Au programme de ce nouveau numéro de « Et Maintenant ! » :-Marine Le Pen a-t-elle encore un avenir politique ? Cette semaine le parquet a requis contre la cheffe du RN cinq ans de prison dont deux ferme aménageables ainsi que cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire.-Ce match de foot pas comme les autres : une semaine après Amsterdam et ce qui a été décrit comme une « chasse aux juifs » par le Premier ministre néerlandais, la rencontre France/ Israël était placée sous haute surveillance. Le président s’y est rendu selon son entourage pour « envoyer un message de fraternité et de solidarité après les actes antisémites intolérables qui ont suivi le match à Amsterdam cette semaine »- Laurent Wauquiez a fait parler de lui cette semaine, le député de la Droite Républicaine a surpris la classe politique en annonçant la revalorisation des retraites. Michel Barnier s’est contenté de confirmer la décision.-Direction les Etats-Unis où les américains ont fait leur choix : c’est donc Donald Trump qui fera son retour à la Maison Blanche au mois de janvier prochain. Cette semaine il a rencontré Joe Biden pour préparer une transition que les deux hommes souhaitent la plus fluide possible. Que faut-il attendre de Trump 2 ? Année de Production :
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00:00– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:12– Amis téléspectateurs, bonjour, j'espère que vous êtes en forme,
00:14vous regardez Et maintenant, l'émission qui revient toujours avec plaisir
00:17et toujours avec vous sur l'actualité politique de la semaine,
00:19vous connaissez le principe.
00:21Hashtag Et maintenant, si vous souhaitez réagir.
00:23Mes invités aujourd'hui sont très talentueux, très expérimentés,
00:26très passionnés, très passionnants, ils sont éblouissants.
00:30Nathan Devers est avec nous, bonjour Nathan.
00:32Vous êtes écrivain et philosophe, vous avez signé
00:35« Penser contre soi-même », c'est à retrouver aux éditions Albin Michel.
00:39Merci d'être avec nous, on salue Alexandra Schwarzbrot.
00:42Bonjour Alexandra, vous êtes directrice adjointe de la rédaction de Libération,
00:46vous êtes aussi romancière, on vous doit le livre « Éclat »
00:49que vous avez publié au Mercure de France.
00:52On salue aussi Frédéric Dhabi, bonjour Frédéric.
00:54Bonjour.
00:55Vous êtes directeur général opinion du groupe IFOP,
00:58vous êtes l'auteur du livre « Parlons-nous tous la même langue ? »
01:02c'est à lire aux éditions de l'Aube, merci d'être là.
01:05On salue aussi Chloé Morin, bonjour Chloé.
01:08Vous êtes politologue et essayiste, vous publiez en janvier
01:11l'ouvrage « La broyeuse, les coulisses de la décomposition politique »,
01:15c'est à retrouver aux éditions de l'Observatoire, merci d'être avec nous.
01:19Dans cette émission, on se demandera pourquoi il est si difficile
01:23de se séparer de ses ex, on vous donnera les vraies raisons
01:26du comeback de Trump à la Maison-Blanche,
01:28on essaiera de savoir si Jordan Bardella est vraiment si malheureux
01:32après les réquisitions du parquet prononcées à l'encontre de sa patronne
01:36et puis on verra si Laurent Wauquiez n'est pas finalement le vrai,
01:39le seul, l'unique Premier ministre de la France.
01:42La séance est ouverte.
01:43Merci Président Larcher.
01:44Mais d'abord, Marine Le Pen a-t-elle encore un avenir politique ?
01:47Cette semaine, le parquet a requis des peines d'inéligibilité
01:52contre la cheffe du RN ainsi que 24 autres prévenus
01:55dans l'affaire dite des assistants parlementaires.
01:57En ce qui concerne l'ex-candidate à l'Élysée,
02:00l'accusation a requis 5 ans de prison, dont 2 fermes aménageables,
02:04ainsi que 5 ans d'inéligibilité avec exécution provisoire.
02:08On va écouter la réaction de Marine Le Pen.
02:11Je pense encore une fois, une des parties qui démontrent
02:17une volonté du parquet qui est celle en réalité de me priver
02:21et même de priver les Français, disons,
02:23de la capacité de voter pour qui ils souhaitent.
02:27C'est ça, l'objectif, c'est ça.
02:29On sent bien que tout ça avait peu d'intérêt pour le parquet.
02:32La seule chose qui intéressait le parquet, c'était Marine Le Pen.
02:35Marine Le Pen, pour pouvoir demander encore une fois
02:39son exclusion de la vie politique avec exécution provisoire
02:43et puis le rassemblement national pour pouvoir ruiner le parti.
02:48Marine Le Pen était au centre d'un système organisé
02:51visant à faire du Parlement européen la vache à lait du RN
02:55au mépris des règles démocratiques.
02:57Voilà les mots du réquisitoire du parquet.
02:59La fin du procès est prévue pour le 27 novembre.
03:02On connaîtra à ce moment-là la date de la décision finale des juges.
03:06Nathan, on a entendu Marine Le Pen.
03:07Elle a l'air triste, elle a l'air surprise.
03:11Elle est peut-être triste, mais faut-il vraiment être surpris de cette...
03:14Alors, ce n'est pas une décision, mais de ce réquisitoire du parquet.
03:17Non, je dirais qu'il y a trois scandales dans cette histoire.
03:19Le premier scandale, c'est qu'on a un parti, et en particulier une femme,
03:22parce que c'est vraiment Marine Le Pen qui a créé cette rhétorique,
03:25qui s'est posée comme le parti de la pureté,
03:27qui a passé ces deux dernières décennies,
03:29que ce soit sur Alain Juppé, que ce soit sur Jérôme Cahuzac,
03:32que ce soit sur l'affaire Fillon, etc.,
03:35à développer l'idée, vraiment à insinuer qu'il y avait un côté tous pourris.
03:40C'était le slogan de Marine Le Pen,
03:41contre la gauche du fric et la droite du fric, je suis la candidate du peuple.
03:45Et qui aujourd'hui, en fait, on le découvre,
03:47et c'est largement documenté, je ne veux pas aller plus vite que la justice,
03:49mais on découvre que finalement, son parti a fait la même chose,
03:52voire largement pire, que ce qu'elle reprochait aux autres.
03:54Premier scandale.
03:55Deuxième scandale.
03:56On a un parti qui passe son temps à dire que la justice est laxiste,
04:00qui prône l'automaticité des peines,
04:02qui dit en gros que les délinquants ne sont pas assez punis en France.
04:04Et quand ils se retrouvent traités comme des délinquants,
04:06qu'ils sont manifestement,
04:08eh bien, ils s'indignent de ce que la justice fasse son travail.
04:10Et troisième scandale.
04:11Il n'y a pas un déni de démocratie, il n'y a pas une justice politique,
04:14il y a un déni d'état de droit.
04:15Quand on dit, quand Jordan Bardel a dit hier
04:17que la seule cour suprême, ça doit être le peuple,
04:21c'est des mots qu'on retrouve dans la bouche à peu près de tout le monde.
04:22– On va écouter ensuite, on verra sur la défense de Marine Le Pen et du RN.
04:26C'est une surprise pour vous, Chloé, c'est une surprise.
04:30C'est ce que nous dit Marine Le Pen, c'est une surprise pour moi.
04:32C'est une surprise pour vous aussi,
04:33comme vous avez entendu après ce réquisitoire.
04:36On savait de quoi elle était plus ou moins menacée,
04:38mais je vais peut-être juste te rappeler la loi 100 pas 2,
04:41parce que c'est ça dont on parle beaucoup ces derniers jours,
04:43en cas de détournement de fonds publics ou complicité.
04:46La loi 100 pas 2 de décembre 2016 dispose que la peine complémentaire
04:50d'inéligibilité est obligatoire, sauf motivation spéciale des juges.
04:55– Alors, il faut voir que le fait que l'exécution de l'inéligibilité
05:00soit immédiatement appliquée, donc une application provisoire,
05:04c'est un élément qui a apparu dans le débat public relativement récemment.
05:07Quand on parlait à l'entourage de Marine Le Pen ces dernières semaines,
05:12ils étaient sur l'idée que potentiellement,
05:14il y avait une peine d'inéligibilité qui allait être prononcée,
05:18mais qu'elle n'allait pas être prononcée immédiatement,
05:21et que donc, il restait forcément du temps avec le jeu des appels,
05:25et que finalement, ils arriveraient à 2027.
05:28Là, le coup de théâtre, c'est l'exécution immédiate potentielle.
05:33– Donc, il y a un coup de théâtre.
05:34– Qui est une surprise, en tout cas pour une partie des commentateurs politiques,
05:37parce que ça n'était pas envisagé jusqu'à récemment.
05:41Et le débat se fait finalement autour de ça,
05:44c'est est-ce qu'il est juste qu'une peine soit prononcée, quelle qu'elle soit,
05:51dès lors que l'ensemble des appels n'ont pas été épuisés ou pas ?
05:56Parce que la particularité de cette peine d'inéligibilité
06:01qui est exécutée provisoirement, c'est qu'il n'y a pas d'appel.
06:04Alors que toutes les autres peines, vous pouvez faire appel,
06:08si on vous met en prison,
06:09vous pouvez faire appel immédiatement du fait d'être mis immédiatement en prison.
06:14Là, il n'y a pas d'appel.
06:15Et c'est ça, en fait, le nœud du débat.
06:17Après que Marine Le Pen politise le dossier, c'était couru d'avance.
