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Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, président de l'Institut de la parole ; Françoise Degois, éditorialiste Sud Radio ; Loïc Guérin, avocat pénaliste ; Jean Quatremer, journalise à Libération, correspondant européen à Bruxelles ; Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflits.

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2024-11-18##

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Transcription
00:00:00Les vrais voici de radio, 17h-19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:06Et c'est reparti pour un tour pour cette semaine, bonjour de Philippe David.
00:00:10Bonjour Cécile, cette semaine commence bien ?
00:00:13Cette semaine commence très très bien, j'étais en train de regarder sur votre écran Mac Tyson,
00:00:19j'ai adoré, je ne sais pas si vous avez regardé le combat de boxe.
00:00:23Avec le rappeur ?
00:00:25Oui, c'est extraordinaire, c'est dingue, 65 ans retourné sur un ring, je peux vous assurer que ça envoie du lourd.
00:00:31Mais vous me permettez un petit intermède musical ?
00:00:33Vous pouvez.
00:00:34C'est parti.
00:00:38Vous savez pourquoi ?
00:00:39Ben non.
00:00:40Parce que le compositeur de cette chanson, Charles Dumont, est décédé cette nuit,
00:00:44et c'était un immense compositeur, on avait eu le plaisir de l'avoir dans les vraies voix il y a très longtemps,
00:00:49un homme charmant, il avait 95 ans, il était très sympa,
00:00:53rien que cette chanson, c'est quand même un monument de la chanson.
00:01:04J'ai un air regretté.
00:01:06On ne sait pas si vous allez regretter ou pas cette émission dans un instant.
00:01:09La promesse est bien détendue, à 5 colonnes à la une, quand est la fin.
00:01:12Donc je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas regretter.
00:01:16Les moins de 60 ans.
00:01:17Oui, même de 70.
00:01:20Et Philippe, il était sympa tout en camion ou pas ?
00:01:23Oui, ça va.
00:01:26Mais il était tout en camion.
00:01:28Tout en camion.
00:01:29Très agréable.
00:01:30Non mais lui, tu sais qu'il relouquait Cléopâtre en fait.
00:01:32Je veux juste, je dis ça bien.
00:01:34Elle avait un sacré nez.
00:01:36Oui, elle avait du pif.
00:01:38Pas mal.
00:01:39En tout cas, merci d'être avec nous et merci de votre fidélité, vous êtes de plus en plus nombreux.
00:01:43Et ça c'est sympa de l'entendre, ce numéro 0 826 300 300, bien entendu.
00:01:48Avec nos vrais voix du jour qu'on vous présente dans un instant.
00:01:50Allez, au sommaire de cette émission, le grand débat du jour à 17h30.
00:01:54Des barrages filtrant, des feux de la colère, des manifestations devant les préfectures.
00:01:58Les agriculteurs remplis contre le projet d'accord commercial entre l'Europe et les pays du Sud-Américain, de Mercosur.
00:02:06Emmanuel Macron redit son opposition à ce traité, mais d'autres pays européens ignorent la position française.
00:02:11Alors, parlons vrai.
00:02:12Est-ce que la signature de cet accord est inéluctable ?
00:02:15Comprenez-vous nos agriculteurs qui manifestent aujourd'hui ?
00:02:18Et à cette question Mercosur, la France doit-elle aller au clash avec les autres pays européens ?
00:02:23Vous dites oui à 95%, vous voulez réagir ?
00:02:26Le 0 826 300 300.
00:02:28Jean Quatremer sera avec nous, journaliste à Libération et correspondant européen à Bruxelles.
00:02:32Et puis le coup de projecteur des vraies voix, c'est à 18h40.
00:02:35Le Kremlin accuse Joe Biden de jeter de l'huile sur le feu.
00:02:38Le président des Etats-Unis autorise l'Ukraine à utiliser des missiles américains longue portée vers les territoires russes.
00:02:44C'est la réponse de Washington au bombardement dévastateur de ce week-end en Ukraine
00:02:48et à l'arrivée de soldats nord-coréens en soutien des troupes russes.
00:02:52Alors, parlons vrai.
00:02:53Est-ce que cette décision de Joe Biden est réfléchie ?
00:02:56Craignez-vous des conséquences lourdes au cas où des missiles US tirés depuis l'Ukraine frapperaient la Russie en profondeur ?
00:03:02Et à cette question frappes russes, missiles américains, sommes-nous dans une escalade incontrôlable ?
00:03:07Vous dites oui à 73%, vous voulez réagir ?
00:03:10Aude attend vos appels au 0 826 300 300.
00:03:13Jean-Baptiste Noé sera avec nous, rédacteur en chef de la revue Conflit.
00:03:16On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voix jusqu'à 19h.
00:03:20Et nos vraies voix du jour, et on commence par notre ami pénaliste.
00:03:23Loïc Guérin est avec nous puisqu'il est assis à côté de Françoise de Gaulle.
00:03:26C'est pour ça qu'on peut prendre un pénaliste.
00:03:28Franchement, on commence à prendre une habitude.
00:03:32Excusez-moi, en général, les pénalistes sont assis à côté des voyous.
00:03:37Je vous rappelle qu'il est assis à côté de vous.
00:03:40Il y a les deux racailles pyrénéennes défendues par Loïc Guérin face au procureur et au parti civil.
00:03:49Et Cécile de Ménipis, parti civil, je ne sais pas ce qu'on a fait de mon harcèlement moral.
00:03:54Françoise, je suis désolée, mais c'est Philippe qui est habillé en gendarme, ce n'est pas vous.
00:04:00En tout cas, Philippe Bilger était avec nous bien entendu.
00:04:02Bonsoir mon cher Philippe.
00:04:03Bonsoir ma chère Cécile, même en 2e.
00:04:10Vous ne pouvez pas changer les choses comme ça, Cécile, ce n'est pas possible.
00:04:15On est vainteux, on rêve pour la vie.
00:04:20Il ne faut pas ronronner dans la vie, il faut changer les habitudes.
00:04:24Bonjour Philippe Bilger, comment ça va ? Oui ça va, j'ai passé un beau week-end.
00:04:27C'est bon, ça fait 2 ans qu'on fait ça.
00:04:29Mon pauvre vieux, c'est vous qui êtes la victime collatérale des humeurs de Cécile.
00:04:34Oui, c'est ça.
00:04:35Mon pauvre petit chat.
00:04:37Évidemment, je l'apprécie tout de même.
00:04:40Je vous en donnerai 2 la semaine prochaine.
00:04:42Allez, 0826 303 ans, Jérôme qui nous appelle de Saint-Giron en Ariège.
00:04:48Bonsoir Jérôme.
00:04:49Bonsoir.
00:04:50Bonsoir.
00:04:51Comment ça va Jérôme ?
00:04:52Bonsoir les Brevois.
00:04:53Salut.
00:04:54Vous voulez revenir sur la non-revalorisation de la politique d'agriculture commune.
00:04:59Oui, exactement, parce que c'est vrai qu'on parle beaucoup du Mercosur actuellement,
00:05:04mais moi je pense que c'est plus une goutte d'eau qui fait de bord le vase,
00:05:08dans la mesure où, effectivement, c'est un obstacle supplémentaire.
00:05:11Mais quand on voit les difficultés du monde agricole,
00:05:14on est complètement exsanguin,
00:05:16comment on fait face aux aléas climatiques, par exemple, auxquels on est confronté,
00:05:21aux aléas sanitaires, aux difficultés à l'inflation, voilà.
00:05:26Comment on fait face, alors qu'on n'a plus les moyens de pouvoir lutter ?
00:05:32Donc je pense qu'il faut revaloriser les aides européennes.
00:05:34Si vraiment on veut sauver l'agriculture,
00:05:36eh bien nos dirigeants, l'Europe, doivent agir et aider les agriculteurs.
00:05:42C'est le seul levier qu'il y ait pour l'instant.
00:05:45Alors on nous a parlé, on a fait en France les lois Egalim,
00:05:48on en a fait trois, et là on parle d'en faire le quatrième.
00:05:51Je pense qu'à un moment donné, il faut arrêter.
00:05:53Il faut se poser les bonnes questions.
00:05:55Et le nerf de la guerre, c'est donner des marges de manœuvre,
00:05:59et notamment un peu d'argent pour pouvoir faire face
00:06:01à toutes les difficultés que nous rencontrons.
00:06:04Ce que j'apprécie dans le propos de notre auditeur,
00:06:08c'est qu'il montre que Jérôme, que Mercosur,
00:06:12Mercosur, qui n'est pas le talent de Philippe Latté,
00:06:15n'est pas le seul problème des agriculteurs.
00:06:19Oui, absolument.
00:06:20C'est vrai, Jérôme, ce que vous dites,
00:06:22parce qu'il y a eu le CETA, parce qu'il y a eu plein de traités de libre-échange,
00:06:26parce que toujours, l'agriculture est en permanence mélangée
00:06:29avec les machines-outils et les bagnoles, et que ça, ça ne va plus.
00:06:32Avec des règles qui, en plus, sont à contenu variable.
00:06:35On s'impose à nous-mêmes des règles que les autres ne s'imposent pas,
00:06:38forcément avec un désavantage concurrentiel majeur.
00:06:41En tout cas, avec les sujets du jour, on est très contents de vous avoir avec nous.
00:06:45Vous restez avec nous, tout va bien ?
00:06:48Oui, je suis là.
00:06:50On vous garde pour le qui-sait-qui.
00:06:52Là, il y a de la concurrence.
00:06:54Là, il y a de la concurrence.
00:06:56Et mercosur ou pas mercosur, il faut l'assurer que le qui-sait-qui, il a dit.
00:07:00On va vous l'envoyer.
00:07:01Allez, vous restez avec nous.
00:07:02Dans un instant, le réquisitoire du procureur, de notre procureur.
00:07:06Je veux aborder le problème de Joe Biden, mais autrement.
00:07:10D'accord.
00:07:11Psychologiquement.
00:07:12Très bien.
00:07:13D'une manière extrêmement profonde, par définition.
00:07:16D'accord.
00:07:19Philippe Bilger qui veut descendre profondément chez Biden.
00:07:22On en parle dans un instant.
00:07:24Oui, on fait une petite pause.
00:07:26On vous souhaite la bienvenue.
00:07:27On est ensemble jusqu'à 19h.
00:07:29Sud Radio.
00:07:30Parlons vrai.
00:07:31Parlons vrai.
00:07:32Sud Radio.
00:07:33Les vraies voix Sud Radio.
00:07:3517h-19h.
00:07:36Philippe David.
00:07:37Cécile de Ménibus.
00:07:39Chers amis, on vous souhaite la bienvenue autour de cette table.
00:07:42Philippe Bilger.
00:07:43En proms.
00:07:44En deuze.
00:07:45Vous essayez de vous racheter.
00:07:46Moi, je suis toujours en deuze.
00:07:47C'est parce que ça me fait être bête.
00:07:49Ma chère Cécile.
00:07:50Les affaires reprennent comme on dit.
00:07:51Et Loïc Guerre, un pénaliste, en trois.
00:07:53On dit trois.
00:07:54Oui, c'est juste.
00:07:55Autant que deux, j'imagine.
00:07:56Je dis trois.
00:07:57Et après, c'est quatre.
00:07:58Et moi, je suis toujours en deux.
00:07:59Philippe David.
00:08:00Quatre.
00:08:01Et après, on finit.
00:08:02Cécile de Ménibus en cinq.
00:08:03J'aime jamais.
00:08:04On ne commencera une émission en disant bonsoir Françoise Debois.
00:08:07C'est quand même incroyable.
00:08:08On m'évite.
00:08:09Il y a un truc sur moi dans cette émission.
00:08:10Je ne supporte pas en fait.
00:08:11Non.
00:08:12Moi, je vous aime Françoise.
00:08:13Moi, je vous aime Françoise.
00:08:14Oui, c'est ça.
00:08:16Je chronomètre toutes les interventions.
00:08:18Donc, ce n'est pas la peine de faire du feeling, du ressenti.
00:08:22Faites chronométrer et faites téléconclusion.
00:08:26Vous êtes long comme un jour sans pain.
00:08:28Mais je sais bien.
00:08:29Vous allez voir.
00:08:30Je vous défie de trouver une émission où je suis plus long que vous.
00:08:35Je vous assure que dans les introductions…
00:08:37Philippe Bilger, plus long en quel sens ?
00:08:39Je pense que vous êtes plus long.
00:08:41Je prends une vue monologue.
00:08:43Soyons clairs.
00:08:45Par rapport à Philippe David, je suis infirme.
00:08:51C'est bon, par moments, vous avez des éclairs de réalisme.
00:08:53Mais qu'est-ce qui vous arrive ?
00:08:54C'est incroyable.
00:08:55Allez, on vous souhaite la bienvenue.
00:08:57Dans un instant.
00:08:58Non, mais n'importe quoi.
00:08:59Sérieux.
00:09:00On ne va pas finir cette émission.
00:09:01Je vous le dis tout de suite.
00:09:02Il faudra bien.
00:09:03Les trois mots dans l'actu, c'est Félix Mathieu qui est avec nous.
00:09:06Bonsoir Félix.
00:09:07Bonsoir.
00:09:08De quoi parle-t-on dans un instant ?
00:09:09Du retour de la mobilisation agricole, de la Finlande et de la Suède
00:09:12qui impriment des brochures et ouvrent un site web
00:09:14pour préparer leurs habitants aux risques de guerre avec la Russie.
00:09:17Et puis de Charles Dumont, le compositeur de Je ne regrette rien qui nous quitte
00:09:21et de Michel Pornénareff qui lui repart en tournée avec un single au titre évocateur.
00:09:25Vous allez entendre ça.
00:09:26En trois mots, ça donne tracteur, guerre et tube.
00:09:28On en parle dans un instant.
00:09:29En attendant, c'est la voix pour le procureur.
00:09:32Les vraies voix Sud Radio.
00:09:34Le réquisitoire du procureur.
00:09:36Philippe Bilger.
00:09:37Philippe Bilger.
00:09:38Votre réquisitoire repose sur la décision de Joe Biden
00:09:41d'autoriser la frappe des villes russes avec des missiles américains.
00:09:44Oui, alors bien sûr, mon explication est psychologique
00:09:50et évidemment je ne la surestime pas par rapport à ce qu'a dit Joe Biden lui-même
00:09:56en disant que c'était une riposte à la présence de troupes nord-coréennes
00:10:01et aux dégâts terrifiants qu'a occasionné récemment Poutine.
00:10:06Mais je me demande aussi si de la part de Joe Biden,
00:10:10ça n'était pas une manière peut-être de rendre plus difficile
00:10:16les volontés qu'on prête à Donald Trump d'être plus indulgents à l'égard de Poutine
00:10:22et de créer presque un processus irréversible
00:10:26qui interdirait au prochain président d'être aussi plein de mensuétudes
00:10:32qu'on l'imagine à l'égard de Poutine.
00:10:34C'est intéressant ce que vous dites Rafiki, moi je ne sais pas.
00:10:37En tout cas, je pense que personne dans l'administration Biden ne veut d'une paix russe.
00:10:41C'est-à-dire que si Donald Trump négocie avec Vladimir Poutine,
00:10:45c'est forcément quelque chose qui ressemblera à une paix russe
00:10:48ou en tout cas aux conditions de la Russie.
00:10:51Donc je comprends le positionnement.
00:10:53Biden, il est très cohérent avec lui-même.
00:10:55Après, il est encore président jusqu'en janvier.
00:10:57On peut l'accuser de tous les mots.
00:10:59La réalité, c'est qu'il est en cohérence avec tout ce que les États-Unis font
00:11:02depuis deux ans pour l'Ukraine.
