• il y a 8 heures
Amélie Rebière, vice-présidente de la coordination rurale, s’indigne sur l’accord Mercosur qui révolte les agriculteurs : «On demande juste de pouvoir travailler tranquillement. On n'est pas des voyous».

Category

🗞
News
Transcription
00:00il faut commencer par justement ne pas bénéficier de cet accord de Mercosur.
00:05Et c'est vrai qu'à la coordination Euram, si on sort,
00:07et donc on va sortir à partir de mardi,
00:09ce sera vraiment pour expliquer notre mécontentement,
00:13notre désarroi, parce qu'on n'a plus rien à perdre en fait.
00:16On est en train de vivre un agricide,
00:18c'est-à-dire qu'on a déjà 40% des fermes qui sont en grave difficulté financière,
00:24on a un plan de gouvernement qui veut réduire encore de 30%
00:28le nombre d'agriculteurs en France,
00:30c'est-à-dire passer de 400 000 avec 150 000 en moins,
00:33250 000 agriculteurs.
00:36Ce n'est pas possible, notre souveraineté alimentaire est en danger,
00:40la santé des Français est en danger également,
00:43parce que c'est ce qu'on me disait tout à l'heure,
00:45on ne va pas savoir exactement ce qu'on importe comme produit,
00:49comment ça a été élevé, comment ça a été produit.
00:52Il faut savoir que seulement 5 à 10% de ce qui rentre en France
00:56est seulement contrôlé, alors que nous, on est contrôlé,
00:58nous agriculteurs, nous sommes contrôlés toutes les 72 heures par satellite.
01:02Donc au bout d'un moment, il faut des actions fortes.
01:06Quand on va sortir, à la coordination orale,
01:09ce sera pour expliquer aux consommateurs,
01:11alors on ne veut pas embêter les Français,
01:13on ne veut pas embêter les consommateurs.
01:15En début d'année, tout s'est très bien passé,
01:17et puis on a été soutenu par la population française,
01:19et c'est très important pour nous.
01:21Mais il faut bien comprendre que s'il n'y a plus d'agriculteurs français,
01:26on s'expose à importer des produits qui ne respecteront pas nos normes
01:32et qui seront un grave danger pour la santé publique,
01:35parce que ça va se retrouver, bien sûr, dans les collectivités, dans les cantines.
01:38Et moi, je ne veux pas que mes enfants mangent de la viande aux hormones
01:42ou qu'ils aient été irradiés ou des poulets aux hormones, vous comprenez bien ?
01:46Amélie Rebillard, on va écouter justement la réaction du ministre de l'Intérieur,
01:49parce que vous l'avez dit, il y aura beaucoup d'actions
01:51qui vont être menées un peu sur la quasi-totalité du territoire.
01:54Et le ministre de l'Intérieur a été interrogé, justement,
01:56sur la manière avec laquelle les autorités vont justement gérer
02:01cette mobilisation des agriculteurs.
02:03On l'écoute et puis je vous fais réagir juste après.
02:06On a toujours des craintes avec des manifestations.
02:08C'est la raison pour laquelle j'ai reçu cette semaine
02:10des responsables syndicaux agricoles pour avoir un dialogue,
02:14mais pour leur dire aussi les limites, puisque le droit de manifester,
02:17c'est un droit constitutionnel, évidemment, mais il y a des limites.
02:20Et je leur ai indiqué qu'il y a trois limites.
02:22Pas d'atteinte aux biens, pas d'atteinte à plus forte raison aux personnes
02:26et pas d'enquistement, pas de blocage durable,
02:29parce que sinon, ce sera tolérance zéro.
02:31S'il y a un blocage durable, un enquistement,
02:33nous n'hésiterons pas à mobiliser les forces mobiles
02:36pour qu'on puisse assumer la liberté de circulation.
02:40Amélie Rebillard, quand vous entendez Bruno Retailleau
02:42parler de tolérance zéro, est-ce que vous comprenez aussi
02:45les limites qu'il place à votre action ?
02:48Oui, il est dans son rôle.
02:49Après, il serait bon de rappeler à M. Retailleau
02:51que le deux-poids-deux-mesures n'a jamais été très bon non plus,
02:54que ce serait bien qu'il ait le même discours avec toutes les populations.
02:57Il faut savoir que les agriculteurs, on demande juste de travailler,
03:00de vivre de notre métier.
03:02On ne demande pas des RTT supplémentaires, on ne demande pas des vacances.
03:05On demande juste de pouvoir payer nos factures
03:07et pouvoir travailler tranquillement.
03:09Donc, il faut savoir qu'on est tous solvables,
03:11on a tous des familles, on n'est pas des voyous.
03:14On est la France qui travaille,
03:15donc on aimerait être respectés un petit peu.
03:19Si on sort dans la rue, c'est qu'on est à bout.
03:21On n'est pas là pour tout casser,
03:22on n'est pas là pour aller taper sur les CRS.
03:25Loin de là, cette idée.
03:27On est des gens respectueux,
03:28mais il faut quand même écouter notre désarroi
03:31parce qu'il faut rappeler le nombre de suicides,
03:33il faut rappeler aussi le nombre de faillites.
03:34Et je peux vous dire qu'on est au plus près de la misère dans les campagnes.

Recommandations