• il y a 4 jours
Pierre de Vilno reçoit Nicolas Daragon, ministre en charge de la Sécurité du quotidien, dans #LeGrandRDV, en partenariat avec Europe 1 et Les Echos.

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour à tous, bienvenue sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1, c'est News Les Echos.
00:05Bonjour Nicolas Daragon, vous êtes le ministre de la Sécurité du quotidien, ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau.
00:13C'est votre Grand Rendez-vous ce dimanche.
00:16La sécurité du quotidien, c'est quoi ?
00:18Eh bien, c'est celle dont 7 Français sur 10, selon un sondage CSA pour Europe 1 et CNews, disent qu'elle n'est pas suffisante,
00:26qu'elle est gangrénée par le narcotrafic et contre laquelle le gouvernement semble mener non plus une bataille mais une vraie guerre.
00:32Celle de pouvoir dire l'étranger agresseur dehors, l'étranger qui viole dehors, l'étranger islamiste dehors, et ce sont vos propos, Nicolas Daragon, que je cite.
00:42C'est enfin celle de pouvoir vivre librement, de pouvoir vivre sa religion, ses convictions, ses opinions, sans subir, comme cela a été encore le cas à Amsterdam,
00:51des tabassages en règle sur fond de haine des juifs sur tous ces sujets et d'autres encore.
00:57Stéphane Dupont est avec moi.
00:59Bonjour Stéphane.
00:59Bonjour.
01:00Du journal Les Échos.
01:01Bonjour à vous.
01:02Mathieu Boccoté.
01:02Bonjour.
01:03Les violences contre des citoyens israéliens à Amsterdam rappellent les heures les plus indignes de l'histoire.
01:10Ça, c'est le tweet d'Emmanuel Macron après les attaques de dizaines de supporters du Maccabi Tel Aviv, juste après le match contre l'Ajax Amsterdam jeudi soir,
01:19avec plusieurs personnes hospitalisées, des supporters israéliens qui ont été jetés à l'eau, qui ont dû rentrer en urgence par des avions affrétés spécialement par Israël.
01:29Un autre tweet, le voilà, il est signé de Marie Messmer, qui est députée LFI d'Île-et-Vilaine.
01:37Ces gens-là n'ont pas été lynchés parce qu'ils étaient juifs, mais bien parce qu'ils étaient racistes et qu'ils soutenaient un génocide.
01:45Votre commentaire là-dessus.
01:48D'abord, pleine solidarité avec les citoyens israéliens qui ont été agressés.
01:51Ils l'ont été parce qu'ils sont juifs.
01:54La démonstration est en train d'être faite et c'est purement scandaleux que nous vivions ça, en particulier dans la ville d'Annefranc.
02:00Ça rappelle les heures sombres de notre de notre Europe et évidemment, ça appelle à la responsabilité des uns et des autres.
02:06En parlant de responsabilité, l'irresponsabilité de cette députée qui devra s'expliquer devant la police et j'espère devant la justice.
02:14Quand elle dit ces gens-là, j'aimerais comprendre ce qu'elle veut dire par ces gens-là.
02:18Et donc, ça signifie qu'on peut légitimer la violence contre des victimes et simplement parce qu'ils sont israéliens ou alors parce qu'ils sont juifs.
02:28C'est ce qu'elle veut dire. Il y a un moment où il va falloir qu'on réponde de ses propos devant la justice.
02:34Le discours de la France insoumise est intolérable dans notre pays.
02:38Il est en train de sortir de la République et il faut que des mesures fermes soient prises à l'encontre de ces gens qui ne représentent plus personne.
02:45Quel genre de mesures ?
02:46Judiciaire. On est dans un état de droit. Cette députée devra s'expliquer devant la police.
02:51Elle devra ensuite s'expliquer devant la justice. C'est intolérable.
02:54Est-ce qu'elle a encore sa place en tant que représentante de la nation ?
02:58La difficulté dans notre pays, c'est que quand on obtient un mandat, on l'exerce jusqu'à son terme, sauf à ce que ce soit son propre parti qui appelle à sa responsabilité.
03:04Sauf que chacun aura observé que LFI est dans une dérive permanente sur ce sujet, qui assume un discours politique et qui légitime des actes de plus en plus graves dans notre pays.
03:13Je note que vous commencez votre phrase par « la difficulté », c'est que ?
03:16Mais bien sûr. Ils sont partis de prendre des mesures pour commencer. J'espère qu'à l'Assemblée nationale, des mesures seront prises.
03:21Levez son immunité aussi.
03:23J'espère qu'à l'Assemblée nationale, des mesures seront prises.
03:25Vous avez une formule étonnante. Vous dites, parlant de LFI, « ces gens-là ne représentent plus personne ».
03:29Il me semble que c'est plutôt inexact.
03:31Ils représentent une partie importante de la population et ils ont mené une campagne, aux Européennes notamment, où certains considèrent que l'antisémitisme était présent et a eu des effets électoraux positifs pour eux.
03:41Est-ce qu'on peut vraiment dire qu'ils ne représentent plus personne ?
03:43Ils représentent le communautarisme qu'ils défendent aujourd'hui, ce qui veut dire que dans notre République, c'est particulièrement grave.
03:49On pourrait faire écho à ce qui vient de se passer aux États-Unis, où finalement, à force de vouloir avoir un discours communautariste, on renvoie à la responsabilité des uns et des autres.
03:58Celui qui gagne l'élection présidentielle aujourd'hui aux États-Unis, c'est celui qui a su s'adresser au pays et pas aux communautés.
04:02La superposition de communautés, ça ne fait pas nation.
04:05Et c'est pour ça que ces gens-là ne s'adressent à plus personne.
04:08En réalité, ils utilisent le communautarisme, ils utilisent des gens qu'ils trompent, ils utilisent des gens qu'ils instrumentalisent.
04:17Et donc, il faut que notre République soit ferme et forte et qu'elle réponde par des sanctions judiciaires.
04:22Nicolas Daragon, jeudi prochain, au Stade de France, va y avoir le match de football entre la France et Israël.
04:28Est-ce que vous craignez que ce genre d'incidents, d'agressions, puisque c'est plus que des incidents, se produisent à nouveau ?
04:35Est-ce que vous pouvez garantir que les gens qui vont se rendre au stade jeudi prochain seront en sécurité ?
04:40Sachant qu'ils sont déjà moins nombreux que prévu, d'ailleurs parce qu'on a capé à 30 000, je crois, et qu'ils seront aux alentours de 15 000 à 20 000 selon nos confrères de l'équipe.
04:49Le dispositif de sécurité va être celui qui est comparable à celui des Jeux olympiques.
04:53Ça veut dire un dispositif renforcé.
04:55Il va être placé sous la responsabilité du préfet de police, auquel nous faisons toute confiance.
04:59Évidemment, la France va déployer les moyens nécessaires pour que cette compétition sportive puisse avoir lieu.
05:05Mais au-delà de ces commentaires que nous sommes en train de faire, je voudrais rappeler que...
05:10Parce qu'aux Pays-Bas, c'était très organisé, les agressions contre les supporters.
05:14Est-ce que vous craignez pas qu'en France, il y ait ce genre d'organisation ?
05:17Il y avait un maillage.
05:18Si vous me questionnez sur l'organisation du match et la sécurité qui sera assurée par les services de l'État,
05:23c'est une mission qui est confiée au préfet de police, qui a une vraie expertise.
05:25On sort des Jeux olympiques et il l'a démontré.
05:27Il y aura les forces de police nécessaires.
05:29Mais évidemment que notre pays est structuré pour obtenir des moyens de renseignement et savoir ce qui va se passer,
05:35et prévenir tous les risques et tous les dangers pour que cette compétition sportive puisse se dérouler.
05:39Ce que je voudrais simplement...
05:40Si vous me permettez cette digression, je voudrais rappeler que ces supporters du Maccabit et la Vivi
05:45n'ont pas seulement été agressés parce qu'ils sont israéliens, ils ont été agressés parce qu'ils sont juifs.
05:50Aujourd'hui, on a dans les 48 heures qui viennent de s'écouler,
05:54la présidente de l'Assemblée nationale qui a été empêchée de se rendre sur un site universitaire,
06:00en tout cas qu'on a tenté d'empêcher de se rendre sur un site universitaire.