00:11:04En cohérence soit, mais une fois encore,
00:11:06moi je suis en accord évidemment avec l'autorisation.
00:11:09C'est même étonnant qu'il ait besoin de l'autorisation.
00:11:12Parce qu'en gros, ça veut dire je vous arme,
00:11:14mais ne soyez pas trop méchant avec, les utiliser là où.
00:11:16C'est obligatoire dans les ventes d'armes internationales.
00:11:18Je sais, je sais.
00:11:19Mais néanmoins, c'est obligatoire, mais ça peut être fait sans avoir à être dit.
00:11:22Et encore moins en matière de stratégie militaire.
00:11:24En matière de stratégie militaire, on n'annonce pas avant ce qu'on va faire après.
00:11:27On fait l'inverse.
00:11:28On autorise, on tape, et ensuite on dit qu'on a autorisé.
00:11:30C'est ce que la France a fait avec l'ESCALP ou les autres missiles livrés.
00:11:33On n'a pas annoncé la livraison.
00:11:34C'est une fois que les Russes se les prennent sur le nez,
00:11:36qu'on annonce qu'on les a livrés.
00:11:37Le faire à l'inverse, donne à la stratégie russe.
00:11:40Mais c'est gravissime.
00:11:41C'est-à-dire que les Russes ne sont pas fous.
00:11:42Ils savent maintenant que la ligne de départage et de risque
00:11:45va être reculée de 50 ou 100 kilomètres.
00:11:47Et vont reculer leur compte ou leur stock d'armes un peu plus loin.
00:11:50Ce qui est une imbécilité profonde.
00:11:52On va en parler les amis.
00:11:54Pour éviter une frappe sur Moscou tout simplement.
00:11:57On a un sujet dessus.
00:11:58Allez-vous rejeter avec nous tout de suite.
00:12:00Merci beaucoup Philippe Bilger.
00:12:01Les 3 mots dans l'actu, c'est Félix Mathieu.
00:12:053 mots dans l'actu, Félix, qui sont tracteur, guerre et tube.
00:12:09Le retour des tracteurs, des actions de colère et d'inquiétude
00:12:11sur environ 80 points de mobilisation.
00:12:13Les agriculteurs s'inquiètent de l'accord de libre-échange
00:12:16entre l'Union Européenne et Mercosur.
00:12:18La Suède imprime 5 millions de brochures
00:12:20pour préparer ses habitants à l'éventualité d'une guerre avec la Russie.
00:12:23La Finlande ouvre un site web avec un objectif similaire
00:12:26sur fond d'escalade en Ukraine.
00:12:27Et puis, non, je ne regrette rien.
00:12:29Charles Dumont, compositeur de la célèbre chanson d'Edith Piaf,
00:12:32vient de s'éteindre à l'âge de 95 ans.
00:12:34Pendant ce temps, Michel Polnareff rampile
00:12:36avec ce qu'il appelle sa « derrière-tournée »
00:12:38et un single intitulé « C'est que c'est terrain ».
00:12:40Tout un programme.
00:12:45France, veux-tu encore de tes paysans ?
00:12:47Question en forme de cri de détresse à travers la France
00:12:49pour ce nouvel acte de colère agricole.
00:12:51Environ 80 points de mobilisation et une inquiétude.
00:12:54La possible signature imminente de l'accord de libre-échange
00:12:57entre Unions européennes et pays latino-américains du Mercosur.
00:13:00Emmanuel Macron dit plaider contre, y compris depuis l'Argentine
00:13:03où il a rencontré le président Meleï.
00:13:05Pas de quoi beaucoup les rassurer, les agriculteurs.
00:13:08Sous les remparts d'Avignon, ils ont déversé des balleaux de paille,
00:13:11des déchets à la préfecture.
00:13:13Et ce n'est qu'un début, prévient Sylvain Bernard,
00:13:15le secrétaire général de la FNSE à Duvaucluse.
00:13:18Au-delà du bel effet d'annonce qu'on a eu sur une pile de paille
00:13:20dans une cour de ferme l'année dernière, avec des promesses,
00:13:22aujourd'hui, un acte, il n'y a rien de suffisant
00:13:24pour améliorer nos revenus et nos conditions.
00:13:26Il y a un ras-le-bol, vous voyez, même entre nous,
00:13:28il y a certains qui voulaient que ça allait plus loin.
00:13:30Au bout d'un moment, nos politiques vont nous obliger
00:13:32à envoyer notre message.
00:13:33C'est-à-dire que là, on est venu gentiment,
00:13:35on a fait une opération qui n'a pas fait de gêne
00:13:37et de dégradation majeure.
00:13:39Si les actes n'arrivent pas rapidement,
00:13:41on va devenir méchants, bêtes et méchants
00:13:43comme les gens le sont en face de nous.
00:13:44C'est-à-dire nos politiques, je parle, attention.
00:13:46Au bout d'un moment, il va falloir vraiment qu'ils comprennent
00:13:48que ça va cinq minutes, mais nous faire avaler des couleurs,
00:13:50ça ne marche plus.
00:13:51Sylvain Bernard de la FNSEA au micro Sud Radio
00:13:53de Lionel Maillet à Avignon.
00:13:55Reportage complet, d'ailleurs, à retrouver demain
00:13:57dans les journaux du Grand Matin Sud Radio.
00:13:58C'est vrai que Philippe Bigère et vous tous,
00:14:00à part le GNR,
00:14:02rien n'a été fait de ce qu'il avait annoncé.
00:14:04Il est dur, notre Sylvain Mille a raison,
00:14:06les bottes de paille, vous vous souvenez,
00:14:07c'est la communication intense de Gabriel Attal
00:14:09au bout de l'effort de la crise,
00:14:10avec je fais mes annonces dans une grange
00:14:12avec mes mocassins cirés, enfin sérieusement.
00:14:15Non, vraiment, ils se sont oubliés,
00:14:17je comprends qu'ils soient en colère.
00:14:18Vous la comprenez, la colère des agriculteurs ?
00:14:20Je suis même étonné que ça n'ait pas bougé avant.
00:14:22Ils ont eu des passions,
00:14:24mais beaucoup de Français sont comme eux,
00:14:26ont été un peu trop patients, peut-être même.
00:14:28On a un peu trop été baladés pendant des années
00:14:30par des promesses, de la communication,
00:14:31et derrière la communication, il n'y a strictement rien.
00:14:33On ne va pas revenir sur le Mercosur,
00:14:34mais c'est amusant de voir le gouvernement
00:14:36rétro-pédaler et dire on va résister,
00:14:38on va essayer de contraindre l'Europe.
00:14:39Mercosur, il s'est fait avec l'accord de la France.
00:14:41On a contribué jusque-là,
00:14:42nos diplomates ont contribué à discuter.
00:14:44Donc on ne fasse pas les filles de l'air,
00:14:45on découvre à la fin qu'on saute dans le bouillon.
00:14:47On va en reparler tout à l'heure.
00:14:49Le deuxième mot, c'est guerre,
00:14:51la Suède et la Finlande,
00:14:52qui encouragent leurs habitants à se préparer
00:14:54au cas où ça dérange dégénérer avec la Russie.
00:14:57Après un week-end de bombardements dévastateurs
00:14:59en Ukraine, notamment sur les infrastructures électriques,
00:15:02l'administration Biden autorise l'Ukraine
00:15:04à utiliser des missiles longue portée
00:15:06de fabrication américaine,
00:15:07plus de 300 km vers le sol russe.
00:15:10Dans ce contexte, la Suède a donc décidé
00:15:12d'envoyer 5 millions de brochures à ses habitants
00:15:15pour les encourager à se préparer
00:15:17face à l'éventualité, la possibilité
00:15:19d'une guerre avec la Russie.
00:15:21La Finlande, de son côté, en fait de même,
00:15:23en ouvrant un site web
00:15:24avec des conseils de préparation similaires.
00:15:26On rappelle que ces deux pays
00:15:27avaient rompu avec des décennies de neutralité
00:15:30en intégrant l'OTAN suite à l'invasion russe
00:15:32de l'Ukraine, justement, en 2022.
00:15:34Et puis, ils ont une expérience, la Finlande,
00:15:36la guerre soviético-finlandaise.
00:15:40Excellents romans d'ailleurs d'Olivier Neurek.
00:15:43Justement, François, je viens de le terminer,
00:15:46un chef d'oeuvre.
00:15:47Un chef d'oeuvre, avec Simo,
00:15:48qui est ce tireur d'élite, il faut quand même le dire,
00:15:50qui a sauvé la Finlande.
00:15:51Parce que Simo, il est capable de tirer
00:15:53à 459 mètres et de faire mouche.
00:15:56On l'appelait la mort blanche.
00:15:58Et il a créé une terreur dans les troupes soviétiques
00:16:01qui ont reculé dans un si petit pays.
00:16:03Non mais vraiment, c'est quand même exceptionnel.
00:16:06Ce qui est assez amusant,
00:16:07c'est que l'Europe de l'Ouest,
00:16:08on est un peu loin et on se croit protégés,
00:16:10mais on devrait écouter fortement les pays de l'Est
00:16:12qui ont expérimenté l'occupation soviétique
00:16:14et puis la menace russe actuelle.
00:16:16Il faudrait les écouter.
00:16:17Les Polonais s'arment, s'équipent.
00:16:19Les Finlandais, les Suédois, les Roumains aussi,
00:16:21ce sont tous des pays qui ont face d'eux
00:16:23la réelle menace.
00:16:24Il faut qu'on arrête de se regarder le nombril chez nous.
00:16:26Il va falloir se sortir les mains des poches,
00:16:28au vrai sens du terme, comme au sens figuré,
00:16:30et qu'on soutienne une bonne fois pour toute l'Ukraine.
00:16:32Qu'on compte pas sur les Américains ou sur les autres.
00:16:34De toute façon, le vent va tourner en juillet,
00:16:37donc voilà.
00:16:38Troisième nom, Philippe.
00:16:39Tube, le compositeur Charles Dumont vient de nous quitter.
00:16:42Il avait composé pour Barbara Streisand et Dalida,
00:16:45mais un tube pour Edith Piaf a marqué un tournant majeur
00:16:47dans sa carrière et dans sa vie.
00:16:57Je ne regrette rien, composé pour Edith Piaf en 1960.
00:17:00La chanson qui l'a fait entrer dans la légende
00:17:02est désormais dans la postérité.
00:17:03Tube planétaire, Charles Dumont s'éteint
00:17:05à l'âge de 95 ans à Paris.
00:17:07Et puis d'autres chansons aussi qu'il avait écrites,
00:17:09je pense qu'il avait interprété une chanson
00:17:11qui avait été un tube à la fin des années 70,
00:17:13et une chanson que je trouve fabuleuse,
00:17:15c'est ta cigarette après l'amour,
00:17:17qu'on pourrait plus la faire avec les ligues anti-tabac.
00:17:19C'était après l'amour, la cigarette, je sais pas.
00:17:23Mais le problème de Charles Dumont,
00:17:26c'est qu'il chantait très mal,
00:17:28mais il avait une très belle voix.
00:17:31Je veux dire par là qu'il ne chantait pas bien,
00:17:34mais il avait une belle voix au naturel.
00:17:37La merveille qui est Edith Piaf,
00:17:39qui est capable d'interpréter ses auteurs,
00:17:42Georges Moustaki notamment,
00:17:44et bien sûr Charles Dumont.
00:17:46Malheureusement, je pense à Charles Dumont,
00:17:48mais c'est un génie.
00:17:49Mais l'interprétation, vraiment,
00:17:51on voit Piaf dans sa robe noire,
00:17:53je la vois au Madison Square Garden,
00:17:56une de ses dernières tournées,
00:17:58un mot sur Charles Dumont ?
00:18:00Alors sur lui, mais surtout sur la chanson
00:18:02et la voix qu'on vient d'entendre,
00:18:03ça fait encore frissonner tellement d'années après,
00:18:05c'est hallucinant.
00:18:06Et il était né à Cahors, ville de personnages illustres.
00:18:09Vous êtes né à Cahors, c'est ça ?
00:18:11Comment vous avez deviné ?
00:18:13Comme on parle de musique,
00:18:15une autre légende repart en tournée.
00:18:17Michel Polnareff, l'assure, à 80 ans,
00:18:19c'est sa dernière tournée,
00:18:21enfin à une lettre près,
00:18:22puisque ça s'appelle ma derrière tournée.
00:18:24Derrière, c'est pas un lapsus,
00:18:26c'est une référence à sa célèbre affiche de 1972.
00:18:42Voilà, la derrière tournée de Michel Polnareff
00:18:45passera notamment par l'Accor Arena, le 14 juin.
00:18:47Il annonce aussi un single intitulé Sex Et Terra.
00:18:51Et vous vous souvenez de cette pochette d'album
00:18:54qui a fait tant hurler la France ?
00:18:56J'essaierai de vous faire un cadeau Noël.
00:19:02Quel étrange personnage, Polnareff.
00:19:04C'est la dernière fois, parce que quand vous regardez,
00:19:06vous écoutez Le Bal d'Hélas, par exemple,
00:19:08ça vous donne envie de pleurer.
00:19:09Je serai pendu demain matin.
00:19:10Et en même temps, je n'ai jamais réussi,
00:19:12je ne sais pas vous,
00:19:13mais à éprouver de la sympathie pour cet homme.
00:19:15C'est vraiment très étrange.
00:19:18On aime Michel Berger, on l'aime.
00:19:20On aime Jean-Jacques Goldman et on l'aime.
00:19:22On l'aime d'amour.
00:19:23Polnareff, il est incontestablement un génie
00:19:25de l'écriture et de la mélodie.
00:19:27Mais moi, je n'ai jamais réussi à l'aimer.
00:19:29Au point d'aller voir un concert.
00:19:30Moi, je l'aime bien.
00:19:31Je trouve que la transition est excellente avec le premier thème.
00:19:33Il essaie d'être vert lui aussi, c'est ça ?
00:19:39Il est bien, il s'y met, le gars.
00:19:41C'est pas un débutant.
00:19:43Non, mais là, il s'y met.
00:19:45Il se lâche, il se lâche, c'est bien.
00:19:47Allez, vous restez avec nous.
00:19:48Merci beaucoup Félix, Mathieu.
00:19:49Dans un instant, retour sur cette mobilisation
00:19:51des agriculteurs contre l'accord du Mercosur.
00:19:54Barrage, manifestation, la position de la France
00:19:57fait-elle poids face à ce traité ?
00:19:59Alors, parlons vrai.
00:20:00Est-ce que la signature de cet accord est inéluctable ?
00:20:03Comprenez-vous nos agriculteurs qui manifestent
00:20:05aujourd'hui à cette question ?
00:20:07Mercosur, la France doit-elle aller au clash
00:20:09avec les autres pays européens ?
00:20:10Vous dites oui à 96%.
00:20:12Vous les réagir au datant vos appels
00:20:14au 0826 300 300.
00:20:16Et avec nous, pour en parler,
00:20:17Jean Quatremer est avec nous,
00:20:18journaliste à Libération,
00:20:19correspondant européen à Bruxelles.
00:20:21Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:20:24C'est quand même un des plus beaux noms
00:20:25du journalisme français.
00:20:26Jean Quatremer, honnêtement,
00:20:27j'aurais adoré m'appeler Françoise Quatremer.
00:20:30Avant de poser la question,
00:20:32comment s'appelle ce chat
00:20:33qui était sur vos genoux il y a quelques instants ?
00:20:37Je vais vous le présenter.
00:20:38Il s'appelle César.
00:20:40Très bien.
00:20:42César, on l'embrasse.
00:20:44Petite question.
