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Sonia Mabrouk reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00Bonjour à tous et bienvenue à vous pour Midi-News.
00:00:04A la une, bien sûr, les paysans qui sont le cœur battant de notre pays.
00:00:08Et ce cœur risque d'être bientôt à l'arrêt, notamment avec l'accord du Mercosur,
00:00:13dont Emmanuel Macron dit qu'il n'est pas acceptable en l'état.
00:00:16Mais les agriculteurs ne veulent plus de promesses, ils exigent des actes.
00:00:20Nous les suivons ce midi sur différents points de blocage à Albi,
00:00:24avec Jean-Luc Thomas à Avignon, avec Stéphanie Rouquier.
00:00:27Et puis sur différents ronds-points en France.
00:00:31Dans l'actualité, la mort de Thomas, il y a un an, a provoqué un profond choc à Crépole.
00:00:35Un an après, toujours la même question.
00:00:37Qui a tué Thomas, alors qu'il y a eu des centaines d'auditions ?
00:00:40Qui est l'auteur des coups de couteau mortels ?
00:00:43On en parlera avec nos spécialistes.
00:00:45Justement, la maire de Romand-sur-Isère, Marie-Hélène Thoraval,
00:00:48alerte sur la transformation des quartiers populaires,
00:00:51qui sont devenus, dit-elle, des quartiers communautaires,
00:00:54puis ethniques, dans une France qui a renoncé à l'idée même d'assimilation.
00:00:59Notez-le, à partir de 13h30, notre invitée,
00:01:02l'essayiste Julia De Funès, auteure du livre
00:01:05« La vertu dangereuse, les entreprises et le piège de la bien-pensance ».
00:01:09Elle dénonce le laboratoire idéologique qui est devenu l'entreprise aussi.
00:01:12Pas seulement les facultés.
00:01:14On en parlera, voilà pour le programme.
00:01:16Tout d'abord, place au journal.
00:01:17Bonjour à vous, chère Somaya Labidi.
00:01:19Bonjour Sonia, bonjour à tous.
00:01:21C'est l'une des principales informations de la journée.
00:01:23Fin des blocages en Ile-de-France,
00:01:25après avoir occupé une bonne partie de la N118,
00:01:28au niveau de Vélizy-Villacoublé.
00:01:30Les agriculteurs lèvent le camp.
00:01:32Toutefois, ce n'est qu'un début, prévient le président de la FNSER.
00:01:37On est encore en train de faire le travail qu'on aurait dû faire au mois d'octobre.
00:01:40C'est vrai que, pour nous, il faut réussir à concilier les exigences de l'exploitation,
00:01:44mais aussi les revendications agricoles,
00:01:48qu'on fait pour nous, encore une fois,
00:01:49mais aussi pour l'ensemble des Français.
00:01:53On va continuer à se mobiliser, malgré tout.
00:01:55Rendez-vous fin novembre.
00:01:57En novembre, on ciblera l'ensemble des agences,
00:02:01des entraves qui viennent s'exercer sur notre métier.
00:02:07La députée écologiste Sandrine Rousseau enfonce le clou.
00:02:10Selon elle, la France ne peut pas, à elle seule, bloquer l'accord Mercosur-UE.
00:02:16Je dis au gouvernement que, pour l'instant, vous faites des effets de menton.
00:02:19Je dis au président de la République que vous faites des effets de menton.
00:02:22Mais pour l'instant, il n'y a aucune déclaration ou aucune mesure de votre part
00:02:27qui ne permet véritablement de ne pas signer le Mercosur.
00:02:31C'est-à-dire que vous n'avez pas renégocié le mandat de négociation auprès de l'Union européenne.
00:02:36C'est-à-dire que l'Union européenne a toujours le même mandat de négociation.
00:02:39Et vous n'organisez pas au sein de l'Europe une minorité de blocage.
00:02:43Et il n'est pas vrai que la France seule peut s'opposer à cela.
00:02:46Donc il y a un travail européen à faire.
00:02:48Puisque, aujourd'hui, l'Union européenne essaie de prendre toutes les mesures
00:02:52pour que la France n'ait pas à ratifier ce traité.
00:02:55Donc je dis à Emmanuel Macron que vous pouvez avoir des grandes déclarations,
00:02:58comme vous en avez l'habitude.
00:02:59Aujourd'hui, il faut que vous vous engagiez à ce que l'Assemblée nationale et le Sénat ratifient ou pas le Mercosur.
00:03:04Et vous devez vous engager à renégocier le mandat de négociation
00:03:08dont l'Europe dispose vis-à-vis des pays du Mercosur.
00:03:15On passe à présent à cette déclaration qui donne raison au propos de Sandrine Rousseau
00:03:19et qui risque de mettre le feu aux poudres.
00:03:21Ursula von der Leyen affirme que le diable est dans les détails
00:03:24en évoquant les négociations sur l'accord avec le Mercosur.
00:03:27Négociations qui, selon la présidente de la Commission européenne,
00:03:30sont dans la dernière ligne droite malgré la ferme opposition de la France.
00:03:36Et pendant ce temps-là, Emmanuel Macron continue sa tournée sud-américaine
00:03:40après s'être entretenue avec le président Javier Milei à Buenos Aires.
00:03:44Ce dimanche, le président de la République est arrivé à Rio de Janeiro, au Brésil,
00:03:48pour le sommet du G20.
00:03:49Sommet qui est évidemment marqué par les négociations autour de l'accord de libre-échange
00:03:53entre le Mercosur et l'Union européenne.
00:03:56Sonia.
00:03:57Merci beaucoup, chère Somaya.
00:03:58Je vous dis à tout à l'heure pour les titres.
00:04:00Je salue Judith Vintraud qui est avec nous.
00:04:02Bonjour.
00:04:03Tout comme Naïma M. Fadel.
00:04:05Bienvenue.
00:04:06Arthur de Vatrigan nous accompagne.
00:04:08Bonjour à vous.
00:04:09Philippe David est également présent pour Midi News.
00:04:12Les paysans français sont les garants de notre souveraineté alimentaire,
00:04:16d'où ce qu'il en reste.
00:04:17Ils sont aussi le symbole d'un certain, rappelons-le, art de vivre à la française.
00:04:21Les soutenir, c'est soutenir un peuple qui ne veut pas mourir.
00:04:24Et l'une des causes de leur colère, vous l'avez compris, c'est le dernier clou.
00:04:27Malheureusement, dans le cercueil de la paysannerie française,
00:04:30le Mercosur accorde le libre-échange entre l'UE et les pays d'Amérique du Sud.
00:04:34Alors, Emmanuel Macron dit qu'il n'est pas acceptable en l'état.
00:04:37Vous venez d'entendre Mme Ursula van der Leyen, le vice-président du RN,
00:04:42de son côté, que nous recevions ce matin lors de la grande interview,
00:04:45accuse Emmanuel Macron de vouloir liquider la filière agricole.
00:04:49Est-ce que vous entendez cette petite musique en ce moment ?
00:04:52Et puis, on va l'écouter.
00:04:53Eh bien, qui dit qu'il représente au fond 300 à 400 000 personnes dans notre pays,
00:04:58alors qu'ils étaient un million, nos agriculteurs.
00:05:00Est-ce que ça vaut le coup, finalement, de les soutenir et puis de se battre pour eux ?
00:05:05Écoutons Sébastien Chenu.
00:05:08Je veux dire, le fond de la pensée, c'est qu'en fait,
00:05:10Emmanuel Macron a fait une croix sur l'agriculture française.
00:05:13Comme il a fait une croix, comme lui et ses prédécesseurs.
00:05:15Sur 300, 400 000 hommes et femmes en France.
00:05:17Mais bien entendu, c'est la variable d'ajustement aujourd'hui.
00:05:20C'est le prix à payer pour faire plaisir à nos partenaires économiques.
00:05:23Je pense, par exemple, à l'Allemagne, qui, elle, va pouvoir écouler des voitures.
00:05:28Ce sera la grande gagnante de ce traité.
00:05:30Mais Emmanuel Macron a choisi de faire une croix.
00:05:32C'est le plan social d'Emmanuel Macron.
00:05:34Une variable d'ajustement, Julie Devintro, nos agriculteurs ?
00:05:37Ce qui me semble vrai dans ce que dit Sébastien Chenu,
00:05:40c'est que la notion de souveraineté et d'indépendance nationale
00:05:44est apparue très tard dans l'argumentaire d'Emmanuel Macron.
00:05:49Rappelez-vous, on a même tous été surpris quand le mot « souveraineté » a fait son apparition.
00:05:55Et c'était évidemment en réponse à la croissance du vote en faveur du Rassemblement national.
00:06:03Et aussi en faveur de lfi.
00:06:06C'était entièrement électoral, entièrement politicien.
00:06:09Ce n'était pas inné chez lui de considérer qu'il y avait des enjeux de souveraineté pour la France.
00:06:14Effectivement, dans son modèle d'origine,
00:06:17si tant est que le macronisme est un modèle d'origine,
00:06:21il y a un partage international du travail avec l'Europe,
00:06:25au sein de laquelle des pays font éventuellement l'agriculture.
00:06:30Je dis bien éventuellement parce que dans les échanges internationaux,
00:06:33évidemment la manœuvre est beaucoup moins chère hors Union européenne,
00:06:37même si elle est beaucoup moins chère en Espagne que chez nous.
00:06:40Et puis il y a des pays qui font de l'industrie de pointe,
00:06:43des pays qui font du tourisme, etc.
00:06:46Ça me semble fidèle à la conception macroniste de départ,
00:06:51même si sous le poids des contraintes électorales, de la concurrence électorale,
00:06:55il a été forcé de modifier son discours.
00:06:58Mais du coup, ça ne sent pas la sincérité, voyez-vous.
00:07:01Mais c'est terrible ! Si c'était ainsi, en tout cas,
00:07:04il serait perçu la variable d'ajustement.
00:07:06C'est vrai qu'aujourd'hui, les agriculteurs, nos paysans,
00:07:09représentent 300 000, 400 000 par rapport à 1 million il y a quelques années.
00:07:13Et est-ce que peut-être au gouvernement ou d'autres,
00:07:16Emmanuel Macron serait tenté de dire que ça se réduit comme peau de chagrin ?
00:07:21Ça me rappelle une citation, Joseph Staline.
00:07:23Le Vatican, combien de divisions ?
00:07:25Les agriculteurs, combien d'électeurs ?
00:07:27Beaucoup de tracteurs.
00:07:29Et beaucoup de Français derrière eux.
00:07:31Ce qui est quand même très intéressant, c'est que depuis des années,
00:07:36il y a un catéchisme, parce que là, on est dans le dogme,
00:07:40qui parle du couple franco-allemand.
00:07:42Mais on est dans le dogme, le couple franco-allemand, c'est magnifique.
00:07:46Déjà, à part à Paris, on ne parle du couple franco-allemand nulle part en Allemagne.
00:07:49Ça, c'est quand même un premier point.
00:07:51Dans le fantasme.
00:07:52On est même dans le fantasme.
00:07:53Oui, c'est vrai, ce n'est même plus du dogme, c'est du fantasme.
00:07:56Madame von der Leyen et l'Allemagne dirigent l'Europe.
00:08:00D'accord ?
00:08:01Depuis maintenant, la chute du mur de Berlin.
00:08:03Vous savez, je crois que c'était François Mauriat qui avait dit
00:08:05« j'aime tellement l'Allemagne que je préfère qu'il y en ait deux ».
00:08:08Et finalement, il n'avait pas tort dans ce domaine,
00:08:10puisque quand l'Allemagne est passée de 62 plus 17 millions d'habitants, 79,
00:08:15la France s'est retrouvée rabougrie par rapport à l'Allemagne.
00:08:19À l'époque, elle avait, je crois, 58 millions d'habitants,
00:08:22quelque chose comme ça, en 90.
00:08:25Et aujourd'hui, l'Allemagne dirige l'Europe pour les intérêts allemands.
00:08:29Il faut comprendre ça.
00:08:30Mais c'est logique.
00:08:31Mais c'est logique.
00:08:32Sauf que la France, quand on a des dirigeants au niveau de l'Europe,
00:08:34il dirige pour les intérêts européens.
00:08:36Quand M. Macron dit « en l'état, l'accord est inacceptable »,
00:08:40ça veut dire qu'il n'a pas fait pression,
00:08:42il n'y a pas eu de lobbying de nos diplomates,
00:08:44de notre personnel dans les couloirs bruxellois.
00:08:46Mais parce qu'on ne fait plus le poids.
00:08:48Oui.
00:08:49On ne fait plus le poids nulle part.
00:08:51Il faut quand même avoir le courage de regarder les choses en face, Sonia.
00:08:54La France était imparfaite et passait,
00:08:57malheureusement, de plus en plus lointain,
00:08:59une grande puissance.
00:09:00Aujourd'hui, la France, en Europe, c'est un pays…
00:09:03Il y avait à l'époque le duo franco-allemand qui dirigeait,
00:09:06avec quand même une prépondérance de la France.
00:09:08Aujourd'hui, la France en Europe n'existe pas.
00:09:10Aujourd'hui, la France, dans son précarré d'Afrique francophone,
00:09:13n'existe pratiquement plus.
00:09:15Nous sommes devenus une puissance moyenne.
00:09:17Mais regardez l'effondrement économique de la France,
00:09:19l'effondrement culturel, l'effondrement d'influence…
00:09:21On va y venir.
00:09:22Pas tous les sujets en même temps.
00:09:23Vous présupposez que Mme Ursula von der Leyen va s'asseoir,
00:09:26pardonnez-moi l'expression, sur l'opposition de la France.
00:09:29Avant de nous faire réagir, je voudrais qu'on aille à Albi,
00:09:31puisque les agriculteurs se mobilisent autour de vous, Jean-Luc Thomas.
00:09:36On imagine, c'est ce Mercosur,
00:09:38mais n'oublions pas que derrière l'arbre mercosur
00:09:40qui cache la forêt des difficultés paysannes,
00:09:42il y a beaucoup d'autres choses.
00:09:44Il y a des promesses non tenues dont il vous parle également, Jean-Luc.
00:09:48Évidemment, ils nous parlent, depuis qu'ils sont arrivés,
00:09:51ça fait maintenant une dizaine de minutes,
00:09:54ils nous disent qu'effectivement, le Mercosur,
00:09:59c'est le problème du moment,
00:10:02mais il y a également les normes qui sont toujours très nombreuses.
00:10:08Les aides, même si elles arrivent,
00:10:10selon eux, n'arrivent pas assez rapidement.
00:10:14Et puis, il y a tout le problème autour des discussions
00:10:19qui viennent de débuter avec la grande distribution sur les prix.
00:10:23C'est à nouveau, finalement, un ras-le-bol général
00:10:27des agriculteurs et de l'agriculture,
00:10:30parce qu'ils veulent, et ils le disent tout le temps,
00:10:33ils veulent vivre de leur culture,
00:10:37ils veulent vivre de l'élevage,
00:10:40ils veulent vivre de tout ce qui leur permet d'aller au-delà
00:10:44et de nourrir la France.
00:10:46Mais c'est vrai que pour aujourd'hui,
00:10:49c'est le Mercosur qui est dans toutes les têtes.
00:10:52Et vous le voyez, les panneaux sont sortis ici,
00:10:57Mercosur, mort de l'agriculture.
00:11:00Et tout à l'heure, vous disiez que le président Macron
00:11:04avait dit tout simplement qu'en l'état,
00:11:07l'accord n'était pas souhaitable.
00:11:10Mais les agriculteurs, c'est le mot « en l'état »
00:11:13qui leur fait peur.
00:11:15Pour eux, c'est un accord qui doit totalement être exclu.
00:11:21– Merci Jean-Luc Thomas, en duplex et en direct depuis Albi,
00:11:24qui nous a résumé, finalement, l'état d'esprit des agriculteurs.
00:11:29Mais ils ne croient plus en les promesses,
00:11:31non pas parce qu'ils n'ont pas envie d'y croire,
00:11:33parce qu'elles n'ont pas été tenues.
00:11:35– Le pacte sur les importations ukrainiennes, elle continue,
00:11:38même s'il y a des restrictions, mais ça continue.
00:11:41Or, qu'est-ce qu'on avait dit il y a encore quelques semaines ?
00:11:45Autre exemple, le pacte vert européen,
00:11:48c'est un pacte de décroissance qui est vraiment conscient,
00:11:51qui était mis en place.
00:11:53– Non mais c'est ça qui est…
00:11:55En fait, c'est vraiment un scandale,
00:11:59c'est un accord qui est déloyal envers nos paysans,
00:12:04c'est pas d'aujourd'hui, ça fait des années.