06:03Si on a tenté de l'empêcher de s'y rendre, ce n'est pas seulement parce qu'elle est présidente de l'Assemblée nationale,
06:06c'est parce qu'elle s'appelle Yael.
06:08On a dans notre pays une dérive qui ne peut plus être tolérée.
06:12Et lors de cette compétition sportive, évidemment que les moyens vont être déployés
06:17sous l'autorité à la fois du ministre de l'Intérieur et du préfet de police,
06:20mais évidemment que l'identification de toute auteur qui se rendrait coupable d'un délit ou d'un crime
06:26sera immédiate et que les sanctions seront exemplaires.
06:28Alors vous avez utilisé le mot communautarisme pour marquer votre inquiétude.
06:32Est-ce qu'il n'y a pas un autre mot qui serait plus nécessaire ?
06:33C'est islamisme.
06:35Quand, par exemple, j'en entendais cette semaine certains proposer de délocaliser le match.
06:39Finalement, Bruno Retailleau n'accepte pas cette idée.
06:41Mais délocaliser le match parce qu'on considère que les conditions de sécurité n'étaient plus rassemblées
06:45en France, sauf sur un dispositif immense.
06:48Est-ce que l'enjeu, véritablement, ce n'est pas, au-delà du communautarisme,
06:50un islamisme conquérant aujourd'hui en Europe ?
06:54Quel lien faites-vous entre l'islamisme et ses agressions ?
06:57C'est ça la question que je me permets de vous poser aujourd'hui.
06:59Le sujet, c'est le...
07:01Amsterdam ?
07:02Oui, quel lien faites-vous entre les deux ?
07:04Aujourd'hui, on a affaire à de l'antisémitisme.
07:06On sait bien que cet antisémitisme...
07:08Mais bien sûr, on sait très bien que cet antisémitisme, il est cultivé
07:12auprès de certaines communautés par LFI, au travers d'un certain discours.
07:15Lesquelles ?
07:17C'est-à-dire lequel...
07:17Mais certaines communautés, vous...
07:19On a bien vu qu'on s'était adressé aux quartiers les plus populaires en France
07:24pour essayer de cultiver cette haine d'une politique qui serait tournée vers Israël.
07:29Sauf que le discours de la France ne va pas évoluer parce que LFI tient ce type de discours.
07:33Et que, par ailleurs, la France ne va pas reculer sur l'organisation d'une compétition sportive
07:37sous la menace de gens qui veulent agresser des gens au motif de leur origine religieuse.
07:43Communautarisme. Quartiers les plus populaires.
07:45Je me permets d'insister.
07:46Islamisme ne vous semble pas un terme pertinent
07:48pour parler de l'antisémitisme qui frappe aujourd'hui l'Europe ?
07:50En tout cas, ce qui compte pour nous, c'est que, quels que soient les citoyens qui s'expriment,
07:53ils respectent les valeurs de la République et ils les placent bien au-dessus des religions.
07:57Si c'est ça, votre question.
07:58Et donc, ça veut dire qu'on ne peut pas faire...
08:00Non, non, ce n'est pas ma question. Ma question, c'est de savoir si l'islamisme aujourd'hui...
08:02Ceux qui ont été attaqués, les Israéliens qui ont été attaqués,
08:05ont-ils été attaqués par des gens qui sont portés par un discours islamiste ?
08:08C'est ma question.
08:08Par des gens qui disaient, maintenant, tu dis, là...
08:11Ils jetaient quelqu'un dans l'eau, dans le canal à Amsterdam,
08:15et qui disaient, maintenant, tu dis, free Palestine.
08:17Sinon, on te coule.
08:18Notre pays a connu des agressions islamistes et du terrorisme islamiste.
08:22Et on sait très bien que c'est un sujet qui fragilise l'Europe tout entière
08:27et même les États-Unis, qui ont connu des attentats extrêmement graves.
08:29Évidemment que c'est un discours pro-palestinien.
08:32Évidemment que c'est un discours qui est porté par des pro-islamistes.
08:35Mais aujourd'hui, le lien direct entre ce qui s'est produit à Amsterdam et les victimes,
08:40c'est plutôt celui d'un discours d'antisémitisme, de pro-islamisme.
08:44Tout à l'heure, Nicolas Daraud, vous parliez de dérive en matière d'antisémitisme en France.
08:49Comment est-ce que vous l'expliquez ?
08:51Est-ce qu'elle est liée au massacre du 7 octobre ou est-ce qu'elle a commencé avant ?
08:55Et comment vous décririez cette dérive ?
08:59La dérive, elle est fondée d'abord sur le fait qu'on a une partie de la classe politique dans notre pays
09:02qui ne reconnaît pas le Hamas comme organisation terroriste
09:05et qui finalement condamne du bout des lèvres le fait qu'il y ait eu des victimes d'actes terroristes islamistes
09:11qui se sont produits, perpétrés par le Hamas, avec la contribution de l'Iran et d'un certain nombre de partenaires.
09:15Donc c'est le discours politique, vous voulez dire ?
09:17Non, mais le discours politique qui fonde ensuite, finalement, un discours assumé dans la population
09:22qui, petit à petit, est rampant.
09:24On sait que, par exemple, dans les moins de 35 ans,
09:26on a plus de 15% des gens qui pensent que la Shoah n'a pas eu lieu.
09:29À force d'avoir un discours qui n'est pas assumé,
09:31à force que dans les écoles, on ne puisse pas enseigner la Shoah, par exemple,
09:33à force qu'on ne puisse plus s'exprimer librement,
09:37à force qu'on ne puisse plus vivre à visage découvert dans notre pays,
09:40aujourd'hui, les Juifs ont peur.
09:43Et c'est de la même façon que certains viennent avec un tifo de 50 mètres sur 20 mètres
09:48et qu'ils arrivent à le déployer dans un stade lors d'un match de la Ligue des champions.
09:53Il y a eu des interdictions qui ont été annoncées.
09:57Est-ce que ces interdictions vous semblent suffisantes ?
10:00Est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin ?
10:01Il y a eu une rencontre entre le gouvernement,
10:04Othmane Nassrou, le ministre des Sports, les dirigeants du PSG
10:08pour dire que ça n'était pas acceptable et que ça n'était pas quelque chose...
10:11Mais est-ce que ça suffit de dire
10:12« ce n'est pas bien ce que vous avez fait et on va interdire les banderoles » ?
10:15Non, vous savez, on est en train de travailler sur une billetterie nominative,
10:19sur le fait qu'il y aura des policiers en civil dans les tribunes,
10:21sur le fait qu'on doit contrôler ces grandes banderoles qui rentrent dans les stades,
10:24que les stades ce sont des lieux où on déploie du sport,
10:27une activité qui doit continuer de rassembler et qui n'est plus acceptable.
10:30Mais les dizaines de personnes qui ont déployé cette banderole,
10:32pourquoi elles ne sont pas jugées ?
10:34Elles vont être sans doute repérées, je présume grâce à la vidéoprotection.
10:37Il y a des procédures qui vont être engagées, à minima d'interdiction de stade.
10:41J'ai d'ailleurs repéré qu'il y a un certain nombre de supporters
10:43qui vont être interdits de stade à la suite de ce déployement.
10:45C'est la même tribune, il y avait eu,
10:47il y a 15 jours avant, des champs homophobes pendant de très longues minutes.
10:51On a l'impression qu'il y a quand même une forme d'impunité ou d'une tolérance.
10:54Alors je ne sais pas si c'est de l'impunité,
10:56mais en tout cas il y a eu des contacts qui ont été pris avec le PSG
10:58pour que des mesures soient prises et qu'elles soient effectives
11:01dès les prochaines rencontres sportives.
11:03Et on mesurera à quel point les engagements pris par le PSG sont tenus.
11:07Évidemment qu'il y aura des sanctions, systématiquement.
11:09Nicolas Daragon, ministre de la Sécurité du quotidien,
11:12est avec nous au Grand Rendez-Vous, à tout de suite.
11:14Nicolas Daragon, ministre de la Sécurité du quotidien,
11:17auprès du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
11:19et l'invité du Grand Rendez-Vous.
