Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Jacques Serais pour débattre des actualités du jour.
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00:00Et j'accueille dans ce studio Nathan Dever. Bonsoir Nathan. Bonsoir. Et Arnaud Benedetti. Bonsoir Arnaud Benedetti.
00:07Vous venez d'entendre Daniel Fasquel réagir à cette décision du tribunal. C'est un nouveau rebondissement dans cette folle semaine alors
00:16Daniel Fasquel a un peu précisé les choses. En effet ce n'est pas
00:20invalidation de l'exclusion, c'est une suspension de l'exclusion. Donc factuellement Eric Ciotti
00:25est président. En attendant que la justice examine sur le fond
00:30tout cela est d'un flou total. On est d'accord Arnaud Benedetti ? Et je pense aux électeurs de droite ce soir.
00:36Je pense qu'il y aura la perception d'une très grande confusion ce soir pour les électeurs de droite, enfin les électeurs de la droite républicaine,
00:43les électeurs de LR.
00:45Bon la réalité c'est que cette suspension fait les affaires de monsieur Ciotti puisque tout simplement
00:50Ce soir c'est une victoire pour Eric Ciotti.
00:52Les listes ont lieu, vous l'avez rappelé très justement à monsieur Fasquel, ont lieu dimanche soir, ce qui veut dire que
00:57monsieur Ciotti quand même aujourd'hui reste à la manœuvre à la tête du parti des Républicains. Alors maintenant
01:05ça va être très compliqué parce que quels sont les LR qui vont être
01:11estampillés véritablement à LR ? Ceux qui
01:14appartiendront au LR soutenus par le bureau politique, ceux qui seront soutenus par le président
01:19du parti. Je suis pas sûr que tous les électeurs se
01:24arrivent à finalement quelque part se reconnaître dans ce dans cette embrouille aminime.
01:30En fait on sait ce qu'il y a derrière tout ça. La réalité c'est que LR est un parti qui est aujourd'hui un parti mouribond, ça c'est clair.
01:37C'est un parti qui n'a jamais réussi depuis 2017 à sortir de l'étau dans lequel il se retrouve entre d'un côté le bloc central,
01:45le bloc macroniste, qui a récupéré une partie des sensibilités politiques de ce qu'on appelait
01:52à l'origine l'UDF et le RPR, notamment le centre droit, et puis de l'autre côté le rassemblement national qui lui a
01:58pour une grande part siphonné une partie de cet électorat. D'ailleurs on peut considérer que
02:04le bloc central a plus siphonné les cadres de LR et
02:09le rassemblement national plutôt l'électorat. Mais enfin bon voilà la situation dans laquelle on se retrouve ce soir.
02:15Nathan Dever, comment vous observez tout cela ? Est-ce que ce soir, cette fin de semaine je le disais complètement folle,
02:21c'est une victoire pour Eric Ciotti qui reste à son poste en tout cas pour l'instant et d'ici dimanche c'est le plus important pour lui ?
02:28C'est déjà une défaite pour la politique ce qui s'est passé depuis une semaine. Si j'étais réalisateur de film,
02:35si j'étais, je ne sais pas, bien sûr, une série, j'allais le dire, si j'étais Eric Benzécry, je me dirais oh là là,
02:41le baron noir
02:43c'était inférieur à la réalité. La fièvre aussi inférieure à la réalité. Ces scènes qu'on a vues
02:48qui seraient drôlissimes si ce n'était pas le réel, avec un
02:52président de parti qui rend réelle la métaphore s'accrocher à son siège, qui s'est littéralement assiégé,
02:58bunkerisé dans son bureau,
02:59oubliant que sa secrétaire avait encore le double des clés. Tout ça a été lunaire. Si on fait, on parle maintenant sérieusement,
03:05ce qui se joue ici est quand même extrêmement grave parce que, et monsieur Fasquel l'a rappelé,
03:10vous avez un président de parti qui avec d'ailleurs beaucoup d'intelligence stratégique, parce que stratégiquement il a en effet gagné, il a joué sur le
03:16fait que d'ici à dimanche 18h
03:19personne n'aurait le temps ni la possibilité légale de contrer sa stratégie et donc il en sort stratégiquement gagnant. Mais vous avez un président de
03:26parti qui a décidé de tuer son parti, c'est-à-dire de tuer le fait que son parti a toujours été
03:32représenté, enfin son parti ou les ancêtres, par la grande parole de Jacques Chirac qui a toujours
03:38refusé de faire la moindre alliance, quel qu'en soit le prix politique,
03:42avec ce qu'il appelait les forces de l'extrémisme, son célèbre discours où il dit tout dans l'âme de la France dit non à l'extrémisme.
03:49Même Nicolas Sarkozy, qui a pourtant, la méthode Buisson était de reprendre un certain nombre d'idées du Rassemblement National,
03:54même Nicolas Sarkozy a toujours été fidèle à ça. Pour l'instant Nicolas Sarkozy n'a pas encore pris la parole.
03:59Bien sûr, et dernière chose, c'est que derrière en effet il y a une question d'une mort cérébrale.
04:04Ça veut dire, la droite républicaine, c'est pas seulement se battre pour des postes, c'est une certaine conception de la société,
04:09c'est une certaine conception de la droite. Et que font les républicains depuis x années ? Soit ils reprennent la version, la politique macroniste
04:15en étant un peu plus édulcorée, soit ils reprennent les éléments de langage de l'extrême droite en étant un peu plus édulcorée. Dans les deux cas,
04:20il y a une mort cérébrale qui précède la mort politique.
04:23Alors on marque une courte pause messieurs, dans un instant les titres de l'actualité, puis nous serons en ligne avec le député sortant Renaissance,
04:30Eric Woerth, ancien républicain.