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Pierre de Vilno reçoit Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie de France dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos

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00:00Bonjour, bonjour à tous, bienvenue sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1, c'est News Les Echos.
00:05Bonjour Marc Ferracci, vous êtes le ministre délégué à l'industrie, c'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:11L'industrie qui souffre avec des fermetures d'usines, des plans sociaux, des grèves et une colère légitimes qui montent paradoxales
00:19lorsque le Président de la République appelle sans cesse à la réindustrialisation.
00:24La France est-elle encore compétitive, doit-elle avancer seule ou dans l'Europe ?
00:29Demain commence d'ailleurs la grande semaine de l'industrie, qu'allez-vous annoncer, proposer dans ce climat tendu ?
00:36Et aussi avec les agriculteurs, nous parlerons également de l'insécurité et de l'antisémitisme
00:41avec l'hymne israélien sifflé jeudi soir au Stade de France pourtant archi-sécurisé.
00:47Et de Donald Trump, craignez-vous une Amérique qui se referme avec des droits de douane exorbitants ?
00:53Par exemple, toutes ces questions, je les aborde avec vous ce matin, entourés de Stéphane Dupont des Echos.
00:58Bonjour Stéphane et de Mathieu Bocoté, bonjour Mathieu.
01:00Bonjour.
01:01Mais d'abord Marc Ferrachi, je voudrais votre commentaire sur ce qui s'est passé cette semaine au procès des assistants parlementaires du RN.
01:08Le parquet requiert une condamnation, une inéligibilité avec des peines exécutoires.
01:14Est-ce qu'on est en train d'assister au procès politique de Marine Le Pen ?
01:19Non, je ne pense pas, je ne pense pas.
01:20On est au début d'une procédure puisque, vous l'avez dit, ce sont des réquisitions du procureur.
01:25Il y aura aussi des plaidoiries de la défense et puis il y aura surtout un jugement.
01:28Donc il faut déjà attendre.
01:30Mais je voudrais quand même rappeler deux principes ici.
01:33C'est que d'une part, ce qui sera décidé par les juges le sera sur la base de faits et sur la base d'une démarche qui est une démarche indépendante.
01:42Si on commence à remettre en question l'indépendance de la justice, si on commence à remettre en question le principe même de la séparation des pouvoirs.
01:49Moi, je suis ministre, il ne m'appartient pas de commenter ou d'interférer dans une procédure de justice.
01:55Si on commence à remettre en cause cela.
01:56Qui remet en cause cela ? Marine Le Pen elle-même ?
01:58Tous ceux qui, d'une manière ou d'une autre, s'offusquent de ce que l'on appellerait un gouvernement des juges.
02:04Moi, je pense que le gouvernement, c'est l'exécutif et les juges, on parle d'ailleurs d'autorité judiciaire, doivent rester indépendants.
02:11C'est extrêmement rare de demander des peines exécutoires.
02:13Ce n'est pas une histoire d'offuscation.
02:15C'est juste qu'on constate que c'est extrêmement rare de demander des peines exécutoires.
02:19Et si Marine Le Pen fait appel, l'appel ne serait pas suspensif.
02:23C'est la raison pour laquelle il faut distinguer les réquisitions et le jugement.
02:27Et nous verrons bien ce que donnera le jugement.
02:28Et le deuxième point sur lequel je voudrais quand même insister, c'est que ces questions de peines d'inégibilité automatique,
02:36elles ont été mises dans la loi.
02:38Elles ont été mises dans la loi par des parlementaires qui ont voté la loi.
02:41Et je comprends tout à fait, pour ma part, qu'il y ait débat sur le principe de ces peines.
02:45Certains pays ont des peines de cette nature, d'autres n'en ont pas.
02:48Certains pays ont fait des choix différents du point de vue de leur législation.
02:52Il est tout à fait légitime qu'on puisse avoir un débat politique.
02:54Qu'est-ce que vous pensez, vous ?
02:55Et y compris au niveau parlementaire.
02:58Moi, aujourd'hui, très sincèrement, je ne me suis pas forgé une opinion sur la nécessité des peines d'inéligibilité automatique.
03:06Mais ce que je veux dire, c'est que si on veut remettre en cause ce principe,
03:09eh bien, il y a une modalité assez simple qui est de changer la loi, de déposer une proposition de loi
03:13ou de déposer un projet de loi en ce sens.
03:15Donc, il faut conserver des principes en tête, l'indépendance de la justice
03:20et le fait que la justice, elle, applique une loi qui a été votée par les parlementaires.
03:25Si on veut remettre en question cette loi, eh bien, tout le monde est tout à fait légitime à le faire.
03:29On peut faire la ligne de Gérald Darmanin.
03:31Gérald Darmanin, qui fait partie de votre famille politique,
03:33lui, il dit que ce serait profondément choquant que Marine Le Pen soit déclarée inéligible.
03:38Est-ce qu'il a tort ?
03:39Moi, ce que je trouverais choquant, pour tout vous dire, c'est que des hommes ou des femmes politiques,
03:45et là, je ne parle pas de Marine Le Pen particulièrement,
03:48je parle de toute personnalité politique,
03:50soient traités différemment du reste des citoyens au regard de la loi.
03:53À partir du moment où la loi prévoit quelque chose, elle doit s'appliquer.
03:57C'est un principe assez simple, mais on a parfois tendance à l'oublier.
04:00Une fois que la loi est votée, eh bien, en particulier la loi pénale, elle doit s'appliquer.
04:04Et encore une fois, je ne remets pas en question l'opportunité de débattre sur ce sujet.
04:09Moi, je me forgerais une opinion une fois que j'aurais eu les arguments des pénalistes,
04:12les arguments des hommes politiques de droite et de gauche,
04:15les arguments de celles et ceux qui sont concernés par cette législation.
04:18Mais encore une fois, il me semble qu'il faut prendre les choses dans l'ordre.
04:21Aujourd'hui, nous avons une procédure qui n'est pas terminée.
04:24Et vous l'avez dit, il y a effectivement des réquisitions qui sont très sévères,
04:28mais qui peut-être ne se traduiront pas par un jugement aussi sévère.
04:31Donc, attendons et ayons ce débat autour de l'inéligibilité, mais dans le bon cadre.
04:35Mais cela dit, lorsque certains s'en inquiètent, par exemple M. Shuttle, dans les pages du Figaro,
04:40qu'il dit fondamentalement, ce serait une forme de pouvoir séparer,
04:45mais un pouvoir interviendrait, une interférence d'un pouvoir dans un autre,
04:48pour évacuer une candidate qui a été confirmée démocratiquement
04:51par le vote des Français d'une élection à l'autre.
04:53Est-ce qu'il n'y a pas aussi une forme d'intervention du judiciaire dans la politique
04:56pour frapper, d'interdire un candidat?
04:58Vous savez, dans une procédure judiciaire, il y a des faits.
05:02Il y a une interprétation des faits, qui est celle du juge, dans le cadre d'une procédure.
05:07La procédure, c'est ce qui, au fond, nous garantit contre les interventions,
05:13qui nous garantit contre l'arbitraire, l'arbitraire qui peut être celui du juge.
05:17Ce qui nous protège, c'est cette procédure pénale.
05:20Ce qui nous protège, c'est le fait qu'il y ait du contradictoire.
05:22Et comme je le disais, les avocats de Marine Le Pen vont opérer des plaidoiries,
05:27vont mobiliser tous les arguments en faveur de leur cliente.
05:30Et dès demain.
05:32Et pour moi, c'est encore une fois ce cadre-là qui nous protège contre ce que vous évoquez.
05:37C'est le cadre d'une procédure pénale qui a été élaborée,
05:40année après année, décennie après décennie,
05:43et qui est aujourd'hui un cadre solide.
05:45Donc moi, je fais confiance à cette procédure.