06:21Ils ne l'ont pas fait dès le début, mais dès lors qu'ils savent qu'ils sont coupables,
06:25et je pense qu'ils le savent et que ça a été montré dans le procès,
06:30parce qu'ils n'ont jamais contesté les faits qui leur sont reprochés,
06:33il était couru d'avance qu'ils allaient…
06:34– Cette réaction, c'est peut-être aussi le moment où elle comprend
06:37que 2027 s'est râpée, d'une certaine manière, Frédéric, non ?
06:40– Oui, c'est vrai que ce procès, ce ne sont que des réquisitions,
06:43attendons février, mars prochain, mais c'est vrai qu'on voit une justice,
06:48c'était le cas de la justice américaine sur l'affaire DSK,
06:52en 2011, la justice française, qui va influer,
06:55va impacter peut-être l'offre électorale française.
06:59L'élection présidentielle de 2027, c'est une élection à très fortes inconnues,
07:02comme celle de 95, François Mitterrand n'était pas candidat, bien sûr,
07:06celle de 2007, celle de 2017, le président sortant,
07:08pour des raisons diverses, là c'est une raison légale,
07:10ne sera pas candidat, il y a plus d'inconnus que de certitudes,
07:15et les certitudes aujourd'hui, quand on interroge les Français,
07:17c'est la présence de Jean-Luc Mélenchon à la gauche de la gauche,
07:20et de Marine Le Pen, un souhait de candidature soutenu par 95% de mémoire,
07:26deux sympathisants à l'Assemblée nationale,
07:28une enquête fiduciale pour Sud Radio récente,
07:31donc là c'est clair que ça jette le trouble,
07:34ça met Marine Le Pen dans une situation de fragilité absolue,
07:38qui contraste avec sa situation politique.
07:41Mettons de côté ce second tour des élections législatives
07:44qui ont corrigé les résultats du premier tour,
07:47l'URN a gagné haut la main les élections européennes,
07:50il est arrivé nettement en tête au premier tour des législatives,
07:54et on parle bien de la présidente d'honneur,
07:57de la principale leader d'un parti qui est devenu un parti de masse.
08:00Il n'y a plus une catégorie où l'URN est faible et en difficulté,
08:05donc effectivement l'impact est absolument terrible,
08:09et en tout cas ça ne pourra pas ne pas remuer une partie des Français.
08:12Et ça la met dans une position d'Alexandria qui lui permet peut-être aussi
08:15de se victimiser et de jouer l'opinion contre les juges entre guillemets.
08:19Ça c'était évident, c'était évident que ça allait se passer comme ça,
08:22et en effet Nathan Devers a très bien résumé la situation,
08:25et là on se retrouve comme devant Trump,
08:30c'est exactement la même politique, la même stratégie,
08:33mais c'est totalement dû du trumpisme,
08:35c'est-à-dire qu'à l'issue d'un procès dont on ne sort pas gagnant,
08:39on se victimise, c'est tout, c'est les réquisitoires,
08:42mais enfin ce procès a montré quand même qu'il y avait un système
08:47de détournement de fonds publics qui était inédit,
08:50inédit par son ampleur, par son organisation,
08:53c'est quelque chose de systémique,
08:55donc Marine Le Pen est la première concernée,
08:58donc à ce titre, elle va être condamnée,
09:02on va voir dans quelle ampleur, mais...
09:06Parce que là c'est sûr qu'elle va être condamnée,
09:08enfin c'est la justice, mais...
09:10Ah bah vu ce que le procès a démontré,
09:13elle va être condamnée d'une façon ou d'une autre,
09:16est-ce que ça sera aussi loin que ce que demande...
09:19L'inégibilité, je vais arriver à le dire.
09:21Est-ce que ça ira aussi loin, je ne sais pas,
09:24ça on va voir, mais de toute façon, là c'est la justice,
09:27vraiment ce qui est terrible dans cette affaire,
09:29c'est qu'on sorte des questions,
09:30qu'on politise une question de justice,
09:33et en effet, de la part du RN,
09:34qui ces dernières années a tellement tapé sur la justice
09:39en disant que les peines n'étaient jamais exercées, etc.,
09:42moi voilà, ça a quelque chose quand même de scandaleux.
09:44Alors je vais vous montrer, parce que ça ne vient pas que du RN,
09:46le réquisiteur du parquet a fait beaucoup réagir la classe politique,
09:49un certain Gérald Darmanin a écrit sur X la chose suivante,
09:52il serait profondément choquant que Marine Le Pen
09:55soit jugée inéligible et ainsi ne puisse pas se présenter
09:59devant le suffrage des Français,
10:00combattre Marine Le Pen se fait dans les urnes, pas ailleurs.
10:03Qu'est-ce que ça vous inspire Nathan,
10:05ce tweet de l'ancien ministre de l'Intérieur ?
10:07Moi en soi, je ne suis pas trop favorable
10:09à la pénalisation de la vie politique,
10:12qui peut avoir d'ailleurs souvent des effets très contre-productifs.
10:15On a vu, pour citer un exemple international,
10:17qu'en Israël, la manière dont Benyamin Netanyahou
10:20a fait l'objet de poursuites judiciaires,
10:23il a voulu, pour se protéger,
10:26mettre en place des choses qui ont menacé l'état de droit.
10:28Donc je pense qu'on va dans des zones très sensibles
10:29quand on est sur ce genre de sujet.
10:31Mais encore une fois, dans le cas de Marine Le Pen,
10:33il y a une hypocrisie totale à dénoncer,
10:36parce que son parti porte la punition pénale.
10:39Réagir à Gérald Darmanin ?
10:40Bien sûr, mais je comprends que des opposants disent
10:42nous préférons l'abattre dans les urnes.
10:44Cependant, j'aimerais juste faire remarquer une chose
10:46dans la comparaison avec Trump.
10:47Si vous regardez les personnalités politiques françaises
10:50des 20 dernières années, qui ont fait l'objet d'affaires,
10:52Juppé, Fillon, Cahuzac, etc.,
10:55six immédiatement y tombaient dans les sondages.
10:57Ils avaient une mort politique qui était actée,
10:59qui n'était pas forcément due à une inéligibilité
11:01qui était décidée par la justice.
11:03Je trouve ça étonnant que Marine Le Pen
11:04ne descende pas dans les sondages.
11:05Je ne parle pas juste de ces dernières semaines.
11:07Cette affaire, elle est connue depuis des mois,
11:09depuis des années, elle est largement documentée.
11:11Ça en dit long, peut-être sur son électorat,
11:13sur les dispositions de son électorat
11:14et sur des perturbations qui agitent la démocratie française
11:17et qui ressemblent un petit peu à ce qui se passe aux États-Unis.
11:19Juste sur le fond, je vous entends clouer
11:21sur les peines d'inéligibilité.
11:23On voit ce que dit Gérald Darmanin.
11:25Quel est votre avis à vous ?
11:27C'est relativement récent.
11:28En 2016, on parlait de la loi Sapin II.
11:32Il faut supprimer ces peines ?
11:33Il faut les maintenir ?
11:34Qu'est-ce qu'il faut faire ?
11:35Je pense que ça introduit un doute conséquent
11:41dans les intentions de la justice.
11:44Je suis très inquiète de la manière
11:46dont une grande partie de nos concitoyens
11:48regardent la justice aujourd'hui.
11:50C'est-à-dire que quand on regarde les enquêtes d'opinion,
11:52ils considèrent que la justice,
11:54ils sont de plus en plus nombreux à considérer
11:56que la justice soit trop sévère, soit pas assez sévère,
12:00et qu'elle est politisée.
12:01Et ça, c'est très dangereux parce que nous avons besoin,
12:04pour que notre société reste apaisée
12:07et que les choses fonctionnent,
12:09nous avons besoin de restaurer la confiance dans la justice.
12:12Le fait que la justice puisse dire qui est éligible,
12:15qui peut être élu ou pas,
12:17me semble être de nature à politiser
12:21aux yeux des électeurs concernés.
12:23Là, c'est les électeurs de Marine Le Pen,
12:25mais ça peut être les électeurs de droite,
12:27puisque la droite n'a pas manqué d'affaires dans le passé,
12:30et donc à, elle aussi, contribuer à…
12:32Un certain Alain Juppé, dans son temps,
12:34avait été aussi déclaré inéligible.
12:36Oui, bien sûr.
12:37Et donc, à chaque fois, on a eu un procès de la justice
12:39qui serait politisé, qui serait de gauche, etc.
12:42Et ce que je constate, c'est qu'à chaque fois,
12:44ça affaiblit la confiance de l'opinion,
12:48d'une partie de l'opinion, là, en l'occurrence,
12:49les électeurs du RN, dans la justice.
12:52Et je pense qu'il serait mieux…
12:54De supprimer les peines d'inéligibilité.
12:56…de laisser aux électeurs, qui sont intelligents,
13:00le choix de choisir pour qui ils veulent voter.
13:03Alors, la suite politique du RN s'écrira peut-être sans Marine Le Pen,
13:06peut-être avec Jordane Bardella,
13:08qui a réagi de la façon suivante aux annonces du parquet.
13:10Le parquet n'est pas dans la justice,
13:11il est dans l'acharnement et la vengeance
13:15à l'égard de Marine Le Pen.
13:17Frédéric, il se frotte un petit peu les mains, Jordane Bardella ?
13:20Vous lui poserez la question, c'est normal.
13:23Il est dans une logique de suivisme absolu
13:26et de fidélité absolue.
13:27On l'a vu dans son livre vis-à-vis de Marine Le Pen.