11:21Ce matin, vous avez dit, il y a six jours, à nos confrères du Dauphiné,
11:25nous avons pris l'habitude de protéger avec la complicité,
11:27avec la complicité de certains, des individus indignes,
11:31de la généreusité des Français.
11:33L'étranger agresseur, dehors.
11:35L'étranger qui viole, dehors.
11:37L'étranger islamiste, dehors.
11:38L'étranger qui viole, dehors.
11:40L'étranger qui viole, dehors.
11:42L'étranger islamiste, dehors.
11:43L'étranger voleur, harceleur, agresseur, trois fois dehors.
11:47Et l'étranger antisémite, puisqu'on vient d'en parler,
11:50Nicolas Daragon, c'est combien de fois dehors ?
11:52C'est un délit, c'est dehors, évidemment.
11:54Dès lors qu'il est condamné par la justice,
11:56il doit quitter le pays.
11:57Je n'ai pas une seule hésitation.
11:59J'irai même beaucoup plus largement sur le sujet.
12:01On a 8% de la population française qui est étrangère.
12:03Il représente 17% des auteurs d'homicides,
12:0630% des auteurs de vols sans violence.
12:11On continue de se poser des questions ?
12:12Il y a bien un moment où il faut que notre pays,
12:14qui a une générosité naturelle,
12:16les Français sont généreux.
12:17Ils accueillent tous ceux qui veulent bien,
12:19finalement, adhérer au projet de développement de notre pays.
12:23Il faut dorénavant qu'on aille un peu plus loin.
12:24On dit que quand vous venez en France,
12:26vous devez respecter les règles.
12:27Vous ne pouvez pas rentrer illégalement.
12:29Si vous ne contribuez pas au budget de la nation,
12:30vous ne pouvez pas avoir d'aide.
12:32Vous devez respecter la République.
12:34Celui qui ne veut pas serrer la main à une femme,
12:36celui qui ne respecte pas l'histoire de la France,
12:38celui qui ne respecte pas la Shoah,
12:40celui qui ne veut pas parler français,
12:41n'a rien à faire sur le territoire national.
12:44On est généreux aussi avec lui,
12:45puisqu'il ne respecte pas les règles d'un pays
12:47dans lequel, visiblement, il s'est retrouvé obligé de venir.
12:49Est-ce qu'il y a un consensus sur ce que vous venez de dire
12:52au sein du gouvernement ?
12:53Parce qu'ici même, la semaine dernière,
12:55à votre place, il y avait Agnès Pannier-Runacher
12:57qui nous a dit que les vols groupés,
13:00autrement dit les charters, c'était une distraction.
13:04Mais le sujet, ce n'est pas le sujet des charters.
13:06Le sujet, c'est de dire quand un citoyen étranger
13:09qui vit dans notre pays et bénéficie de sa générosité
13:11est condamné pour un délit ou un crime,
13:13il doit quitter le pays.
13:15Oui, en l'occurrence par vols groupés.
13:16Mais vols groupés ou pas vols groupés, même individuellement.
13:18Est-ce qu'on peut se permettre de dire que c'est une distraction ?
13:21C'est du discours.
13:23Qu'est-ce qui se passe depuis que vous êtes au gouvernement ?
13:25Est-ce qu'il y a plus d'expulsions ?
13:26Est-ce que les EQTF vont être appliquées ?
13:28On est à un taux de 10 %, voire inférieur.
13:30Est-ce qu'il va changer ?
13:31Parce que là, pour le moment, vous venez d'arriver,
13:33vous parlez dehors, dehors.
13:34Très bien, mais qu'est-ce qui se passe concrètement ?
13:36Vous savez que Bruno Retailleau a envoyé une circulaire
13:38lundi dernier à l'ensemble des préfets pour leur demander
13:41une plus grande sévérité, de faire appel systématiquement
13:44aux libérations et d'aller mettre en centre de rétention
13:46administrative tous les étrangers qui s'étaient rendus coupables
13:49de crimes ou de délits dès lors qu'ils sortent de prison.
13:52Vous savez qu'il a exigé qu'on soit beaucoup plus attentifs
13:55à la réduction d'un certain nombre de titres de séjour
13:57quand les étrangers ne respectent pas les règles de la République.
14:00Il a demandé à ce que les expulsions soient systématisées
14:03pour ces auteurs-là.
14:04Maintenant, il est en train de travailler,
14:06nous travaillons à ses côtés sur un projet d'amélioration
14:09des lois immigration qui avait été voté au début de cette année
14:12et dont il était pour partie l'auteur.
14:13C'était pour le début de l'année prochaine,
14:14maintenant c'est plutôt pour plus tard.
14:16Et donc, nous allons améliorer les conditions
14:19pour que ceux qui ne respectent pas la France soient reconduits.
14:22Mais dans ce périple, il va falloir aussi qu'on s'entende
14:26avec les pays étrangers, les pays émetteurs.
14:29Le déplacement au Maroc a été aussi l'occasion
14:31de signature de convention.
14:32On doit remettre à plat toutes les conventions
14:33qui nous relient avec les pays qui émettent des gens
14:35qui viennent s'installer en France
14:37et qui souvent ne veulent pas les reprendre.
14:39Donc voilà, c'est un travail de longue haleine.
14:41Nous sommes au gouvernement depuis le 22 septembre.
14:43Évidemment, tout ne va pas être bouleversé.
14:44Peut-être qu'on a l'habitude d'entendre des élus
14:46qui viennent vous expliquer sur les plateaux de télé
14:48que tout va être bouleversé dans les deux mois.
14:50Les Français ne sont pas naïfs.
14:52Les Français ne sont pas naïfs.
14:57Les Français ne sont pas naïfs.
14:58Évidemment qu'il faut avoir un discours ferme
15:00mais ça n'empêche pas d'être actif et d'être ferme aussi
15:03dans les lois et les règlements que nous allons modifier.
15:05Pour l'instant, on a l'impression d'entendre
15:06Ravier Milleï qui disait à fouet là, à fouet là.
15:08Donc là, vous dites dehors, dehors
15:09mais il faudrait bien qu'il y ait des actes.
15:11Moi, je ne sais pas quelle était la référence précise
15:13de ce que disait Milleï mais moi, ce que je dis,
15:14c'est en tout cas un étranger qui se rend coupable
15:19d'un délit ou d'un crime.
15:20Ceux qui n'ont pas compris que c'était cela que nous visons,
15:24il faut qu'ils révisent un peu les règles de vie en communauté.
15:27Ce n'est pas possible de commettre des crimes et des délits
15:28sur le territoire national et d'estimer qu'on doit s'y maintenir.
15:31Mais pourtant, c'est l'avis de la gauche qui s'est exprimé
15:33à l'Assemblée nationale et qui ne comprend pas.
15:35Et par ailleurs, quand je regarde le projet qui avait été fait
15:37par le Rassemblement national, il disait,
15:40pour ceux qui ont en cours trois ans de prison,
15:42et donc, ça veut dire que les gens qui vivent avec plusieurs femmes
15:45peuvent, puisqu'on a en cours un an de prison,
15:48peuvent se maintenir sur le territoire national.
15:51Mais la question de la migration se pose en deux dimensions.
15:54D'un côté, vous dites les étrangers,
15:55donc ceux qui ne sont évidemment pas français.
15:57Mais il y a aussi, vous avez évoqué tantôt dans des termes qui sont les vôtres,
16:00les quartiers, vous disiez de l'antisémitisme
16:03promu par une partie de la gauche radicale,
16:04prenait dans les quartiers les plus populaires.
16:07Ce sont vos termes.
16:08Vous parlez de communautarisme.
16:09Est-ce qu'on ne peut pas dire aussi qu'une partie de ceux
16:11qui ont été naturalisés ne sont pas encore culturellement assimilés en France?
16:15Est-ce que la question de l'immigration, aujourd'hui,
16:17ce n'est pas aussi celle de ces Français naturalisés,
16:20mais pas culturellement assimilés?
16:22Bien sûr que c'est le sujet.
16:23Et c'est pour ça que notre questionnement aujourd'hui
16:26consiste à dire, ceux qui veulent venir en France,
16:29il faut que nous souhaitions aussi les accueillir.