05:46Je fais confiance à la justice parce qu'il y a ces procédures-là.
05:49– Mais il n'y a pas d'arbitraire dans le fait de demander
05:51qu'elle soit évacuée de la vie politique,
05:53tout simplement qu'elle ne puisse pas, que l'appel ne permette pas de reporter…
05:57– Mais ça, vous parlez d'arbitraire.
05:59Moi, je ne connais pas le détail du dossier.
06:01Je ne sais pas quels sont les éléments factuels
06:03qui ont été pris en compte par le procureur pour opérer ces réquisitions.
06:07Donc je ne vais pas me prononcer.
06:08Et puis je n'ai absolument pas vocation à me prononcer sur une procédure judiciaire.
06:11Mais j'insiste encore une fois sur le fait que cette notion d'arbitraire,
06:15moi, je mets en face d'elle le cadre de la procédure
06:21et les garde-fous démocratiques et institutionnels que permet la procédure pénale
06:25parce que c'est ça qui nous protège collectivement de l'arbitraire.
06:28Moi-même, je ne souhaiterais pas être soumis à l'arbitraire de quelque pouvoir que ce soit.
06:32Mais justement parce que nous avons des règles,
06:34justement parce que nous avons des procédures pénales
06:36qui encadrent ce pouvoir de décision,
06:40je pense que nous pouvons garder confiance en notre justice.
06:42Une approche judiciaire, ça n'empêche pas 65% des Français,
06:45deux tiers des Français, Marc Ferracci,
06:47de considérer que la justice n'est pas impartiale.
06:50C'est un sondage CSA pour Europe 1, CNews et le JDD.
06:55Écoutez, ça veut dire qu'il faut continuer.
06:58Est-ce que vous êtes dans le tiers restant ?
06:58Il faut continuer.
07:00Oui, moi, je suis dans le tiers restant.
07:01Je suis dans le tiers restant.
07:02Je pense que la justice, même s'il peut y avoir de temps à autre,
07:06comme dans toute institution, des exceptions.
07:11Mais je pense que dans l'immense majorité des cas,
07:13les magistrats sont des gens qui servent l'intérêt général,
07:16qui font leur travail en toute impartialité.
07:18Et remettre en question encore une fois cette impartialité,
07:21je pense que c'est dangereux.
07:22Autre question d'actualité, Marc Ferracci.
07:24Le match France-Israël de jeudi soir s'est déroulé
07:27plutôt dans le calme, dans un stade de France archi protégé.
07:30Ça n'a pas empêché un petit groupe de personnes
07:33de siffler l'hymne israélien.
07:35Comment est-ce que vous avez réagi ?
07:36Écoutez, avec des regrets.
07:38Malheureusement, c'est des événements qui donnent souvent lieu
07:42à des manifestations.
07:44Le football a une dimension politique.
07:46Le sport a une dimension politique.
07:48Et dans le contexte actuel que vous connaissez,
07:51celui d'un conflit qui se déroule au Proche-Orient, eh bien...
07:57Je pensais que vous alliez me parler de l'antisémitisme
07:59grimpant dans notre pays.
08:00Bien sûr, mais je peux vous en parler.
08:01Vous savez, moi, je me suis battu en tant que parlementaire
08:05et je me suis battu même toute ma vie
08:06contre le racisme et l'antisémitisme.
08:08Aujourd'hui, nos compatriotes de confession juive
08:11représentent à peu près 1% de la population française
08:14et subissent plus de 50% des agressions
08:17à caractère raciste et antisémite.
08:18Donc, le constat, il est très clair.
08:20L'antisémitisme progresse dans notre société.
08:22Il progresse en France, il progresse en Europe.
08:24On l'a vu à Amsterdam avec ces images complètement glaçantes
08:27qui s'apparentent à une véritable chasse aux Juifs.
08:30Moi, j'utilise le terme.
08:31Donc, je ne ferme pas les yeux sur ce constat.
08:36Et encore une fois...
08:37Comment vous l'expliquez, cette montée de l'antisémitisme ?
08:39Écoutez, il y a énormément d'explications à mobiliser.
08:42Je pense qu'il y a évidemment un contexte.
08:45Le fait que les images de Gaza soient sur tous nos écrans.
08:49Le fait que certaines forces politiques aussi
08:52instrumentalisent ce conflit, il faut bien le dire.
08:54La France insoumise, par exemple.
08:57Eh bien, tout ça...
08:59Et l'islamisme, si je peux.
09:00Pardonnez-moi, je termine.
09:01Tout ça participe effectivement à la montée de l'antisémitisme.
09:06Maintenant...
09:07Donc, les images de Gaza alimentent l'antisémitisme ?
09:09Non, non, non, non.
09:10Pardonnez-moi.
09:11Ce qui...
09:12C'est l'utilisation qui en est faite par un certain nombre de forces politiques.
09:16Je vais essayer de garder la cohérence de mes propos.
09:22Donc, pour répondre à votre question, oui, j'ai été,
09:26comme malheureusement souvent,
09:29eh bien, interpellé par le fait que les gens sifflent un hymne.
09:32Moi, je vais souvent voir des matchs de foot ou de rugby dans les stades.
09:36Et je suis toujours, même quand on siffle l'adversaire,
09:39je suis toujours dans le regret par rapport à ça.
09:42Vous aurez remarqué, Marc Férati, que plusieurs observateurs
09:45font remarquer que le président se rattrape sur l'antisémitisme
09:49après avoir manqué le rendez-vous de la Grande Marche,
09:51qui était, il y a un an, la Grande Marche contre l'antisémitisme
09:53à laquelle il n'a pas participé.
09:55Mais aussi ces derniers échanges interposés avec Benyamin Netanyahou,
09:59vous qui êtes proche du président.
10:01Que pense-t-il vraiment sur ce sujet de l'antisémitisme ?
10:05Il y a une approche qui est constante sur ce sujet.
10:08Il est le gardien de la cohésion nationale
10:11et il a à la fois une grande lucidité sur ce qui se passe,
10:14une grande lucidité sur le fait, comme je vous le disais,
10:17que nous sommes confrontés à un problème d'antisémitisme
10:20qui croit dans notre société,
10:21qui croit à l'intérieur de notre collectivité nationale.
10:24Et ici, les réponses, il les a déjà formulées à main-et-main entreprise,
10:28c'est l'éducation, c'est l'autorité, c'est la fermeté,
10:31c'est-à-dire une réponse absolument ferme et directe et puissante
10:40contre tous les actes d'antisémitisme.
10:42Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et l'invité du Grand Rendez-vous.
10:44Dans un instant, on parle des grèves et des conflits sociaux.
10:47Pardonnez-moi, à tout de suite.
10:50Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et l'invité de CNews et d'Europe 1.
10:56Ce matin, dans le Grand Rendez-vous avec les Échos,
10:59Marc Ferracci, à un moment où les Français qui travaillent dur
11:02et qui voudraient un moment de répit pour les fêtes de Noël,
11:06qui depuis des semaines ont pris leur billet de train
11:09pour aller voir leurs familles, leurs amis, préavis de grève,
11:12menace d'annulation des trains.
11:15Un sondage CSA pour Europe 1 et CNews dit que 62% des Français
11:19estiment qu'il faut interdire la grève dans les transports
11:23au moment de Noël.
11:24Alors cette fois-ci, est-ce que vous êtes dans les deux tiers
11:25ou dans le tiers restant ?
11:27Ce que je veux dire, c'est que les Français ont le droit
11:29de fêter Noël en famille et qu'il faut tout faire
11:32pour que cette grève ne dure pas.
11:34Il y a un préavis pour le 21 novembre, je crois.
11:37Il faut que cette grève ne dure pas afin que la possibilité
11:41de se déplacer sur notre territoire à Noël soit préservée.
11:45Maintenant, ce que je veux dire, c'est qu'on a aujourd'hui
11:48un cadre qui est celui du dialogue entre la direction
11:51de la SNCF et les syndicats.