00:20:47Petite question rapide et réponse rapide
00:20:50en matière de négociation.
00:20:51Est-ce que la France est devenue un tout petit pays ?
00:20:54La question est vite répondue.
00:20:55Non.
00:20:56On en parle dans un instant.
00:20:58Avec le chat, Jean Quatremer.
00:21:00Il se sera appelé Félix alors là.
00:21:02Tout de suite.
00:21:04Sud Radio.
00:21:05Parlons vrai.
00:21:06Parlons vrai.
00:21:07Sud Radio.
00:21:08Les vraies voix Sud Radio,
00:21:1017h-19h,
00:21:11Philippe David,
00:21:12Cécile de Ménibus.
00:21:15Les amis, on vous souhaite la bienvenue.
00:21:17Pourtant, ça semblait facile à dire.
00:21:21Mais n'hésitez pas.
00:21:22Mésiblement pas.
00:21:23J'aime bien rajouter une lettre comme ça.
00:21:26Voilà.
00:21:27C'est celle que vous voulez.
00:21:29Vous prenez celle que vous voulez.
00:21:30Peu importe.
00:21:31Enfin bref.
00:21:32Philippe Bilger est avec nous.
00:21:33Françoise Degoy.
00:21:34Et j'allais dire Benoît Perrin.
00:21:36Non, Loïc Guérin.
00:21:37Ça n'a rien à voir.
00:21:39Il manque plusieurs mots.
00:21:40Plusieurs lettres.
00:21:41C'est le problème.
00:21:44Benoît ?
00:21:46Il existe vraiment Benoît Perrin.
00:21:49Il vient dans les vraies voix.
00:21:51Non, ça n'existe pas du tout.
00:21:53Il y a de la fiscalité qui vous distingue.
00:21:55Oui, c'est ça.
00:21:56Et Philippe David, bien entendu.
00:21:58Tout de suite, le grand débat du jour.
00:22:00Les vraies voix Sud Radio.
00:22:02Le grand débat du jour.
00:22:04La signature de l'accord du Mercosur,
00:22:05c'est la fin de l'élevage français-européen.
00:22:07La fin.
00:22:08C'est terminé.
00:22:09Dans 10 mois, il disparaît.
00:22:10La France, aujourd'hui,
00:22:11ne signerait pas en l'état
00:22:12ce traité Mercosur.
00:22:13Nous ne croyons pas au préaccord
00:22:15tel qu'il a été négocié.
00:22:16On a vraiment l'intention de faire du bruit.
00:22:19On va, bien sûr, se diriger vers les préfectures,
00:22:22en tracteur, un peu partout dans France.
00:22:24Nous ne pouvons pas demander à nos agriculteurs
00:22:27de changer leur pratique,
00:22:28de se passer de certains produits phytosanitaires
00:22:30et, en même temps, d'ouvrir notre marché
00:22:32à des importations massives
00:22:33de produits qui ne respecteraient pas les mêmes critères.
00:22:35Et il faut absolument qu'Emmanuel Macron nous entende.
00:22:39Il ne s'agit pas qu'il prenne simplement la parole
00:22:41sur le tarmac.
00:22:42Il faut qu'il utilise son droit de veto.
00:23:00Alors, parlons vrai.
00:23:01Est-ce un symbole de la perte d'influence
00:23:03de la France en Europe ?
00:23:04Est-ce que cette perte d'influence a pour conséquence
00:23:06un isolement qui l'empêche de constituer
00:23:08une minorité de blocage ?
00:23:10Et à cette question, Mercosur,
00:23:12la France doit-elle aller au clash
00:23:13avec les autres pays européens ?
00:23:15Vous dites que 95% voulaient réagir
00:23:18au datant de vos appels au 0826-300-300.
00:23:21Et avec nous pour en parler,
00:23:22Jean Quatremer, journaliste à Libération
00:23:24et correspondant européen à Bruxelles.
00:23:26Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:23:28Philippe Bigère.
00:23:29J'ai scrupule à proférer des banalités
00:23:33devant un spécialiste de l'Europe.
00:23:35Mais en réalité, d'abord,
00:23:39je me suis frappé de voir une réaction pugnace
00:23:42mais qui me semble tardive
00:23:44de la part d'un président
00:23:46qui a été peu interventionniste
00:23:49à Bruxelles sur ce terrain-là.
00:23:52Deuxième élément, j'ai cru comprendre
00:23:55que la position française
00:23:57et le président qui l'incarne
00:23:59commençaient sérieusement à exaspérer
00:24:02les partenaires qui n'ont qu'une envie,
00:24:04c'est de signer ce traité
00:24:06parce qu'à tort ou à raison,
00:24:08on sert qu'ils y trouvent un avantage.
00:24:10Donc un clash semble souhaité,
00:24:13notamment par nos auditeurs.
00:24:15Mais je vois mal, en dehors
00:24:17d'une sorte de tentative désespérée
00:24:21de montrer qu'on est contre,
00:24:23qu'est-ce qui peut aboutir de positif,
00:24:25malheureusement, pour les paysans français.
00:24:27François Asselineau.
00:24:28Moi, je ne suis pas d'accord du tout avec vous, Philippe.
00:24:31Je pense que la diplomatie française s'agite
00:24:35et en tout cas travaille.
00:24:36Je ne suis pas sûr qu'Emmanuel Macron
00:24:38et ses Sherpas européens et internationaux
00:24:42n'aient pas réussi à rassembler
00:24:44la minorité nécessaire.
00:24:46Il faut 45% à peu près de la population.
00:24:48Je ne sais plus, Jean nous rendra le chiffre.
00:24:50Mais je crois que la Pologne,
00:24:52a priori, a été embarquée.
00:24:53Je pense que l'Élysée travaillait sur l'Autriche.
00:24:56L'Italie.
00:24:57Les Pays-Bas.
00:24:58Et que je ne suis pas certain
00:25:01qu'on n'assiste pas justement
00:25:03à un renversement total de la table
00:25:05d'un Emmanuel Macron
00:25:06qui aurait là, à mon avis,
00:25:07une victoire politique très puissante
00:25:09en annonçant
00:25:10nous avons la minorité de blocage
00:25:11et nous bloquons.
00:25:12Je ne préjuge de rien
00:25:14ce que j'ai, moi, dans les tuyaux diplomatiques.
00:25:16C'est qu'en tout cas,
00:25:18ce scénario-là
00:25:19n'est pas un scénario
00:25:20qui est à foutre à la poubelle ce soir.
00:25:21Loïc Guerre.
00:25:22Alors, ce qui m'exaspère,
00:25:23c'est que j'ai l'impression d'une redite.
00:25:25Vous vous souvenez que Hollande
00:25:26faisait mine de découvrir
00:25:27au moment où ça clashait un peu
00:25:28qu'il y avait un accord de libre-échange
00:25:30qui était en phase d'être signé par la France
00:25:32avec l'Europe
00:25:33et le Canada.
00:25:35Et il avait pris une posture,
00:25:37tout à coup, de découverte
00:25:38en disant je resterai vigilant.
00:25:39Il avait sorti une phrase
00:25:40qui avait essayé de calmer un peu
00:25:41l'opinion publique
00:25:42qui, évidemment, était plutôt hostile.
00:25:43J'ai un peu l'impression d'une redite.
00:25:45C'est-à-dire que quand ça sort,
00:25:46on finit par s'agiter dans la classe politique
00:25:48mais qu'en réalité,
00:25:49quand on retourne aux bonnes petites affaires,
00:25:51on se moque royalement de l'intérêt national
00:25:53et que la souveraineté passe à la corbeille
00:25:55en temps normal.
00:25:56Jean Quatremer,
00:25:57vous êtes journaliste à Libération,
00:25:59correspondant européen à Bruxelles.
00:26:01Une autre question,
00:26:02la France doit-elle aller au clash
00:26:03avec les autres pays européens ?
00:26:04J'ai envie de vous poser la question suivante.
00:26:06Michel Audiard disait
00:26:07quand les hommes de 120 kilos
00:26:08parlent à ceux de 40,
00:26:09ceux de 40 ont une sérieuse tendance à les écouter.
00:26:11Quel est le poids de la France
00:26:12aujourd'hui en Europe ?
00:26:13Et est-ce que les négociations avancent, surtout ?
00:26:16Là, pour le coup,
00:26:17les négociations, oui,
00:26:18avancent sérieusement
00:26:19puisqu'aujourd'hui,
00:26:20l'Italie rejoint la France
00:26:21dans la minorité de blocage.
00:26:23Ce qui veut donc dire
00:26:24que la minorité de blocage est réunie
00:26:26lorsque vous avez
00:26:2765% ?
00:26:2845%.
00:26:2945% des États
00:26:31ou 35% de la population
00:26:34européenne qui s'oppose à un accord.
00:26:37Donc Italie, France, Autriche,
00:26:40Pays-Bas,
00:26:41mais peut-être Belgique.
00:26:42La Pologne.
00:26:43La Pologne.
00:26:44Point.
00:26:45Oui, voilà,
00:26:46donc c'est ce que je pense.
00:26:47Je pense qu'il est en train
00:26:48de réussir son coup.
00:26:49En réalité, la semaine dernière,
00:26:50on était,
00:26:51je ne sais pas ce que vous en pensez, Jean,
00:26:52vous êtes plus affûté,
00:26:53mais toutes les discussions
00:26:54que j'ai pu avoir, moi,
00:26:55dans ce domaine
00:26:56montrent qu'en réalité,
00:26:58la France est tout à fait capable
00:27:00de faire une opposition.
00:27:02Et là, ça serait spectaculaire.
00:27:04Qu'est-ce que vous en pensez ?
00:27:06Alors écoutez,
00:27:07dans l'histoire de l'Union européenne,
00:27:09lorsqu'un pays comme la France,
00:27:11l'Allemagne,
00:27:12l'Italie,
00:27:13ou à l'époque la Grande-Bretagne,
00:27:15s'opposait à un accord,
00:27:17à un deal,
00:27:18à un compromis,
00:27:19on ne lui passe pas sur le corps.
00:27:20On peut passer sur le corps
00:27:21du Luxembourg,
00:27:22de la Belgique,
00:27:23de la Slovénie
00:27:24ou de l'Estonie.
00:27:25Ça s'est arrivé déjà
00:27:26et ça arrive fréquemment,
00:27:27d'un grand pays,
00:27:28ça n'est juste pas possible.
00:27:30Ne serait-ce que parce que
00:27:31la construction européenne
00:27:32sans la France
00:27:33ou sans l'Allemagne,
00:27:34ça n'existe pas.
00:27:35Donc, même s'il n'y avait pas
00:27:37eu de minorité de blocage,
00:27:39si la France avait invoqué
00:27:41ses intérêts nationaux,
00:27:42je peux vous assurer
00:27:43qu'on aurait trouvé un moyen
00:27:45de rembarquer la France
00:27:47dans cette négociation.
00:27:49Donc, je veux dire que
00:27:51la grande excitation nationale
00:27:53à laquelle on assiste
00:27:54depuis quelques jours,
00:27:55à cause des réculteurs,
00:27:57à Bruxelles,
00:27:58on regarde ça de façon un peu...
00:28:00avec beaucoup de froideur
00:28:01parce qu'on savait déjà
00:28:03qu'il n'était pas question
00:28:04de mettre la France en minorité.
00:28:05Alors attention,
00:28:06il y a une subtilité
00:28:07dans les négociations européennes,
00:28:08c'est que lorsqu'il peut arriver
00:28:11qu'un pays ait un intérêt
00:28:14à la COP,
00:28:15mais ne puisse pas l'assumer
00:28:16devant son opinion publique.
00:28:18Et si on ne peut pas l'assumer
00:28:20devant son opinion publique,
00:28:21on accepte en fait à Bruxelles
00:28:23de se faire mettre en minorité.
00:28:24C'est arrivé par exemple
00:28:25il y a plusieurs fois
00:28:26avec l'Allemagne.
00:28:27Et on dit,
00:28:28vous allez voter contre moi,
00:28:29comme ça je vais rentrer chez moi
00:28:30et je vais dire,
00:28:31je me suis battu comme un chien
00:28:32et finalement,
00:28:33il n'y a pas eu d'accord.
00:28:35Ça, ça aurait pu être possible.
00:28:37Mais ça n'est plus possible
00:28:38aujourd'hui.
00:28:39Pourquoi ?
00:28:40Parce que le gouvernement
00:28:41de Michel Barnier
00:28:42est minoritaire,
00:28:43parce que la situation
00:28:44politique française s'est dégradée.
00:28:45Donc, ça aurait pu avoir lieu
00:28:46avant le mois de juin
00:28:47et la dissolution malheureuse
00:28:48d'Emmanuel Macron.
00:28:49Mais aujourd'hui,
00:28:50ça n'est pas le cas.
00:28:51L'intérêt de Michel Barnier
00:28:52et l'intérêt de la France,
00:28:53c'est d'éviter
00:28:54que le Rassemblement national
00:28:56capitalise sur l'accord
00:28:58du Mercosur,
00:28:59capitalise sur la colère
00:29:01des agriculteurs français,
00:29:03qui à mon avis,
00:29:04est infondée.
00:29:05Si vous me posez la question,
00:29:06je vous expliquerai pourquoi.
00:29:07Capitaliser sur cette colère.
00:29:09Et donc, évidemment,
00:29:10l'intérêt de l'Union européenne,
00:29:11ce n'est pas de perdre la France,
00:29:13c'est au contraire
00:29:14d'accueillir à bord.
00:29:15Philippe Billard.
00:29:16Jean Quatremer,
00:29:17comment expliquer alors,
00:29:18mais sinon par mon ignorance
00:29:20dans ce domaine,
00:29:21peut-être,
00:29:22le fait que la France,
00:29:24vous venez de le dire,
00:29:26va réussir avec d'autres pays
00:29:29dans le Mercosur,
00:29:30mais qu'en même temps,
00:29:31l'opinion française
00:29:33a l'air de considérer
00:29:35qu'on n'est plus très important
00:29:37en Europe
00:29:38et qu'on n'est plus écouté ?
00:29:40Vous savez,
00:29:41ce n'est pas à vous
00:29:42que je vais raconter
00:29:43le l'ensembleau de la France.
00:29:46On perd de l'influence,
00:29:47on n'a plus d'empire,
00:29:48on n'a plus rien,
00:29:49nous ne sommes dans rien,
00:29:51nous sommes en décrochage économique.
00:29:53Le jour où les Français
00:29:54sont contents de la France
00:29:56n'est pas encore arrivé.
00:29:57Donc non,
00:29:58ça ne me surprend pas énormément.
00:30:00En l'occurrence,
00:30:01la France,
00:30:02au moins au sein de l'Union européenne,
00:30:04est un pays qui reste important
00:30:05et qui est même,
00:30:06aujourd'hui,
00:30:07en meilleure situation
00:30:08que ne l'est l'Allemagne.
00:30:09Parce que l'Allemagne
00:30:10a totalement décroché économiquement.
00:30:11Je vous rappelle
00:30:12qu'elle est quand même
00:30:13sa deuxième année en récession,
00:30:14alors que nous avons évité la récession.
00:30:16Je vous rappelle
00:30:17que le modèle économique de l'Allemagne
00:30:19qui était bâti
00:30:20avec une triple dépendance,
00:30:21dépendance des États-Unis
00:30:22pour la défense,
00:30:23de la Russie
00:30:24pour l'énergie pour le marché
00:30:25et de la Chine
00:30:26pour le commerce,
00:30:27s'est effondré
00:30:28et que l'Allemagne
00:30:29n'arrive pas à trouver
00:30:30une nouvelle martingale
00:30:31qui lui permettrait
00:30:32de sortir du trou
00:30:33dans lequel elle est tombée.
