Les Vraies Voix - Émission du 20 décembre

  • l’année dernière
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, François Pupponi, Loïc Guérin, Patrick Vignal, député Renaissance qui a voté la loi et Rodrigo Arenas, député LFI

Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LES_VRAIES_VOIX-2023-12-20##

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News
Transcription
00:00:00 Les Vrais Voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:00:04 Bienvenue, merci d'être avec nous, si vous venez de nous rejoindre avec nous aujourd'hui,
00:00:10 François Puponi qui est avec nous, Philippe Bilger et Loïc Guérin, avocats pénalistes.
00:00:16 Et tout de suite les 3 mots dans l'actu, c'est avec Félix Mathieu.
00:00:18 Les Vrais Voix Sud Radio.
00:00:20 Bonsoir Félix, 3 mots dans l'actu qui sont adoption, immigration et démission.
00:00:25 L'adoption du projet de loi immigration entraîne la démission du ministre de la Santé
00:00:29 et l'indignation de la gauche version durcie par la commission mixte paritérière,
00:00:33 puis largement adoptée dans la soirée par les deux assemblées,
00:00:36 malgré la défection d'une partie des députés macronistes,
00:00:38 satisfaction d'Eler qui a voté pour, d'URN qui voit une victoire idéologique.
00:00:43 Emmanuel Macron va prendre la parole tout à l'heure chez nos confrères de France 5
00:00:46 et devrait saisir les sages dès ce soir.
00:00:48 Le gouvernement défend un texte sans être bien certain qu'il soit conforme à la Constitution.
00:00:52 Allez, on refait le film de ces dernières 24h sous haute tension.
00:00:57 Les Vrais Voix Sud Radio
00:00:59 Une crise politique ? Quelle crise politique ?
00:01:02 Une démission du ministre de la Santé ? Quelle démission ?
00:01:04 Vraiment, je vois pas de quoi vous parler, en tout cas Elisabeth Borne non plus ce matin.
00:01:08 Attendez, moi j'ai échangé très tard dans la nuit avec le président de la République,
00:01:11 il n'a pas reçu la démission d'Aurélien Rousseau, donc c'est un non-sujet.
00:01:15 Moi j'entends n'importe quoi, il est légitime que les ministres se posent des questions.
00:01:19 On va arrêter de commenter des choses qui n'existent pas.
00:01:23 Maintenant on a un texte qui est voté,
00:01:25 on va passer aux autres dossiers qui préoccupent les Français.
00:01:28 La première ministre ce matin chez nos confrères de France Inter,
00:01:31 sauf que, aïe aïe aïe, il y a un tout petit peu plus tard patatras.
00:01:34 D'abord je vous confirme la démission du ministre chargé de la Santé et de la Prévention,
00:01:38 Aurélien Rousseau, qui a présenté sa démission à la première ministre
00:01:41 et au président de la République et qui était absent ce matin en Conseil des ministres.
00:01:46 Aurélien Rousseau sera remplacé par Agnès Firmin-Lebaudot,
00:01:50 actuellement ministre déléguée aux professions de santé, qui assurera l'intérim.
00:01:54 Annonce d'Olivier Véran, porte-parole du gouvernement,
00:01:57 tout à l'heure après le Conseil des ministres.
00:01:59 En tout cas cette victoire, même idéologique, du Rassemblement national,
00:02:03 provoque l'indignation de la gauche.
00:02:05 La fronde contre la loi immigration monte au niveau local.
00:02:09 Plusieurs départements dirigés par la gauche, par exemple la Seine-Saint-Denis,
00:02:12 annoncent qu'ils ne vont pas appliquer le durcissement des conditions de versement
00:02:15 aux étrangers de la location personnalisée d'autonomie.
00:02:18 Autre point d'achoppement, les quotas d'immigration,
00:02:21 que le Parlement serait censé fixer annuellement,
00:02:23 ou encore la déchéance de nationalité pour certains crimes concernant les binationaux.
00:02:29 Qu'en est-il des autres ministres ?
00:02:30 La sensibilité de gauche, dont certains étaient donnés démissionnaires
00:02:34 par les bruits de couloirs hier soir.
00:02:35 Clément Beaune, par exemple, en déplacement à la région Île-de-France,
00:02:39 aux côtés de Valérie Pécresse.
00:02:40 Pas de commentaire sur le sujet.
00:02:41 Balay, le ministre des Transports, pas de commentaire dans l'immédiat.
00:02:45 En tout cas, enfin quasiment pas.
00:02:47 J'ai l'occasion de défendre mes convictions
00:02:49 et j'aurai l'occasion d'en parler à plusieurs reprises
00:02:51 sur le fond, sur la forme, sur les moments.
00:02:53 Mais je crois que quand on est un responsable politique,
00:02:55 et vous inquiétez pas, je parlerai,
00:02:57 quand on est un responsable politique, on respecte les temps et les lieux.
00:03:01 Et ici au Conseil régional, je ne suis pas venu,
00:03:03 sinon j'aurais choisi un autre moment, un autre lieu,
00:03:05 parler d'autre chose, parler d'autre chose.
00:03:08 Mais vous inquiétez pas, vous m'entendrez.
00:03:09 Vous inquiétez pas, je mènerai mes combats.
00:03:11 Pendant ce temps, la gauche s'indigne et a tout de suite brandi la menace
00:03:14 de saisir le Conseil constitutionnel.
00:03:17 Bien sûr, des mesures sont manifestement
00:03:20 et clairement contraires à la Constitution.
00:03:23 Ah bah non, ça c'est pas la gauche,
00:03:24 c'est le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:03:25 car oui, s'il se félicite de l'adoption de ce texte,
00:03:28 en même temps il l'estime, eh oui, anticonstitutionnel,
00:03:31 ou en tout cas peu constitutionnel aux entournures.
00:03:34 Mais bon, c'est un détail apparemment.
00:03:36 Le travail du Conseil constitutionnel fera son office.
00:03:39 Mais la politique, ce n'est pas être juriste avant les juristes.
00:03:42 La politique est d'élaborer des normes
00:03:45 et de constater s'elles sont ou pas, d'après nous, conformes.
00:03:49 Eh oui, des questions se posent sur un certain nombre de dispositions
00:03:54 qui pourraient être soit non conventionnelles,
00:03:56 soit peu constitutionnelles,
00:03:59 mais laissons le Conseil constitutionnel faire son affaire.
00:04:02 Peu constitutionnel.
00:04:03 Et il y en a un qui craint que le président Macron
00:04:05 fasse lui aussi son affaire avec le texte,
00:04:07 c'est le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau.
00:04:10 Je pense qu'il pourrait retirer, en tout cas ne pas le retirer,
00:04:13 mais ne pas le promulguer, ne pas signer le texte, première chose.
00:04:17 Ensuite, on voit bien qu'il veut se servir du Conseil constitutionnel
00:04:20 dans un face à face avec le Parlement.
00:04:22 Je mets en garde aussi sur cette pratique.
00:04:24 Le Conseil constitutionnel n'est pas une instance d'appel du Parlement.
00:04:29 Il y a la souveraineté populaire, il y a un état de droit.
00:04:32 Les deux ne doivent pas s'opposer.
00:04:33 Le Conseil constitutionnel ne doit pas faire de la politique,
00:04:36 il doit respecter le droit.
00:04:38 J'attends de voir ses décisions.
00:04:40 Bruno Retailleau sur CNews ce matin.
00:04:42 Pour info, normalement, le président de la République
00:04:44 promulgue toute loi votée au Parlement.
00:04:46 Il n'a pas vraiment le choix, c'est un acte d'authentification,
00:04:48 un peu comme pourrait le faire le roi d'Angleterre.
00:04:50 Le président Jacques Chirac avait été très critiqué par les juristes
00:04:53 quand il avait promis de ne pas promulguer la loi votée à l'époque.
00:04:56 Le contrat premier embauche en tout cas.
00:04:57 Effectivement, ça a été confirmé depuis ce matin par le porte-parole du gouvernement.
00:05:01 Le chef de l'État va saisir dès ce soir le Conseil constitutionnel
00:05:05 après avoir parlé à la télé, certainement, ou peut-être même en même temps,
00:05:08 vu qu'apparemment c'est enregistré.
00:05:09 - Philippe Bigère, là je suis en lice et maintenant ?
00:05:12 - Oui, il y a tout de même quelque chose de surprenant,
00:05:16 c'est la volupté un peu amère avec laquelle le président de la République,
00:05:23 le gouvernement, Gérald Darmanin,
00:05:26 les ministres disent "on va saisir le Conseil constitutionnel"
00:05:30 en espérant être censurés.
00:05:32 D'une certaine manière, c'est complètement aberrant tout ça.
00:05:36 - Loïc Guérin ?
00:05:37 - C'est kafkain, si les politiques nous faisaient rire amèrement jusque là,
00:05:40 là ils ont réussi à nous faire rire franchement.
00:05:42 Tous, enfin tous, franchement.
00:05:44 Je regardais les articles ce matin,
00:05:45 les déclarations de droite, d'extrême droite,
00:05:47 comme de gauche ou d'extrême gauche,
00:05:50 ont toutes cela de commun qu'on n'y comprend plus rien du tout.
00:05:54 Ils passent réellement pour des gens très amateurs.
00:05:56 - François Pupoli, vous ancien député,
00:05:58 vous auriez imaginé entendre et voir ça ?
00:06:00 - Non.
00:06:01 Moi j'étais député 15 ans, jamais je n'ai vu ça.
00:06:03 On a eu des moments de tension, des moments de doute,
00:06:06 justement on a été battu par les oppositions,
00:06:08 ou on a battu la majorité.
00:06:11 Là c'est panique à bord.
00:06:12 Parce que la gauche a fait en sorte d'empêcher le débat.
00:06:17 Et donc faire en sorte que ce soit les Républicains et Réunion Nationale
00:06:20 qui mènent la danse.
00:06:22 Et une fois qu'ils, puisque c'est eux qui mènent la danse,
00:06:24 qu'ils sortent un texte dur, en particulier les Républicains,
00:06:27 ils disent "c'est scandaleux,
00:06:28 il fallait juste ne pas voter la motion de renvoi
00:06:31 et avoir le débat dans l'hémicycle".
00:06:34 Donc ils ont tendu un piège à la majorité pour dire
00:06:37 "vous voyez, ils sont avec la droite et avec l'extrême droite".
00:06:40 Marine Le Pen a été intelligente et fine politique en disant "je vote,
00:06:44 parce que c'est un texte qui est le mien en fait".
00:06:46 Voilà, bon très bien.
00:06:48 Et là c'est panique à bord au niveau de la majorité,
00:06:50 parce que hier soir, les commentaires de la majorité,
00:06:52 de la première ministre et de Gérald Darmanin,
00:06:53 c'était quoi ? C'était de dire "c'est un bon texte,
00:06:56 c'était le nôtre, on est content".
00:06:58 Et puis ce matin, ils lui disent "ouais mais il n'est pas si bien que ça,
00:07:00 parce qu'en fait il n'est pas constitutionnel".
00:07:02 Parce que c'est le président qui a dit "moi je ne suis pas d'accord,
00:07:04 je sais qu'il est constitutionnel".
00:07:05 Donc on voit bien que ça a tangué au plus haut niveau de l'État,
00:07:08 et que je pense sincèrement que les jours
00:07:09 d'Isabelle de Borne à Matignon sont comptés.
00:07:11 - Allez, en parlant d'un instant,
00:07:13 nous sommes dans une crise politique.
00:07:16 On est avec Patrick Vignal, député Renaissance,
00:07:18 qui a voté la loi.
00:07:19 Patrick Vignal, bonsoir, merci d'être avec nous.
00:07:21 - Bonsoir !
00:07:22 - Juste un petit mot, le temps de lancer Jingle,
00:07:24 est-ce que finalement ne vit-on pas le paroxysme du "en même temps" ?
00:07:28 - Non, je pense qu'on a une classe politique démonétisée,
00:07:32 chacun est déjà avec ses petits chevaux pour l'élection de 2027.
00:07:36 La gauche qui a voulu faire un coup, ça se retourne contre eux.
00:07:39 Nos amis républicains qui essaient de faire les poches à Marine Le Pen,
00:07:43 mais qui n'y arrive pas.
00:07:44 Et Marine Le Pen, je l'avais dit à des amis,
00:07:46 j'étais persuadé qu'elle voterait ce texte.
00:07:48 - Allez, on reste ensemble tout de suite, le Grand Débat du Jour.
00:07:51 Les vraies voix Sud Radio, le Grand Débat du Jour.
00:07:55 - Épilogue hier soir d'une séquence politique
00:07:57 où beaucoup de choses ont eu lieu et se sont brisées en quelque sorte.
00:08:01 - Il y a dans cette loi des choses que nous n'aimons pas,
00:08:04 qu'une partie de la population française n'aime pas, que je n'aime pas,
00:08:06 mais qui ne nous déshonore pas.
00:08:08 - Quand celui que vous avez élu deux fois à cinq ans d'intervalle
00:08:11 pour empêcher Marine Le Pen d'accéder au pouvoir,
00:08:13 c'est cet homme qui fait pour la première fois
00:08:15 rentrer la préférence nationale dans la législation française.
00:08:17 - Beaucoup de députés savent très bien
00:08:19 qu'une grande partie des dispositions qui ont été adoptées en CMP,
00:08:22 elles ne sont pas conformes à la Constitution.
00:08:24 - Mon objectif dans la vie n'est pas d'embarrasser le gouvernement,
00:08:26 il s'embarrasse déjà très bien tout seul.
00:08:28 - Je vous confirme la démission du ministre chargé de la Santé
00:08:31 de la Prévention Aurélien Rousseau.
00:08:32 - Un projet de loi immigration adoptée
00:08:35 met un gouvernement et une majorité fracturés.
00:08:37 Le ministre de la Santé Aurélien Rousseau démissionne.
00:08:40 Une bonne partie de l'aile gauche des macronistes
00:08:42 n'a pas voté le texte hier contrairement au groupe RN.
00:08:45 Marine Le Pen parle d'une victoire idéologique
00:08:47 avec l'accès à certaines aides sociales
00:08:49 désormais restreintes pour les étrangers.
00:08:51 Pourtant ce matin, Elisabeth Borne réfute toute crise politique
00:08:54 dans sa majorité Philippe.
00:08:55 - Alors parlons vrai, est-ce que vous pensez qu'on n'est pas vraiment,
00:08:58 on en parlait il y a quelques instants,
00:09:00 dans un grand foutoir institutionnel et au Parlement ?
00:09:04 Est-ce que pour vous, nous ne sommes pas dans une crise politique ?
00:09:07 Et bien pour le moment, vous dites si.
00:09:09 Oui, nous sommes dans une crise politique pour 78% d'entre vous.