11:53Je pense qu'il faut laisser ce dialogue se dérouler.
11:55Moi, je suis plutôt confiant, je vais vous le dire,
11:58sur le fait que les négociations atterrissent.
12:02Je pense que notre capacité est celle du président de la SNCF,
12:07M. Farandou, à trouver un point d'atterrissage.
12:10Qui a un discours de ministre à M. Farandou.
12:11Un point d'atterrissage.
12:13Mettez-vous du côté des Français.
12:14Je pense qu'il a raison.
12:16Il y a une forme de responsabilité à avoir.
12:18Je pense qu'à la fin, les syndicats de cheminots
12:21seront responsables par rapport à tout cela.
12:22Mais ce n'est pas du chantage du côté, comme tous les ans,
12:25des syndicats de cheminots qui annoncent un préavis de grève
12:27avant les fêtes pour obtenir des augmentations de salaires ?
12:30Ça arrive assez souvent.
12:31En l'occurrence, c'est principalement le sujet
12:35de l'évolution du fret SNCF, de la manière dont ce fret
12:38va évoluer d'un point de vue commercial et économique,
12:42qui motive la grève.
12:44Mais derrière, il y a des inquiétudes.
12:46Je pense que les inquiétudes peuvent être relevées.
12:48On ne va pas forcément rentrer dans le détail technique
12:50du dossier.
12:51Mais il y a un certain nombre d'éléments qui nous permettent,
12:53à mon avis, de trouver un point d'atterrissage
12:54à cette négociation.
12:55Mais justement, sur le plan politique,
12:56est-ce qu'il n'y a pas un abus du droit de grève
12:57quand le droit de grève est plus important que tous les autres ?
13:00C'est-à-dire le droit d'avoir une existence tranquille,
13:01le droit de se déplacer, le droit de ne pas être pris en otage
13:04par un syndicat militant.
13:05Est-ce que le droit de grève n'est pas en train
13:07d'écraser les autres droits des Français ?
13:09Non, le droit de grève, il est un principe extrêmement important,
13:13extrêmement structurant dans notre État de droit.
13:16C'est un principe qui est reconnu, y compris à un niveau constitutionnel.
13:20Donc, il faut le préserver.
13:21Il ne s'agit pas de le remettre en question,
13:23mais il faut trouver les voies de passage.
13:25Là où, effectivement, le sujet de la SNCF remonte fréquemment,
13:28c'est qu'un certain nombre d'activités économiques
13:32sont plus bloquantes que d'autres pour la vie collective.
13:35C'est le cas, évidemment, des trains.
13:36C'est le cas des transports.
13:37C'est le cas, par exemple, de l'énergie.
13:40Et donc, ça donne effectivement un pouvoir pour négocier
13:43à celles et ceux qui en disposent qui est plus fort.
13:46On n'a jamais réussi à mettre en place ce service minimum dans les transports.
13:49Pourquoi est-ce que ça ne marche pas ?
13:51Mais pour tout un tas de raisons.
13:53Moi, je ne suis pas ministre des Transports,
13:54mais vous avez des questions opérationnelles,
13:57vous avez des questions juridiques,
13:58vous avez des questions de réquisition.
14:01Aujourd'hui, il y a des possibilités de faire réquisition
14:04auprès des personnels qui font grève.
14:13Mais à un moment, il faut savoir utiliser ces outils
14:17qui sont des outils puissants,
14:18parce qu'ils remettent en question un droit qui est protégé par la Constitution.
14:22Donc, il faut les utiliser au bon moment.
14:23Moi, je préfère, dans un premier temps,
14:27faire en sorte que la négociation aboutisse.
14:29Et c'est ce qui, à mon avis, va se passer.
14:31Le temps que les Français soient bloqués pendant 3-4 jours
14:32et qu'ils ne puissent pas rejoindre leur famille.
14:33Non, justement, l'enjeu, c'est que pour les fêtes de Noël,
14:37je vous vois pousser l'argument,
14:41mais l'enjeu, c'est que pour les fêtes de Noël,
14:43qui sont un moment extrêmement important,
14:45c'est un moment de retrouvailles en famille,
14:47c'est un moment que les Français doivent voir préserver,
14:52l'enjeu, c'est que pour ce moment-là, les trains circulent.
14:56Mais vous parlez d'un droit qui est protégé par la Constitution,
14:58c'est très vrai, mais ce n'est pas le seul.
14:59Et est-ce qu'on n'est pas dans une situation
15:00où il y a une forme d'abus d'un droit,
15:02je me permets d'y revenir, ça me semble important,
15:04qui écrase des autres,
15:05il n'y a plus d'un droit qui est protégé par la Constitution.
15:08Quand un groupe de syndicats assez militant,
15:11assez radicaux, assez politisé,
15:13se permet de prendre en otage le transport dans un pays,
15:15est-ce qu'on n'est pas devant un dérèglement du droit de grève à tout le moins ?
15:17Mais vous savez, si vous voulez faire en sorte
15:20qu'un droit prévale sur l'autre,
15:21si vous voulez faire en sorte que d'autres équilibres
15:25soient trouvés entre le droit de grève
15:26et la liberté de circulation, par exemple,
15:29eh bien là aussi, on revient sur le sujet que nous avions précédemment,
15:32il faut faire évoluer le droit, il faut faire évoluer la loi.
15:35Moi, je ne suis jamais hostile à ce qu'il y ait un débat démocratique
15:38sur ces sujets-là,
15:39mais le débat, il doit se situer au bon niveau.
15:41Nous l'avons sur un plateau de télévision,
15:43il faut qu'il ait lieu le cas échéant au Parlement,
15:46et il faut se donner les moyens, le cas échéant,
15:49de faire évoluer notre droit.
15:50Stéphane Dupont.
15:51Oui, il y a un autre mouvement social qui est en train de monter en France,
15:53c'est le mouvement des agriculteurs
15:56qui entame un certain nombre d'actions.
16:00Ce qui cristallise un petit peu leurs craintes en ce moment,
16:02c'est l'accord de libre-échange avec le Mercosur,
16:05qui va probablement être conclu d'ici à la fin de l'année.
16:08Un accord à lequel la France s'oppose,
16:10mais la France est très isolée.
16:11Comment expliquez-vous que la France sur ce dossier en Europe soit aussi isolée ?
16:15Et est-ce que cet accord est un mauvais accord ?
16:17Alors, d'abord, dire que,
16:20de notre point de vue, du point de vue du gouvernement,
16:22du point de vue du Premier ministre,
16:23qui a exprimé ça de manière extrêmement clairement,
16:26l'agriculture n'est pas une variable d'ajustement.
16:28Et en l'état, ça a été dit par Michel Barnier,
16:31cet accord, il est inacceptable.
16:33Il est inacceptable pourquoi ?
16:34Il est inacceptable parce qu'il ne comporte pas suffisamment de clauses
16:38qui permettent la réciprocité.
16:40La réciprocité, ça veut dire appliquer aux marchandises
16:43qui rentrent sur notre territoire et sur le territoire européen,
16:46en l'occurrence, les mêmes contraintes,
16:47les mêmes contraintes en termes de normes sanitaires,
16:49les mêmes contraintes en termes de normes environnementales,
16:51notamment le fait de respecter les accords de Paris,
16:54qui prévoient des limitations d'émissions de CO2.
16:57Cet accord, aujourd'hui, nous jugeons qu'il n'offre...
17:00C'est vous qui dites ça, il n'y a que la France qui l'offre aujourd'hui.
17:02Non, pas tout à fait.
17:03Je pense qu'il y a d'autres pays européens
17:06qui peuvent être sur une ligne un petit peu similaire.
17:09Mais ce que je veux dire, c'est que le commerce international,
17:13par principe, nous n'y sommes pas opposés.