00:30:34Et donc la France,
00:30:35de ce point de vue-là,
00:30:36elle n'est pas du tout
00:30:37en mauvaise posture.
00:30:38La situation politique
00:30:39est complexe,
00:30:40mais nous sommes plutôt
00:30:41en position de force,
00:30:42actuellement,
00:30:43contrairement à l'impression qu'on a.
00:30:44Loïc Guérin court
00:30:45et répond fort
00:30:46sur ce que ça appelle beaucoup
00:30:47aux 0,826, 300, 300.
00:30:48Très courte question,
00:30:50vous pouvez nous expliquer
00:30:51un petit peu
00:30:52quel serait selon vous
00:30:53le scénario
00:30:54si d'aventure
00:30:55on arrivait à réunir
00:30:56une minorité de blocage ?
00:30:57Est-ce qu'on va juste
00:30:58pouvoir polisser l'accord
00:30:59qui est en cours
00:31:00pour essayer de le faire passer
00:31:01auprès de l'opinion publique
00:31:02et le faire repasser
00:31:03par la porte de sortie,
00:31:04enfin plutôt d'entrée
00:31:05mais la petite porte de service
00:31:06ou est-ce qu'au contraire
00:31:07c'est vraiment un blocage net
00:31:08et on oublie les négociations ?
00:31:09Alors ça serait malheureux
00:31:10parce que je vous rappelle
00:31:11quand même que
00:31:12la part de marché
00:31:13de l'Union européenne
00:31:14avec le Mercosur,
00:31:15c'est quand même
00:31:16une grande partie
00:31:17de l'Amérique latine,
00:31:18cette part de marché
00:31:19elle est passée
00:31:20de 35% à 17%
00:31:21alors que la Chine
00:31:22elle prenait pied
00:31:23sur ce marché
00:31:24qui est extrêmement prometteur.
00:31:25C'est une zone
00:31:26en développement rapide,
00:31:27le Brésil,
00:31:28l'Argentine,
00:31:29etc.
00:31:30Nous avons en plus
00:31:31besoin des marchés rares
00:31:32de l'Amérique du Sud.
00:31:33Pourquoi ?
00:31:34Comme le lithium
00:31:35pour la voiture électrique.
00:31:36Parce que tout simplement
00:31:37la Chine est en train
00:31:38de faire
00:31:39des marchés
00:31:40qui sont extrêmement
00:31:41prometteurs
00:31:42parce qu'il y a
00:31:43des marchés qui sont
00:31:44très prometteurs
00:31:45et qui sont très prometteurs
00:31:46par rapport à la Chine
00:31:47qui est en train
00:31:48de fermer
00:31:49les robinets des exportations
00:31:50et de reprendre le contrôle
00:31:51de toutes ces entreprises exportatrices.
00:31:52Je veux bien,
00:31:53on peut sauver
00:31:54nos agriculteurs,
00:31:55enfin nos agriculteurs,
00:31:56on peut sauver
00:31:57la filière de la viande bovine
00:31:58qui pourrait éventuellement
00:31:59être menacée.
00:32:00Je vous rappelle quand même
00:32:01qu'on importe actuellement
00:32:02200 000 tonnes
00:32:03de viande bovine
00:32:04du Mercosur
00:32:05et qu'on va en emporter
00:32:06100 000 tonnes supplémentaires.
00:32:09Ce n'est quand même
00:32:10pas la fin du monde
00:32:11c'est 1,5%
00:32:12ou 1,2%
00:32:13de notre consommation.
00:32:14Donc ce n'est pas énorme.
00:32:15Mais donc, est-ce qu'on veut se couper de ce marché ? C'est une vraie question.
00:32:18Au fond, est-ce qu'on s'accroche à une économie du passé ?
00:32:22Quelque part, c'est un peu brutal, mais du passé qui est l'agriculture,
00:32:36ou est-ce qu'on veut au contraire raccrocher les wagons pour essayer de rattraper les États-Unis, de rattraper la Chine ?
00:32:43Question. Si on prépare le modèle agricole, pourquoi pas ?
00:32:47— Allez, 0826-300-300. Jérôme, qui est avec nous, de Saint-Jérôme.
00:32:51Jérôme, une réaction. Et dans un instant, Paul sera avec nous. On vous écoute, Jérôme.
00:32:56— Qui est des agriculteurs. — Oui. Je voulais rebondir sur ce que disait votre auditeur.
00:33:01— C'est invité. Jean Quatremer. — Oui, votre invité, Jean Quatremer.
00:33:05Effectivement, il parlait de savoir dans cet accord commercial international ce qu'on mettait dans la balance.
00:33:13Sauf que le monde agricole français, à un moment donné, il peut pas absorber...
00:33:18Même si ça représente 1,5%, on n'a plus de marge de manœuvre. On est déjà au bord du gouffre. Voilà.
00:33:25Et à un moment donné, rien n'est fait. Et avant d'aller voir sur des accords commerciaux internationaux,
00:33:29qu'on regarde déjà en Europe comment le monde agricole vit. Il vit très mal. Et rien n'est fait pour essayer de l'aider.
00:33:36Donc à un moment donné, moi, je suis pas contre le Mercosur, parce qu'effectivement, c'est des accords internationaux, etc.
00:33:41Mais c'est un obstacle de plus. Et aujourd'hui, c'est ça. Et demain, ça va être quoi ?
00:33:46Et à un moment donné, on est la variable d'ajustement. Voilà. Et rien n'est fait pour nous aider. Rien n'est fait.
00:33:53— Alors, Jérôme, vous ne bougez pas. On va prendre Paul, qui nous appelle du Lot-et-Garonne. Bonsoir, Paul.
00:33:59— Oui. Bonsoir à tous. — Et vous êtes agriculteur également.
00:34:03— Je suis agriculteur également. Moi, je suis tout à fait d'accord avec Jérôme. Le problème qu'il y a, c'est qu'on ouvre toujours la porte.
00:34:08L'agriculture, c'est pas grave. M. Quatremer, vous êtes bien gentil. L'agriculture, c'est la gestion des territoires.
00:34:14Nous, on sème du blé. Il n'y a pas de ronces. Sinon, il va y avoir des ronces et des chardons partout.
00:34:18Aujourd'hui, on emploie beaucoup de monde. On fait vivre beaucoup de monde. Alors bien sûr, c'est abstrait.
00:34:23Mais on fait vivre énormément de personnes. On a une pyramide des âges très élevée. Aujourd'hui, installer des jeunes, ça va être compliqué.
00:34:29On va couler l'agriculture française. Et l'économie de la France repose aussi sur la production locale.
00:34:38Quand on n'a pas eu des masques, c'était dramatique. Et aujourd'hui, on n'en a tiré aucune conséquence.
00:34:43On va vendre le Doliprane. On continue. On est de la mondialisation à marche forcée. Moi, je suis d'accord avec ça.
00:34:50Et je rappelle quand même que pendant le Covid, le Président avait dit qu'il fallait réindustrialiser, donner la souveraineté à la production.
00:34:59On voit où on en est. Donc aujourd'hui, nous, ce qui va se passer demain, on commence les manifs. Et ce coup-ci, on ira au bout.
00:35:05Il faut monter jusqu'à l'Elysée. On ira jusqu'à l'Elysée. Je pense qu'aujourd'hui, les jeunes sont déterminés.
00:35:09— Paul, merci beaucoup. Jérôme, merci beaucoup. Jean Quatremer, il faut quand même protéger cette filière nourricière, si j'ai envie de dire.
00:35:15— Alors... — Surtout quand on voit les normes environnementales et sanitaires dans les pays du Mercosur.
00:35:20— Non mais c'est intéressant, parce que Jean Quatremer lui dit que les électeurs ne sont pas si désavantagés. Donc pourquoi ?
00:35:25— Je peux donner deux exemples de deux accords de libre-échange qu'on a signés récemment. Celui avec le Japon au lendemain de l'élection de Donald Trump,
00:35:33qui a accéléré d'un seul coup la négociation avec le Japon alors que ça traînait depuis une dizaine d'années, et l'accord avec le Canada,
00:35:39le CETA, qui a été signé juste après l'élection de Trump et qui était déjà en négociation. Avec le Japon, nos agriculteurs et les marchands de vin
00:35:47et de spiritueux ont été gagnants. C'est-à-dire qu'on a pu enfin exporter libre de droit le vin, nos cognacs, nos armagnacs et surtout de la viande bovine,
00:35:57parce que les Japonais ne mangeaient pas de viande bovine européenne. Le CETA, donc l'accord avec le Canada, on avait craint...
00:36:07Rappelez-vous les manifestations qu'il y a eues pendant au moins une année. On avait craint que la filière bovine européenne, à cause de l'augmentation
00:36:15des quotas d'importation, implose. C'est le contraire qui s'est passé. C'est nous qui exportons notre bœuf, alors que les exportations de bœuf du Canada
00:36:25n'ont pas eu lieu. Pourquoi ? Parce qu'à cause de nos normes, ça obligerait les exportateurs canadiens à avoir des filières séparées,
00:36:32une filière par exemple avec bœuf aux hormones et une filière sans bœuf aux hormones. Et donc ils ont considéré que ça va leur coûter infiniment trop cher
00:36:39et ils ont renoncé à leurs quotas d'exportation. Résultat des courses, c'est qu'aujourd'hui, nous sommes bénéficiaires. Donc ça n'est pas vrai de dire
00:36:47que l'agriculture, l'agriculteur, les agriculteurs sont la variate d'ajustement. C'est l'impression que ça donne. Il faut dire aussi que les syndicats
00:36:54travaillent bien, les agriculteurs au corps, pour leur faire passer ce message. Mais pratiquement, pour l'instant, ça ne s'est pas vérifié.
00:37:00Alors je ne dis pas que ça ne se vérifiera pas avec l'adaptation, mais je ne crois pas, vu les conditions qu'on a mises à cet accord.
00:37:05— Petite réflexion de Jérôme, peut-être. — Petite réflexion de Jérôme, le traducteur du jour.
00:37:10— Moi, je suis pas du tout d'accord, parce que de toute façon, on a l'analyse que fait votre amitié Jean Quatremer. Effectivement, on le voit.
00:37:18A posteriori, il faut se rendre compte qu'effectivement, au niveau de l'accord avec le Canada, on reste à l'excellent terme.
00:37:24C'était pas gagné d'avance. C'était un accord commercial. Et peut-être qu'effectivement, l'agriculture aurait pu en bâtir. Et ça n'a pas été le cas pour l'instant.
00:37:33Mais on ne sait pas comment ça va évoluer. Ça, c'est la première chose. Et la deuxième chose, c'est qu'à un moment donné,
00:37:38le monde agricole français, européen n'a pas les reins assez solides pour pouvoir faire face à tous ces enjeux internationaux et commerciaux.
00:37:49— On va rassurer Jean Quatremer. Les chats ne sont pas prévus dans l'accord sur le mercosur. Parce que pour ceux qui nous regardent en vidéo,
00:37:56il est magnifique. C'est un Maine Coon, c'est ça ? — C'est César.
00:37:59— Je suis dans le rôle du docteur No.
00:38:02— Ah ah ah ! Le spectre ! Dans le rôle du spectre avec son chat. Ah ah !
00:38:09— Merci, Jérôme. Merci, Jérôme. Merci, Paul. Jérôme, vous allez rester avec nous.
00:38:13Merci beaucoup, Jean Quatremer, journaliste à Libération et correspondant européen à Bruxelles. Et on embrasse César, bien entendu,
00:38:21qui a l'air au bout du rouleau, tellement il est... — On le salue, même, César.
00:38:24— On le salue. Et Rosalie. Alors vous l'avez toujours. Ha ha ha ! — On va pas en faire des salades de César.
00:38:29— Merci pour ce sujet passionnant. Et vous savez comme on aime les agriculteurs. Et on vous laisse, bien entendu, nos micros ouverts.
00:38:36Jérôme, vous restez avec nous. Dans un instant, vous allez pouvoir faire votre Mercosur face aux vrais voix du jour. Vous êtes prêt ?
00:38:45— Je suis prêt. — Voilà. On fait une petite pause. On revient dans un instant. Vous avez vu le « Je suis prêt ».
00:38:50Très calme, très serein. — Très calme. Il est modéré, mais il est dangereux.
00:38:53— Je pense que, comme diraient les jeunes, vous allez manger votre race. Allez, à tout de suite.
00:38:57— Sud Radio, votre attention et notre plus belle récompense.
00:39:01— C'est un grand plaisir maintenant qu'on a la Sud Radio sur Lyon. Et la famille grandit. C'est une super nouvelle.
00:39:07— Sud Radio, parlons-vous. Les vraies voix Sud Radio, 17h-19h. Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:39:15— Nous avons le plaisir aujourd'hui d'accueillir non pas Elton John, non pas Joe Biden, mais Philippe Bill Jett.
00:39:25— C'est quand même 10 ans au-dessus. — Qu'est-ce que j'ai à dire ? C'est pourquoi vous faites ces comparaisons
00:39:29en fonction de son âge ou en fonction de son physique ? — C'est la notoriété.
00:39:32— C'est la notoriété. Je sais pas combien ça vous vient, comme ça. — Une star internationale, mondiale.
00:39:36— Elton John ne fait pas trop désagréable. — Joe Biden est quand même président de l'Union.
00:39:40— C'est ce que j'allais dire, oui. J'espère. — Il est président de l'Union, ce sera pour des temps.
00:39:44— Il est président de l'Union. — Oui, mais je préfère Elton. — Vous voulez que je dise quoi ? Squeezie et des influenceurs, c'est ça ?
00:39:50— Comparé à mon idole absolue, Jean-Jacques Goldman, à part Philippe David, il y a Jean-Jacques Goldman.
00:39:57— Ce que j'adore, c'est qu'en fait, elle a eu le malheur, Cécile, de ne pas commencer par lui.
00:40:01On va en manger pendant toute l'émission. — Mais elle s'est rattrapée de lui.
00:40:06— On va manger de lui. Qui c'est qui, tu l'as dit. — Françoise. Françoise, c'est un mètre des années, vous allez voir.
00:40:10Je vais remonter la rase avec mes doigts comme ça. Jérôme, vous êtes avec nous. — Oui, je suis là.
00:40:17— C'est à vous de lancer le jingle. — Eh ben allons-y. Allez à Jacques Thaïs.
00:40:23— Ah, il est impressionnant. Il a des ongles. — Le quiz de l'actu.
00:40:27— On fera un best-of genre de tous ces lancements. Allez, Jérôme, écoutez bien cette question.
00:40:32Qui c'est qui, qu'il a dit à un point. On démarre toujours très doucement. Vladimir Poutine ne veut pas de la paix.
00:40:38— Jérôme. — Emmanuel Macron. — Bonne réponse de Jérôme. — Bravo, Jérôme.
00:40:43— Qui c'est qui, qu'il a dit à deux points sur la présidentielle. Si c'est une élection qui a lieu là, tout de suite,
00:40:49sans doute que je peux être incité à y aller. Si c'est en 2027, nous avons une relève suffisante. Jérôme.
00:40:56— Je sais. — Jean-Luc Mélenchon. — Bonne réponse de Françoise de Gaulle, qui marque deux points.
00:41:04— Écoutez bien, Jérôme, deux points toujours sur l'accord du Mercosur. La Commission européenne est en train de passer en force
00:41:11pour qu'il n'y ait pas de débat démocratique. — Jérôme. — Sébastien Chenier. — Non. — Manuel Bompard. — Non.
00:41:19— Marine. — Bonne réponse de Françoise de Gaulle, qui ré-engrange deux points. — Ça va, Philippe Bilger ?