13:29Même s'il y avait des petits éléments de différenciation
13:31sur le positionnement politique,
13:33il ne peut pas du tout prendre date
13:35et faire une sorte d'appel de Rome déguisé
13:38en disant « je suis prêt à prendre mes responsabilités
13:41si Marine Le Pen est empêchée ».
13:43Par rapport à ce qu'a dit Clément Rhin,
13:45effectivement, la justice est l'institution malade du pays.
13:48Sur tous les sujets, il y a une défiance
13:50vis-à-vis de l'institution judiciaire.
13:52Les niveaux de confiance sont aussi bas
13:55qu'au moment de l'affaire Doutreau,
13:56qui a été un moment très dur pour le système judiciaire,
13:59notamment sur la question de l'insécurité,
14:01qui n'est pas une question de police,
14:02mais pour les Français,
14:03une question d'insuffisante réponse pénale.
14:05Et par rapport à ce qu'a dit Nathan Devers,
14:06pourquoi Marine Le Pen ne baisse pas dans les sondages ?
14:08Parce qu'elle incarne toujours l'alternative.
14:11Et le discours des Français, c'est moins tous pourris
14:13que tous impuissants à résoudre les problèmes des Français.
14:15Et elle, n'ayant jamais été au pouvoir,
14:17n'ayant jamais été essayée, reste malgré tout.
14:20On verra peut-être si ça bouge dans les prochaines semaines,
14:22si la condamnation est très forte,
14:24mais elle reste vue comme l'alternative
14:27pour beaucoup de Français,
14:28pour ces 11 millions de Français qui ont voté pour elle
14:29ou pour son parti aux législatives.
14:31Merci cher Frédéric.
14:32On en revient à ce match de foot, pas comme les autres.
14:34Une semaine après Amsterdam,
14:35ce qui a été décrit comme une chasse aux Juifs
14:38par le Premier ministre néerlandais,
14:39la rencontre France-Israël était placée sous haute surveillance.
14:43Beaucoup de personnalités politiques étaient présentes
14:45dans les gradins du Stade de France,
14:47et notamment Emmanuel Macron,
14:49le président venu selon son entourage
14:51pour envoyer un message de fraternité et de solidarité
14:56après les actes antisémites intolérables
14:58qui ont suivi le match à Amsterdam.
15:01Nathan, la présence du chef de l'État
15:03était importante à ce match France-Israël ?
15:06Oui, elle était importante,
15:07même si je pense qu'elle ne compense pas
15:09l'absence qui avait été la sienne
15:11lors de la marche contre l'antisémitisme.
15:13Il l'a fait pour ça, pour compenser ?
15:15Peut-être, je ne sais pas, je ne suis pas dans sa tête,
15:16mais en tout cas, c'est surtout le réflexe de Bruno Retailleau
15:20qu'il faut saluer, qui au lendemain des événements d'Amsterdam
15:23a immédiatement dit que la France ne va pas capituler.
15:25La France va organiser ce match au Stade de France,
15:28pas à huis clos, avec du public,
15:29parce qu'il est hors de question de laisser passer cet événement.
15:33Il faut juste revenir, je pense,
15:34sur la portée de ce qui s'est produit à Amsterdam.
15:36Était-ce un pogrom ?
15:37Quel mot employé ?
15:38À la limite, on peut en discuter.
15:39C'était une chasse aux Juifs qui était délibérée,
15:41organisée à l'avance,
15:43probablement avec des ingérences étrangères,
15:45qui n'avaient rien à voir donc avec le fait,
15:46je dis ça parce que ce récit a beaucoup monté
15:49sur les réseaux sociaux,
15:50de dire que c'est parce que des supporters israéliens
15:52qui avaient tenu, en effet, des propos scandaleux,
15:54racistes, etc., c'est vrai,
15:55mais cette chasse avait été organisée en amont.
15:57Et ce qui s'est passé au lendemain de cet événement,
16:00est-ce que tous les Juifs d'Europe se sont réveillés
16:01en se demandant est-ce qu'on a une place ici ?
16:03Est-ce que si on voit des événements se reproduire comme ça,
16:05qui rappellent évidemment des points Godwin
16:07qui deviennent réels, qui s'accomplissent sous nos yeux,
16:09est-ce que si on voit comme ça des démocraties
16:11qui ne réagissent pas ou qui réagissent comme les Pays-Bas
16:13en pleurnichant le lendemain matin comme ça ne sert à rien
16:15alors qu'ils ont été impuissants à empêcher ces événements ?
16:17Heureusement que la France, là, s'est montrée digne et debout.
16:20Alexandra, beaucoup de personnalités politiques dans les gradins,
16:22notamment Emmanuel Macron.
16:24Il y a un peu de récupération politique derrière ?
16:26Aussi, de toute façon, Emmanuel Macron, en ce moment,
16:29il a besoin d'exister parce qu'il n'a plus beaucoup de marge de manœuvre
16:33sur la scène intérieure, donc il a besoin d'exister.
16:36Je pense que c'était important, en effet, qu'il soit là aussi.
16:39En effet, ça a été une erreur énorme de ne pas participer
16:45à cette marche contre l'antisémitisme.
16:47Et donc, selon vous, c'est pour ça que vous participez ?
16:49En partie, mais je pense qu'il a surtout besoin d'exister.
16:54Ce que je constate quand même, c'est que,
16:56et ça, je pense que c'est important de le rappeler,
16:59on a, on le rappelle encore une fois, en France,
17:02la plus grosse communauté juive
17:03et la plus grosse communauté musulmane d'Europe.
17:07Ce qu'on constate, c'est que malgré tout ce qui se passe
17:11au Proche-Orient, toutes les horreurs qui se sont produites
17:14de part et d'autre,
17:17finalement, la situation est assez calme entre ces deux communautés.
17:21Il n'y a pas eu de heurts,
17:25il n'y a pas eu même de manifestations monstres, de bagarres.
17:30Et je trouve quand même que ça, il faut quand même le saluer.
17:33Parce que ce n'était pas évident quand on voit ce qui se passe là-bas,
17:37quand on a vu le 7 octobre,
17:39ce qui s'est passé le 7 octobre en Israël
17:41et ce qui se passe depuis sur Gaza.
17:43On aurait pu craindre.
17:44Il y a certains chiffres, Alexandra, je vais vous les donner.
17:46Cette semaine, le ministère de l'Intérieur a révélé
17:48ses dernières statistiques en matière d'antisémitisme.
17:51En un an, les attaques visant des Juifs ont été multipliées
17:55par quatre.
17:56On va écouter Haughtman Nashrou.
17:59Les actes antisémites dans notre pays ont été multipliés par quatre
18:03en une seule année.
18:06Sur cette même année, nous avons eu plus d'actes antisémites
18:10que durant les trois années précédentes.
18:15Sur le premier semestre 2024, les derniers chiffres
18:17qui ont été consolidés montrent que c'est le semestre
18:22qui compte le plus grand nombre d'actes antisémites
18:24jamais mesurés.
18:27Autre statistique de Beauvau, les Juifs représentent
18:29moins de 1% de la population et concentrent à eux seuls
18:3257% des agressions racistes sur tout le territoire.
18:38C'est un problème français, je ne parle pas de l'antisémitisme,
18:41mais de voir ces proportions.
18:43Chloé, qu'est-ce que ça vous inspire ?
18:45Qu'est-ce que ça vous évoque ?
18:47Moi, ce qui me frappe, c'est que quand on parle d'antisémitisme,
18:51on est souvent incompris justement en raison du 1%.
18:56C'est-à-dire que, compte tenu que c'est 1% de la population,
19:00beaucoup de gens ne côtoient pas de personnes de religion juive
19:07et donc ne comprennent pas, ont du mal à comprendre.
19:09Si vous voulez, c'est une menace abstraite.
19:11Et donc, l'exercice de pédagogie qui consiste à dire
19:18qu'il faut être impitoyable avec les actes antisémites,
19:21ne recueille aucun écho parce qu'on parle à une partie de la population
19:25pour qui c'est de la fiction, en quelque sorte.
19:28Pourtant, ça concerne beaucoup de villes sur le territoire,
19:31le ministre l'évoquait, ça concerne beaucoup de villes,
19:33beaucoup de villages.
19:34J'ai grandi en Ardèche, je crois que jusqu'à mes 17 ans,
19:38je n'avais pas conscience d'avoir côtoyé une seule personne juive.
19:42C'est-à-dire qu'il sait aussi, quand c'est 1% de la population,
19:45c'est extrêmement diffus.
19:46Et donc, qu'est-ce que ça produit ?
19:48Ça produit une partie de la population qui vous dit
19:50mais les Juifs, on en parle tout le temps,
19:52alors que les autres crimes racistes, le racisme anti-musulman, etc.,
19:57on en parle moins.
19:58Et donc, c'est ça qui est extrêmement difficile à gérer
20:02en termes de parole publique, c'est-à-dire de faire comprendre aux gens
20:06pourquoi est-ce que les actes antisémites sont aussi importants
20:10en dépit du fait que l'on parle de 1% de la population.
20:13– Frédéric, que vous disent les gens que vous interrogez
20:16dans vos sondages au quotidien ?
20:19– On a publié il y a quelques semaines une grande enquête avec LJC
20:22et la Fondation pour l'innovation politique,
20:23une sorte de radiographie de l'antisémitisme qui a été faite à deux reprises.
20:27J'entends ce que dit Cohen-Morin sur la proximité
20:30par rapport au réel physique de l'antisémitisme.
20:32Pour autant, moi ce qui me frappe,
20:33c'est qu'il y a une véritable prise de conscience de l'opinion publique.
20:36La fameuse phrase antisémitisme, la lutte contre l'antisémitisme,
20:39c'est l'affaire des Juifs ou de l'ensemble des Français.