00:12:06On sait très bien que toutes les normes
00:12:08que doivent appliquer nos paysans,
00:12:11même sur-appliquées,
00:12:14ne sont absolument pas appliquées à tout ce qu'on importe.
00:12:18On nous parle d'écologie à longueur de journée,
00:12:22par rapport aussi au bien-manger, à la santé, etc.
00:12:27Et en fait, on importe de la volaille…
00:12:30– Alors que les agriculteurs le respectent.
00:12:33– Au nom de la santé publique,
00:12:34nos agriculteurs font des produits qui sont sains, vertueux.
00:12:39– Ils ont le souci d'être vertueux.
00:12:42Et en fait, on nous importe des produits
00:12:44qui ne sont absolument pas dans les normes vertueuses
00:12:47avec lesquelles, à juste titre,
00:12:50on souhaite appliquer pour notre santé.
00:12:53Vous savez, nos agriculteurs sont trompés,
00:12:56mais nous aussi, en fait, on est trompés.
00:12:58Et c'est ce sentiment de tromperie
00:13:00qui, aujourd'hui, nous submerge.
00:13:02Parce qu'on se dit, mais en fait, tout ça pour ça.
00:13:04Depuis longtemps, depuis 20 ans,
00:13:06on nous parle effectivement du Bercocio.
00:13:08Tout à l'heure, Philippe parlait de l'Allemagne.
00:13:10Mais l'Allemagne, elle défend ses intérêts
00:13:12et les intérêts de son peuple.
00:13:13Tandis que nous, on s'est couché.
00:13:15– Mais encore faut-il croire en une souveraineté nationale
00:13:17et pas forcément qu'européenne.
00:13:19C'est intéressant, parce que comme vous dites,
00:13:20ça fait très longtemps, et c'est vrai,
00:13:22qu'Emmanuel Macron, peut-être pas 20 ans,
00:13:24mais longtemps, ça fait 7 ans,
00:13:26qu'il affirme qu'il est contre cet accord.
00:13:28On va l'écouter.
00:13:30Et juste après, écoutez ce qu'en dit Sébastien Chenier.
00:13:32Il affirme, vous allez me dire si vous êtes d'accord ou pas,
00:13:34que dans l'INDN d'Emmanuel Macron,
00:13:36il y a finalement ce libre-échange,
00:13:38ces accords de libre-échange, quels qu'ils soient,
00:13:40UE-Mercosur, UE-Nouvelle-Zélande.
00:13:42Écoutons-les tous les deux.
00:13:44– La France, aujourd'hui, ne signerait pas en l'État
00:13:48ce traité Mercosur.
00:13:50Je le dis depuis plusieurs années.
00:13:52Ça a été répété par le gouvernement
00:13:54comme par tous les gouvernements précédents.
00:13:56Et cette fermeté que nous avons, elle est simple.
00:13:58C'est que nous ne croyons pas
00:14:00au préaccord tel qu'il a été négocié.
00:14:04D'abord parce qu'il vient de très loin.
00:14:06Ensuite, parce qu'il ne prend pas en compte
00:14:08toutes les évolutions que nous avons faites nous-mêmes
00:14:10sur nos propres marchés.
00:14:12Et comme je lui ai dit, pour l'Argentine,
00:14:14il serait très mauvais pour sa réindustrialisation.
00:14:16Et pour nous, il serait très mauvais
00:14:18pour notre agriculture.
00:14:20– Emmanuel Macron trahit la ruralité
00:14:22comme il trahit finalement la France
00:14:24en laissant la France s'affaiblir,
00:14:26affaiblir sa voie au sein de l'Union européenne.
00:14:28Emmanuel Macron, en réalité,
00:14:30implicitement, n'a jamais été hostile au Mercosur.
00:14:34D'abord, ça fait partie de sa logique.
00:14:36Les logiques des grands échanges, des traités internationaux,
00:14:38de libre-échange.
00:14:40C'est sa logique ultra-libérale.
00:14:42Et Emmanuel Macron, en fait, va laisser déferler
00:14:44puisqu'il dit qu'il est hostile en l'État.
00:14:46C'est-à-dire qu'il va essayer d'amodier peut-être
00:14:48le traité du Mercosur.
00:14:50Mais je vais vous dire, le fond de ma pensée,
00:14:52c'est que, en fait, Emmanuel Macron a fait une croix
00:14:54sur l'agriculture française.
00:14:56– Alors, c'est une véritable question,
00:14:58parce qu'elle interroge le logiciel, finalement,
00:15:00du Président, Arthur de Batremont.
00:15:02Qu'en pensez-vous ?
00:15:04Est-ce qu'Emmanuel Macron, malgré cette opposition,
00:15:06certains disent de façade est pour,
00:15:08ces accords de libre-échange,
00:15:10quelles que soient les conséquences pour nos agriculteurs,
00:15:12est-ce que c'est dans son logiciel, son ADN ?
00:15:14– L'Europe est pour, l'Union européenne est pour.
00:15:16Et la seule conviction qu'a Emmanuel Macron,
00:15:18c'est l'Union européenne, il l'a toujours dit.
00:15:20C'est l'idée de la tenaille dans laquelle
00:15:22se trouvent nos agriculteurs.
00:15:24Vous avez d'un côté le libre-échange,
00:15:26et d'un côté, vous avez l'idéologie écologiste punitive.
00:15:28Parce que le Mercosur, c'est quoi ?
00:15:30C'est permettre aux Allemands
00:15:32de vendre leur grosse berline,
00:15:34qui ne fait plus recette en Europe,
00:15:36parce que ce n'est pas écologique,
00:15:38en Amérique du Sud.
00:15:40En échange, on récupère leurs bovins
00:15:42surchoutés aux OGM.
00:15:44Mais le problème de notre puissance
00:15:46ou de notre rapport de force,
00:15:48et pas l'Union européenne,
00:15:50nos politiques françaises ont décidé
00:15:52que l'économie française ne serait plus
00:15:54une économie de production,
00:15:56mais une économie de consommation.
00:15:58Et l'économie de consommation,
00:16:00ça repose essentiellement sur les biens importés,
00:16:02parce que vous n'allez pas échapper,
00:16:04comme le montre très bien Jérôme Fourquet,
00:16:06les grands lieux de rassemblement français,
00:16:08c'est dans les grandes surfaces.
00:16:10Et le slogan des grandes surfaces,
00:16:12c'est pas cher.
00:16:14Et le pas cher, c'est on importe des choses.
00:16:16Ça fait 40 ans qu'on a décidé de liquider
00:16:18l'agriculture française.
00:16:20Nos élites, nos gouvernants,
00:16:22comme la seule fois où ils vont dans la campagne,
00:16:24c'est à travers une gare TGV.
00:16:26La preuve, c'est qu'ils n'ont même pas vu
00:16:28que les panneaux à l'envers,
00:16:30ils ont découvert ça au moment de la crise.
00:16:32Ils ont découvert qu'en fait,
00:16:34les agriculteurs, ce n'était pas des débiles sondants
00:16:36qu'ils imaginaient, pour une simple et bonne raison,
00:16:38c'est que pour être agriculteur aujourd'hui,
00:16:40il faut être passionné, il faut être super intelligent
00:16:42et il faut être malin.
00:16:44Et là, ils se retrouvent avec des fourches qui ne sont pas très loin de l'Elysée.
00:16:46Alors, on va voir le rapport de force
00:16:48qu'ils vont pouvoir instaurer.
00:16:50Les agriculteurs, ce n'est pas des copains de Noël,
00:16:52donc ils ne vont pas y taper du flic, ils ne vont pas brûler des villes.
00:16:54Mais quand on crève de faim
00:16:56et quand on crève tout court,
00:16:58on n'est pas loin d'une révolution.
00:17:00C'est intéressant, Bruno Retailleau a affirmé
00:17:02qu'il y aurait une tolérance zéro.
00:17:04Je trouve que Gérald Darmanin
00:17:06avait dit il y a un an
00:17:08qu'on n'envoie pas des CRS
00:17:10pour des gens qui travaillent.
00:17:12Bruno Retailleau a affirmé
00:17:14que les blocages perdurent.
00:17:16Vous voyez,
00:17:18c'était un message très fort
00:17:20de l'ex-ministre de l'Intérieur,
00:17:22Gérald Darmanin.
00:17:24C'est le cri d'un peuple,
00:17:26que personne ne peut pas mourir.
00:17:28C'est le cri d'un peuple.
00:17:30Pourquoi de ça ?
00:17:32Moi, j'aurais aimé qu'hier, Emmanuel Macron,
00:17:34qu'il ait aussi cette déclaration
00:17:36vis-à-vis de nos paysans,
00:17:38vis-à-vis de la paysannerie française,
00:17:40qu'on décrive un peu plus,
00:17:42qu'on comprenne, qu'il nous explique
00:17:44pourquoi c'est important.
00:17:46Je rappelle qu'on a un ministère
00:17:48qui s'appelle Ministère de l'Agriculture
00:17:50et de la ?
00:17:52Souveraineté alimentaire.
00:17:54Peut-être parce qu'il était en Argentine
00:17:56et vous savez, c'est le pays du tango,
00:17:58c'est deux pas en avant,
00:18:00deux pas en arrière,
00:18:02on finit par se coucher,
00:18:04c'est le en même temps
00:18:06et de toute façon,
00:18:08on interdit aux agriculteurs
00:18:10la viande aux hormones.
00:18:12On interdit de nourrir nos bovins
00:18:14et nos cheptels à l'OGM.
00:18:16Dans le Mercosur,
00:18:18on produit des millions d'hectares d'OGM
00:18:20et on pique les bovins
00:18:22et d'autres animaux aux hormones.
00:18:24Et on nous dit que de toute façon,
00:18:26si les carcasses de viande rentrent en Europe,
00:18:28on ne pourra pas vérifier
00:18:30si elles sont shootées aux hormones ou pas.
00:18:32Et ce qui n'a pas quand même
00:18:34une concurrence déloyale
00:18:36et les Américains disent,
00:18:38parce qu'il ne manque pas d'humour,
00:18:40que la France est une union soviétique qui a réussi,
00:18:42on a voulu relancer la filière noisette en France.
00:18:44Mais on interdit
00:18:46un produit phytosanitaire
00:18:48qui est utilisé partout ailleurs en Europe.
00:18:50Résultat des courses,
00:18:5250% de la culture de noisette
00:18:54part directement à la poubelle
00:18:56et je crois que sur la moitié qui marche,
00:18:58il y en a 30% ou 20% qui sont invendables
00:19:00parce que nos fonctionnaires
00:19:02qui sont soucieux de notre santé
00:19:04en plus, vous vous rendez compte,
00:19:06on a un produit qui est utilisé dans toute l'Europe,
00:19:08c'est-à-dire, on peut supposer
00:19:10qu'il ne soit pas fondamentalement dangereux,
00:19:12nous on l'interdit.
00:19:14Donc on relance une filière qu'on condamne
00:19:16à mourir. On est chez les fous.
00:19:18On est chez les fous, on marche sur la tête,
00:19:20on pourrait sortir beaucoup d'expérience.
00:19:22Mais ce que vous voyez là sur les points de blocage,
00:19:24sur les routes, sur les différents ronds-points,
00:19:26quand on dit la France qui travaille
00:19:28et qui se lève tôt,
00:19:30ce sont eux. C'est pour ça que
00:19:32souvent on dit que ce sont les dépossédés
00:19:34comme l'a dit Christophe Guillouis
00:19:36ou alors Philippe Meuret parlait des
00:19:38bloquémissaires. Eux-mêmes d'ailleurs ont employé
00:19:40une partie de l'expression pour dire
00:19:42à Emmanuel Macron, si tu vas à Rio,
00:19:44n'oublie pas tes...
00:19:46Mais c'est vrai. Qu'est-ce qu'ils représentent
00:19:48aujourd'hui ces paysans ?
00:19:50Ils représentent
00:19:52les sacrifiés
00:19:54sur l'autel des intérêts
00:19:56électoraux. Il ne faut pas oublier que
00:19:58ce dont Philippe parle, la
00:20:00transposition, le fait que tous
00:20:02les néonicotinoïdes soient
00:20:04interdits en France alors que l'Europe en accepte
00:20:06certains, qu'on a fait du zèle.
00:20:08Tout ça, ce n'est pas juste
00:20:10des fonctionnaires qui veulent toujours...
00:20:12Et ce n'est pas juste la noisette !
00:20:14Qui veulent toujours en faire plus.
00:20:16C'est aussi des politiques qui se disent
00:20:18j'ai des vers qui grimpent,
00:20:20qui captent des voix, donc il faut absolument
00:20:22que je prenne des parts de marché
00:20:24dans l'électorat écolo.
00:20:26Voilà pourquoi votre fille
00:20:28et mes fillettes sont sacrifiées sur
00:20:30ces intérêts-là.
00:20:32Un tout petit élément
00:20:34à ajouter.
00:20:36En plus, on ne bosse pas.
00:20:38Quand vous connaissez un peu le fonctionnement
00:20:40du Parlement européen, vous voyez que les Allemands
00:20:42quand ils plaident un dossier,
00:20:44ils viennent avec des délégations énormes,
00:20:46éminentes, des ministres,
00:20:48des documents qui font
00:20:50des centaines de pages.
00:20:52Nous, on n'a pas de
00:20:54ministre qui veuille bien se déplacer.
00:20:56Et on ne parle pas de nos commissaires européens.
00:20:58Nos délégations sont faméliques
00:21:00et les documents, moi,
00:21:02de temps en temps, je me demande quels sont
00:21:04les documents envoyés par les ministères
00:21:06depuis Paris.
00:21:08Mais pardonnez-moi,
00:21:10le Président, quand il est là sur le tarmac
00:21:12en Argentinie, il dit que ce n'est pas acceptable
00:21:14en l'État. Qui s'est signé début décembre
00:21:16à l'accord
00:21:18lors du sommet du Mercosur ?
00:21:20Mais là, ce n'est pas possible.
00:21:22Là, ça explose à la figure.
00:21:24Vous savez, le petit garçon, je retiens ma respiration.
00:21:26Vous voyez bien qui c'est ?
00:21:28C'est Astérix Chelezibert.
00:21:30Ah, monsieur est un connaisseur.
00:21:32Son père s'appelle Pallodion Nicrotone.
00:21:34Je retiens ma respiration.
00:21:36Vous avez pris de la potion magique ?
00:21:38On aimerait bien qu'il y ait un peu de potion magique pour les agriculteurs,
00:21:40pour les aider, mais il n'y a plus rien de magique.
00:21:42L'argent magique, il n'est pas allé dans leurs poches ?
00:21:44Absolument pas. Ce qu'on leur avait promis,
00:21:46d'ailleurs...
00:21:48L'exemple, pardonnez-moi, sur les importations ukrainiennes.
00:21:50Je suis allée vérifier. C'est vrai qu'il y a eu
00:21:52des restrictions, des promesses de restrictions,
00:21:54mais on peut comprendre,
00:21:56je ne dis pas que...
00:21:58Il y a une aide à l'Ukraine.
00:22:00Est-ce qu'il faut qu'elle passe
00:22:02par les importations du poulet ukrainien ?
00:22:04Mais est-ce qu'elle doit passer aussi par
00:22:06notre santé, par la malbouffe,
00:22:08la santé de nos enfants,
00:22:10sachant que vous savez que les cantines scolaires,
00:22:12c'est majoritairement, justement,
00:22:14du poulet aux OGM ukrainien.
00:22:16C'est scandaleux, ça.
00:22:18Moi, je vous avoue, il ne faut plus
00:22:20parler d'écologie. Il ne faut plus me parler d'environnement.
00:22:22Non, mais je ne suis plus prête à faire des efforts.
00:22:24Je vous le dis franchement.
00:22:26Vu comment on traite nos agriculteurs,
00:22:28à qui on demande d'appliquer
00:22:30de surtransposition en plus,
00:22:32même au niveau européen.
00:22:34Alors dites-moi, c'est quoi la vérité ?
00:22:36Tout est prévu ?
00:22:38En fait, là, on arrive
00:22:40à un point où on savait très bien
00:22:42ce qui allait se passer.
00:22:44Ça me fait penser, Sonia, à la désindustrialisation.
00:22:46Oui, c'est ça. C'est un plan social.
00:22:48Et maintenant, on le regrette.
00:22:50On ne va pas avoir les usines fermées.
00:22:52Le problème qu'on a, si vous regardez,
00:22:54moi, j'en ai un peu marre
00:22:56d'entendre toujours que c'est la faute des fonctionnaires.
00:22:58Non, en fait, c'est la faute du politique.
00:23:00Parce que là, l'écologie, c'est quoi ?
00:23:02C'est juste le revers de la médaille
00:23:04d'une décision politique.