16:32Ça doit être un accord entre les deux.
16:34C'est une immigration que nous devons choisir.
16:36Et nous avons besoin d'immigration, par exemple,
16:38pour exercer dans des métiers que les Français ne veulent plus exercer
16:41dans le bâtiment, dans le tourisme, où on manque de main d'oeuvre.
16:44Mais on ne peut plus laisser nos frontières comme des passoires.
16:47Et donc, on doit pouvoir continuer d'accueillir en fonction de ce que nous choisissons.
16:50Quand nous accueillons, nous devons pouvoir assimiler.
16:53Mais pour assimiler, il faut une double volonté là encore.
16:56Et aujourd'hui, nous n'avons pas été assez exigeants
16:59pour les personnes qui arrivent sur le territoire national.
17:02Je le redis, on doit respecter la culture, on doit respecter l'histoire,
17:05on doit respecter les institutions,
17:06on doit mettre au-dessus de la religion la République quand on vient en France.
17:10Ce sont des fondamentaux de l'installation dans notre pays.
17:13Il faut de l'immigration pour certains métiers que les Français ne veulent pas occuper,
17:16mais certains vous répondraient peut-être,
17:18mais il faudrait peut-être tout simplement payer davantage ces métiers
17:21pour que les Français qui ne travaillent pas pour l'instant les occupent.
17:23Mais je crois que ces métiers ont revalorisé leur grille salariale dans le bâtiment,
17:27ça n'est plus du même niveau qu'avant.
17:28Le sujet n'est pas seulement celui-là.
17:30Je pense que nos concitoyens se sont un peu plus orientés
17:33dans une société où le tertiaire a pris le dessus vers des métiers du tertiaire.
17:36Donc ça veut dire qu'il n'y a pas seulement qu'une question de rémunération,
17:39mais c'est la même chose aussi.
17:40On a des réfugiés qui viennent en France quand on a accueilli les Ukrainiens.
17:43On ne va pas s'arrêter d'accueillir.
17:45Mais la question qui doit se poser systématiquement,
17:47c'est aussi la capacité de ceux que nous accueillons à être assimilés,
17:51à s'intégrer parfaitement.
17:53Quelle réponse donnez-vous à cette question ?
17:56Avec la plus grande rigueur, ça doit être estimé.
17:59Parler la langue française, respecter la culture française,
18:01respecter l'histoire de France, connaître les règles.
18:03Mais pour l'instant, ça ne fonctionne pas.
18:04Mais pour l'instant, ça ne fonctionne pas, à force de le constater.
18:07On voit bien qu'on a une vraie difficulté d'assimilation.
18:09Et c'est parce qu'on a sans doute trop accueilli que nous accueillons mal.
18:13Mais le cap, c'est immigration choisie, avec fermeté et sans regroupement familial.
18:21On peut mettre fin au regroupement familial qui a été instauré il y a 50 ans ?
18:24Le débat parlementaire le dira, les propositions du gouvernement viendront.
18:27Mais ce que je veux dire, c'est qu'il faut surtout,
18:30la volonté de ceux qui viennent en France, de s'intégrer et de respecter les règles.
18:34Et jusqu'ici, nous n'avons pas été assez attentifs sur le sujet.
18:38Et moi, je suis pour qu'on rétablisse le délai de séjour illégal.
18:42Je suis pour qu'on exige de ceux qui viennent en France
18:44qu'ils contribuent d'abord à la France avant de bénéficier des aides.
18:47Je suis pour qu'ils adhèrent aux valeurs de la République.
18:49Et tant qu'on n'aura pas refixé ces règles, nous n'y arriverons pas.
18:51Le narcotrafic, Nicolas Daragon, le fléau, se développe à vitesse grand V dans toute la France.
18:57Bruno Retailleau, Didier Migaud sont rendus à Marseille,
18:59ont annoncé toute une série de mesures.
19:0186% des Français sont favorables à un parquet anti-narcotrafic.
19:06C'est un sondage CSA pour Europe 1, CNews et le JDD.
19:09Pourquoi est-ce que cette mesure-là n'a pas été annoncée parmi tout ce qui a été annoncé ?
19:13Elle a été évoquée, elle est dans la trajectoire.
19:16Il faut qu'on rassemble les moyens pour le faire, mais elle est en perspective.
19:18Il n'y a pas de difficultés sur le sujet.
19:20On aura des magistrats spécialisés sur cette thématique.
19:23Je voudrais rappeler que le narcotrafic a généré 418 homicides en 2023,
19:28c'est-à-dire une augmentation de près de 40%.
19:29Donc, on est là face à un phénomène de société sur lequel il va falloir qu'on apporte des réponses de fond.
19:35Le procureur Ricard, comme le rapport sénatorial, nous ont fait un certain nombre de propositions.
19:39Vous avez observé que dans le déplacement du garde des Sceaux et du ministre de l'Intérieur,
19:42ces propositions étaient pour la plupart reprises.
19:44Maintenant, il faut le temps de la mise en œuvre.
19:46Mais en tout cas, le volontarisme est là.
19:48Et évidemment qu'on va être beaucoup plus en pression sur ce phénomène qui ruine une partie de notre société.
19:54Parce que les caïds ne sont pas moins dangereux que les barbus.
19:57Je reprends des propos de Bruno Retailleau dans le JD News.
20:00Vous êtes d'accord avec ça ?
20:01Totalement d'accord.
20:02L'islamisme et le narcotrafic, pour moi, ce sont des gangrènes de la société.
20:07Justement, vendredi, là, sur Europe 1 et CNews,
20:09Manuel Bompard, le coordinateur de la France insoumise et qui est aussi député de Marseille,
20:13lui a dit que le gouvernement fait complètement fausse route.
20:15Ce n'est pas ça qu'il faut faire.
20:16Il faut légaliser le cannabis en France, comme l'ont fait certains pays, dont le Canada.
20:21Vous en pensez quoi ?
20:22C'est un discours purement scandaleux.
20:24Quand on voit l'impact sur la santé mentale des adolescents, par exemple, de la consommation de drogues dites douces.
20:30Quand on voit l'impact sur la sécurité routière, un tiers des morts qui sont liés à la consommation de stupéfiants.
20:36Quand on voit les réseaux sociaux dorénavant qui font presque la promotion de la consommation.
20:41Vous allez sur TikTok, vous apprenez comment on consomme un joint.
20:43Vous apprenez comment vous scarifier.
20:45Vous apprenez comment vous suicider.
20:48Il faut qu'on arrête ce discours de la consommation festive.
20:51Comment ?
20:52Mais en responsabilisant déjà les élus et peut-être en passant un message à la population en disant
20:56mais ça n'est plus tolérable d'avoir des représentants comme cela.
20:58Mais surtout, ça n'est plus tolérable de ne plus aller taper aussi les consommateurs.
21:03Et vous avez vu que dans le spectre d'action qu'a proposé le ministre de l'Intérieur et le garde des Sceaux,
21:07dorénavant, on va être beaucoup plus attentif.
21:08Mais quand vous dites responsabiliser les élus, en l'occurrence, là, on parlait de Manuel Bompard.
21:12Vous seriez prêt ?
21:13Vous allez voir Manuel Bompard en disant ce que vous dites, c'est intolérable.
21:16Arrêtez de dire ça.
21:17Mais je crois qu'il le sait.
21:17On ne va pas perdre de temps.
21:18On va continuer à agir auprès de nos concitoyens.
21:20On va continuer surtout...
21:20On sait que c'est une perte de temps.
21:21Mais je ne comprends pas ce discours en vérité.
21:24Et ça fait trop longtemps qu'on l'accepte dans notre pays.
21:28Qui ne connaît pas l'impact sur la santé mentale de la consommation de stupéfiants ?
21:31Qui ne connaît pas l'impact sur le nombre de tués sur la route de la consommation de stupéfiants ?
21:35Peut-être M. Bompard.
21:36On peut lui envoyer une synthèse de tout ça pour qu'il le comprenne.
21:40Ce n'est pas possible de prôner la consommation de stupéfiants qui génère des morts.
21:44Des morts.
21:44Vous dites qu'il faut sanctionner les consommateurs.
