmy, qui était avec
15:29une partie de l'équipe. J'ai ramené tout
15:31le reste de l'équipe. J'ai ramené le fameux
15:33bouclier, qui s'est fait mitrailler.
15:35Et on a monté une opération
15:37ensuite au Bataclan.
15:39Quand on est arrivé, la situation
15:41était un peu figée, parce qu'on avait
15:43ce commissaire de
15:45police, accompagné de son chauffeur
15:47qui était rentré de la Bac Nuit,
15:49et qui, finalement, avait
15:51neutralisé un des terroristes,
15:53en lui tirant dessus, et puis le gars s'était fait sauter,
15:55le terroriste.
15:57Et on ne savait pas
15:59trop exactement combien il y avait de terroristes
16:01encore dedans. D'ailleurs, quand on
16:03arrive, la communication est compliquée,
16:05parce que c'est quand même le chaos.
16:07Et quand on demande aux policiers
16:09qui sont intervenus,
16:11combien il y en a encore de terroristes ?
16:13Personne ne peut nous répondre. Et il y en a même qui nous disent
16:15que peut-être qu'il n'y a plus personne.
16:17On s'est fait un petit peu là-dedans,
16:19en voyant, bien évidemment, les cadavres.
16:21Mais il y avait
16:23beaucoup de gens aussi qui étaient au sol.
16:25Et assez rapidement, on a compris
16:27qu'il y avait aussi des gens qui étaient couchés, tout simplement,
16:29qui se protégeaient.
16:31Donc, la première chose à faire, c'était
16:33d'évacuer les valides.
16:35Donc c'est pour ça qu'il y a eu une polémique un petit peu
16:37sur le temps. Mais moi,
16:39j'ai pris la décision, et puis Christophe,
16:41qui était avec moi, était
16:43tout à fait d'accord.
16:45Si on montait une opération, il fallait sortir
16:47tous les gens valides, pour ne pas avoir
16:49de blessés en plus. Donc, il fallait prendre le temps
16:51de le faire. Et donc, on a fait évacuer
16:53les gens, par tous moyens.
16:55On a fait rentrer des policiers
16:57qui se sont servis de brancards,
16:59parfois même de barrières au banc,
17:01parce qu'il n'y en avait pas assez.
17:03Et on chargeait les gens comme ça.
17:05Et puis, le travail,
17:07petit à petit, a été fait. C'est-à-dire qu'on a réussi
17:09à évacuer tous les gens
17:11qui étaient valides, les blessés.
17:13Et pour en arriver
17:15qu'aux otages, qui se trouvaient à l'étage.
17:17Et puis,
17:19les morts. Et là,
17:21on a eu un contact,
17:23et on a compris qu'il restait deux terroristes,
17:25un minimum, qui étaient à l'étage.
17:27Et on a monté une opération.
17:29Cette opération, c'était de les neutraliser.
17:31Alors, on a essayé de négocier, il faut le savoir.
17:33On fait toujours
17:35des négociations, même dans des cas les plus
17:37difficiles. Le titre du bouquin,
17:39c'est la devise de la BRI,
17:41c'est par le verbe, par le glaive.
17:43Le verbe, ça veut bien dire que
17:45on n'est pas...
17:47On essaie, par tous les moyens,
17:49on utilise tous les moyens,
17:51parce qu'on est des policiers,
17:53on n'est pas des mercenaires.
17:55On est là pour essayer de
17:57régler une situation, et si on peut arrêter des gens, on le fait.
17:59Et puis, le glaive,
18:01c'est parce que quand on ne peut plus rien faire,
18:03et qu'on n'a plus le choix,
18:05on utilise le glaive. Et donc, en l'occurrence,
18:07après avoir utilisé
18:09beaucoup le verbe,
18:11on s'est aperçu qu'on le travaillait
18:13en même temps, on travaillait déjà le glaive.
18:15Donc, en général,
18:17on fait des opérations
18:19qui sont d'abord d'urgence,
18:21quand on arrive, parce qu'on ne sait pas trop où on va.
18:23Et, à la différence d'ailleurs
18:25d'un service d'intervention militaire
18:27qui prépare une opération,
18:29et qui a les plans, et qui sait ce qu'il va faire,
18:31et qui a un objectif, nous, quand on arrive,
18:33on découvre la situation. Et après, il faut travailler
18:35avec beaucoup
18:37d'urgence, beaucoup de rapidité,
18:39donc ça, les gens sont habitués
18:41à travailler sur ce genre de
18:43méthode de travail.
18:45Et on a monté un plan
18:47beaucoup plus élaboré, et à partir du
18:49moment où on a eu l'autorisation,
18:51qu'on a eu très très vite, par rapport à Hypercacher,
18:53où ça a mis beaucoup plus de temps,
18:55je crois que pour Hypercacher, on avait mis 45 minutes
18:57à nous donner l'autorisation. Là,
18:59pour le Bataclan, je crois que
19:01la décision a été prise tout de suite.
19:03Et on est passé à l'assaut.
19:05Cet assaut, ça a été
19:07raconté un ou deux fois, important.
19:09On a donné l'assaut sur les deux
19:11endroits du balcon, il y avait
19:13deux parties, et
19:15les terroristes étaient surtout sur une partie,
19:17de l'autre côté, il y avait beaucoup d'otages.
19:19Et à partir de là, les terroristes se sont défendus,
19:21donc ils nous ont mitraillés,
19:23le fameux bouclier a pris
19:25une trentaine d'impacts. On a eu,
19:27comme c'était un couloir,
19:29on a eu un gars de chez nous
19:31qui a été touché, c'était le sixième de la colonne,
19:33parce qu'il y avait les balles, partait Henri Cochet,
19:35et on a continué à avancer,
19:37on a perdu notre bouclier aussi, parce que
19:39ça tirait dans tous les sens, donc nous,
19:41on n'a pas beaucoup ouvert le feu,
19:43une dizaine de coups,
19:45et on a abattu le premier terroriste,
19:47et ce terroriste-là,
19:49enfin les deux qui restaient,
19:51celui-là s'est fait exploser,
19:53et il a blasté le deuxième,
19:55et là, on est intervenu
19:57et on l'a neutralisé.
19:59Georges Salinas, par le verbe,
20:01vous restez avec nous sur Europe 1,
20:03Joquerie reste avec nous également,
20:05ancien patron de la BRI,
20:07on va parler du match de demain,
20:09sous haute surveillance,
20:11et tiens, je vous pose la question,
20:13Mathilde Pannot de l'AFI
20:15disait qu'il fallait annuler le match,
20:17qu'est-ce que vous en pensez ?
20:19Dites-nous ce que vous en pensez sur Europe 1.

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