00:09:13 Vous voulez réagir ?
00:09:14 Zach attend vos appels au 0826 300 300.
00:09:16 - Et donc nous sommes avec Patrick Vignal, député Renaissance.
00:09:19 Merci beaucoup Patrick Vignal d'être avec nous, Philippe Bilger.
00:09:23 Ça y est, cette crise politique, visiblement,
00:09:27 on ne peut pas dire le contraire en fait.
00:09:29 - Bien sûr, alors qui irait prétendre qu'il n'y a pas de crise politique ?
00:09:36 Elle est importante, elle est grave,
00:09:38 mais je suis persuadé que la démocratie française en sortira.
00:09:44 Et pour ma part, j'imagine une multitude,
00:09:48 peut-être pas une multitude de moyens,
00:09:50 quelques moyens qui permettront au pouvoir
00:09:53 de gérer le moins mal possible ce qui arrive.
00:09:58 Mais je voudrais non pas venir au secours du macronisme,
00:10:02 mais il faut bien voir qu'il est confronté à une situation très difficile,
00:10:08 puisque non seulement il a une majorité relative et il empatie,
00:10:13 mais qu'il a surtout deux fronts d'opposition totalement contradictoires.
00:10:19 Et ça, ça rend difficile la gestion de la vie parlementaire.
00:10:24 Et je pourrais ajouter que l'étrange position
00:10:30 que le pouvoir a à l'égard du Rassemblement National,
00:10:33 à la fois très présent mais qualifié d'invisible,
00:10:38 rajoute à la crise politique.
00:10:40 Mais je veux laisser la place, sinon c'est...
00:10:44 - Ah oui, non mais...
00:10:45 - Non mais je pense qu'effectivement on a une crise politique.
00:10:48 Le gouvernement a été battu une première fois dans l'hémicycle,
00:10:51 n'a pas pu faire étudier son texte à l'Assemblée Nationale,
00:10:54 ça arrive rarement.
00:10:55 Donc il n'avait pas de majorité pour le faire,
00:10:57 mais on savait qu'il n'était pas majoritaire.
00:10:59 Et en CMP, il était obligé,
00:11:01 puisque la CMP était majoritairement de droite,
00:11:03 il était obligé de reprendre le texte du Sénat,
00:11:06 ce qui était réglementaire,
00:11:07 et d'avoir des mesures relativement dures.
00:11:11 Voilà, donc ça veut dire que le gouvernement n'a plus de majorité
00:11:14 et que s'il veut faire passer les textes,
00:11:15 il faut qu'il les fasse passer avec la droite.
00:11:18 En tout cas ceux-là.
00:11:19 Ce qui est entre guillemets gênant
00:11:22 de ce que fait le président de la République
00:11:23 de saisir, lui, le Conseil Constitutionnel,
00:11:25 c'est qu'en fait, il dit aux Républicains
00:11:26 "on a passé les accords dans la CMP, d'accord,
00:11:30 on a accepté une CMP, on a voté votre texte,
00:11:33 et maintenant on va vous montrer qu'on n'était pas d'accord".
00:11:36 Moi j'aurais été peu avoué que si je peux me permettre,
00:11:37 j'aurais laissé la gauche saisir le Conseil Constitutionnel,
00:11:40 parce qu'il y a eu un accord,
00:11:41 la première ministre a passé un accord avec les Républicains
00:11:44 en disant "ok, alors il fallait leur dire
00:11:46 "écoutez, on va le faire, mais on vous prévient,
00:11:48 on va saisir le Conseil Constitutionnel
00:11:49 parce qu'on considère que vous vous trompez".
00:11:51 Mais on ne sort pas le soir de la CMP
00:11:53 et dans l'hémicycle en disant "le texte est bon,
00:11:55 on le valide, ça va dans le bon sens,
00:11:57 c'est bien pour les Français",
00:11:58 pour qu'une demi-heure après le président dise
00:11:59 "non, il n'est pas content de voter".
00:12:02 Donc oui, il y a une crise.
00:12:03 Alors comment on s'en sort ?
00:12:04 Ça, j'avoue que, enfin je pense qu'effectivement
00:12:06 il faut qu'il y ait un remaniement.
00:12:07 - On a des pistes.
00:12:08 - Oui, alors la crise, pour reprendre un pas de recul,
00:12:13 elle ne tombe pas avec cette loi.
00:12:14 - On en est à combien de 49.3 ?
00:12:16 - 22.3, je crois.
00:12:17 - 23, oui.
00:12:18 - Est-ce que ce n'est pas...
00:12:19 - Ah, ça fait beaucoup, en un an et demi.
00:12:21 - On sait que c'est exceptionnel,
00:12:22 ça n'a jamais été vu,
00:12:23 mais est-ce que ce n'est pas finalement le paroxysme
00:12:25 d'une crise qui est sous-jacente depuis le début ?
00:12:27 C'est-à-dire de vouloir gouverner
00:12:29 avec une chambre d'enregistrement qu'on appelle le Parlement,
00:12:31 qui n'en est maintenant plus que cela,
00:12:33 avec des textes qui sont prémâchés par le pouvoir exécutif,
00:12:36 qu'on fait passer aux forceps,
00:12:38 quelle que soit l'opposition,
00:12:39 qu'elle soit politique ou dans la rue,
00:12:41 on la méprise, voire on la violente à l'occasion,
00:12:44 on la caricature, on la déshumanise à l'occasion aussi,
00:12:47 sans avoir de position particulièrement claire sur les gilets jaunes,
00:12:51 mais on avait déjà un petit peu le ton qui était donné depuis là.
00:12:53 Si vous vous opposez, on vous marginalise,
00:12:55 et on vous marginalise également sur le plan politique.
00:12:58 On arrive aux limites de l'exercice.
00:12:59 - Patrick Vignal, on oublie peut-être un petit peu quelque chose
00:13:02 dans cette loi d'immigration,
00:13:04 c'est que personne ne parle de ce que veulent les Français, finalement.
00:13:07 C'est-à-dire que tous les députés disent "moi je veux pas", "moi je veux",
00:13:10 mais quand on regarde les sondages,
00:13:12 75% des Français avaient envie d'une loi d'immigration beaucoup plus dure, en fait.
00:13:17 - En fait, si vous voulez, je prends de l'analyse de M. Villeger et Labone.
00:13:20 La 5ème République ne peut pas se satisfaire d'une majorité relative.
00:13:24 Nous sommes coincés entre la nupèce,
00:13:27 et c'est le cas sur ce projet d'immigration,
00:13:30 qui est avec leur gourou Jean-Luc Mélenchon,
00:13:32 parce que le PS et les écologistes doivent leur élection à Jean-Luc Mélenchon,
00:13:37 qui est déjà dans la perspective 2027.
00:13:40 Jean-Luc Mélenchon est un érudit,
00:13:42 c'est un homme politique de qualité, moi je suis très clair,
00:13:45 qui prépare en 2027 et qui veut que la classe populaire,
00:13:49 le peuple, le peuple soit préparé pour 2027,
00:13:53 et avec 19 et 20%, il est au deuxième tour, il va battre Marine.
00:13:57 Marine Le Pen, elle, aujourd'hui, elle a qu'à attendre,
00:14:00 c'est ce qu'elle a fait sur ce projet.
00:14:02 Un jour, je vous montrais les SMS, moi depuis 3 jours,
00:14:04 j'étais persuadé que Marine Le Pen, dans des moments,
00:14:07 nous coincerait en disant "elle ne va pas assez loin, mais je vote cette loi".
00:14:11 Nos amis les républicains, qui sont nos cousins,
00:14:14 quel bonheur pour Ciotti, Marleix et Rotaillot,
00:14:18 ça fait 7 ans qu'ils prennent des fessées, qu'ils ont les fesses rouges,
00:14:21 par la Macronie, on leur a pris leurs meilleurs, Darmanin, Bruno Le Maire,
00:14:25 et donc ils étaient contents de peser, et je pèse mes mots,
00:14:29 ils nous ont mis un pistolet sur la tempe en disant
00:14:31 "si vous n'acceptez pas, puisque nous sommes 62 à faire la majorité complète,
00:14:37 vous allez accepter et vous passez sous nos fourches codines".
00:14:40 Et donc, si vous voulez, le vrai débat qu'on a,
00:14:42 c'est qu'on est dans un entonnoir pour tous les projets de loi,
00:14:45 et Lentermain, on le disait, où on est sur du 49-3,
00:14:49 mais les français ne le supportent plus,
00:14:51 où on est obligé de faire alliance avec des cousins qui nous méprisent.
00:14:55 Voilà le constat, aujourd'hui, de l'Assemblée Nationale,
00:14:59 et puis je sais que j'ai mon collègue François Buponnik,
00:15:02 c'est parti de ces élus qui fondent la politique.
00:15:06 Bon, on est aujourd'hui assez coincés, si vous voulez,
00:15:09 parce qu'entre la NUPES, qui ne veut pas jouer avec nous,
00:15:12 c'est même pas la peine, on n'y arrivera pas,
00:15:14 et le Rassemblement National qui dit "moi, je me prépare à mettre
00:15:18 ma robe de mariée et le smoking à Jordan,
00:15:21 parce que nous serons aux affaires en 2027,
00:15:23 voilà où nous en sommes aujourd'hui".
00:15:25 Et donc, pour répondre à votre question, madame,
00:15:27 effectivement, une majorité de français est en colère aujourd'hui.
00:15:31 Vous savez, déjà, ils ne votent pas tous Front National
00:15:34 parce qu'ils sont tous racistes,
00:15:36 c'est parce qu'effectivement, on a eu 30 ans de l'HET,
00:15:39 et François, le ancien maire de Sars-Tel, le sait,
00:15:42 la gauche a pris sa part, on n'a pas su intégrer,
00:15:45 on n'a pas su assimiler, on a parqué les gens dans des territoires,
00:15:48 on a fait cette fracture territoriale,
00:15:51 et nous sommes en train de payer la note, aujourd'hui.
00:15:53 - Une remarque, une déclaration de François Hollande à l'instant,
00:15:56 vous permettez, qui a dit "le président Macron et le gouvernement
00:15:59 n'ont pas pris les voix du Front National,
00:16:01 ils ont pris ses idées".
00:16:02 C'est François Hollande, et j'allais dire Emmanuel Hollande,
00:16:04 qui vient de le dire.
00:16:05 Philippe Billiger.
00:16:06 - Patrick, est-ce que vous pourriez m'indiquer,
00:16:10 puisque je ne veux pas prétendre globaliser
00:16:14 au-delà de ma modeste personne,
00:16:17 est-ce que, comment se fait-il
00:16:20 que plus le Rassemblement National monte ?
00:16:24 Moi, je ne crois pas qu'il gagnera en 2027,
00:16:27 mais c'est autre chose.
00:16:29 Mais pourquoi est-ce que le macronisme
00:16:33 ne parvient pas à s'habituer à une argumentation hostile,
00:16:38 mais de nature politique,
00:16:40 et continue à stigmatiser moralement
00:16:44 le Rassemblement National ?
00:16:46 Est-ce qu'il n'y a pas là, véritablement, un poison ?
00:16:49 - Vous savez, M. Billiger,
00:16:51 moi, je suis dans une circonscription, vous le savez,
00:16:53 ça fait trois mandats que je suis élu,
00:16:55 je passe ma journée à mettre que je suis un homme de gauche,
00:16:57 et je me fais rédire dans un territoire
00:16:59 d'une droite dure, d'une droite très extrême,
00:17:02 parce que les gens se sentent délaissés,
00:17:04 ou ils ont peur d'être envahis.
00:17:05 Et c'est vrai que le Front National,
00:17:07 le Rassemblement National,
00:17:08 on ne le combat pas avec des paroles,
00:17:10 on le combat avec des actes.
00:17:11 Quand on s'occupe de la vie des gens,
00:17:13 quand on s'occupe du quotidien,
00:17:15 les gens, ils n'ont pas envie de voter Rassemblement National.
00:17:18 Le vrai débat, c'est que nous, aujourd'hui,
00:17:20 on est dans une zone en taux noir,
00:17:22 en fait, on ne sait pas comment traiter le Rassemblement National.
00:17:25 Et moi, je vais être clair,
00:17:26 moi, je ne vais pas dire toute la journée
00:17:28 que le Rassemblement National,
00:17:29 ce sont des gens racistes,
00:17:30 ce sont des gens qui votent des immigrés.
00:17:32 Je pense qu'on doit apporter des réponses
00:17:35 saines et claires auprès des citoyens.
00:17:38 Mais le débat que l'on a encore une fois,
00:17:40 et moi, j'ai quelques propositions à vous faire ce soir,
00:17:42 c'est que l'Assemblée Nationale
00:17:44 est devenue un vrai barque à sable.
00:17:46 Moi, François, quand il veut, je l'invite à déjeuner,
00:17:48 il va s'asseoir à côté de moi,
00:17:50 il va me dire "mais dans quel monde on est ?
00:17:52 Il n'y a plus de culture politique.
00:17:54 Merci au non-cumul des mandats."
00:17:56 Vous avez des gens qui arrivent aujourd'hui,
00:17:58 de souhaiter civil, qui vous disent
00:18:00 "ah mais c'est violent, c'est trop dur,
00:18:02 je vais retourner à mon entreprise."
00:18:03 C'est dur la politique, il n'y a pas d'amis,
00:18:05 vous prenez des coups, vous n'êtes jamais content,
00:18:08 vous vous levez le matin en doutant,
00:18:10 parce qu'on ne va pas régler la sécurité comme ça,
00:18:12 on ne va pas régler l'injustice comme ça.
00:18:13 Et donc, si vous voulez,
00:18:14 ce n'est pas un métier,
00:18:16 mais c'est une forme d'engagement avec des codes.
00:18:18 Et donc, quand vous avez la nupèce,
00:18:20 les snipers de Mélenchon,
00:18:22 qui sont de très bons militants,
00:18:23 ils nous tamponnent toute la journée,
00:18:25 regardez comme ils sont,
00:18:26 et nous, on est presque des gentlemen.
00:18:28 Donc, le vrai débat avec le Rassemblement National,
00:18:30 ça ne se combat pas en disant
00:18:32 "les idées racistes".
00:18:34 Et moi, j'aime bien François Hollande.
00:18:36 J'ai toujours été, moi, quelqu'un
00:18:38 qui a toujours soutenu François Hollande.
00:18:40 Et je regrette qu'il y ait eu les 80 frondeurs
00:18:42 qui l'ont empêché de se présenter.
00:18:44 Je dis que si Emmanuel Macron a réussi l'économie,
00:18:46 c'est avec le CSU et François Hollande.
00:18:48 Mais François Hollande, il faut qu'il l'arrête aussi.
