Regardez Lenglet-Co du 14 novembre 2023 avec François Lenglet.
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00:02 RTL matin
00:06 RTL 7h37
00:08 Langue Léco avec vous François Long. Bonjour à tous. Hier le gouvernement a une nouvelle fois
00:12 utilisé l'article 49.3 pour faire passer un texte budgétaire. Oui ce qui lui a permis d'éviter le débat
00:17 une nouvelle fois sur les prévisions et objectifs en matière de déficit pour les années à venir.
00:22 C'est désolant. Tout comme c'était désolant encore il y a quelques jours pour l'adoption de la partie dépense du budget.
00:29 Bon il faut rappeler que l'article 49.3 permet d'adopter un texte de loi sans vote et en particulier le budget
00:36 puisque le gouvernement
00:38 relève alors l'enjeu en quelque sorte en mettant en jeu en engageant sa responsabilité.
00:43 Si l'exécutif n'est pas renversé par un vote de défiance,
00:46 le texte est réputé adopté par l'assemblée. Cet article est fréquemment utilisé durant cette législature on le sait
00:53 tout simplement parce que le président n'a pas obtenu la majorité lors des législatives. En quoi est-ce désolant ?
01:00 Parce que Yves, la discussion sur le budget c'est le coeur de l'activité du parlement et que le parlement c'est le coeur de la vie démocratique.
01:08 Pour la deuxième fois consécutive ce temps fort de la vie de l'assemblée en est réduit à un simulacre.
01:14 Pour un président qui se faisait fort de rénover la vie démocratique du pays,
01:18 écoutez il y a mieux.
01:20 Et ça fait peur. C'est pas une formule. Ça fait peur de penser qu'il y aura encore trois budgets adoptés de cette façon d'ici la fin du quinquennat.
01:28 C'est tout simplement pas possible que l'assemblée soit ainsi déclassée.
01:32 Sauf à entretenir un ressentiment
01:35 qui rejaillira un jour ou l'autre sous une autre forme que parlementaire. - Qu'on dise les parlementaires eux-mêmes.
01:41 - Découragés, surtout les bons, découragés. Bon nombre de leurs travaux finissent au panier.
01:45 Le travail en commission est lui aussi déclassé. Vous vous souvenez de la définition du football il y a quelques années ?
01:51 On disait il y a 22 personnes en short qui courent sur le terrain et à la fin c'est l'Allemagne qui gagne.
01:56 Le budget c'est pareil, 500 députés qui s'égosillent et à la fin c'est le gouvernement qui sort le 49-30.
02:02 - Justement le gouvernement explique que l'opposition est complètement irresponsable.
02:05 - C'est pas faux. C'est vrai qu'il y a eu plus de 11 000 amendements proposés sur les dépenses. 11 000.
02:10 Cinq fois plus qu'il y a cinq ans. Dont certains plutôt saugrenus.
02:14 La création de 20 000 postes de greffiers et maintenant de LFI.
02:18 1800 sont prévus dans le budget.
02:21 Alors Eric Dupond-Moretti, le garde des Sceaux, aurait dit "pourquoi pas 50 000, 100 000, c'est la foire à la saucisse".
02:27 C'est les échos qui nous racontent ça.
02:29 Jean-René Cazeneuve, le rapporteur du budget, c'est le parti gouvernemental,
02:33 évalue le montant des dépenses nouvelles proposées par les oppositions via ces amendements à 500 milliards.
02:40 C'est à peu près le montant du budget annuel. Bon, il force un peu le trait. En réalité le montant des dépenses dans les seuls
02:47 amendements examinés par la commission des finances, c'est le cœur, ça n'était que 16 milliards. Mais quasiment rien n'a été retenu.
02:54 Alors François, au total, à qui revient la responsabilité de ce bazar que vous nous décrivez ?
02:58 Deux attitudes antagonistes qui se nourrissent mutuellement. D'un côté une opposition qui multiplie
03:04 les provocations, c'est-à-dire des propositions excessives,
03:08 spectaculaires, parce qu'elle sait qu'elle sera pas entendue. Donc ça déresponsabilise complètement. Et puis de l'autre, un gouvernement
03:14 minoritaire qui veut gouverner sans compromis. Le tout décrédibilise l'exercice démocratique.
03:20 Merci beaucoup.