21:46Mais ça existe déjà depuis un moment.
21:48C'est prévu et ce n'est pas appliqué.
21:50Alors, les amendes forfaitaires délictuelles sont appliquées.
21:53On va d'ailleurs renforcer la capacité dans le Beauvau des polices municipales
21:56qu'on lance prochainement.
21:57Ça fait partie des sujets que la police municipale puisse verbaliser
22:00puisqu'elle est au contact très régulier des points de ville.
22:02Elle ne mène pas des enquêtes jusqu'au haut du spectre.
22:04Mais en revanche, elle est très présente sur le terrain.
22:06Donc, il faut qu'on renforce la capacité à verbaliser les consommateurs
22:10et à ce que les sanctions soient beaucoup plus lourdes.
22:12Et justement, cette police municipale, vous allez nous en parler dans un instant
22:15sur Europe 1 et sur CNews.
22:17A tout de suite dans le Grand Rendez-vous.
22:23Nicolas Daragon, ministre de la Sécurité du quotidien, est avec nous ce dimanche.
22:28Nicolas Daragon à CNews et à Europe 1.
22:29Nous allons parler de faits de société plutôt que de faits divers.
22:33Lorsqu'un militaire d'une vingtaine d'années va dans la nuit de jeudi à vendredi dernier
22:37fumer une cigarette devant une boîte de nuit de Besançon
22:40et qu'il se fait agresser de façon si violente qu'aujourd'hui,
22:44selon nos indications, il est dans le coma.
22:47On ne sait plus quoi dire.
22:48Ces violences au quotidien, comment est-ce qu'on les endigue ?
22:53On les endigue en améliorant le continuum de sécurité.
22:55Ça veut dire en étant présent sur tous les créneaux de l'insécurité,
22:58c'est-à-dire ce qui pourrit la vie de nos concitoyens.
23:00Le narcotrafic est un sujet majeur parce qu'on sait que c'est celui qui crée énormément de tensions.
23:05Mais il y a aussi la sécurité chaque jour et cette sécurité de chaque jour,
23:08elle est assumée par beaucoup d'acteurs, dont la police municipale,
23:12dont ceux qui assument la sécurité dans les transports,
23:15dont nos sapeurs-pompiers qui portent secours et assistance.
23:18Et sur tous ces sujets, Michel Barnier m'a sollicité parce que je suis un élu local au départ
23:23et donc que j'ai un certain nombre de propositions pour améliorer ce continuum de sécurité.
23:27À travers la police municipale notamment ?
23:28À travers la police municipale qui ne répondra pas aux problématiques telles que vous venez de les décrire.
23:32Ça veut dire que ce drame qui s'est produit, ce n'est pas la police municipale qui doit y répondre.
23:36On a affaire à du banditisme, on a affaire à de la criminalité organisée.
23:39Mais la police municipale a un rôle croissant.
23:41En 10 ans, ses effectifs ont augmenté de 40%.
23:44On est passé à 27 000 policiers municipaux aujourd'hui et on a près de 10 000 postes vacants.
23:48Ça veut dire qu'elle incarne véritablement une troisième force.
23:51Et pour autant, ce qui structure son action, c'est une loi qui date de 1999,
23:55à l'époque où la police municipale intervenait surtout en journée pour de la tranquillité publique, pour de la proximité.
24:01Aujourd'hui, on a une police municipale qui travaille souvent H24 et qui va dans tous les quartiers
24:06et qui est devenue une véritable police d'intervention.
24:08Et pour autant, elle n'a pas les prérogatives qui devraient être les siennes pour pouvoir intervenir de façon plus approfondie.
24:14Ni les moyens ?
24:15Les moyens, ce sont les maires qui les donnent et je suis très attaché à ça.
24:19Moi-même, je suis maire de Valence.
24:20Ça veut dire que j'ai fait le choix de passer de 32 à 75 policiers municipaux, de 90 à 240 caméras.
24:26Ce sont les maires qui investissent, donc c'est eux qui doivent piloter.
24:28Quels prérogatives, en plus, ferait-il donner ?
24:29Aujourd'hui, un policier municipal n'a pas accès aux fichiers.
24:32Voiture volée, voiture assurée, plaque d'identité, plaque d'immatriculation, pardon,
24:39ne peut pas contrôler l'identité d'un contrevenant, ne peut pas accéder au hall d'immeuble,
24:43ne peut pas avoir une grenade de désencerclement, ne peut pas utiliser un drone.
24:46Il y a beaucoup de sujets sur lesquels, finalement, on va mettre sur la table un débat.
24:50Et donc, je vous l'annonce, nous allons réouvrir le Beauvau des polices municipales.
24:54Nous allons le réouvrir le 21 novembre prochain au Congrès des maires de France, de l'AMF,
25:00tout simplement parce que ce sont les maires qui sont les employeurs, les décideurs et ceux qui payent.
25:04Et donc, nous allons remettre sur la table tous ces débats.
25:07Et puis, les maires seront libres.
25:08Ce sera une boîte à outils à laquelle ils pourront recourir.
25:10Marie-Hélène Thoraval, la maire de Roman-sur-Isère, elle dit à chaque fois qu'il y a un problème, on fait un Beauvau.
25:16Et après, on dit aux maires, tiens, c'est à vous, vous êtes maire, donc vous savez de quoi je parle.
25:22On dit aux maires, c'est à vous de régler la situation.
25:24Qu'est-ce que vous répondez ?
25:25Ce que je réponds à Marie-Hélène, qui est mon amie et qui est aussi la première vice-présidente de l'AGLO dont je suis le président,
25:31donc avec laquelle je travaille au quotidien, c'est qu'elle a été, elle aussi, très volontariste en créant une police municipale.
25:37Aujourd'hui, le sujet, ce n'est pas de dire on va vous transférer des choses.
25:39C'est de dire vous exercez des missions qui sont empêchées parce que vous n'avez pas les prérogatives nécessaires à l'exercice de ces missions.
25:46On va juste donner des capacités supplémentaires d'intervention.
25:49On ne va pas dire dorénavant, c'est vous qui allez prendre les compétences de police judiciaire ou vous n'allez pas remplacer.
25:54Ça passe par la voie législative ?
25:56Alors, il y a des thématiques qui vont passer par la voie réglementaire sur lesquelles on va être très proactifs dès la fin du Beauvau.
26:01On a encadré dans un temps court, ça veut dire 21 novembre, 31 mars.
26:06Et tout de suite, à l'issue de cette période, tout ce qui est du ressort du réglementaire, nous allons évidemment prendre des actes.
26:12Et puis ensuite, nous proposerons jusqu'au mois de mars.
26:15Oui, mais je crois que c'est un temps court et pardon, ce sont les maires qui payent.
26:18Ça veut dire qu'on ne va pas décider à l'échelle du gouvernement, voilà, dorénavant les maires vont faire telle et telle action et donc ils vont payer pour ça.
26:25Non, pardon, c'est à eux de décider quels sont les choix qu'ils voudront faire.
26:28Et pour ça, il faut débattre.
26:29Mais est-ce qu'il n'y a pas un arrière-fond derrière ça ?
26:30C'est-à-dire s'il faut une police municipale toujours plus nombreuse, toujours plus active, c'est parce que la société sent sauvage toujours davantage.
26:37Bruno Retailleau disait cette semaine, je crois, que pour les jeunes les plus violents, il n'était pas étranger à l'idée de les reciviliser dans des centres qui auraient une dimension militaire.
26:48Est-ce que pour vous, il y a une tâche de recivilisation qui est nécessaire dans la lutte contre l'insécurité ?
26:52La lutte contre l'insécurité, c'est un continuum qui doit faire intervenir tous les acteurs.
26:56On sait que quand il y avait le service militaire, ça avait la vocation à créer une forme de mixité, ça égalisait un peu le niveau et ça permettait que chacun puisse s'insérer peut-être un peu mieux dans la société.
27:06Je crois que malheureusement on n'a plus les moyens et qu'on a abandonné le service national maintenant il y a plus de 20 ans.
27:12Il y a sans doute des méthodes d'encadrement qui peuvent être remises au goût du jour.