00:18:51 On est fautif, nous.
00:18:53 Moi, s'il y a 88 députés Rassemblement National,
00:18:55 je suis fautif, même si je l'empêche sur ma circonscription.
00:18:58 J'en ai trois dans mon département.
00:19:00 Mais ce n'est pas que les Français ont des neuneus.
00:19:02 Moi, je ne vais pas insulter les gens
00:19:03 qui aiment voter Front National.
00:19:05 Je dis juste que si on a une offre politique,
00:19:07 républicaine, laïque et économique,
00:19:10 on aura moins de gens qui voteront pour le Rassemblement National.
00:19:13 - Allez, 0826-300-300, direction Valence, avec Laurent.
00:19:17 Bonsoir, Laurent. - Bonsoir, Laurent.
00:19:19 - Bonsoir, Cécile. Bonsoir à tous.
00:19:21 - Pardon, on a pris un petit peu de retard.
00:19:23 Est-ce que c'est, selon vous, une crise politique ?
00:19:25 - Oui, de toute façon, on le voit bien.
00:19:28 C'est une crise politique, malheureusement.
00:19:30 Et on se demande comment elle va finir.
00:19:33 Parce que quand on voit que tout passe à coup de 49-3,
00:19:37 on ne tient même pas compte des idées du peuple.
00:19:39 Donc, moi, je me demande, finalement,
00:19:43 est-ce qu'on est vraiment français ?
00:19:45 Ou est-ce qu'on est vraiment un pays qui soutient les droits de l'homme ?
00:19:49 Finalement, moi, je me pose beaucoup de questions.
00:19:52 Donc, finalement, est-ce qu'on a le droit d'être juif ?
00:19:58 Est-ce qu'on a le droit d'être marocain ?
00:20:00 Vous voyez, toutes ces questions-là, on se les pose.
00:20:03 - Oui. Restez avec nous, Laurent.
00:20:05 Samy, 0826-300-300.
00:20:06 - Il n'y a rien qui concerne les juifs dans la loi.
00:20:08 Faut-il le rappeler ? C'est quand même important.
00:20:10 - Bonsoir, Samy.
00:20:12 - Oui, bonsoir. Merci de me donner la parole.
00:20:14 - Je vous en prie. - Avec plaisir.
00:20:15 - Je voudrais soulever juste une question.
00:20:17 C'est très étonnant et c'est regrettable, en fait,
00:20:20 de voir ce spectacle.
00:20:21 Pour moi, ça relève d'un spectacle dommageable.
00:20:24 Pourquoi ? Parce qu'au début, on a découvert, en fait,
00:20:27 que le parti présidentiel, il avait une aile gauche et une aile droite.
00:20:30 Aujourd'hui, on découvre qu'il a une aile d'extrême droite.
00:20:33 Peut-être l'année prochaine, on découvra qu'il a une aile d'extrême gauche,
00:20:35 et d'UPS.
00:20:36 Donc ça devient finalement un parti monarchiste, un parti royal.
00:20:39 À quoi ça sert d'avoir autant de députés si tout passe au coup de 49-3 ?
00:20:43 Parce qu'il n'y a pas de débat.
00:20:44 Ça, c'est le premier élément, première question.
00:20:46 Deuxième question, c'est très étonnant dans le timing,
00:20:48 puisque aujourd'hui, cette loi, on dirait qu'il fallait absolument
00:20:50 qu'elle soit adoptée, mais bizarrement, elle tombe le même jour
00:20:52 que la ratification d'un traité européen sur l'immigration,
00:20:54 où l'Europe a imposé des quotas.
00:20:56 Qu'est-ce qui se passe derrière ?
00:20:58 C'est quoi la manœuvre ? C'est de dire "on n'est pas les Français,
00:21:00 c'est l'Europe, c'est pas nous".
00:21:01 Tout ça est très malsain.
00:21:03 Et pour terminer, je dirais pourquoi, par exemple,
00:21:06 M. Vignal ou l'aile gauche de Renaissance
00:21:08 ne font pas comme M. Rousseau, que je salue pour sa fidélité à lui-même,
00:21:14 et qu'il démissionne en fait.
00:21:16 Parce que M. Rousseau, il a pris ses responsabilités en tant que
00:21:18 ministre de la Santé, qui est enseignement de gauche,
00:21:20 et contre cette loi, en fait, immigration.
00:21:22 Et le problème, c'est que la population ne demande pas des lois.
00:21:25 La population demande l'application de la loi.
00:21:27 Les gens demandent de la sécurité, la sécurité d'éducation,
00:21:29 la sécurité policière, la sécurité de l'emploi,
00:21:31 la sécurité alimentaire, la sécurité de la justice,
00:21:34 les peintres, qu'elles soient appliquées,
00:21:36 pour normaliser la société.
00:21:38 Après, on résume ça dans quoi ?
00:21:39 Oui, c'est l'ensauvagement.
00:21:40 Oui, mais il y a des causes.
00:21:41 Et j'ai l'impression qu'aujourd'hui, le politique,
00:21:43 il est déconnecté de la réalité, et on ne cherche pas les causes.
00:21:46 Et les gens, c'est ce qu'ils cherchent, ces gens.
00:21:47 Alors, Samy, on a plusieurs personnes pour répondre à votre question.
00:21:51 Déjà, François Puponi, que je vois d'audliner la tête.
00:21:54 Non, mais les deux interventions parlent du 49-3.
00:21:57 Et je rebondis sur ce que disait Patrick Vignal, mon ami.
00:22:00 Mais Philippe le disait aussi.
00:22:02 La vraie question qui se pose aujourd'hui,
00:22:04 c'est est-ce que les institutions de la Ve République sont encore acceptées par les Français ?
00:22:08 Parce que le 49-3, c'est constitutionnel.
00:22:10 Oui, bien sûr.
00:22:11 Le texte tel qu'il a été voté, c'est conforme à la Constitution.
00:22:14 Vous êtes en train de lui faire du mélange, en vaut.
00:22:16 Non, non, non, non, non.
00:22:17 Il y a un moment, quand on remet en cause systématiquement le fonctionnement des institutions,
00:22:21 c'est qu'à un moment, ces institutions ne correspondent plus à ce qu'attend le peuple.
00:22:24 Voilà.
00:22:25 Si le 49-3...
00:22:26 Excusez-moi, il y a l'esprit, il y a la règle.
00:22:28 La règle, c'est le 49-3, mais l'esprit, c'est peut-être pas de l'utiliser une fois par mois.
00:22:31 Non, non, non, non.
00:22:32 Il a été utilisé une fois par mois pour les textes budgétaires.
00:22:35 Oui.
00:22:36 Parce qu'il faut qu'on paie les fonctionnaires, il faut qu'on paie les dépenses,
00:22:38 il faut que les budgets soient adoptés, et avec une majorité relative, ce n'est pas le cas.
00:22:43 Donc c'était prévu comme ça par le législateur en disant,
00:22:46 et le constitutionnaliste en disant, au moins pour le budget, on peut.
00:22:49 Après, pour le reste, on ne peut pas.
00:22:51 Mais donc la Constitution a été appliquée à la lettre et respectée.
00:22:54 Et ça pose... On voit bien que les gens ne l'acceptent plus.
00:22:56 Et donc la vraie question, je pense, qui est posée au président de la République,
00:22:59 c'est, est-ce qu'on reste à la Ve République, ou est-ce qu'on va plus loin,
00:23:02 et qu'on imagine des nouvelles institutions où le débat démocratique sera un peu plus mis en avant ?
00:23:10 Mais avec le problème du mode de scrutin.
00:23:12 Parce qu'on voit bien que le mode de scrutin pose un problème aussi.
00:23:14 Alors la question de Samy à vous, Patrick Vignal, c'est de dire,
00:23:18 et pourquoi vous ne faites pas comme le ministre de la Santé ?
00:23:23 Je veux répondre à Samy. Je dirais la politique, à un moment donné,
00:23:27 c'est un engagement, c'est des valeurs, c'est des convictions.
00:23:29 Ce texte, quand il est revenu au Sénat, cher monsieur,
00:23:32 il était équilibré à la fois de la fermeté,
00:23:35 c'est-à-dire qu'on donnait plus de moyens aux policiers, aux gendarmes.
00:23:39 Vous savez, moi, dans l'héros, je me prostitue, je dis le mot,
00:23:42 pour sauver des jeunes qui ont traversé la Méditerranée,
00:23:44 avec des employeurs qui veulent les garder et qui ne peuvent pas,
00:23:47 avec certains employeurs qui continuent à les payer dans le tourisme, la restauration et le bâtiment.
00:23:52 Et donc, moi, je voulais, dans ce texte, donner plus de moyens à la préfecture.
00:23:56 C'est inimaginable que les gens arrivent à 5h du matin le lundi,
00:24:00 jusqu'à 9h du matin devant la porte, pour avoir un dîcher.
00:24:04 Et si vous voulez, là où on s'est fait avoir, et j'assume,
00:24:07 c'est que la NUPES, soi-disant c'était le gauche,
00:24:10 notamment le PS, les écolos, c'est 30 voix qui nous a manqué.
00:24:14 Ils auraient pu voter les amendements pour empêcher la binationalité.
00:24:18 Ils auraient pu être avec moi pour demander, non pas une caution à un jeune étudiant.
00:24:23 Sauf que, cher monsieur, cher Samy, c'est de la politique politicienne.
00:24:27 Ils ne veulent pas, c'est pas nous tendre la main,
00:24:29 ils veulent régler des comptes et pas régler le compte des Français.
00:24:32 Et quant à moi, je me suis exprimé assez pour la réforme des retraites.
00:24:36 Je respecte Aurélien Rousseau.
00:24:37 Et moi, Samy, je veux gagner.
00:24:39 Je veux une France qui gagne.
00:24:40 Je veux une France qui ne soit pas raciste.
00:24:42 Je veux une France qui aime les gens.
00:24:44 Mais si vous êtes un âne, que vous vous appeliez Samy, Patrick, Charles-Edouard ou Claire,
00:24:50 si vous n'êtes pas républicain, tant pis pour vous.
00:24:53 Et donc, j'ai le choix ou c'est très bien, je quitte mon groupe,
00:24:56 ou vous savez, je dis, je ne supporte pas, ou je résiste.
00:25:00 Et je crois que c'est ça qui nous m'embêtera Macroni.
00:25:02 Oui, c'est une période difficile en ce moment.
00:25:04 Oui, il faut changer de braquet.
00:25:06 Oui, il faut dire autrement.
00:25:08 Mais Patrick Vignal, quand on entend certains dire que chez Renaissance, vous êtes soudé,
00:25:14 en fait, qui est soudé à qui en fait ?
00:25:17 Non mais Cécile, c'est compliqué, vous l'avez dit tous, il y a une crise.
00:25:21 Vous savez, j'ai des collègues, j'ai un collègue, je ne lui dirai pas son nom,
00:25:24 qui me dit "Mais Patrick, qu'est-ce que je fous là ?
00:25:26 J'étais chef d'entreprise, je gagnais très très bien ma vie,
00:25:28 je rentrais chez moi à 17h, j'avais une famille, je couchais mes enfants,
00:25:32 je ralliais mes gamins, je partais en vacances,
00:25:34 ça fait une semaine, je me fais insulter, j'ai peur.
00:25:36 Tous les trolls qu'on a de NUPES, on va venir chez toi,
00:25:39 il me dit "Mais je ne suis pas venu pour ça".
00:25:41 Mais Cécile, la société s'est durcie aujourd'hui,
00:25:45 pour être maire d'une ville, il faut avoir envie.
00:25:48 Vous gagnez 4 cacahuètes, vous êtes insulté toute la journée,
00:25:51 on a une offrande du chacun pour soi, sauf qu'il peut...
00:25:54 Donc moi je pense qu'à ce moment, bien sûr que c'est un cataclyme
00:25:58 d'avoir 60 personnes du groupe qui ne votent pas ou s'abstiennent,
00:26:03 moi ça me dérange, et je fais ce que je me dis,
00:26:06 qu'est-ce que je n'ai pas fait pour souder d'abord ma majorité,
00:26:09 et qu'est-ce que je n'ai pas fait pour aller chercher ces voix de gauche
00:26:13 dont j'en avais besoin pour ma jambe gauche.
00:26:15 Donc je me pose des questions, et je peux vous dire que
00:26:18 le président a intérêt, après les fêtes de Noël et la buffe de Noël,
00:26:22 de repenser toute l'organisation, et je vous disais en début de démission,
00:26:27 il faut retourner sur les territoires, il faut sortir de ce bac à sable
00:26:30 qu'est l'Assemblée, il faut donner le pouvoir aux régions,
00:26:34 aux départements, aux maires, il faut qu'on ait une vraie fondation.
00:26:37 Aujourd'hui on n'a pas de fondation, et c'est comme ça qu'on s'en sortira.
00:26:40 Merci beaucoup Patrick Vignal d'avoir été avec nous, député Renaissance.
00:26:44 Vous continuez bien entendu, puisqu'on continue ce sujet
00:26:48 sous différents axes, bien entendu, puisque c'est une émission spéciale.
00:26:52 0826 300 300, on est ensemble jusqu'à 19h dans un instant.
00:26:58 On va se détendre un petit peu, avec des phrases que vous avez entendues
00:27:01 depuis hier, c'est le "Qui sait qui qui l'a dit à Tchoucky".
00:27:04 Qui est parfois aussi violent qu'un débat parlementaire.
00:27:06 On le garde tout de même.
00:27:08 En même temps, une émission spéciale, j'ai eu peur.
00:27:10 Les vraies voix sur le radio, 17h-20h, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:27:16 On vous souhaite la bienvenue, c'est les vraies voix jusqu'à 19h,
00:27:19 avec Philippe David, on est ravis de vous accueillir tous les jours
00:27:21 de 17h à 19h, justement, avec nos invités du jour, et plutôt nos vraies voix
00:27:26 qui ont des choses à dire encore aujourd'hui.
00:27:28 Philippe Bilger est avec nous.
00:27:30 Merci Philippe d'être avec nous quotidiennement.
00:27:32 - Si je perds ma chère Cécile, je fais-y le conseil.
00:27:36 - Avec nous Loïc Guérin, pénaliste.
00:27:40 Bonsoir, il faut toujours un pénaliste avec soi.
00:27:42 - Oui, je me contentais d'être à l'arbitre.
00:27:44 - Il y a eu l'envie de payer, on le sait.
00:27:47 - The famous François Puponi, ex-député, ex-maire de Sarcelles,
00:27:52 qui est avec nous. On est avec notre invité dans un instant,
00:27:57 tout de suite, qui c'est qui qui l'a dit ?
00:27:59 - Les vraies voix Sud Radio, le quiz de l'actu.