00:23:06Année 50-60, on est passé d'une France
00:23:08de la petite paysannerie, des petits commerçants
00:23:10à, sous De Gaulle, ce n'est pas une critique,
00:23:12une France industrielle où on a voulu
00:23:14aussi industrialiser l'agriculture.
00:23:16Et l'une des conséquences,
00:23:18c'est qu'on modernise,
00:23:20donc on rase des haies, on assèche des marais,
00:23:22on bétonnise, on fout des tracteurs,
00:23:24tout ça. Et donc, il y a forcément
00:23:26des conséquences écologiques. Et donc, les agriculteurs,
00:23:28on leur a vendu, acheté le tracteur du Midwest
00:23:30et fait des grosses productions, donc ils y vont.
00:23:32Et maintenant, on leur dit, tu as asséché les marais,
00:23:34il y a eu des problèmes d'eau, on va faire des mégabassines
00:23:36et compagnie, donc ce n'est pas bien, on va faire l'inverse.
00:23:38Mais c'est toujours des décisions politiques.
00:23:40Le drame, il est là. Mais tant qu'on n'aura pas aussi
00:23:42compris qu'en fait, il y a un problème français.
00:23:44C'est que dans le budget des français,
00:23:46la bouffe, elle arrive à la fin.
00:23:48Vous avez l'habitant en premier qui coûte très cher,
00:23:50vous avez les nouvelles technologies
00:23:52et à la fin, à la fin des fins, c'est la nourriture.
00:23:54Et la nourriture, on la consomme
00:23:56de manière importée. Regardez, il y a
00:23:58les grandes surfaces.
00:24:00Les grandes surfaces, ça tire les ficelles.
00:24:02On va continuer à en parler. On va marquer une pause.
00:24:04On reviendra aussi, autre sujet.
00:24:06Un an après la mort de Thomas Akripal,
00:24:08un an après des centaines d'auditions,
00:24:10des interpellations, c'est toujours pas qui a
00:24:12porté les coups mortels.
00:24:14Notre spécialiste police-justice
00:24:16viendra en parler avec nous.
00:24:18C'est juste après la pause. Restez avec nous.
00:24:26Merci d'être avec nous. On sera de nouveau
00:24:28sur les différents points de blocage
00:24:30pour appréhender la colère des agriculteurs,
00:24:32des paysans d'ailleurs.
00:24:34Ce mot est beaucoup plus beau quand même. Il fait référence
00:24:36à nos paysages, à la paysannerie.
00:24:38Mais tout d'abord, un an après, nous allons parler
00:24:40de l'affaire Thomas Akripal,
00:24:42juste après vos titres, chers Sommeil à la Midi.
00:24:44Et à la une de l'actualité,
00:24:46fin des blocages en Ile-de-France,
00:24:48après avoir occupé une bonne partie de la N118
00:24:50au niveau de Vélizy, ville accoublée,
00:24:52les agriculteurs lèvent le camp.
00:24:54Toutefois, ce n'est qu'un début, préviennent les paysans.
00:24:56Les blocages vont reprendre de plus belle
00:24:58dans le courant de la semaine.
00:25:00À deux ans des élections municipales,
00:25:02un sondage Ipsos pour le Parisien donne une idée
00:25:04des personnalités qui pourraient prendre la mairie de Paris.
00:25:06Gabrielle Attal caracole en tête
00:25:08avec 42% des intentions de vote.
00:25:10Crédité de 39%,
00:25:12Rachid Haddad s'y décroche la deuxième place
00:25:14du podium et l'actuel maire de Paris,
00:25:16Anne Hidalgo, referme la marche avec 28%.
00:25:18Et puis,
00:25:20vous le disiez dans votre sommaire,
00:25:22ce niant entre vive émotion et débat
00:25:24a marqué la France.
00:25:26Cela va faire un an, jour pour jour,
00:25:28que Thomas, 16 ans, a été tué
00:25:30lors d'un bal de village à Kripol, dans la Drôme.
00:25:32Et depuis la semaine dernière,
00:25:34les hommages en mémoire de la jeune victime se multiplient.
00:25:36Effectivement,
00:25:38c'était il y a un an,
00:25:40et cela avait provoqué un profond choc à Kripol.
00:25:42Un an après, toujours la même question,
00:25:44qui a tué Thomas,
00:25:46alors qu'il y a eu des centaines d'auditions ?
00:25:48Qui a porté les coups mortels à ce jeune homme ?
00:25:50Avant d'en parler,
00:25:52je voudrais qu'on revienne sur l'hommage,
00:25:54c'est important, à Thomas, mais aussi à Nicolas,
00:25:56les deux jeunes qui appartenaient au même club de rugby,
00:25:58fauchés en pleine jeunesse,
00:26:00Augustin Donadieu et Noémie Hardy.
00:26:02Ce dimanche,
00:26:04une stèle a été inaugurée,
00:26:06en mémoire de Thomas,
00:26:08et en soutien à tous les blessés du bal.
00:26:10Une centaine de personnes se sont rassemblées
00:26:12pour cet hommage, parmi eux,
00:26:14des habitants, des jeunes du club.
00:26:16Ils n'ont pas voulu témoigner à notre micro
00:26:18par crainte de représailles,
00:26:20tant que le principal suspect
00:26:22est toujours en liberté.
00:26:26Samedi, les rugbymen ont rendu hommage
00:26:28à Thomas et Nicolas,
00:26:30avec quelques minutes d'applaudissements.
00:26:34Des fleurs et une banderole
00:26:36ont été accrochées dans l'enceinte du club.
00:26:38Un drame, encore dans tous les esprits.
00:26:40Ça fait mal au cœur,
00:26:42moi je sais que ça me prend.
00:26:44On ne fera pas revenir,
00:26:46on peut dire ce qu'on veut,
00:26:48tout le monde a le cœur,
00:26:50on a le cœur qui est brisé,
00:26:52mais bon, malheureusement, ils sont partis,
00:26:54on peut leur dire, courage !
00:26:56C'est malheureux, au bout d'un an,
00:26:58surtout que les jeunes vont s'amuser
00:27:00et prendre une balle comme ça,
00:27:02c'est terrible.
00:27:04Un maillot encadré a été offert
00:27:06par l'équipe adverse du RC Rome en péage
00:27:08pendant le match de samedi après-midi.
00:27:10Un message de soutien est inscrit,
00:27:12de tout cœur avec la famille,
00:27:14les amis, le club,
00:27:16à Nicolas et Thomas.
00:27:18Et comme expliqué qu'un an
00:27:20après la mort de Thomas,
00:27:22on ne sache pas qui est l'auteur
00:27:24des coups mortels,
00:27:26avec notre journaliste pour les justices,
00:27:28Marie-Victoire Adudonnet.
00:27:30Bonjour Marie-Victoire, d'abord,
00:27:32où en est l'enquête ?
00:27:34Dix-quatorze personnes ont déjà été
00:27:36arrêtées et mis en examen,
00:27:38mais huit d'entre elles ont
00:27:40également été placées en détention
00:27:42provisoire, mais néanmoins,
00:27:44la justice cherche toujours
00:27:46qui est l'auteur du coup de couteau
00:27:48mortel. Les enquêteurs avancent,
00:27:50mais ont peu de certitude sur
00:27:52cette soirée du bal de l'hiver,
00:27:54pour plusieurs raisons. Sonia, d'abord,
00:27:56parce que la soirée a réuni près de
00:27:58400 personnes, ce sont donc autant
00:28:00de témoins, mais également autant de récits
00:28:02parfois divergents,
00:28:04les participants étaient souvent alcoolisés,
00:28:06les témoignages peuvent donc manquer
00:28:08de précision, et puis la scène du crime,
00:28:10Sonia, a été dégradée par la foule,
00:28:12aucune caméra ne filmait
00:28:14ni à l'intérieur, ni à l'extérieur
00:28:16de la salle, et puis
00:28:18les faits se sont produits dans
00:28:20la soirée, donc dans l'obscurité.
00:28:22Alors, lors des auditions, neuf participants
00:28:24avaient affirmé avoir entendu de la part
00:28:26des agresseurs des propos hostiles
00:28:28aux blancs, faute de preuves,
00:28:30le parquet n'avait finalement pas retenu
00:28:32le caractère raciste de l'attaque,
00:28:34ils sont donc poursuivis pour homicide
00:28:36et tentative d'homicide volontaire en bande
00:28:38organisée, les mises en examen
00:28:40sont tous des jeunes majeurs
00:28:42entre 18 et 22 ans,
00:28:44et ils risquent la réclusion criminelle
00:28:46à perpétuer.
00:28:48Merci Marie-Victor, c'est vrai que c'est une
00:28:50scène, si je puis dire, avec des centaines
00:28:52d'individus, pendant la nuit,
00:28:54certainement avec beaucoup d'entre eux
00:28:56qui étaient alcoolisés, mais on peut se
00:28:58demander, qu'est-ce qui pourrait
00:29:00débloquer les choses, d'abord
00:29:02pour la famille, évidemment pour que la
00:29:04famille de Thomas sache
00:29:06la vérité, est-ce que normalement
00:29:08c'est quelqu'un qui devrait ou qui pourrait parler
00:29:10en réalité ? C'est incroyable,
00:29:12c'est-à-dire, parmi toutes ces auditions,
00:29:14c'est ce que vous nous dites Marie-Victor,
00:29:16il y a en fait beaucoup de versions qui sont
00:29:18contradictoires, tout le monde n'a pas vu
00:29:20ou voulu voir, ou ne veut pas dire
00:29:22la même chose, un an
00:29:24après. Il y avait une chose terrible dans le reportage,
00:29:26beaucoup de gens n'ont pas voulu témoigner
00:29:28devant nos caméras par, je cite,
00:29:30peur des
00:29:32représailles.
00:29:34Peur des représailles.
00:29:36Ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'en France, ce sont les voyous
00:29:38qui font peser les représailles sur les témoins,
00:29:40ce sont les voyous qui font peser
00:29:42des menaces de représailles sur les familles des victimes,
00:29:44où, alors, on a toujours le mot
00:29:46« état de droit » à la bouche, mais là,
00:29:48il est où l'état de droit ? Il est où l'état de droit ?
00:29:50Et on peut se poser légitimement
00:29:52la question, comme vous le disiez justement,
00:29:54beaucoup de monde, pas de caméras vidéo-surveillance
00:29:56à l'intérieur, pas de caméras vidéo-surveillance
00:29:58à l'extérieur, après, c'est parole contre
00:30:00parole, nombre de personnes étaient alcoolisées,
00:30:02moi, j'ai très peur,
00:30:04alors, sauf si celui
00:30:06qui a mis le coup de couteau
00:30:08était pris de remords,
00:30:10mais j'ai quelques doutes,
00:30:12j'en doute même énormément,
00:30:14mais on risque d'avoir
00:30:16un procès où on n'aura peut-être
00:30:18jamais le nom du coupable qui sera condamné.
00:30:20On peut se poser la question de la solidarité aussi
00:30:22entre eux. Est-ce que les ministres ne se sont pas
00:30:24dit ? Ça arrive énormément aussi,
00:30:26notamment
00:30:28chez les dealers, etc.
00:30:30Bon, là, je ne sais pas
00:30:32quel est leur profil, mais souvent, on se donne
00:30:34aussi le mot
00:30:36pour ne pas parler,
00:30:38pour ne pas indiquer.
00:30:40Combien d'interpellations, Marie-Victoire ?
00:30:42Il y en a eu plusieurs.
00:30:44Actuellement, il y en a 14,
00:30:46mais ce qui est sûr, par contre,
00:30:48c'est qu'il y a des auditions qui devraient avoir lieu
00:30:50la semaine du 18.
00:30:52Cette semaine, parmi les 14 interpellés,
00:30:54peut-être y a-t-il
00:30:56ou pas l'auteur des coups mortels ?
00:30:58On ne le sait pas.
00:31:00Pardonnez-moi,
00:31:02il est de l'intérêt des autres
00:31:04aussi,
00:31:06de se disculper, de désigner
00:31:08qui serait l'auteur, sauf si
00:31:10admettablement, il y a une emprise des menaces
00:31:12et autre chose derrière.
00:31:14Exactement, et on peut se demander
00:31:16si c'est l'existence de menaces
00:31:18qui expliquent
00:31:20que l'enquête
00:31:22patine à ce point
00:31:24ou s'il y a des préjugés,
00:31:26des a priori.
00:31:28Une chose qui m'avait frappée peu après
00:31:30l'assassinat, c'est que
00:31:32tout de suite, le procureur
00:31:34s'était précipité pour faire un communiqué,
00:31:36pour dire qu'il n'y avait aucune dimension
00:31:38communautaire parce que
00:31:40les jeunes qui avaient
00:31:42pénétré dans le bal et
00:31:44commis des violences n'appartenaient pas
00:31:46au quartier de Romand
00:31:48dont tout le monde parlait, le quartier de
00:31:50La Monnaie. Et puis, au fur et à mesure
00:31:52de l'enquête, on s'est aperçu que, oui,
00:31:54il y avait des communautés,
00:31:56oui, ces jeunes
00:31:58dans ce quartier de La Monnaie
00:32:02étaient des
00:32:04agents de désordre et de violence
00:32:06absolument récurrents. Et puis,
00:32:08la maire,
00:32:10Marie-Hélène Thoraval, nous a
00:32:12confirmé, elle parle même de quartiers
00:32:14ethniques. Et moi, j'étais très surprise
00:32:16que la première
00:32:18communication, elle n'avait pas parlé, elle avait fait
00:32:20un communiqué écrit de la justice
00:32:22pour dire...
00:32:24Oui, mais sur une telle affaire, avec une telle
00:32:26déflagration émotionnelle,
00:32:28politique aussi à ce moment-là, et médiatique,
00:32:30pourquoi est-ce que le procureur n'a-t-il pas tenu,
00:32:32d'ailleurs, ça arrive quand même dans ce genre
00:32:34d'affaires, des points réguliers
00:32:36pour informer. S'il estimait qu'il y avait,
00:32:38comme on dit, entre guillemets, des fake news,
00:32:40pourquoi n'a-t-il pas tenu à ce qu'il y ait
00:32:42un rappel des faits ? Il ne l'a pas fait.
00:32:44Parce que les faits, en tout cas,
00:32:46rappelez-vous, les premiers faits
00:32:48n'étaient pas acceptés. Les premiers témoignages
00:32:50n'étaient tout de suite refusés.
00:32:52Je dis que là, très bien rappelé, il y a eu
00:32:54une négation de
00:32:56où venaient les personnes et pourquoi. Et ensuite,
00:32:58quand ça a été confirmé qu'on ne pouvait plus vraiment cacher,
00:33:00on nous a sorti une sociologue du Tiroir qui nous expliquait
00:33:02que c'était Roméo et Juliette.
00:33:04C'est frayant.
00:33:08Le problème, c'est qu'on a eu une affaire,
00:33:10je ne me rappelle pas si un fait comme ça a été
00:33:12aussi politisé,
00:33:14d'un point de vue des élus, mais d'un point de vue
00:33:16des médias aussi, parce qu'on a eu
00:33:18plein de récits, de contre-récits, en essayant
00:33:20de chercher des raisons alors qu'on n'avait pas
00:33:22toutes les informations. Avec comme point de départ,
00:33:24en disant non, ce n'est pas un problème communautaire,
00:33:26ça n'a rien à voir avec le racisme. Et non, c'est pas
00:33:28des clans contre des clans. Le but,
00:33:30c'est d'éliminer à tout prix cette version-là,
00:33:32qui était la première version, en tout cas par les
00:33:34premiers témoins, qui était sortie.
00:33:36C'est vrai que pour la famille, parce que
00:33:38se réparer, ça commence par avoir un début
00:33:40de vérité. En premier lieu, pour la famille,
00:33:42il faudrait que cet afflaire soit résolu.
00:33:44Et ensuite, pour essayer de
00:33:48couper court aux fantasmes
00:33:50ou aux interprétations,
00:33:52ou aux volontés de nier le réel de certains.
00:33:54Je vais vous faire réagir, Néma,
00:33:56aux propos également, ça permettra de
00:33:58réagir à votre argumentaire de la mère
00:34:00de Romand Marie-Hélène Thoraval.
00:34:02Elle a alerté, mais elle le fait depuis
00:34:04longtemps. Mais là,
00:34:06dans le JDD, évidemment, ces mots sont
00:34:08pesés, mais ils sont comme une lame,
00:34:10j'allais dire. Nos quartiers sont désormais
00:34:12ethniques. Une telle appartenance n'implique
00:34:14plus de repères, de leaders.
00:34:16Il reste le pouvoir de l'argent.