17:15Mais il faut qu'il soit juste.
17:16Il faut que nos agriculteurs et aussi nos industriels,
17:19nous allons en reparler, jouent à armes égales.
17:22Vous, Marc Perazzi, vous êtes le ministre de l'Industrie
17:23et cet accord, a priori, il est très bon pour l'industrie française,
17:25qui va pouvoir exporter beaucoup plus dans ces pays.
17:28Oui, je suis le ministre de l'Industrie
17:31et j'aurai l'occasion de vous dire ce que je pense en termes commercial
17:34pour notre industrie.
17:35Mais on doit aussi avoir une approche globale.
17:38Quand on négocie...
17:39Ministre de l'Industrie, pardon,
17:40on aimerait bien entendre ce que vous avez à dire au terme de l'industrie.
17:42Quand on négocie, on doit prendre en compte l'intégralité des filières,
17:46l'intégralité des impacts, les impacts sur l'agriculture,
17:49les impacts sur l'industrie,
17:50les impacts sur toutes nos filières économiques.
17:53Et s'agissant de nos agriculteurs,
17:57je dois le dire, cet accord n'est pas un accord équilibré.
17:59Ce n'est pas un accord juste.
18:00Il n'y a pas suffisamment de mécanismes qui permettent de contrôler
18:03ce qu'on appelle les mesures miroirs,
18:04c'est-à-dire ces mesures qui permettent d'assurer
18:06qu'il y a de la réciprocité dans ce que font les agriculteurs argentins,
18:09brésiliens et ce que font les agriculteurs français.
18:12Et donc, cet accord doit évoluer.
18:14C'est la position française.
18:16Elle est constante, elle ne change pas.
18:17Mais que je comprenne bien.
18:18À vous entendre, globalement, l'accord serait favorable à l'industrie,
18:21défavorable à l'agriculture.
18:23Dès lors, il faut trouver un nouvel arbitrage.
18:25Non, il faut trouver un équilibre qui permette de faire respecter
18:30ce principe simple pour tous les secteurs,
18:33que ce soit l'industrie ou l'agriculture, qui est la réciprocité.
18:36C'est vrai pour l'industrie.
18:37C'est vrai pour l'agriculture.
18:39Et aujourd'hui, sur le volet agricole, même si je ne suis pas,
18:41vous me le dites, ministre de l'Agriculture,
18:44sur le volet agricole, eh bien, cette réciprocité,
18:47elle ne bénéficie pas des meilleures garanties.
18:49Et c'est la raison pour laquelle les agriculteurs
18:51sont en colère contre cet accord.
18:55Les agriculteurs...
18:56Vous comprenez leur colère ?
18:57Je comprends leur colère.
18:59Je comprends qu'on a besoin de faire évoluer le texte de cet accord.
19:02Globalement, est-ce que ce n'est pas tous les accords de libre-échange
19:04qui, aujourd'hui, sont contestés de manière politique ?
19:06L'accord avec le Canada qui a été signé quelques années est contesté,
19:09y compris par des LR qui sont au gouvernement avec vous.
19:12Est-ce qu'aujourd'hui, on est en train de faire marche arrière
19:15sur ces accords de libre-échange ?
19:16Est-ce que c'est souhaitable ?
19:17Non, je pense que ça n'est pas souhaitable
19:19parce que si on s'engage dans une forme de guerre commerciale
19:22ou si on remet en question beaucoup d'accords de libre-échange,
19:24on va très vite voir que les pays, les produits que nous importons
19:28et que les Français consomment vont coûter plus cher.
19:30On verra très vite que des emplois disparaissent.
19:32Vous savez, il y a 4 millions d'emplois dans notre pays
19:34qui dépendent de nos exportations.
19:36Donc, quand on commence à fermer les frontières
19:38et à mettre des barrières commerciales
19:40de manière complètement déséquilibrée,
19:43à un moment ou à un autre, ça a des conséquences.
19:46Ce sont les représailles commerciales
19:47et ça nous coûte des emplois.
19:48Ça nous coûte aussi des produits plus chers.
19:50Donc, il faut trouver des bons équilibres.
19:51Et le bon équilibre, il est dans cette notion de réciprocité.
19:54On doit être plus exigeant aujourd'hui sur les questions
19:58de respect de l'environnement, sur les questions de respect
20:02des contraintes sanitaires en matière d'agriculture.
20:04Et pour ça, il faut des clauses qui soient appliquées
20:06de manière réciproque et équilibrée.
20:07Est-ce qu'on a suffisamment choyé les agriculteurs
20:10qui ont montré leur colère, qui en amont du dernier
20:12Salon de l'agriculture, sont montés à Paris
20:15avec les moissonneuses batteuses, avec leurs tracteurs,
20:17avec tous les engins qu'ils trouvaient sous la main ?
20:20Aujourd'hui, quand Mme Le Floc de la coordination rurale
20:23qui dit qu'on attendait ce que le gouvernement nous protège,
20:27qu'ils mettent sous cloche, par exemple, nos taxes foncières
20:31qui n'arrêtent pas d'augmenter les impôts,
20:34est-ce qu'on aurait pu faire plus d'efforts pour les agriculteurs ?
20:38Le sujet, ce n'est pas de choyer les gens,
20:40c'est de trouver des solutions à leurs problèmes.
20:42Parmi les problèmes que les agriculteurs ont remontés
20:45et remontent toujours, il y a le sujet de la complexité administrative,
20:48il y a le sujet de la simplification des procédures,
20:50la simplification dans l'obtention des aides en particulier.
20:53C'est un sujet majeur et c'est un sujet sur lequel
20:56des engagements ont été pris.
20:57Certains ont déjà été mis en œuvre et d'autres vont arriver.
21:02Vous savez que nous avons un projet de loi
21:04qui a été examiné, a commencé d'être examiné cette année
21:09et qui va reprendre en janvier.
21:10C'est un projet de loi d'orientation pour le monde agricole
21:13qui vise à résoudre un certain nombre de ces problèmes de complexité,
21:16qui vise à apporter des solutions aux agriculteurs.
21:18Et je pense que dans les prochaines semaines,
21:20ces réponses seront sur la table.
21:23Marc Ferracci, ministre de l'Industrie
21:25et l'invité du grand rendez-vous Europe 1 CNews Les Echos.
21:28Dans un instant, on parlera des plans sociaux
21:30et il est concerné, évidemment, le ministre de l'Industrie.
21:33A tout de suite.
21:36Retour sur le plateau du grand rendez-vous CNews Europe 1 Les Echos.
21:40Avec le ministre de l'Industrie, Marc Ferracci,
21:43vous avez dit vous-même en commission des affaires économiques
21:49de l'Assemblée nationale ce mardi
21:51que nous devions nous attendre à de nouvelles fermetures
21:55de sites industriels Michelin 1254 emplois,
21:58Auchan 2389 emplois.
22:01Alors, ces nouvelles fermetures, combien et quand ?
22:05D'abord, il ne faut pas faire l'autruche.
22:08Il faut regarder la situation de notre pays,
22:11la situation de l'industrie de manière lucide
22:14et constater deux choses au fond.
22:17D'abord, qu'il y a des difficultés dans un certain nombre de filières.
22:20C'est l'automobile, c'est la chimie, c'est la sidérurgie.
22:24Mais aussi qu'il y a un certain nombre de fondamentaux
22:27qui restent solides.
22:28On a une croissance qui est toujours forte.
22:29On a créé des emplois industriels
22:31alors qu'on en détruisait depuis sept ans.
22:34On en a créé combien ?
22:35On en a créé 130 000 depuis sept ans.
22:38Et alors même que des usines fermaient,
22:41aujourd'hui, on ouvre encore plus d'usines qu'on en ferme.
22:44On crée plus d'emplois qu'on en détruit.