00:28:02 - Avec nous, Laurent Bourjoué. Ça va Laurent ?
00:28:04 - Oui, merci.
00:28:06 - Laurent, vous répondez en premier à la question,
00:28:08 et derrière, si vous n'avez pas la bonne réponse,
00:28:10 ce sont nos vraies voix qui citent.
00:28:12 - C'est cher. - On y va.
00:28:13 - Question, qui c'est qui qui l'a dit ?
00:28:15 Même si nous avons eu le courage de forger ce texte et de le voter,
00:28:18 Emmanuel Macron aura-t-il désormais le courage de l'appliquer ? J'en doute.
00:28:21 - Retailleau. - Ah non mais c'était à l'auditeur d'abord.
00:28:24 - Ouais, j'aurais dit la même chose, je pense.
00:28:27 - On va mettre un point pour Laurent.
00:28:28 - Allez, un point pour notre auditeur. Philippe ?
00:28:31 - Qui c'est qui qui l'a dit ?
00:28:33 - C'était pourtant Retailleau, je l'ai privé.
00:28:37 - Qui c'est qui qui l'a dit, Laurent, sur la loi immigration ?
00:28:40 La majorité est soudée, mais diverse.
00:28:43 - Ah, elle a aucune idée.
00:28:46 - Allez-y. - Ah oui, Borne.
00:28:48 - Non, c'est une femme. - C'est une femme aussi.
00:28:50 - Oui, c'est pas Borne. - C'est une fonction très haute.
00:28:53 - C'est Borne qui l'a dit. - C'est plus rapide.
00:28:56 - Les deux... - Pourquoi plus poli à une seconde d'avance ?
00:28:59 - François, j'ai du respect pour lui, je dis rien.
00:29:02 - Allez, question qui c'est qui qui l'a dit, Laurent, écoutez bien.
00:29:07 Sur la loi immigration, c'est un texte d'extrême droite.
00:29:09 - Ce n'est pas une femme politique.
00:29:11 - Non.
00:29:13 - C'est une patronne. - Non.
00:29:15 - C'est une femme, mais c'est une patronne...
00:29:17 - D'organisation.
00:29:19 - Binet. - Oui.
00:29:21 - Bonne réponse de Philippe Bilger, Sophie Binet.
00:29:23 - Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT.
00:29:25 - Qui c'est qui qui l'a dit sur la majorité,
00:29:27 "il n'y a plus de carburant dans la bagnole" ?
00:29:30 - Je sais pas, j'aurais dit Mélenchon ?
00:29:34 - Non, non, non. - C'est pas le même Borne.
00:29:36 - C'est de chez vous, Philippe.
00:29:38 - C'est Marlec. - Bonne réponse de Philippe Bilger.
00:29:41 - Merci, monsieur.
00:29:43 - Nous formons un duo très déficable.
00:29:47 - C'est Papin-Cantona.
00:29:49 - Qui c'est qui qui l'a dit sur la loi "Toujours l'immigration" ?
00:29:51 Un texte le Peniste, adopté à l'Assemblée Nationale.
00:29:54 Cette loi immigration défigure la France.
00:29:57 - Attendez.
00:29:59 Laurent.
00:30:01 - C'est une femme.
00:30:03 - Ah, c'est une femme. - Non.
00:30:05 - Non. - Non.
00:30:06 - C'est une femme. - Pas loin.
00:30:08 - Il a beau. - Non.
00:30:10 - Tiens.
00:30:11 - Elle est présidente d'un groupe.
00:30:13 - C'est... - Ben oui.
00:30:15 - Oui. - La Communiste...
00:30:17 - Non. - Non, c'est loin.
00:30:19 - C'est pas l'écologiste ? - Non.
00:30:21 - Mathilde Panot. - Ah ben oui.
00:30:23 - Ah oui, Mathilde Panot.
00:30:25 - Qui c'est qui qui l'a dit sur la loi "Immigration" ?
00:30:27 C'est une victoire historique de la droite.
00:30:29 Laurent.
00:30:31 - Pas de réponse ? - Ça pourrait être Fioti.
00:30:38 - Ben oui.
00:30:40 - Il a eu sa Sainte Trinité aujourd'hui.
00:30:42 - Voilà, absolument.
00:30:44 - Allez, la dernière.
00:30:46 Qui c'est qui qui l'a dit sur la loi "Immigration" ?
00:30:48 Pardon, je conseille Emmanuel Macron
00:30:50 de changer de méthode et de pratique.
00:30:52 - Marine Le Pen ? - Non.
00:30:54 - C'est quelqu'un de la majorité.
00:30:56 - C'est encore un président de groupe.
00:30:58 - C'est Ballyrou. - Bonne réponse de François Puponi.
00:31:01 - Allez, qui a gagné ? - Eh ben, 3 points pour Philippe Bilger,
00:31:03 2 points pour François Puponi,
00:31:05 1 point pour Laurent et Loïc Eiffel.
00:31:07 - Et combien pour Cécile ?
00:31:09 - Moi j'ai gagné, j'ai toujours gagné moi.
00:31:11 Merci beaucoup Laurent d'avoir joué avec nous.
00:31:13 - Merci beaucoup, on vous embrasse.
00:31:15 Dans quelques dizaines de minutes, tour de table
00:31:17 de l'actu de nos Vrais Voix avec Philippe,
00:31:19 on va parler de quoi ?
00:31:21 - Hélène Grimaud est une formidable personnalité.
00:31:23 - François Puponi ?
00:31:25 - De la COP29 en Azerbaïdjan.
00:31:27 - Oh absolument, et Loïc Guérin ?
00:31:29 - De la réforme de la police judiciaire.
00:31:31 - On en parle dans un instant. 0826 300 300,
00:31:33 soyez les bienvenus, à tout de suite.
00:31:35 - Les Vrais Voix Sud Radio,
00:31:37 17h20, Philippe David,
00:31:39 Cécile de Ménibus.
00:31:41 - Et pour nous accompagner
00:31:43 dans cette émission spéciale, Philippe Bilger,
00:31:45 bien entendu, Loïc Guérin,
00:31:47 avocat pénaliste et
00:31:49 notre ami François Puponi, ancien député,
00:31:51 ancien maire de Sarcelles.
00:31:53 Et tout de suite, la suite de cette émission spéciale.
00:31:55 - Les Vrais Voix Sud Radio.
00:31:57 - Et on revient sur la crise politique
00:31:59 provoquée par l'adoption hier du projet de loi immigration.
00:32:01 La séquence Félix Mathieu
00:32:03 soulève plusieurs questions en droit constitutionnel.
00:32:05 - Un délai de 5 ans avant d'avoir accès aux aides sociales
00:32:07 pour les étrangers qui ne travaillent pas,
00:32:09 un délai de 2 ans et demi pour ceux qui travaillent.
00:32:11 Certains y voient la consécration de la préférence nationale
00:32:13 chère au FN, Canal Historique,
00:32:15 ce que conteste la Première Ministre.
00:32:17 Autre mesure, le durcissement du regroupement
00:32:19 familial ou une condition de maîtrise de la langue française.
00:32:21 La déchéance de nationalité
00:32:23 pour les auteurs binationaux d'homicides
00:32:25 volontaires contre personnes dépositaires
00:32:27 de l'autorité publique, ou encore pour les
00:32:29 étudiants étrangers, une caution
00:32:31 à verser de l'argent qu'ils ne récupèreraient qu'au moment
00:32:33 où ils repartent. Chose rare,
00:32:35 même le ministre de l'Intérieur et la Première
00:32:37 Ministre font part de leurs doutes
00:32:39 sur la constitutionnalité du texte qu'ils viennent
00:32:41 de faire adopter. - Bien sûr,
00:32:43 des mesures sont manifestement et
00:32:45 clairement contraires à la Constitution.
00:32:47 - On va interroger le Conseil Constitutionnel,
00:32:49 on a fait part de nos doutes
00:32:51 aux Républicains avec lesquels
00:32:53 on a discuté. Donc le Président de la République
00:32:55 va saisir le Conseil Constitutionnel,
00:32:57 le Conseil Constitutionnel
00:32:59 dira ce qu'il en est. - Nous avons appelé nos députés
00:33:01 à voter un texte parce que
00:33:03 nous avons besoin de répondre aux
00:33:05 préoccupations des Français. Il peut y avoir
00:33:07 des dispositions sur lesquelles nous avons alerté.
00:33:09 Sur nos doutes, nous allons
00:33:11 saisir le Conseil Constitutionnel. - Et alors
00:33:13 que la gauche en faisait une menace hier soir,
00:33:15 on va saisir le Conseil Constitutionnel.
00:33:17 Attention, ironie du sort, le Président
00:33:19 devrait le faire lui-même dès ce soir.
00:33:21 Avec nous pour en parler, Pierre Esplugas,
00:33:23 l'abattu professeur de droit public à l'Université de
00:33:25 Toulouse-Capitole, auteur d'un ouvrage
00:33:27 sur le Conseil Constitutionnel chez Dalloz. Bonsoir.
00:33:29 - Bonsoir. - Merci d'être
00:33:31 avec nous dans les Vrais Voix. Vous êtes aussi d'ailleurs
00:33:33 adjoint au maire de Toulouse, mais c'est bien aux
00:33:35 constitutionnalistes qu'on pose des questions ce soir.
00:33:37 Est-ce qu'il y a un précédent à ce qu'un gouvernement
00:33:39 défende un texte tout en assurant
00:33:41 en même temps, tout en assumant
00:33:43 de dire qu'il n'est pas constitutionnel ?
00:33:45 - Oui et non.
00:33:47 On avait vu qu'au précédent,
00:33:49 le gouvernement de Benelvals, pour un
00:33:51 projet de loi concernant
00:33:53 l'état d'urgence en 2015, au lendemain des
00:33:55 attentats terroristes,
00:33:57 clairement assumait qu'il y avait des dispositions
00:33:59 inconstitutionnelles, mais pas derrière
00:34:01 pour saisir le Conseil Constitutionnel. Et le caractère
00:34:03 inédit, en l'occurrence, vient du fait
00:34:05 qu'à la fois le gouvernement
00:34:07 admet lui-même qu'il y aurait
00:34:09 des dispositions inconstitutionnelles, et
00:34:11 derrière saisit, ou plutôt c'est le président
00:34:13 public, c'est l'exécutif, peu importe,
00:34:15 qui saisit le Conseil Constitutionnel. Donc le caractère
00:34:17 inédit vient de cette double donnée,
00:34:19 à la fois le fait d'assumer, de porter
00:34:21 des dispositions inconstitutionnelles,
00:34:23 et derrière le fait de saisir le
00:34:25 Conseil Constitutionnel pour purger les
00:34:27 dites dispositions qui seraient inconstitutionnelles.
00:34:29 Et alors vous pensez qu'effectivement,
00:34:31 le Conseil Constitutionnel va les purger, va retoquer
00:34:33 certaines mesures, par exemple ce qu'on appelle
00:34:35 la préférence nationale, la restriction de
00:34:37 certaines aides sociales pour les étrangers ?
00:34:39 Alors, une précision,
00:34:41 le terme de préférence nationale,
00:34:43 c'est clairement un terme
00:34:45 à connotation politique, c'est
00:34:47 promu par le Front National
00:34:49 en son temps.
00:34:51 Plus juridiquement, il y a dans ce
00:34:53 texte des dispositions
00:34:55 qui seraient soumises à une condition
00:34:57 de nationalité, mais d'ailleurs
00:34:59 même pas de nationalité, plus précisément, condition
00:35:01 de résidence en France, même pas
00:35:03 de nationalité. Je précise que
00:35:05 ce que vous appelez, ce qu'on appelle communément,
00:35:07 trop communément, la préférence nationale, peut exister
00:35:09 dans ce légende en français. Vous voulez
00:35:11 devenir fonctionnaire, eh bien il y a une condition
00:35:13 de nationalité, il faut
00:35:15 être français, ou éventuellement en ressemblance à un européen.
00:35:17 Voter pour votre... Voilà,
00:35:19 exactement, vous voulez vous présenter à une
00:35:21 élection, eh bien il faut être,
00:35:23 pour être éligible, il faut être français, ou
00:35:25 éventuellement, pour les élections municipales
00:35:27 européennes, ressortissant
00:35:29 européen. Donc, cette
00:35:31 condition de nationalité, elle peut exister
00:35:33 dans le texte. Je ne veux même pas parler
00:35:35 de la Nouvelle-Calédonie, où il y a une préférence
00:35:37 locale pour accéder à certains
00:35:39 emplois, et également pour pouvoir voter.
00:35:41 Mais c'est encore peut-être notre sujet bien particulier.
00:35:43 Donc, vous... Mais donc, je reviens.
00:35:45 Vous ne voyez pas de constitutionnalité,
00:35:47 finalement ? Je n'ai pas dit ça.
00:35:49 J'ai...
00:35:51 Clairement, la jurisprudence
00:35:53 du Conseil constitutionnel en matière de droits
00:35:55 sociaux fait que
00:35:57 aussi bien les nationaux que les étrangers
00:35:59 peuvent bénéficier de ces
00:36:01 droits sociaux. Donc, il y a un principe
00:36:03 d'égalité, de ce point de vue-là, intangible
00:36:05 entre étrangers,
00:36:07 entre nationaux. La difficulté, une fois
00:36:09 de plus, c'est qu'il n'y a pas directement
00:36:11 cette condition de nationalité dans ce texte.
00:36:13 C'est une condition de résidence
00:36:15 en France. Et également,
00:36:17 deuxième distinction
00:36:19 faite par le texte,
00:36:21 selon qu'une personne travaille ou pas.
00:36:23 Donc, selon la situation professionnelle.
00:36:25 Donc, toute la question pour le Conseil constitutionnel
00:36:27 va être de considérer, d'apprécier, de
00:36:29 savoir si on est en présence
00:36:31 d'une différence de situation
00:36:33 en rapport avec l'objet de la loi
00:36:35 selon qu'on travaille ou pas. Et c'est
00:36:37 ce "en rapport avec l'objet de la loi"
00:36:39 qui risque de poser problème, à mon sens, et
00:36:41 entraîner, effectivement, une censure.
00:36:43 Alors, il y a un tout autre sujet de droit constitutionnel
00:36:45 qu'on se pose ce soir. Le patron des sénateurs LR,
00:36:47 Bruno Retailleau, craint que le
00:36:49 président de la République ne s'abstienne
00:36:51 de promulguer la loi. Est-ce que c'est vraiment possible, ça ?
00:36:53 Alors,
00:36:55 juridiquement, on enseigne traditionnellement
00:36:57 que la promulgation,
00:36:59 c'est un acte dit de compétence liée,
00:37:01 qui se pose à une compétence discrétionnaire.