00:41:25— Ça va, les gars ? — Où je gagne, où j'arrête. — Qui c'est qui, qui l'a dit à trois points ? Attention, elle vaut trois points.
00:41:33C'est suite à la citation de Jean-Luc Mélenchon. Je ne savais pas qu'en plus de toutes les qualités qui sont les siennes,
00:41:39Jean-Luc Mélenchon était la pitié, celui qui prévoyait la vie politique. Jérôme. Et c'était ce matin sur Sud Radio.
00:41:49— Ça, c'est Manuel Valls ? — Bonne réponse de Françoise de Gaulle. — Manuel Valls. — Et vous connaissez le proverbe « La pitié vient en mangeant ».
00:41:57— Oui. — Ça va. — Ayez pitié de moi. Moi, moi, moi. — Jésus, Marie-Joseph. — Vous êtes vraiment pitié. What a pity.
00:42:07— Question « Qui c'est qui, qui l'a dit ? » deux points. Emmanuel Macron a fait une croix sur l'agriculture française.
00:42:12— Jérôme. — Jordan Bardella ? Marine Le Pen ? Marion Maréchal ? Marine Le Pen ? — Vice-président.
00:42:23— Ben, c'est... — Chenu. — Bonne réponse de Philippe Michel. — Chenu. — Au sein de l'article, j'ai eu une chance.
00:42:28— Ben ça, c'est que vous avez remplacé, maintenant. Retallé par Chenu. — Alors « Qui c'est qui, qui l'a dit ? » à 3 points. Il vaut cher.
00:42:35Je me demande comment un type comme Donald Trump peut inaugurer son mandat par une capitulation, par une humiliation pour l'Ouest,
00:42:41pour l'OTAN et pour lui-même, s'il donnait la possibilité à Poutine de vaincre l'Ukraine. C'est un ancien chef de gouvernement.
00:42:48Il l'a dit en français, aujourd'hui, en France. Jérôme. — Il a fait une fête. — Je sais qui c'est. — Non, non, non, non, dis pas.
00:42:58Non, mais tu peux pas dire ça. — Jérôme. — Boris Johnson. — C'est fini, c'est fini, c'est fini. — Allez, c'est fini, va.
00:43:07— C'est fini, c'est fini. — Eh bien écoutez, c'est Françoise de Gouin qui a gagné avec 9 points. — Et voilà ! Merci beaucoup.
00:43:13— 2 points. Jérôme, 1 point. Et Loïc Guérin était au palais de justice. — Je n'ai pas essayé de contester, mais ma dernière réponse me semblait au même moment que l'autre.
00:43:23— Non, non, non, j'étais devant. Non, non, mais... — Mais par courtoisie, je cèderai. — C'est ça, de par courtoisie. C'est simplement juste.
00:43:27— Mais par courtoisie uniquement. Vous lui donnez 3 points, vous avez gagné quand même. — Oui, allez, on y va. — Vous avez 3 points, Loïc Guérin.
00:43:31— Ça va, ça va, ça va. — Heureusement qu'il joue pas au tiercé, hein, parce que ça serait une catastrophe.
00:43:37— Tiens, Jérôme ! — Comment on est dans cette émission ? 53 points après la fin du match.
00:43:41— Jérôme, on est ravis en tout cas d'avoir été avec vous, surtout en ce jour, bien entendu, de mobilisation des agriculteurs. Vous prenez soin de vous.
00:43:50— Merci. Merci de m'avoir reçu. Et bravo pour votre émission, que j'écoute assez régulièrement, parce que je vous apprécie tous. Merci.
00:43:58— Merci. Vous êtes un chou. Et « assez régulièrement » n'est pas suffisant, Jérôme.
00:44:01— Allez, on vous embrasse très fort. Et surtout, à très bientôt. Dans un instant, le journal La Météo, le coup de gueule de M. Philippe David.
00:44:13— Vous auriez joué avec moi dans la cour de récré ? — Surtout pas. — Eh bien écoutez, je vous amène jouer avec moi, et même Françoise Degoy, et même Loïc Guérin,
00:44:19et même Philippe Légère, et même tous les auditeurs. — Allez, à tout de suite.
00:44:23— Chers amis, puisque vous l'avez réclamé à corps et à cri, Philippe Légère est avec nous aujourd'hui. — À corps et à cri.
00:44:40— Il a dit oui. — Le terme est faible. — Et je viens toujours avec un immense plaisir, je ne sais pas, de dire que c'est dans l'espace médiatique mon émission préférée.
00:44:50— C'est sympa pour les autres. En fait, vous dites la même chose aux autres. — Non, je dis toujours cela. — Ah, c'est bien. En mine, en offre.
00:44:57— Et j'en parle même pour le lundi, même le mercredi. — Et Françoise aussi, c'est son émission préférée.
00:45:04— Oui, malgré le lundi et le mercredi, effectivement. Et si c'était 4 jours, eh bien je serais obligée de supporter 4 jours.
00:45:10C'est pas grave, je vous aime, Milgœur. Mais bon, n'en faites pas trop quand même. N'en faites pas trop.
00:45:16— Et avec nous, Loïc Guérin, bien sûr. Et qu'est-ce qu'on pourrait dire sur Loïc Guérin, à part que c'est un sage.
00:45:25— Oui. — Non mais c'est vrai que c'est un sage, Loïc Guérin. — Il est devenu indispensable. — Il est indispensable. C'est un sage.
00:45:30Quand il parle, c'est toujours très carré, très... Voilà, c'est un sage. Voilà. Vous connaissez des histoires drôles ou pas ?
00:45:37— Oui. — Allez-y. — Non, non, non. Pas comme ça. — Oh là là. Vous voyez, c'est un sage. C'est un sage.
00:45:42— Et Philippe David, bien entendu. Et ce numéro de téléphone, 0 826 300 300, vous laissez des messages et on les écoute.
00:45:50— Oui. Bonjour. C'est Dradio. C'est Victor d'Argelès-sur-Mer.
00:45:54Quant aux réquisitoires du parquet concernant Marine Le Pen et bon nombre d'élus du Front national,
00:46:02tous les médias en ont fait leur chougra avant même que les juges ne se prononcent.
00:46:08Si ce pourrait qu'un non-lieu soit prononcé, voire que de sursis, attendons donc sereinement le verdict.
00:46:16Et quand bien même si Marine Le Pen était condamnée, ce serait du pain béni pour Jordan Bardella en 2027.
00:46:24Ah, ça fait du bien de parler vrai. — Loïc Guérin.
00:46:28— Alors sur l'opinion de ce monsieur, j'ai évidemment pas de commentaire à faire, si ce n'est que techniquement,
00:46:32il peut pas y avoir de non-lieu, puisqu'on est devant une juridiction correctionnelle.
00:46:34Donc en réalité, il voulait parler évidemment dans l'axe. Mais pourquoi pas ?
00:46:38Effectivement, là où l'auditeur a tout à fait raison, c'est de rappeler que ce sont les réquisitions du ministère public
00:46:43qui peuvent, ma foi, ne pas correspondre du tout aux décisions des juges du siège.
00:46:48Cela étant, même s'il a raison, les raccourcis ont été faits dans la presse un peu vite.
00:46:53Néanmoins, on peut s'interroger effectivement sur la particulière dureté des réquisitions,
00:46:57en particulier d'ailleurs l'exécution provisoire qui est prononcée,
00:47:00qui, à ma connaissance, est excessivement rare dans des dossiers de cette nature.
00:47:04Et puis le remplacement de Marine Le Pen par Jordane Bardella.
00:47:08En tout cas, au-delà de ça, je rappelle quand même, les chefs de prévention sont très durs,
00:47:16l'acte d'accusation est très lourd, on parle de détournement de fonds,
00:47:22on est sur des sommes, on n'est pas sur 500 000 euros, on est sur 4-5 millions d'euros.
00:47:26Donc moi, je veux bien qu'on fasse un procès en sorcellerie à la magistrature,
00:47:31en tout cas, c'est les réquisitions du procurat, tout le monde s'est accordé à dire...
00:47:35— Pas d'enregistrement personnel, je crois. — Non, mais bien sûr que non.
00:47:38D'ailleurs, ça serait bien plus lourd. — Ça aurait pu être pire.
00:47:40— Non, mais vous avez raison, ça serait bien plus lourd.
00:47:41Mais bon, voilà, elle était chef de parti, elle était en même temps députée européenne,
00:47:45donc elle a profité du système. Donc moi, je ne trouve pas ça scandaleux, absolument pas.
00:47:49— L'exécution provisoire, c'est un scandale. — Ah oui, oui.
00:47:52— C'est un scandale. — Sur le plan judiciaire, on voit le rôle de la mère.
00:47:55— De l'avoir prononcé alors qu'il y a des voix de recours, c'est un scandale.
00:47:59— Moi, je trouve vraiment, sérieusement... — On n'a pas vu dans les autres dossiers.
00:48:02— Vous ne pouvez pas, vous, Philippe Bidjerre, vous, Loïc Guérin un peu moins,
00:48:06mais vous, Philippe Bidjerre, passer votre vie, si vous voulez, vous moins que les autres,
00:48:11à dénoncer le laxisme à justice. L'exemple doit venir d'en haut.
00:48:15Je n'accepte pas que les politiques se martyrisent et se victimisent
00:48:19quand à un moment donné, Marine Le Pen passe sa vie à parler du laxisme de la justice,
00:48:23mais pas simplement elle. Donc à un moment donné, vous savez, nous, la gauche,
00:48:26on a payé avec Cahuzac, et c'est très bien et c'est normal qu'on ait payé avec Cahuzac.
00:48:30Si on a payé cher, écoutez, arrêtez... — Il n'a jamais été incarcéré.
00:48:33— Le quinquennat de Hollande, elle non plus ne le serait pas. Ce serait une peine aménagée,
00:48:38vous le savez très bien. Et le quinquennat de Hollande, il s'est effondré là-dessus.
00:48:41Donc basta cosi. Les politiques, ils doivent donner l'exemple, point.
00:48:45— Et Philippe Bidjerre, Philippe David, qui voudrait gueuler un peu, il ne peut pas.
00:48:51— On va aller dans la cour de récré ensemble, Cécile. Et même Philippe Bidjerre.
00:48:55— Je vous remercie, Philippe. L'école est finie. Allez, les enfants, on fait une petite pause.
00:49:00On revient tout de suite.
00:49:01— Parlons vrai. — Parlons vrai.
00:49:03— Sud Radio. — Parlons vrai.
00:49:04— Sud Radio. — Les vraies voix Sud Radio, 17h-19h.
00:49:08Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:49:10— Les vraies voix tous les jours de 17h à 19h. Je vous rappelle que nous sommes sur TikTok,
00:49:16sur Instagram, sur Twitter, enfin sur X, sur Facebook, enfin sur tout le monde.
00:49:21— On va bientôt être sur Blue Sky. — Bientôt sur Blue Sky.
00:49:25— Exactement. Cly, oui, c'est ça. Philippe Bidjerre est avec nous, Françoise Degoy et Loïc Guérin, bien entendu.
00:49:31Et tout de suite, le coup de gueule.
00:49:32— Et en rappelant juste avant que dans l'affaire Kawizak, c'était un enrichissement personnel qui était reproprié.
00:49:37— Kawizak, bien entendu. Et tout de suite, la râlerie de Philippe David.
00:49:43— Les vraies voix Sud Radio.
00:49:45— Comme d'habitude, je vais remettre le clocher au milieu du village, un clocher qui est parmi les plus hauts de France,
00:49:50puisque celui de la cathédrale Notre-Dame de Strasbourg atteint la hauteur remarquable de 142 m.
00:49:56Pourquoi Strasbourg ? Parce que dans certaines écoles de la ville, et à titre de test,
00:50:01les élèves portent un gilet connecté au GPS pour, accrochez-vous bien,
00:50:06que leur déplacement dans la cour de récré soit géolocalisé selon qu'il soit fille ou garçon.
00:50:12Pour faire une étude, accrochez-vous bien, qui a sorti un résultat qui méritait quand même d'être faite, cette étude,
00:50:1820% des garçons utilisent 80% de la cour de récréation. Pourquoi ? Parce que ces 20% de garçons jouent au football
00:50:26et qu'un terrain de football, même pour jouer entre gamins, prend de la place.
00:50:30Il aura donc fallu attendre l'an de grâce 2024 et utiliser une technologie satellitaire pour comprendre cela.
00:50:37Un cela à laquelle la ville de Strasbourg a donné une réponse.
00:50:40Aménager des îlots de fraîcheur et des espaces végétalisés, avec parmi eux des jardins partagés, potagers ou pédagogiques dans les cours de récré.
00:50:48Bref, au risque de passer pour un vieux réac, je me souviens qu'à mon époque, où le GPS n'existait pas,
00:50:54quand nous prenions trop de place pour jouer au foot, les institutrices et instituteurs venaient nous voir
00:50:59en nous disant de jouer de tel endroit à tel endroit, et on disait oui madame ou oui monsieur,
00:51:04en déplacement immédiatement les pulls ou manteaux qui faisaient fonction de poteaux de but.
00:51:09Une méthode qui avait le mérite de ne pas fliquer les gosses et de ne pas coûter un sentiment en cette période de disette financière.
00:51:15Vendredi dernier, je concluais mon coup de gueule en disant qu'à Rennes et à Nantes,
00:51:19certains universitaires et magistrats étaient à l'ouest.
00:51:22Aujourd'hui, j'ai le sentiment que du côté de Strasbourg, certains patauchent dans la choucroute.
00:51:26Vous avez raison, cela fait longtemps que je n'attends plus de l'Alsace qui était pourtant une région de rigueur,
00:51:39de rectitude, de discipline, et pas vraiment snob, mais effrayante qu'elle est devenue.
00:51:49Après les études, je comprends qu'on fasse des études sur les îlots, partagées, etc.
00:51:56C'est complètement ridicule, je pense que c'est à vous dégoûter en réalité,
00:51:59c'est pas à vous dégoûter des études sociologiques, je suis d'accord.
00:52:02Non mais c'est vrai qu'il n'y a que ça comme problème, il n'y a pas de problème.
00:52:04On en est au point où on fait du distanciel.
00:52:06Ça a coûté combien surtout ?
00:52:07Je ne sais pas, mais ce n'est même pas la question, c'est le principe.
00:52:09Par contre c'est intéressant, ceux qui jouent au foot, tu vois vraiment ceux qui courent beaucoup sur le terrain.
00:52:14Il y a Loïc Guérin qui essaye de parler.
00:52:16Pour mémoire quand même, à l'université de droit de Lyon, les étudiants sont agressés
00:52:22tellement au quotidien quand ils rentrent prendre le métro, carbone zéro, qu'en fait
00:52:26ils ont demandé à ce que leur cours du soir soit en distanciel pour ne pas se faire agresser
00:52:29à l'entrée du métro.
00:52:30Voilà ce qui leur a été accordé.
00:52:31Non mais ceci dit, je pense que vous avez probablement, je ne connais pas cette étude
00:52:37malheureusement parce que vous ne donnez jamais votre coup de gueule et que vous êtes un
00:52:39petit filou, je pense que vous avez tiré, vous êtes un voyou même, une racaille, vous
00:52:43avez tiré un exemple sur la cour de récré de foot alors que j'imagine...
00:52:47C'est plus dur, c'est le tannissement.
00:52:48Non mais c'est ridicule.
00:52:49Non mais ceci dit, j'imagine qu'il y a quand même une autre raison, les élus sont complètement
00:52:53tapés.
00:52:54Non c'est pour voir comment refaire les cours de récré.
00:52:56C'est pas mal, c'est pas mal déjà.
