Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. Ensemble, ils reviennent sur l'homme qui avec menacé de mort l'ancien proviseur du lycée Maurice-Ravel et qui à été condamné par la justice à une peine d’amende et un stage de citoyenneté.
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00:00Le temps pour nous d'aborder un autre sujet qui me tient à coeur, si vous le voulez bien, Philippe et Joseph.
00:11Je voudrais qu'on revienne sur cette condamnation qui est quand même assez étonnante à tout le moins.
00:17Je parle de l'homme qui avait menacé de mort le proviseur du lycée Maurice Ravel à Paris.
00:23Il a été condamné à effectuer un stage de citoyenneté et condamné à 600 euros d'amende.
00:30Alors, il faut quand même dire que le proviseur du lycée Maurice Ravel avait été menacé de mort.
00:36Il avait demandé à une élève de retirer son voile. Écoutez l'avocat de ce proviseur, Maître Francis Lecq.
00:43L'affaire est quand même très importante parce qu'on est en pleine affaire sur l'homéopathie.
00:47Une élève va mentir et va provoquer des menaces de mort sur les réseaux sociaux.
00:53Dans l'affaire sur l'homéopathie, un individu va venir exécuter sa besogne sombre.
00:58Heureusement pour M. le proviseur, ce n'est pas le cas.
01:02Mais les réseaux sociaux ont continué leur œuvre de dangerosité.
01:07L'autorité judiciaire doit mieux percevoir ce qui est en train de se passer au niveau du monde de l'éducation nationale.
01:12C'est tous les chefs d'établissements qui sont concernés, qui sont chargés d'une mission de service public,
01:16celle de faire respecter la loi républicaine et en particulier les lois sur la laïcité.
01:21Donc nous faisons appel du jugement en matière civile.
01:24Ce sont des affaires non seulement de principe, mais de protection du monde de l'éducation.
01:29Maître Francis Lecq, l'avocat du proviseur du lycée Maurice Ravel, interrogé par Louise Salé.
01:35C'est fou, c'est fou. C'est un crachat à la mémoire de Samuel Paty.
01:41C'est au sens propre et littéral du terme, c'est obscène.
01:47Un stage de citoyenneté, pour avoir menacé de mort dans un contexte extrêmement particulier.
01:58Un contexte où on accroche une cible sur le dos de l'enseignant.
02:05C'est juste fou. Comment peut-on être aussi déconnecté de la réalité ?
02:12Et comment peut-on aussi permettre, en effet, parce que notre stage de citoyenneté, c'est rien, c'est dérisoire.
02:21C'est une condamnation, mais vraiment dérisoire.
02:23Alors on sait qu'il va y avoir appel, mais c'est vraiment...
02:27Quel signal envoyé à tous ceux qui vont se permettre désormais de menacer les enseignants ou les proviseurs,
02:36quand ils sont tellement, tellement exposés. C'est juste fou.
02:40En plus, je rajouterais, dans un contexte politique, Philippe Guybert,
02:45où on a à la fois le ministre de l'Intérieur mais aussi le ministre de la Justice,
02:48qui s'était aligné finalement sur Bruno Retailleau sur, oui, plus de sanctions, plus de pénalités.
02:54Mais vous vous rendez compte qu'on est, c'était 89, on est donc plus de 30 ans, 35 ans.
03:01Après les premières affaires de voile, qui n'ont fait que prendre de l'ampleur,
03:06on a eu des profs assassinés par des terroristes.
03:10Décapités.
03:11Décapités. On a des menaces de mort, et le juge dit stage de citoyenneté.
03:17Je ne sais pas en quoi.
03:18C'est pas bien ce que vous avez fait, monsieur.
03:20C'est pas bien ce que vous avez fait, et si vous alliez apprendre un peu plus la citoyenneté,
03:24vous arrêteriez de faire des menaces de mer.
03:26Pardonnez-moi mon moine ignorance, mais c'est quoi un stage de citoyenneté ?
03:29Qu'est-ce qu'on y fait ?
03:31Qu'il faut être sans doute un bon citoyen.
03:33C'est comme le père de la main, on fait voir le passage piéton.
03:38En fait, on est aveugle au fanatisme.
03:40Je crois qu'il y a des gens dans notre société, hélas parmi les juges, semble-t-il,
03:46qui sont aveugles à ce qu'est le fanatisme.