00:37:03 C'est-à-dire que le président de la République doit
00:37:05 promulguer, comme un notaire
00:37:07 doit attester de l'existence
00:37:09 d'un texte,
00:37:11 pour le président de la République, une loi.
00:37:13 Mais c'est vrai qu'il y a ce fameux précédent
00:37:15 sur le contrat de premier engoût à 2006
00:37:17 avec Jacques Chirac, qui avait promulgué.
00:37:19 Il avait promulgué, mais simplement, aussitôt, il avait dit
00:37:21 "je n'applique pas la loi". D'ailleurs, c'était
00:37:23 une situation singulière qui avait choqué
00:37:25 certains constitutionnalistes.
00:37:27 Donc, la réponse à votre question,
00:37:29 c'est que le président de la République doit promulguer.
00:37:31 - Philippe Bidjian, petite question. - Monsieur le professeur,
00:37:33 est-ce que le Conseil
00:37:35 constitutionnel, au-delà
00:37:37 de l'analyse juridique qu'il va
00:37:39 faire, peut tenir compte
00:37:41 in concreto des modalités
00:37:43 très particulières
00:37:45 dont cette loi
00:37:47 a été votée ? Ou est-ce que
00:37:49 ça n'entre jamais dans son raisonnement
00:37:51 collectif ?
00:37:53 - Alors, le Conseil
00:37:55 constitutionnel n'est pas une tour de verre,
00:37:57 clairement. Il s'inspire et il regarde
00:37:59 toujours les conditions politiques,
00:38:01 le contexte politique
00:38:03 général. Alors, je ne sais pas
00:38:05 ici à quoi vous faites allusion,
00:38:07 plus précisément.
00:38:09 - La CEP,
00:38:11 le fait qu'un gouvernement
00:38:13 propose d'emblée
00:38:15 de saisir le Conseil
00:38:17 parce qu'il considère que des
00:38:19 mesures sont inconstitutionnelles
00:38:21 après les avoir validées.
00:38:23 - Mais là, c'est une question éventuellement
00:38:25 de vice-procédure. Si
00:38:27 la commission mixte paritaire s'est prononcée
00:38:29 correctement ou pas correctement, c'est éventuellement
00:38:31 un lieu de vice-procédure. Après,
00:38:33 si ce n'est pas le cas, la commission mixte paritaire
00:38:35 est prévue par la Constitution.
00:38:37 Et donc, on l'a bien vu, on avait déjà
00:38:39 discuté ensemble, tous les deux, à propos du projet
00:38:41 de loi sur les retraites, où il y avait
00:38:43 toute une série de recours à
00:38:45 des dispositions que le Conseil constitutionnel
00:38:47 plus tard a qualifié de recours
00:38:49 inhabituels, l'accumulation du 49-3,
00:38:51 de la procédure accélérée,
00:38:53 de, je l'ai oublié,
00:38:55 du vote bloqué, et je dois encore
00:38:57 en oublier, le Conseil
00:38:59 constitutionnel a tenu compte dans la décision
00:39:01 pour le mentionner, sans pour autant
00:39:03 provoquer une censure.
00:39:05 - Merci beaucoup. - Donc oui, bien sûr, il s'est compte des conditions
00:39:07 de vote, bien sûr. - Merci beaucoup, Félix Mathieu
00:39:09 et merci beaucoup, Pierre Esplugas Labattu,
00:39:11 professeur de droit public à l'université
00:39:13 de Toulouse-Capitole et auteur d'un ouvrage
00:39:15 sur le Conseil constitutionnel, chez
00:39:17 Dalloz. Vous restez avec nous dans quelques
00:39:19 instants, le tour de table de l'actu des vrais voix
00:39:21 avec Philippe Bilger.
00:39:23 - Alors, Hélène Grimaud.
00:39:25 - Hélène Grimaud, avec vous, Loïc Guérin.
00:39:27 - Réforme de la police judiciaire.
00:39:29 - Et avec François Bucconi. - La COP29 en
00:39:31 Azerbaïdjan. - On reste ensemble jusqu'à 19h.
00:39:33 Bienvenue à tous, 0800 26 300 300.
00:39:35 C'est votre émission,
00:39:37 et on vous accueille volontiers.
00:39:39 - Les vraies voix Sud Radio,
00:39:41 17h20, Philippe David,
00:39:43 Cécile de Ménibus.
00:39:45 - Et nous sommes ravis d'accueillir
00:39:47 nos invités aujourd'hui,
00:39:49 les vrais voix, bien entendu, avec
00:39:51 Loïc Guérin, qui est avec nous, François Bucconi,
00:39:53 ancien maire de Sarcelles et ancien député,
00:39:55 Philippe Bilger, bien sûr. Et tout de suite,
00:39:57 le tour de table de l'actu de nos vraies voix.
00:39:59 - Oh, dites, je vais envoyer les actualités,
00:40:01 vous venez les voir dans la cabine. - Je vais vous raconter
00:40:03 une histoire pas banale. - Et vous,
00:40:05 vous me racontez pas votre petite journée ?
00:40:07 - On a assez perdu de temps comme ça.
00:40:09 - Le tour de table - De l'actualité.
00:40:11 - Et Philippe Bilger, un grand philosophe
00:40:13 disait sans musique la vie serait
00:40:15 une erreur, la preuve par Hélène Grimaud.
00:40:17 - Oui, alors, bizarrement,
00:40:19 j'ai un peu hésité avant
00:40:21 de choisir Hélène Grimaud, parce que
00:40:23 hier soir, j'ai vu également
00:40:25 un magnifique reportage sur
00:40:27 Jeanne d'Arc, déchirant,
00:40:29 avec probablement un des plus
00:40:31 traîtres, les plus odieux
00:40:33 de l'histoire de France, l'évêque cochon.
00:40:35 Mais,
00:40:37 Hélène Grimaud, je suis tombé
00:40:39 sur l'émission par hasard
00:40:41 Culture Box,
00:40:43 animée, enfin, c'est
00:40:45 Michel Fille qui est à l'initiative
00:40:47 de cette émission
00:40:49 où on voit des grands artistes
00:40:51 et je tombe sur elle,
00:40:53 j'en rêvais d'Hélène Grimaud,
00:40:55 parce que... - Je suis jalouse.
00:40:57 - Elle est si singulière, pardon.
00:40:59 - Je suis jalouse.
00:41:01 - Le cumul est possible.
00:41:03 Jean,
00:41:05 et j'avais entendu
00:41:07 parler de sa passion un peu bizarre
00:41:09 pour les loups, de son génie
00:41:11 de grum pianiste,
00:41:13 et coup de chance, je la vois
00:41:15 donner un récital dans un magnifique
00:41:17 château autrichien,
00:41:19 où elle joue Schumann,
00:41:21 où elle joue Satie,
00:41:23 elle est extraordinaire,
00:41:25 et non seulement elle a une
00:41:27 pianiste absolument
00:41:29 épassable, mais quand on l'entend
00:41:31 entre les morceaux, elle est d'une
00:41:33 intelligence éblouissante.
00:41:35 Et si on a le droit de le dire
00:41:37 ici, avec nos
00:41:39 amis qui ne sont pas bégueules,
00:41:41 elle est d'une très grande beauté.
00:41:43 Et donc, c'est quelque chose
00:41:45 qui m'a presque ému,
00:41:47 un doigté, une finesse,
00:41:49 une intelligence,
00:41:51 c'est une femme.
00:41:53 - François Puponi, dit-il,
00:41:55 Philippe Bilger ? - Moi je vais sur un sujet...
00:41:57 - Ah non mais c'est pour réagir !
00:41:59 - Oui, il est érambique,
00:42:01 il a raison, c'est bien, il est amoureux,
00:42:03 ça fait plaisir.
00:42:05 Le Higuera, je ne peux pas mieux,
00:42:07 c'est plaisant, ça donne envie.
00:42:09 - Oui, ça donne envie, effectivement.
00:42:11 - Il a donné le là. - Et François Puponi,
00:42:13 puisque vous êtes là,
00:42:15 plusieurs élus dénoncent la tenue de la
00:42:17 COP 29 en Azerbaïdjan.
00:42:19 - Oui, moi aussi,
00:42:21 c'est purement scandaleux, l'Azerbaïdjan,
00:42:23 c'est comme un pays qui, il y a plusieurs mois...
00:42:25 - Et Dubaï, ça vous a choqué, déjà, ou pas ?
00:42:27 - Dubaï, c'est autre chose, parce que Dubaï,
00:42:29 ce n'est pas forcément une grande démocratie,
00:42:31 mais en tout cas, il y avait un choix qui avait été fait.
00:42:33 L'Azerbaïdjan, c'est autre chose.
00:42:35 Il y a plusieurs mois, ils ont fait un blocus
00:42:37 par rapport au Karabas,
00:42:39 cette enclave arménienne,
00:42:41 ils ont affamé des gens,
00:42:43 empêché les enfants de se soigner,
00:42:45 on voit ce qui se passe à Gaza et comment beaucoup critiquent,
00:42:47 trouvent scandaleux qu'on puisse faire un blocus,
00:42:49 mais l'Azerbaïdjan l'a fait
00:42:51 en toute impunité, sans que personne ne dise rien,
00:42:53 et au bout de six mois de blocus,
00:42:55 ils ont mis 180 000 Arméniens dehors
00:42:57 de l'endroit où ils vivaient
00:42:59 depuis des siècles.
00:43:01 Dans l'impunité totale,
00:43:03 dans l'indifférence générale,
00:43:05 et pour les remercier,
00:43:07 ils ont interpellé les responsables du Haut-Karabakh
00:43:09 qui sont incarcérés à Bakou,
00:43:11 sans possibilité de se défendre,
00:43:13 quelques temps avant, ils avaient fait une guerre
00:43:15 où ils avaient tué 4500 soldats arméniens,
00:43:17 en employant des armes non conventionnelles,
00:43:19 et pour les remercier,
00:43:21 on leur permet de faire la COP29.
00:43:23 C'est-à-dire qu'on va aller à Bakou,
00:43:25 dans un pays qui est une dictature,
00:43:27 demander à un dictateur
00:43:29 qui s'appelle Alief,
00:43:31 comment il veut, lui, alors qu'il a des gens incarcérés,
00:43:33 et des opposants en prison,
00:43:35 et des Arméniens en prison,
00:43:37 lui demander son avis. Je trouve ça purement scandaleux.
00:43:39 - Philippe François, vous êtes,
00:43:41 avec votre expérience politique,
00:43:43 très au fait de beaucoup de choses,
00:43:45 comment est-il possible
00:43:47 que de telles décisions soient prises ?
00:43:49 Est-ce que ça veut dire
00:43:51 qu'on n'intègre jamais le facteur moral ?
00:43:53 - Là, pour le coup, non.
00:43:55 Pour une raison très simple,
00:43:57 l'Azerbaïdjan nous vend
00:43:59 le gaz russe,
00:44:01 l'Europe a été se vendre à l'Azerbaïdjan,
00:44:03 donc les Européens n'ont pas de raison
00:44:05 de s'opposer à lui. On va acheter
00:44:07 du gaz russe plus cher que ce que nous le vendait
00:44:09 les Russes, pour contourner le blocus.
00:44:11 En tout, enfin,
00:44:13 on a dit pareil.
00:44:15 Donc il n'y a plus aucune morale,
00:44:17 les Européens comme les autres ont accepté.
00:44:19 Alors l'Azerbaïdjan, c'est aussi la Turquie qui est derrière,
00:44:21 puisque l'Azerbaïdjan est la petite soeur de la Turquie.
00:44:23 Et donc, comme on ne veut faire de peine
00:44:25 ni à M.Aliyev, ni à M.Erdogan,
00:44:27 on a tout simplement accepté
00:44:29 au nom d'un principe de réalité qui me choque.
00:44:31 - Loïc Guérin, la réelle politique,
00:44:33 dans tout son cynisme ?
00:44:35 - Alors, la réelle politique,
00:44:37 tel qu'en tout cas, moi je l'entends, que je l'ai comprise dans l'histoire,
00:44:39 ça ne me dérange pas trop. C'est-à-dire qu'on est obligé de faire,
00:44:41 malheureusement, avec. Mais il y a des limites.
00:44:43 Et en l'occurrence, alors moi sur Dubaï, je ne suis pas du tout d'accord,
00:44:45 j'étais choqué, mais au plus haut niveau.
00:44:47 Je le suis tout autant ici.
00:44:49 - Et pourtant, il en est sorti des choses ?
00:44:51 Ou... D'accord, ok.
00:44:53 (rires)
00:44:55 - Oui, ils ont probablement brûlé pas mal de kérosène,
00:44:57 ils font la morale au reste de l'humanité. Enfin bon, bref.
00:44:59 Pourquoi pas. Mais là, en l'occurrence,
00:45:01 ce qui me gêne le plus, c'est qu'effectivement,
00:45:03 on va serrer la main à toutes les dictatures de la planète,
00:45:05 quand la collusion ne se fait pas au niveau
00:45:07 individuel chez nos dirigeants, elle se fait
00:45:09 au niveau institutionnel par nos représentants
00:45:11 structurés. Ça me gêne.
00:45:13 - Mais est-ce que l'Europe ne dit pas oui
00:45:15 parce qu'elle est tenue à la gorge par l'Azerbaïdjan
00:45:17 qui livre le gaz dont elle a besoin ?
00:45:19 Et notamment l'industrie allemande. C'est Von der Leyen
00:45:21 en personne qui est allé négocier avec l'Azerbaïdjan.
00:45:23 - Et en disant de M. Aliev que c'était
00:45:25 un partenaire fiable. - Absolument.
00:45:27 - Non mais, on peut acheter du gaz à l'Azerbaïdjan,
00:45:29 à la rigueur, mais obtenons
00:45:31 en même temps la libération des prisonniers
00:45:33 politiques arméniens,
00:45:35 que les Arméniens qui ont dû
00:45:37 partir et laisser tout ce qu'ils avaient là-bas,
00:45:39 leurs églises, leurs maisons, puissent rentrer
00:45:41 chez eux en toute sécurité. On peut imposer
00:45:43 des choses. Enfin, on peut... Là, il n'y a même
00:45:45 rien. On n'impose rien.
00:45:47 On achète le gaz. On va aller...
00:45:49 - Mais, François Puponi, pardon, on peut
00:45:51 imposer des choses ? C'est une vraie question ?
00:45:53 - Quand ils vendent leur gaz et leur pétrole,
00:45:55 leur gaz et leur pétrole,
00:45:57 on peut imposer beaucoup de choses.
00:45:59 On ne veut pas le faire.
