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Regardez Lenglet-Co avec François Lenglet du 14 novembre 2024.

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00:00Il est 7h39, François Langlais dans la série « Tout ne va pas très bien », on a appris
00:06donc que les émissions de CO2 allaient encore battre un record en 2024, c'est objectivement
00:11une bien mauvaise nouvelle, surtout quand on voit à quelle vitesse le climat se déglingue.
00:14Sauf que vous, ce matin, vous avez décidé d'être optimiste et de voir le verre à
00:19moitié plein.
00:20Oui, la mauvaise nouvelle, elle est là, elle est vraiment mauvaise, mais elle a été
00:23attendue.
00:24C'est la croissance de 0,8% des émissions de carbone, estimation pour 2024, selon le
00:29Global Carbon Project, c'est à l'occasion de la COP de Bakou que ce chiffre est sorti.
00:3337 milliards de tonnes de carbone liées à l'activité humaine, à quoi s'ajoute
00:38le coût du changement d'affectation des terres, c'est la déforestation, ce sont
00:43les incendies, au total un peu plus de 41 milliards de tonnes.
00:46C'est évidemment un rythme d'évolution qui n'est pas compatible avec l'accord
00:50de Paris et avec la limitation du réchauffement climatique à 1,5°C.
00:55Mais pardon, où sont les bonnes nouvelles que vous voyez dans ces chiffres ?
00:58Il y en a quand même deux, Amandine.
01:00D'abord, la baisse marquée des émissions en Europe, moins 3,8%, et la légère baisse
01:06aux Etats-Unis, moins 0,6%.
01:08Ça veut dire qu'on a réussi à découpler croissance économique et émissions de carbone.
01:14Auparavant, ça marchait de pair.
01:15Deux incroyables nouvelles.
01:17En 2024, les émissions de la Chine sont stabilisées.
01:21C'est la première fois de son histoire industrielle.
01:23Certains scientifiques vont même jusqu'à pronostiquer pour 2024 une légère baisse.
01:28La Chine aurait dépassé son pic d'émissions carbone.
01:32Oui, mais est-ce que ce n'est pas conjoncturel tout ça ?
01:34Est-ce que ce n'est pas lié à la crise que connaît le pays dont vous nous avez déjà
01:37parlé, François ?
01:38Pour partie, c'est vrai, mais il n'y a pas que ça.
01:40L'explication la plus importante, ce sont les changements structurels dans le mode
01:44de production d'énergie et notamment l'envolée des renouvelables.
01:47C'est en Chine qu'ont été installés 44% des nouvelles capacités de production
01:52de renouvelables dans le monde l'année dernière, et c'est un rythme qui ne baisse pas.
01:55En fait, tant en Occident qu'en Chine, on touche les premiers fruits de la décarbonation.
02:01Des fruits maigres, insuffisants, il faut le répéter, mais ils sont là quand même.
02:06Et qui sont les mauvais élèves ? Qui continue à faire croître ces émissions ?
02:10Les autres émergents.
02:11L'Inde, en pleine phase d'industrialisation, qui utilise massivement le charbon, elle est
02:16à plus 4,6, même si, corrigée par le nombre d'habitants, évidemment, ses émissions
02:22sont plus faibles que les nôtres.
02:23Et le pic, il est prévu pour quand, le pic de ces émissions ?
02:25En principe, la consommation d'énergie fossile devrait s'infléchir avant 2030.
02:30Mais le pic, ça n'est qu'un début, évidemment.
02:33Il faut faire baisser massivement la production de gaz responsable de réchauffement, et pas
02:39seulement les stabiliser.
02:40Et dernière question, il y a eu l'élection de Donald Trump, qu'on connaît et qu'on
02:44sait, climato-sceptique à bloc.
02:46Est-ce que tout ça, ça ne peut pas faire redémarrer les émissions aux États-Unis ?
02:50Ce n'est pas sûr.
02:51Parce que beaucoup de choses dépendent des États fédérés, parce que la pression sur
02:54les pétroliers, elle sera là quand même, de la part de leurs actionnaires, de l'opinion
02:57publique.
02:58Et puis, l'industrie du renouvelable que Trump a annoncé vouloir saboter, c'est
03:02des intérêts économiques considérables.
03:03Il est probable qu'il n'y soit pas insensible.

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