00:34:18Et cela nous amène au narcotrafic.
00:34:20Elle dit que les quartiers sont devenus communautaires,
00:34:22puis ethniques, qu'on a renoncé
00:34:24à l'assimilation.
00:34:26Souvent, on a ce débat en plateau, à force d'avoir
00:34:28dit, venez comme vous êtes et non pas d'où
00:34:30que vous venez. Vous pouvez devenir français
00:34:32en partageant le même rêve,
00:34:34le même imaginaire, la même fierté, sentimentalité.
00:34:36Est-ce qu'elle a raison
00:34:38sur ce projet qui n'est pas porté ?
00:34:40C'est factuel. Elle a raison. D'ailleurs,
00:34:42les 1500 quartiers
00:34:44prioritaires de la politique de la ville,
00:34:46c'est exactement ça qui est
00:34:48circulé. Ce sont des quartiers ethniques ?
00:34:50Oui, parce que
00:34:52ce sont devenus des enclaves ethnico-culturels.
00:34:54Avec des écoles ethniques ?
00:34:56Oui, mais oui, parce que vous savez,
00:34:58je crois que je l'avais dit une fois
00:35:00sur votre plateau, moi quand j'étais par exemple
00:35:02sur un quartier, disons
00:35:04le Valfouret-Mente-la-Gelée, vous pouvez faire
00:35:06toute votre scolarité sans sortir du quartier,
00:35:08de la maternelle jusqu'au lycée. C'est une réalité,
00:35:10c'est factuel. Ce n'est pas
00:35:12stigmatiser que de dire ça, c'est le regretter.
00:35:14Mais en fait, toutes ces politiques
00:35:16qui ont été mises en place,
00:35:18Sonia, ont été dans ce but-là.
00:35:20C'est à un moment où on s'est dit,
00:35:22on ne peut rien faire, ces quartiers
00:35:24posent des problèmes, on va les circonscrire
00:35:26et on va mettre en place une politique
00:35:28de logement pour bien mettre les gens entre eux,
00:35:30il faut dire les choses.
00:35:32À partir de ce moment-là, vous n'aviez plus
00:35:34d'identité sociale, culturelle,
00:35:36d'altérité, et on a été même beaucoup plus loin.
00:35:38Parce que ces quartiers-là, au début
00:35:40de ces HLM, ce qu'on appelait l'habitat
00:35:42loyer modéré, ils se pensaient
00:35:44comme un parcours résidentiel.
00:35:46Sauf qu'à un moment...
00:35:48Vous habitiez,
00:35:50quel que soient vos revenus,
00:35:52vous payiez votre loyer en fonction
00:35:54de vos revenus, petit à petit, on a décidé
00:35:56que ce seraient des logements sociaux.
00:35:58Donc ce qu'elle dit, c'est une réalité.
00:36:00Mais vous avez dit, dernièrement,
00:36:02j'étais sur votre plateau la semaine dernière,
00:36:04vous avez dit quelque chose qui m'a fait réfléchir aussi,
00:36:06parce que c'est extrêmement important,
00:36:08tant que ces quartiers-là restent dans l'autre soi,
00:36:10qu'il y avait un écosystème qui se créait,
00:36:12qui s'entretenait, ça allait.
00:36:14Mais à partir du moment où...
00:36:16On ne pose des questions que quand il y a...
00:36:18Quand il y a des logements, notamment dans les villages,
00:36:20ou certains délinquants qui étaient déjà...
00:36:22De romans sur Isère à Crépole,
00:36:24c'est là qu'on pose ces questions.
00:36:26Écoutez, justement, à ce sujet,
00:36:28l'essayiste Idriss Ghali.
00:36:30C'est des quartiers,
00:36:32effectivement, où le communautarisme
00:36:34est devenu une définition
00:36:36de ces quartiers-là. Ce n'est pas la seule définition.
00:36:38Alors communautaire, parce qu'ils sont
00:36:40des quartiers issus de l'immigration,
00:36:42et où on se ghettoïse par
00:36:44religion ou par origine.
00:36:46Vous avez de plus en plus
00:36:48une fusion des maghrébins.
00:36:50Entre eux, à un moment, vous avez les sahéliens,
00:36:52Mali, Sénégal. Ailleurs, vous avez des albanais
00:36:54dans des tours à eux, des tchétchènes
00:36:56d'un côté ou de l'autre. C'est ça qui se passe.
00:36:58C'est assez fascinant. Mais on ne peut pas les réduire
00:37:00à l'aspect communautaire. Ce sont aussi des quartiers
00:37:02que j'appelle sous-gouvernés,
00:37:04sous-administrés, où l'État français,
00:37:06la République, ne veut pas s'impliquer.
00:37:08C'est pas vrai. Alors ça,
00:37:10moi, je ne suis absolument pas d'accord,
00:37:12parce que c'est des milliards...
00:37:14Je pense qu'il l'entend.
00:37:16C'est même injuste pour la ruralité.
00:37:18Je crois que c'est ce qu'il ne voulait pas dire.
00:37:20Je pense qu'il voulait dire...
00:37:22C'est ce que vous disiez, vous. C'est fini, quoi.
00:37:24Il y a une forme d'abandon.
00:37:26On a délégué, on a communiqué.
00:37:28Oui, on a compris.
00:37:30On a versé des milliards qui sont allés
00:37:32dans les mauvaises poches, surtout.
00:37:34Ce que dit Naïma sur l'abandon
00:37:36volontaire est très vrai,
00:37:38ce n'est pas un abandon financier.
00:37:40Je me souviens d'une période à l'Éducation nationale
00:37:42où Nadjat Vallaud-Belgesem,
00:37:44pour ne pas la citer, expliquait
00:37:46que le passé simple, ce n'était pas utile
00:37:48pour les enfants issus de l'immigration,
00:37:50en gros.
00:37:52Donc, on a vraiment, puisque l'école,
00:37:54c'est le lieu de la transmission,
00:37:56c'est le lieu où vous vous émancipez
00:37:58normalement de votre milieu d'origine
00:38:00pour arriver à vous assimiler,
00:38:02on a scié le premier baron de cette échelle
00:38:04qui vous permettait de vous élever,
00:38:06de vous assimiler et de vous élever
00:38:08dans la société française.
00:38:10– Mais attendez, c'est très important ça.
00:38:12Évidemment, l'école, c'est le lieu
00:38:14où vous vous émancipez de votre…
00:38:16Mais quand ce sont des quartiers ethniques
00:38:18et donc des écoles de ce fait également…
00:38:20– Et qu'en plus l'Éducation nationale vous dit
00:38:22pour vous on ne va pas faire comme pour les enfants.
00:38:24– Mais qui répète l'école de la République
00:38:26partout pour tous.
00:38:28– En fait, il y a une autre émancipation,
00:38:30un être humain, nous vivons en société
00:38:32parce que nous sommes un corps social
00:38:34et qu'on a besoin d'intégration avec les autres.
00:38:36– On vit encore en société ?
00:38:38– Oui, on vit en société mais il y a plusieurs sociétés.
00:38:40On parle de vivre ensemble toute la journée
00:38:42mais en fait un peuple ne vit pas ensemble, il agit ensemble.
00:38:44Déjà il y a eu un premier erreur sémantique
00:38:46mais Judith l'a dit à l'école.
00:38:48Qu'est-ce qu'on a fait à l'école mais pas qu'à l'école
00:38:50depuis 60 ans ? On a voulu détruire le commun.
00:38:52Mais personne ne peut vivre sans commun.
00:38:54Donc qu'est-ce qui se passe dans cette société ?
00:38:56Vous avez un commun qui se crée et ça passe par quoi ?
00:38:58Vous avez des lois qui existent, d'autres lois,
00:39:00d'autres langues, d'autres coutumes,
00:39:02d'autres religions.
00:39:04– Il y a une autorité en fait mais ce n'est pas celle de l'État.
00:39:06– Il y a des lois mais ce n'est pas l'État qui les dit mais il y a des lois.
00:39:08Personne ne vit comme au temps de la jungle en fait,
00:39:10ça n'existe pas, ça n'existe plus.
00:39:12Il y a une société qui se crée
00:39:14mais nous on a flingué le commun, on a détruit la société.
00:39:16Donc il y en a une qui se crée à côté, c'est naturel.
00:39:18– Mais alors il ne faut pas reprocher à ceux qui arrivent
00:39:20de venir avec leur bagage culturel.
00:39:22– Exactement.
00:39:24– Je n'ai rien à reprocher aux autres de créer un commun
00:39:26et de se créer une identité
00:39:28et de se créer aussi, même pour certains,
00:39:30une transcendance parce qu'on leur dit
00:39:32en fait tu n'es personne et tu vas juste aller au Leclerc
00:39:34ou à n'importe quel autre magasin,
00:39:36tu vas t'acheter ton jeu vidéo et ta bouffe dégueulasse
00:39:38et ça ira très bien.
00:39:40– Non, ça ne marche pas ça.
00:39:42– On est passé d'un pays, ce n'est pas vous qui êtes nés à l'étranger
00:39:44mais ça ressonnerait qu'à dire le contraire,
00:39:46on vous disait devenez des Français,
00:39:48maintenant j'ai l'impression que la France
00:39:50c'est devenu une année d'enseigne de fast-food,
00:39:52venez comme vous êtes.
00:39:54– Et en même temps est-ce que c'est la peine ?
00:39:56– C'est ça le drame, on était au concept de l'assimilation,
00:39:58c'est-à-dire qu'on faisait des gens
00:40:00qui venaient d'ailleurs parfois du bout du monde,
00:40:02des gens totalement assimilés à la culture française.
00:40:04Après, sous la gauche, années 80,
00:40:06création de SOS, racisme, etc.
00:40:08Mais vous savez, Mitterrand était très très fort pour mettre la pagaille,
00:40:121984 c'est l'année clé,
00:40:14l'année où il fait venir Jean-Marie Le Pen
00:40:16à l'heure de vérité
00:40:18et l'année où il crée SOS racisme,
00:40:20c'est très bien vu d'un point de vue politique.
00:40:22Et après, l'assimilation était un gros mot,
00:40:24on a fait l'intégration,
00:40:26mais l'intégration c'est la porte ouverte à tout et à n'importe quoi.
00:40:28– Et maintenant on fait l'inclusion.
00:40:30– Maintenant l'inclusion.
00:40:32– Bientôt on ne va faire rien du tout.
00:40:34– On est tellement en inclusion, on parle même de talibans inclusifs.
00:40:36– Personne ne croit qu'il va y avoir un projet assimilationniste demain
00:40:38et qui va résoudre les problèmes.
00:40:40Qu'est-ce qu'on fait pour protéger ?
00:40:42Par exemple, Nicolas, Thomas,
00:40:44ma crainte, vraiment ma crainte pour le pays,
00:40:46c'est qu'il y ait une forme de sécurité privée.
00:40:48C'est-à-dire que les gens se disent,
00:40:50écoutez, nos jeunes sortent, regardez,
00:40:52ils rentrent, pardonnez-moi, c'est horrible,
00:40:54entre quatre planches,
00:40:56qu'est-ce qu'on fait ?
00:40:58– Mais il y a une chose qui est terrible,
00:41:00il y a une chose qui est terrible Sonia,
00:41:02regardez le cas, c'était il y a deux ans je crois,
00:41:04de cet homme qui est cambriolé avec sa femme
00:41:06par trois cambrioleurs.
00:41:08Il arrive à en immobiliser un
00:41:10et il ne lui a même pas mis de coup de poing
00:41:12ou quoi que ce soit.
00:41:14Sa femme appelle les forces de l'ordre qui débarquent,
00:41:16le cambrioleur qui avait été immobilisé
00:41:18a porté plainte
00:41:20contre celui qu'il cambriolait
00:41:22et celui qui l'a immobilisé
00:41:24a été plus condamné que son cambrioleur.
00:41:26Dans un pays
00:41:28qui fonctionne comme ça,
00:41:30comment voulez-vous que les gens aient envie de se défendre ?
00:41:32Ils se disent, le mec qui me sort un couteau
00:41:34si je lui mets une bave, je vais être plus condamné que lui.
00:41:36– C'est pour ça que les mots utilisés
00:41:38d'ailleurs souvent à raison,
00:41:40parfois il y a une sœur en charme mais à raison
00:41:42par le ministre de l'Intérieur, quels actes derrière ?
00:41:44Parce que mexicanisation,
00:41:46narco-racaille,
00:41:48et donc ?
00:41:50– D'autant plus qu'il faut écouter les gens,
00:41:52quand des gens
00:41:54issus de l'immigration vous disent
00:41:56je rejette le modèle français,
00:41:58je n'accepte pas la conception
00:42:00de la femme
00:42:02qui est érigée en principe
00:42:04dans la société française,
00:42:06non la femme n'est pas l'égal de l'homme,
00:42:08non je ne veux pas que ma sœur,
00:42:10ma mère, Biarto, ma fille…
00:42:12– Et donc ?
00:42:14– Il faut quitter la France.
00:42:16– Mais s'ils n'étaient pas démission français,
00:42:18ils n'ont pas d'autre nationalité ?
00:42:20– Mais on a tout à fait le droit de…
00:42:22– Mais attendez, pardonnez-moi,
00:42:24mais ça c'est la question que j'ai toujours posée
00:42:26aux responsables politiques,
00:42:28alors on arrête, pas l'immigration zéro,
00:42:30restriction totale d'élimination
00:42:32et après, et pour ceux qui sont là
00:42:34et qui, pour certains en tous les cas,
00:42:36tiennent cette histoire, qu'est-ce qu'on fait ?
00:42:38Ils ne vont pas quitter parce que
00:42:40quelqu'un leur dit qu'il était la France.
00:42:42– C'est vrai qu'avec une seule civilité
00:42:44il y a beaucoup, une grande majorité
00:42:46sont des binationaux.
00:42:48– Non, la binationalité il y en a très peu en France.
00:42:50– Juste sur les Algériens.
00:42:52– On ne renonce pas à ça.
00:42:54– Vous savez combien il y a de binationaux en France ?
00:42:56Le pourcentage est très faible.
00:42:58Vraiment très faible.
00:43:00– Non mais au total, on est juste concentrés sur des gens
00:43:02issus de l'immigration.
00:43:04– Sur les gens concentrés issus de l'immigration ?
00:43:06Mais souvent c'est des Français de 3ème, 4ème génération
00:43:08qui sont moins bien intégrés ou assimilés
00:43:10que ceux qui ont la double nationalité,
00:43:12je vous assure, j'en connais quelque chose
00:43:14sur ce plan-là, et c'est ça qui interroge.
00:43:16C'est-à-dire qu'ils sont nés ici,
00:43:18leurs grands-parents sont nés ici,
00:43:20et ils sont quelque part apatrides,
00:43:22ni vraiment de l'autre côté de la Méditerranée,
00:43:24ni Français.
00:43:26Donc qu'est-ce qui n'a pas marché ?
00:43:28– Oui, mais justement, pour rejoindre
00:43:30ce qu'a dit Judith aussi,
00:43:32c'est qu'à un moment, on n'a pas voulu,
00:43:34on a abandonné l'idée de transmettre.
00:43:36– Alors ne nous étonnons pas
00:43:38qu'il n'y ait pas de miracle.
00:43:40– Et même qu'il y ait de la France partout,
00:43:42parce que tout à l'heure quand je disais
00:43:44que plus de 150 milliards,
00:43:46et aujourd'hui c'est 10 milliards
00:43:48hors rénovation urbaine qui sont donnés
00:43:50à ces quartiers, il y a aussi une délégation ethnique,
00:43:52c'est-à-dire qu'on se défend
00:43:54d'être un pays communautariste,
00:43:56mais en réalité, on est communautariste,
00:43:58c'est-à-dire qu'on se dit, pour acheter
00:44:00la paix sociale, il faut peut-être aussi
00:44:02des gens qui la ressemblent.
00:44:04Donc effectivement, vous pouvez aller
00:44:06dans un quartier, vous allez avoir…
00:44:08– On est passé de l'assimilation
00:44:10à l'intégration, à la société inclusive.
00:44:12– Ce que je veux vous dire par là,
00:44:14c'est qu'il y a la faute.
00:44:16– Mais la question n'est plus à qui la faute,
00:44:18la question c'est comment on fait.
00:44:20– La question c'est une question de justice.
00:44:22Évidemment qu'il y a le sujet de fond de société,
00:44:24de l'assimilation, intégration, de toute façon
00:44:26on sait qu'on est très très loin,
00:44:28et que quelque chose se démolit en deux secondes,
00:44:30mais en construire ça prend plusieurs années,
00:44:32voire des siècles, ça on le sait,
00:44:34donc on n'est pas dans la mouise,
00:44:36mais là il y a une question de justice,
00:44:38une question de sécurité, et pardon,
00:44:40s'il y a des gens en France qui meurent
00:44:42parce que la société crée des criminels,
00:44:44c'est parce qu'on permet aux criminels
00:44:46de créer des victimes, c'est ça la réalité.