00:46:01 - Et pourquoi ? - Parce qu'en fait, on accepte, tout simplement,
00:46:03 parce qu'on est faible. - Et parce que nos
00:46:05 critères, nos priorités
00:46:07 ne sont pas là où elles devraient être. L'Europe,
00:46:09 réellement, politiquement, elle est de plus en plus,
00:46:11 en tout cas, c'est le ressenti que j'en ai,
00:46:13 et puis à l'étranger, on a un peu ce ressenti aussi,
00:46:15 elle est de plus en plus inexistante. - Mais est-ce que
00:46:17 Voldemayen est la bonne personne, en fait ?
00:46:19 - De toute façon, elle se prend
00:46:21 pour la présidente de l'Europe.
00:46:23 Elle n'est pas présidente de l'Europe.
00:46:25 - De la Commission européenne, ce n'est pas la même chose.
00:46:27 - Et ce n'est pas elle qui dirige. Voilà. Et elle fait
00:46:29 des choses qui sont purement scandaleuses. Elle a même
00:46:31 fait une faute quand elle était en Israël. Elle s'est fait reprendre
00:46:33 par les autres pays
00:46:35 européens. Elle s'est octroyé un titre qu'elle n'a pas.
00:46:37 Et je répète, elle a fait une faute morale
00:46:39 en Azerbaïdjan. Et là,
00:46:41 l'ensemble du monde a dit "oui, on va aller à Bakou".
00:46:43 Bakou, ce n'est pas n'importe quel pays. - Oui, mais
00:46:45 personne ne dit le contraire aujourd'hui. On n'entend
00:46:47 pas de voix s'élever. - Quelques
00:46:49 élus français. - Oui, oui. - Et puis, voilà.
00:46:51 - C'est tout. Donc,
00:46:53 elle fait ce qu'elle veut. - Et pourquoi
00:46:55 voulez-vous que M. Aliyev arrête ?
00:46:57 Il faut savoir que l'Azerbaïdjan,
00:46:59 régulièrement, rentre en Arménie.
00:47:01 Il tue des soldats arméniens sur le sol
00:47:03 arménien. Il mène une guerre
00:47:05 territoriale, considérant que l'Arménie, en fait,
00:47:07 c'est l'Azerbaïdjan et qu'il faut faire la Grande Turquie
00:47:09 et qu'il faut faire disparaître
00:47:11 les Arméniens de l'endroit
00:47:13 où ils vivent. Et on dit "bah oui, c'est pas
00:47:15 grave, ça, on va continuer à négocier avec eux".
00:47:17 - C'est très déprimant, au fond, François,
00:47:19 cette espèce de pesanteur
00:47:21 de mécanisme sur lesquels
00:47:23 il faudrait des êtres
00:47:25 exceptionnels ou des pouvoirs
00:47:27 d'une force inouïe pour y
00:47:29 résister. Je ne sais pas.
00:47:31 - Est-ce que c'est pas le prix à payer
00:47:33 aussi de l'abandon des souverainetés des différentes
00:47:35 nations qui composent l'Europe ? Quand chaque pays
00:47:37 dit "bah finalement, je ne dis que si l'Europe
00:47:39 me permet de le dire, est-ce qu'il me reste comme pouvoir ?"
00:47:41 On se condamne de toute façon
00:47:43 à avoir des gens qui nous représenteront.
00:47:45 - Je ne voudrais pas comparer ce qui n'est pas comparable,
00:47:47 quoique, regardez la pression
00:47:49 que le monde entier met sur Israël
00:47:51 aujourd'hui. Regardez la pression
00:47:53 qu'ils mettent sur Israël, qui se défend,
00:47:55 qui est attaquée par les terroristes,
00:47:57 qui va essayer de se défendre pour assurer
00:47:59 sa survie. Tout le monde leur dit
00:48:01 "il faut arrêter, vous n'êtes pas leur attrêve".
00:48:03 Quand l'Azerbaïdjan l'a fait, personne
00:48:05 n'a quasiment rien dit. On les a laissé faire.
00:48:07 - C'est vrai. Allez, vous restez avec nous.
00:48:09 Je vous rappelle que le président Emmanuel Macron s'exprima
00:48:11 à 19h sur France 5, au lendemain
00:48:13 de cette adoption du projet de loi immigration.
00:48:15 Aux alentours de 18h30,
00:48:17 qu'attendez-vous d'Emmanuel Macron ?
00:48:19 Est-ce une dissolution, une non-promulgation
00:48:21 de la loi ? Un remaniement
00:48:23 que la loi passe ?
00:48:25 Pour l'instant, vous êtes plutôt
00:48:27 en demandant une dissolution.
00:48:29 - A soit 111%, ce qui fait un gros score,
00:48:31 et 5% seulement en remaniement.
00:48:33 18% veulent promulguer la loi.
00:48:35 - On en parlera dans quelques instants. En attendant, on va vous offrir
00:48:37 un petit peu de bonheur. Ça va changer.
00:48:39 Puisque c'est le Grand Sapin Sud Radio,
00:48:41 ça démarre maintenant. C'est le moment pour vous,
00:48:43 peut-être, en tout cas, de remporter un joli cadeau.
00:48:45 Un coffret d'objets design
00:48:47 et connecté de la marque française Lexone.
00:48:49 Votre tablette tactile, offerte par
00:48:51 Sud Radio et la Confédération des Buralistes, ou encore
00:48:53 d'autres nombreux cadeaux.
00:48:55 - Sous le sapin, on les a vus.
00:48:57 Il y a des gros cadeaux. Je vous assure qu'il y a
00:48:59 des gros cadeaux. On aimerait bien
00:49:01 faire partie de l'aventure, mais c'est pour vous.
00:49:03 Appelez-nous maintenant au 0826 300 300.
00:49:05 Et pour détendre
00:49:07 François Puponi, donnez-moi un chiffre entre 1 et 25.
00:49:09 - 20 !
00:49:11 - Le 20ème appel
00:49:13 au standard
00:49:15 0826 300 300.
00:49:17 Et vous allez peut-être rapporter
00:49:19 à la maison le plus beau cadeau de Noël.
00:49:21 Passez de belles fêtes. On revient dans un instant.
00:49:23 Les Vraies Voix Sud Radio
00:49:25 17h20, Philippe David,
00:49:27 Cécile de Ménibus.
00:49:29 - Bienvenue à tous dans Les Vraies Voix.
00:49:31 Juste pour vous dire merci.
00:49:33 En cette période de Noël, vous êtes de plus en plus nombreux à nous
00:49:35 écouter. On vous en remercie. Le nombre
00:49:37 de messages qu'on reçoit sur les réseaux sociaux
00:49:39 à l'antenne au 0826 300 300.
00:49:41 Du coup, François Puponi
00:49:43 est très content de venir.
00:49:45 Loïc Guérin, avocat-pénaliste
00:49:47 aussi, et bien entendu notre ami Philippe Bilger.
00:49:49 Et vous, au 0826
00:49:51 300 300, il y a quelques instants,
00:49:53 nous revenions sur le tour de table de l'actu de Nos Vraies Voix
00:49:55 et Loïc Guérin
00:49:57 voulait revenir sur une réforme.
00:49:59 - Oui, alors une réforme
00:50:01 un peu compliquée, donc on va essayer de la simplifier au plus
00:50:03 parce que même nous, on finit par s'y perdre un peu.
00:50:05 - C'est le chef de simplification que vous allez faire
00:50:07 après François Hollande. - Malheureusement,
00:50:09 là en l'occurrence avec le même résultat,
00:50:11 la police judiciaire, d'une certaine manière,
00:50:13 ces fameuses "brigades du tigre" comme on les appelait,
00:50:15 créées en 1907,
00:50:17 qui étaient une évolution majeure en matière de répression
00:50:19 et d'enquête, puisqu'ils sont
00:50:21 réservés aux enquêtes judiciaires,
00:50:23 aux crimes, délits, importants, généralement
00:50:25 complexes, avec des enquêteurs qui
00:50:27 développent une sophistication, une connaissance
00:50:29 et une compétence nationale,
00:50:31 donc des gens qui font le boulot, dont on manque
00:50:33 d'ailleurs cruellement, et qui
00:50:35 sont très importants pour faire avancer des dossiers
00:50:37 qui sont déjà très lents sur le plan judiciaire.
00:50:39 Donc en clair, on aurait besoin plutôt de démultiplier
00:50:41 les forces disponibles.
00:50:43 Et bien la réforme conduit en réalité
00:50:45 à une dilution de ses effectifs
00:50:47 au niveau départemental, en cassant
00:50:49 la hiérarchie, en mélangeant
00:50:51 tout cela sous la tête départementale
00:50:53 d'un directeur de police local,
00:50:55 et qui en plus lui-même est soumis au préfet.
00:50:57 Donc, pour être très simple,
00:50:59 - On va vous le découche, c'est ça que vous voulez dire.
00:51:01 - Non, c'est qu'en fait, on le réduit au niveau local,
00:51:03 alors que l'idée même de Clémenceau était de le
00:51:05 nationaliser pour avoir une équipe efficace
00:51:07 d'agents compétents partout
00:51:09 qui puissent agir rapidement, c'est les fameuses "brigades
00:51:11 mobiles", avec les véhicules,
00:51:13 la légende vraie d'ailleurs,
00:51:15 en l'occurrence, on est en train de la casser, on la détruit.
00:51:17 Et on va essayer
00:51:19 par ça de vider les stocks
00:51:21 de dossiers dont on n'arrive pas à se débarrasser
00:51:23 en matière de police de proximité,
00:51:25 police de "petits bras"
00:51:27 entre guillemets, et on va les affecter
00:51:29 à des tâches qui ne sont pas les leurs. Résultat des courses,
00:51:31 levé de bouclier à l'époque, c'était en début d'année,
00:51:33 légitime de la police judiciaire,
00:51:35 et aujourd'hui, apparemment, les chiffres sont catastrophiques,
00:51:37 à Bordeaux, selon les chiffres que j'ai pu
00:51:39 vérifier, 23% de départ
00:51:41 des enquêteurs de police judiciaire
00:51:43 qui partent ailleurs, donc la DGCI,
00:51:45 ou ailleurs, à Antretz, et qui laissent tomber.
00:51:47 - Justement, Léa, vous avez
00:51:49 dit vous-même que le sujet
00:51:51 datait un peu, mais
00:51:53 depuis, on a fait une expérience,
00:51:55 on voulait vérifier, et
00:51:57 donc vous confirmez que c'est une
00:51:59 catastrophe, par exemple, là, on a pu le...
00:52:01 Et je vous rejoins,
00:52:03 vous n'avez pas oublié, mais vous n'aviez
00:52:05 pas le temps, c'est aussi le
00:52:07 facteur international qui a été
00:52:09 complètement sacrifié dans
00:52:11 cette réforme. - Oui, il reste des bribes
00:52:13 au niveau parisien pour ça, mais c'est
00:52:15 des bribes, il ne reste pas grand-chose. Et alors,
00:52:17 l'autre danger qui est plus complexe à expliquer, là,
00:52:19 en quelques minutes, mais par-delà l'inefficacité
00:52:21 de la police judiciaire, il y a aussi
00:52:23 les conséquences en termes de probité.
00:52:25 Il y a eu, pendant
00:52:27 les discussions de ce texte, qui est un peu passé
00:52:29 sous le boisseau, parce qu'on ne l'a pas franchement débattu
00:52:31 express, c'est un rapport attaché à une loi,
00:52:33 pour éviter tout débat parlementaire,
00:52:35 il y a quand même eu des enquêtes parlementaires
00:52:37 dessus, des débats
00:52:39 dessus quand même, et le résultat était déjà
00:52:41 pas bon en janvier dernier, puisqu'on disait,
00:52:43 et c'était la crainte à l'époque, du manque
00:52:45 d'indépendance des enquêteurs, qui
00:52:47 n'étant plus hiérarchiquement
00:52:49 un peu plus protégés, en simplifiant
00:52:51 comme ils l'étaient avant,
00:52:53 ils seront soumis aux préfets, donc en clair,
00:52:55 la crainte, c'est qu'on n'aille pas trop
00:52:57 soulever les pierres qu'on n'a pas envie de soulever
00:52:59 pour ne pas déranger certaines personnes qui ont le pouvoir
00:53:01 de vous empêcher de les déranger. - Ah oui, c'est ça. - François Puponi.
00:53:03 - Voilà. Bon, grave, voilà,
00:53:05 moi j'ai entendu les critiques qui ont été mises,
00:53:07 on verra bien comment tout ça a évolué, effectivement les premiers retours
00:53:09 n'ont pas l'air très positifs,
00:53:11 pour me laisser le temps au temps des réformes,
00:53:13 on verra bien ce que ça donne. - Mais c'est français ça,
00:53:15 c'est-à-dire tout ce qui marche bien,
00:53:17 on le réforme, et ce qui
00:53:19 va mal, on n'y touche pas,
00:53:21 parce qu'on aurait forcément des
00:53:23 résistances. - Et puis ce qui est très français,
00:53:25 c'est que quand on fait une réforme, on ne fait pas
00:53:27 d'évaluation de la réforme, pour dire
00:53:29 "ben éventuellement c'est bon, ça va au-delà",
00:53:31 ou "on s'est trompé, on va revenir à ce qu'on a fait". - Alors, je vais rajouter,
00:53:33 je vais quand même plus loin, je vais être plus dur que vous,
00:53:35 parce que ici, toutes les levées
00:53:37 de boucliers des gens qui connaissent le métier
00:53:39 et qui n'ont pas l'outrecuidance de prétendre
00:53:41 connaître le métier des autres, comme malheureusement
00:53:43 les gens qui ont décidé pour eux l'ont fait,
00:53:45 ces gens-là étaient dans la rue, ont manifesté,
00:53:47 ont fait savoir que c'est une catastrophe, et qu'est-ce qu'on a fait ?
00:53:49 Mépris, on a fait
00:53:51 passer le truc. C'est assez à l'image
00:53:53 de ce qui se passe ces dernières années, il faut être honnête.
00:53:55 - A noter que c'est une expertise
00:53:57 vraiment particulière quand même,
00:53:59 il faut du temps, des années, du terrain...
00:54:01 - Mais ils ne veulent pas de ça. En fait, c'est une politique du chiffre,
00:54:03 on préfère faire de l'abattage du vol à la tire
00:54:05 plutôt que des enquêtes judiciaires poussées.
00:54:07 - Merci beaucoup, Loïc Guérin.
00:54:09 Vous restez avec nous dans un instant,
00:54:11 on va revenir sur cette
00:54:13 information, le président Emmanuel Macron
00:54:15 qui s'exprime à partir de 19h
00:54:17 sur France 5 ce soir, au lendemain de cette
00:54:19 adoption du projet de loi immigration.
00:54:21 Avec cette question, qu'attendez-vous finalement d'Emmanuel Macron ?
00:54:23 Est-ce une dissolution ?
00:54:25 Est-ce une non-promulgation de la loi ?