20:42Jamais la prise de conscience n'a été aussi forte.
20:44Jamais également, parce que dans cette enquête,
20:46il y avait plusieurs échantillons de Français de confession musulmane,
20:49de Français de confession et de culture juive.
20:51Jamais l'inquiétude des Français de confession et de culture juive
20:53n'a été aussi forte.
20:55Jamais de leur côté, d'un point de vue politique,
20:56la prise de conscience qu'avait un parti
20:59qui contribue à faire monter l'antisémitisme,
21:01en l'occurrence la France insoumise, n'avait été aussi aiguë.
21:0492% des Français de confession et de culture juive
21:08considèrent que c'est la France insoumise
21:10qui contribue à faire monter l'antisémitisme en France.
21:12Mais en tout cas, on voit, et c'est en ça que l'affaire est très sérieuse,
21:17que ça a un impact sur les comportements,
21:19des stratégies d'évitement d'aller dans certains lieux,
21:21ne plus porter de signes religieux,
21:24cacher notamment du côté du Monde étudiant,
21:26c'était une autre enquête pour l'UEJF faite par l'IFOP,
21:29cacher le fait qu'on était de confession et de culture juive.
21:32Clairement, il y a eu un avant et un après 7 octobre,
21:34et le 7 octobre comme événement traumatique.
21:36N'oublions pas que ça a aussi traumatisé les Français.
21:38Ce qui s'est passé, cette rêve dans le désert,
21:41c'est une sorte de bataclan à ciel ouvert,
21:43comme l'ont dit beaucoup de Français.
21:44Ça a réactivé un traumatisme chez les Français,
21:46et bien sûr, ça a eu un impact, comme vous l'avez vu, sur les statistiques.
21:48Vous êtes tous très inquiétants,
21:50mais on a l'impression qu'il y a une sorte d'impuissance aussi.
21:53J'ai vu, le gouvernement relance des assises contre l'antisémitisme.
21:56Ça avait été lancé au mois de mai.
21:58Le gouvernement nous dit, voilà, on va retravailler sur...
22:01Alors, on nous parle, remettre à plat les outils dont nous disposons.
22:05Qu'est-ce qu'il faut attendre de ça, Alexandra ?
22:06Ce que je voudrais quand même rappeler aussi,
22:09c'est que les poussées d'antisémitisme, malheureusement,
22:13correspondent en général, souvent, à des poussées de violence au Proche-Orient.
22:18Et donc, je pense qu'une des premières choses à faire pour calmer,
22:22enfin, pour calmer, malheureusement, l'antisémitisme,
22:27existe, continue à exister, ce qui paraît invraisemblable en 2024,
22:33mais tant que ce conflit durera au Proche-Orient,
22:38il y aura des poussées, comme ça, à chaque fois qu'il y aura des poussées de violence...
22:40Il pourrait y en avoir aussi, même, quand il y aura la paix au Proche-Orient, malheureusement.
22:44Peut-être, mais quand vous regardez dans l'histoire, l'histoire récente,
22:48à chaque fois qu'il y a eu violence au Proche-Orient,
22:52il y a eu poussée d'antisémitisme en Europe et notamment en France.
22:56Et ça, c'est terrible, il faut le condamner, il faut lutter contre ça.
22:59Mais je pense qu'une des premières choses, c'est d'essayer de tout faire
23:03pour que cette guerre s'arrête au Proche-Orient, déjà, dans un premier temps.
23:08– Qu'est-ce qu'on fait, donc, avec ces assises de l'antisémitisme, maintenant ?
23:10Qu'est-ce que vous en attendez, vous, personnellement ?
23:13– Démasquer le discours antisémite, qui, aujourd'hui, vous parliez de la France insoumise,
23:17les responsables politiques qui ont déclenché un discours antisémite
23:20ne seront vraisemblablement pas condamnés par la justice,
23:22parce que ce n'est pas un antisémitisme explicite,
23:24c'est un antisémitisme très astucieux qui se situe à quelques centimètres
23:27de la ligne rouge de ce qui est officiellement...
23:29– Il faut redéfinir légalement certains termes ?
23:31– Non, ce n'est pas légalement, c'est démasquer, faire un travail,
23:33je n'aime pas le mot de pédagogie, mais en tout cas de vérité,
23:36d'expliquer, par rapport à l'histoire de la République,
23:39des discours politiques qui ont pu exister à la fin du 19e et au début du 20e,
23:42ce qu'est l'antisémitisme dans son implicite.
23:45Mais juste une chose qui m'inquiète, la montée de l'antisémitisme,
23:48mais cette concurrence victimaire dont vous avez parlé,
23:50à savoir le fait que certains ont l'impression
23:53qu'on parle trop des Juifs, pas assez des autres, etc.
23:55Il y a un sujet qui m'inquiète, c'est qu'aujourd'hui, quand on y réfléchit,
23:59dans la vie politique française, il n'y a quasiment aucune force politique importante
24:03qui vraiment s'investit à égalité dans la lutte contre toutes les formes de racisme.
24:07Vous rappeliez qu'on a une très grande communauté musulmane,
24:09il y a aussi une islamophobie qui explose,
24:11il y a d'autres formes de haine qui explosent,
24:13et aujourd'hui on voit une fragmentation des luttes antiracistes de plus en plus.
24:16Ça veut dire qu'on voit parfois des forces politiques
24:18qui se tiennent aux côtés de la communauté juive,
24:20mais qui n'ont aucun problème à reprendre des éléments de langage islamophobes,
24:24et on en voit parfois même dans des sommets très élevés de la vie politique française,
24:28et on voit l'inverse du côté de la France insoumise.
24:31Et ça, c'est inquiétant, parce qu'en quelque sorte,
24:32c'est la ringardisation d'un antiracisme qui était pourtant le seul
24:36qui était capable de créer véritablement un ciment sociétal.
24:39Autre sujet, merci cher Nathan, qui est vraiment le Premier ministre de la France ?
24:43Est-ce que ça ne serait pas Laurent Wauquiez,
24:45lui qui n'est qu'un simple député de la droite républicaine,
24:48a en tout cas fait cette semaine une annonce qui concerne des millions de retraités,
24:52alors que les pensions devaient être gelées à partir de janvier.
24:55Il a notamment déclaré qu'il y aurait finalement une revalorisation générale en début d'année,
24:59tout ça aux 20 heures de TF1, s'il vous plaît.
25:02Quelques heures plus tard, Michel Baragné s'est contenté de confirmer la décision, écoutez.
25:07Nous nous engageons à ce que tous les retraités bénéficient d'une revalorisation,
25:12en effet, le 1er janvier 2025, c'est-à-dire à la même date que les années passées.
25:18Cette revalorisation tiendra compte de la forte baisse de l'inflation,
25:25cette revalorisation tiendra compte de la forte baisse de l'inflation,
25:29et comme vous, comme d'autres groupes, je souhaite en particulier
25:32que les retraités dont la pension n'est pas élevée ou est très faible,
25:36il y en a beaucoup, soient protégés.
25:39Le ministre de l'Économie, Antoine Armand, n'était pas au courant de l'annonce de Laurent Wauquiez.
25:44Qu'est-ce que nous dit cet épisode, cher Frédéric ?
25:46Il nous dit que le bloc central, ou plutôt le socle commun,
25:49c'est-à-dire l'ancienne majorité parlementaire macroniste et les Républicains,
25:55se fissure, qu'il y a des logiques de distinction des leaders les uns par rapport aux autres.
25:59Laurent Wauquiez n'est pas au gouvernement, peut-être aurait voulu y être,
26:04donc il doit se distinguer, il doit montrer à l'opinion publique qu'il s'investit,
26:08il a peut-être un calendrier, un agenda caché secret qui est de 2027,
26:12donc il doit absolument montrer sa visibilité dans un contexte où, rappelons-le,
26:16la scène parlementaire est une scène qui est visible, mais moins visible que le pouvoir exécutif.
26:21Les choses pour les Français, dans leur imaginaire, se passaient à l'Élysée,
26:25maintenant on se passe à l'hôtel Matignon.
26:27Ce qui est très notable, c'est le décalage entre ce bloc central, la stratégie de Darmanin,
26:32celle peut-être de Gabriel Attal, celle de Laurent Wauquiez,
26:35entre des stratégies qui créent peut-être de la division, voire un malaise,
26:39que le ministre de l'Économie n'ait pas été au courant, ça peut quand même ne pas manquer de surprendre,
26:43et le fait que, quand on quitte les ligues du bloc central,
26:48et quand on regarde les sympathisants, on a des convergences de vues systématiques,
26:53sur tous les sujets, ou presque, entre sympathisants Renaissance,
26:56sympathisants Modem et Horizons, et sympathisants des Républicains.
26:59Peut-être que cette union forcée post-dissolution aurait dû avoir lieu dès 2022 ou avant.
27:04Je vais interroger la politologue, il faudrait créer un poste de vice-premier ministre,
27:07quelque chose comme ça, c'est une innovation institutionnelle ?
27:11Le problème de Laurent Wauquiez, si vous voulez, c'est qu'il n'a aucun intérêt
27:15à être tenu responsable de la politique menée par Michel Barnier,
27:20dès lors qu'il ne sait pas si cette politique ne sera pas ultra-impopulaire dans 6 mois, 1 an.
27:25Le but de Laurent Wauquiez, c'est 2027, comme d'autres acteurs d'ailleurs,
27:31et donc, lui, il a besoin de ne pas être plombé par un bilan gouvernemental à ce moment-là,
27:36d'où le choix de ne pas entrer au gouvernement.