00:52:58A l'œil nu, on déplace les gamins et puis voilà, d'accord, à l'œil nu.
00:53:02Merci, merci.
00:53:03Au doigt mouillé comme ça, vous avez compris.
00:53:05Je vous dis, je vais vérifier cette étude, je vais vérifier cette étude je vous dis.
00:53:09Les amis, l'info en plus et c'est Félix Mathieu.
00:53:13Brève OSU de radio.
00:53:15Et la parole était à la Défense cet après-midi au procès du RN et de Marine Le Pen.
00:53:20Le premier avocat de la Défense a s'exprimer à dénoncer tout à l'heure, je cite, « une
00:53:23procédure politique ». Sans surprise, il demande au tribunal de « chasser le vent
00:53:27mauvais » que ferait, selon lui, souffler l'accusation avec les réquisitions de la
00:53:31semaine dernière.
00:53:32Pour rappel, les procureurs ont réclamé des peines d'inéligibilité contre les 25
00:53:36prévenus.
00:53:37Peine qui serait assortie de l'exécution provisoire, elle s'appliquerait donc immédiatement
00:53:40même en cas d'appel, ce qui pourrait donc empêcher Marine Le Pen de se présenter
00:53:43en 2027.
00:53:44Un autre avocat de la Défense est remonté à l'origine de la procédure pour prouver
00:53:48quelle est, selon lui, politique sur ces emplois possiblement fictifs d'assistants parlementaires
00:53:53européens qui auraient donc en réalité travaillé pour leur parti, le RN.
00:53:56Eh bien l'avocat rappelle que tout part d'un signalement en 2015, signalement du président
00:54:01social-démocrate du Parlement européen, Martin Schulz.
00:54:05Signalement adressé, souligne l'avocat, à la ministre de la Justice française d'alors,
00:54:09Christiane Taubira, puisqu'on était sous la présidence de François Hollande et maître
00:54:13François Wagner de marteler, je le cite, « entre camarades socialistes, on ne peut rien se refuser ».
00:54:18Il évoque une petite manœuvre du président François Hollande contre la potentielle adversaire
00:54:23qui était alors, selon lui, Marine Le Pen.
00:54:25Sur les demandes d'exécution provisoire des peines, l'agence France Presse nous raconte
00:54:29aussi la scène suivante cet après-midi.
00:54:31L'un des avocats se tourne vers la procureure qui, selon lui, se cache derrière son ordinateur
00:54:36et lui lance « Quelle menace pour l'ordre public, représentent mes clientes, quelle
00:54:40impatience à ces sanctions ». Sur le fond, la défense d'avancée que ces anciens eurodéputés
00:54:46RN ont été victimes de l'absence de règles claires du Parlement européen à l'époque
00:54:51des faits.
00:54:52Pour info, la défense personnelle de Marine Le Pen doit plaider dans une dizaine de jours
00:54:55et puis la décision sera rendue dans plusieurs mois encore.
00:54:58Philippe Bilger.
00:54:59Non mais on en a déjà parlé, moi je ne discuterai pas apparemment la culpabilité
00:55:06de ces prévenus sur le fond et j'admets bien volontiers qu'on peut constérer, même
00:55:12s'il date de 2004, que les infractions sont graves parce qu'il y a l'insystème.
00:55:17Mais l'exécution provisoire me scandalise et la partialité de l'un des procureurs.
00:55:24François Asselineau.
00:55:25Honnêtement, il faut quand même, moi je suis très sévère et je n'ai aucune complaisance
00:55:30et aucune douceur par rapport aux réquisitoires, on rappelle quand même que c'est qu'un réquisitoire,
00:55:34on verra ce que feront les juges.
00:55:35Mais il faut quand même dire, alors là, à la décharge de Marine Le Pen, si je puis
00:55:39m'exprimer ainsi, que ce système-là a toujours fonctionné depuis la nuit des temps et c'est
00:55:43même valable, vous savez, ça a été valable pendant des années avec des assistants parlementaires
00:55:47de groupes politiques qui en réalité travaillaient sur les campagnes et travaillaient à la machine
00:55:52des partis.
00:55:53Pendant très longtemps, tout a été extrêmement flou, tout a été extrêmement mélangé.
00:55:56Donc ça n'exonère en rien Marine Le Pen, je le dis tout de suite.
00:56:01Que l'avocat François Wagner plaide évidemment pour le procès politique, c'est tout à fait
00:56:05de bonne guerre.
00:56:06Schultz, Taubira, on relit ça ensemble, c'est de bonne guerre, je pense que ça n'a aucun
00:56:10effet sur les juges et sur la décision des juges, je pense vraiment.
00:56:13Après, je redis quand même que ces pratiques-là, François Bayrou, c'était différent parce
00:56:18que lui n'était pas bénéficiaire puisqu'il n'était pas député européen, c'est pour
00:56:21ça que l'accusation est moins lourde pour lui que pour Marine Le Pen, mais ce sont quand
00:56:24même des pratiques extraordinairement répandues.
00:56:27– Le Gagnon.
00:56:28– De la même manière, je suis assez… sur le fond, je ne me prononce pas, la défense
00:56:32va se prononcer, on verra ce que les juges en décideront, moi je reste comme un spectateur
00:56:35évidemment averti un peu mais pas plus.
00:56:37Pour le reste, en revanche, je dois dire que les réquisitions du parquet, et en cela c'est
00:56:41une erreur, je pense même tactique, c'est qu'ils prêtent le flanc encore plus à la
00:56:45critique et ils ouvrent finalement la possibilité pour la défense, qui est un boulevard pour
00:56:49eux, et à leur place j'aurais fait pareil, à la défense politique, puisque justement
00:56:52les réquisitions sont, à mon sens, excessives, elles sont de toute façon, objectivement,
00:56:57exceptionnelles.
00:56:58On ne les a pas dans des affaires d'enrichissement personnel, je vous mets au défi de trouver
00:57:01une exécution provisoire sollicitée par le parquet dans des affaires qui ont mis en
00:57:04cause M. Sarkozy, Fillon ou d'autres, il n'y a pas, sans faire erreur, mais il n'y
00:57:09a pas.
00:57:10Je suis à peu près certain.
00:57:11– Il n'y a pas mon cas exact, je ne sais pas, je ne pense pas.
00:57:14– C'est la première fois, vraiment, je peux avoir loupé évidemment, je ne garantis
00:57:18pas 100%, mais je ne me souviens pas d'une seule occasion où j'ai entendu une exécution
00:57:23provisoire, dans un cas aussi sensible que celui-ci, avec du personnel politique susceptible
00:57:27de se présenter dans des échéances assez proches électorales.
00:57:30Ce qui me gêne beaucoup, c'est qu'il n'y a pas d'enrichissement personnel sur ce dossier,
00:57:33alors quid s'il y avait enrichissement personnel ?
00:57:35– Loïc, on a déjà un exemple avec, quand même, François Fillon, je rappelle quand
00:57:39même ce qui s'est passé en 2017 et la façon, l'expéditivité, si vous voulez.
00:57:44– Ça, c'est autre chose.
00:57:45– Non, non, mais je veux dire par là que…
00:57:47– Elle ne travaillait pas, ce qui n'est pas leur cas.
00:57:50– Je ne veux pas vous dire les procès politiques ou pas, la réalité, c'est qu'en 2017,
00:57:54il y a eu une élimination d'un candidat par la justice qui n'a pas hésité, donc voilà.
00:58:00– Alors, il y a quand même une différence.
00:58:02– Je ne parle pas du fond du dossier, je dis que la mécanique de la justice qui élimine
00:58:07un candidat, c'est déjà arrivé, et ce candidat, François Fillon, à l'époque,
00:58:11en tête des sondages.
00:58:13Non, mais je veux dire, vous dites le poids à la responsabilité de la justice, la justice,
00:58:17à un moment donné, quand elle décide, elle décide.
00:58:19– Non, mais sur l'affaire Fillon, il y avait un point important qu'il convient de garder
00:58:22à l'esprit, c'est que les élections se profilaient avec l'immunité présidentielle
00:58:25en bout de course.
00:58:26– Mais on a bien compris.
00:58:27– Tout l'accélération.
00:58:28– Mais de la même manière que…
00:58:29– Ce n'est pas une décision ni des réclamations, c'est quand même très différent.
00:58:31– Les amis, les amis, dans un instant, le tour de table de l'actu des vrais voix,
00:58:34Philippe Bilger, on parle de quoi ?
00:58:35– David Lysnard ne se cache plus.
00:58:37– Françoise Degoy.
00:58:38– La pollution en Inde à New Delhi ce matin, délirante.
00:58:41– Loïc Guérin.
00:58:42– On va voir comment certains haut-gradés de la police savent utiliser les services
00:58:45qui sont mis à leur disposition.
00:58:47– Allez, on en parle dans un instant, soyez les bienvenus, merci beaucoup Félix Mathieu.
00:58:50Et on fait une petite pause.
00:58:52– Les Sud Radio.
00:58:53– Sud Radio.
00:58:54– Parlons vrai.
00:58:55– Parlons vrai.
00:58:56– Sud Radio.
00:58:57– Parlons vrai.
00:58:58– Les vrais voix Sud Radio, 17h19h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:59:03– Les vrais voix tous les jours de 17h à 19h, c'est un plaisir de vous retrouver
00:59:07avec cette joyeuse bande.
00:59:09Philippe Bilger, Françoise Degoy, Loïc Guérin, Philippe David bien entendu,
00:59:13et vous 0826 300 300, et puis vous connaissez, c'est le tour de table de l'actu.
00:59:19– Bonjour les enfants.
00:59:21– Vas-y, de quoi tu veux qu'on parle ?
00:59:22– Comme je ne connais rien au sujet, je pourrais être tenté d'en parler abondamment.
00:59:26– Tu as quelque chose à dire ?
00:59:27– Je suis Darmanin.
00:59:28– Je ne suis pas très déloigné Gérald.
00:59:30– Ah bon ?
00:59:31– Oui.
00:59:32– En réalité, Philippe Bilger.
00:59:35– Vous n'êtes pas éloigné de Gérald Darmanin, mais vous allez nous parler
00:59:38à l'autre bout de la France de David Lissnard.
00:59:40– Absolument, et j'ai beaucoup apprécié un entretien sur deux pages
00:59:46qu'il a donné hier à la Tribune Dimanche, et ceux qui reprochaient à David Lissnard
00:59:52de demeurer un peu en retrait, de ne pas oser s'affirmer,
00:59:57là, en sont pour leurs frais, parce que dans cet entretien remarquablement mené
01:00:03au demeurant, David Lissnard a dit clairement qu'il avait le souhait
01:00:08d'incarner une voix présidentielle en 2027.
01:00:12Il a montré les limites de Laurent Wauquiez et a ajouté qu'évidemment,
01:00:18il faudrait une primaire en 2027 pour départager les candidats de son camp.
01:00:24Il a également très clairement affiché ses ambitions et il a terminé
01:00:30au sujet du Rassemblement national. J'ai bien aimé qu'il ne se soit pas contenté
01:00:36comme tant d'autres de projeter un opprobre sur ce parti, mais qu'il a dit clairement
01:00:43que ce qui l'opposait à cette structure, c'est le fait qu'elle était étatique
01:00:50et centralisatrice. Alors, il en pense peut-être davantage de mal encore,
01:00:56mais j'ai baptisé ce point de vue que vous avez accepté.
01:01:02David Lissnard ne se cache plus. Il y a quelque chose qui se passe à droite
01:01:07et qui est très bon, avec évidemment, je les relis à tort ou à raison,
01:01:12ministre, grand ministre de l'Intérieur et futurs ambitieux. La droite regarde.
01:01:22Juste vous dire qu'il sera notre invité exceptionnel au Salon des mers à 18h30,
01:01:27ce sera mercredi 20. Dans les vraies voies, François Sdegoua. Il a retaillé son point de vue.
01:01:32Vous parlez de David Lissnard ? Non, non, David Lissnard. Parce que ce matin,
01:01:38il m'avait dit qu'il n'était pas sûr. Bravo, alors.
01:01:41Oui, David Lissnard sera avec nous à 18h30.
01:01:43Ah, donc ça veut dire qu'en plus de ça, il fait... Ah oui, d'accord.
01:01:45Donc, il écrit à David Lissnard et il fait des trucs sur David Lissnard, bien sûr.
01:01:49Vous venez le voir, il m'a répondu. J'ai un emploi du temps, mais je ne savais pas...
01:01:53Je pense qu'il n'a pas percuté que c'était ça. Allez, on y va.
01:01:56David Lissnard, en tout cas, je n'ai pas votre enthousiasme. Moi, j'aime bien la personnalité
01:01:59de David Lissnard parce que dans ce champ de ruines qu'est la droite, en réalité,
01:02:03on est à la recherche d'être quelqu'un d'un peu corseté, un peu charismatique.
01:02:07Donc, le maire de Cannes, depuis quelques années, je l'observe, etc.
01:02:10Mon sentiment, quand même, Philippe, c'est que ne vous emballez pas trop
01:02:13parce que j'ai quand même le sentiment qu'il y a quelque chose en David Lissnard
01:02:17de François Barouin. C'est-à-dire que c'est quelqu'un d'extrêmement véléitaire.
01:02:22Est-ce qu'il a la capacité, à un moment donné, de renverser la table,
01:02:25c'est-à-dire de renverser Laurent Wauquiez, etc. et l'ordre établi ?
01:02:28Je n'en suis absolument pas certaine. Je vois bien qu'il envoie des ballons-sondes,
01:02:31comme François Barouin pendant des années, et à la fin, il recule.
01:02:34– Les amis, on n'a pas beaucoup de temps.
01:02:36– Alors, sur son année politique, aucune idée. En revanche, sur ses déclarations,
01:02:39elles sont justes, elles sonnent justes.
01:02:42Et par-delà l'ambition personnelle qu'on lui prête ou qu'il a,
01:02:45il faut reconnaître que ses déclarations récentes,
01:02:48en tout cas celles que j'ai pu lire, sont intouchables.
01:02:50Enfin, il a raison sur un certain nombre de constats.
01:02:52Et si on finit par ne pas écouter ou qu'on continue à ne pas écouter
01:02:55ces maires qui, eux, sont au contact quotidien des difficultés des citoyens,
01:02:59sentent la température du pays, je pense qu'on fait erreur.
01:03:02– Puisque vous avez la parole, cette enquête IGPN qui met en cause
01:03:05les responsables d'un service de police.
01:03:07– Oui, c'est un fait divers, mais je l'ai trouvé assez piquant.
01:03:11Si j'étais mauvaise langue, j'irais pour une fois que l'IGPN fait son travail.
01:03:14– Non !
01:03:15– Ah, ça c'est fait !
01:03:18– Il faut dire qu'en général, quand on envoie une plainte à l'IGPN,
01:03:21c'est un peu une bouteille qu'on lâche à la mer en espérant qu'elle arrive
01:03:24sur la bonne plage, ce qui arrive rarement.
01:03:27Là, en l'occurrence, ce qui est intéressant, c'est que c'est une responsable,
01:03:30ça ne veut pas dire qu'elle est coupable, on va être très clair,
01:03:33ce n'est qu'une enquête, je le répète, je suis assez souvent en défense
01:03:36pour ne pas brûler le bateau avant.
01:03:38C'est une responsable d'un service qui est la sous-direction
01:03:40ou soutien opérationnel qui contient des fonctionnaires,
01:03:43mais qui ne sont pas nécessairement des policiers, attention,
01:03:45elle l'est, travaille dans la police, mais le personnel en dessous ne l'est pas.