00:54:27 Un changement de gouvernement ? Remaniement,
00:54:29 carrément ? Ou effectivement,
00:54:31 laisser passer cette loi ? - Oui, alors parlons vrai.
00:54:33 Vous, qu'est-ce que vous attendez ? D'ailleurs, venez nous le dire
00:54:35 au 0826 300 300. Pour le moment,
00:54:37 la dissolution est tout en haut,
00:54:39 avec 71% devant
00:54:41 la promulgation de la loi, 18%.
00:54:43 La non-promulgation de la loi, 6%.
00:54:45 Et vous êtes 5% seulement
00:54:47 à souhaiter un remaniement ministériel.
00:54:49 - Et pour en parler,
00:54:51 Rodrigo Arenas est avec nous, député de la France Insoumise.
00:54:53 Bonsoir, merci d'être avec nous. - Bonsoir.
00:54:55 - Juste avant de partir en pub,
00:54:57 finalement, Macron est dans une impasse
00:54:59 face à l'opinion publique.
00:55:01 - Moi, j'attends pas grand-chose de Macron.
00:55:03 Je sais juste que je fais partie
00:55:05 de ces millions de Français qui ont voté pour lui
00:55:07 précisément pour le Front Républicain
00:55:09 depuis le 21 avril. C'est quelque chose qui a marqué la France
00:55:11 et qu'hier soir, il l'a balayé d'un revers de main
00:55:13 et que ça va se payer cher pour la République.
00:55:15 - On en parle dans un instant. 0826 300 300,
00:55:17 vous souhaite la bienvenue.
00:55:19 Zach vous attend au Standardat tout de suite.
00:55:21 Ce qui est bien dans cette émission
00:55:23 avec les vrais voix jusqu'à tous les jours
00:55:25 de 17h à 19h, c'est qu'il y a beaucoup de mauvaises fois.
00:55:27 C'est ça qui est bien.
00:55:29 Or, on t'aine, on t'aine. Mais il faut faire le tric.
00:55:31 C'est ça qui est bien.
00:55:33 Avec Philippe Dévine, on est ravis d'accueillir
00:55:35 Philippe Bilger, président de l'Institut de la Parole,
00:55:37 François Puponi, ancien maire de Sarcelles et ancien député,
00:55:39 et Loïc Guérin, avocat pénaliste.
00:55:41 Allez tout de suite, le coup de projecteur des vraies voix.
00:55:43 Les vraies voix Sud Radio,
00:55:45 le coup de projecteur des vraies voix.
00:55:47 Emmanuel Macron va donc prendre la parole ce soir
00:55:49 sur France 5 pour tirer les conséquences du
00:55:51 mycodrame après l'adoption hier du projet de loi
00:55:53 Immigration d'Ursy par la commission
00:55:55 Mix Paritaire. Le chef de l'État devrait
00:55:57 transmettre dès ce soir le texte
00:55:59 au Conseil Constitutionnel selon
00:56:01 le Parti Parole du gouvernement. La Première Ministre
00:56:03 comme le ministre de l'Intérieur
00:56:05 reconnaissent que plusieurs mesures pourraient être
00:56:07 retoquées par les sages. De son côté,
00:56:09 le patron des sénateurs, LR,
00:56:11 Bruno Rotailleau, craint même que le chef de l'État
00:56:13 choisisse de ne pas promulguer le texte
00:56:15 malgré son adoption au Parlement.
00:56:17 Et vous, qu'est-ce que vous en pensez, parlons vrai.
00:56:19 Vous attendez des propos du président de la République
00:56:21 ce soir. Eh bien, on vous donne quatre choix
00:56:23 et c'est la dissolution qui tient l'accord
00:56:25 puisque vous êtes 70%
00:56:27 à souhaiter une dissolution.
00:56:29 Vous êtes pour une dissolution, contre une dissolution.
00:56:31 Vous voulez autre chose, je sais pas,
00:56:33 un nouveau grand débat. Ou pourquoi pas,
00:56:35 le président de la République qui dit
00:56:37 "je me représente devant les électeurs",
00:56:39 quelle que soit votre idée, Zach attend vos appels
00:56:41 au 0826 300 300.
00:56:43 Et pour en parler avec nous, Rodrigo Arenas, qui est avec nous,
00:56:45 député de la France Insoumise, bonsoir, merci d'être avec nous.
00:56:47 - Bonsoir, merci à vous. - Avec ce livre "Passeur de monde"
00:56:49 avec un "S" député citoyen.
00:56:51 On revient vers vous dans un instant,
00:56:53 Philippe Bilger,
00:56:55 donc que peut-on attendre
00:56:57 finalement de cette interview
00:56:59 sur France 5 avec le vieux président ?
00:57:01 - Pas grand chose de mon point de vue
00:57:03 parce que il y a...
00:57:05 - Vous êtes enthousiaste. - Il y a une certitude
00:57:07 chez Emmanuel Macron, c'est que
00:57:09 jamais il ne se met en cause.
00:57:11 Il probablement, avec un style
00:57:13 tout à fait excellent, il dira
00:57:15 qu'il a été le meilleur,
00:57:17 qu'il avait tout prévu, qu'il va sauver
00:57:19 puisqu'il va saisir le Conseil.
00:57:21 Et ce qui me frappe, c'est que
00:57:23 il a un rapport très
00:57:25 mal aisé, voire erratique
00:57:27 avec le peuple.
00:57:29 Deuxième élément, la dissolution,
00:57:31 si nous étions totalement
00:57:33 libres de trancher à sa place,
00:57:35 nous dirions "c'est ce qu'il doit faire".
00:57:37 Mais il a déjà dit en privé
00:57:39 qu'il n'est pas assez stupide
00:57:41 en quelque sorte, pour faire
00:57:43 une dissolution, alors qu'il y perdrait
00:57:45 énormément des plumes.
00:57:47 Donc j'espère au moins,
00:57:49 au moins, qu'il y aura un
00:57:51 changement de gouvernement, parce que
00:57:53 il me semble qu'il ne peut plus
00:57:55 rester dans cette
00:57:57 stagnation amateuriste
00:57:59 et confuse qu'on voit depuis
00:58:01 plusieurs semaines. - François Pupony,
00:58:03 la stagnation amateurisme et confuse,
00:58:05 concept bilgérien. - Je n'aurais pas
00:58:07 dit ça, mais je pense que, effectivement,
00:58:09 ce soir, il ne faut pas attendre grand-chose. Généralement,
00:58:11 quand le Président s'exprime, tout le monde pense qu'il va y aller.
00:58:13 Il dit toujours le contraire de ce que tout le monde attend.
00:58:15 Donc je pense que ce soir, ce n'est pas là où il va faire
00:58:17 les grandes déclarations. Par contre,
00:58:19 sur la promulgation, il n'a pas le choix.
00:58:21 Soit il
00:58:23 promulgue, soit il peut demander,
00:58:25 comme le veut l'article 10 de la Constitution,
00:58:27 de demander est-ce qu'on revote sur certains articles.
00:58:29 Ça, c'est sa responsabilité.
00:58:31 Il a 15 jours pour le faire.
00:58:33 Et ça, il peut le faire. "Moi, je contiendrai des articles
00:58:35 qui ne me conviennent pas, et donc je vais
00:58:37 demander au Parlement de revoter sur
00:58:39 tel article, tel article." Et le Parlement
00:58:41 ne peut pas refuser de le faire.
00:58:43 Donc je pense que si ce soir, il doit lancer quelque chose sur le texte,
00:58:45 c'est "je saisis le Conseil constitutionnel",
00:58:47 ce qu'il aura fait aujourd'hui,
00:58:49 "j'attends de voir ce que le Conseil constitutionnel va dire,
00:58:51 et si certains articles ne me conviennent pas, je demanderai
00:58:53 au Parlement de bien vouloir les revoter."
00:58:55 Ça, il est dans son rôle... - Ce serait un peu incohérent.
00:58:57 - Où est le rôle ?
00:58:59 Il y a un texte, il appliquera
00:59:01 la Constitution, il est le garant des institutions.
00:59:03 - Louis Guérin. - Si j'étais taquin, je dirais
00:59:05 qu'il occupe le minimum de temps d'antenne, ce serait pas mal.
00:59:07 Mais en l'occurrence,
00:59:09 il aime bien s'entendre, donc on va probablement
00:59:11 en avoir une certaine tartine.
00:59:13 Je lirai avec plaisir demain, mais je ne m'affligerai pas
00:59:15 de l'écouter, personnellement.
00:59:17 Mais je n'attends strictement
00:59:19 rien, évidemment. Enfin, je suis d'accord.
00:59:21 Il va pas y avoir grand-chose de dit. De toute façon, il est dans
00:59:23 une contradiction fondamentale entre un texte
00:59:25 qu'il a lui-même poussé là,
00:59:27 qu'on soit d'accord ou pas avec, d'ailleurs, peu importe.
00:59:29 Mais sur le plan purement politique, objectif,
00:59:31 on peut pas dire que ce soit un grand succès.
00:59:33 - En fait, c'est tout ça pour ça, c'est ça ?
00:59:35 - Oui. - Voilà.
00:59:37 - Rodrigo Arenas,
00:59:39 vous êtes député. - Oui.
00:59:41 - Qu'est-ce que vous attendez d'Emmanuel Macron ce soir ?
00:59:43 La dissolution, quand on est député,
00:59:45 on n'y tient pas trop, en général, parce qu'on a un risque de pas
00:59:47 être réélu. Qu'est-ce qu'il devrait faire comme grande
00:59:49 initiative ? - Je suis pas inquiet par le sort
00:59:51 des urnes. J'ai été élu par des gens.
00:59:53 S'ils estiment que j'ai manqué à mon mandat,
00:59:55 j'ai aucun problème à être sanctionné
00:59:57 si c'est le cas. J'espère
00:59:59 que le travail que j'ai accompli dans ma circonscription
01:00:01 fera porter le contraire. Mais je suis un démocrate,
01:00:03 j'ai aucun problème à me soumettre
01:00:05 aux voix des habitants, des citoyens.
01:00:07 Mais
01:00:09 aujourd'hui, moi, j'en attends pas grand-chose
01:00:11 parce que j'ai déjà dit ce que j'en attendais.
01:00:13 J'attendais simplement qu'il respecte la parole donnée
01:00:15 au soir de sa deuxième élection,
01:00:17 qui était l'esprit de l'époque
01:00:19 de Jacques Chirac du 21 avril, c'est-à-dire qu'on ne transige pas
01:00:21 sur les valeurs républicaines face à l'extrême droite.
01:00:23 Aujourd'hui, dans la lettre et dans l'esprit,
01:00:25 cette frontière, ce barrage républicain
01:00:27 a été franchi.
01:00:29 Moi, je suis plus inquiet d'une certaine façon.
01:00:31 Si je peux m'exprimer ainsi pour Éric Ciotti
01:00:33 et Marine Le Pen, parce que
01:00:35 d'une certaine façon, ce monsieur n'a pas de parole.
01:00:37 C'est-à-dire qu'il sort
01:00:39 d'un vote où, en gros,
01:00:41 le Parlement vote, ce qui sort de la CMP,
01:00:43 avec l'esprit et la lettre, encore une fois,
01:00:45 de la préférence nationale et autres. Il y a eu de larges commentaires là-dessus.
01:00:47 Tout le monde sait aujourd'hui que, malgré tout
01:00:49 ce qu'a dit Darmanin hier soir,
01:00:51 ils ont passé cette loi avec les voix du Front National.
01:00:53 Donc, y a pas de mystère là-dessus.
01:00:55 Sauf s'ils ont une calculette magique, mais qui m'a échappé.
01:00:57 Et la question qui se pose, c'est que
01:00:59 à peine voté, il part courir au Conseil Constitutionnel
01:01:01 pour la retoquer.
01:01:03 Ce monsieur n'a pas de parole, il ne tient pas les engagements
01:01:05 qu'il a pris en CMP et en direction
01:01:07 des Républicains et aussi
01:01:09 au niveau du Rassemblement National.
01:01:11 Donc, moi, j'ai rien trop à attendre de lui
01:01:13 si ce n'est qu'on puisse faire de la politique
01:01:15 à l'Assemblée Nationale, qu'on arrête de faire
01:01:17 des 49.3 à Thiers-Larigot,
01:01:19 qu'on puisse vraiment débattre des choses,
01:01:21 quitte à perdre au suffrage. Moi, j'ai aucun
01:01:23 problème à respecter la loi.
01:01:25 - Philippe Béliger, bien dans le micro.
01:01:27 - Bonsoir, monsieur le député, mon cher Rodrigo.
01:01:29 Est-ce que,
01:01:31 franchement,
01:01:33 vous considérez vraiment,
01:01:35 on a entendu des gens depuis hier
01:01:37 parler de honte,
01:01:39 sonner le toxin.
01:01:41 Est-ce que vous seriez choqué
01:01:43 si je disais que moi, bien sûr,
01:01:45 j'approuve la loi,
01:01:47 clairement,
01:01:49 mais que je conçois qu'on puisse
01:01:51 la contredire
01:01:53 vigoureusement sur le plan politique,
01:01:55 mais qu'elle ne mérite pas
01:01:57 une sorte d'indignation éthique ?
01:01:59 Je crois comprendre que du côté de la gauche
01:02:01 et de l'extrême-gauche,
01:02:03 et notamment Alexis,
01:02:05 vous considérez que c'est une honte
01:02:07 au-delà même de l'analyse politique.
01:02:09 C'est bien ça ?
01:02:11 - Moi, je n'irai pas sur le terrain de la honte,
01:02:13 parce qu'après tout, chacun a sa morale
01:02:15 et chacun a son éthique.
01:02:17 En revanche, ce qui est sûr,
01:02:19 c'est que ce n'est pas un problème
01:02:21 qui se pose seulement à la gauche.
01:02:23 Il me semble que les ministres
01:02:25 qui ont mis leur délégation
01:02:27 dans la balancière,
01:02:29 et celui qui a démissionné aujourd'hui,
01:02:31 qui est le ministre de la Santé,
01:02:33 il ne me semble pas qu'il soit à LFI.
01:02:35 Les députés Renaissance, notamment,
01:02:37 qui n'ont pas voté cette loi
01:02:39 pour les raisons que vous invoquez,
01:02:41 c'est-à-dire de ne pas voir se compromettre
01:02:43 par rapport au suffrage qui leur a été confié
01:02:45 par les électeurs, il ne semble pas
01:02:47 qu'il soit à LFI non plus.
01:02:49 Aujourd'hui, on a une déflagration politique
01:02:51 qui a été rompue.
01:02:53 Il ne s'agit pas simplement de dire aux électeurs
01:02:55 "Vous n'êtes pas gentils, vous avez mal voté".