27:38Mais il a aussi un autre problème, c'est que dans la perspective de 2027,
27:43il a besoin d'exister, et il a beaucoup de mal à exister.
27:47C'est le leader, enfin, c'est le candidat naturel de DLR.
27:52L'immense majorité de ses collègues considèrent que c'est lui qui devrait se présenter.
27:58En tout cas, quand Éric Ciotti est arrivé à la tête des Républicains,
28:02il avait dit, mon candidat, ce sera Laurent Wauquiez.
28:05Donc Laurent Wauquiez s'est comporté comme un candidat naturel.
28:08Il a fait le sous-marin jusqu'à présent, et on voit bien que la stratégie du sous-marin
28:13et du si je n'apparais pas, je vais susciter le désir et on va m'acclamer pour 2027, ça ne marche pas.
28:21Donc, il remonte sur le pont, il revient à l'Assemblée,
28:26il essaye de revenir dans le débat public national,
28:29mais ce qu'on observe dans les enquêtes d'opinion, c'est que ça ne marche pas non plus.
28:33C'est-à-dire qu'il n'arrive pas, quand on le teste dans les intentions de vote présidentielles,
28:38il ne décolle pas, et nous arrivons à un moment
28:41où une partie de ses camarades vont finir par se dire, peut-être que ce n'est pas le bon choix.
28:45Alors, au sein du socle commun, la coalition au pouvoir,
28:48Laurent Wauquiez a passablement agacé certains députés, écoutez.
28:53Une chose, on demande, est-ce que le coût du travail n'augmente pas
28:58dans les semaines et les mois qui viennent, compte tenu de la conjoncture économique ?
29:01Nous mettons l'engarde sur l'annonce qui a été faite d'une façon un peu étonnante,
29:05pour rester polie par M. Wauquiez, et nous disons, regardez, afin de vous réjouir,
29:09regardez ce qu'il y a dans le paquet qu'a annoncé M. Wauquiez hier soir.
29:13C'est quoi, c'est la Macronie qui se rend compte qu'elle n'est plus totalement en manette, aussi, Alexandra ?
29:17C'est surtout que ce gouvernement, c'est une vraie pétodière, c'est vraiment la pétodière.
29:22Tout le monde se tire dans les pattes, et le problème, on y revient toujours, c'est la présidentielle.
29:29Ils ne pensent tous qu'à la présidentielle, c'est ça qui les obsède.
29:33C'est pas du tout le bien du pays, et comment améliorer la vie des petits retraités, ou des jeunes qui débutent.
29:43Non, c'est pas ça, c'est la présidentielle.
29:45Et donc, Laurent Wauquiez est exactement dans ce cas de figure.
29:49Je pense qu'il est en train de se... Vous avez dit qu'il aurait aimé être au gouvernement,
29:54mais on lui avait proposé un portefeuille, mais qu'il ne lui convenait pas, et du coup, il a dit non.
29:59Mais je pense qu'il est en train de se rendre compte qu'il a fait une erreur, et qu'il aurait mieux fait d'entrer au gouvernement.
30:04Et là, en effet, comme vous l'avez très bien dit, il est inaudible, il n'existe pas, il n'imprime pas.
30:09En plus, il a quelque chose qu'il n'imprime pas, Laurent Wauquiez.
30:12Je pense que c'est... Je ne sais pas ce que c'est, mais c'est vrai que...
30:15Peut-être pas à l'Ibée, mais dans d'autres...
30:17Ah non, non, non, mais je pense que c'est général, c'est général.
30:20Il a quand même un bon crédit à droite chez les sympathisants de droite, et il n'est pas complètement rejeté par Macron.
30:25Pas complètement, mais il n'est pas...
30:28J'aimerais remettre ce que vous avez dit sur 2027, et l'enjeu peut-être des retraités, des voix des retraités.
30:33Ils votent pour qui, les retraités, de manière générale, Frédéric ?
30:36Déjà, qu'on s'intéresse aux retraités est drôle.
30:39On en parle systématiquement avant chaque scrutin, et il y a un imaginaire qui dit
30:44il faut avoir le vote des retraités pour gagner l'élection présidentielle.
30:47C'est faux. En 1981, Giscard avait les retraités, en 2012, Nicolas Sarkozy les avait.
30:53Le bloc le plus important pour gagner le présidentiel, c'est quand même la France du travail,
30:56qui aujourd'hui est chez Marine Le Pen.
30:58Les retraités, c'est une clientèle historique de droite.
31:01Il y a eu une rupture en 2022, où ils ont voté massivement pour Emmanuel Macron,
31:06et maintenant, c'est une clientèle qui est plutôt proche du bloc, du socle commun,
31:11même si, aux élections européennes, pour la première fois, une liste RN,
31:15conduite par Jean-Danes Bardella, est arrivée en tête chez les retraités.
31:18C'est une clientèle qui, depuis 2017, est systématiquement insatisfaite.
31:23La hausse de la CSG, c'est octobre-novembre 2017,
31:26mais qui est assez légitimiste et qui va quand même voter pour les candidats du socle commun.
31:30– Nathan, là-dessus.
31:31– Oui, sur la question du désir manifeste de Laurent Wauquiez
31:34de se présenter à l'élection présidentielle,
31:37je pense qu'il y a un vrai problème, qui est celui de la droite républicaine,
31:40c'est qu'on ne sait pas ce qu'elle offre, en fait.
31:42Est-ce qu'elle offre de reprendre son programme, ses idées, à l'extrême droite,
31:48avec des différences de degrés par rapport à l'extrême droite ?
31:50Ça, c'est un peu la stratégie Patrick Buisson, on fait l'aspirateur,
31:55on reprend exactement les slogans, ensuite on n'applique ou on n'applique pas,
31:57peu importe, mais en tout cas, on vient séduire cet électorat de cette façon.
32:00Est-ce qu'elle est dans une logique, plutôt Valérie Pécresse,
32:03de faire une sorte de stratégie mimétique avec des différences de degrés, toujours,
32:07par rapport au Bloc central et au macronisme ?
32:09– Vous dites qu'il n'y a pas d'espace.
32:10– Mais dans les deux cas, il y a une sorte de vide intellectuel.
32:12Et je pense que, peut-être que si les Républicains veulent s'investir
32:15dans les élections présidentielles, ils ont du temps, peut-être,
32:17de proposer, mais intellectuellement, philosophiquement, idéologiquement,
32:21quelle est la nécessité éventuelle d'une droite républicaine dans la France d'aujourd'hui ?
32:25Et cette question-là, j'ai l'impression qu'ils ne la posent pas,
32:27ou en tout cas qu'ils ne se la posent pas.
32:29– Ils s'en vont, merci, merci Président élu.
32:32Mais si, Président élu, c'était Donald Trump, direction les États-Unis,
32:35où nos amis américains ont donc fait leur choix.
32:37C'est Donald Trump qui fera son comeback à la Maison-Blanche au mois de janvier prochain.
32:41Cette semaine, il a rencontré Joe Biden pour préparer une transition
32:44que les deux hommes souhaitent la plus fluide possible.
32:47Et maintenant, que faut-il attendre de Trump 2 ?
32:50Écoutez les promesses du Président élu, c'était juste avant le scrutin.
32:55– Nous réduirons vos impôts, créerons des millions d'emplois,
33:02remettrons votre école en état, arrêterons l'endoctrinement de vos enfants
33:07et nous ne les laisserons pas essayer de changer le sexe de votre enfant.
33:15Non, vous ne ferez pas cela, on ne changera pas le sexe de vos enfants
33:18avec leur folie transgenre.
33:22– La victoire de Donald Trump, c'est la victoire de l'anti-wokisme.
33:25On va en parler, mais je vais d'abord fixer les termes du débat.
33:27Cette semaine, l'Académie française a dévoilé le 4e et dernier tome
33:30de la 9e édition de son célèbre dictionnaire.
33:33On y retrouve le mot « wokisme » avec cette entrée,
33:37courant de pensée, idéologie, née aux États-Unis dans les années 2000,
33:40qui prône l'éveil des consciences aux inégalités,
33:43structurant les sociétés occidentales et privilégiant la lutte
33:46contre les discriminations, notamment de nature raciste, sexiste et homophobe.
33:50Vous faites les gros yeux, Chloé,
33:51vous n'êtes pas forcément d'accord avec cette définition.
33:54Juste peut-être sur l'analyse de cette victoire de Trump,
33:56est-ce que vous dites clairement que c'est la victoire de l'anti-wokisme ?
34:00– Non, je pense qu'on ne peut pas dire ça avec certitude,
34:03parce que quand les sondeurs observent les causes du vote et les priorités,
34:10la question économique est au moins aussi importante,
34:13et même peut-être plus importante.
34:15C'est toujours très difficile de déterminer le poids de chaque facteur
34:18dans le vote des uns et des autres,
34:22et il faut faire attention,
34:24parce que chacun a tendance à voir midi à sa porte.
34:27Et donc ceux qui disent que c'est la victoire de l'anti-wokisme,
34:30c'est avant tout ceux qui sont anti-wok ici,
34:33et qui veulent voir dans les États-Unis la prédiction
34:36de ce qu'ils aimeraient voir arriver en France demain.
34:40En plus, il faut quand même dire que le wokisme
34:43est allé beaucoup plus loin aux États-Unis qu'il n'est allé ici,
34:47et que donc on ne peut pas exactement faire de parallèles.
34:49– Moi quand je vois cette définition, elle est plutôt louable.