22:46Donc, moi, ce que je veux dire, c'est qu'une politique industrielle,
22:50ça doit marcher sur deux jambes.
22:51Ça doit protéger l'existant et s'attaquer aux difficultés des entreprises
22:55et en particulier à cette question des fermetures de sites
22:58et des plans sociaux.
22:59Et ça doit aussi créer des emplois et créer les conditions
23:02pour que les investissements,
23:03pour que les créations d'emplois de demain soient possibles.
23:06Donc, moi, mon rôle de ministre de l'Industrie,
23:09c'est véritablement d'être dans ce combat.
23:10Je considère que mon ministère est un ministère de combat.
23:12Et par rapport aux fermetures de sites,
23:16notre approche, elle est toujours la même.
23:17Elle est basée sur deux principes.
23:19C'est le collectif et c'est le terrain.
23:21Le collectif, parce que pour résoudre des problèmes
23:23comme ceux des fermetures de sites,
23:25quand des difficultés sont annoncées,
23:27il faut mettre tout le monde autour de la table.
23:28Il faut mettre les créanciers.
23:30Il faut mettre les actionnaires.
23:31Il faut mettre les élus autour de la table.
23:33Il faut trouver des solutions de financement
23:35afin que le rebond industriel du site soit possible.
23:37Parfois, c'est possible et nous avons de bons exemples
23:40ces derniers mois, ces dernières semaines,
23:42même ces derniers jours.
23:43L'entreprise NFA, par exemple, en Savoie,
23:45dans laquelle nous avons sauvé 120 emplois.
23:47L'entreprise Ascometal, dans laquelle nous avons sauvé,
23:52au terme d'un redressement, des centaines et des centaines d'emplois.
23:55Donc, il y a aujourd'hui une volonté de se battre sur chaque dossier,
23:59pour chaque emploi, lorsque les entreprises sont en difficulté.
24:02Mais il y a aussi une volonté de construire les conditions
24:07de la réindustrialisation durable.
24:09Ces conditions, ça suppose d'avoir une vision d'ensemble.
24:12Une vision d'ensemble pour notre économie,
24:13une vision d'ensemble pour les filières industrielles.
24:16Nous allons, par exemple, proposer avec le ministre de l'économie,
24:19Antoine Armand, un plan de soutien à l'échelle européenne
24:21pour la filière automobile, parce qu'apporter des réponses
24:24aux difficultés de cette filière,
24:26ça se fait aussi à l'échelle européenne.
24:27Donc moi, ce que je veux dire, c'est qu'il n'y a aucune fatalité
24:31à voir des emplois disparaître ou à voir des sites fermés.
24:34Il y en a, il y en a toujours eu dans notre histoire économique.
24:37Notre rôle, c'est qu'il y ait plus d'emplois créés à la fin
24:39que d'emplois qui disparaissent.
24:41Marc Ferracci, vous dites que vous êtes un ministre de combat,
24:43que vous battez pour la réindustrialisation de la France.
24:45Mais dans le même temps, votre gouvernement,
24:47dans le projet de budget qui est en discussion en ce moment
24:49à l'Assemblée et au Sénat, va alourdir fortement
24:53les impôts des entreprises, près de 8 milliards.
24:56Il va réduire les allégements de charges.
24:58Le patron du Medef, dans le Parisien ce matin,
25:00parle de 8 milliards de charges en plus pour les entreprises
25:03l'année prochaine.
25:04Comment pouvez-vous défendre, dire qu'on va réindustrialiser
25:08la France alors que vous allez matraquer les entreprises
25:10avec des impôts nouveaux ?
25:11D'abord, vous le savez, notre situation budgétaire,
25:13elle est compliquée, elle est difficile.
25:16On a besoin de faire un effort à hauteur de 60 milliards d'euros
25:18d'économies pour l'année 2025, d'économies ou de rentrées fiscales
25:22supplémentaires.
25:23Et évidemment, beaucoup d'acteurs sont mis à contribution,
25:26notamment les grandes entreprises, celles qui font plus d'un milliard
25:28d'euros de chiffre d'affaires.
25:29Les efforts qu'on leur demande, ce sont des efforts temporaires,
25:32ce sont des efforts provisoires, ce sont des efforts exceptionnels
25:34sur deux ans.
25:35Provisoires, ils durent souvent longtemps.
25:36Et j'insiste sur ce point.
25:38Mais moi, en tant que ministre de l'Industrie,
25:39dans le dialogue que nous aurons de manière interministérielle
25:43dans les prochains mois, je me battrai évidemment
25:46pour que ce principe qui est un engagement vis-à-vis
25:48des entreprises soit évidemment préservé.
25:50Ça, c'est le premier point.
25:51Et je pense que les entreprises le comprennent,
25:53les entreprises, y compris les plus grandes d'entre elles.
25:55On écoute le patron du Medef dans le Parisien,
25:57il ne comprend pas tellement.
25:57Il dit qu'il faut choisir entre les créations d'emplois.
26:00Qu'est-ce que vous lui répondez, à Patrick ?
26:01Moi, ce que je lui réponds, c'est que ces efforts,
26:03en termes d'impôts sur les sociétés, ils sont temporaires.
26:05Ensuite, vous avez parlé des allègements de charges.
26:07Ça, c'est un sujet qui, effectivement, me préoccupe.
26:10J'ai eu l'occasion de le dire.
26:11Je pense que la raison pour laquelle nous avons,
26:13depuis 2017, créé près de 3 millions d'emplois,
26:16ça tient notamment au fait que nous avons baissé
26:18le coût du travail.
26:19Nous avons transformé les allègements de charges
26:21et nous les avons baissés sur tous les salaires
26:23et notamment sur les bas salaires parce que c'est là
26:25que le coût du travail a des effets sur l'emploi
26:27les plus importants.
26:29La copie initiale de ce projet de loi de financement
26:31de la Sécurité sociale, puisqu'il s'agit d'exonération sociale,
26:34prévoyait 4 milliards d'euros de réduction des exonérations,
26:38c'est-à-dire 4 milliards d'euros de hausse du coût du travail.
26:40Moi, j'ai eu l'occasion de le dire.
26:42J'ai souhaité que d'autres équilibres soient trouvés
26:44tout en continuant à faire des économies,
26:46mais des économies ailleurs,
26:48afin de limiter ce surcoût pour les entreprises.
26:51C'est ce que nous sommes en train de réaliser.
26:53C'est ce que nous sommes en train de réaliser.
26:55Les députés du Bloc central,
26:57et en particulier du groupe Ensemble pour la République,
27:00se sont mobilisés pour faire en sorte que cette augmentation
27:03du coût du travail soit supprimée,
27:05en tout cas très largement atténuée.
27:06Une billette de milliards, donc.
27:08Dont on va réduire la hausse.
27:09Pour l'instant, les discussions ont lieu
27:14et le ministre de l'économie, Antoine Armand,
27:16et moi-même, nous sommes mobilisés pour trouver,
27:18tout en faisant les économies qu'on nous demande
27:20pour réduire nos déficits,
27:22de trouver d'autres solutions.
27:23Je pense que nous allons y arriver.
27:24Et encore une fois, ces efforts,
27:26ils ont vocation à ne durer qu'un temps.
27:29Parce qu'à un moment ou un autre,
27:31il faut conserver ce cap.
27:33Vous savez, parlons de ces 4 milliards.
27:35Moi, je pourrais vous parler des 15 milliards de baisse
27:37des impôts de production que nous avons fait
27:39à partir de 2021 en France,
27:41et qu'aucun gouvernement n'avait fait auparavant.
27:44Donc, il y a aussi un certain nombre de choses
27:45qui sont préservées.
27:46Elle est stoppée, cette baisse des impôts de production.
27:47Et je dois le dire, la continuité de cette baisse,
27:51effectivement, est interrompue.
27:52J'espère qu'elle reprendra
27:53dès que la situation budgétaire le permettra.