00:44:48Et ça c'est une question de justice,
00:44:50et de la justice on n'a pas besoin d'être
00:44:52pour l'intégration, pour l'assimilation,
00:44:54un criminel est en prison, un délinquant
00:44:56on le met hors d'état de nuit,
00:44:58c'est pas une question idéologique.
00:45:00– C'est déjà en tous les cas une première manière
00:45:02de protéger la société, nous sommes d'accord.
00:45:04On va marquer une pause, on va revenir sur ce sujet,
00:45:06merci beaucoup Marie-Victoire pour ces éléments,
00:45:08on parlera dans quelques instants de Marine Le Pen,
00:45:10de la défense qu'elle va opposer par rapport aux réquisitoires,
00:45:12ce sont des jours très importants à venir,
00:45:14et puis je vous pose une question.
00:45:16Il y a quelques semaines, Marine Le Pen
00:45:18était dans l'état d'esprit de, on maintient le gouvernement,
00:45:20stratégie de respectabilité, etc.
00:45:22Là, alors que sa tête,
00:45:24symboliquement pardonnez-moi,
00:45:26risque de tomber politiquement,
00:45:28est-ce qu'elle a la même stratégie,
00:45:30est-ce qu'elle a intérêt ?
00:45:32Dans ce cas-là, le gouvernant Barnier tombe,
00:45:34qui peut savoir ce qui peut se passer,
00:45:36même une présidentielle anticipée,
00:45:38elle pourrait participer.
00:45:40Vous voyez le film ?
00:45:42Vous parlez de film,
00:45:44on recevra la fille de Funès,
00:45:46mais il n'y a pas besoin de la présenter
00:45:48comme la fille d'eux,
00:45:50elle s'appelle Juliette Funès,
00:45:52elle a créé un livre vraiment formidable,
00:45:54La vertu dangereuse, on en parlera tout de suite.
00:46:02Merci d'être avec nous,
00:46:04la deuxième partie de Midi News,
00:46:06vous êtes à table,
00:46:08nous avons bon programme pour la suite,
00:46:10ce sera la petite fille de Louis de Funès,
00:46:12pas la fille, c'est Julia de Funès,
00:46:14essayiste, qui vient pour son dernier ouvrage,
00:46:16restez avec nous, nous reparlerons
00:46:18évidemment de nos paysans français,
00:46:20de la souveraineté alimentaire,
00:46:22d'autres sujets également au menu,
00:46:24mais tout d'abord place au journal,
00:46:26rebonjour à vous chère Somaya Labidi.
00:46:28Bonjour Sonia, bonjour à tous,
00:46:30à la une vous le disiez,
00:46:32colère paysanne, acte 2,
00:46:34les barrages filtrants ont été mis en place
00:46:36sur des axes stratégiques un peu partout en France,
00:46:38notamment en Avignon,
00:46:40comme nous l'explique notre reporter sur place,
00:46:42Stéphanie Rouquier.
00:46:44La mobilisation des agriculteurs du Vaucluse
00:46:46s'est déroulée en deux étapes,
00:46:48premièrement, ils ont bloqué le pont de l'Europe,
00:46:50tôt ce matin, entre 7 et 8 heures,
00:46:52et c'était tout un symbole pour eux,
00:46:54car comme ils m'ont expliqué,
00:46:56c'est l'Europe qui leur a mis la corde au cou,
00:46:58ensuite ils se sont rassemblés
00:47:00avec tous leurs tracteurs sur une petite esplanade,
00:47:02au pied du pont d'Avignon,
00:47:04et là, ils ont labouré la phrase
00:47:06« notre faim sera votre faim »
00:47:08et sur cette phrase,
00:47:10en terre labourée, ils ont semé du blé
00:47:12et de l'ail,
00:47:14et c'est encore tout un symbole,
00:47:16car leur message sortira de terre pendant des mois.
00:47:18Ces agriculteurs veulent ainsi
00:47:20alerter le gouvernement
00:47:22sur leur situation catastrophique,
00:47:24ils n'arrivent plus à vivre de leur travail,
00:47:26certains ici ne se sont pas versés de salaire
00:47:28depuis près d'un an,
00:47:30la mobilisation de l'hiver dernier
00:47:32et les promesses du gouvernement n'ont pour l'heure
00:47:34rien changé, la probable signature
00:47:36de l'accord du Mercosur,
00:47:38c'est aussi une autre source de crispation
00:47:40pour eux, un accord qui devrait
00:47:42empirer leur situation,
00:47:44ils alertent donc ainsi le gouvernement
00:47:46mais aussi Bruxelles.
00:47:48On passe à cette déclaration
00:47:50qui risque de mettre le feu aux poudres,
00:47:52Ursula van der Leyen affirme que le diable
00:47:54est dans les détails en évoquant les négociations
00:47:56sur l'accord avec le Mercosur,
00:47:58négociations qui selon la présidente
00:48:00de la commission européenne sont dans la dernière ligne droite
00:48:02malgré la ferme opposition
00:48:04de la France.
00:48:06Direction la cour d'assises
00:48:08spéciale de Paris à présent,
00:48:10le procès de l'assassinat de Samuel Paty
00:48:12se poursuit, procès que vous suivez pour nous
00:48:14Sandra Buisson, Sandra bonjour,
00:48:16deux anciens élèves du collège
00:48:18condamnés l'an dernier pour avoir désigné
00:48:20le prof de français au terroriste
00:48:22le jour des faits entendus ce matin.
00:48:24Oui et le premier
00:48:26c'est un jeune homme de 18 ans
00:48:28aujourd'hui qui s'avance à la barre
00:48:30un jeune homme qui en avait 14
00:48:32le jour où il avait désigné
00:48:34Samuel Paty au terroriste
00:48:36contre 350 euros
00:48:38il a une grande silhouette longiligne
00:48:40vêtue d'un jogging noir
00:48:42il émet des regrets
00:48:44j'ai fait une erreur
00:48:46alors que je pouvais l'arrêter
00:48:48je m'excuse auprès de la famille
00:48:50était-il d'accord avec le terroriste
00:48:52quand celui-ci lui a dit qu'il voulait venger
00:48:54le prophète, que Samuel Paty
00:48:56était un chien qui avait sali la religion
00:48:58non, le jeune homme martèle
00:49:00qu'il n'a agi que pour l'argent
00:49:02qu'il n'avait rien contre Samuel Paty
00:49:04face à la cour il reconnait
00:49:06qu'il avait compris que le terroriste
00:49:08qu'il appelle le monsieur risquait
00:49:10de commettre des violences sur le professeur
00:49:12on a tous pensé qu'il allait le frapper
00:49:14dit-il, avant de craquer en sanglotant
00:49:16de base, il voulait le filmer
00:49:18comment voulez-vous que j'imagine la suite
00:49:20moi aussi j'ai envie de faire machine arrière
00:49:22ça fait 4 ans que l'histoire
00:49:24je la supporte, lâche-t-il
00:49:26en se prenant la tête dans les mains
00:49:28il laisse ensuite la place à un autre
00:49:30ancien collégien qui a aussi été condamné
00:49:32l'an dernier pour avoir désigné
00:49:34Samuel Paty au terroriste
00:49:36lui explique qu'après le cours du professeur
00:49:38sur la liberté d'expression et après
00:49:40la vidéo de Brahim Fnina
00:49:42qui accusait Samuel Paty d'avoir discriminé
00:49:44les musulmans, et bien tout le monde
00:49:46était contre l'enseignant dans la cour du collège
00:49:48tout le monde croyait le mensonge
00:49:50de la collégienne avant d'ajouter
00:49:52comme il y avait une vidéo, ça rendait
00:49:54les choses vraies
00:49:56pour toutes ces précisions, Sandra, merci également
00:49:58à Laurence Ellarié qui a permis la réalisation
00:50:00de ce duplex
00:50:02et puis entre vive émotion
00:50:04et débats sociétaux, sa mort a marqué
00:50:06la France, cela va faire un bon jour pour jour
00:50:08que Thomas XVI aura été tué
00:50:10lors d'un bal de village à Crépole
00:50:12dans la Drôme, et depuis la semaine dernière
00:50:14les hommages en mémoire de la jeune victime
00:50:16se multiplient
00:50:18Voilà ce qu'il fallait retenir de l'actualité
00:50:20à 13h
00:50:46Notre art de vivre à la française
00:50:48vous le savez
00:50:50en cause, en tout cas
00:50:52l'un de leurs problèmes
00:50:54au moins c'est le cas ce qu'ils pointent
00:50:56c'est l'accord de Mercosur, accord entre
00:50:58l'UE et les pays du Mercosur
00:51:00je voudrais qu'on se rende, mais c'est pas le seul
00:51:02c'est souvent l'arbre qui cache la forêt
00:51:04nous parlerons aussi des autres difficultés
00:51:06qui sont la leur, nous allons nous rendre
00:51:08sur la N118, ils se sont mobilisés
00:51:10toute la nuit, c'est un sujet de Mathilde Ibanez
00:51:12Au petit matin
00:51:14les agriculteurs sont toujours mobilisés
00:51:16sur la N118 près de
00:51:18Vélizy-Villacoublé
00:51:20Après y avoir passé la nuit
00:51:22pour relancer le mouvement agricole
00:51:24la colère ne retombe pas
00:51:26presque un an après les dernières mobilisations
00:51:28La dissolution de l'Assemblée
00:51:30a arrêté en fait tous les travaux
00:51:32qui étaient en cours, et donc du coup
00:51:34on est au même point qu'en janvier l'année dernière
00:51:36sachant qu'on a fait une moisson
00:51:38plus médiocre encore que d'habitude
00:51:40donc en fait nous on est encore plus
00:51:42dans la galère que l'année dernière
00:51:44L'objectif pour les agriculteurs
00:51:46recommencer des actions symboliques
00:51:48ici la mission n'est pas de bloquer la circulation
00:51:50mais de la ralentir
00:51:52Une nouvelle mobilisation
00:51:54pour dénoncer les contraintes
00:51:56qui leur sont imposées et contester
00:51:58le projet d'accord de libre-échange
00:52:00avec les pays du Mercosur
00:52:02C'est comme la concurrence des loyales
00:52:04nous on est très normés, très contrôlés
00:52:06très suivis
00:52:08et des produits du monde entier
00:52:10peuvent arriver
00:52:12avec des normes complètement différentes
00:52:14On est toujours englués dans les contraintes
00:52:16administratives, dans les
00:52:18réglementations et on s'en sort pas
00:52:20et en plus on entend dire
00:52:22que les accords du Mercosur
00:52:24risquent d'être signés
00:52:26et ça serait déplorable pour l'agriculture
00:52:28Sur le terrain, la mobilisation
00:52:30qui pourra durer jusqu'à mi-décembre
00:52:32se traduira par des rassemblements
00:52:34devant des préfectures et sur les places
00:52:36et on peut en baptiser de l'Europe
00:52:38Tout à l'heure nous disions
00:52:40que l'agriculture
00:52:42c'est peut-être le plus grand
00:52:44plan social pour notre
00:52:46agriculture et c'est vrai que d'habitude
00:52:48ces plans sociaux on voit
00:52:50des usines fermées, on a presque
00:52:52le décompte des employés
00:52:54qui vont être malheureusement renvoyés
00:52:56qui se retrouvent sur le carreau avec des familles
00:52:58Là, on ne peut pas
00:53:00le quantifier
00:53:02mais ce sont des milliers et des milliers d'hommes
00:53:04et des femmes qui se lèvent très tôt le matin
00:53:06et d'ailleurs je précise que quand ils sont sur les barrages
00:53:08quand il y a des blocages
00:53:10et bien c'est une journée de perdu
00:53:12on n'a pas posé une journée pour faire grève
00:53:14C'est clair, mais la question qui se pose
00:53:16je voyais un reportage
00:53:18sur un agriculteur du Tarn-et-Garonne
00:53:20qui parlait et qui disait
00:53:22on a tellement de paperas obligatoires
00:53:24que j'ai dû embaucher une personne
00:53:26deux jours par semaine
00:53:28pour qu'elle me fasse
00:53:30la paperas de tous les rapports qu'on doit
00:53:32rendre à telle direction, à tel truc, à tel machin
00:53:34mais excusez-moi
00:53:36c'est l'agriculture soviétique
00:53:38avec le Colcose, le Sovcose et le Sovnarcose
00:53:40où c'est la France qui est dans une économie
00:53:42ouverte, ouverte d'ailleurs
00:53:44de manière contrainte et forcée
00:53:46On est où ?
00:53:48Alors on parle souvent des problèmes de paperas à l'hôpital
00:53:50c'est une réalité, mais quand vous voyez
00:53:52que cet agriculteur embauche une personne
00:53:54deux jours par semaine
00:53:56ça fait quand même 14 heures de travail
00:53:58ça fait quand même du travail à faire
00:54:00Comment est-ce qu'on explique
00:54:02qu'on arrive à de telles extrémités ?
00:54:04Je vais vous dire, j'ai du mal à le comprendre
00:54:06Est-ce que, vraiment, est-ce que là
00:54:08est-ce qu'on peut dire
00:54:10est-ce que Ursula von der Leyen
00:54:12pourrait vraiment reculer ?
00:54:14Là ils sont en train, on l'explique parce qu'un peu technique
00:54:16mais nos téléspectateurs le savent sans doute
00:54:18l'accord est en train d'être scindé en deux
00:54:20entre la partie commerciale et la partie accord cadre
00:54:22et en réalité ça pourrait passer
00:54:24en deux temps
00:54:26c'est-à-dire que la pilule pourrait passer différemment
00:54:28La France n'est pas dans le groupe des négociateurs
00:54:30de la commission européenne
00:54:32donc par quel miracle
00:54:34est-ce que
00:54:36la cause de la France
00:54:38Je veux bien qu'on soit en puissance moyenne
00:54:40qu'on ne compte plus, mais enfin la France
00:54:42normalement dans l'Europe, elle a une voix
00:54:44elle a un poids, elle a une histoire
00:54:46c'est pour ça que j'assistais
00:54:48tout à l'heure sur le fait qu'on ne travaillait pas
00:54:50en France, on ne travaille pas
00:54:52donc on affiche des objectifs
00:54:54qui sont purement
00:54:56électoraux
00:54:58pour des raisons de popularité
00:55:00là Emmanuel Macron il essaie de se refaire une santé
00:55:02en allant tout seul
00:55:04en Argentine
00:55:06en brandissant l'intérêt
00:55:08des paysans français, mais qu'a-t-il fait avant ?
00:55:10Je vous dis dans un raisonnement très compliqué
00:55:12que parce que le Président Melehi
00:55:14n'était pas d'accord sur certains points
00:55:16de l'accord Mercosur qui n'a rien à voir avec nos désaccords
00:55:18on pourrait dans une sorte
00:55:20de diagonale des désaccords
00:55:22arriver à faire capoter l'accord
00:55:24Qui y croit ?