34:51– Justement, c'est ce que j'allais dire,
34:54parce que là en fait ils ont juste défini la gauche,
34:56et moi je ne considère pas que toute la gauche soit wok pour dire une chose comme ça.
35:02– Alors on va revoir cette définition,
35:03et Nathan j'aimerais vous entendre sur cette définition du wokisme,
35:05parce que finalement le wok c'est toujours l'autre,
35:08on se moque d'eux, c'est ça ?
35:09– Moi je ne comprends pas ce que veut dire ce concept,
35:11et je trouve que ça en dit très long sur la dégradation du débat
35:14qu'un tel concept s'impose.
35:16Michel Foucault, au début des Anormaux,
35:18rappelle qu'à la fin des années 40,
35:20dans les médias on parlait des existentialistes pour dire n'importe quoi,
35:23pour désigner les jeunes qui s'habillaient un peu avec des pantalons troués,
35:26qui allaient faire la fête le soir,
35:28et que ça n'avait évidemment rien à voir
35:29avec le courant philosophique de l'existentialisme.
35:32C'est un peu la même chose.
35:33– Vous dites qu'il n'y a pas de wokisme, il n'y a pas de wok, il n'y a pas de wokisme.
35:35– Ce qu'on appelle wokisme,
35:37on met dans le même concept des choses qui n'ont rien à voir les unes avec les autres.
35:39Je vous donne deux exemples.
35:41Premier exemple, quand on parle par exemple du concept d'intersectionnalité des luttes,
35:45c'est pour désigner…
35:45– Expliquez-nous.
35:47– C'est pour désigner, dans le débat public c'est employé,
35:49pour désigner le fait qu'il y aurait une sorte de convergence des luttes militantes.
35:52Dans les sciences sociales, ce concept a une définition,
35:54notamment introduite par Kimberlé Crenshaw, qui n'a rien à voir.
35:57Deuxième exemple, la cancel culture.
35:59La cancel culture, elle a été inventée à Rome,
36:00ça s'appelle la damnatio memoriae.
36:02En Floride, quand on interdit les livres qui sont soi-disant
36:06qui pervertissent la sexualité, quand des républicains font ça,
36:08quand des puritains font ça, ils fondent la cancel culture.
36:11Donnez l'impression, si vous voulez,
36:12qu'un certain nombre d'études qui viennent des sciences sociales
36:15se seraient comme ça imposées de manière militante,
36:17c'est très caricatural,
36:18et que ces pratiques n'existent pas.
36:19De l'autre côté, le maccartisme c'était quoi ?
36:21Vous voyez, c'est un concept qui est extrêmement vague,
36:23extrêmement flou et extrêmement pauvre.
36:24– Alors, la question beaucoup pesée quand même dans l'élection américaine,
36:28je vais vous montrer ce sondage publié par l'institut Blueprint
36:31qui est proche des démocrates sur les principaux facteurs
36:34qui ont poussé les Américains à ne pas choisir Kamala Harris.
36:38Numéro 1, l'inflation, numéro 2, l'immigration,
36:41et en numéro 3, la transidentité.
36:43C'est pour ça…
36:45– Vous voyez, ça arrive quand même loin derrière l'économie et l'immigration.
36:49– Mais ça reste une des raisons pour lesquelles Kamala Harris a perdu.
36:52Je ne sais pas si elle était woke d'ailleurs,
36:54mais en tout cas, c'est la raison pour laquelle
36:56les Américains se sont détournés de ce vote.
36:58– L'écrivaine Siri Hutzfeld, dans Libé cette semaine,
37:00a écrit un texte absolument passionnant,
37:03où elle dit, elle explique une des raisons
37:06pour lesquelles Donald Trump a été réélu.
37:09Son électorat, c'est l'attachement aux frontières,
37:13c'est-à-dire maintenir, renforcer les frontières,
37:15aussi bien les frontières géographiques
37:17entre les Etats-Unis et le Mexique, par exemple,
37:20que les frontières entre les gens.
37:21Parce qu'en effet, c'est vrai que c'est quelque chose
37:24qui chagrine les électeurs de Donald Trump,
37:27de voir qu'un homme peut devenir une femme
37:29ou une femme peut devenir un homme, ça, ils ne comprennent pas.
37:32Et, voilà, les frontières entre les races aussi,
37:36c'est quelque chose qui, pour eux, est hyper important.
37:40Le retour et la consolidation des frontières.
37:43Alors, après, est-ce que c'est du wokie, de l'anti-wokie ?
37:45Moi, c'est pareil, je souscris exactement
37:47à ce que vient de dire Nathan Devers,
37:49et d'ailleurs à ce que l'on a quasiment tous dit,
37:52moi, je n'en peux plus d'entendre ce mot « fourre-tout »,
37:54qu'on ne comprend pas, qui est souvent utilisé
37:58par la droite ou l'extrême-droite
38:00pour taper sur la gauche, sur la gauche, et voilà.
38:03Mais ça correspond quand même à une crainte
38:05dans certaines parties de la population, Frédéric,
38:08ce n'est pas simplement quelque chose inventé.
38:10Oui, je partage complètement ce qui a été dit,
38:12d'ailleurs, dans les enquêtes qualitatives,
38:13pour moi, c'est la vérité des prix,
38:14ce n'est pas un sondage où l'on va imposer des mots,
38:16intersectionnalité, culture du viol,
38:18même s'il y a des mots qui sont quand même rentrés,
38:20patriarcat, culture du viol,
38:21des ferments de ce qu'on peut appeler le wokisme,
38:24qui sont cités par les Français,
38:25mais le wokisme en tant que tel est très mal défini.
38:28Si je peux faire une remarque sur la définition
38:31que j'ai entendue un peu rapidement de l'académique,
38:34quand on dit qu'on va se battre contre les discriminations
38:39racistes, homophobes, etc.,
38:41moi, j'ai envie de dire, c'est intéressant,
38:43c'est SES Racisme en 85, mais la différence...
38:45Alors là, on revoit, c'est l'académie française.
38:47Oui, je l'assume.
38:48Ce n'est pas les plus modernes.
38:50Non, ils sortent un dictionnaire tous les 40 ans,
38:53ils travaillent un petit peu.
38:54Il manque quand même, pourquoi je parle de SES Racisme,
38:56c'est qu'à cette époque, et d'ailleurs les jeunes
38:58qu'il faut interroger dans le cadre des enquêtes Nouvelle Vague,
39:01croyaient encore que le politique pouvait résoudre
39:04ces discriminations, pouvait améliorer les choses.
39:06La différence avec le wokisme, et je prends en compte
39:10toutes vos prudences là-dessus,
39:12c'est qu'il y a une dimension systémique,
39:14une dimension systématique, une dimension même
39:16de création et de construction, notamment par l'État,
39:19et c'est peut-être ça qui manque dans la définition.
39:21Chloé, là-dessus, vous êtes d'accord avec tout ce qu'il a dit ?
39:23Le wokisme n'existe pas ?
39:25Non, moi je pense qu'il y a une partie des courants militants
39:30qui peut être désignée comme wok,
39:33mais il faut être précis sur la définition,
39:36et que cette définition-là peut désigner,
39:39y compris des gens de droite, je veux dire,
39:40la lutte contre les discriminations,
39:42c'est heureusement quelque chose, en tout cas quand on vit en France,
39:44c'est heureusement un combat qui est quand même
39:47très largement partagé.
39:48Pour autant, et je suis d'accord sur l'intersectionnalité,
39:52on l'a substituée à la convergence des luttes,
39:55donc c'est comme ça qu'on l'utilise dans le débat public,
39:58alors que l'intersectionnalité, c'est quelque chose qui…
40:00C'est quoi l'intersectionnalité ?
40:01Alors, c'est simplement que, vous l'avez cité,
40:05une juriste a documenté le fait que les juges américains
40:09avaient tendance à cumuler le handicap d'être une femme
40:14et le handicap d'être…
40:16D'accord, c'est cumuler plusieurs handicaps pour réguler.
40:19Quand vous êtes une femme noire,
40:20vous êtes plus objet de discrimination
40:22que lorsque vous êtes une femme tout court,
40:24et donc il y a un cumul des handicaps
40:28dont vous pouvez souffrir dans la société,
40:30et c'est un terme effectivement qui renvoie à une réalité
40:33et qui a été complètement détourné par les militants.
40:35Ça ne veut pas dire, à mes yeux,
40:37qu'il n'y a pas des courants militants qui détournent des combats
40:40et qui utilisent des outils légitimes, en quelque sorte,
40:45des outils des sciences sociales,
40:46pour mener des combats qui sont caricaturaux ou qui sont extrêmes.
40:50Alors, en France, la victoire de Trump a suscité beaucoup de réactions,
40:52à voir celle d'Éric Ciotti,
40:53magnifique victoire du peuple américain contre un système,
40:56un espoir pour la paix, une défaite des wokistes,
41:00voilà ce que nous dit Éric Ciotti.
41:02Il y a aussi Jean-François Copé qui, dans L'Express,
41:04analyse la victoire de Trump comme un rejet idéologique du wokisme
41:08qui a rassemblé les classes moyennes.
41:11Cette victoire de Donald Trump,
41:13il y a des leçons à tirer pour la France, Nathan ?
41:16On entend beaucoup, ça veut dire que Marine Le Pen sera élue en 2027.
41:20Une chose égale par ailleurs.
41:21Heureusement que la France n'est pas les États-Unis,
41:24mais il y a quand même une chose qui est frappante
41:26dans la carrière politique de Donald Trump,
41:28c'est qu'il a commis mille et une actions
41:31qui, normalement, devraient coûter la vie politique à celui qui les commet.