01:02:57 Ce n'est pas le sujet.
01:02:59 La France était un pays universaliste, humaniste,
01:03:01 avec le droit du sol, plein de sujets de cet ordre-là
01:03:03 qui faisaient que c'était notre identité.
01:03:05 Aujourd'hui, nous sommes rentrés dans une autre identité
01:03:07 qui est celle de choisir
01:03:09 parmi les personnes qui sont dignes ou pas
01:03:11 d'être têtées sur un pied d'égalité
01:03:13 avec l'ensemble des concitoyens.
01:03:15 La gauche, vous savez, c'est la liberté,
01:03:17 c'est l'égalité, c'est vrai,
01:03:19 mais c'est ça que nous avons remis en question.
01:03:21 C'est le cosmo-politique, c'est-à-dire pouvoir agir
01:03:23 dans la société dans laquelle nous habitons,
01:03:25 dans laquelle nous cotisons, et dans laquelle,
01:03:27 y compris, nous faisons grandir nos enfants comme les miens.
01:03:29 - Est-ce que vous êtes d'accord avec moi
01:03:31 pour dire que vous avez quand même une part
01:03:33 de responsabilité ? - Sur quel point ?
01:03:35 - En refusant
01:03:37 de débattre
01:03:39 du texte dans l'hémicycle.
01:03:41 Vous saviez très bien que, en fonction
01:03:43 des assistants qui sont les nôtres, c'est le texte du Sénat
01:03:45 qui allait revenir.
01:03:47 - Pardon, je vous en prie, finissez.
01:03:49 - Est-ce que vous ne pouvez pas dire à la fois "le gouvernement est
01:03:51 illustré sur 49.3 et nous prive de débats" et quand
01:03:53 vous, vous avez la possibilité de parler d'un sujet aussi
01:03:55 important que l'immigration pour, comme vous le dites,
01:03:57 garder les principes
01:03:59 et les valeurs de la France, vous me disiez "ah bah nous, on ne veut pas
01:04:01 en débattre ici parce que le texte est tellement mauvais
01:04:03 de la commission auquel vous avez participé".
01:04:05 C'était pas le texte du gouvernement,
01:04:07 c'était le texte de la commission sur laquelle vous avez débattu.
01:04:09 Vous me disiez "ah bah nous, on ne veut pas en parler". Et en prenant le risque
01:04:11 de ce qui arrive là, c'est que ce soit
01:04:13 le texte de la droite. Votez par l'extrême droite
01:04:15 qu'il soit la loi qui sera peut-être
01:04:17 promulguée demain. - Bah ça serait
01:04:19 juste ce que vous dites là, si la
01:04:21 loi n'avait pas une incidence aussi forte et aussi profonde.
01:04:23 On n'est pas obligés de débattre
01:04:25 de sujets qui, à mon sens, en République, n'ont pas lieu d'être débattus.
01:04:27 Est-ce qu'on va débattre de la peine de mort ? Je pense que
01:04:29 la réponse est non. Je pense que c'est un principe républicain.
01:04:31 - Si je peux me permettre. - Pardon, je vous en prie.
01:04:33 - Je comprendrais votre raisonnement.
01:04:35 Si le vote qui avait été le vote de refuser le débat
01:04:37 allait clore le débat.
01:04:39 - Oui. - Mais c'est pas le cas.
01:04:41 - Vous redonnez la main à la droite.
01:04:43 Tout le monde savait que c'est la droite qui allait reprendre la main.
01:04:45 - C'est pas exact.
01:04:47 C'est-à-dire que vous aviez, y compris,
01:04:49 dans le vote de la motion de rejet, vous faites allusion à ça,
01:04:51 vous aviez, y compris,
01:04:53 des députés de droite et d'autres groupes politiques
01:04:55 qui ne voulaient pas de ce texte-là. Pas pour les mêmes raisons.
01:04:57 Vous avez raison. - Je parle de la gauche. - Mais il me semble
01:04:59 que pour la gauche, donc je vais balayer dans ma porte,
01:05:01 parce qu'évidemment, vous savez très bien
01:05:03 que les raisons pour lesquelles nous n'avons pas voté
01:05:05 cette loi, que nous avons voté la motion de rejet, ne sont pas
01:05:07 les mêmes que celles du Rassemblement National. Nous sommes d'accord
01:05:09 sur ce point-là. Moi, j'estime que nous n'avons pas...
01:05:11 - Mais vous étiez conscient que vous redonnez la main à la droite.
01:05:13 - Nous étions conscients que nous donnions la main, notamment,
01:05:15 à la présidence de la République et aussi au gouvernement.
01:05:17 Donc maintenant, moi, ce que je vous dis, c'est très clair, je n'ai pas
01:05:19 à débattre si la France doit s'enorgueillir ou pas
01:05:21 et échanger si on doit revenir à la préférence nationale
01:05:23 ou pas, contre le droit du sol, etc.,
01:05:25 qui est constitutif, y compris de mon existence en France.
01:05:27 Moi, je dois tout à la République. Donc, j'ai pas de problème avec ça.
01:05:29 - On connaît que la droite, elle est extrêmement... - Je pense que cet arguit
01:05:31 technique à laquelle vous faites référence, vous pourriez avoir raison
01:05:33 au sein de l'hémicycle, mais je pense que devant
01:05:35 les électeurs et les électrices, cela n'a pas de sens.
01:05:37 C'est comme de venir de remettre en question le principe
01:05:39 de gratuité de l'école, ce qui n'est pas le cas d'ailleurs.
01:05:41 - Mais quand vous voyez le résultat,
01:05:43 que le texte que vous dites,
01:05:45 c'est... En fait, on dit depuis hier,
01:05:47 Jean-Luc Mélenchon 1er, c'est un scandale pour la France.
01:05:49 - C'est pas le seul, mais vous pouvez le résumer à ça, mais
01:05:51 heureusement que c'est pas le seul, sur ce coup-là. - Est-ce que vous n'avez pas
01:05:53 un peu de regrets, on aurait peut-être dû en débattre ?
01:05:55 - Non, il n'y a pas de regrets à avoir. Aujourd'hui, je pense que
01:05:57 là où vous n'avez pas de regrets à avoir, c'est que
01:05:59 les masques sont tombés. Concrètement,
01:06:01 excusez-moi, mais qui a déposé ce texte ?
01:06:03 Vous conviendrez bien que ce n'est pas la LFI.
01:06:05 Qui a voté ce texte ? Vous conviendrez bien que ce n'est pas
01:06:07 la LFI. Qui aujourd'hui court au Conseil constitutionnel
01:06:09 parce qu'il a été trop loin ? C'est Emmanuel Macron.
01:06:11 Donc je pense qu'il faut arrêter cette logique
01:06:13 d'inversion de la responsabilité sur ceux qui n'en sont
01:06:15 pas responsables. Nous n'avons pas écrit ce texte, à ma connaissance.
01:06:17 - Vous auriez pu l'amender
01:06:19 et les députés de gauche
01:06:21 de l'hémicycle auraient pu l'amender, dans le bon sens.
01:06:23 - Vous auriez raison,
01:06:25 comme c'était fait en commission.
01:06:27 - Vous auriez raison si tous les textes précédents
01:06:29 sur lesquels il y a eu des amendements multiples,
01:06:31 notamment de Benjamin Lucas sur ces questions-là,
01:06:33 auraient été retenus. Alors vous savez très bien que
01:06:35 tous les amendements que nous passons à l'Assemblée nationale
01:06:37 sur tous les textes qu'ils soient, dès lors qu'ils n'ont pas
01:06:39 l'accord du gouvernement, passent en 49.3.
01:06:41 Donc ne faisons pas comme si nous étions
01:06:43 aux origines démocratiques. - Il y a une certaine amont de députés de gauche de la Macronie
01:06:45 qui auraient pu peser fortement, comme le président
01:06:47 de la commission des lois. - Sauf qu'on a bien vu hier
01:06:49 que ce n'était pas le cas, puisqu'ils ont voté quand même
01:06:51 assez majoritairement pour ce projet de loi.
01:06:53 Ce que je veux dire par là, c'est que ne faisons pas comme si
01:06:55 aujourd'hui le Parlement n'était pas piétiné.
01:06:57 C'est d'ailleurs pour cette raison-là qu'il y a un an, j'ai fait grève à l'Assemblée nationale.
01:06:59 Tout seul, je vous l'accorde, mais précisément
01:07:01 parce que la séparation du pouvoir aujourd'hui en France
01:07:03 est une vague souvenir. - Allez, Philippe Bilger.
01:07:05 - Mais ce qui me gêne, Rodrigo, et je vous
01:07:07 retrouve avec votre dialectique
01:07:09 impeccable, c'est que vous avez l'air
01:07:11 de dire que c'était
01:07:13 presque une honte de présenter
01:07:15 ce texte, mais vous tenez
01:07:17 compte de la majorité du peuple
01:07:19 français qui souhaitait une loi
01:07:21 dure contre l'immigration,
01:07:23 l'entraver, la légale,
01:07:25 et freiner et réprimer
01:07:27 la clandestine, ou est-ce que
01:07:29 vous considérez que ça n'a pas d'importance
01:07:31 par rapport à l'idéologie ? - Je vous ai dit
01:07:33 tout à l'heure justement que ça avait de l'importance, puisque
01:07:35 je tiens compte de l'état de l'opinion publique.
01:07:37 Moi, je suis parlementaire. Je suis
01:07:39 pas lobbyiste. C'est-à-dire que je fais en sorte que
01:07:41 les lois sur lesquelles je me prononce,
01:07:43 les valeurs sur lesquelles je m'engage,
01:07:45 ça ne va pas forcément dans le sens de l'opinion publique.
01:07:47 Ça a déjà été le cas d'ailleurs quand j'étais représentant de parents
01:07:49 d'élèves. J'ai défendu le droit français,
01:07:51 y compris contre un ministre qui faisait
01:07:53 passer son idéologie et son militantisme au mépris
01:07:55 de la loi. Donc on peut pas
01:07:57 me demander de faire autrement que ce que je suis. Je suis
01:07:59 venu en politique avec ce que je suis, et je suis
01:08:01 aussi ça. Donc à partir de là,
01:08:03 si la majorité des Français considéraient
01:08:05 qu'il faut retirer le droit des femmes,
01:08:07 de les obliger à demander
01:08:09 un chéquier avec l'accord de leur mari,
01:08:11 je serais le premier, peut-être,
01:08:13 derrière elle en tout cas, parce que c'est un combat des
01:08:15 femmes qu'il faut soutenir, à ne pas discuter
01:08:17 de conneries. Voilà, c'est juste ça. Donc je ne discute
01:08:19 pas de ces sujets-là. Maintenant, vous avez raison
01:08:21 maître Bilger, il y a beaucoup de Français
01:08:23 aujourd'hui qui ont peur de l'immigration.
01:08:25 En particulier, celles et ceux
01:08:27 qui sont confrontés aux pures difficultés. Et ce que
01:08:29 je trouve très particulier, c'est qu'aujourd'hui
01:08:31 il y a des gens qui sont issus de l'immigration, qu'on
01:08:33 appelait les ridals. Je pense à Éric Ciotti, je pense
01:08:35 aussi à Jordan Bardella, qui aujourd'hui veulent
01:08:37 faire les ratonnades qu'a subies ce peuple-là
01:08:39 une politique d'État. Et en cela, je trouve que
01:08:41 c'est très curieux que des immigrés ferment la porte derrière eux
01:08:43 alors que précisément, ils ont bénéficié
01:08:45 du tien de la République, du projet républicain
01:08:47 pour devenir des personnalités
01:08:49 de ce pays de premier rang.
01:08:51 - Juste une petite
01:08:53 observation sur le
01:08:55 plan simplement de la... - Tout ce que je dis,
01:08:57 on discute. - On est d'accord, et c'est très bien
01:08:59 comme ça. Indépendamment de l'idéologie
01:09:01 ou de la position qu'on peut avoir, pour ou contre
01:09:03 le texte, il y a un point sur lequel, en revanche,
01:09:05 je pense modestement que vous vous trompez,
01:09:07 c'est quand vous comparez ça, par exemple, avec
01:09:09 la peine de mort ou
01:09:11 l'atteinte aux droits des femmes, c'est les deux
01:09:13 exemples que vous avez cités, j'imagine qu'il y en a d'autres qui pourraient être cités,
01:09:15 il y a une différence fondamentale toutefois.
01:09:17 C'est que dans les deux exemples
01:09:19 que vous citez, il y a à la fois des conventions
01:09:21 internationales et des droits constitutionnellement
01:09:23 reconnus. - Et vous avez su la raison ?
01:09:25 - Voilà, et c'est la différence. Donc là-dessus,
01:09:27 sans adhérer à votre raisonnement,
01:09:29 mais il est cohérent
01:09:31 jusque-là. En revanche,
01:09:33 la question qui était posée, on ne peut pas appliquer le même
01:09:35 raisonnement. Je parle de manière tout à fait objective.
01:09:37 Vous ne pouvez pas exactement adhérer
01:09:39 à votre position quand la
01:09:41 question est posée telle que M. Bligeon vous l'a posée, puisque
01:09:43 on peut être pour
01:09:45 ou contre le durcissement des lois
01:09:47 en matière d'immigration, de
01:09:49 régularisation ou autre, c'est un débat
01:09:51 idéologique, et c'est un débat
01:09:53 noble. On est complètement contre,
01:09:55 complètement pour, il est noble. Il ne porte pas
01:09:57 atteinte intrinsèquement, comme le ferait
01:09:59 et vous avez raison, la peine de mort,
01:10:01 aux règles constitutionnelles. C'est là la nuance.
01:10:03 - Vous avez
01:10:05 raison, et pas complètement, mais c'est pas
01:10:07 tellement le point que je vais développer, parce qu'aujourd'hui, la France
01:10:09 se dote d'outils de résistance. Il y a
01:10:11 notamment la question de la Cour européenne des droits de l'homme, que vous connaissez,
01:10:13 sur lequel il y a des principes qui, aujourd'hui,
01:10:15 sont largement attaquables, d'après ce que je vois
01:10:17 dans le texte qui vient d'être produit. C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
01:10:19 le Parlement, j'ai une raison de
01:10:21 m'opposer à ça aussi. C'est-à-dire, moi, je n'ai pas
01:10:23 été élu pour le projet de la préférence nationale.
01:10:25 J'ai été élu pour autre chose. Donc je suis
01:10:27 cohérent avec ce que j'ai proposé au suffrage
01:10:29 des électrices et des électeurs. Donc,
01:10:31 oui, il y a des points qui, aujourd'hui,
01:10:33 à mon sens, ne passeront pas
01:10:35 la barre de l'ordre. Donc, aujourd'hui, l'Europe protège.

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