00:55:26Personne, peut-être lui quand même
00:55:28si les blocages persistent
00:55:30si les agriculteurs
00:55:32qui estiment que les autres promesses
00:55:34n'ont pas été tenues perdurent
00:55:36et persistent les blocages, y compris de la capitale
00:55:38avec toutes les conséquences
00:55:40que va faire le ministre de l'Intérieur
00:55:42qui est quand même connu pour sa fermeté
00:55:44et l'autorité qu'il veut afficher
00:55:46écoutons-le, il vient d'en parler
00:55:48Nos agriculteurs
00:55:50là encore dans ce département
00:55:52voient qu'il y a une multiplication des vols
00:55:54de GPS, de tracteurs, etc
00:55:56notamment de carburants
00:55:58ils sont les premières victimes
00:56:00et ils attendaient du ministre de l'Intérieur des réponses
00:56:02je leur ai donné des réponses
00:56:04on va essayer de faire en sorte
00:56:06de juguler là encore cette insécurité
00:56:08qui les concerne très très directement
00:56:10à guise des conclusions
00:56:12je l'aurai dit évidemment, je l'ai rappelé
00:56:14à un certain nombre de règles
00:56:16bien entendu que j'ai pu rappeler il y a quelques heures
00:56:18et j'aurai rappelé
00:56:20le soutien du gouvernement
00:56:22à l'agriculture française
00:56:24parce que là encore c'est une question de souveraineté alimentaire
00:56:26Bon, il avait commencé par la partie sur l'insécurité
00:56:28Alors, souveraineté alimentaire
00:56:30c'est brandi comme un totem, c'est un mantra
00:56:32mais enfin, il est question avec cet accord
00:56:34de souveraineté alimentaire
00:56:36On l'a perdu en réalité la souveraineté alimentaire
00:56:38puisque aujourd'hui
00:56:40on importe 70% de nos fruits
00:56:4230% de nos légumes
00:56:4480% de nos volailles
00:56:46on peut continuer sur le Hauvain
00:56:48Si maintenant
00:56:50on serait autour d'une table
00:56:52disons une bonne table
00:56:54et qu'on vous propose
00:56:56un agneau français
00:56:58de Nouvelle-Zélande
00:57:00Ah voilà, un agneau
00:57:02J'ai la chance
00:57:04de pouvoir le payer
00:57:06mais quand on voit le prix de l'agneau de Nouvelle-Zélande
00:57:08c'est sûr que les prix sont cassés
00:57:10mais moi j'achète français, je l'assume totalement
00:57:12Il faut pouvoir acheter français
00:57:14En fait le drame qui est là
00:57:16Encore une fois
00:57:18la majorité des gens vont chercher
00:57:20leur devant les dents les grandes surfaces
00:57:22leur principe c'est de vendre la masse
00:57:24au prix le plus bas
00:57:26et le prix le plus bas, tu vas à Pâques
00:57:28l'agneau il n'existe pas en France
00:57:30alors c'est un système
00:57:32évidemment
00:57:34dans tous les domaines
00:57:36la France souffre et meurt
00:57:38d'absence de frontières
00:57:40donc on parle de souveraineté mais on fait que d'ouvrir
00:57:42encore plus les frontières
00:57:44il y a le modèle agricole
00:57:46mais en fait c'est notre mode de vie qui est en jeu
00:57:48la question c'est est-ce qu'on veut aller encore plus loin dans l'américanisation
00:57:50de la France et maintenant l'asiatisation
00:57:52de la France parce que tout ce qui est textile, technologie
00:57:54ça vient de l'Asie
00:57:56ou alors est-ce qu'on veut revenir à du français
00:57:58mais si on veut revenir à du français
00:58:00ça veut dire qu'il va falloir changer notre mode de consommation
00:58:02mais drastiquement
00:58:04et il va falloir aussi
00:58:06pour qu'il le soit pris
00:58:08il va falloir aussi que
00:58:10leurs dépenses de l'alimentaire reviennent au dessus de la pile
00:58:12et ça commence par leur trouver
00:58:14un moyen d'accéder à l'habitat pour pas cher
00:58:16or ce que vient d'annoncer M. Barnier
00:58:18on se profile vers encore plus
00:58:20d'augmentation du prix de l'alimentaire
00:58:22on va avoir l'occasion d'en reparler parce que les blocages
00:58:24vont durer, je voudrais qu'on évoque
00:58:26sur un plan politique et judiciaire
00:58:28donc Marine Le Pen vous le savez prépare sa défense
00:58:30elle va tenter de s'en prendre à l'opacité
00:58:32des règles européennes, toujours sous le choc
00:58:34mais combatives, elle a confié au journal
00:58:36du dimanche, en tout cas elle a laissé
00:58:38entendre en filigrane que son
00:58:40élimination poserait un problème de légitimité
00:58:42pour la prochaine
00:58:44présidentielle, alors on s'est penché
00:58:46avec Célia Barod sur les réquisitoires
00:58:48Célia tout d'abord
00:58:50qu'est-ce qu'il y a véritablement
00:58:52donc là on parle de ce qui est écrit noir sur blanc
00:58:54dans ces réquisitoires
00:58:56alors lorsque l'on regarde de plus près les réquisitoires
00:58:58on peut relever certaines formules
00:59:00qualification des procureurs de la République
00:59:02qui sont à charge contre les prévenus
00:59:04on parle par exemple je cite de volonté
00:59:06de faire feu de tout bois et soulever tout
00:59:08et n'importe quoi pour voir réduire la liste
00:59:10des charges, de dissimulation
00:59:12de la réalité des faits, que les prévenus
00:59:14avaient espéré détourner des sommes
00:59:16encore bien plus importantes qu'ils entendaient
00:59:18faire du Parlement européen
00:59:20leur va chaler, on évoque également
00:59:22des faits inédits par leur caractère organisé
00:59:24optimisé, systémique et systématique
00:59:26et d'une véritable machine de guerre
00:59:28qui a été peu à peu montée et mise
00:59:30en place pour détourner systématiquement
00:59:32le montant des enveloppes allouées
00:59:34à l'assistance parlementaire jusqu'à la
00:59:36dernière miette. Et enfin on nous a
00:59:38expliqué que les prévenus avaient fait preuve
00:59:40durant la procédure et les audiences de mépris
00:59:42alors là encore on continue
00:59:44sur une longue série
00:59:46d'adjectifs qualificatifs
00:59:48mépris, délibéré, ostensible
00:59:50renouvelé, réaffirmé par les auteurs
00:59:52les complices et les receleurs
00:59:54Et Célia, est-ce qu'il y a une
00:59:56explication sur les peines d'inéligibilité ?
00:59:58Alors lorsqu'est venu
01:00:00le moment d'évoquer les réquisitions de
01:00:02peines complémentaires d'inéligibilité pour
01:00:04tous les prévenus, je le rappelle, le parquet
01:00:06a expliqué que ces peines visent à l'assainissement
01:00:08de la vie politique et économique
01:00:10mais aussi à la prévention de la récidive
01:00:12Le ministère public a déroulé
01:00:14son propos en répondant à plusieurs
01:00:16questions. Selon lui, il n'est pas
01:00:18responsable des effets de ces peines sur la vie
01:00:20démocratique. Il ne fait que
01:00:22constater la réalisation d'infractions
01:00:24et de comportements frauduleux
01:00:26qui sont de la seule responsabilité de leurs
01:00:28auteurs. Autre question, cette fois
01:00:30sur la légitimité de la décision judiciaire
01:00:32à produire ces effets, le parquet
01:00:34explique que non seulement elle est légitime
01:00:36mais que ce rôle lui est même
01:00:38imposé par le législateur qui a
01:00:40constamment entendu systématiser
01:00:42le prononcé de la peine d'inéligibilité
01:00:44et renforcer sa durée
01:00:46Enfin, pour la notion d'exécution provisoire
01:00:48pour tous les prévenus, le parquet
01:00:50a mis en avant, je cite, la durée particulièrement
01:00:52longue de la commission des faits
01:00:54du jamais vu pour des faits de cette nature
01:00:56L'enjeu central de la protection
01:00:58des fonds publics à une époque où ces
01:01:00derniers sont rares, dit-il, est précieux
01:01:02Il dit, il n'y a pas d'argent magique
01:01:04enfin, les faits ont été répétés
01:01:06et réitérés pendant 12 ans
01:01:08mois après mois pendant 146 mois
01:01:10L'interruption des faits seulement
01:01:12parce qu'il y a eu une plainte du Parlement
01:01:14européen et enfin, au regard
01:01:16des conclusions qu'en tirent les prévenus
01:01:18Je voudrais qu'on écoute, merci Célia, restez avec nous
01:01:20on va en parler, les réactions de la classe
01:01:22politique de gauche et de droite, écoutons-les
01:01:24Partout ailleurs
01:01:26dans le monde où la justice essaye
01:01:28d'empêcher l'élection d'opposants
01:01:30nous demandons qu'on n'applique jamais
01:01:32cette peine sans que toutes les voies de recours
01:01:34soient épuisées. Qu'est-ce que c'est une voie de recours ?
01:01:36C'est le droit de demander, le droit de faire appel
01:01:38Donc ça vaut pour Marine Le Pen ?
01:01:40Bien sûr !
01:01:41Je ne me suis pas forgé une opinion
01:01:43sur la nécessité des peines d'inéligibilité
01:01:45automatique, mais ce que je veux dire, c'est que
01:01:47si on veut remettre en cause ce principe
01:01:49il y a une modalité assez simple
01:01:51qui est de changer la loi, de déposer une proposition de loi
01:01:53ou de déposer un projet de loi en ce sens
01:01:55Ce qui se fait en ce moment, ça s'appelle
01:01:57une pression. Je vois des personnalités politiques
01:01:59qui n'ont pas à s'exprimer
01:02:01Gérald Darmanin, il a eu tort ?
01:02:03Oui, et ils n'avaient pas à s'exprimer en ce moment
01:02:05puisque nous n'avons pas encore la décision
01:02:07du tribunal. La justice doit
01:02:09être dite. On est dans un état de droit
01:02:11c'est un des fondements de notre République
01:02:13et j'attends de la justice, et d'ailleurs c'est ce que
01:02:15chaque Français, je crois, attend aujourd'hui
01:02:17qu'elle soit dite, et qu'elle soit dite pour tout le monde
01:02:19Je suis désolée, mais ça n'est pas que je sache
01:02:21le fait que Mme Le Pen
01:02:23soit populaire dans un sondage
01:02:25qui doit décider de si on a le droit ou pas
01:02:27de violer la loi. Il y a un jeu de rôle
01:02:29bien évidemment, il y a une communication qui est
01:02:31politique, mais simplement il y a des règles
01:02:33juridiques, et il y a un procès. Le procès
01:02:35il est en deux temps, les réquisitions d'abord
01:02:37ensuite la défense, et enfin
01:02:39il y aura la décision.
01:02:41En attendant la défense de Marine Le Pen, écoutons
01:02:43le vice-président du RN Sébastien Chenu
01:02:45ce matin.
01:02:47Cette crise de régime, elle existe déjà
01:02:49cette crise politique, nous y sommes
01:02:51qu'envoyer les réquisitions, les demandes
01:02:53d'un parquet sur Marine Le Pen
01:02:55qui veut envoyer Marine Le Pen en prison
01:02:57c'est-à-dire la ruiner financièrement
01:02:59l'empêcher politiquement de continuer
01:03:01son parcours et l'envoyer en prison, c'est-à-dire
01:03:03davantage que ce qu'on fait pour n'importe quelle racaille
01:03:05n'importe quel voleur et violeur, vous dites que
01:03:07oui nous sommes déjà dans une crise politique
01:03:09et une crise de régime. C'est totalement
01:03:11disproportionné, les réquisitions sont
01:03:13totalement disproportionnées avec le fond du dossier
01:03:15et nous l'avons démontré, comme nous avons démontré
01:03:17la partialité de la procureure
01:03:19qui a dit, qui a avoué, qui a reconnu
01:03:21que ça lui ferait trop mal de demander la relax
01:03:23Alors, l'une des vraies questions
01:03:25aussi, il y en a plusieurs, puisque c'est vraiment
01:03:27vertigineux tout ce qui peut arriver, c'est
01:03:29politiquement que va décider Marine Le Pen
01:03:31par rapport au budget et à la motion de censure
01:03:33soit déposée par l'ARN mais surtout
01:03:35déposée par la gauche, depuis quelques temps
01:03:37on sait que Marine Le Pen était plutôt sur la
01:03:39retenue, je dis de vaintre. Est-ce que là
01:03:41compte tenu de ce qui se passe, elle se dit
01:03:43eh bien je vais jouer le tout pour le tout
01:03:45on y va, je vote la motion de censure
01:03:47le gouvernement tombe et Adrien
01:03:49ce qui adviendra. J'ai écouté votre interview
01:03:51de Sébastien Chenu ce matin sur Europe 1
01:03:53évidemment il a changé de ton
01:03:55évidemment il a changé de ton
01:03:57les circonstances
01:03:59judiciaires, ce qui arrive à Marine Le Pen
01:04:01sont un élément d'explication
01:04:03mais il y a aussi un élément
01:04:05d'explication intrinsèque au débat budgétaire
01:04:07ça a été absolument tout et n'importe quoi
01:04:09au final le texte
01:04:11dont le Sénat
01:04:13est en train de discuter
01:04:15n'a ni queue ni tête, on voit
01:04:17un gouvernement qui pourrait essayer
01:04:19désespérément d'augmenter
01:04:21ses recettes, parle
01:04:23par exemple d'instituer
01:04:25une participation citoyenne
01:04:27une contribution citoyenne
01:04:29au financement
01:04:31des collectivités locales, autrement
01:04:33dit tout simplement revenir
01:04:35sur la suppression
01:04:37de la taxe d'habitation
01:04:39c'est absolument n'importe quoi, donc là il se trouve
01:04:41que la conjoncture judiciaire
01:04:43et le fond, la médiocrité
01:04:45du projet se rejoignent
01:04:47mais imaginons en un instant si c'est le cas
01:04:49qu'est-ce qui se passe le lendemain ?
01:04:51parce que Jean-Luc Mélenchon
01:04:53qui est prophétique
01:04:55il voit le gouvernement tomber
01:04:57barnier entre le 15 et le 21 décembre
01:04:59il a raison puisque le 21 si le budget
01:05:01n'est pas voté, automatiquement
01:05:03après il voit arriver Madame Lucie Castex
01:05:05à chaque fois c'est toujours
01:05:07pardonnez-moi le poste fictif
01:05:09mais on ne le cherchera pas de problème
01:05:11c'est la dame de paille, Jean-Luc Mélenchon
01:05:13Oui, possible aussi
01:05:15mais imaginons
01:05:17la motion de censure de la gauche, le R1 de la vote
01:05:19imaginons, vraiment parce que
01:05:21tout est possible politiquement
01:05:23qu'Emmanuel Macron n'arrive pas à former
01:05:25un nouveau gouvernement, un premier ministre
01:05:27même si ça peut être Barnier 2
01:05:29imaginons même une présidentielle anticipée
01:05:31Marine Le Pen pourrait se présenter
01:05:33vous n'aurez pas une chambre anticipée
01:05:35vous n'aurez pas une chambre anticipée
01:05:37le problème c'est que vous avez un gouverneur, vous avez une présidence en chambre
01:05:39donc même pour Marine Le Pen
01:05:41c'est pas forcément très bon, mais ce qui est effrayant
01:05:43dans toute cette affaire, c'est que
01:05:45si vous voulez sauver la démocratie, on est très mal marré
01:05:47parce que là vous avez deux pouvoirs
01:05:49le pouvoir judiciaire et le pouvoir
01:05:51politique
01:05:53l'autorité judiciaire
01:05:55justement c'est pas un pouvoir
01:05:57qui sont légitimes
01:05:59et ces deux pouvoirs légitimes sont de plus en plus considérés
01:06:01comme illégitimes, je pense qu'il doit rester huissier
01:06:03journaliste dans la concurrence et la détestation de ces deux métiers
01:06:05c'est assez effrayant, mais vraiment
01:06:07et le problème c'est que
01:06:09la crise de la démocratie, elle vient du fait que vous avez
01:06:11un fossé de plus en plus grand qui se creuse entre
01:06:13les gens du haut et les gens du bas, comme disait Michel Barnier
01:06:15et vous écoutez les gens du haut
01:06:17ils vous disent en bas ils sont tous débiles
01:06:19et vous écoutez les gens du haut et du bas, ils vous disent en haut ils sont tous pourris
01:06:21et là vous avez
01:06:23quelqu'un qui vous explique
01:06:25on va interdire une personne de se présenter
01:06:27alors on utilise le mot
01:06:29détournement de front public
01:06:31tout de suite on pense qu'on s'en est mis plein les poches
01:06:33mais il y a un autre mot pour dire ce que c'est, c'est
01:06:35changement d'affectation, de budget
01:06:37c'est un changement d'affectation
01:06:39ce qui fait très cher pour ce que c'est
01:06:41vous oubliez un élément, pardon
01:06:43c'est la démagogie du politique
01:06:45qui a voté la loi
01:06:47Sapin II de 2016
01:06:49qui allait laver plus blanc que blanc
01:06:51le rassemblement national
01:06:53s'abstenant au lieu de voter pour
01:06:55pouvoir
01:06:57mais qui a laissé
01:06:59pouvoir au juge
01:07:01à tous les pouvoirs
01:07:03mais c'est l'Etat
01:07:05l'Etat régalien recule
01:07:07le juge
01:07:09d'ailleurs on pourrait presque ne pas lui en vouloir ce sens
01:07:11avoir les pleins pouvoirs
01:07:13ce que dit Célia
01:07:15qui a appliqué la loi parce que nous avons possibilité
01:07:17j'ai posé la question
01:07:19Didier Migaud sur le parquet
01:07:21je lui dis mais
01:07:23le parquet n'est pas indépendant
01:07:25il est libre, mais vous voyez
01:07:27mais il n'est pas indépendant
01:07:29ce que dit Célia sur les explications
01:07:31du parquet, pourquoi l'inégibilité
01:07:33les explications du parquet
01:07:35sont tout à fait valables
01:07:37c'est la loi
01:07:39mais c'est une loi
01:07:41c'est une loi
01:07:43une construction jurisprudentielle
01:07:45c'est pas une construction du législateur
01:07:47c'est ça qui est effrayant
01:07:49qui a été accusé ?