27:56Mais il ne faut pas jeter le bébé avec l'eau du bain.
27:58Il ne faut pas passer sous silence
28:00les efforts qui ont été faits.
28:01L'offre qui était en faveur des entreprises,
28:03qui a été conduite par le président de la République
28:04depuis 2017, c'est terminé,
28:06et qu'on est en train de basculer dans le fond.
28:07Eh bien, je ne suis pas d'accord,
28:08parce que je le dis et je le redis
28:10avec la plus grande clarté,
28:12les efforts qu'on demande sont temporaires.
28:14Les acquis, comme la baisse des impôts de production,
28:16ne sont pas remis en question.
28:17Ils ne sont pas remis en question.
28:19Encore une fois, on n'est pas en train
28:20d'augmenter les impôts de production.
28:22Des acquis comme le crédit impôt recherche,
28:24le crédit impôt recherche qui garantit
28:27la possibilité d'embaucher des chercheurs,
28:29d'embaucher des ingénieurs,
28:30de faire de la recherche et de l'innovation
28:32dans notre pays.
28:32Ça représente presque 8 milliards d'euros aujourd'hui.
28:35Il va subir un aménagement marginal
28:38de l'ordre de quelques centaines de millions d'euros,
28:40mais il est préservé.
28:41Et ça, moi, quand je vais sur le terrain,
28:42je serai demain à Toulouse pour parler d'aéronautique.
28:45Eh bien, on va me parler du crédit impôt recherche.
28:47Et moi, j'aurai l'occasion de dire que ce dispositif,
28:49il est préservé dans son intégrité.
28:51Et ça, c'est un élément très important.
28:52La politique de l'offre, c'est toujours notre cap.
28:55Marc Ferracci, l'aéronautique, l'automobile,
28:57ce sont des joyaux industriels français.
29:01On n'est plus dans les années 70 où on a connu,
29:04on l'a vu dans les films de Sautet, de Melville,
29:06les aciéries, les fonderies, les hauts fourneaux,
29:09qui étaient des bassins d'emploi
29:10où les gens n'étaient pas au chômage.
29:12Il y avait des grandes familles.
29:13Tout le monde était à l'abri.
29:15On a l'impression qu'à la fin des années 2000,
29:19on a basculé dans le tertiaire, on a mis le secondaire
29:21et justement toutes ces industries un peu à la poubelle.
29:25Et aujourd'hui, vous parlez de réindustrialisation.
29:27Vous parliez de l'automobile.
29:28Aujourd'hui, il y a 40 millions de voitures sur les routes en France.
29:31Il y a 40 milliards d'euros chaque année de taxes sur le carburant.
29:36Aujourd'hui, on nous dit la voiture, elle est électrique.
29:39Alors, question, est-ce qu'on veut s'aborder les deux ?
29:41C'est-à-dire plus de voitures parce que ça pollue,
29:43parce que c'est trop gros, parce que c'est dangereux pour les cyclistes.
29:47Et puis, plus de machines à cache par l'État, sauf bien sûr,
29:50si vous avez l'intention de taxer de la même façon le kilowattheure
29:55et de l'électricité, de la même façon que vous le taxiez sur le litre de gasoil.
30:00Bon, alors il y a plusieurs questions dans votre question.
30:02Moi, ce que je veux dire sur la filière électrique,
30:04c'est que la filière automobile, elle est confrontée à deux défis.
30:08Le premier défi, on n'en a pas encore parlé,
30:10c'est le défi d'une compétition internationale qui est aujourd'hui féroce
30:14et qui est souvent déloyale avec des industries.
30:16L'industrie chinoise, l'industrie américaine,
30:19qui sont très fortement subventionnées et qui permettent à les constructeurs
30:23de pratiquer des prix qui sont plus bas que ceux de nos constructeurs.
30:26Ça, c'est le premier point et ça appelle à une réponse européenne.
30:28Je vais y revenir.
30:29Le deuxième défi, vous l'avez dit, c'est la transition de cette filière vers l'électrique.
30:34Il est prévu qu'en 2035, eh bien, les véhicules vendus en France,
30:37les véhicules neufs vendus en France, soient des véhicules électriques
30:41dans leur intégralité.
30:42Les autres s'y opposent, notamment en Allemagne.
30:44Alors non, là, je ne vais pas être d'accord avec vous là-dessus
30:46parce que moi, je discute avec tous les acteurs de la filière,
30:49avec les constructeurs, mais aussi avec les équipementiers.
30:51Eh bien, ce cap de 2035, ils ne le remettent pas en question.
30:55Ce qu'ils remettent éventuellement en question, pour certains d'entre eux,
30:59c'est le chemin, c'est le rythme par lequel on atteint cet objectif
31:02de n'avoir que des véhicules électriques en 2035.
31:05Et nous, nous sommes d'accord avec l'idée de prendre en compte
31:09à la fois les impacts économiques et sociaux.
31:11Vous savez que quand vous passez à vos véhicules électriques,
31:13vous avez des activités d'équipementiers,
31:14comme les activités de pots d'échappement.
31:16J'étais il y a quelques semaines dans un site de l'entreprise Forvia
31:20qui produit des pots d'échappement,
31:21qui est en train de faire une transition vers les réservoirs à hydrogène, par exemple.
31:25Vous avez un certain nombre d'activités comme celle-là
31:27qui vont subir, évidemment, des destructions d'emplois.
31:30Donc, on est en transition et c'est pour ça que ça fait mal.
31:32Nous sommes en transition et c'est pour ça que ça fait mal.
31:34Et c'est pour ça que nous devons accompagner à la fois les salariés,
31:37mais aussi l'ensemble de la filière pour permettre cette transition.
31:40On l'accompagne, on finance dans le cadre du plan France 2030
31:44un appel à projet pour permettre aux sous-traitants automobiles
31:46de se diversifier.
31:47Et c'est ça l'enjeu aujourd'hui, c'est celui de la diversification.
31:50Et la suppression de la prime à la casse aussi ?
31:51Alors, vous savez que la prime à la casse,
31:54elle fait partie d'un ensemble de dispositifs
31:56qui soutiennent la demande de véhicules électriques.
31:59Vous avez la prime à la casse, vous avez aussi le bonus,
32:01vous avez aussi le leasing.
32:02Donc, plus de prime à la casse.
32:03Sur l'ensemble de ces dispositifs,
32:06eh bien, nous faisons aujourd'hui un travail de simplification,
32:10c'est-à-dire que nous gardons le bonus et le leasing
32:12et nous continuons de les financer,
32:13ce qui n'est pas le cas de tous les pays.
32:15L'Allemagne a supprimé purement et simplement le bonus écologique.
32:17Nous, nous maintenons un bonus écologique
32:21et moi, je souhaite qu'il soit maintenu de manière durable et pérenne
32:25jusqu'à ce que le marché de l'électrique
32:27eh bien, trouve effectivement les modèles qui sont aujourd'hui construits.
32:32Et j'insiste sur un autre aspect parce que, vous savez,
32:36sur notre filière automobile, on a besoin de soutenir la demande.
32:39C'est très important parce qu'on a besoin d'opérer cette transition.
32:43Il n'y a pas que l'argent et les dépenses budgétaires.
32:46Faire en sorte que les entreprises électrifient leur flotte.
32:48Aujourd'hui, vous avez un véhicule sur deux qui est vendu en France,
32:50qui est acheté par une entreprise au titre de sa flotte professionnelle.
32:53Et les entreprises achètent assez peu de véhicules électriques.
32:55Nous allons, dans le cadre du projet de loi de finances
32:57qui va être appliqué au 1er janvier,
32:59mettre des contraintes plus fortes sur les entreprises là-dessus.
33:02Et ça, ça soutiendra la demande de véhicules électriques.
33:04On revient là-dessus juste après la pause.
33:06Marc Ferracci est avec nous.