27:16Elles doivent être imaginées, il faut se questionner aussi sur les capacités que nous avons à le faire parce que nous avons certes renforcé les moyens de l'armée mais elle fait face à des enjeux nouveaux.
27:24Donc le débat doit être mis sur la table.
27:27Écoutez aussi la volonté des Français, 81% des Français sont favorables à cet encadrement militaire dans les centres de jeunes délinquants, sondage CSA, CNews et JDD.
27:40Je partage ce sentiment, ça veut dire qu'il y ait une discipline militaire dans les centres pour jeunes délinquants, ça ne me pose pas de difficultés.
27:46Après est-ce que c'est l'armée qui doit exercer ce genre de mission ? Moi je ne le crois pas.
27:49Pourquoi est-ce que ça ne serait pas l'armée ?
27:53Parce que l'armée elle a d'autres missions, c'est protéger la France, parce que l'armée vous voyez bien les enjeux stratégiques que nous vivons.
27:58Est-ce que ce n'est pas une forme de protection de la France justement d'arrêter la délinquance chez les jeunes ?
28:02Elle défend les intérêts de la France, elle les défend à l'extérieur et elle défend la France en général.
28:07On a vu à quel point elle était efficace pour des missions d'apaisement sur Sentinelle mais je crois que nos militaires ont besoin de s'entraîner pour aller sur des théâtres d'opération
28:14et qu'avoir un encadrement militaire ça ne passe pas systématiquement par mobiliser des militaires parce que ça ce n'est pas pareil.
28:22Il suffit d'un dialogue, ces jeunes militaires que l'on voit dans les rues de Sentinelle qui ont entre 18 et 24 ans,
28:31est-ce que justement en rencontrant d'autres jeunes en disant regarde moi je fais ça et qu'est-ce que tu en penses ?
28:36Est-ce que ça n'est pas juste, il ne suffit pas parfois juste d'une rencontre comme on dit souvent dans la vie ?
28:40Bien sûr mais alors ces dispositifs ils existent, il y a par exemple les classes de défense qui permettent aux militaires d'aller plus au contact des élèves notamment des collèges et des lycées.
28:48On doit sans doute renforcer ce dialogue mais simplement moi ce que je considère c'est que l'armée elle a un rôle qui est clairement identifié et qu'ensuite elle peut contribuer à d'autres missions mais ça n'est pas son métier principal.
28:58Ce n'est pas la même chose quand un élève va dans une caserne au contact pour voir le travail des militaires et les militaires qui viennent au contact dans les classes
29:06où on voit bien l'attitude des jeunes qui voient arriver les militaires en uniforme en disant oh là là.
29:11Ce sont aussi les militaires qui se déplacent pour les classes de défense, ce ne sont pas seulement les jeunes qui se déplacent
29:16mais il y a un vrai sujet aussi de la présence de la police dans les établissements scolaires.
29:20À Valence on recommence le contact entre la police municipale et un certain nombre de collèges tout simplement pour avoir l'habitude de voir des uniformes, d'avoir de l'autorité.
29:28Nicolas Daragon, qu'est-ce que vous pensez du service national universel qui devait être généralisé, manifestement ce n'est plus à l'ordre du jour.
29:34Est-ce qu'il faut le généraliser, le laisser comme il est ou est-ce qu'il faut carrément le supprimer ?
29:38C'est ce que disent certaines personnes dans votre famille politique.
29:41Je ne sais pas si le retour d'expérience est suffisant aujourd'hui, en tout cas je pense que le SNU aujourd'hui ne produit pas les résultats escomptés sur le fait qu'on est de la mixité.
29:49On retrouve un peu ces jeunes qu'on aurait vu s'engager de toute façon, qui constituent les effectifs du SNU.
29:54Ce sont des jeunes très volontaires dont je veux saluer l'action parce qu'on les voit très régulièrement sur le terrain.
29:59Mais je pense que le SNU pour être efficace va devoir s'ouvrir un peu plus.
30:03Ou alors il faut le transformer sans doute, mais là on aura des propositions à faire je pense.
30:10Je suis frappé de ce que l'on dit parce que dans le discours public, on dit toujours plus de places de prison, elles sont nécessaires.
30:17Toujours plus de police municipale, vous en parlez.
30:19Toujours plus d'investissement en sécurité.
30:21Mais la norme dans une société, si je peux me permettre, c'est que la sécurité n'est pas assurée d'abord et avant tout par les forces de l'ordre, mais par une confiance réciproque entre les citoyens.
30:28C'est-à-dire les mœurs, la culture, on n'est pas censé se sentir en sécurité seulement si on voit un flic au coin de la rue, sans s'en inquiéter.
30:35Est-ce qu'il n'y a pas derrière ça une forme de bris de la fabrique sociale, un bris de l'intégration, un bris de la simulation qui explique la suite?
30:41On voit bien qu'aujourd'hui on a 39% des vols avec armes qui sont accomplis par des jeunes délinquants.
30:5039%. C'est un chiffre qui doit nous interpeller.
30:53Ça veut dire qu'on a raté le rendez-vous de l'éducation de cette jeunesse et quand je dis on l'a raté, je mets en première ligne les parents.
31:01Vous savez à quel point je suis actif à ce sujet puisque j'ai été attaqué à plusieurs reprises.
31:04J'avais pris une délibération pour supprimer les aides municipales aux parents de mineurs qui n'acceptent pas l'éducation qu'on leur donne.
31:10J'ai été mis en cause à plusieurs reprises et nous n'avons jamais perdu devant le tribunal sur ce sujet.
31:15Je pense qu'en effet la fabrique est un peu cassée parce qu'on a déresponsabilisé beaucoup les parents,
31:21parce qu'on a refusé de dire que le professeur était au-dessus de l'élève,
31:25parce qu'on a brisé les fondamentaux de l'éducation dans notre pays pendant trop longtemps et qu'il faut sans doute les rétablir,
31:31redire qu'il faut une autorité parentale, une autorité à l'école dont nos enseignants souffrent aujourd'hui,
31:37une autorité dans les clubs de sport, une autorité dans les maisons pour tous, l'autorité des élus.
31:42Vous avez vu le nombre d'agressions des élus ? On nous dit qu'on est à portée d'engueulades mais dorénavant on est à portée d'agressions.
31:48J'ai également ça dans mon portefeuille, ça veut dire qu'à ce stade de notre société il faut véritablement, c'est ce que dit Bruno Retailleau,
31:54un bouleversement, on est à un point de rupture.
31:57Mais pour reprendre ce que dit Mathieu Bocoté, 69% des Français estiment que la sécurité n'est pas faite aujourd'hui en France.
32:04Est-ce que justement vous parliez des parents ?
32:07C'est toujours pareil, 90% des jeunes délinquants sont issus de familles monoparentales, souvent conçues par hasard pour qui l'image paternelle n'existe pas.
32:17Est-ce qu'il faut des sanctions pour les parents ?
32:19Est-ce que, pardonnez-moi, mais si c'est 90% et si ces chiffres sont exacts, est-ce qu'on doit sanctionner une mère de famille qui va bosser à 5h du matin,
32:28qui se retrouve avec 5 enfants dont elle ne sait pas quoi faire ?
32:30Comment on fait aujourd'hui Nicolas Daragon ? Est-ce qu'on n'est pas dans une impasse ?
32:33C'est une drôle de vision de la société qu'on est en train de décrire.
32:35Une femme seule ne peut pas élever son enfant parce qu'elle va travailler, parce qu'elle en a plusieurs.
32:40Qu'est-ce que c'est que cette vision de la société ?
32:43Pardon, il y a des femmes seules qui élèvent très très bien leurs enfants et heureusement, et c'est quand même dans plus de 95% des cas,
32:49donc pardon, mais ceux qui n'assument pas l'éducation de leurs enfants doivent être sanctionnés.
32:54Mais bien entendu, en tout cas la société doit être plus exigeante avec eux pour qu'ils réintègrent un parcours éducatif pour leurs enfants.
33:01Et s'ils le refusent, s'ils refusent cet accompagnement, ces familles-là doivent être sanctionnées.
33:06Monétairement ? Financièrement ?
33:07Mais bien entendu !
33:08On supprime les aides ?