01:03:49Néanmoins, le rapport en tout cas de l'IGPN pointe du doigt
01:03:52un certain nombre de faits assez piquants, puisqu'elle aurait,
01:03:55j'ai dit bien le con, elle aurait utilisé un certain nombre de personnes
01:03:58de son service pour effectuer un certain nombre de travaux,
01:04:01je dirais de la moquette jusqu'au plafond dans sa propre propriété.
01:04:04Elle aurait également augmenté un peu artificiellement les primes
01:04:08d'un certain nombre de ses salariés, fonctionnaires ou non,
01:04:13de manière à ce que les primes en question soient reversées en espèces
01:04:16pour partie à un certain nombre d'autres fonctionnaires,
01:04:19en l'occurrence également son fils, qui figure dans les fonctionnaires
01:04:22en question, à ma grande surprise, mais je suis un défenseur
01:04:26évidemment de la prison de son innocence, mais à ma grande surprise
01:04:28quand même, elle est toujours en fonction aujourd'hui,
01:04:30ce qui pose peut-être question en s'agissant d'un travail policier,
01:04:32quel qu'il soit, et puis surtout, encore plus grande surprise,
01:04:35le ministère public interrogé a déclaré en juillet qu'aucune enquête
01:04:38n'était en cours et ça n'avait pas l'air de trop le gêner.
01:04:40– Je ne pensais pas que vous iriez jusqu'à critiquer
01:04:43l'extrême générosité de cette femme.
01:04:46– Je n'en ai pas profité.
01:04:49– Ça me parait tellement accablant en réalité,
01:04:52mais là où j'aimerais bien une précision de vous,
01:04:54parce que mon sentiment, surtout pendant la crise des gilets jaunes,
01:04:57l'IGPN a été particulièrement mise en cause de façon assez dure,
01:05:01j'ai quand même le sentiment moi, peut-être que je me trompe,
01:05:04que l'IGPN vraiment travaille et fait son boulot,
01:05:07est-ce que c'est une vision de mon esprit ?
01:05:10J'ai quand même le sentiment que l'IGPN, les boeufs carottes,
01:05:13en réalité ne sont pas… – C'est dur avec les policiers.
01:05:16– Je pense qu'ils sont très durs avec les policiers,
01:05:19je pense qu'il y a énormément de poursuites et à tort,
01:05:22je crois que l'opinion se fait une mauvaise idée de l'IGPN.
01:05:25Est-ce que j'ai tort ou j'ai raison ?
01:05:27– Je ne vais pas en la prétention vous dire que vous avez tort ou raison,
01:05:30je vais vous donner ma perspective à moi, et de beaucoup de confrères d'ailleurs avec moi,
01:05:33ça n'est pas un jugement absolu, mais il faut quand même reconnaître
01:05:36que généralement quand on dépose plainte auprès de l'IGPN,
01:05:38ça ne sert pas à grand-chose, IGGN d'ailleurs aussi,
01:05:41les réponses qu'on en a, et je peux citer 2-3 dossiers que j'ai en tête,
01:05:44sincèrement seront de ça tout, c'est-à-dire que clairement, c'est enterré.
01:05:47Alors ce qui est vrai en revanche, et qui est gênant,
01:05:49c'est que plutôt que d'aller sur le judiciaire et de mettre en cause
01:05:52les policiers qui sont mal comportés, ce qui est vrai,
01:05:54c'est qu'ils vont être enquiquinés sur le plan administratif pour des pécadilles,
01:05:57ils vont être lâchés par leur hiérarchie dans certains dossiers
01:05:59où ils devraient être soutenus, donc on a les demandes,
01:06:01je dirais le pire des demandes, c'est-à-dire quand ils fautent vraiment,
01:06:04il n'y a pas de sanction, en tout cas jamais à la hauteur, vraiment.
01:06:07– Regardez Narelle, excusez-moi.
01:06:10– Je pourrais revenir sur des dossiers que j'ai vécus,
01:06:12dans lesquels j'ai eu en face des policiers, je vous assurais,
01:06:14deux ans et demi de procédure et la fin relax,
01:06:16parce que le parquet n'a pas osé aller au bout de sa logique,
01:06:18alors même qu'il avait déclaré qu'il soutiendrait l'accusation,
01:06:21que les faits étaient indéniables et ils se sont assis dessus.
01:06:23Et ce n'est pas un exemple isolé.
01:06:25– Allez-y un peu mollé sur la police, s'il vous plaît.
01:06:27– Oui, vous confondez gendarmerie et police.
01:06:29– Non, non, je suis police aussi.
01:06:31La question que je voulais vous poser, ce qui est quand même dingue,
01:06:34c'est qu'aujourd'hui, tout finit par se savoir.
01:06:37Comment des gens, si toutefois ça s'est avéré,
01:06:39comment des gens aujourd'hui peuvent se dire, faire des montages pareils ?
01:06:43On ne peut plus rien cacher aujourd'hui.
01:06:45– Alors, un, sur ce dossier-là, je ne sais pas si ça a été fait.
01:06:47Attention, ça n'est qu'une enquête en cours, je ne préjuge pas.
01:06:49– Non, je dis si toutefois ça a été fait.
01:06:51– Si toutefois c'est le cas, vous avez les exemples politiques.
01:06:53Monsieur Cahuzac, vous pourriez vous poser la question.
01:06:55Les yeux dans les yeux, je n'ai pas un compte en Suisse.
01:06:57Vous pourriez vous poser la même question.
01:06:59Comment est-ce qu'il a pensé une seconde
01:07:01que ça pourrait être étouffé pendant des années ?
01:07:03– C'est faux.
01:07:04– C'est si surprenant.
01:07:06– Non, ce n'est pas surprenant, mais je suis toujours étonnée
01:07:08de me dire qu'aujourd'hui…
01:07:10– Pensez au chiffre noir des délinquants,
01:07:12ce qui est quand même, à mon sens, sauf erreur,
01:07:15bien supérieur au chiffre officiel.
01:07:17– Je constate que Loïc Guérin est un homme formidable.
01:07:20Son seul défaut, il est avocat.
01:07:22– Elle est le tournotable de Françoise de Gouin.
01:07:25– Et bonne avocate.
01:07:27– Françoise de Gouin, les images folles de la pollution à New Daily.
01:07:30– Vous les avez toutes vues, elles sont devenues virales sur Twitter.
01:07:33– C'est le smog.
01:07:35– C'est le smog, mais au-delà…
01:07:37Moi j'avais vu ça une fois à Wuhan, en Chine,
01:07:39où effectivement on ne pouvait pas, sur le pont qui traverse la rivière,
01:07:42j'arrivais même pas à voir Philippe Bilger en gros,
01:07:45tellement, ce qui n'était pas plus mal d'ailleurs…
01:07:47– C'était positif.
01:07:49– Non mais je veux dire, on n'arrivait pas à voir Wuhan.
01:07:52Mais la Chine a vraiment fait des efforts énormes.
01:07:54Et là, ce matin à New Daily, ces images sont absolument dingues.
01:07:57On est à 60 fois les normes de l'OMS,
01:08:00c'est-à-dire qu'en réalité, les gens ne peuvent plus respirer.
01:08:03New Daily, je ne sais pas si vous y avez été, moi j'y ai été une fois,
01:08:07je n'ai pas forcément aimé cette ville,
01:08:09parce qu'il y a une trop grande densité,
01:08:11c'est 30 ou 35 millions d'habitants.
01:08:13Il y a évidemment des routes dans tous les sens,
01:08:16il y a évidemment des usines dans tous les sens,
01:08:18donc cette pollution s'est répandue de façon phénoménale
01:08:21depuis hier soir sur l'Inde.
01:08:23Et on voit bien à quel point finalement le gouvernement indien,
01:08:26la plus grande démocratie du monde, c'est ce qu'on oublie de dire,
01:08:28on pense toujours que les Etats-Unis, mais en termes de masse,
01:08:30c'est un milliard d'années.
01:08:31À quel point il n'y a rien qui est fait pour lutter ?
01:08:34La seule règle a été essayer de mettre des masques,
01:08:37n'envoyer pas les enfants à l'école
01:08:39et surtout couper votre moteur au feu rouge.
01:08:41Bon, t'imagines, pour faire redescendre le niveau de pollution.
01:08:44Mais ça nous interroge vraiment tous profondément.
01:08:47Je pense que vraiment, on est plutôt bien nantis.
01:08:50L'OMS dit 12 000 morts par an à New Daily
01:08:53à cause de la pollution atmosphérique liée.
01:08:56C'est assez délirant.
01:08:57Jouez votre avis là-dessus.
01:08:58Parce que je pense que l'effondrement climatique n'est pas très loin.
01:09:00Heureusement que Françoise parle de ça.
01:09:02Moi je n'y connais rien.
01:09:03Je n'imaginais pas que c'était à ce point-là.
01:09:06Et que, apparemment, on laisse faire là-bas.
01:09:09Il n'y a pas que ça Françoise.
01:09:11Il y a toutes les ordures.
01:09:13Alors ça c'est tout à fait autre chose.
01:09:15Parce que ça pollue les fleuves.
01:09:16J'espère que vous avez 100% raison.
01:09:18Mais nous sommes quasiment à l'effondrement climatique.
01:09:20Quand on dit ça, on se fait taper d'apocalyptique.
01:09:23Mais c'est la réalité.
01:09:24Loïc ?
01:09:25Ça nous renvoie aussi sur le caractère parfois un peu excessif de nos mesures en France ou en Europe.
01:09:33Où c'est très bien, on est bon élève et je m'en réjouis.
01:09:35Ce n'est pas la difficulté.
01:09:36Mais à vouloir faire toujours plus vert que vert.
01:09:38Il y a un moment où il faut tout à fait être réaliste.
01:09:40L'Europe n'est rien en termes de pollution par rapport à des pays comme la Chine qui continue quand même à polluer.
01:09:46En tout cas se soucier de savoir comment on peut faire en sorte pour que ce soit diminué là-bas.
01:09:50En tout cas ce qui est sûr c'est que les plus pauvres de la planète pâtissent la pollution des plus riches.
01:09:56C'est le cas de l'Afrique par exemple.
01:09:57Merci Françoise pour ce sujet.
01:09:59Merci beaucoup Loïc Guerin.
01:10:00Merci beaucoup Philippe Bilger.
01:10:01Dans un instant on se retourne sur cette décision de Joe Biden d'autoriser les missiles longue portée contre la Russie.
01:10:06Une réponse au bombardement mené par Moscou.
01:10:09Alors parlons vrai.
01:10:10Est-ce que cette décision de Biden est réfléchie ?
01:10:12Craignez-vous des conséquences lourdes au cas où des missiles US frapperaient la Russie en profondeur ?
01:10:17Et à cette question, frappe russe, missiles américains, sommes-nous dans une escalade incontrôlable ?
01:10:21Vous dites oui à 73%.
01:10:23Vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:10:26Et Jean-Baptiste Noé est avec nous, rédacteur en chef de la revue Conflit.
01:10:29Bonsoir.
01:10:30Petite question courte, réponse courte.
01:10:32Peut-on laisser une telle décision dans les mains d'un président fragile ?
01:10:37Non, ça c'est le gros problème effectivement de cette décision.
01:10:40On en parle dans un instant.
01:10:41A tout de suite.
01:10:42Sud Radio, votre intention est notre plus belle récompense.
01:10:46Vos émissions sont toujours très riches.
01:10:47Quand je ne peux pas écouter le direct, je me fais le podcast le soir.
01:10:50Sud Radio, parlons vrai.
01:10:52Les vraies voix Sud Radio, 17h-19h.
01:10:55Philippe David, Cécile de Ménibus.
01:10:58Retour des vraies voix avec bien évidemment Cécile de Ménibus.
01:11:01La meilleure.
01:11:02La meilleure.
01:11:03Non mais attendez là, Philippe Billard ne va pas être d'accord.
01:11:06Le phare de la bonté universelle.
01:11:08T'as la limite d'être à égalité.
01:11:10Non mais il y a la meilleure et le meilleur.
01:11:13Vous avez remarqué qu'on n'était pas du même genre.
01:11:15Voilà.
01:11:16Ah bon ?
01:11:17Oui.
01:11:18Ah bah clairement.
01:11:19Bon ok.
01:11:20Bon ça me paraît pas flagrant.
01:11:21Je suis pas du tout sûr mais qu'est-ce qui prouve que Philippe Billard n'est pas une
01:11:23femme ?
01:11:24Moi j'ai une grande part de moi, malgré les apparences, c'est une sensibilité féminine.
01:11:30C'est pour ça que je comprends très bien Cécile.
01:11:33Et que je suis mal à l'aise avec les virilités un peu classiques.
01:11:37Oui de votre dodu préféré bien sûr.
01:11:39Alors que moi j'ai beaucoup d'hommes en moi.
01:11:43Ah oui.
01:11:44Non mais sérieusement.
01:11:48Bon ok ça va c'est bon.
01:11:49Excusez-moi allez chercher des filtrateurs s'il vous plaît.
01:11:53Vous avez un esprit pénétrant.
01:11:57Franchement.
01:11:58Et ça s'est bien passé ?
01:12:00Non.
01:12:01Comment ça s'est passé ?
01:12:03Je ne sais pas comment va se conclure cette émission.
01:12:06Je ne sais pas comment je vais ressortir de cette robe.
01:12:09Oh la la mon dieu.
01:12:10On a vu le milieu du gay.
01:12:11Bon allez.
01:12:13Loïc Derrain est avec nous.
01:12:15Vous savez quoi ? Je vais vous laisser finir l'émission.
01:12:18Allez tout de suite le coup de projecteur des vraies voix.
01:12:29La mesure a été réclamée de longue date par Volodymyr Zelensky.
01:12:32Les Etats-Unis viennent d'autoriser l'Ukraine à utiliser ses missiles longue portée
01:12:36pour frapper la Russie en profondeur.
01:12:38Et le Kremlin réagit également.
01:12:40Le journal Le Matin estime que la décision de Joe Biden est de nature à jeter de l'huile sur le feu dans ce conflit.
01:12:45Moi je ne l'appelle pas ça de l'huile sur le feu.
01:12:47Je dis simplement c'est plutôt Joe Biden qui cherche à empêcher que la politique qu'il a menée auprès de l'Ukraine
01:12:53soit mise en échec par l'arrivée de Trump dans deux mois.
01:12:55Certains craignent que cela représente une escalade majeure dans le conflit.
01:12:59Du point de vue militaire, il est certain qu'aujourd'hui les Ukrainiens sont à la peine.
01:13:03Ils ont besoin d'avoir d'abord un renfort moral.
01:13:06Il y a une volonté de la Maison-Blanche d'aider au maximum les Ukrainiens
01:13:11avant que la prochaine administration s'installe à la Maison-Blanche.
01:13:15Le Kremlin accuse Joe Biden de jeter de l'huile sur le feu.
01:13:19Les présidents des Etats-Unis autorisent donc l'Ukraine à utiliser des missiles américains de longue portée contre la Russie.
01:13:25La réponse de Washington au bombardement dévastateur de ce week-end en Ukraine
01:13:29et l'arrivée de soldats nord-coréens en soutien aux troupes russes.
01:13:32Alors parlons vrai, est-ce que l'arrivée de Trump à la Maison-Blanche va changer le cours du conflit en Ukraine ?
01:13:37Croyez-vous que Zelensky, avec l'aval de Biden, va frapper des villes russes dans la profondeur ?
01:13:42Et à cette question, frappes russes, missiles américains, sommes-nous dans une escalade incontrôlable ?
01:13:47Vous dites oui désormais à 74%. Vous voulez réagir le 0826 300 300.
01:13:52Et avec nous pour en parler, Jean-Baptiste Noé est avec nous, rédacteur en chef de la revue Conflit.