41:35On reprend l'exemple, peut-être le plus fort, au tout début,
41:39quand il avait eu cet enregistrement où il disait qu'il attrapait les femmes,
41:41on s'en souvient, je ne vais pas citer la phrase.
41:43Vous l'avez déjà fait, la précédente émission.
41:44On peut en citer tellement.
41:46Une tentative de coup d'État, c'est des choses hallucinantes.
41:49Non seulement, il arrive à survivre, mais il en sort renforcé.
41:54On parlait tout à l'heure du procès de Marine Le Pen.
41:56Le fait que quand vous avez des élites qui se comportent littéralement,
41:59il n'y a pas de non, qui se comportent comme…
42:02Platon décrit la fin de la démocratie au livre 8 de la République.
42:05Le changement de la démocratie en tyrannie.
42:07Le moment où la démocratie perd la modération.
42:09Le moment où les élites font n'importe quoi.
42:11Et quand l'opinion publique accepte ça,
42:14qu'elle acclame, qu'elle applaudit, qu'elle est contente,
42:15en effet, c'est inquiétant pour l'état de nos démocraties.
42:18Plus léger.
42:19Certains, ou certaines ex, sont plus difficiles à quitter que d'autres.
42:23Il y en a qui s'accrochent au navire,
42:24alors même que celui-ci est parti depuis déjà plusieurs années.
42:28Revoici par exemple Nicolas Sarkozy,
42:30qui tenait le week-end dernier une conférence du côté de Saint Raphaël.
42:33Et comme souvent, en pareil cas,
42:34l'ancien président a assuré le spectacle.
42:37Écoutez.
42:39Le statut du professeur des écoles, je ne critique personne.
42:42Je ne veux d'ennuis avec personne.
42:44Je dis des faits.
42:47C'est 24 heures par semaine.
42:52Mais François-Xavier, est-ce qu'on ne me dit pas six mois de l'année ?
42:57Eh oui, parce qu'entre les vacances et les week-ends...
43:04Alors, je sais bien, il faut préparer des cours.
43:08Maternelle, grande section.
43:10Je sais qu'il faut corriger les copies.
43:15Et je sais que c'est un boulot difficile d'être enseignant.
43:18Mais il faut dire la vérité maintenant.
43:22Nous n'avons pas les moyens d'avoir un million d'enseignants.
43:25Dans le même temps, un autre ancien président redevenu,
43:28lui député, est en pleine promo pour son nouveau livre.
43:31François Hollande est venu nous faire un coucou à Public Sénat cette semaine.
43:34Il l'a retrouvé en replay dans notre émission
43:37« Au bonheur des livres » présentée par Claire Chazal.
43:39Cher Frédéric, Hollande, Sarkozy, ils ont toujours la cote auprès des Français ?
43:43Clairement oui.
43:44Dans le baromètre, ils doivent filer du sel pour Paris-MH et Sud Radio.
43:47Ils sont, selon les mois, troisième ou quatrième.
43:51Mais je ne les mettrai pas sur le même plan, malgré ce gros point commun
43:54qui est d'avoir été locataire de l'Élysée pendant cinq ans.
43:57C'est un gros point commun.
43:58Oui, un gros point commun, on est bien d'accord.
43:59Nicolas Sarkozy a quand même, après sa longue défaite à la primaire de 2016,
44:05fait comprendre qu'il quittait la vie politique.
44:08Et il apparaît comme un observateur, un mémorialiste avec ses livres
44:13où il raconte son Élysée.
44:15François Hollande, pardon, mais il est revenu dans le champ politique.
44:18Il a été élu dans une circonscription, en Corrèze,
44:21lors d'un combat à la loyale.
44:24Mais dans le conscient collectif, ça reste Sarkozy.
44:27Bien sûr, mais en termes de popularité, il ne faut pas regarder seulement le résultat global.
44:32Nicolas Sarkozy n'est plus préféré à droite.
44:35François Hollande, aujourd'hui, arrive en tête systématiquement
44:38chez les jeunes et chez les sympathisants de gauche.
44:40Et il pourrait incarner cet espace social-démocrate non-LFI
44:47qui est arrivé en tête devant LFI aux élections européennes.
44:51Il n'est pas seul.
44:52Il y a Raphaël Glucksmann, il y a Bernard Cazeneuve, il y en a d'autres.
44:55Mais il est, je dirais, plus dans le circuit et dans le champ politique
44:59que Nicolas Sarkozy, même si son bilan,
45:02qui est toujours vu de manière très contrastée par beaucoup de Français,
45:05peut-être le plombe.
45:06Comment on explique cette popularité de ces anciens présidents, Alexandre ?
45:09On a oublié tous les reproches qu'on leur faisait.
45:11Qu'est-ce qui se passe ?
45:12C'est un peu le statut de la reine d'Angleterre.
45:14C'est-à-dire que c'est quelqu'un qui fait partie du paysage.
45:18C'est rassurant parce qu'elle est là,
45:20elle incarne une espèce de savoir, d'histoire, etc.
45:24Et donc, je pense que dans un monde aujourd'hui justement tellement chaotique,
45:29je reviens à la péthodière dont je parlais,
45:31eux, ils incarnent une période où les choses étaient un peu plus cadrées,
45:35un peu plus claires.
45:37Alors, certes, pas forcément une période heureuse
45:40parce que François Hollande a vécu la période du Bataclan,
45:44des attentats terribles,
45:47mais quand même une période où les choses, oui, étaient plus claires
45:51et des périodes qu'ils ont surmontées.
45:55Donc, ils incarnent une sorte...
45:57Peut-être que quelque part, ils rassurent un peu
45:59de les voir toujours dans le paysage.
46:01On dit, tant qu'ils sont là, on ne va pas partir totalement en sucette.
46:05Mais bon, ceci étant dit,
46:09je pense qu'il y a besoin de nouvelles figures,
46:13il y a besoin de passer à une nouvelle chaîne.
46:16Mais non, mais ce n'est pas qu'ils s'accrochent.
46:18D'abord, vous envoyez passer des politiques dans vos émissions.
46:24Le pouvoir, la politique, c'est un truc,
46:27quand on l'a dans le sang, on l'a à vie.
46:30Et donc, ils l'ont toujours.
46:32Ils ont toujours un appétit de pouvoir.
46:34Regardez-les.
46:36François Hollande, notamment, il a une gourmandise,
46:38il adore ça, c'est sa vie.
46:40Donc, moi, je ne suis pas pour les jeter à la benne.
46:44Je pense qu'il y a une expérience,
46:46un savoir qui peut être...
46:48Mais bien sûr, ils ont raison, qui peut être intéressant,
46:50notamment chez François Hollande,
46:52mais je pense qu'il y a un besoin de transmission
46:56du savoir, de l'expérience,
46:58qui est important et qu'il faut garder.
47:00Et je pense que c'est ça, dans les Français où on vit.
47:02Ça les rassure, de savoir qu'il y a des gens
47:04qui ont expérimenté le pouvoir,
47:06qui se sont sortis de situations difficiles
47:08et qui sont toujours là.
47:10Est-ce qu'il faut qu'ils reviennent au pouvoir ?
47:12Là-dessus, j'ai un gros doute.
47:14C'est très difficile d'expliquer.
47:16Merci, Nicolas Sarkozy.
47:18Est-ce que ça nous dit,
47:20dont parlait Frédéric,
47:22que la France est un peu nostalgique aussi ?
47:24Oui, peut-être, comme quand Jacques Chirac
47:26est décédé et que son enterrement
47:28a été un moment de recueillement
47:30où les gens pensent au passé de manière générale
47:32et pas forcément au passé politique.
47:34Mais François Hollande et Nicolas Sarkozy
47:36ont un point commun, c'est que dans les deux cas,
47:38leurs partis sont quasiment morts aujourd'hui,
47:40ou en tout cas en grand état de faiblesse.
47:42Et qu'autant ils sont peut-être populaires,
47:44autant, ce que j'observe quand même,
47:46c'est que François Hollande,
47:48même pas forcément l'extrême-gauche,
47:50ils ne veulent surtout pas en entendre parler.
47:52C'est l'incarnation de tout ce qu'ils refusent,
47:54de tout ce contre quoi ils se sont construits.
47:56Et peut-être que du côté de Nicolas Sarkozy,
47:58il y a aussi des réticences un peu de même nature.
48:00C'était le cas lors des primaires de LR
48:02où François Fillon avait gagné les primaires à sa place.
48:04Donc c'est intéressant de voir
48:06qu'ils sont aussi les représentants
48:08d'un monde politique qui a été dynamité,
48:10vraiment dynamité.
48:12Vous parliez de François Hollande.
48:14On a précisément demandé à François Hollande
48:16de faire face aux insoumis avec qui son parti
48:18a fait alliance aux dernières législatives.
48:20Écoutez sa réponse.
48:22Je l'ai fait aussi parce qu'il y avait une menace
48:24qui me paraissait forte,
48:26la possibilité que l'extrême-droite arrive au pouvoir.
48:28C'est pour ça que l'expression
48:30de nouveau Front populaire avait quand même
48:32une signification.
48:34Le Front populaire s'était constitué.
48:36Léon Blum et Maurice Torres s'étaient échangés
48:38des invectives tout au long.
48:40Plutôt Torres sur Blum que Blum sur Torres,
48:42mais quand même.
48:44Il n'y avait pas de majorité.
48:46Ni face à la menace d'une extrême-droite.
48:48Sauf que le Front populaire,
48:50il y a eu une majorité à l'Assemblée,
48:52à la Chambre des députés à ce moment-là.
48:54Là, il n'y avait pas de majorité.