01:07:51sur les assistants parlementaires
01:07:53or au départ de cette loi les assistants parlementaires
01:07:55ne sont pas concernés
01:07:57c'est ça le problème, c'est toujours la même chose avec la loi
01:07:59c'est l'interprétation qui se construit
01:08:01peut-être qu'elle ne pensait pas que ça irait aussi loin
01:08:03si vous regardez
01:08:05vous avez
01:08:072017, on peut même remonter à 2012
01:08:092012 vous avez
01:08:11un type qui est en pleine ascension sociale qui peut devenir président
01:08:13qui se fait stopper par la justice américaine
01:08:152017 vous avez la justice française qui se mêle de l'élection
01:08:17là on vous dit en fait en 2027
01:08:19c'est encore la justice qui va s'envoler
01:08:21encore il y avait un bulletin Fillon dans l'ur
01:08:23ça a joué
01:08:25le drame il est là
01:08:27c'est que
01:08:29la politique et la justice sont indispensables
01:08:31dans une démocratie
01:08:33Marine Le Pen arrive depuis des semaines
01:08:35au tribunal
01:08:37parfois seule
01:08:39parfois avec certains
01:08:41responsables du RN, moi je m'interroge toujours
01:08:43c'est un côté humain quand même
01:08:45je dis vraiment quel que soit le responsable politique
01:08:47j'aurais dit la même chose
01:08:49Jordan Bardella
01:08:51enchaîne les promotions
01:08:53les campagnes pour son livre, tout sourire
01:08:55deux salles, deux ambiances c'est quand même compliqué
01:08:57vous avez quelqu'un qui est en train de voir sa carrière politique
01:08:59d'année en année
01:09:01qui va se terminer
01:09:03peut-être
01:09:05pardonnez-moi
01:09:07que le juge ne suive pas les réquisitoires
01:09:09vu le niveau des réquisitoires
01:09:11ça va être compliqué
01:09:13la suite, on va voir
01:09:15la question
01:09:17à impact politique c'est celle de l'exécution
01:09:19provisionnelle, c'est la seule
01:09:21c'est la seule, vous avez raison
01:09:23c'est la seule
01:09:25sur ce qui a été décidé
01:09:27par cette loi sapin 2
01:09:29c'est extrêmement grave
01:09:31parce qu'on parle du pouvoir des juges
01:09:33de l'autorité des juges
01:09:35mais en tout cas c'est qu'on leur donne
01:09:37on a accentué
01:09:39le pouvoir des juges
01:09:41les deux nous mettent dans
01:09:43pas bien
01:09:45mais l'état des juges aussi maintenant de plus en plus
01:09:47l'état des droits ça dépend, il y a le bon et le mauvais
01:09:49si j'ai bien compris, parce que quand on est politique
01:09:51on ne peut pas faire les recours, on est condamné immédiatement
01:09:53l'état de droit
01:09:55le droit repose aussi
01:09:57sur des normes
01:09:59et les normes c'est la souveraineté
01:10:01aussi à un moment populaire
01:10:03c'est la démocratie, c'est se soumettre aux normes
01:10:05auxquelles on décide de se soumettre
01:10:07il y a deux types d'avocats, ceux qui connaissent bien le droit
01:10:09et ceux qui connaissent bien les juges
01:10:11n'avez-vous pas une citation de Funès ?
01:10:13il y en a tellement, mais j'attends qu'il y ait Julia
01:10:15très bien, l'opportunité
01:10:17c'est une essayiste formidable
01:10:19la vertu
01:10:21dangereuse, on va en parler avec elle
01:10:23restez avec nous, merci chère Célia
01:10:25à tout de suite
01:10:29merci d'être avec nous
01:10:31Midi News, avant le titre
01:10:33je présente notre invitée, Julia
01:10:35de Funès, merci d'être avec nous
01:10:37essayiste à succès, on va parler
01:10:39de la vertu dangereuse des entreprises
01:10:41et le piège de la bien-pensance, et comme on dit tout
01:10:43à nos téléspectateurs, c'est vrai que
01:10:45avant de reprendre le direct, évidemment
01:10:47vous parlez de lui de Funès, vous ne pouvez pas
01:10:49m'empêcher, parce que j'imagine que dès qu'on
01:10:51voit Julia de Funès, on lui parle de...
01:10:53je suis un fan absolu de lui de Funès
01:10:55mais ce n'est pas un nom difficile à porter
01:10:57j'aimerais bien dire, c'est très difficile à porter
01:10:59ça me réhausserait narcissiquement, mais pas du tout
01:11:01c'est très facile parce qu'il évoque toujours des bons souvenirs aux gens
01:11:03quand les gens ne l'aiment pas, ils ne m'en parlent pas
01:11:05donc si vous voulez, vous voyez, ça rend
01:11:07l'atmosphère tout de suite très conviviale
01:11:09moi je me suis rendu compte que les gens qui n'aimaient pas
01:11:11Louis de Funès étaient en général assez frustrés de la vie
01:11:13mais c'est juste un constat
01:11:15et on l'aime tous autour de ce plateau, et je suis sûre
01:11:17qu'il nous regarde en ombre et sommeil à la Bédi
01:11:19qui nous présente les titres de ce journal
01:11:21et à la une de l'actualité, fin des blocages
01:11:23en Ile-de-France, après avoir occupé
01:11:25une bonne partie de la N118 au niveau
01:11:27de Vélizy, Ville à coubler
01:11:29les agriculteurs lèvent le camp, toutefois
01:11:31ce n'est qu'un début, préviennent les paysans
01:11:33les blocages vont reprendre de plus belle dans le courant de la semaine
01:11:35à deux ans des élections
01:11:37municipales, un sondage Ipsos
01:11:39pour le parisien donne une idée des personnalités
01:11:41qui pourraient prendre la mairie de Paris
01:11:43Gabriel Attal caracole en tête
01:11:45avec 42% des intentions de vote
01:11:47crédité de 39%
01:11:49Rachida Dati décroche la deuxième
01:11:51place du podium et l'actuelle maire de Paris
01:11:53Anne Hidalgo referme la marche avec
01:11:5528%
01:11:57et puis entre vive émotion et débats sociétaux
01:11:59sa mort a marqué la France
01:12:01cela va faire un an jour pour jour
01:12:03que Thomas Cézanne a été tué lors d'un
01:12:05bal de village à Crépole dans la Drôme
01:12:07et depuis la semaine dernière les hommages en mémoire
01:12:09de la jeune victime se multiplient
01:12:12Merci chère Somaïa
01:12:14Julia Dauphinès, auteure du livre
01:12:16La vertu dangereuse, les entreprises et le piège
01:12:18de la bien-pensance, il est vrai
01:12:20qu'on parle notamment ici souvent
01:12:22de nos universités pour dénoncer
01:12:24pour décrire une forme d'emprise idéologique
01:12:26mais est-ce que l'entreprise, est-ce que vous diriez
01:12:28que c'est devenu aujourd'hui l'un des lieux
01:12:30justement de cette emprise, un laboratoire
01:12:32idéologique ? Oui, alors un laboratoire
01:12:34c'est plus facile parce que c'est un microcosme
01:12:36mais on y retrouve exactement les mêmes forces
01:12:38les mêmes ambivalences et la même bien-pensance
01:12:40dans la société de manière générale
01:12:42donc comme je suis sur le terrain dans les entreprises
01:12:44régulièrement, si vous voulez c'est un
01:12:46catalyseur de ce qui se passe mais on le retrouve
01:12:48c'est pour ça que c'est au-delà
01:12:50la vertu dangereuse, elle est vraiment au-delà de l'entreprise
01:12:52là j'ai focalisé sur ce livre mais
01:12:54on peut tout lire sous ce prisme-là
01:12:56avec les limites de ce qu'un prisme
01:12:58impose mais on peut lire tous les sujets
01:13:00que vous avez évoqués avant l'émission
01:13:02sous ce prisme-là. Ce qui est intéressant
01:13:04Julia Dauphinès c'est que quand on parle
01:13:06souvent d'idéologie, on a tendance
01:13:08à penser à l'idéologie woke
01:13:10mais ce n'est pas que cela, ce sont les idéologies
01:13:12positives.
01:13:14La bien-pensance est difficile à définir
01:13:16mais on pourrait facilement, on dit que c'est le politiquement
01:13:18correct, que ce sont les bons sentiments
01:13:20c'est ça mais en fait
01:13:22le mécanisme est le suivant, la bien-pensance c'est vraiment
01:13:24la non-pensée
01:13:26si vous voulez, le politiquement
01:13:28correct qui substitue
01:13:30toujours à la réflexion l'expression de l'opinion
01:13:32majoritaire et qui ne juge
01:13:34et c'est ça qui est grave dans la bien-pensance et c'est pas
01:13:36un sujet secondaire, c'est qu'il ne juge
01:13:38de la valeur d'une idée ou d'un raisonnement
01:13:40qu'en fonction, non pas de sa pertinence
01:13:42mais en fonction de son accréditation
01:13:44collective, de sa conformité au crédo
01:13:46moral du moment. C'est-à-dire que la valeur d'un
01:13:48raisonnement ne vaut que par sa conformité
01:13:50avec l'adoxe ambiant ?
01:13:52C'est pour ça d'ailleurs qu'il y a des universitaires
01:13:54qui ne disent pas des choses fausses mais qui ne sont plus jamais
01:13:56invités dans les universités pour parler
01:13:58pourquoi ? Parce qu'ils ne correspondent plus au crédo
01:14:00moral du moment. Je pense à Alain Finkielkraut,
01:14:02je pense au philosophe que vous recevez d'ailleurs sur ces news
01:14:04régulièrement, Michel Onfray,
01:14:06bref, donc
01:14:08c'est ça et plus grave encore, c'est vraiment
01:14:10et c'est pour ça que c'est un travail philosophique
01:14:12l'absence de pensée parce que la bien-pensance
01:14:14c'est vraiment un dogmatisme binaire
01:14:16qui pose d'un côté le camp du bien
01:14:18d'un côté le camp du mal et qui oublie un peu
01:14:20vite, aveuglé par les bons sentiments
01:14:22que bien et mal s'entremêlent
01:14:24sur chacun des sujets.
01:14:26Mais est-ce qu'on est toujours perdant, je vous donnerai bien sûr la parole,
01:14:28est-ce qu'on est toujours perdant face à la
01:14:30moralisation facile ? Parce que c'est
01:14:32toujours plus compliqué de construire un raisonnement
01:14:34de poser une vraie réflexion qu'une moralisation
01:14:36facile, dégoulinante.
01:14:38On est toujours perdant à aller vers la médiocrité,
01:14:40je crois. Donc un esprit dignement humain
01:14:42c'est un esprit, effectivement
01:14:44la réflexion morale c'est un travail, elle suppose
01:14:46une technicité qui s'apprend, qui s'acquiert
01:14:48mais un esprit dignement humain
01:14:50c'est un esprit qui va au-delà
01:14:52du conformisme vers plus d'intelligence
01:14:54vers plus de liberté et ça suppose
01:14:56un travail et c'est pour ça et d'ailleurs
01:14:58on voit le nivellement parce que
01:15:00maintenant on prend beaucoup
01:15:02on confond l'avis avec une analyse
01:15:04ou avoir une opinion avec un travail
01:15:06de réflexion ou émettre un point de vue
01:15:08et on le prend pour un jugement
01:15:10et toutes ces nuances et ces distinctions sont absolument
01:15:12nécessaires pour justement ne pas
01:15:14tomber dans un nivellement généralisé.
01:15:16Il y a les mots de la bien-pensance, vous parlez
01:15:18bon il y a l'inclusion, il y a toute une liste
01:15:20consentement et vous décryptez
01:15:22ces termes et vous donnez la définition
01:15:24en réalité si on ne maîtrise pas
01:15:26ce dictionnaire des nouveaux mots, cette neuve langue
01:15:28on est paumé, on est perdu dans l'univers
01:15:30mais c'est surtout de se dire dans chaque
01:15:32nouveau mot, par exemple vous avez évoqué le wokisme
01:15:34il y a un aspect positif
01:15:36au départ c'est un mouvement vertueux
01:15:38et moi ce qui m'intéresse
01:15:40de déceler c'est à partir de quand
01:15:42cette vertu va basculer en vice
01:15:44à partir de quand un bienfait
01:15:46se retourne en méfait, à partir de quand
01:15:48dans notre pays, même au-delà des entreprises
01:15:50nos raisons d'éloge vont se retourner
01:15:52en cause d'effroi et on peut
01:15:54l'appliquer à beaucoup de choses.
01:15:56C'est intéressant aussi
01:15:58dans votre travail, c'est le phénomène de la
01:16:00poule et de l'œuf, l'entreprise
01:16:02fait ça pour avoir plus de
01:16:04clients mais aussi pour formater
01:16:06les esprits
01:16:08et c'est là que ça devient extrêmement
01:16:10ambigu, c'est-à-dire
01:16:12on est par exemple dans les sleeping giants
01:16:14vous savez, ces
01:16:16entreprises
01:16:18rassemblées en lobby publicitaire
01:16:20qui veulent priver
01:16:22de ressources, les médias
01:16:24journaux, chaînes de télé
01:16:26qui diffusent
01:16:28des idées ou des gens qui portent des idées
01:16:30qui ne leur conviennent pas, donc on est
01:16:32vraiment dans quelque chose qui tend
01:16:34à tordre
01:16:36à pervertir le débat d'idées
01:16:38pour des raisons économiques
01:16:40qui deviennent aussi des raisons idéologiques
01:16:42Oui, vous avez raison, il y a certaines entreprises
01:16:44qui tombent dans une asphyxie, qui veulent
01:16:46dresser les esprits, c'était toute la
01:16:48polémique au sujet des DEI
01:16:50vous savez, diversité,
01:16:52égalité, équité, inclusion
01:16:54il y a eu vraiment presque un dressage
01:16:56de cerveau, mais sans tomber
01:16:58dans le procès d'intention, parce que toutes les entreprises
01:17:00qui sont soumises à la bien-pensance n'ont pas forcément
01:17:02cette malveillance
01:17:04Oui, c'est pas un pamphlet que vous faites sur toutes les entreprises
01:17:06au contraire, c'est-à-dire comment se libérer de ça
01:17:08et pourquoi elles sont tombées là-dedans ?
01:17:10pas forcément par malveillance, mais parce que c'est
01:17:12très difficile de s'opposer à la bien-pensance
01:17:14et au politiquement correct, juste trois arguments
01:17:16bon firme
01:17:18le premier, c'est que la bien-pensance est
01:17:20positivement partagée, donc de là lui vient
01:17:22une certaine forme de puissance. Deuxièmement, elle est
01:17:24pétrie de bons sentiments, donc dès qu'on la critique
01:17:26on est pris pour quelqu'un, soit de réactionnaire, de conservateur
01:17:28de négatif. Et troisièmement
01:17:30et c'est ça l'idée à mon sens
01:17:32la plus intéressante, c'est que la bien-pensance
01:17:34c'est une obéissance, c'est une docilité
01:17:36aux idées faciles, et c'est difficile
01:17:38de se révolter contre une obéissance
01:17:40contre une docilité, c'est beaucoup plus facile de s'offusquer
01:17:42des crimes de masons
01:17:44et des transgressions, c'est tellement facile
01:17:46Et vous appelez à résister aujourd'hui
01:17:48à cette dérive. Oui, parce que l'obéissance peut conduire
01:17:50au pire, enfin Heichmann obéissait aux ordres du
01:17:52Führer, les terroristes islamistes
01:17:54obéissent à la loi d'Allah, ils n'ont pas l'impression de transgresser
01:17:56la loi, donc l'obéissance
01:17:58peut conduire au pire, donc il faut absolument
01:18:00combattre ça pour ne pas faire effectivement
01:18:02de nos esprits des
01:18:04ectoplasmes. Alors comment on combat ça au sein
01:18:06de l'entreprise, parce qu'au sein des universités
01:18:08on imagine, dans les médias
01:18:10il faut s'opposer à une forme d'hégémonie
01:18:12culturelle, mais dans les entreprises où il y a
01:18:14un patron, et s'il veut imposer
01:18:16ses règles, comment on s'y oppose ?