01:13:56Merci d'avoir accepté notre invitation Jean-Baptiste Noé.
01:13:59Philippe Bidjerre, cette décision grave quand même.
01:14:02Absolument, mais à partir du moment où on voulait absolument la défaite de Poutine,
01:14:10comme l'a dit Loïc Guérin tout à l'heure, je ne comprends pas pourquoi on a tant tardé
01:14:16à permettre l'utilisation de ces missiles à longue portée, parce qu'il fallait être cohérent.
01:14:23Et deuxième observation, j'ai dit tout à l'heure qu'il y avait peut-être de la part de Joe Biden
01:14:32une posture psychologique qui consistait à devancer peut-être la monsuétude de Trump
01:14:41contre l'Ukraine et en faveur de Vladimir Poutine. Je pourrais dire, ironiquement,
01:14:47comme beaucoup de journalistes qu'on vient d'entendre sont d'accord avec moi,
01:14:51je vais finir par m'inquiéter, mais en réalité, je crois que le caractère psychologique
01:14:58d'Alexandre Trump ne doit pas être sous-estimé.
01:15:02Françoise de Gaulle.
01:15:03Oui, alors je suis d'accord avec le caractère psychologique, mais en réalité,
01:15:06je pense que ce n'est pas de la psychopolitique, c'est tout simplement de la politique.
01:15:10On sent bien que Joe Biden veut aller au bout de sa logique et de sa cohérence.
01:15:13Les Etats-Unis n'ont jamais lâché l'Ukraine, en réalité, même s'il y a eu des intermoments,
01:15:18notamment sur les missiles, bien sûr. Mais la réalité, c'est que quand vous voyez
01:15:23l'effort de guerre des Etats-Unis depuis deux ans et demi sur l'Ukraine,
01:15:27pour l'Ukraine, vous pensez qu'on en parlait souvent avec Philippe David
01:15:32parce qu'on est passionné d'armement, est-ce que vous pensez vraiment que l'Europe
01:15:36peut se substituer une seule seconde à la puissance qu'ont fourni les Etats-Unis
01:15:42aux Ukrainiens ? Donc, peut-être que c'est psychologique, mais je pense que c'est bien
01:15:45au-delà de « nanana, merde, Donald il est méchant, il me remplace ».
01:15:48Non, je pense que c'est une décision politique puissante de Biden jusqu'au bout
01:15:53d'aider l'Ukraine parce qu'on peut imaginer avec Donald Trump une forme de retrait,
01:15:58en tout cas, dans l'aide, évidemment.
01:16:00Alors, je rejoins la conclusion, même s'il y a peut-être un aspect aussi politique derrière.
01:16:06Il y a peut-être les deux, d'ailleurs, l'un n'empêchant pas l'autre.
01:16:08Je regrette toutefois qu'il ait pris deux mois à le faire, c'est-à-dire qu'en pleine campagne,
01:16:12et j'ai eu une interrogation avec un début de réponse, mais qui n'est que le mien,
01:16:15bien évidemment, sur les doutes ou la peur qu'a eue le camp démocrate aux Etats-Unis
01:16:20de nourrir la critique de Trump sur l'aide apportée à l'Ukraine et de peur d'animer
01:16:25un peu trop le débat sur ce terrain-là, à artificiellement, parce que militairement
01:16:29ça n'a aucun sens, volontairement limiter les possibilités d'usage des armes
01:16:33qui étaient livrées, y compris les nôtres d'ailleurs, parce que les missiles Scalp
01:16:36français ont été limités, parce que les Américains...
01:16:39Qui ne seraient pas à 500 kilomètres, théoriquement.
01:16:41300 à l'export, voilà. Non mais 300 à l'export, 500 en armes.
01:16:44Et cette limite-là, qui était artificielle, aurait dû...
01:16:47C'est une limite diplomatique, quasiment.
01:16:48Il n'y a plus de diplomatie. On est en guerre, on a un pays qui est matraqué chaque jour,
01:16:51des Ukrainiens qui souffrent tous les jours, des civils qui meurent par milliers ou par centaines,
01:16:55des cibles civiles qui constituent chacune, chaque frappe russe est un crime de guerre,
01:16:59en droit international. On vise des centrales électriques, on vise des hôpitaux,
01:17:03on a le système dit de la double frappe, où on frappe un lieu, parfois d'ailleurs des hôpitaux
01:17:07ou des hôtels, qui hébergent des journalistes étrangers.
01:17:11Exprès. Pour frapper l'opinion.
01:17:13Et on refrappe 20 minutes après, le temps que les services soient venus
01:17:16pour tuer les secours et tuer les ambulanciers qui sont arrivés.
01:17:19Ça, ce sont des crimes de guerre. C'est quotidien.
01:17:21Alors soit on se bouge, soit on découle.
01:17:23– Jean-Baptiste Noé, je voulais juste...
01:17:26Vous savez très bien que le seul problème est que nous avons une puissance nucléaire,
01:17:31et ce n'est pas des intermoéments.
01:17:33– Jean-Baptiste Noé est avec nous, rédacteur en chef de la revue Conflit.
01:17:37Jean-Baptiste Noé, cette décision de Joe Biden,
01:17:42c'est une décision de politique intérieure ou une décision de politique étrangère ?
01:17:47– Les deux. Mais effectivement, il faut bien préciser le tempo.
01:17:51Le président est élu le 5 novembre, Donald Trump,
01:17:54et il sera président effectif le 20 janvier.
01:17:56Donc il y a deux mois et demi où il n'est pas président,
01:17:58Joe Biden qui est toujours président,
01:18:00et donc il prend des décisions effectivement de politique étrangère,
01:18:04mais évidemment en regardant aussi ce qui se passe à l'intérieur.
01:18:07Et cette décision, c'est vraiment un effet quitté,
01:18:09c'est-à-dire que Donald Trump aura beaucoup de mal à revenir dessus.
01:18:12Il peut revenir dessus, mais ça sera un acte politique important,
01:18:16un marqueur politique important.
01:18:18Donc il est évident que cette décision est à la fois un positionnement
01:18:21pour l'Ukraine et aussi pour les États-Unis.
01:18:23Et vous remarquerez d'ailleurs qu'elle se fait deux-trois jours
01:18:26après que Zelensky ait dit qu'il espérait la fin de la guerre en 2025
01:18:30par la voie diplomatique.
01:18:32Donc on avait une sorte d'engagement diplomatique il y a trois-quatre jours,
01:18:36et là on repart vers une décision militaire, d'engagement militaire complet.
01:18:41– À votre avis, Jean-Baptiste Noé, cette décision qu'a prise le président Biden,
01:18:49est-ce qu'elle n'est tout de même pas, comment dirais-je, un petit peu discutable ?
01:18:55Est-ce qu'on a le droit aux États-Unis, dans une période d'intérim,
01:19:00de prendre une décision si lourde de conséquences ?
01:19:04Est-ce que ça n'est pas, entre guillemets, un sale coup qu'il fait tout de même ?
01:19:10– Alors, d'un point de vue juridique, il peut tout à fait prendre cette décision,
01:19:13ça il n'y a aucun problème.
01:19:15D'ailleurs, ça doit sortir du président, il est toujours président.
01:19:18Après, on peut effectivement toujours considérer qu'à deux mois de la fin de son mandat,
01:19:22c'est une lourde charge qu'il laisse sur l'administration qui va lui succéder,
01:19:26mais Joe Biden est un fin politique, il fait de la politique.
01:19:31On peut quand même se demander, vu son état de santé mentale,
01:19:34dans quelle mesure c'est réellement lui qui a pris la décision,
01:19:37si ce n'est pas surtout l'administration Biden,
01:19:40le secrétariat de la Défense qui a vraiment pris la décision,
01:19:43et qui l'a imposée à Joe Biden, déclinant.
01:19:46– Peut-être, bien sûr, Joe Biden déclinant, mais quand Joe Biden avait toute sa raison,
01:19:50c'est-à-dire au début du commencement de la guerre et de l'agression indigne,
01:19:54intolérable de la Russie sur l'Ukraine,
01:19:56Joe Biden avait encore toutes ses capacités cognitives,
01:19:59et il n'a jamais changé de discours, donc ça il faut quand même le dire.
01:20:02Par ailleurs, moi je veux bien que… – Mais il n'était jamais rentré si fort.
01:20:06– Mais il a traité de Poutine de dictateur, enfin on a l'impression qu'on oublie…
01:20:11Non, non, mais il a livré, mais surtout il a livré,
01:20:14il a délivré des milliards de dollars d'armes,
01:20:18il a joint les actes à la parole, il a vraiment, vraiment s'est engagé.
01:20:25Je pense que c'est un peu compliqué ce que vous dites,
01:20:29on était sur une solution diplomatique et maintenant sur une solution militaire.
01:20:32Pas du tout, enfin je veux dire, quand Zelensky dit « j'espère une paix »,
01:20:36il ne parle pas d'une paix russe, il ne parle pas de la paix,
01:20:39d'une certaine manière que Donald Trump veut négocier avec Vladimir Poutine,
01:20:42justement pour avoir la paix, c'est-à-dire une paix russe.
01:20:45Zelensky n'est pas du tout dans cette capitulation-là,
01:20:47donc si il n'y a pas qu'un parabellum, je pense que tout est assez logique quand même.
01:20:51– Jean-Baptiste Noé.
01:20:53– Oui, alors après ce qu'il faudra voir, c'est s'il y a usage effectif,
01:20:57c'est-à-dire que là, Joe Biden autorise en quelque sorte l'usage des missiles,
01:21:02la vraie rupture, elle sera si les missiles sont réellement utilisés.
01:21:06C'est-à-dire qu'aujourd'hui, on est aussi dans une stratégie d'influence,
01:21:11de pression par les mots, c'est-à-dire qu'on monte d'un cran,
01:21:14mais ça reste uniquement verbal, on donne la possibilité de…
01:21:18le vrai palier se rafranchit si un jour,
01:21:21Emmanuel Macron fait usage de ces missiles.
01:21:23– Vous avez 100% raison, bien sûr.
01:21:25– Et là, on aura franchi un vrai palier.
01:21:27– Oui, c'est un casus belli là, on est bien d'accord, franchement.
01:21:29– Emmanuel Macron a dit ce week-end, le président russe Vladimir Poutine
01:21:33ne veut pas de la paix avec Kiev, il n'est pas prêt à négocier.
01:21:36Est-ce que de toute façon, on n'en sortira jamais de cette guerre ?
01:21:40– C'est tout le problème, c'est qu'effectivement,
01:21:42les Russes sont en position de force, ils tiennent le territoire,
01:21:45ils avancent un petit peu tous les jours,
01:21:47l'armée ukrainienne est de plus en plus affaiblie,
01:21:49et donc vous ne négociez pas quand vous êtes en position de force.
01:21:52Et de toute façon, qu'est-ce que vous voulez négocier ?
01:21:54C'est-à-dire que les Russes ne vont pas quitter la Crimée et le Donbass.
01:21:56– Sauf si vous avez du lourd derrière.
01:21:58– Voilà, c'est pour ça qu'il a pu…
01:22:00– Et donc là, effectivement, on peut dire,
01:22:02on va arrêter les Russes là où vous êtes,
01:22:05parce que sinon, on peut faire une riposte plus massive.
01:22:08Mais il est évident qu'aujourd'hui,
01:22:10les Russes n'ont pas intérêt à arrêter le conflit.
01:22:12– Là, il y a un petit élément à garder aussi à l'esprit,
01:22:15les Ukrainiens ont eu, et je serai peut-être mis dans l'hythère ici,
01:22:18mais peu importe, un coup de génie en passant la frontière
01:22:20et en allant occuper une partie de la région de Kourtsk,
01:22:22qui tiennent toujours d'ailleurs.
01:22:24Ce coup de génie qui au début était passé largement critiqué
01:22:26par nos experts de plateau, je suis désolé d'être méchant,
01:22:28et je ne vous vise pas vous, mais un certain nombre d'anciens généraux,
01:22:31qui parfois sont assez proches d'ailleurs des Russes,
01:22:33viennent nous expliquer qu'ils n'auraient pas fait ça,
01:22:35ils savent mieux que les Ukrainiens.
01:22:37Moi, je constate en attendant que leur coup est génial,
01:22:39parce qu'avec l'arrivée de Trump, ils tiennent une partie du territoire russe
01:22:42et ça contraint Poutine, pour le coup, à lâcher du territoire conquis,
01:22:46pour échanger avec le territoire russe conquis.
01:22:49Et l'usage des armes en profondeur sur le territoire russe
01:22:52s'inscrit dans cette logique-là aussi.
01:22:5450 000 hommes sont apparemment rassemblés par les Russes en ce moment
01:22:56pour lancer l'assaut de la zone qui est encore tenue par les Ukrainiens en Russie.
01:23:00Ces armes-là vont avoir une importance cruciale dans les jours,
01:23:04semaines qui viennent, pour stopper l'offensive russe
01:23:07et avoir, pour l'Ukraine et pour Zelensky,
01:23:09cette énorme contrepartie, monnaie d'échange,
01:23:12pour récupérer une partie du Donbass, au moins.
01:23:15Cette attaque est aussi importante d'un point de vue symbolique,
01:23:18d'un point de vue de l'estime de soi, pour les Ukrainiens.
01:23:21Parce que, quand bien même ils perdraient définitivement la Crimée et le Donbass,
01:23:24ils peuvent quand même se revendiquer d'avoir mené une opération directement sur le sol russe.
01:23:28C'est très important pour l'histoire et pour la mémoire de la guerre.
01:23:31Et surtout que Koursk, c'est quand même un lieu emblématique
01:23:34pour les Russes de la Deuxième Guerre mondiale.
01:23:36J'aime beaucoup Jean-Baptiste Noé.
01:23:38Vraiment, je voulais vous féliciter, Jean-Baptiste,
01:23:40parce que j'entends toujours vos interventions.
01:23:42Vous êtes le premier à mettre un point sur l'essentiel,
01:23:45l'estime de soi et la mémoire de la guerre.
01:23:47Et je trouve que ce n'est pas simplement de la diplomatie.
01:23:49Et je veux échanger un bout du Donbass contre ce que j'ai pris en Russie.
01:23:52C'est vraiment l'histoire, la psyché collective d'un peuple.
01:23:56Bravo.
01:23:57Merci beaucoup Jean-Baptiste Noé, rédacteur en chef de la revue Conflit.
01:24:00Merci beaucoup Philippe Bilger, merci Françoise Debois, merci beaucoup Loïc Guérin.
01:24:05Merci à vous.
01:24:06Dans un instant, Philippe David avec Aurélie Gros, Stéphane Pelay.
01:24:11On va sceller trois ans de partenariat avec Sud Radio, c'est important de le dire.
01:24:16Vous allez l'annoncer ce soir.
01:24:20Ce partenariat qui perdure surtout et qui nous a permis d'ouvrir une fenêtre
01:24:26sur l'engagement de personnalités, de gens sur le terrain qui est toujours formidable.
01:24:32Et de beaucoup d'associations.
01:24:33On est déjà allé deux fois à Marseille pour le G500 citoyens.
01:24:37Là, ce n'est pas vraiment le même point.
01:24:39On va aller, ce sera du côté de Lille.
01:24:40Donc là, c'est vraiment l'autre bout de la France.
01:24:42Mais on va en parler dans quelques instants.
01:24:44Et sinon, on vous retrouve demain à 17h avec Philippe David.
01:24:47Merci Maxime.
01:24:48Merci Justine.
01:24:49Merci Majid.
01:24:50Merci Félix.
01:24:51Et merci Aude.
01:24:53On se retrouve demain à 17h.
01:24:54Dans un instant, Philippe David.