48:56Chloé, je ne vais pas vous demander
48:58si François Hollande sera candidat en 2027,
49:00mais cette alliance avec la France insoumise,
49:02il va la porter un peu comme un boulet.
49:04Il y a une hypocrisie gigantesque.
49:06C'est-à-dire qu'en fait,
49:08les différents candidats de gauche
49:10aux dernières législatives
49:12auront besoin de l'Union pour se faire élire
49:14et ils auront besoin de l'Union
49:16pour éventuellement se faire réélire
49:18s'il y a une dissolution
49:20dans un an ou dans deux ans.
49:22Et ils auront besoin aussi de l'Union
49:24pour éventuellement gagner la présidentielle.
49:26Et donc, bien qu'ils se détestent,
49:28ils sont coincés ensemble.
49:30Et donc, au lieu d'assumer ça ouvertement
49:32et de dire, bon, ben voilà,
49:34je suis en colloque avec des gens que je déteste,
49:36mais c'est comme ça parce que sinon,
49:38on ne gagne pas le pouvoir,
49:40on n'aura pas d'arguments divers et variés
49:42en disant qu'il y avait la menace de l'extrême droite.
49:44Et puis, je trouve ça d'une hypocrisie terrible.
49:46Il suffirait de dire la vérité.
49:48Et je pense que là-dessus,
49:50François Hollande, comme les autres socialistes,
49:52ne disent pas la vérité.
49:54François Hollande, 2027.
49:56Frédéric, que vous disent vos sondages ?
49:58Il a été testé une fois
50:00dans une attention de vote,
50:02mais bien sûr, prudence absolue,
50:04où il talonnait Jean-Luc Mélenchon
50:06qui, lui, a perdu beaucoup de terrain
50:08notamment le 7 octobre.
50:10Par rapport à ce qu'a dit Chloé Morin,
50:12qui est très juste, deux choses.
50:14Jamais, depuis sept ans, globalement,
50:16à toutes les élections, le niveau de la gauche
50:18a été aussi faible.
50:20Je rappellerai qu'en 2012, au premier tour,
50:22l'addition Mélenchon-Hollande-Eva Joly,
50:24c'est 42-43%.
50:26On en est loin à toutes les élections.
50:28Et deuxièmement, le problème de la gauche,
50:30ce n'est pas seulement l'incarnation,
50:32c'est le décalage entre beaucoup de prises de parole
50:34de leaders de gauche, notamment de la France Insoumise,
50:36parce qu'il n'y a jamais, dans une enquête,
50:38une majorité de gens de gauche qui disent que la police tue,
50:40qu'il y a racisme systémique,
50:42on revient sur notre thème précédent,
50:44ou que les émeutes de juin 2023
50:46étaient des émeutes sociales justifiées.
50:48C'est ça aussi la crise de la gauche,
50:50c'est un centre de gravité
50:52des élus,
50:54toujours influencés par la force
50:56de la France Insoumise,
50:58et les sympathisants de gauche.
51:00Sur ce point, je vous laisse 20 secondes.
51:02Pour revenir sur l'hypocrisie qu'évoquait Chloé Morin,
51:04d'accord, parce que, souvenez-vous,
51:06Raphaël Luxman, quand il a dû,
51:08quand il s'est résolu
51:10à accepter ce nouveau front populaire,
51:12il l'a fait vraiment du bout des lèvres,
51:14et donc il laissait entendre que c'était purement électoraliste
51:16pour contrer l'extrême droite.
51:18Et François Hollande, il le reconnaît lui-même
51:20aujourd'hui, je ne vois pas où est l'hypocrisie.
51:22Ils le disent eux-mêmes très nettement.
51:24Merci, Président Larcher.
51:26Comme chaque semaine, on termine par un top flop.
51:28Une question simple, qui a marqué l'actualité de la semaine
51:30en bien ou en mal ?
51:32On va commencer le top de la semaine.
51:34Qui c'est ?
51:36Je voulais saluer le prix Goncourt
51:38qui a été remis à Kamel Daoud.
51:40J'ai lu que beaucoup de gens ont parlé de la portée politique
51:42de ce prix, etc. C'est surtout un très grand écrivain.
51:44C'est surtout un très grand livre.
51:46Moi, c'est la dimension littéraire
51:48qui m'a le plus marqué.
51:50Kamel Daoud, depuis ses premiers écrits,
51:52est quelqu'un qui a réinventé la langue française,
51:54qui lui a donné une poésie,
51:56un désir, une vitalité
51:58qui vient peut-être aussi
52:00de ce qu'il a appris, de ce qu'il a désiré,
52:02de ce qu'il décrivait très bien dans son premier roman
52:04comme une sorte de bien vacant.
52:06Je voulais le saluer.
52:08Et le flop ?
52:10C'est la proposition de loi en Irak
52:12consistant à vouloir abaisser l'âge du consentement
52:14pour les femmes de 18 à 9 ans.
52:16Ce qui signifie que des femmes de 9 ans
52:18pourraient être épousées, se marier,
52:20des fillettes, exactement.
52:22Alexandra, le top de la semaine ?
52:24J'ai deux tops aujourd'hui,
52:26parce que j'en peux plus des flops.
52:28Pour redresser la barge,
52:30c'est le cas de le dire,
52:32je vais vous parler de mon premier top.
52:34C'est l'enquête sur la sexualité des Français
52:36qui a été révélée cette semaine.
52:38Le constat est formidable.
52:40Les Français se sentent
52:42beaucoup plus libres...
52:44Au lit.
52:46Au lit, ou pas seulement.
52:48Notamment les femmes.
52:50Les femmes ont beaucoup plus de partenaires,
52:52assument la masturbation,
52:54alors que jusqu'à présent,
52:56elles ne l'assumaient pas.
52:58Les Français font peut-être moins l'amour,
53:00mais ils le font mieux.
53:02C'est une excellente nouvelle.
53:04Et votre autre excellente nouvelle ?
53:06Ce n'est pas le concours,
53:08mais c'est le Renaudot des lycéens
53:10qui a été attribué hier à Olivier Norek
53:12pour Les guerriers de l'hiver.
53:14C'est un magnifique roman
53:16qui a été publié chez Michel Laffont.
53:18Olivier Norek a reçu aussi le prix Jean Giono.
53:20C'est un livre absolument magnifique.
53:22Olivier Norek, c'est un ancien flic
53:24qui écrivait jusqu'à présent des polars.
53:26Et là, tout à coup, il écrit un non-polar
53:28qui a été reconnu par le milieu.
53:30Merci pour ces bonnes nouvelles et ces tops.
53:32Frédéric, le top de la semaine ?
53:34C'est un top sportif.
53:36C'est Félix Lebrun, 4e joueur mondial,
53:381er joueur mondial non-chinois
53:40puisqu'il est devancé par 3 Chinois.
53:42On ne se rend pas compte de ce que c'est
53:44d'avoir une personne de 18 ans
53:46qui est sur le toit du monde
53:48et qui est face à un pays où il y a une pratique
53:50de tennis de table jamais vue.
53:52C'est aussi Léon Marchand qui prend la parole.
53:54On voit que les sportifs couronnés au JO
53:56ne sont pas des experts muets,
53:58puisque sur Twitter,
54:00sur X, il a vilipendé
54:02l'enterrement de première classe
54:04de la promesse d'Emmanuel Macron
54:06d'avoir deux heures de sport obligatoire
54:08au collège.
54:10Une annonce qui ne sera pas suivie des faits.
54:12Le flop, c'est la France insoumise
54:14et son obsession sur la question israélienne
54:16et palestinienne.
54:18Il le paye dans toutes les enquêtes.
54:20Il donne 80% de mauvaises opinions.
54:22C'est le parti le plus rejeté.
54:24Est-ce que ce flop,
54:26est-ce que cette démonétisation
54:28n'est pas lié à un décalage
54:30entre ce qu'on attend d'un parti d'opposition
54:32s'opposer, proposer et expérimenter
54:34ou proposer aux Français
54:36une offre alternative ? Ils ne le font pas.
54:38Chloé, le top de la semaine.
54:40Nous allons la semaine prochaine
54:42avoir le congrès des maires de France.
54:44A cette occasion,
54:46l'AMF a fait réaliser une enquête
54:48auprès de milliers de maires.
54:50Il y en a 5000 qui ont répondu.
54:52Cette enquête a le mérite
54:54d'illustrer la dure réalité
54:56de la vie d'élus locaux.
54:58On y voit, par exemple,
55:00qu'un maire sur deux
55:02se reconnaît être sujet à des troubles du sommeil.
55:04On a des proportions énormes
55:06qui ont des coups de fatigue, etc.
55:08C'est intéressant de braquer
55:10les projecteurs sur les élus locaux.
55:12On en parlera la semaine prochaine.
55:14Le flop de la semaine.
55:16J'ai reçu un commentaire
55:18qui se félicitait du poste
55:20qui a été attribué à Elon Musk.
55:22Il disait qu'il avait hâte
55:24de partager ses bonnes pratiques
55:26face à quelqu'un
55:28qui manifestement veut détruire l'Etat.
55:30Je trouve que c'est
55:32un coup de com' raté
55:34parce qu'Elon Musk n'a même pas retweeté.
55:36Ça a braqué tous les syndicats.
55:38C'était vraiment un flop.
55:40La séance est suspendue.
55:42C'est le mot de la fin.
55:44Je vous rappelle que vous pouvez
55:46voir cette émission en replay
55:48sur public-sénat.fr.
55:50On se retrouve la semaine prochaine.
55:52Même jour, même heure et même endroit.
55:54Bye bye.