33:07Marc Ferracci, ministre délégué à l'industrie et l'invité du grand rendez-vous ce matin.
33:15On parlait de voitures qui est encore et toujours le deuxième budget
33:22dans les foyers français après le logement.
33:24On fonfaronne avec de nouveaux modèles made in France.
33:28La Renault 5, autrefois voiture populaire, qui est aujourd'hui passée à 35 000 euros.
33:31Les voitures électriques sont extrêmement chères.
33:33Vous parliez de cette transition écologique, énergétique nécessaire.
33:37Alors, on arrive bien sûr sur la concurrence chinoise.
33:40Et vous le disiez, Antoine Armand, le ministre de l'économie,
33:44en commission des affaires économiques du Sénat,
33:47a dit qu'on imposerait peut-être des droits douaniers de 35 %
33:52contre le dumping de certains pays asiatiques.
33:56Donc ça veut dire qu'on va mettre des barrières aux pays chinois
33:59pour éviter la concurrence des voitures chinoises ?
34:01Sur ce sujet des véhicules électriques,
34:03la décision a déjà été prise.
34:04Elle a été proposée par la Commission européenne
34:06et elle a été validée par le Conseil européen.
34:08Il y aura effectivement des tarifs douaniers augmentés
34:11sur les véhicules chinois électriques.
34:14Alors, c'est une augmentation.
34:15En réalité, ça va atteindre entre 30 et 50 % au total,
34:18parce qu'il y avait déjà des tarifs sur les véhicules chinois.
34:21Pourquoi ? Parce que quand la Commission a fait son enquête
34:24sur les véhicules électriques chinois,
34:25elle a constaté que l'intégralité de la chaîne de production
34:28et même de valeur était subventionnée de l'extraction du lithium
34:31pour les batteries jusqu'au transport des véhicules par bateau.
34:33Il y avait des subventions.
34:34Et donc, il y avait quelque chose de profondément inéquitable
34:37puisque c'est facile de baisser les prix
34:38quand vous êtes subventionné.
34:40Et donc, sur ce sujet, ça vaut pour l'automobile,
34:42mais ça vaut aussi pour l'acier, ça vaut pour la chimie.
34:44Nous devons sortir en européen d'une forme de naïveté.
34:47Et donc, moi, je pense qu'au-delà de ces tarifs,
34:49il faut aller plus vite, plus fort dans les protections
34:52que nous devons à un certain nombre de filières
34:54qui sont soumises à cette compétition extrêmement forte
34:57et parfois et souvent déloyale de la part des pays asiatiques.
35:00Mais justement, est-ce qu'il n'y a pas un changement d'époque
35:02dont nous sommes témoins en ce moment ?
35:03Depuis les années 90, c'était la mondialisation heureuse.
35:06Est-ce qu'aujourd'hui, on n'a pas un retour du protectionnisme partout ?
35:09Et avec l'élection de Donald Trump aux États-Unis,
35:11est-ce qu'on n'est pas dans un retour avec des grands blocs
35:13qui chacun décident de se protéger ?
35:15Et est-ce que l'Europe n'est pas la dernière finalement,
35:17dernier bloc civilisationnel qui croit au libre-échange à l'ancien ?
35:20Mais vous savez, le durcissement de la concurrence internationale
35:25et le durcissement de la politique commerciale américaine,
35:28elle ne date pas d'hier.
35:30Elle a été initiée déjà par Donald Trump
35:33et elle va probablement se prolonger avec son retour.
35:35La politique chinoise consiste depuis longtemps
35:39sur un certain nombre de secteurs, les batteries, l'automobile,
35:41à subventionner et ça rend la concurrence déloyale.
35:45Donc je vous réponds, oui, oui, en européen,
35:47parce que c'est évidemment à l'échelle européenne que les choses se font,
35:51nous devons réagir.
35:52Nous devons réagir à la fois sur le plan commercial
35:55et avoir des mécanismes qui, de manière beaucoup plus rapide,
35:57permettent de lutter et de mettre des barrières quand il est nécessaire.
36:01C'est le cas, par exemple, sur l'acier,
36:03sur lequel nous sommes en train de travailler.
36:05Et puis, nous devons également avoir une politique d'investissement
36:08et de soutien à nos filières.
36:10Il faut les abriter, les filières qui sont en transition.
36:12C'est la raison pour laquelle, avec Antoine Armand,
36:14nous allons faire des propositions dans les prochaines semaines
36:16pour un plan de soutien à la filière automobile européenne.
36:20Je pense qu'il faudra décliner ça pour d'autres filières
36:22qui sont soumises à la compétition internationale.
36:24Mais sur l'automobile, nous avons besoin à la fois d'investissement,
36:27nous avons besoin de soutien à la demande.
36:29Je vous entendais dire qu'effectivement, les prix sont trop élevés.
36:31C'est vrai que pour un certain nombre de modèles électriques,
36:33aujourd'hui, les prix sont trop élevés.
36:34Alors, ce n'est plus tout à fait 35 000 euros.
36:36Il y a, je ne vais pas faire la promotion de tel ou tel constructeur,
36:39mais aujourd'hui, vous avez des modèles, compte tenu du bonus
36:42que nous maintenons à 25 000 ou 20 000 euros.
36:45Donc, il faut aller...
36:46Il y a toujours une rentrée de gamme quelque part.
36:47Bien sûr, il faut, mais il faut aller vers cet objectif
36:50de rendre les véhicules abordables pour les classes moyennes.
36:53Aujourd'hui, ils sont encore trop chers.
36:55Mais pour ça, il faut, dans la période de transition,
36:57protéger nos industries.
36:58Et puis, il faut investir, pas simplement dans l'automobile.
37:01Il faut investir de manière massive parce que, vous savez,
37:03il y a un rapport qui a été rendu par M. Mario Draghi
37:06qui montre qu'on a un décrochage de compétitivité,
37:10de productivité entre l'Europe et les États-Unis.
37:13Ce décrochage, il a besoin d'être comblé.
37:15Il va nous falloir investir massivement dans les prochaines années.
37:18Et c'est là-dessus aussi que nous allons faire des propositions.
37:20Justement, Marc Ferracci, vous parliez de décrochage,
37:23mais Donald Trump, il ne va pas seulement augmenter les droits de douane.
37:25Il va aussi déréglementer massivement l'économie américaine.
37:28Il a nommé pour ça Tusk, le patron de Tesla.
37:33Non, c'est Musk.
37:34Musk, pardon.
37:35Musk, le premier ministre de Tesla.
37:37Est-ce que vous pensez que la compétitivité de l'économie européenne
37:42va être encore dégradée par rapport aux États-Unis
37:44qui pourront faire des choses que nous, nous ne pourrons pas faire en Europe ?
37:49Comment est-ce qu'on peut réagir ? Qu'est-ce qu'il faut faire ?
37:50Est-ce qu'il faut que nous aussi, on engage un mouvement de déréglementation ?
37:53Vous avez parfaitement raison de dire que là,
37:57nous devons être dans l'action, dans l'anticipation,
37:59parce que Donald Trump n'est pas encore aux manettes,
38:01mais on voit bien ce qui se dessine en termes de déréglementation,
38:04en termes de politique commerciale.
38:06Et au niveau français comme au niveau européen,
38:08nous devons aujourd'hui agir de manière massive.
38:12Agir de manière massive, pour vous répondre, c'est d'abord simplifier les choses.
38:15Moi, je souhaite que dans tous les domaines de l'activité économique,
38:19et nous avons un projet de loi de simplification qui revient,
38:22que nous allons enrichir avec un certain nombre de mesures
38:24qui vont toucher nos industriels et qui vont, je l'espère,
38:26simplifier la vie de nos industriels.
38:28C'est-à-dire la semaine de l'industrie ?