33:10Il n'y a que ça qui fonctionne. Pardon, mais moi c'est ce que j'ai fait sur les aides facultatives à la ville de Valence.
33:14Je peux vous dire que j'ai été approuvé par l'ensemble de mes concitoyens qui n'acceptent plus que leur quotidien soit perturbé
33:20par des familles qu'on aide au quotidien pour faire du sport, faire de la culture.
33:25Pardon, ça n'est plus possible. On ne peut pas être généreux et généreux, on doit être généreux et exigeants.
33:30Nicolas Daragon, ministre de la Sécurité du Quotidien, est avec nous. Encore une dernière partie du Grand Rendez-Vous, à tout de suite.
33:40Nicolas Daragon, ministre de la Sécurité du Quotidien, qui travaille étroitement bien sûr avec Bruno Retailleau,
33:46est avec nous ce dimanche pour le Grand Rendez-Vous.
33:49En début de semaine, Michel Barnier vous a tous convoqués, ministre, pour un séminaire gouvernemental, Réunion Cohésion.
33:55Comme on dit dans les entreprises, ça a marché ? Vous êtes tous sur la même longueur d'onde ?
33:59On a tous une contribution différente, mais à la fin, il en sort un résultat différent.
34:04Mais bien sûr, ça ne vous a pas échappé, on a un socle.
34:07Ah non, ça ne nous a pas échappé.
34:08On a un socle, et donc ça veut dire qu'on apporte chacun des choses très différentes.
34:11Mais je vais vous dire, ce séminaire, il est difficile.
34:13Quand on n'est pas dans la politique nationale, ce qui est mon cas depuis des décennies,
34:17ça fait aussi du bien de voir ses collègues, de savoir ce qu'ils pensent, de confronter les idées
34:21et de voir comment on peut améliorer la situation de notre pays.
34:24C'est bien du débat que vont naître les bonnes idées.
34:27Vous dites qu'il y a un socle, mais le socle, il a l'air quand même très friable.
34:30Quand on voit ce qui se passe à l'Assemblée, des députés qui sont censés soutenir le gouvernement,
34:34qui ne viennent pas, ou qui votent contre le gouvernement, c'est assez étonnant.
34:38C'est inédit, en tous les cas, sous la Ve République.
34:40Écoutez, on sait que c'est une situation particulièrement compliquée.
34:43Nous avons la plus forte des majorités relatives possibles à l'Assemblée nationale.
34:47Oui, mais qui est rendue d'autant plus compliquée par l'absence de députés qui sont censés vous soutenir.
34:52Le grand rendez-vous aura lieu bientôt, justement, pour savoir si le budget est voté ou n'est pas voté.
34:58On aura l'occasion de mesurer qui s'inscrit dans la solidarité de ce socle
35:02qui a été construit après accord de l'ensemble des chefs de parti.
35:05Moi, je ne suis pas dans le commentaire ou la politique politicienne.
35:07Ce que j'observe, c'est qu'aujourd'hui, on a la responsabilité des affaires du pays
35:10et que notre pays est dans une situation difficile.
35:12Ça veut dire que si on n'assume pas l'engagement qu'on a pris au bout de deux mois,
35:16dans ce cas-là, on ne tient pas compte des responsabilités qui sont les siennes.
35:20Et donc, chacun va être appelé à exercer ses responsabilités.
35:24On sera tous observateurs des Français en particulier.
35:27Mais diriez-vous que nous sommes moins dans un gouvernement de cohabitation
35:30que dans une cohabitation dans le gouvernement ?
35:32Non, on est dans un socle commun.
35:34Un socle commun, par exemple, entre M. Migaud et M. Retailleau ?
35:37Vous l'avez vu à Marseille, il fonctionne parfaitement.
35:39On a longtemps dit qu'ils étaient opposés sur plein d'idées.
35:41Finalement, tout est ressorti avec deux voix parfaitement concordantes,
35:44arbitrées par le Premier ministre comme dans tout gouvernement.
35:47Il n'y a pas de sujet.
35:48Puis vous savez, je suis toujours très perturbé par ces commentaires sur les commentaires
35:52ou ces commentaires sur les commentateurs.
35:54Est-ce que c'est le sujet ?
35:56Nos concitoyens souffrent.
35:57On a parlé de sujets extrêmement importants sur l'insécurité.
35:59On est en train de parler d'une situation économique qui est en train de se tendre.
36:03On a une situation financière extrêmement difficile.
36:05Mais pour faire tout ça, on a besoin d'une équipe solide.
36:07C'est comme une équipe de rugby.
36:08C'est l'équipe la plus solide qui était possible d'avoir compte tenu de la période.
36:11Nos concitoyens ont voté.
36:12On tient compte de ce suffrage et de ceux qui ont bien voulu se rassembler.
36:15Aujourd'hui, la solidarité avec le gouvernement est rendue nécessaire par la situation que nous vivons,
36:20pas par les petits jeux politiciens qui doivent amener les uns ou les autres à des ambitions ou je ne sais.
36:25Est-ce que vous diriez aujourd'hui que la France est solide ?
36:28La France dans l'Europe, la France dans le monde.
36:31On a eu l'élection de Donald Trump qui est assez inédite parce que d'abord, c'est un comeback.
36:37Ce qui arrive très, très rarement.
36:39Ça s'est produit, je crois, une fois dans l'histoire américaine et les conditions n'étaient pas exactement les mêmes.
36:43C'est un raz-de-marée électoral.
36:45C'est un vote populaire aussi qu'il a raflé Donald Trump.
36:49Quelle est aujourd'hui la position de la France par rapport aux grands États-Unis d'Amérique de Donald Trump ?
36:54D'abord, c'est une position qui reste extrêmement forte au sein de l'Europe.
36:57Vraiment ? Avec un couple franco-allemand inexistant ?
37:01Mais la France reste une puissance importante, une puissance économique, une puissance militaire.
37:06Je rappelle que les lois d'orientation ont permis, sous l'impulsion du ministre Lecornu,
37:11d'améliorer très nettement les budgets de l'armée française.
37:14Donc on est dans une situation stratégique où les conflits sur la planète sont parmi les premières questions qu'on se pose.
37:20Sur les sujets importants, la France est en train de se réarmer.
37:23Et évidemment que la France garde un rôle extrêmement important au sein de l'Europe.
37:26On le voit au quotidien.
37:27L'élection de Donald Trump, c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la France, pour l'Europe ?
37:31C'est une bonne nouvelle pour la démocratie américaine puisque les Américains l'ont choisie.
37:35Ça veut dire que moi, je n'ai pas de commentaire à faire sur un peuple souverain qui décide d'élire un président.
37:40Un président, en revanche, ça porte un certain nombre de messages.
37:44D'abord, le premier des messages, c'est que nous allons travailler avec le président Trump.
37:47Forcément. D'abord, nous l'avons déjà fait de 2016 à 2020.
37:50Et les États-Unis d'Amérique sont parmi les alliés historiques les plus proches de la France et de l'Europe.
37:56Quoi qu'on en dise, même si la situation tend parfois à se complexifier.
38:01Mais derrière ça, il y a aussi un certain nombre de messages politiques.
38:04Je rappelle que le président Trump, il a été élu sur des sujets qui devraient aussi nous questionner en France.
38:09La sécurité, l'immigration, le pouvoir d'achat.
38:12Et puis, il a aussi été élu face à un projet qui parlait aux communautés et qui ne parlait pas à la nation.
38:20Et donc, tous ces sujets-là devraient nous questionner en France.
38:24Donc moi, un, je respecte le vote démocratique des Américains.
38:27Deux, je suis convaincu que nous allons continuer à avoir un de nos meilleurs alliés en les États-Unis.
38:33Et trois, j'invite en France au débat sur ces sujets.
38:36Vous m'avez dit que c'est un allié militaire, c'est un allié diplomatique.
38:40Ce n'est pas forcément un allié économique.
38:42Eu égard aux différentes histoires qu'il y a eu déjà par le passé.
38:46Quand M. Trump était président des États-Unis, M. Macron aussi était président français.
38:51Et qu'il y a eu quand même quelques petites histoires de droits de douane.
38:53Bien sûr, nous verrons bien.
38:54Mais vous savez que c'est une relation gagnant-gagnant.
