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Michel Barnier annonce dans Ouest-France qu'il engagera "probablement" la responsabilité de son gouvernement sur le budget par l'article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption du texte sans vote.

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Transcription
00:00L'humeur politique de Mathieu Croissant-Rodot avec Michel Barnier, donc long entretien du Premier ministre à Ouest-France ce matin, que dit-il ?
00:07Il confirme qu'il va probablement, probablement avoir recours aux 49 francs pour faire adopter son budget, ce qui n'est pas vraiment une surprise.
00:14Non, c'est la même logique pour trois raisons. Primo, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée, ça on le sait.
00:18Secondo, le socle commun qui est censé soutenir Michel Barnier n'a rien d'un socle et n'a plus grand-chose en commun.
00:25Ça tiraille dans tous les sens. Laurent Wauquiez pour la droite républicaine ou Gabriel Attal pour Ensemble pour la République ont déjà les yeux rivés sur 2027.
00:32Et personne ne se sent lié ni tenu par le gouvernement de Michel Barnier.
00:36Tertio, la troisième raison, c'est que c'est un budget de rigueur qu'aucun député n'a envie d'endosser.
00:40Vous imaginez un peu le retour dans les circonscriptions, ça va être compliqué pour eux de l'assumer.
00:45C'est beaucoup plus confortable de laisser le gouvernement dégainer un 49-3.
00:49Alors Michel Barnier, il savait tout ça depuis le début.
00:51Reste juste à savoir comment il s'y prendrait.
00:54Lui qui prônait, vous vous souvenez, l'écoute et le dialogue.
00:57Eh bien on a vu, plutôt que de siffler la fin de l'arrêt écrit quand les députés détricotaient son budget,
01:01il les a laissés faire, donnant libre cours à tous les amendements, toutes les surenchères.
01:05Résultat, le texte a été tellement dénaturé qu'il a été retoqué par les députés du RN et du fameux socle commun.
01:12Ça revient un peu à prendre les gens pour des idiots.
01:14Mais l'objectif c'était surtout de rejeter la faute sur les autres.
01:17C'est d'ailleurs ce qu'il explique à Ouest France.
01:18« Quand je vois ce qui s'est passé à l'Assemblée, il me semble difficile de faire autrement au bout de la discussion.
01:22Mais vous observerez que nous avons fait le choix de laisser le débat s'y dérouler. »
01:26Alors il pourrait utiliser cet outil dès la fin du mois ou dès le début du mois prochain
01:31sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
01:33Bon, depuis hier soir, ça fait réagir les oppositions.
01:35C'est risqué pour Michel Barnier ?
01:36Oui, ça se complique pour Michel Barnier qui est déjà à la peine avec la crise agricole, la crise sociale.
01:41Parce que la rançon du 49-3, on la connaît, c'est la motion de censure.
01:46C'est-à-dire qu'un gouvernement peut engager sa responsabilité et faire adopter un texte sans vote.
01:49Mais il s'expose à une motion de censure qui, elle, si elle est adoptée, elle fait tomber le gouvernement.
01:54Alors on sait déjà que la gauche la votera.
01:56La gauche a dit qu'elle voterait toute la motion de censure.
01:58La principale interrogation, elle, porte sur le rassemblement national.
02:01Jusqu'ici, le RN était plutôt partisan de laisser venir les choses,
02:05de les voir venir plutôt jusqu'au printemps prochain.
02:07Mais il ne vous a pas échappé hier que la menace d'une peine d'inéligibilité sur Marine Le Pen
02:13pourrait l'inciter à vouloir reprendre la main, faire diversion et peut-être faire tomber le gouvernement.
02:18Mais est-ce que ça veut dire que les jours du gouvernement Barnier sont comptés ?
02:22On n'y est pas mais ça donne des idées à certains.
02:24Tenez, par exemple, mercredi soir, l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve,
02:28qui a vu Matignon lui passer sous le nez l'été dernier,
02:31participait à un colloque à l'Assemblée devant une cinquantaine de députés d'horizons divers.
02:35Il y en avait de gauche, il y en avait aussi de liote, le petit groupe des indépendants, des centristes.
02:39Et que leur a-t-il dit ?
02:40S'il devait y avoir demain un renversement de ce gouvernement,
02:43il faudrait que nous puissions agir très vite et en concertation pour faire en sorte que le pire n'advienne pas.
02:47Je pense que la réunion de ce soir montre qu'il y a un chemin possible.
02:51Voilà une offre de services en bonne et due forme.
02:54Mais le pire, c'est quoi ? Pour que le pire n'advienne pas ?
02:57Le pire, pour lui, c'est le Rassemblement National et c'est la dislocation.
03:01Merci Mathieu.
03:03Tout de suite, c'est Culture & Vous et c'est Lorraine.

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