38:30Au niveau français, nous avons la semaine de l'industrie
38:31qui est plutôt consacrée à rendre l'industrie attractive
38:34vis-à-vis des jeunes et des talents.
38:35Mais ensuite, nous avons ce projet de loi de simplification qui vient.
38:39Et puis au niveau européen, là aussi, quand je vous disais qu'il nous faut
38:43un plan coordonné, concerté et puissant pour l'industrie européenne,
38:47ça touche la politique commerciale, ça touche la réglementation
38:50et même la déréglementation, c'est-à-dire la simplification.
38:52Ça touche les investissements communs.
38:54Nous devons aujourd'hui...
38:55On parle depuis des années de la simplification.
38:57Oui, sauf que là, nous avons une fenêtre parce que la Commission européenne
39:00a dit que dans les 100 premiers jours de son mandat,
39:02elle allait mettre sur la table une législation ou un projet de législation
39:06sur l'industrie propre.
39:07Et ça, c'est une fenêtre d'opportunité qui s'ouvre tout de suite.
39:09Et c'est la raison pour laquelle nous sommes très actifs aujourd'hui
39:11sur le plan européen.
39:12On est justement sur le 2035 et je reprends cette audition d'Antoine Armand
39:16à la Commission des affaires économiques au Sénat.
39:18Il disait, est-ce que nous sommes en situation d'infliger des amendes
39:22de plusieurs milliards d'euros aux constructeurs européens
39:24parce qu'ils n'ont pas assez vite atteint leurs objectifs ?
39:26Eh bien, vous avez mis le doigt sur ce que j'évoquais tout à l'heure.
39:29Le cap de 2035, il faut le conserver parce qu'aujourd'hui,
39:32dans la filière automobile, tout le monde veut le conserver.
39:34Il a servi à mettre tout le monde en mouvement et à créer des emplois,
39:37y compris dans l'industrie, sur le volet électrique.
39:39Moi, j'ai été chez Stellantis il y a quelques semaines.
39:41Eh bien, il y avait des lignes de production complètement électrifiées
39:45avec 450 emplois créés.
39:47Donc ça, il faut quand même le dire.
39:48Mais ce que dit Antoine Armand et ce que, évidemment, je partage
39:50parce que nous sommes parfaitement alignés sur ce sujet,
39:52c'est que le chemin pour aller vers 2035,
39:54il doit tenir compte aujourd'hui de la nécessité de protéger nos industries.
39:58Si on ne fait rien, au 1er janvier 2025,
40:00les constructeurs européens, pas simplement les Français,
40:03qui ont des niveaux d'émissions moyens pour les véhicules qu'ils vendent
40:07au-delà de certains seuils vont payer des amendes
40:09ou alors ils devront acheter des quotas.
40:11Ça, nous devons l'éviter parce que si on maintient ces amendes en 2025,
40:15sans avoir eu le temps de mettre en place le fameux plan pour la filière
40:18que j'évoque et que j'appelle de mes voeux,
40:20eh bien, qu'est-ce qui va se passer ?
40:21Les constructeurs vont se dire,
40:22bon, pour éviter d'être trop émetteur de CO2,
40:25je vais limiter la production et la vente de véhicules thermiques.
40:29Et ça, ce serait évidemment catastrophique.
40:31Pourquoi ? Parce que ça aura des impacts sur l'ensemble de la chaîne de valeur
40:34et notamment, ça aura un impact sur l'emploi industriel chez les équipementiers.
40:37Donc nous, nous sommes dans une démarche d'action et de protection
40:40et notamment pour suspendre ces amendes pour l'année 2025.
40:43Alors, on a parlé de retour au protectionnisme,
40:45on a évoqué la déréglementation et au troisième terme,
40:47c'est la débureaucratisation qui nous vient aux Etats-Unis.
40:50Votre collègue Guillaume Kasbarian a félicité Elon Musk en disant
40:54la débureaucratisation des Etats-Unis.
40:56Très bien.
40:57Est-ce qu'on doit s'inspirer de ce que fera Musk aux Etats-Unis,
41:00en France et en Europe ?
41:00Écoutez, je ne sais pas ce que va faire Musk.
41:02Le principe, on va voir ce qui se passe.
41:07On va voir ce qui se passe.
41:09Ce que je veux dire, je partage avec Guillaume Kasbarian
41:11et on s'entend très, très bien sur ce sujet.
41:14Le principe de la débureaucratisation,
41:18le principe de donner de la respiration à nos acteurs économiques,
41:21le principe de simplifier, le principe d'avoir moins de normes.
41:24Est-ce que je choisirais Elon Musk comme exemple ?
41:26Pour tout un tas de raisons, je dirais pas forcément.
41:28Pas forcément.
41:29Il nous reste peu de temps.
41:30Marc Ferracci, je voudrais votre opinion sur ce qui se passe en Ukraine,
41:32qui a été à nouveau attaqué par des drones et des missiles russes
41:35ce dimanche matin.
41:36Pour la première fois,
41:37Volodymyr Zelensky parle d'une paix possible en 2025.
41:41Il l'appelle de ses voeux.
41:42Il n'accepte pour l'instant aucune concession territoriale
41:46qui a été évoquée par le côté russe.
41:49Trump et Poutine sont en contact.
41:51Est-ce que vous pensez que Trump peut convaincre les deux parties à un cessez-le-feu ?
41:56Je pense que ce n'est pas Trump qui va faire la paix.
41:58Ce sont les Russes et les Ukrainiens dans le cadre d'une négociation.
42:01Et cette négociation, elle doit se faire en préservant au maximum
42:06l'intégrité et la souveraineté de l'Ukraine.
42:08Parce qu'il faut quand même rappeler que c'est une guerre d'agression
42:10à laquelle nous assistons depuis maintenant plus de deux ans.
42:13C'est une guerre qui a été déclenchée par Vladimir Poutine.
42:16C'est une guerre qui, si d'aventure elle devait se prolonger,
42:21aboutirait à une remise en cause peut-être profonde
42:23de l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
42:25Donc évidemment que moi je soutiens le principe de la paix.
42:28Toutes celles et ceux qui participeront à construire la paix,
42:31eh bien je serai en soutien.
42:33Mais encore une fois, ça ne doit pas être une paix au rabais.
42:35Ça ne doit pas être une paix qui remet en question
42:38l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
42:39Vous avez dit deux choses.
42:41Elle ne doit pas remettre en question l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
42:43Et vous avez dit qu'il préserve au maximum
42:45l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
42:47Ce qui veut dire qu'il y aura inévitablement,
42:49si je vous comprends bien, des concessions territoriales
42:51qu'on peut souhaiter tout à fait mineures.
42:52Ça n'est pas à moi de le dire.
42:54Encore une fois, je ne fais pas la négociation
42:56à la place des Ukrainiens sur ce que sont leurs buts de négociation.
43:00Mais ce n'est pas un conflit entre Ukraine et Russie.
43:01Aujourd'hui, il y a des accords internationaux qui s'en mêlent.
43:03Encore une fois, l'Ukraine est un pays souverain.
43:06Que dirait-on si le ministre d'un gouvernement français
43:10donnait des orientations à la négociation en disant
43:13voilà ce que l'Ukraine peut accepter ou refuser ?
43:15Ce serait parfaitement inacceptable.
43:16Donc, je ne me prononcerai pas sur ce sujet.
43:18C'est ce qu'a fait M. Boris Johnson au tout début du conflit.
43:21Il est bien libre de le faire.
43:22Moi, je resterai sur ce respect de la souveraineté ukrainienne.
43:25Et c'est aux Ukrainiens de dire où sont
43:28les points d'atterrissage de cette négociation si elle s'ouvre.
43:32Merci beaucoup.
43:32Merci à vous.
43:33Merci ministre de l'Industrie d'avoir été l'invité d'Europe 1 et de CNews.
43:38Très bon dimanche sur nos deux antennes.

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