38:57Alors évidemment, dans une position, si on compare la France aux États-Unis,
39:00évidemment que les États-Unis sont plus puissants.
39:02Mais on est aussi un continent européen soudé avec un certain nombre d'acteurs.
39:07Voilà, il y avait eu du répondant aussi.
39:09Donc évidemment que la situation idéale, c'est de ne pas aller vers de telles tensions économiques.
39:14Mais si elles se présentent, l'Europe sera unie pour répondre et pour tenter de négocier au mieux.
39:19Je n'ai pas trop de doute sur le fait que les États-Unis,
39:21dans une situation économique qui est en train de se tendre partout,
39:23auront besoin de l'Europe et non plus que l'Europe aura besoin évidemment des États-Unis.
39:27Je me permets de revenir sur votre diagnostic de cette élection.
39:31Vous dites qu'elle parle au français.
39:32Vous aurez noté la rhétorique utilisée par Kamala Harris qui parlait du fascisme.
39:37Madame Clinton a parlé de nazisme pour parler de Trump.
39:40On le présentait comme l'extrême droite.
39:42Il y a eu une forme de front républicain anti-Trump aux États-Unis, front démocrate en un sens.
39:46Est-ce que selon vous, ça dit quelque chose sur nos démocraties,
39:49une forme d'exaspération devant la moralisation de la vie politique,
39:52les discours contre le peuple qui dit en l'instant « le fascisme est de retour ».
39:55Mais bien sûr, le peuple doit être entendu, doit être écouté.
39:59Vous savez, moi, quand j'ai tenu ce discours à l'Assemblée nationale
40:01où j'ai dit « l'étranger qui viole dehors, l'étranger islamiste dehors, l'étranger criminel dehors »,
40:06j'ai eu toute la gauche qui m'a expliqué que je parlais des étrangers.
40:09Mais c'est insupportable, c'est insupportable.
40:12À un moment, on doit écouter nos concitoyens.
40:14La générosité de la France, c'est d'accueillir ceux qui veulent son bien.
40:19Et la générosité de la France, c'est d'aider ceux qui ne s'intègrent pas dans notre pays à rentrer chez eux.
40:25Et donc, sur ce sujet comme sur tant d'autres, nous avons près de 75% des Français qui disent la même chose.
40:32Et pourtant, on a une classe politique qui nie tout ça.
40:34On a une classe politique qui fait du wokisme à longueur d'année.
40:37On a une classe politique où il faudrait que les femmes s'adressent aux femmes,
40:40que les musulmans s'adressent aux musulmans, que les juifs s'adressent aux juifs,
40:43que les chrétiens s'adressent aux chrétiens, qu'il faille être d'origine africaine pour parler aux africains.
40:48C'est devenu insupportable.
40:50Et donc, cette moralisation permanente, ce discours wokiste, il doit absolument reculer.
40:56C'est un impératif.
40:57Et finalement, le message de cette élection présidentielle, c'est que nos concitoyens ne sont pas naïfs.
41:02Ils veulent faire nation.
41:04Et ils ne veulent pas faire nation en agrégant des communautés les unes sur les autres et qui sont incompatibles.
41:09Ils veulent qu'il y ait un discours un et unique pour le bien de notre pays.
41:12Il n'y a que la fermeté qui marche.
41:14Parce que pour l'instant, il y a deux solutions.
41:16La première qui vient à l'esprit, c'est l'école.
41:18Alors très bien, on peut agir à l'école en amont.
41:20Et puis en aval, ce sont des sanctions.
41:23Et c'est là qu'on vous retrouve dans votre rôle.
41:25C'est le pacte républicain.
41:26C'est ce pacte qui dit que nous avons des droits.
41:29Ils sont nombreux.
41:30Et nous avons aussi des devoirs quand on est citoyen français.
41:32Et donc, lorsque l'on bénéficie de ces droits, on doit être responsable de ses devoirs.
41:37Et l'État doit être au rendez-vous régulièrement pour rappeler les règles.
41:40Mais c'est ce que disait Mathieu tout à l'heure.
41:42C'est-à-dire qu'on ne peut pas non plus vivre en société en se disant,
41:45je vis en société parce qu'il y a un flic à chaque coin de rue.
41:49Nos amis polonais, bulgares, est-allemands ont vécu ça avec les polices secrètes.
41:55Avec des types en imperméable qui étaient coincés.
41:57Monsieur de Villeneuve est sorti de chez lui à telle heure.
42:00On ne peut pas non plus vivre de cette façon-là.
42:04Ou alors, est-ce une parenthèse pour ensuite revenir vers une meilleure vie en société ?
42:08On est dans une société qui se tend.
42:10Vous en avez fait vous-même le constat.
42:12Et sans doute qu'il faut beaucoup plus d'énergie pour rétablir les règles.
42:16Et aussi prendre un certain nombre de mesures.
42:18Vous savez, moi dans le discours de politique générale de Michel Barnier,
42:20j'étais très heureux d'entendre le sujet des courtes peines.
42:24Aujourd'hui, la sanction est longue à venir.
42:27Et elle est rarement appliquée quand il s'agit de moins d'une année de prison.
42:31Et donc c'est une vraie difficulté.
42:32Il n'y a plus de place en prison aussi.
42:33Oui, c'est aussi un sujet qui doit nous occuper.
42:35On dit tout le temps que la justice n'est pas assez sévère.
42:38Mais nos prisons sont pleines.
42:39Tout ça est très lié.
42:41Il faut sans doute créer des places de prison.
42:43Il faut contribuer à l'éducation de nos concitoyens.
42:46Être extrêmement exigeant avec eux.
42:48Mais il faut aussi que quand les sanctions tombent,
42:50elles tombent vite, qu'elles soient exemplaires et qu'elles soient appliquées.
42:52Donc évidemment qu'on est dans une société qui a besoin d'autorité.
42:55C'est ce qu'exprime l'ensemble de nos concitoyens d'ailleurs.
42:59On dit souvent qu'il y a une majorité de Français très nettement,
43:03vous l'avez dit, autour de ces idées d'autorité,
43:05de défense, une forme de Big Bang de l'autorité en France.
43:10Mais cette majorité s'exprime en plusieurs parties.
43:12Il y a évidemment les Républicains,
43:14il y a une partie Assurement du sang,
43:15il y a aussi le Rassemblement national.
43:16Est-ce que finalement, le front républicain qu'on a connu il y a quelques mois
43:20n'empêche pas cette majorité qui existe d'idées
43:22de prendre forme politiquement aujourd'hui?
43:24Moi, je n'ai pas milité pour le front républicain.
43:27Je ne militerai jamais.
43:28J'estime que mes concitoyens sont assez grands pour décider pour qui ils votent.
43:31Et ils se sont exprimés librement.
43:35Nous ne partageons pas les mêmes valeurs.
43:38On partage le même diagnostic,
43:39on partage un certain nombre d'idées sur ce qu'il faut faire
43:42pour améliorer notre société,
43:44mais on ne partage pas la totalité des valeurs.
43:46Les mêmes valeurs avec qui ? Avec le Rassemblement national ?
43:48Mais avec l'ensemble des autres partis politiques,
43:50puisque je suis membre des Républicains.
43:52Mais pour autant, ça ne nous a pas empêché de faire un socle commun,
43:55parce qu'on s'est dit qu'il y a un programme minimal
43:57à appliquer en ce moment pour la France,
43:59dans cette situation institutionnelle compliquée
44:01et surtout dans la situation qui traverse notre pays.
44:03Est-ce que vous allez lire le livre de Jordan Bardella ?
44:05On verra si l'occasion se présente.
44:07Ce n'est pas une réponse oui ou non. Vous lisez ou vous ne lisez pas.
44:09Pour tout vous dire, dans cette période où j'exerce des fonctions au gouvernement,
44:11je pense que je vais continuer de lire surtout des dossiers sur la sécurité
44:14et tenter de l'améliorer pour nos concitoyens.
44:16Merci beaucoup Nicolas Daragon, ministre de la Sécurité du Quotidien,
44:19ministre délégué auprès du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau,
44:22d'avoir été avec nous ce dimanche.
44:24Très bonne journée sur nos deux ans.

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