01:18:18C'est comme dans les médias, franchement il n'y a pas beaucoup de médias
01:18:20qui s'opposent aux politiquement correctes
01:18:22donc ce n'est pas quelque chose de facile, c'est quelque
01:18:24chose, il faut un, du courage, ce qui n'est pas
01:18:26la chose du monde la mieux partagée
01:18:28deux, il faut une lucidité sur ce qui se passe, avoir cette
01:18:30distance et cette réflexion morale
01:18:32qui est l'opposé de la moralisation facile
01:18:34et c'est un exercice, c'est un
01:18:36entraînement psychologique
01:18:38et puis surtout il y a la peur qui domine
01:18:40aussi dans les entreprises et partout
01:18:42le fait de s'affranchir, d'oser dire les choses
01:18:44on a peur pour sa place, on a peur pour son poste
01:18:46donc c'est tout à fait compréhensible.
01:18:48Philippe David. Et c'est vrai qu'il y a quand même en général
01:18:50parfois, alors je ne parle pas dans les médias
01:18:52parce que je ne fais pas ce métier depuis
01:18:54même pas dix ans, mais
01:18:56dans un peu toutes les autres entreprises
01:18:58moi je me souviens d'une chose qui m'avait marqué
01:19:00dans les réunions patronales
01:19:02de clubs patronaux, etc
01:19:04c'était notamment au moment du
01:19:06traité constitutionnel européen
01:19:08les cadres étaient tous pour
01:19:10et les ouvriers étaient tous contre
01:19:12moi quand j'étais plutôt dans des réunions d'entrepreneurs
01:19:14de cadres, que je regardais
01:19:16les réactions des gens quand je fais mon coming-back
01:19:18où ils disaient que j'étais contre le TCE
01:19:20je me disais en sortant, en regardant dans le rétroviseur
01:19:22de ma voiture, mais je suis un voyou.
01:19:24Et à mon avis pour Trump, je me disais
01:19:26ça doit être la même chose, imaginons
01:19:28à l'aune de l'élection américaine
01:19:30ce qu'il se passait. Mais si vous dites que vous aimez bien Trump
01:19:32vous dites après les regards des gens, mais je suis un voyou.
01:19:34Exactement.
01:19:36Au cinéma justement, quelque chose qui m'avait
01:19:38choqué quand ça a commencé un petit peu
01:19:40c'était ce
01:19:42wokeisme dans le cinéma
01:19:44où il fallait représenter
01:19:46toutes les minorités
01:19:48et puis ce qui m'avait aussi choqué
01:19:50c'était la représentation historique
01:19:52où on pouvait se permettre
01:19:54de représenter la reine d'Angleterre
01:19:56par exemple, par une femme noire
01:19:58ou un roi
01:20:00alors que dans leur histoire, le roi
01:20:02ou la reine en question étaient blancs
01:20:04jusqu'où ça peut aller ?
01:20:06C'est exactement ça, parce qu'on retrouve
01:20:08exactement les mêmes choses, sur votre point
01:20:10c'est l'esprit partisan
01:20:12et c'est ça qui est embêtant, comme disait
01:20:14Haron, on préfère avoir tort avec son camp
01:20:16qu'avoir raison avec l'autre, pourquoi ? Parce que là
01:20:18on parle au niveau des identités, d'ailleurs vous évoquiez
01:20:20le sujet de Le Pen, c'est exactement ça
01:20:22on parle au niveau des identités et non plus
01:20:24au niveau des idées, et les idées
01:20:26sont beaucoup plus sensibles à la flatterie
01:20:28intolérantes à la critique
01:20:30et donc on n'a plus un débat rationnel
01:20:32de la raison, mais un débat identitaire
01:20:34donc tout débat devient un combat, ou un combat militant
01:20:36bienveillance
01:20:38parce que ce qui sauve, ce qui va sauver
01:20:40et ce qui est en train de sauver d'ailleurs certaines entreprises
01:20:42du Hawking, c'est que les gens en ont
01:20:44ras le bol, ils n'achètent plus
01:20:46je peux prendre un exemple ?
01:20:48attendez, bienveillance, coaching, pensée positive
01:20:50pleine conscience, pardon, mais c'est vraiment
01:20:52c'est vraiment les
01:20:54idéologies du moment
01:20:56et ce que vous disiez sur la diversité, c'est très important
01:20:58c'est aussi un j'habite je crois
01:21:00enfin je crois oui, je suis sûre
01:21:02j'ai écrit le livre
01:21:04mais la diversité et l'inclusion
01:21:06c'est très représentatif, c'est-à-dire
01:21:08au départ la démarche est très bonne, elle est très vertueuse
01:21:10personne n'est contre l'inclusion et la diversité
01:21:12sauf que maintenant on l'a tellement réduit
01:21:14qu'on cherche un échantillon
01:21:16un exemplaire, on veut un homosexuel
01:21:18une femme, un handicapé, etc
01:21:20c'est-à-dire qu'on veut quelqu'un pour
01:21:22la statistique identitaire qu'il représente
01:21:24et donc ça va exactement à l'encontre
01:21:26de ce qui fait la reconnaissance
01:21:28est-ce que les employés, parce que vous intervenez en entreprise
01:21:30est-ce qu'eux-mêmes dénoncent
01:21:32aujourd'hui cela, est-ce que vous avez des remontées ?
01:21:34en fait ils sont très contents que quelqu'un, et je ne suis pas la seule
01:21:36que quelqu'un d'externe vienne dire ce qu'il pense tout bas
01:21:38et que quelqu'un le dise tout haut
01:21:40c'est un peu, vous savez, c'est ce qu'on a
01:21:42oui, pardon, non, allez-y
01:21:44non, non, non, pas du tout, allez-y, allez-y
01:21:46non, non, mais voilà, c'est juste une voix
01:21:48donc vous avez des remontées d'employés qui vous disent
01:21:50ben ils ne peuvent pas le dire, parce qu'ils veulent garder leur...
01:21:52ah si, si, ils le disent évidemment à chaque fin de conférence
01:21:54et puis si je suis invitée pour parler
01:21:56c'est que je ne suis pas encore censurée
01:21:58mais regardez le chef d'entreprise
01:22:00d'embaucher des Sciences Po, pourquoi ?
01:22:02parce qu'il voit comment ça se passe à Sciences Po
01:22:04et ils vous disent, moi je n'ai pas besoin
01:22:06de gens qui sont rigides,
01:22:08doctrinaux, j'ai besoin de souplesse
01:22:10vous savez, même les gens racisés, entre guillemets
01:22:12par exemple, pour reprendre, eux-mêmes
01:22:14ça les dérange
01:22:16ça les empêche
01:22:18c'est l'opposé de la reconnaissance
01:22:20ce pour quoi ils n'ont aucun mérite
01:22:22c'est le couleur de peau ou un genre
01:22:24mais en fait, le milieu de l'entreprise
01:22:26c'est un milieu, ben, indigne d'entreprise
01:22:28de business, et donc c'est un endroit où
01:22:30généralement, on essaie d'être le plus lisse possible
01:22:32parce qu'on doit travailler avec
01:22:34des collaborateurs, avec des collègues
01:22:36et le drame, c'est que
01:22:38beaucoup de gens
01:22:40beaucoup de Français sont peu politisés
01:22:42et n'ont peu d'avis sur des choses
01:22:44et donc ne savent pas forcément
01:22:46si d'autres pensent la même chose qu'eux
01:22:48et donc dans un endroit très lisse, on n'ose pas
01:22:50aussi dire parce qu'on pense qu'on est tout seul
01:22:52et donc ça permet de
01:22:54révéler quelque chose, mais ce qui est effrayant là-dedans
01:22:56c'est qu'on voit la gauchisation des esprits
01:22:58c'est qu'il y a encore des gens qui pensent qu'on peut
01:23:00qu'on peut éradiquer le mal
01:23:02et donc à partir du moment où on pense qu'on peut éradiquer le mal
01:23:04il faut juste le nommer, et si vous regardez dans l'histoire
01:23:06récente, dans les 40 dernières années, le mal il a pris
01:23:083 noms différents, 10 têtes différentes
01:23:10parfois même ça se... 10 ans plus tard
01:23:12on a découvert que le mal était un dernier inversement
01:23:14le drame il est là
01:23:16l'entreprise n'est pas un lieu normalement d'idéologie
01:23:18résilience, intelligence
01:23:20collective, alignement, inspirant, bien-être
01:23:22et comment on appelle aujourd'hui la direction
01:23:24des ressources humaines
01:23:26ça c'est génial
01:23:28donc maintenant c'est soit, enfin dans certaines entreprises
01:23:30soit la direction des richesses humaines
01:23:32et soit surtout la direction des talents
01:23:34puisque maintenant tout collaborateur est un talent
01:23:36c'est d'une démagogie inouïe
01:23:38tout le monde n'est pas un talent, il y a des pas bons
01:23:40il y a des flémards, il y a des hypocrites, il y a tout ce que vous voulez
01:23:42deuxièmement c'est vraiment cajoler
01:23:44le narcissisme de la petite différence
01:23:46comme disait Freud
01:23:48on a tous envie de se conformer mais on a quand même un petit truc en plus
01:23:50donc dès que quelqu'un vous dit ça
01:23:52vous plongez forcément
01:23:54en plus les talents ça vient de la Bible
01:23:56c'est une pièce de monnaie à l'origine
01:23:58donc c'est avoir une vision bien mercantile
01:24:00de la politique RH et en plus
01:24:02le pire c'est que c'est très aristocratique
01:24:04comme vision parce que les talents c'est ce qu'on a à la naissance
01:24:06vous avez un talent pour parler
01:24:08vous avez un talent pour faire du sport
01:24:10donc c'est très aristocratique, anti-méritocratique
01:24:12c'est quand même curieux dans l'entreprise
01:24:14le lieu du mérite de parler de talent
01:24:16justement qui n'en relève pas
01:24:18Je voudrais prendre un exemple que Judith m'a mis à l'oreille
01:24:20dans son excellent propos
01:24:22il y a quelques mois
01:24:24on peut citer une marque d'alcool ?
01:24:26c'est pas un problème ?
01:24:28non, vous les citez toutes
01:24:30c'est un gros brasseur américain
01:24:32je ne vais pas citer le nom
01:24:34qui a pris
01:24:36une influenceuse trans
01:24:38pour vendre sa bière
01:24:40elle a perdu 5 milliards en bourse
01:24:42pour utiliser la langue de Shakespeare
01:24:445 milliards en bourse en one shot
01:24:46donc inutile de dire
01:24:48je ne vois pas l'intérêt d'avoir une personne trans
01:24:50pour venter de la bière
01:24:52je préfère qu'on me vende son amertume ou sa douceur
01:24:54et je n'ai pas besoin d'avoir quelqu'un
01:24:56qui m'étale sa vie privée intime
01:24:58le marché joue
01:25:00parce que si les clients boycottent
01:25:02je peux vous dire une chose
01:25:04l'affaire est pliée et rapidement
01:25:06ce qui est intéressant c'est que vous êtes une ancienne
01:25:08après mes études de philo
01:25:10j'ai travaillé une dizaine d'années en entreprise
01:25:12c'est pour ça que l'entreprise est mon terrain d'analyse privilégié
01:25:14mais encore une fois
01:25:16j'ai découvert
01:25:18tout ce qu'on dit
01:25:20le débat sur les universités
01:25:22sur d'autres milieux
01:25:24c'est presque un calque
01:25:26par rapport aux entreprises
01:25:28je ne pensais pas qu'il y avait une telle avalanche
01:25:30les entreprises sont faites par des gens
01:25:32c'est-à-dire que dans nos milieux
01:25:34on est dans des entreprises médiatiques
01:25:36la liberté au contraire de penser
01:25:38de s'exprimer est tellement inhérente
01:25:40à notre métier qu'on n'imagine pas d'autres entreprises
01:25:42avec un tel poids
01:25:44il y a un exemple que j'ai appris il n'y a pas longtemps
01:25:46je ne citerai pas un gros cabinet d'avocats
01:25:48un de mes amis qui est avocat
01:25:50on lui a demandé de venir à la Gay Pride
01:25:52il a dit qu'il ne pouvait pas pour des raisons familiales
01:25:54ils ont découvert sur Facebook qu'il était à un autre endroit
01:25:56qui est tout à fait respectable
01:25:58il m'a dit non seulement tu as menti mais en plus tu as refusé
01:26:00donc tu vas devoir te rééduquer et faire preuve de ta rééducation
01:26:02en prouvant que tu es...
01:26:04alors là c'est fort, c'est ce qu'on évoquait au tout début
01:26:06c'est pas aux Etats-Unis
01:26:08mais c'est les camps Vietmine ou Khmer Rouge
01:26:10où on rééduquait les gens
01:26:12c'est en Europe
01:26:14et c'est une DRH américaine qui a été envoyée
01:26:16dans le cabinet, dans cette entité-là
01:26:18pour rééduquer les collaborateurs
01:26:20j'ai vu qu'il y avait un mouvement inverse
01:26:22notamment aux Etats-Unis
01:26:24comme on a toujours dit 15 ans
01:26:26au Québec aussi je crois
01:26:28comme le dit souvent Mathieu Bocoté
01:26:30on le sait sur ces sujets
01:26:32c'était vraiment un mouvement vertueux au départ
01:26:34c'est très bien d'être soucieux des discriminations
01:26:36et des injustices
01:26:38c'était très bien d'être soucieux de tout ça
01:26:40même quand en France
01:26:42quand on est tous égaux en droit
01:26:44il y a des systèmes de pouvoir insoupçonnés
01:26:46et un homosexuel n'a pas la même vie qu'un hétérosexuel
01:26:48encore quand bien même tous nos droits sont égaux
01:26:50dans ce pays
01:26:52donc c'était très vertueux au départ
01:26:54c'est bien d'éveiller l'esprit, le woke ça vient de là
01:26:56d'éveiller l'esprit et de se dire
01:26:58même si vous n'êtes pas concerné par la bureaucratie, éveillez vos esprits
01:27:00sauf que c'est tombé très souvent dans une traque moralisatrice
01:27:02dans un assainissement moralisateur
01:27:04qui fait de la moindre offense un préjudice
01:27:06et qui finalement
01:27:08asphyxie les pensées
01:27:10c'est l'exemple que vous donnez là
01:27:12mais encore une fois, c'est un très bon exemple de vertue dangereuse
01:27:14avec votre discours, est-ce qu'il y a certaines entreprises qui se disent
01:27:16ah non mais Juliette, tu définais ça maintenant
01:27:18ah oui, alors moi j'ai beaucoup d'assiduité, vous savez
01:27:20les coachs ne m'aiment pas beaucoup parce que j'avais critiqué le coaching
01:27:22aussi une vertue dangereuse
01:27:24qui est devenue un business peu recommandable
01:27:26il y a des très bons coachs, quand c'est quelqu'un qui a une expérience inouïe
01:27:28et qui devient coach
01:27:30à la fin de sa carrière, c'est le point d'achoppement
01:27:32le point d'orgue de sa carrière
01:27:34c'est super de bénéficier de l'expérience de quelqu'un comme ça
01:27:36mais quand à 50 ans, tout d'un coup, le coaching
01:27:38devient l'occasion soudaine
01:27:40d'une nouvelle vocation
01:27:42et qu'on suit des formations très légères
01:27:44avec des titres uniquement certifiés et pas de reconnaissance
01:27:46académique d'état, j'avais critiqué
01:27:48donc évidemment, les coachs me détestent
01:27:50donc quand les dirigeants sont entourés de coachs
01:27:52je peux vous dire que je n'interviens pas dans ces entreprises
01:27:54en tout cas, ils peuvent vous lire
01:28:00on arrive à la fin de l'émission
01:28:02je rappelle votre livre aux éditions de l'Observatoire
01:28:04La vertu dangereuse
01:28:06et c'est vrai, c'est un livre
01:28:08toujours bien quand c'est un succès
01:28:10il y a beaucoup de lecteurs comme vos précédents ouvrages
01:28:12et c'est vrai que quand on vous reçoit
01:28:14ça nous fait du bien
01:28:16parce que finalement, c'est un patronyme
01:28:18qui fait du bien en ce moment
01:28:20on cherche seulement...
01:28:22on va consacrer au livre
01:28:24mais on a envie de vous le dire, c'est vrai
01:28:26ça fait du bien, quand on cherche du commun partout
01:28:28l'assimilation par l'humour
01:28:30j'ai arrêté la pêche
01:28:32en comprenant qu'en les attrapant
01:28:34les poissons ne frétillaient pas de joie
01:28:36vous la connaissez ?
01:28:38ah ben non !
01:28:40c'est vrai
01:28:42merci beaucoup d'avoir été là
01:28:44c'est un plaisir, vraiment
01:28:46je vous dis à très bientôt, merci pour vos analyses
01:28:48restez avec nous, évidemment
01:28:50vos éditions se poursuivent, on se retrouve demain
01:28:52à midi avec grand plaisir