03:48Que Voltaire appelait le fanatisme, alors qu'il faut que nous luttions plus que jamais contre ce fanatisme.
03:54C'est un combat central historique pour la France.
03:58Et donc, je ne comprends pas une telle logique.
04:01Ou alors, je me dis, mais c'est pas une excuse, je me dis qu'il a géré les places de prison.
04:06Mais on ne sait pas faire des peines, même courtes, en France,
04:10pour marquer symboliquement qu'il doit y avoir une sanction ferme quand on menace de mort qui que ce soit.
04:18A fortiori un proviseur, a fortiori après Samuel Paty et Dominique Bernard, enfin voyons.
04:24Vous savez, je crois que c'est le juge qui devrait prendre un stage de citoyenneté.
04:29Sérieusement. Parce que je crois qu'il ne sait pas ce que c'est que la citoyenneté.
04:34Véritablement.
04:36Non, ce qui se passe, ce qui s'est passé, c'est-à-dire cette menace terrible, mais vraiment terrifiante,
04:45puisqu'on sait qu'elle peut passer dans les sactes,
04:51ce n'est pas quelque chose, on n'est pas dans l'ordre du fait divers.
04:56D'ailleurs les faits divers, nous sur Europe 1, on les appelle les faits de société.
05:01Il y en a certains qui sont plus faits de société que d'autres.
05:04Là, c'est un fait de société.
05:07Ce point, comme le disait Philippe, c'est-à-dire par rapport au fanatisme,
05:13nous sommes en guerre réellement contre une forme de totalitarisme.
05:21Simplement, nous ne voulons pas voir le totalitarisme.
05:25Nous passons notre temps à voir si un tel est fasciste, pas fasciste, d'extrême droite, pas d'extrême droite, etc.
05:33Mais ça, c'est typiquement français.
05:35Je vous assure que dans les autres pays d'Europe, on sait très bien nommer le totalitarisme.
05:40On sait très bien qu'il s'agit de combats, plus qu'en France.
05:43Parce que la gauche, justement, là-dessus, a une responsabilité.
05:47La gauche française, pardonnez-moi, qui a mis à peu près 40 ans avant de dire Anna Arendt,
05:52alors que les autres gauches européennes l'avaient dit tout le temps.
05:55Malheureusement, je n'exagère pas.
05:58Ce n'est pas la gauche qui l'a enterrée, c'est François Fillon.
06:01Non, mais la gauche n'arrive pas.
06:05En tout cas, c'est un signal terrible, Joseph et Philippe,
06:09qui fait qu'aujourd'hui, une fois de plus,
06:14les proviseurs, les professeurs vont hésiter à demander de retirer le voile,
06:21alors qu'il n'y a pas de voile, ni d'abaya, ni de camises.
06:26M. Attal, quand il était ministre de l'Education, l'a dit.
06:29Mais il n'était ni de gauche, ni de droite.
06:32Il était centriste, il était macroniste.
06:35Vous avez 20 secondes, Joseph, pas plus.
06:3820 secondes sur des personnes dans l'établissement scolaire, pardonnez-moi,
06:42auxquelles on ne pense jamais.
06:44Ce sont les pions.
06:46Bien sûr, les surveillants.
06:47Les surveillants.
06:48Les pions.
06:49Parce que eux, qui sont jeunes, qui ont parfois 3, juste 3 ans,
06:53ou 4 ans de plus que les lycéens.
06:55Eux, ils sont particulièrement exposés.
06:57Et on n'en parle jamais.
06:59Merci Joseph Messes-Caron, merci Philippe Guibert.
07:03Nous parlons de ça alors qu'en ce moment, à Tel Aviv,
07:07des sirènes d'alerte antiaérienne retentissent dans le centre d'Israël.
07:11Situation extrêmement tendue, puisqu'on apprenait juste avant 19h
07:15que Benyamin Netanyahou disait que le programme nucléaire iranien
07:21avait été visé par des frappes de TSAL.
07:24Ça demande quelques précisions.
07:26Mais on va y revenir, bien sûr, dans la soirée.
07:28Il est 8h55, dans un instant le journal,
07:31et juste après, Laurent Jacobelli, député RN de Moselle,
07:34est notre invité politique sur Europe 1 tout de suite.